Contenu du sommaire : Quel accord international sur le climat en 2015 ?

Revue Responsabilité et environnement Mir@bel
Numéro no 77, janvier 2015
Titre du numéro Quel accord international sur le climat en 2015 ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos

  • Introduction

  • Contexte général

    • Conférence de Paris : quel accord international sur le climat en 2015 ? - Sylvie Lemmet, Paul Watkinson, Damien Navizet p. 6-9 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le principal enjeu de la Conférence sur le climat (COP21), qui se tiendra à Paris en 2015, sera l'adoption d'un accord mondial sur le climat applicable à tous les pays. Il devra entrer en vigueur d'ici à 2020 et donner toute leur importance non seulement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l'adaptation aux impacts du changement climatique, mais aussi aux financements et à l'action concrète des parties prenantes pour un développement économique durable et résilient. En tant que pays hôte de la COP21 dont elle assurera la présidence, la France devra veiller tout au long de 2015 à ce que les vues de tous puissent s'exprimer et être entendues au sein d'un processus transparent et inclusif. La conclusion d'un accord ne sera pas le seul résultat attendu de cette conférence. Les propositions d'engagements, y compris financiers, des pays en faveur de la protection du climat seront également au centre des attentes en termes d'ambition – pour limiter le réchauffement planétaire à 2?C – et d'équité. Il faudra, de plus, assurer la reconnaissance internationale des initiatives pour le climat qui sont d'ores et déjà en cours.
      The Paris Climate Conference: What kind of international agreement in 2015?
      At stake during the 21st Climate Conference (COP21) to be held in Paris in 2015 is the adoption of a worldwide agreement that can be applied to all countries. This agreement, which will take effect by 2020, will focus not only on reducing greenhouse gases and adapting to climate change but also on funding and concrete actions for sustainable, resilient economic development. Throughout the coming year, France, which hosts and chairs the COP21, must see to it that a transparent, inclusive process allows all parties to express their viewpoints and be heard. An agreement is not the only result expected of this conference. For the sake of fairness and in order to limit global warming to 2?C, pledges and commitments, including financial ones, from countries in favor of protecting the climate are expected too. International recognition will also have to be provided to climate-related initiatives that have already been launched.
    • Quel accord à Paris en 2015 ? - Michel Colombier, Teresa Ribera p. 10-13 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À Varsovie, les pays se sont mis d'accord sur un processus où chacun, unilatéralement, élaborera et communiquera sa contribution à l'effort de réduction des émissions de GES dans l'atmosphère qui sera entériné fin 2015 à Paris. Sur cette base, est-il encore possible d'imaginer que l'Accord de Paris marquera un tournant historique des politiques climatiques et qu'il pourra être à la hauteur de l'ambition affichée par la communauté internationale lors du sommet de Durban ?
      What agreement in Paris in 2015?
      In Warsaw, countries agreed to a process whereby each will unilaterally design and communicate its contribution toward reducing greenhouse gas emissions in the atmosphere. This process is to be ratified in late 2015 in Paris. Will the Paris agreement mark a turning point in climate policy? Will it measure up to the ambitions proclaimed by the international community at the Durban meeting?
    • La tragédie du réchauffement climatique : du cinquième rapport du GIEC à la Conférence Paris-Climat 2015 - Dominique Auverlot p. 14-20 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les différents rapports du GIEC ont toujours marqué le franchissement d'une étape dans la lutte contre le changement climatique. Le premier, paru en 1990, a conduit à l'adoption, lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992, de la Convention-cadre des Nations Unies contre le changement climatique. Le deuxième, publié en 1996, a débouché sur le protocole de Kyoto, signé en 1997. Le troisième, en 2000, a mis en avant la notion d'adaptation, qui a été largement reprise dans les négociations ultérieures. Le quatrième (2007) a permis d'acter à 2?C la hausse de la température à ne pas dépasser et a conduit au quasi-accord de Copenhague, puis à celui de Cancún.Quelles seront les conséquences du cinquième rapport du GIEC, dont la synthèse a été rendue publique fin octobre 2014 ? Permettra-t-il de finaliser l'Accord de Paris ou sera-t-il considéré comme le rapport de trop qui ne fait que répéter la même chose depuis 20 ans1 ? Avant de tenter de répondre à cette question, cet article en rappellera les principaux enseignements, s'interrogera sur quelques-unes de ses conclusions et cherchera à en tirer quelques conclusions pour l'accord mondial qui devrait être signé à Paris fin 2015.
      The tragedy of global warming: From the fifth IPCC report to the 2015 Paris Climate Conference
      Reports by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) always signal a new step in the fight against climate change. The first report, in 1990, led to the adoption of the UN Framework Convention on Climate Change during the 1992 Earth Summit in Rio de Janeiro. The second one, released in 1996, prepared the way for the 1997 Kyoto Protocol. The third, in 2000, emphasized “adaptation”, an idea taken up during subsequent negotiations. The fourth report in 2007 made a step toward setting at 2?C the maximum increase in temperature and opened the way to the non-binding Copenhagen Accord and then to Cancun. What consequences will the fifth IPCC report of October 2014 have? Will it help finalize the Paris agreement? Or will it be considered to be one report too many — repeating what has oft been stated over the last twenty years? Before replying, the major points raised in this report are discussed; and questions, asked about some of the conclusions. Lessons are drawn for the worldwide agreement on the table in Paris.
    • Changes in global energy: will they be led by policies or driven by events? - Fatih Birol p. 21-24 accès libre avec résumé en anglais
      As disseminated in the International Energy Agency's World Energy Outlook 2014, the global energy system increasingly looks to be in danger of falling short of the high hopes placed upon it. Energy security concerns are on the rise in oil and gas markets as turmoil in the Middle East may jeopardise upstream oil investment needed today and the conflict between Russia and Ukraine has reignited concern about gas supply in Europe. Energy efficiency remains an indispensible tool to bring about a more sustainable energy mix, but energy prices and government policies must provide the right signals to continue to encourage its uptake. Meanwhile, global greenhouse-gas emissions keep rising, setting up a critical round of international climate negotiations in Paris in 2015. Ultimately, it will take deliberate and sustained policy action by governments to overcome the inertia of current trends and to spur the development of a more secure, more affordable and cleaner energy system.
    • Quelle approche européenne adopter pour arriver à la conclusion d'un accord international ? - Laurent Michel, Maxime Durande p. 25-28 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le cadre des négociations internationales sur le climat, l'objectif doit être d'aboutir à un accord qui s'appliquera à tous, qui traitera de l'atténuation comme de l'adaptation, ainsi que des moyens de mise en œuvre pour assurer une transition mondiale vers des économies bas carbone. En pratique, le mandat de l'Union européenne (UE) dans ces négociations est établi à partir des conclusions adoptées par l'ensemble des États membres au sein du Conseil européen. Lors des sessions de négociations, les réunions de coordination européenne garantissent que l'UE parle d'une seule voix. À cet égard, l'approche européenne n'est pas différente de celle de la France, où la coordination entre les départements ministériels est assurée par le Secrétariat général des Affaires européennes (SGAE), dont le Secrétaire général est le conseiller Europe du Président de la République.
      Which approach should Europe adopt to reach an international agreement?
      The goal of international negotiations on the climate should be an agreement that, applying to everyone, both addresses the issues of attenuation and adaptation, and focuses on the means for implementing a worldwide transition toward low-carbon economies. The European Union's position during negotiations has been laid down in the conclusions adopted by all member states of the Council of Europe. During bargaining sessions, meetings will be organized to coordinate EU member states' actions so that Europe speaks with a single voice. In this respect, the EU approach does not differ from France's. In effect, coordination between ministerial departments in France is ensured by the Secrétariat Général des Affaires Européennes (SGAE), the secretary-general being the councilor on Europe to the President of the Republic.
    • Questionnements juridiques autour de la négociation d'un nouvel accord international sur le climat - Sandrine Maljean-Dubois, Matthieu Wemaëre p. 29-32 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Alors que le dernier rapport du GIEC souligne l'urgence à agir, la coopération internationale sur le climat marque le pas. Dans sa deuxième période d'engagement (2013-2020), le Protocole de Kyoto n'a qu'une portée symbolique. Les accords de Cancún, qui ont opérationnalisé l'Accord de Copenhague, ont posé les bases d'un régime plus souple pour le pré-2020. Les négociations du post-2020 lancées à Durban en 2011 doivent aboutir à un nouvel accord, à Paris, fin 2015. Ce futur accord devra être « applicable à tous », comme l'exige la Plateforme de Durban. Or, la symétrie croissante des obligations entre le Nord et le Sud n'a jusqu'à présent été obtenue qu'au prix d'un très important affaiblissement des ambitions déterminées par chacun au vu de sa conjoncture et de ses propres priorités nationales. Qu'en sera-t-il dans l'Accord de Paris ? Et quelle sera la forme juridique de celui-ci ?
      Legal questions about negotiating a new international climate agreement
      Although the last IPCC report emphasized the need for urgent action, international cooperation on the climate has stalled. The second phase (2013-2020) of the Kyoto Protocol has been merely symbolic. The Cancun agreement, which made the Copenhagen one operational, laid the basis for a more flexible system for the period up to 2020. Negotiations on the period after 2020, which started in Durban in 2011, should end with a new agreement in Paris in late 2015. This future agreement should apply to all, as stipulated in the Durban Platform. However the increasing symmetry of obligations between North and South has been achieved by significantly lowering the goals set by each country with regard to its economic situation and national priorities. What kind of agreement will come out of Paris? What legal form will it take?
    • Analyse économique des négociations climat : décryptage d'un jeu d'incitations à participer, à agir et à s'engager - Jean-Paul Albertini, Baptiste Perrissin Fabert p. 33-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Face à la complexité des situations réelles de négociations, extraire les ressorts de la coopération entre États « souverains » en matière de lutte contre les changements climatiques relève de la gageure. La théorie des jeux montre que des États rationnels ont toujours intérêt à faire porter les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les autres pays et à profiter ainsi des bénéfices des politiques climatiques sans avoir à en supporter le coût.Sans épuiser la complexité historique, institutionnelle et éthique des motivations diplomatiques des pays à participer à une coalition, la théorie montre sous quelles conditions des solutions coopérantes peuvent émerger. In fine, un accord résulte toujours d'un compromis entre l'efficacité économique, une participation la plus large possible des États à l'accord et une ambition en matière de préservation du climat.Le changement de paradigme dans les négociations initié à Cancún et l'approche plus décentralisée qui prévaut depuis questionnent la crédibilité d'un objectif mondial comme celui de la limitation du réchauffement global à 2?C et obligent à repenser le type d'engagement que les États peuvent raisonnablement tenir.
      An economic analysis of climate negotiations: Deciphering a set of incentives for participating, acting and making commitmentsGiven the complexity of situations, negotiations face the daunting task of motivating “sovereign” nation-states to cooperate in the fight against climate change. As game theory shows, the interest of rational countries is always to shift the weight of efforts for curbing greenhouse gas emissions onto others so as to profit from climate policies without having to bear the costs. Although it does not account for the full complexity — historical, institutional and ethical — of a country's diplomatic motives for cooperating, the theory does shed light on the conditions for the emergence of solutions based on cooperation. An agreement ultimately comes out of a compromise between economic effi, a participation as broad as possible among signatories, and the goals adopted for preserving the climate. Given the shift in paradigms during negotiations at Cancun and the more decentralized approach that has prevailed since then, how credible is a worldwide goal like the 2?C limit set for global warming? These factors force us to reconsider the commitments that countries can reasonably make.
    • Les implications des positionnements cognitifs et éthiques pour les stratégies climatiques nationales - Olivier Godard p. 39-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quel que soit le mode de négociation internationale sur le climat qui sera adopté, le résultat de celle-ci reflétera le consentement de chaque pays. Il dépendra de la manière dont ces pays pensent l'articulation de leurs choix, d'une part, avec les enjeux mondiaux du changement climatique et, d'autre part, avec les actions de chacun des autres. La combinaison des dimensions cognitive et éthique détermine jusqu'où un État situe sa propre responsabilité et son propre engagement en matière de maîtrise de ses émissions de gaz d'ici à 2050. En supposant une politique calée sur l'évaluation des dommages climatiques qu'elle produira, le tableau des positionnements qu'un pays peut adopter (et de leurs conséquences) est ici traduit sous la forme de valeurs à reconnaître pour le taux d'actualisation et pour l'évitement de l'émission d'une tonne de CO2. L'objectif du Facteur 4 en 2050 n'apparaît se justifier que pour les pays qui adoptent une position « universaliste » ou une version forte d'« altruisme cosmopolitique », des choix qui devront se traduire par un taux d'actualisation n'excédant pas 3,25 % et par une valeur tutélaire du CO2 évité supérieure à 52 euros la tonne en 2010.
      The implications of cognitive and ethical positions for national climate strategies
      Regardless of the sort of international negotiations on the climate, the results will reflect each country's consent, and hinge on how each country articulates its choices with worldwide climate-related issues and with other countries' actions. The combination of the cognitive and ethical dimensions determines how much a country feels responsible and how much of a commitment it will make for controlling greenhouse gas emissions by 2050. Assuming that policies will be based on an assessment of the damage wrought by climate change, a table of the positions that countries might adopt (and of their consequences) is transposed into a set of values to be assigned to discount coefficients and to the avoidance of emitting a ton of CO2. The “factor 4” objective in 2050 turns out to be justified only for countries that adopt a “universalistic” position or a strong version of “cosmopolitical altruism” — choices that lead to a discount rate of no more than 3,25% and to a reference value for the quantity of CO2 avoided of more than 52 euros per ton in 2010.
  • Stratégies des principaux acteurs

    • Le projet « deep decarbonization pathways » : pour une décarbonation de long terme compatible avec l'objectif des 2˚c - Michel Colombier, Henri Waisman p. 45-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le Deep Decarbonisation Pathways Project (DDPP) est un projet international qui vise à élaborer des trajectoires de décarbonation nationales compatibles avec l'objectif global des 2?C de réchauffement global maximal à l'horizon 2050. Ce travail est mené conjointement dans 15 pays parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre par des « équipes pays » composées d'experts locaux dans le domaine de l'aide à la décision sur les questions climatiques.Ces trajectoires doivent permettre a) de caractériser les ruptures économiques, techniques et comportementales à envisager pour accompagner la transition, b) d'identifier les composantes des trajectoires de décarbonation en fonction des spécificités nationales et, enfin, c) d'analyser la temporalité des effets accompagnant cette transition et le séquençage des mesures susceptibles de les induire.Après un rapport intermédiaire, publié en septembre 2014, ce projet donnera lieu à un rapport final à la mi-2015 avec l'objectif de soutenir l'adoption d'un accord international sur le climat lors de la COP21 (conférence Paris Climat de 2015) en éclairant les implications et les conditions de réalisation d'une décarbonation profonde.
      Transparent national strategies for long-term decarbonization in compliance with the 2?
      C goal: The Deep Decarbonization Pathways ProjectFifteen countries among the biggest emitters of greenhouse gases are involved in the Deep Decarbonization Pathways Project (DDPP), which is based on “country teams” of climate experts. This international project seeks to draw the pathways for a transition toward national decarbonization in compliance with the goal of limiting global warming to 2?C maximum by 2050. These pathways should serve to: a) foresee the economic, technical and behavioral “ruptures” to be addressed in order to facilitate the transition; b) identify specifically national factors in pathways toward decarbonization; and c) analyze the effects over time of this transition and the sequencing of the measures that might cause them. A preliminary report was released in September 2014, and the final report is scheduled for mid-2015. In support of an international agreement during the Paris Climate Conference, it will focus on the implications of deep decarbonization and the conditions for achieving it.
    • Industrie : décarbonisation de l'économie et compétitivité internationale - Patrick Criqui, Claire Tutenuit p. 50-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À l'instar des gouvernements, les entreprises ont compris que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est inéluctable. Elles ont des solutions, mais elles dépendent de politiques publiques pour pouvoir les déployer massivement. Selon les politiques adoptées au plan international, elles peuvent tirer profit de la transition énergétique ou, au contraire, voir leur compétitivité menacée. Leur implication croissante dans la préparation des accords internationaux témoigne de leurs attentes et de l'importance de ces enjeux.
      Industry: Decarbonization of the economy and international competition
      Like governments, corporations have understood the need for reducing the emission of greenhouse gas. They have solutions that depend on public policies for deployment on a large scale. Under agreements adopted internationally, companies might benefit from the energy transition or, on the contrary, risk becoming less competitive. Their growing involvement in preparing international agreements is evidence of how important these issues are to them and of how much they expect.
    • Négociations climatiques internationales : la question du transfert de technologies - Matthieu Glachant p. 56-59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En matière de technologies, les négociations climatiques se concentrent surtout sur la question du transfert vers les pays en développement des technologies bas carbone historiquement développées dans les pays techniquement avancés du Nord. Sur cette question, la négociation patine depuis longtemps. Le seul résultat concret est la décision prise en 2010 de créer le Mécanisme Technologique, un modeste dispositif de coordination entre le Technology Executive Committee (TEC) et le Climate Technology Centre and Network (CTCN). S'appuyant sur des statistiques inédites, une étude récente (2013) commanditée par le Commissariat général à la Stratégie et à la Prospective suggère qu'il ne faut pas trop s'en inquiéter. Elle montre qu'en dépit de l'absence de coordination internationale, les pays émergents pour lesquels ces technologies sont d'une impérieuse nécessité sont d'ores et déjà bien connectés aux flux de technologies internationaux. La priorité est donc de se concentrer sur les pays moins avancés pour lesquels l'urgence est moindre du fait d'émissions de GES encore limitées.
      International climate negotiations: The transfer of technology
      In matters of technology, climate negotiations mainly focus on the issue of transferring the low-carbon technology developed in the technically advanced North toward other countries. Negotiations on this point have been at a standstill for a long time now. The only concrete result was the decision in 2010 to set up coordination between the Technology Executive Committee (TEC) and the Climate Technology Center and Network (CTCN). Using previously unpublished statistics, a recent study (2013) ordered by French authorities (Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective) suggests that, despite the absence of international coordination, the emerging countries that actually need this technology are already well connected in the international circulation of technology. The priority is, therefore, to concentrate on the less advanced countries, where the situation is less urgent since their greenhouse gas emissions are still rather limited.
    • Agir efficacement contre le changement climatique - Olivier Appert, Jean-Eudes Moncomble p. 60-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le changement climatique est un enjeu majeur. Une enquête réalisée auprès d'utilities représentant 80 % de la puissance électrique installée mondiale a été publiée lors de la COP20 de Lima, dans le cadre de la Global Electricity Initiative du Conseil Mondial de l'Énergie : elle conclut que toutes ces entreprises considèrent le changement climatique comme une réalité et affirment que les politiques d'adaptation au futur changement climatique sont aussi importantes que les politiques visant à le limiter. Mais pour 97 % de ces mêmes utilities, les consommateurs refuseront de payer plus cher une électricité sans carbone ! On se trouve là au cœur de la problématique de la lutte contre le changement climatique : nous sommes tous d'accord sur l'urgence climatique, pas complètement sur ce qu'il faudrait faire, mais personne ne veut payer.
      Acting efficiently on climate change
      Climate change is a major issue. A survey of the utility companies that account for 80% of the world's electric power was released during the 20th climate conference in Lima as part of the World Energy Council' Global Electricity Initiative. It has concluded that all these utilities see climate change as being real and declare that policies for adapting to it are as important as policies for limiting it. Nonetheless, 97% of these utilities think that consumers will refuse to pay more for decarbonized electricity! This is the core problem in the fight against climate change: all agree that the issue is urgent, some agree about what should be done, but none wants to pay.
    • Les collectivités territoriales, des acteurs clés pour la réussite de la COP21 - Ronan Dantec p. 65-68 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis les années 1990, les collectivités territoriales se sont progressivement imposées comme des acteurs incontournables de la lutte contre le changement climatique. Cela s'explique notamment par le renforcement de leur « capacité à faire », lequel est lié aux processus de décentralisation observés dans plusieurs régions du monde, mais aussi par leur montée en puissance politique au travers de réseaux internationaux organisés, dans un contexte de blocage régulier du multilatéralisme.
      Local authorities, key players for the success of the 21st Climate Conference
      Since the 1990s, local authorities have gradually managed to become players that cannot be overlooked in the fight against climate change. This can mainly be set down to their greater “ability to do” which is, in turn, related to a decentralization trend in several regions of the world. It also has to do with their growing political influence through international networks, which have arisen in a situation where multilateralism has been repeatedly blocked.
    • Des initiatives syndicales pour le climat et une transition juste - Marylise Léon p. 69-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis de nombreuses années, la CFDT développe une approche syndicale du Développement durable. Non pas une pale copie de doléances associatives ou émanant d'ONG, mais un projet syndical pour un nouveau modèle de développement, pour une économie écologique et équitable. Cette action globale et cohérente, la CFDT la mène dans le monde avec la Confédération Syndicale Internationale (CSI), et en Europe avec la Confédération Européenne des Syndicats (CES). En France, la CFDT s'est mobilisée fortement pour construire un projet de loi de transition énergétique avec ses moyens propres et ses militants, mais surtout avec des partenariats inédits dans tous les domaines : associatif, économique, territorial, parlementaire et experts. Ce combat a été mené pour répondre à des défis français et européens et dans la perspective de contribuer à la réussite de la Conférence de Paris. En voici quelques illustrations.
      Labor-union initiatives on the climate and a fair transition
      For several years now, the CFDT has worked out an approach to sustainable development that is not a pale copy of the grievances expressed by associations or NGOs, but a plan for a new model for developing a fair, environmentally-friendly economy. This French labor union has supported this coherent, global approach in the International Trade Union Confederation (ITUC) and the European Trade Union Confederation (ETUC). In France, it has strongly backed a bill of parliament on the “energy transition”. To this end, it mobilized its members and means; but more importantly, it has worked through unusual partnerships with associations, businesses, local authorities, parliament and experts. This campaign, a response to the challenges facing France and Europe, strives to make the Paris Conference a success.
    • La ville, passage obligé de la lutte contre le changement climatique - Michèle Pappalardo, Loïc Batel p. 73-76 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Jamais les grandes cités du monde n'ont été aussi présentes qu'à New York, le 23 septembre dernier, lors du sommet sur le climat organisé par M. Ban-Ki moon. Destinées à accueillir d'ici à 15 ans près de deux tiers de l'humanité, les villes sont en effet une des clés de la lutte contre le changement climatique, même si cette action n'est qu'une des caractéristiques de la ville durable confrontée aux défis du développement.À l'approche de la COP21, qui doit se tenir à Paris en décembre 2015, il est utile de rappeler l'importance du rôle des villes dans ce contexte de très forte croissance urbaine mondiale d'autant plus fortement qu'en la matière la France a su développer un réel savoir-faire et qu'elle a regroupé ses acteurs, publics et privés, pour mieux structurer son offre sous l'égide de la marque Vivapolis.
      Cities, indispensable for the fight against climate change
      Big cities around the world have never been as noticeable as during the meeting on the climate organized by Ban Ki-moon in New York on 23 September 2014. Since they will be the dwelling-place of two-thirds of humanity by 2030, they are a key factor in the campaign against climate change, even though the latter is but one aspect of how a “sustainable city” should cope with development. As the Paris Climate Conference of December 2015 draws near, it is worthwhile pointing out the importance of cities given the intense urbanization under way worldwide. Owing to its know-how in this field, France has brought public and private parties together in an effort to provide an offer in terms of city-planning under the name Vivapolis.
    • Une approche économique du thème « pertes et dommages » - Thomas Roulleau p. 77-81 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La thématique des pertes et dommages est apparue récemment dans la négociation Climat à la demande des pays en développement et dans le contexte de l'accélération de la croissance des émissions de gaz à effet de serre. Les pertes et dommages liés aux catastrophes climatiques1 dépendent de facteurs à la fois mondiaux (les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes qui peuvent être influencés par le changement climatique) et domestiques (l'exposition et la vulnérabilité des populations). Suite à la création en 2013 du Mécanisme International de Varsovie pour les pertes et dommages associés aux impacts du changement climatique, plusieurs pays en développement continuent de réclamer sa transformation en un mécanisme autonome doté de financements dédiés. D'un point de vue scientifique et économique, une telle évolution, dans le contexte actuel, n'apparaît pas justifiée. S'il y a bien eu, ces dernières décennies, une hausse des pertes économiques occasionnées par des catastrophes climatiques, les travaux scientifiques ont montré que celles-ci s'expliqueraient par une augmentation de la richesse et de l'exposition de la population, ils n'ont pu attribuer cette hausse au changement climatique. De plus, un tel mécanisme financier comporterait le risque de freiner une action domestique efficace de réduction de l'exposition et de la vulnérabilité de ces pays aux risques climatiques.
      An economic approach to “losses and damages”Given ever more greenhouse gas emissions, developing countries have recently placed the issue of “losses and damages” on the bargaining table. The losses and damages ensuing from climate catastrophes depend on factors that are both planetary (extreme meteorological phenomena wherein climate change is a factor) and domestic (the exposure and vulnerability of populations). The Warsaw International Mechanism for Loss and Damage Associated with Climate Change Impacts was set up in 2013. Several developing countries are demanding that it become autonomous with its own funding. This demand does not seem justified scientifically or economically in the current context. Although economic losses owing to climate-related catastrophes have increased in recent decades, they are, as scientific studies have shown, due to increases in wealth and in the population's exposure and not to climate change as such. Furthermore, the aforementioned funding mechanism risks impeding efficient domestic actions for reducing a country's vulnerability and its population's exposure to climate-related risks.
  • Les instruments économiques et financiers

    • Pour impliquer le secteur privé dans les financements climatiques : les mécanismes de projets de Kyoto et les politiques non conventionnelles « sumo » - Benoît Leguet, Romain Morel p. 82-85 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Atteindre les objectifs fixés internationalement pour lutter contre le changement climatique ne se fera pas sans mobiliser des ressources financières du secteur privé. L'argent public, ressource rare, doit être utilisé au mieux, et notamment là où il peut exercer un effet de levier sur les financements privés. Le mécanisme pour un développement propre mis en place par le Protocole de Kyoto a permis un retour d'expérience intéressant. À la veille de la Conférence Paris Climat 2015, il faut désormais passer à la vitesse supérieure dans la mobilisation des ressources privées. L'utilisation intelligente de politiques monétaires non conventionnelles pourrait contribuer à cet objectif. De telles politiques sont utilisées par nombre de pays lorsque les circonstances macroéconomiques ou la perspective d'un risque systémique l'exigent. La remise en cause de la stabilité du climat ne constitue-t-elle pas un tel risque ?
      To implicate the private sector in funding: The Kyoto mechanisms and SUMO policies
      Internationally set objectives in the fight against climate change cannot be reached without funding from the private sector. Public money, a scarce resource, must be used as best possible, in particular when it has a leverage effect on private funding. In this respect, feedback from the Kyoto Protocol's clean development mechanism is of interest. On the eve of the 2015 Paris Climate Conference, we must ramp up the mobilization of private resources. Smart unconventional monetary (SUMO) policies could help us toward this goal. Several countries have adopted such policies to cope with macroeconomic circumstances or systemic risks. Is the destabilization of the climate not a risk of this sort?
    • Financer la transition bas carbone dans une économie mondiale fragilisée - Jean-Charles Hourcade p. 86-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      On ne peut envisager une « transition bas carbone » cohérente avec une augmentation des températures pas trop éloignée des 2?C, l'objectif officiellement affiché par la communauté internationale, sans pâtir du contexte économique défavorable dans lequel cette transition devrait être lancée. Partant de ce constat, cet article montre qu'il est possible de renverser la problématique et de faire de cette transition un point d'appui pour une croissance « soutenable ». Il montre que cela passe par un outil monétaire où les émissions de liquidités seraient conditionnées à des investissements dans des équipements bas carbone. Il décrit une option possible, fondée sur l'émission de Climate Remediation Assets à une Valeur Sociale déterminée par un accord au sein de la Convention Climat.
      Financing the low-carbon transition in a fragile world economy
      An unfavorable economic situation will hinder the launching of the “low-carbon transition” in compliance with an increase of approximately 2?C — the official goal set by the international community for global warming. Reversing the perspective, this transition is seen, herein, as the grounds for a “sustainable” growth based on a monetary policy that ties the emission of liquidities to investments in low-carbon facilities. “Climate remediation [sic] assets” with a social value set by an agreement in the framework of the Convention on the Climate are discussed.