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Au printemps 1963 naissait un mouvement baptisé ICOGRADA (International Council of Graphie Design Association, c'est-à-dire Comité international des associations d'arts graphiques). Chaque pays compte une ou plusieurs associations regroupant les graphistes. Ces derniers, si on analyse leur action en profondeur, se préoccupent de communication visuelle. Il est apparu que les associations nationales devaient se rencontrer, voire se regrouper sur un plan international afin que les symboles rendus nécessaires et inventés dans certains domaines aient eux-mêmes une valeur, une signification, une portée internationales. Le monde est donc en quête d'un langage commun fait de signes pouvant être compris vite et bien. Dans l'article que nous publions. Peter Kneebone, président de la Commission des signes et symboles internationaux, analyse les problèmes de communications visuelles qui se posent dans le monde d'aujourd'hui ; précisons que le Syndicat national des graphistes publicitaires (27 bis, avenue de Villiers, Paris 17e) représente la France au sein d'ICOGRADA et que cette association réunit aujourd'hui dix-neuf pays.

Le typographe allemand Hermann Zapf est l'un des créateurs de caractères et maquettistes les plus éminents avec Adrian Frutiger dont nous publions un article sur un thème voisin, dans le même numéro, page 45. Il vit à Francfort. Sa collaboration très étroite avec la fonderie Stempel a eu pour résultat un grand nombre de caractères réalisés, surtout appréciés en Allemagne et aux U.S.A. Life est composé en Optima, caractère de Zapf. Ses missions auprès de grands constructeurs de machines à photo-composer aux U.S.A. lui ont permis de formuler des prévisions intéressantes sur l'avenir du typographe. Au dernier congrès de l'Association typographique internationale (A.TYP.I) tenu à Prague en juin 1969, Hermann Zapf a prononcé un remarquable exposé sur ce sujet. Nous en publions ci-dessous un passage, l'un des plus importants.

Claude Philippe est l'un des promoteurs de la « lecture rapide » en France. Or, l'on peut se demander si les méthodes de lecture rapide à l'intention des adultes ne sont pas qu'un pis-aller. Ne serait-il pas plus simple, plus rationnel, d'apprendre à lire vite, à bien lire, aux jeunes élèves des écoles ? Ce qui pose tout le problème de l'apprentissage scolaire de la lecture, et en particulier de l'âge d'apprentissage de cette lecture. Les pages qui suivent sont extraites de l'ouvrage de Claude Philippe : la Lecture rapide, mythe ou réalité ? , à paraître aux éditions Interéducation.

Au siècle de l'image, l'enseignement par l'image ne pouvait pas ne pas se développer. Les méthodes audio-visuelles commencent de se mettre au point. François Garnier se sert de projections à vues fixes pour l'enseignement de l'histoire de l'art. Les résultats de ses recherches et de son expérience lui ont permis d'imaginer des livres où l'image et le texte combinés étroitement constituent un instrument efficace. Il explique ici ce que représente un enseignement, comment il se pratique et quelles en sont les limites : « L'utilisation de la vue fixe, dit-il, facilite la communication avec l'œuvre d'art, elle ne saurait se substituer au contact direct avec elle. »

Adrian Frutiger, dont nous avons déjà publié un article dans le n° 2 de notre revue, a conçu et dessiné ta plupart des alphabets utilisés par la marque de photocomposeuses la plus célèbre, Lumitype Photon. Il a également dessiné des alphabets de caractères spéciaux adaptés à la lecture optique et les alphabets des composeuses IBM Multipoint. Il est donc particulièrement qualifié pour traiter du problème de l'évolution des formes de caractères en fonction des progrès des matériels de photocomposition. Son article aborde certains des thèmes traités par Hermann Zapf p. 19 à 26 et concernant plus spécialement la composition sur ordinateur. On constate que les deux éminents créateurs typographiques partagent, face aux perspectives modernes de composition, le même optimisme raisonné.

C'est observation banale que l'« information » écrite, parlée ou télévisée est sujette à de nombreuses déformations. Chaque jour, par différents canaux et avec des différences sensibles, les mass média nous font parvenir le compte rendu de mêmes événements. Albert Kientz s'est proposé ici d'élucider cette impression de déformation dans l'information : — En quoi consistent ces déformations, comment se traduisent-elles ? — Quelles en sont les causes, à quelles variables peut-on les rattacher ? Il est parti d'une observation directe, choisissant un item d'informations dans un domaine quelconque pour l'analyser tel qu'il a paru dans différentes publications et le confronter avec les données qui lui ont donné naissance. Cette méthode constitue une variante de l'analyse de contenu. Dans cet essai, il a au contraire accentué l'aspect rationnel et technique, plus aisé à utiliser et à contrôler, en se référant à des variables universelles telles que intelligibilité, attraction, etc. Pour la commodité de l'analyse, il a choisi une information dans la presse écrite, une information religieuse, domaine qui a la particularité de prendre une importance quantitative de plus en plus grande dans bon nombre de journaux et d'être en même temps bien délimité et contrôlable. L'événement choisi fut la rencontre nationale des prêtres du groupe « Echanges et dialogue », les 11 et 12 janvier 1969 à Paris.

Le chapitre que nous reproduisons ici est extrait de l'Affiche dans la société urbaine que publie Abraham Moles, professeur à l'université de Strasbourg. L'auteur se propose dans cet ouvrage d'étudier l'affiche dans la cité contemporaine, vue à travers le cadre de la société urbaine, du paysage urbain qui constituera bientôt l'environnement de 90 % des citoyens consommateurs. Dans cet environnement, l'affiche joue un rôle d'importance qu'on peut cerner sous un triple aspect : sociologique, psychologique et esthétique. "Si l'on estime, écrit Abraham Moles, à 1 ou 2 % du revenu brut de la nation les sommes consacrées à la motivation ou à la publicité, on se rend compte que des sommes énormes sont là, entre les mains de ces pub licistes qui, en fait, constituent \esgate keepers, les "gardiens de la porte" de la culture matérielle." Si, dans une campagne publicitaire, l'affiche n'est qu'un des éléments mis en jeu, en revanche il semble que sur le plan de cette "culture matérielle" elle apparaisse comme une pièce essentielle du musée imaginaire que constitue le paysage urbain. Considérée sous cet angle, ne serait-elle pas le lieu privilégié du nouvel univers de l'esthétique ?

Que pense-t-on lorsqu'on doit entrer en communication avec des millions de personnes chaque jour et à chaque heure du jour ? Pour le responsable d'une telle entreprise, cela n'est pas sans poser quelques questions de sujets, de méthodes et de langage. Jean Farran, directeur de RTL, s'est entretenu avec nous de sa façon d'aborder ces problèmes et des réponses qu'il tâche de leur donner. « Lorsque je suis arrivé à Radio-Luxembourg, dit-il, j'étais dans l'ignorance totale du métier de radio." C'est oublier un peu trop que sa carrière de journaliste, si elle ne lui avait pas enseigné les techniques de la radio, l'avait au moins affronté durant de longues et brillantes années à ce souci majeur : comment faire comprendre à autrui ce qu'on a pour profession de lui dire ? Cet entretien a été mené par notre rédacteur en chef, Jean Feller, et a été enregistré au magnétophone. En voici la transcription littérale.

Dans les dernières vagues de l'enquête réalisée périodiquement par le C.E.S.P. sur les lectures de la presse, l'écoute radio et la fréquentation des salles de cinéma, sont introduites certaines notions indiquant un comportement, une attitude, présageant aussi une propension à agir, à consommer. Après avoir d'abord circonscrit ses recherches à l'aspect quantitatif de la clientèle des supports qu'il étudie, le C.E.S.P., dans ses récentes études, semble s'orienter vers la prise en considération de nouveaux critères fondés davantage sur la qualité : qualité des lecteurs ou des auditeurs, qualité des supports, qualité de la communication. Jean-Claude Macquet commente cette évolution. Son analyse est suivie des réponses qu'ont bien voulu lui faire sur ce problème six personnalités ayant à des titres divers des responsabilités dans le domaine publicitaire. Ce sont : - J.-F. Canguilhem, Directeur du Cabinet de Modélisation par Calculateur ; - H. Coupert, Directeur commercial Pathé-Cinéma, Jean Mineur ; - J. Liaudois, Directeur du Bureau d'Étude de l'Affichage ; - J. Lorthiois, Directeur général de Régie Promotion ; - J. Mée, Directeur des Etudes à Jours de France, Vice-Président, Secrétaire général du Prix Marcel-Dassault pour la Recherche sur les supports de publicité ; - J. de Panafieu, Chef du Service Etudes et Recherches, Information et Publicité ; - F. Richaudeau, Président-Directeur général de Culture, Art, Loisirs.

La publicité change, la publicité évolue : le texte naguère décrié reprend une place importante ; il ne chasse pas l'image, mais il s'associe plus étroitement à elle dans un équilibre mieux calculé, ce qui entraînera une modification des rapports entre concepteurs et rédacteurs désormais étroitement associés. Le texte que nous publions ci-dessous reproduit la substance d'une communication faite par Edouard Carlier lors de la dernière session des « Compagnons du Livre », à Lurs, en Provence, en avril 1969. Cette communication était illustrée d'une série d'annonces projetées en diapositives. Nous reproduisons ici certains documents réalisés dans le même esprit.