Contenu du sommaire : Comisiones de la Verdad en los países andinos
Revue | Bulletin de l'Institut Français d'Etudes Andines |
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Numéro | vol. 51, no 2, 2022 |
Titre du numéro | Comisiones de la Verdad en los países andinos |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Las Comisiones de la Verdad en los países andinos. Procesos, debates y futuros desafíos para las ciencias sociales - Julie Massal, Silvia Romio p. 189-201
- Materializando regímenes de verdad: de las Comisiones de la Verdad a la gestión de los Espacios de Memoria en América del Sur - Mario Cépeda Cáceres p. 203-234 Cet article présente une étude de cinq espaces de mémoire situés dans quatre pays d'Amérique latine (Chili, Argentine, Uruguay et Colombie) afin de comprendre comment ils ont été créés et comment ils matérialisent des discours sur le passé récent à partir de régimes de vérité. À travers une recherche documentaire, l'article analyse la nature juridique et les cadres normatifs utilisés par les sites pour garantir leur fonctionnement, les relations avec les autorités, les organisations de victimes, les institutions de la société civile et le milieu académique, ainsi que les liens nationaux et internationaux établis. En conclusion, une réflexion sera présentée sur la manière dont les espaces de mémoire mettent en évidence les rencontres et les désaccords institutionnels, culturels et politiques entre l'État et la citoyenneté après la construction des régimes des Commissions de la Vérité.This article studies five sites of memory located in Chile, Argentina, Uruguay, and Colombia to understand the way in which they have been created and how discourses about the recent past materialize based on established truth narratives. Through documentary research, the legal nature and regulatory frameworks used by the sites to guarantee their work are analyzed; relations with authorities, victims' organizations, civil society institutions, academia and the national and international links that they support. We conclude with a reflection on how these sites of memory show the institutional, cultural, and political encounters and disagreements between the government and the citizens after narratives of the truth commissions have been built.
- El rol de las Comisiones de la Verdad frente a las democracias represivas de Ecuador y Perú - Jeny Elizabeth Vargas Yangua, Diego Fernando Peñafiel Valencia, Ignacio Alberto Marchán Gavilanes p. 235-254 Cet article réalise une analyse comparative des processus de justice transitionnelle en Équateur et au Pérou, et en particulier du rôle des Commissions de la Vérité dans les enquêtes sur les violations systématiques des droits de l'homme, perpétrées dans un contexte de la Guerre Froide. Premièrement, une réflexion théorique sur la justice transitionnelle est développée, soulignant la portée et les limites des Commissions de la Vérité ; la reconnaissance du droit à la vérité et l'importance de la mémoire historique sont abordées. Ensuite, le texte aborde la Doctrine de Sécurité Nationale et sa mise en œuvre en Équateur et au Pérou, où les crimes internationaux enregistrés ont été perpétrés par des gouvernements démocratiquement élus. Enfin, les principales conclusions des Rapports Finaux sont décrites, de même que sont soulignées les différences entre les cas péruvien et équatorien.This article makes a comparative analysis of the Transitional Justice processes in Ecuador and Peru, and particularly the role of the truth commissions in the investigation of systematic human rights violations perpetrated in a Cold War context. For the first part, a theoretical reflection on Transitional Justice is developed, emphasizing the scope and limitations of the truth commissions, addressing the recognition of the right for truth and the rescue of historical memory. Then a theoretical approach to the national security doctrine is carried out, highlighting its implementation in the Andean region and the difference with the dictatorships of the Southern Cone. In countries like Ecuador and Peru, the international crimes registered were carried out by democratically elected governments. Finally, the main findings of the Final Reports are described, highlighting differences between Ecuador and Peru.
- Construir ciudadanía desde la heterogeneidad: estrategias de participación de mujeres en procesos de Justicia Transicional - Iris Jave, Tesania Velázquez, Juliana González Villamizar, Miryam Rivera-Holguín p. 335-357 Le Pérou et la Colombie ont développé des processus de justice transitionnelle en suivant un principe commun : l'établissement et le suivi des recommandations des commissions de vérité. Au Pérou, la Commission Vérité et Réconciliation a été créée dès la fin officielle du conflit armé interne. Elle a permis de donner de la visibilité aux survivants du conflit (en particulier les femmes indigènes et rurales) et de renforcer leur participation aux politiques de justice et de restitution. En Colombie, la Commission pour la clarification de la vérité, la coexistence et la non-répétition est née des accords de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie, après plusieurs processus de transition antérieurs. La Commission a rassemblé une importante accumulation d'expériences organisationnelles de collectifs de femmes, d'ethnies, de paysans et de LGBTIQ+ et a entrepris de renforcer leurs luttes malgré la continuité du conflit armé. Cet article analyse les mécanismes de participation des femmes aux processus de justice transitionnelle, ainsi que les aspects qui limitent et favorisent leur action citoyenne, en tenant compte de leurs diverses identités. La méthodologie comprend des techniques qualitatives telles que des groupes de discussion et des entretiens approfondis avec des femmes victimes et des parents de victimes, ainsi que des activités de collaboration avec des femmes leaders qui ont participé à la Commission pour la clarification de la vérité en Colombie. Parmi les mécanismes qui ont mobilisé la participation, citons la visibilité de leurs demandes, la recherche d'une influence sur les questions de justice dans les organes publics et la consolidation du plaidoyer politique pour la défense des droits de l'homme. Cette étude a identifié les conditions qui facilitent et entravent la participation active des femmes aux processus de justice transitionnelle au Pérou et en Colombie.Peru and Colombia have been developing Transitional Justice processes with a fundamental axis in common: the establishment and follow-up of the recommendations of the truth commissions. In Peru, the Truth and Reconciliation Commission was created as soon as the internal armed conflict officially ended. This became an opportunity to give visibility to the survivors of the conflict, especially indigenous and rural women, and was the impetus for strengthening their participation in justice and restitution policies. In Colombia, the Commission for the Clarification of Truth, Coexistence and Non-Repetition emerged from the Peace Agreements with the Revolutionary Armed Forces of Colombia, after several previous transitional processes. The Commission gathered an important accumulation of organizational experiences of women's, ethnic, peasant and LGBTIQ+ collectives and set out to strengthen their struggles despite the continuity of the armed conflict. This article analyzes the mechanisms of women's participation in the Transitional Justice processes, as well as the aspects that limit and promote their agency as citizens, considering their diverse identities. The methodology includes qualitative techniques such as focus groups and in-depth interviews with women victims and relatives of victims, as well as collaborative activities with women leaders who participated in the Commission for the Clarification of the Truth in Colombia. Some of the mechanisms that have mobilized participation have been the visibility of their demands, the search to influence justice issues in public instances and the consolidation of political advocacy for the defense of human rights. This study identifies conditions that facilitate and hinder women's active participation in Transitional Justice processes in Peru and Colombia.
- Los movimientos estudiantiles y la Comisión de la Verdad en Colombia: relaciones estratégicas por la justicia y la verdad - Juan Sebastián Granada-Cardona p. 285-305 Cet article vise à examiner les initiatives mémorielles du collectif Archivos del Búho en Colombie, en relation avec les revendications des mouvements étudiants contemporains et de la Commission Vérité. Dans un premier temps, les initiatives de mémoire menées par le collectif sont décrites, ainsi que leurs principales caractéristiques et le contexte dans lequel elles se sont développées. Dans la section suivante, sont analysés les points clés présentés dans le rapport « Reventando silencios » d'Archivos del Búho. Plus précisément, il met en évidence la manière dont i) les expériences personnelles et les témoins directs, ii) le leadership étudiant et iii) les violations des droits de l'homme sont abordées. Enfin, les contributions des Archivos del Búho pendant la période de transition et les risques possibles liés à la manière dont est mémorisée la répression étudiante du 16 mai 1984 sont abordés. Le travail du groupe visant à identifier les victimes et à révéler et dénoncer l'inefficacité des systèmes judiciaires dans les contextes de conflit est mis en avant, ce qui constitue une contribution précieuse à la Commission Vérité. Les difficultés des relations entre la société civile et l'État au cours des processus de transition contemporains sont mises en évidence.This article aims to examine the memory initiatives of the Archivos del Búho collective in Colombia in relation to the demands of contemporary student movements and the Truth Commission. Firstly, the memory initiatives carried out by the collective are described, along with their main characteristics and the context in which they have been developed. In the following section, the key points presented in the «Reventando silencios» report by Archivos del Búho are analyzed. Specifically, it highlights how i) personal experiences and direct witnesses, ii) student leadership and iii) human rights violations are addressed. Finally, the contributions of Archivos del Búho during the transition period and the possible risks associated with the way in which the student repression of May 16, 1984 is remembered are addressed. The work of the collective to identify the victims and reveal and denounce the ineffectiveness of justice systems in conflict contexts, is a valuable contribution to the Truth Commission. The difficulties in the relations between civil society and the State during contemporary transitional processes are highlighted.
- La Comisión de la Verdad en Colombia (2018-2022): entre regímenes testimoniales y contraforenses en la construcción de dispositivos de esclarecimiento de la verdad y responsabilidad - Ana Guglielmucci, Juan Pablo Vera p. 307-333 La Commission pour la clarification de la vérité, de la coexistence et de la non-répétition créée en Colombie après la signature des Accords de Paix entre le gouvernement national et les Forces armées révolutionnaires de Colombie en 2016, a promu l'utilisation et le développement de nouvelles méthodologies et techniques de recherche pour élaborer et exposer des récits sur le conflit armé, ses causes et ses conséquences. Par exemple, pour l'exposition « Traces de disparition: les cas de l'Uraba, du Palais de Justice et du territoire Nukak » (2021-2022), la Commission a établi une alliance avec Forensic Architecture, qui combinait systèmes d'information géographique, logiciels de jeux vidéo et data mining, avec des reconstructions spatiales et architecturales (basées sur des dossiers judiciaires et des témoignages de victimes et d'auteurs) pour expliquer comment les événements violents se sont produits et établir ce qu'ils appellent des «vérités médico-légales». Cela a impliqué un décentrement partiel du témoignage des survivants ou même des auteurs comme seul moyen d'accéder à la vérité des faits pour recourir, à la place, à d'autres techniques et dispositifs et à de nouveaux formats d'exposition des faits. A partir de cette expérience de cette expérience et de la publication du rapport final transmédia, lancé par la Commission en août 2022, nous étudions la manière dont ces formes émergentes de production de vérité ont été configurées et leur capacité ou non à proposer d'autres modèles de reconnaissance de responsabilité, associés à la production de preuves permettant de rendre compte de formes structurelles de violence et d'accumulation de capital dans des contextes de violations graves des droits de l'homme.The Truth Commission for the Clarification, Coexistence, and Non-Repetition, created in Colombia after the signing of the Peace Agreements between the national government and the Revolutionary Armed Forces of Colombia in 2016, has promoted the use and development of new research methodologies and techniques to elaborate on and expose narratives about the armed conflict, its causes, and consequences. For example, for the exhibition «Traces of Disappearance» featuring the cases of Urabá, Palace of Justice, and Nukak territory (2021-2022), the Commission established an alliance with Forensic Architecture. They combined geographic information systems, video game software, and data mining with spatial and architectural reconstructions based on judicial files and testimonies of victims and perpetrators to clarify and communicate how violent events occurred, and establish what they call «forensic truths». This implied a partial decentering of the testimony of the survivors or the perpetrators as the only means of accessing the truth of facts. Instead, other techniques and devices were used in this exhibition to clarify and communicate what happened. Based on this experience and the publication of the final transmedia report, launched by the Commission in August 2022, this article studies the way in which these emerging forms of truth production have been configured and their ability or inability to propose other models of truth and accountability associated with the production of evidence. This new model of truth makes it possible to account for structural forms of violence and capital accumulation in contexts of human rights violations.
- Las diversas voces, memorias y miradas sobre el conflicto armado interno peruano a través de producciones cinematográficas y audiovisuales - María Eugenia Ulfe, Mauricio Godoy, Sara Lucía Guerrero p. 335-357 De 2001 à 2003, une série de manifestations artistiques, plastiques, narratives, audiovisuelles, théâtrales et chorégraphiques ont accompagné, au Pérou, le travail de la Comisión de la Verdad y Reconciliación, ainsi que lors de la présentation de son rapport final en août 2003. Dans ce contexte d'exercice du souvenir et de la mémoire, les artistes et leurs œuvres ont émergé sur la scène politique. Les années de travail de la Comisión ont été marquées par d'intenses activités commémoratives au cours desquelles diverses formes artistiques ont été utilisées pour communiquer, documenter et questionner l'une des périodes les plus violentes et dévastatrices de l'histoire républicaine contemporaine du pays. Parmi ces manifestations dans lesquelles le souvenir de la période de la violence s'installe, la production cinématographique et audiovisuelle se distingue, avec des propositions allant de la fiction au documentaire, en passant par le cinéma expérimental, le film témoignage et l'animation. Quels événements de cette période sont-ils représentés au cinéma et dans les productions audiovisuelles ? Comment le souvenir d'un événement violent se construit-il et comment est-il représenté ? Quelles subjectivités peuvent-elles y être représentées et quelles sont leurs mémoires ? Pour répondre à ces questions, nous décrirons (i) le contexte d'ébullition des productions audiovisuelles et cinématographiques de cette époque, notamment à partir de la présentation du rapport final de la Comisión en 2003. Ensuite, (ii) nous établirons un lien entre ce panorama et les propositions issues de la justice transitionnelle, ainsi que la manière dont celle-ci délimite les subjectivités. Enfin, (iii) nous réfléchirons sur l'utilisation des archives comme moyen d'appropriation permettant de mettre en scène des subjectivités. Pour mener à bien ces tâches, nous utiliserons des exemples de productions audiovisuelles montrant comment certains sujets sont représentés et d'autres non, et comment certaines mémoires émergent de manière hégémonique tandis que d'autres sont reléguées à la marge.A series of artistic, plastic, narrative, audiovisual, theatrical, and choreographic manifestations accompanied the work of the Truth and Reconciliation Commission of Peru between 2001 and 2003 and the presentation of the Final Report in August 2003. Artists and objects emerge as political actors in the exercise of recollection and memory. The years of the Commission were of memorialization in which various art forms were used to communicate, document, and argue about one of the most devastating periods of violence in contemporary Peruvian republican history. Among these manifestations in which the memory of the period of violence is installed, cinematographic and audiovisual production stands out with proposals that range from fiction to documentary, through experimentation, testimony, and animation. What events of this period are represented in cinema or audiovisual productions? How is the memory of a violent event constructed and how is it represented? What subjectivities can be represented and what are their memories? To answer these questions (i) we will describe the boiling context in which audiovisual and cinematographic were created, especially since the presentation of the Final Report of the Commission in 2003, (ii) this context will be threaded together and from a critical perspective we will discuss with the proposals that come from Transitional Justice and how it delineates subjectivities, finally, (iii) we will reflect on the use of the archive as a form of appropriation for the representation of subjectivities. To carry out these tasks, we will use some examples of audiovisual productions to show how certain subjects are represented and not others, and how certain memories emerge as hegemonic over others that are considered to be of lesser importance.