Contenu du sommaire
Revue | Politique étrangère |
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Numéro | vol. 59, no 2, 1994 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - p. 339-341
- Les auteurs - p. 343-345
- Résumés. Abstracts - p. 347-355
Incertitudes russes
Situation de l'ex-empire soviétique : dans la phase de transition toujours plus incertaine que traverse la Russie, quels sont les repères qu'il convient de privilégier, quelles sont les clefs de lecture dont nous pouvons disposer.- Introduction - Dominique Moïsi p. 357-358
- " - Alexeï Salmine p. 359-368 Alexei Salmine présente une analyse du « phénomène Jirinovsky », qui a caractérisé les élections parlementaires du 12 décembre 1993 en Russie. Le mode complexe de scrutin, pour partie à la proportionnelle et pour partie sur listes uninominales, choisi pour avantager les libéraux pro-réformateurs, a, en définitive, bénéficié à Vladimir Jirinovsky, le leader du Parti libéral-démocrate. En effet, les libéraux pro-réformateurs qui espéraient l'emporter sont allés en ordre dispersé aux urnes et, par manque d'expérience, ont mené une campagne profondément ennuyeuse. De surcroît, le président Boris Eltsine, qui s'était prononcé en faveur de la Constitution pour laquelle les Russes votaient en parallèle par référendum, n'a pas voulu soutenir directement ses partisans. Utilisant les sondages d'opinion, Alexei Salmine analyse Pélectorat de Jirinovsky, majoritairement composé d'hommes d'âge moyen, d'un niveau d'enseignement secondaire, alors que Pélectorat des réformateurs est plus jeune et plus diplômé, mais il n'est pas plus atteint par la dégradation du niveau de vie que le reste des électeurs.The Elections of 12 December in the Federation of Russia and the « Zirinovsky Phenomenon », by Alexei Salmine Alexei Salmine presents an analysis of the « Zirinovsky phenomenon » which characterized the parliamentary elections of 12th December 1993 in Russia. The complicated voting procedure, partly proportional representation and partly simple majority, chosen in order to give the advantage once and for ail to the liberal pro-reformists, benefited instead Vladimir Zirinovsky, the leader of the Liberal Democrat Party. The libéral pro-reformists, who hoped to carry the day led a disorganized campaign that, through lack of experience, was extremely boring. Moreover, the president Boris Yeltsin, who pronounced himself in favour of the Constitution for which the Russians voted at the same time by referendum, did not want to support directly his partisans. Using public opinion surveys, Alexei Salmineto analyses the electoral support of Zirinovsky. The people who voted for him tended to be middle-aged men with secondary school education whilst the typical reformist voter was younger and more highly educated. Nevertheless the Zirinovsky voter was not more affected by the fall in the standard of living than other voters.
- Après Eltsine ? - Jerzy Reinhardt p. 369-379 Pour comprendre les succès électoraux de Vladimir Jirinovsky, il faut examiner la structure profonde de la politique russe qui, sous un désordre apparent, se divise depuis le XIXe siècle en quatre courants fondamentaux appelés à s'unir en deux coalitions : d'un côté, les occidentalistes et les populistes, de l'autre, les « conservateurs » ou « partisans de l'Etat » et les nationalistes. Les deux premiers, qui rassemblent 65 à 70 % de l'électorat russe, ont porté au pouvoir Boris Elstine. Les deux autres ont souffert, d'une part, de l'absence de représentant crédible du côté des nationalistes russes, d'autre part et surtout, de l'identification des élites naturelles du courant des « partisans de l'Etat » à l'ancienne nomenklatura et au système soviétique, massivement rejetés par la population. Le contexte particulier de la sortie du communisme rendait de ce fait impossible l'alliance entre les partisans de la nation russe et orthodoxe et ceux de l'Etat soviétique impérial, en dehors de l'hypothèse d'une fuite dans l'irrationnel. C'est précisément cette option que représente Vladimir Jirinovsky. On peut estimer entre 30 et 35 % au maximum l'électorat potentiel de Vladimir Jirinovsky. Les chances d'accession au pouvoir d'une telle minorité augmentent avec la désorganisation du pouvoir et de l'Etat.After Yeltsin ?, by Jerzy Reinhardt In order to understand the électoral success of Vladimir Zirinovsky, the underlying structure of Russian politics must be examined. Whilst seemingly disorderea, this structure mayy since the nineteenth century, be divided up into four major blocs forming two coalitions. The first is comprised of Westernizers and populists, the second of « conservatives », or so-called statist groups (gosudarstvenniki) and nationalists. The first two groups, which represent between 65 and 70 % of the Russian electorate, brought Yeltsin to power. As for the other two groups, the Russian nationalists suffered from the lack of a credible representative and, more importantly, the so-called statist groups were hampered by the natural identification of their elite with the previous nomenklatura and the Soviet System which were rejected on a large scale by the population. The exceptional context created by the exit of communism therefore made impossible an alliance between the supporters of the Russian orthodox nation and those of the imperial Soviet state without a hypothetical passage into the realm of irrationality. It is exactly this option that Vladimir Zironovsky represents. His maximum electoral potential may be estimated as being between 30 and 35 %. The chances of such a minority coming to power increase with the disorganisation of the government and the state.
- Les détours de la démocratie en Russie - Jean-François Bouthors p. 381-391 La Russie a entamé sa troisième année d'existence postsoviétique avec une nouvelle Constitution, adoptée par référendum, le 12 décembre 1993. Mais les élections législatives ont vu la défaite des partis réformateurs au bénéfice des ultra-nationalistes et des communistes et de leurs alliés. Boris Eltsine, dont le mandat s'achève en 1996, est donc dans une position difficile, tandis que le premier ministre Viktor Tchernomyrdine, ancien patron de la « filière du gaz », apparaît comme l'homme-clef de la situation à Moscou. Le chef de gouvernement et le président, se sont donné comme objectif de maîtriser l'inflation et de relancer la production, de conduire une politique sociale tout en assurant la rigueur budgétaire. Objectifs contradictoires, mais qui répondent à la fois aux attentes de la population manifestées par le résultat des élections et aux difficultés spécifiques que connaît la Russie en sortant du communisme. De ce pari difficile et de la collaboration entre Boris Eltsine et Viktor Tchernomyrdine dépend l'avenir de la démocratie russe. Les deux hommes, aujourd'hui alliés, peuvent devenir demain des rivaux.The Détours of Democracy in Russia, by Jean-François Bouthors Russia began its third year of post-Soviet existence with a new constitution, adopted by referendum the 12th December 1993. However, the legislative elections saw the defeat of the pro-reform parties to the advantage of the ultra-nationalists, communists and their allies. As a resuit Boris Yeltsin, whose mandate runs until 1996, finds himself in a difficult position, whilst the prime minister, Viktor Chernomyrdin, former director of the Soviet national gas monopoly, seems to be the key-man to the situation in Moscow. The head of the government, with the president, aims to control inflation, give a neiv impetus to production and conduct a social policy whilst maintaining budgetary stringency. These objectives are contradictory but they correspond to the desires of the population (as shown by the results of the elections) and, at the same time, the specifie difficultes experienced by Russia coming out of Communism. The future of democratie Russia depends on this difficult wager and the collaboration between Boris Yeltsin and Viktor Chernomyrdin who, whilst allies today, could become rivals in the future.
- La Russie et l'Occident - Robert D. Blackwil, Ewa Kulesza-Mietkowski p. 393-405 L'auteur étudie deux grands domaines dont l'évolution peut influencer d'une manière négative les relations entre la Russie et l'Occident. Tout d'abord, la scène politique interne russe est aujourd'hui caractérisée par quatre tendances négatives dont l'action combinée peut affecter la politique extérieure de Moscou : l'aggravation de la situation économique, la fin de l'ère des bouleversements démocratiques, l'augmentation de la criminalité et de la corruption, et un sentiment anti-occidental grandissant. Le second domaine concerne les différences d'intérêts et de perceptions entre la Russie et les Etats occidentaux, tout particulièrement en ce qui concerne l'avenir de l'Ukraine, des Etats baltes et de l'Europe centrale et orientale. Le jeu de ces facteurs internes et les différences des politiques étrangères entre Moscou et les démocraties occidentales ne présagent certes pas un retour la guerre froide, mais ils ne sont pas non plus très favorables au développement un partenariat. L'Occident devrait plutôt s'engager plus activement en Russie afin de gérer cette relation de plus en plus trouble.Russia and the West, by Robert D. Blackwill The author discusses two broad areas that are souring relations between Russia and the West. The Russian domestic landscape is characterized by four negative trends that together will infect Russian external policies : worsening economie conditions, the end of democratie breakthroughs, the growth of crime and corruption, and increasing anti-Western sentiment. The second area encompasses differences arising from the conflicting national interests and foreign policies of Russia and the West, particularly regarding the future of Ukraine, the Baltic States, and Eastern Europe. While these internal factors and conflicting interests do not bode well for partnership between Russia and the industrialized democracies, neither will they produce another Cold War. Rather, the West should engage more actively with Russia to manage this increasingly troubled relationship.
- La réforme militaire en Russie - Andreï Tcherviakov, Alexandre Melnik p. 407-418 La gigantesque accumulation militaire du régime soviétique cachait en réalité un profond vide stratégique. Les responsables de la défense russe doivent aujourd'hui reconstruire intégralement une doctrine et un appareil militaires. La réflexion se doit d'englober tous les domaines : le statut de la puissance nucléaire, les relations stratégiques avec l'Occident, le délabrement réel de l'armée russe, les rapports entre professionnels et appelés, plus généralement les relations nouvelles entre l'armée et la société russe. Le débat sera long — la dernière doctrine de défense ne constituant qu'une étape — et il dépend au premier chef d'une redéfinition plus précise des objectifs de politique étrangère.The Military Reform in Russia, by Andreï Tcherviakov The huge military build-up of the Soviet regime was hiding a true strategie vacuum. The present Russian defence officiais have to rebuild completely a doctrine and a military System. This review has to involve many fields : the status of the Russian nuclear arsenal, the strategie relations with the West, the present disastrous state of the Russian army, the relationship between conscripts and professionals and more generally the new relationship between the army and the Russian society. The debate is y et to corne — the last military doctrine only being a first step — and it depends mainly on the redefinition of Russian foreign policy.
- Le comportement des entreprises russes face à la transition - Christian de Boissieu, Daniel Cohen, Gaël de Pontbriand p. 419-434 Christian de Boissieu, Daniel Cohen et Gaël de Pontbriand présentent ici une étude sur le comportement des entreprises russes au cours de la transition vers l'économie de marché. Partant d'enquêtes qu'ils ont réalisées dans quelques 160 entreprises, les trois économistes français soulignent leur relative flexibilité qui leur permet de s'adapter à un environnement de production et de distribution profondément différent de celui qu'elles connaissaient, et ce dans un contexte de récession profonde. Leur principal souci est de survivre dans le nouveau cadre monétaire et financier, de s'ajuster à des procédures de paiements qui reflètent une grande rareté de moyens, une inflation élevée et une confiance réduite. Leur méfiance à l'égard de l'Etat est d'autant plus grande que celui-ci légifère à tour de bras, sans véritable cohérence, et s'avère incapable de faire respecter ses lois et ses décisions. Les auteurs considèrent qu'il est urgent de restaurer la confiance et de combattre efficacement l'inflation.The Behaviour of Russian Enterprises During the Transition, by Christian de Boissieu, Daniel Cohen and Gaël de Pontbriand The behaviour of Russian enterprises during the transition to a market economy is studied in this article by Christian de Boissieu, Daniel Cohen and Gaël de Pontbriand. The three French economists, working from surveys conducted in 160 enterprises, point out the relative flexibility of these enter-prises, a flexibility which allows them to adapt to Systems of production and distribution very différent from those with which they were previously familiar and this during a deep recession. Their main worry is to survive in the new monetary and financial framework and adjust to procedures of payments which reflect an important scarcity in means, high inflation and reduced confidence. Their distrust of the state is ever greater given that rapidly-passed state legislation lacks real cohesion and that the state reveals itself incapable of enforcing respect for its laws and décisions. In the author's opinion, it is important to restore confidence and effectively combat inflation.
- Régions et transition en Russie - Anita Tiraspolsky p. 435-454 Depuis l'éclatement de l'URSS, les regards du monde sont orientés vers la Russie. Va-t-elle à son tour subir le même sort et se fragmenter en plusieurs Etats ? Anita Tiraspolsky se livre à une analyse du processus de différenciation des régions au plan économique. L'auteur part de l'hypothèse que les régions russes vont souffrir de façon inégale au cours de la transition, parce qu'elles ont des caractéristiques et des aptitudes naturelles héritées du système soviétique, profondément différentes. D'ores et déjà, la libération des prix a bouleversé la place traditionnelle des régions dans l'économie du pays et permis à certaines d'entre elles, comme l'Oural ou la Sibérie d'espérer une autonomie plus grande. Le choc que cela a provoqué, lié à celui de la désorganisation des relations entre les régions et à la faiblesse du pouvoir féderal, les amène en fait à se replier sur elles-mêmes et à organiser leur survie. Parce elles ont conscience d'appartenir à un ensemble intégré, elles sont dans l'attente d'un pouvoir central fort mais qui sache respecter leurs aspirations à l'autonomie .Areas and Transition in Russia, by Anita Tiraspolsky Since the collapse of the Soviet Union, world worries are focused on Russia. Will it be affected by the same fate and split into several states ? Anita Tiraspolsky analyses the process of the regional economie differentiation. The author assumes that Russian areas will unequally suffer during the transition, because of the great differences in their features and natural aptitudes inherited front the Soviet System. The easing of restrictions on prices has already disrupted the traditional place of the region in the economy of the country and has let some of them, for example Oural or Siberia, hope for a wider self-government. The shock produced, linked to one caused by the disorganization of the partnerships between regions and by the weakness of federal State, induces areas to survive by themselves. Because of their awareness of belonging to a whole unity, they are waiting for a strong central power capable of respecting their desire for self-government.
- La Russie d'aujourd'hui : une perspective sur les investissements étrangers - Jeffrey M. Hertzfeld, Mercedes Neal p. 455-470 L'avenir des investissements étrangers en Russie dépend du déroulement du processus de réforme économique, processus nécessairement lent et douloureux, affecté par une instabilité politique, économique, sociale et législative persistante. Mais il n'y a pas d'autre voie possible. La Russie a franchi le Rubicon. L'investissement dans ce pays n'a de sens qu'en tant que stratégie à long terme, visant à acquérir des parts de marché dans une économie de marché naissante. Cependant, tant que la Russie n'encouragera pas l'investissement par des mesures incitatives telles que la limitation de l'imposition (sur les sociétés), des mesures de protection contre l'instabilité du système juridique ainsi que par un traitement non discriminatoire à l'égard des investisseurs étrangers, les investissements plus substantiels tarderont à venir. Malgré cette situation, de nombreuses sociétés occidentales posent des jalons sur ce marché naissant et réussissent à survivre et prospérer. Cette tendance va s'accélérer lorsque les institutions financières occidentales dégageront les fonds nécessaires au partage des risques.Today's Russia : A Perspective on Foreign Investment, by Jeffrey M. Hertzfeld The future of foreign investment in Russia is tied to the continuation of the process of economie reform. This process is inevitably slow and painful, marked by ongoing political, economie, social and legal instability. But, there is no other way. Russia has crossed the Rubicon. Investing in Russia only makes sense as a long-term strategy aimed at acquiring market shares as the Russian market emerges. But, until Russia acts to encourage investment by offering incentives such as tax stabilization, protection from frequent adverse changes in the law, and non-discriminatory treatment for foreign investors, substantial investment will be slow in coming. Nevertheless, many western companies are staking out positions in this new market and managing to survive and grow. This trend will accelerate as and when western financial institutions make funds available to share the risk.
Repères
- Les répercussions économiques de l'unification allemande et leurs conséquences pour la Corée - Ha-Cheong Yeon p. 483-495 La Corée du Sud n'a pas manqué de suivre avec une attention particulière les étapes du rapprochement et le processus de l'unification des deux Allemagnes. Elle essaie donc de s'en inspirer tout en évitant d'en répéter les erreurs. Séoul devra faire preuve d'une vigilance d'autant plus grande que les problèmes d'une unification entre les deux Corées paraîtront sans doute plus insurmontables encore qu'en Allemagne. Si la Corée du Sud aspire à une levée du rideau de fer qui divise la péninsule, elle craint en même temps de brûler les étapes, d'être submergée par des problèmes économiques et sociaux et, enfin, de sacrifier le bien-être et la compétitivité économique de ses citoyens et de ses entreprises. Le mot d'ordre, à Séoul, est donc celui d'un rapprochement graduel, étalé sur une dizaine d'années, en vue d'une unification progressive, fruit d'un processus lent et contrôlé.Economie Repercussions of German Unification and Their Consequenses for Korea, by Ha-Cheon Yeon South Korea has not failed to follow carefully the steps of German reconciliation and the unification process. It has tried to find inspiration from it, without making the same mistakes. Seoul should be ail the more watchful since the problems of the unification between the two Koreas wiïl be even more insurmountable than in Germany. However North Korea aspires to lift the iron curtain wbicb divides the penninsula, at the same time, it fears too-rapid development, being overwhelmed with economie and social troubles and, at last, a sacrifice of the material well-being and the économie competitiveness of its citizens and firms. So, the Seoul watchword is graduai reconciliation during a decade, walking toward a progressive unification, resulting from a slow and controlled process.
- La normalisation de la politique étrangère de l'Allemagne - Philip H. Gordon, Marie-Aude Cochez p. 497-516 Les intérêts nationaux de la République fédérale d'Allemagne ont été transformés du fait des multiples bouleversements géopolitiques de ces dernières années. Ces changements soulèvent la question de ce que l'on désigne parfois par le terme de « normalisation » de la politique étrangère allemande — l'atténuation des restrictions particulières qui influençaient et contraignaient action internationale de l'Allemagne depuis, et à cause de la Seconde Guerre mondiale. La normalisation est un sujet controversé la fois en Allemagne et à l'étranger et certains craignent que cela signifie un retour au passé. Mais, après plus de quatre décennies de comportement responsable en Europe, il est difficile de justifier le fait que la République fédérale ne soit pas autorisée à poursuivre ses intérêts comme le font les autres Etats. Les efforts des alliés de l'Allemagne pour éviter elle ne prétende jouer un rôle dans les affaires internationales proportionnel à sa puissance et à ses intérêts ne montrent pas seulement la défiance injustifiée vis-à-vis d'un allié proche, mais semblent également voués à l'échec.The « Normalization » of German Foreign Policy, by Philip H. Gordon The national interests of the Federal Republic of Germany bave been transformed by the manifold geopolitical changes of the past several years. This transformation raises the possibility of wbat is sometimes called the « normalization » of German policy —the attenuation of the particular restrictions that have influenced and constrained Germany's international actions since, and because of, World War II. Normalization is a controversial topic both in Germany and abroad, and some fear it would mean a return to the past. But it is difficult to argue that the Federal Republic, after more than four decades of responsible behavior in Europe, should not be allowed to pursue its interests in the same way as other states. Efforts by Germany's allies to prevent it from assuming a say and role in international affairs proportionate to its weight and interests not only display unwarranted mistrust of a close ally, but also seem bound to fail.
- L'Union européenne : de Maastricht à Karlsruhe et au-delà - Klaus Reeh p. 517-536 Voici près d'un an, le Tribunal constitutionnel d'Allemagne rendait son arrêt sur le traité de Maastricht, tombé depuis dans l'oubli. Pourtant, cet arrêt mériterait mieux, parce qu'il clarifie des ambiguïtés, impose des contraintes, affirme des bonnes pratiques communautaires, renforce la protection des droits fondamentaux, élargit ces droits en matière de démocratie et, fait le plus significatif, protège le rôle des parlements fédéraux (Bundestag et Bun-desrat) ainsi que celui des parlements nationaux dans l'évolution démocratique de l'Union européenne. De plus, la Cour esquisse une stratégie pour gérer le problème le plus difficile de l'Union : la gestion de l'équilibre entre la nécessité de démocratisation et la volonté de maintenir la souveraineté nationale. A cette fin, la Cour propose une ouverture constitutionnelle accompagnée d'expériences politiques (y compris la monnaie unique), dont on retient celles qui ont des bons résultats en mettant fin à celles qui ne sont pas probantes. Si cette « stratégie de juges » est suivie, l'Union européenne pourrait bien sortir de sa crise actuelle.The European Union : From Maastricht to Karlsruhe and Beyond, by Klaus Reeh About a year ago, the Federal Constitutional Court finally paved the way for the ratification of the Maastricht Treaty. Ever since the Court's judgement fell into oblivion. Yet it deserves better, because it clarifies ambiguities, imposes constraints, affirmes good Community practices, reinforces the protection of civil rights, enlarging them as far as democracy is concernea, and, most significantly, it protects the role of parliaments in the democratie evolution of the European Union. Moreover, the Court sketches a strategy to manage the most difficult problem of the Union which is balancing the need for the Union to become more democratie with the will of Member States to maintain their national sovereignty. For this purpose, the Court proposes constitutional openness accompaniea by political experiments (including a single currency), but retaining only those with good results. If this « strategy of the judges » was to be followed, the European Union might well be able to overcome its current crisis.
- Les répercussions économiques de l'unification allemande et leurs conséquences pour la Corée - Ha-Cheong Yeon p. 483-495
Libre propos
- La coopération franco-allemande face aux nouveaux défis - Rudolf Scharping p. 537-543 L'intégration dans l'ensemble communautaire, la réconciliation, le partenariat et la coopération entre la France et l'Allemagne, deux pays jadis hostiles, et ceci jusqu'au milieu de ce siècle, sont devenus les bases mêmes, non seulement du développement ouest-européen, mais aussi, plus généralement, de la paix en Europe. Les événements intervenus en Europe de l'Est à partir de 1989 nécessitent cependant, de la part de la France et de l'Allemagne, une adaptation plus audacieuse aux nouvelles réalités européennes voire mondiales, eu égard au processus de rapprochement inévitable entre les deux moitiés de notre continent et aux problèmes toujours plus pressants qui se font jour dans l'hémisphère sud de notre planète.Franco-German Cooperation Faced with New Challenges, by Rudolf Scharping The development of Western Europe and, on a larger scale, peace in Europe dépend upon the Franco-German partnership, the reconciliation of the two countries who have been rivals up until the middle of this century, their integration into the Community as a whole and the cooperation between the two. Nevertheless, events in Eastern Europe since 1989 require a more daring Franco-German approach to the new European, or even global situation marked by the inevitable rapprochement between the two halves of our continent and the increasingly urgent problems faced by the southern hemisphere of our planet.
- La coopération franco-allemande face aux nouveaux défis - Rudolf Scharping p. 537-543
Passé-présent
- L'Angleterre d'aujourd'hui - Harold Nicolson p. 545-552
Lectures
- Georges Sokoloff. La puissance pauvre. Une histoire de la Russie de 1815 à nos jours - Anita Tiraspolsky p. 553-558
- Guillaume Parmentier. Le retour de l'histoire. Stratégie et relations internationales pendant et après la Guerre froide - Bernard Cazes p. 559
- Maurice Bertrand. L'ONU - Dominique David p. 559-561
- Marie-Hélène Labbé. L'arme économique dans les relations internationales - Isabelle Cordonnier p. 561-562
- L'énergie pour le monde de demain. Réalités, véritables options et actions à entreprendre. Rapport de la commission du Conseil mondial de l'énergie - Nicole Jestin-Fleury p. 562-563
- Percy S. Mistry. Multilateral Debt : an Emerging Crisis ? - Christian Chavagneux p. 563-564
- International Energy Agency. World Energy Outlook. 1994 Edition - Nicole Jestin-Fleury p. 564-565
- Pierre-Marie Gallois. Livre noir sur la défense - Dominique David p. 565-567
- Philip H. Gordon. A Certain Idea of France : French Security Policy and the Gaullist Legacy - Frédéric Bozo p. 567-568
- Alain Crémieux. L'armement à l'heure du désarmement. Voyage à travers le complexe militaro-industriel - Marie-Lucy Dumas p. 568-569
- Gary Clyde Hubfauer et Kimberly Ann Elliot. Measuring the Cost of Protection in the United States - Gilles Denis p. 569-570
- Hernando de Soto. L'autre sentier, la révolution informelle dans le Tiers Monde - Gilles Denis p. 570-571
- Darrell Delamaide. Le nouveau puzzle européen - Bernard Cazes p. 572-573
- René Girault (dir.) ; Gérard Bossuat (coll.). Les Europe des Européens - Gilles Denis p. 573
- Le nouveau désordre européen - Marie-Lucy Dumas p. 574
- Alain Gresh (dir.). A l'Est, les nationalismes contre la démocratie ? - Stéphane Lefebvre p. 574-575
- Edith Lomel et Thomas Schreiber (dir.). L'Europe centrale et orientale, entre la stabilisation et l'implosion - Gilles Denis p. 576
- Dimitri de Kochko et Alexandre Datskevitch. L'empire de la drogue. La Russie et ses marchés - Catherine de Montlibert p. 576-577
- La Méditerranée, espace de coopération ? En l'honneur de Maurice Flory - Dominique David p. 577-578
- Benjamin Stora. Histoire de l'Algérie depuis l'indépendance - Marie-Lucy Dumas p. 578-579
- Henri Nadel (dir.). Emploi et relations industrielles au Japon - Alain Vernay p. 579-581
- Stanley Wolpert. Zulfi Bhutto of Pakistan. His Life and Times - Gilbert Etienne p. 581-582
- Harish Kapur. India's Foreign Policy 1947-1992. Shadows and Substance - Gilbert Etienne p. 582
- G. Rizi. South Asia in a Changing International Order - Isabelle Cordonnier p. 583
- Raoul Delcorde. Le jeu des grandes puissances dans l'océan Indien - Isabelle Cordonnier p. 583
- Daniel C. Bach et Anthony A. Kirk-Greene (dir.). Etats et sociétés en Afrique francophone - Marie-Lucy Dumas p. 584
- ~~ - Marie-Lucy Dumas p. 584
- Jean-Louis Rocca. La corruption - Isabelle Cordonnier p. 585
- Jacques de Folin. Indochine 1940-1955. La fin d'un rêve - Elisabeth Fouquoire-Brillet p. 585-586
- Susan Zuccotti. The Holocaust, the French and the Jews - Philippe Burrin p. 586-588
- Zeev Sternhell, Mario Sznajder et Maia Ashéri. Naissance de l'idéologie fasciste - Louis Arénilla p. 588-589
- Nicolaus Sombart. Chronique d'une jeunesse berlinoise (1933-1943) - Louis Arénilla p. 589-590
- Bernard Esambert. Pompidou, capitaine d'industries - René Servoise p. 590-591
- Claude Liauzu. L'Europe et l'Afrique méditerranéenne - Marie-Lucy Dumas p. 591-592
A travers les revues
- Relations internationales - Catherine de Montlibert, Marie-Lucy Dumas, Isabelle Cordonnier p. 593-595
- Ex-URSS, CEI - Catherine de Montlibert p. 595-596
- Europe centrale et orientale - Catherine de Montlibert p. 597
- Proche et Moyen-Orient - Abderrahman Belgourch p. 598-599
- Asie - Gilbert Etienne p. 599
- Revues - p. 601-605