Contenu du sommaire : Les évolutions récentes des cours des matières premières agricoles
Revue | Revue Tiers-Monde |
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Numéro | no 211, juillet-septembre 2012 |
Titre du numéro | Les évolutions récentes des cours des matières premières agricoles |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les évolutions récentes des cours des matières premières agricoles
- Introduction ? Les évolutions récentes des cours des matières premières agricoles : Enjeux de développement et de sécurité alimentaire - Vincent Geronimi, Élodie Maître d'Hôtel p. 7-11
- Les hausses récentes des cours des matières premières traduisent-elles l'entrée dans un régime de prix plus élevés ? - Cécile Couharde, Vincent Geronimi, Armand TARANCO p. 13-34 Dans cet article, nous cherchons à vérifier si les hausses des cours des produits primaires, et notamment des produits alimentaires, constatées récemment traduisent un changement de régime vers des niveaux de prix plus élevés. Pour répondre à cette question, nous étudions, dans le cadre du filtre de Kalman et d'un modèle à changement de régimes markoviens, la dynamique des termes de l'échange des produits primaires et des produits primaires alimentaires sur la période 1900-2010. Nos résultats appuient l'hypothèse selon laquelle les termes de l'échange des produits primaires et des produits alimentaires seraient entrés à partir de 2006 (2008 pour les produits alimentaires) dans un nouveau régime dynamique, caractérisé par un niveau moyen des prix supérieur de plus de 50 % à celui ayant prévalu sur la période 1986-2005 (1986-2007 pour les produits alimentaires).Do Recent Increases in Commodity Prices Indicate Entry into a Higher Price Regime ? In this paper, we seek to determine whether the recent increase in commodity prices, and especially in prices of food products, reflects a regime switch towards higher price levels. Accordingly, we use a Kalman filter and a Markov-switching model in order to analyze the evolution of terms-of-trade for commodities and food products over the period 1900-2010. Our results support the hypothesis that the commodity terms-of-trade have moved, since 2006 (2008 for food products), to a new regime characterized by an average price level about 50% higher than the one that prevailed over the period 1986-2005 (1986-2007 for food products).
- Nourriture contre carburant : Quels sont les éléments du débat ? : - Marie-Hélène Hubert p. 35-50 En réaction aux politiques de soutien aux biocarburants, de nombreuses voix se sont levées pour alerter des dangers de ce choix de politique énergétique. Les biocarburants sont principalement accusés de créer des tensions sur les marchés agricoles mondiaux en restreignant l'offre de produits alimentaires. Nous analysons les développements économiques récents autour du thème nourriture contre carburant. Afin de mettre en place les termes du débat, nous présentons les politiques de soutien après avoir recensé les différentes catégories de biocarburants. Puis nous analysons les résultats des études économiques visant à mesurer l'impact des biocarburants sur les marchés agricoles.The Food vs. Fuel Trade-off : A Critique. In response to biofuel policies, the impacts of biofuels are very controversial. In particular, biofuels have been universally blamed for recent food price increases. In this paper, we review the recent but growing literature on the topical trade-off : Fuel vs. Food. First, we present biofuel policies as well as the different types of biofuel. Then we analyze the different economic studies dealing with biofuels and their economic impacts on agricultural markets.
- Gérer l'instabilité des prix alimentaires : Des solutions différentes pour le Nord, pour le Sud et pour les marchés internationaux - Franck Galtier p. 51-70 Depuis la fin des années 1980, une doctrine s'est imposée concernant la manière de gérer l'instabilité des prix alimentaires. Son message principal est qu'il est préférable de traiter les effets de l'instabilité des prix sans empêcher les prix de fluctuer. Elle repose principalement sur les instruments de couverture du risque-prix complétés, s'agissant des prix alimentaires dans les PED, par des instruments publics de gestion des crises (aide d'urgence). L'objectif de l'article est de discuter la pertinence de cette doctrine, en distinguant les cas des marchés domestiques des PED, des marchés domestiques des pays développés et des marchés internationaux.Managing Food Price Instability : Solutions Should Differ for the North, for the South and for International Markets. Since the end of the 1980s, a dominant doctrine has emerged as to how food price instability should be managed. Its main message is that it is better to treat the effects of price instability without impeding price fluctuations. This approach is mainly based on price-risk management tools, complemented, in the case of developing countries, by public tools to manage food crises (emergency aid). The goal of this article is to discuss the relevance of this doctrine for domestic markets of developing countries, for domestic markets of developed countries and for international markets.
- Les politiques de gestion de l'instabilité des prix agricoles : Leçons des expériences menées à Madagascar, au Mali et en Zambie - Élodie Maître d'Hôtel, Hélène David-Benz, Françoise Gérard p. 71-89 Cet article porte sur la faisabilité des politiques destinées à limiter l'instabilité des prix agricoles dans les pays en développement. En analysant l'expérience récente de Madagascar, du Mali et de la Zambie, nous montrons que la capacité des politiques à contenir l'instabilité des prix dépend des conditions dans lesquelles ces politiques sont définies et mises en œuvre, et notamment de : l'appui sur des capacités d'expertise solides ; la maîtrise des coûts ; la prévisibilité des politiques ; et, enfin, du contrôle de la mise en œuvre des politiques. Le papier ouvre une réflexion sur le caractère plus ou moins risqué des interventions envisagées et sur la réplicabilité de ces interventions d'un pays à un autre, dans un contexte ou des recettes « one size fits all » sont privilégiées.Managing Agricultural and Food Price Volatility. The Recent Experiences of Madagascar, Mali and Zambia`/titreb The management of agricultural price volatility in developing countries is at the heart of policy debates. Building upon the recent experiences of Madagascar, Mali and Zambia, we show that the efficiency of policies to manage price volatility depends on the way policies have been defined and implemented. In order to be effective, a stabilization policy should be based on robust knowledge, be predictable, its funding should be secured and its enforcement should be monitored. This opens the way to a reflexion on the risky character of pursued policies, according to countries, and on the replicability of stabilization policies from one country to another, in a context where “one size fits all” messages tend to dominate.
- Prix internationaux des produits alimentaires :volatilité ou hausse durable ? : Implications pour le débat international - Benoit Daviron p. 91-109 Depuis 2006, les marchés internationaux de produits alimentaires ont connu deux flambées. La première flambée a été enrayée par la crise économique et financière de 2008. La seconde est encore en cours. Cette situation a généré un grand nombre de débats, travaux et initiatives, tant dans le monde universitaire que de la part des ONG et bien sûr des gouvernements. Le présent papier présente les principales conclusions du rapport du Panel d'experts de haut niveau du Comité de la sécurité alimentaires (HLPE) qui fait la synthèse de ces différents travaux puis les confronte au discours dominant des organisations internationales.International Food Prices : Volatility or Long-lasting Rises ? Implications for the International Debate. Since 2006, international food prices have twice risen sharply. The first rise was curbed by the financial crisis. The second rise is still under way. Such price behavior has generated numerous debates, analyses and initiatives from academics, NGOs and governments. This paper presents the main conclusions of the report by the High Level Panel of Experts of the Committee on Food Security (HLPE) that synthesizes these various studies, and confronts them with the dominant discourse of international organizations.
Varia
- REDD+, un mécanisme novateur ? : Le cas de la forêt de Makira à Madagascar - Cécile Bidaud p. 111-130 Cet article discute les changements apportés par le nouveau mécanisme REDD+ sur les plans théorique et pratique, au regard de trois aspects : l'échelle de gouvernance, les paiements pour services environnementaux et la rémunération basée sur les résultats. Malgré une rhétorique conceptuelle et un mécanisme de gouvernance international novateurs, des changements de pratique font pour le moment défaut au premier projet pilote REDD+ à Madagascar qui ne se distingue pas des projets de conservation précédents, mais reproduit les modèles en vigueur depuis quinze ans, celui des aires protégées entourées de zones de transfert de gestion aux populations locales.REDD+, the Color of a Revolution ? A Case Study from the Makira Forest in Madagascar. The following article discusses the theoretical and practical policy changes precipitated by the new REDD+ mechanism implemented in Madagascar. Three specific aspects are dealt with : scale of governance, payment for ecosystem services (PES), and results-based remuneration. Despite the conceptual discourse and innovative international governance mechanism, changes in real practice are still lacking in the first REDD+ pilot project in Madagascar. This pilot project in the Makira Forest does not differ greatly from past conservation efforts, but reproduces models used over the last fifteen years, with a protected area surrounded by a green belt of community-based natural resources management.
- « Mystère », « Surprise », « Reproche à la théorie économique » : Que penser de l'évolution du partage du revenu dans les économies semi-industrialisées latino-américaines ? - Pierre Salama p. 131-152 La stabilité apparente des parts relatives, profit et salaires, dans le revenu durant les années 2000 ou encore l'augmentation de la part des salaires dans les pays d'Amérique latine semblent être une « surprise », selon Kaldor, un « mystère », pour Schumpeter, ou bien encore « un reproche à la théorie économique », selon Robinson. Les différentes théories qui s'attachent à expliquer le partage de la valeur ajoutée insistent, selon les auteurs, sur l'ampleur relative de l'investissement, l'importance de l'épargne, les différents types de progrès technique (biaisé ou non), l'ampleur des capacités de production oisives, la structure des coûts, l'importance des produits intermédiaires et sur la recherche de taux de marge de la part des entrepreneurs et consécutivement sur le conflit distributif. Nous interrogerons les principaux modèles macroéconomiques – ceux de Kaldor, de Robinson et de Kalecki – afin de dépasser ce « reproche à la théorie économique ».“Mystery”, “Surprise”, “Reproach to Economic Theory” : What Should we Think about the Evolution of Income Distribution in Semi-Industrialized Latin-American Economies ? The apparent stability of relative shares (profit and wages) in income during the 2000s, or even the increase in the wage share in Latin American countries, seems to be a “surprise” in Kaldor's opinion, a “mystery” for Schumpeter, or even “a reproach to economic theory” according to Robinson. Various theories that attempt to explain the distribution of added value insist on the relative size of investment, the importance of savings, different types of technical progress (biased or not), the amount of idle capacity, cost structure, the importance of intermediate products, the search for higher markup rates by entrepreneurs and, consecutively, distributive conflict. We will analyze the main macroeconomic models – those of Kaldor, Robinson and Kalecki – in order to go beyond this “reproach to economic theory”.
- Affronter l'incertitude ? : Les projets de développement à contre-courant de la « révolution du management de projet » - Philippe Lavigne Delville p. 153-168 Les projets de développement en Afrique ont des objectifs de plus en plus sociaux et institutionnels. Pourtant, leur management connaît une bureaucratisation croissante. Ce paradoxe est d'autant plus frappant que cette évolution est à contre-courant de celle de la conduite de projet dans les pays industrialisés. Là, la prise en compte de l'incertitude inhérente à l'activité projet et de la multiplicité des parties prenantes a amené à mettre en question les processus normalisés au profit de processus de construction d'une action collective. Ce qui interroge les logiques institutionnelles des institutions d'aide, entre contradictions de l'intervention sociale et contradictions des situations d'aide.Facing Uncertainty ? The Paradoxical Evolution of Development Projects. Development projects are more and more oriented toward social and institutional change. And yet project management is becoming increasingly bureaucratized. Moreover, taking account of the uncertainty of every project and of the plurality of stakeholders, project management in industrialized countries has undergone a dramatic change, from normative methodologies toward processes of collective action building. This questions the institutional rationales of aid institutions, between contradictions in public action and contradictions in the aid system.
- Rôle et limites de l'approche projet dans l'aménagement du littoral à Nador (Maroc) - Benjamin Garnaud, Julien Rochette p. 169-188 Le projet constitue un mode particulier d'organisation de l'action publique qui a longtemps dominé la pratique de l'aide au développement. Au cours des années 1980, l'identification de ses limites a conduit à remettre en cause cette domination en proposant des solutions palliatives. Cet article s'attache à tester l'effectivité de cette remise en cause dans le cas concret de l'aménagement de la lagune de Nador (Maroc). Il démontre que le projet y reste l'instrument privilégié de la coopération pour le développement, et que celle-ci ne s'y est pas affranchie des travers dénoncés depuis quarante ans.Role and Limitations of the Project Approach in the Coastal Zone Development of Nador (Morocco). The project is a particular mode of organisation of public action that has long dominated the practice of development assistance. During the 1980s, the identification of its limitations led to the questioning of this domination by providing palliative solutions. This article attempts to test the effectiveness of this questioning in the specific case of the development of the Nador lagoon (Morocco). It demonstrates that the project remains the preferred instrument of development cooperation, which has not freed itself of the shortcomings that have been documented for the past forty years.
- Les produits « bas de gamme » dans le commerce Sud-Sud : Le cas des échanges entre l'Afrique subsaharienneet l'Asie en développement - Diadié Diaw p. 189-203 Ce travail propose d'analyser les déterminants du commerce de produits bas de gamme dans une perspective de comparaison avec le commerce global. Il essaye également d'évaluer les risques de concurrence entre les pays en développement, en particulier ceux d'Afrique subsaharienne et d'Asie en développement. Il essaye ainsi d'évaluer les opportunités de positionnement offertes aux PED les moins avancés dans un contexte d'évolution constante de la structure des exportations des pays leaders du Sud. Ce travail cherche à apporter des réponses concernant les risques de concurrence souvent évoqués entre les pays d'Afrique et des pays comme la Chine.Down-market Variety in South-South Trade : The Case of Trade between Sub-Saharan Africa and Developing Asia. This work proposes to analyze the determinants of trade in bottom-line products, in comparison with global trade. It also tries to assess the risks of competition between developing countries, particularly between Sub-Saharan Africa and developing Asia. It tries to assess the available opportunities for Least Developed Countries in the context of the changing exports structure of countries like China. We attempt to provide answers about the oft-mentioned risks of competition between Africa and Asian developing countries.
- Les PME iraniennes : un potentiel à l'exportation inexploité ? - Thierry Coville p. 205-222 Les PME constituent l'écrasante majorité des entreprises iraniennes tout en se caractérisant par une taille très réduite. Elles représentent une part très faible des exportations non pétrolières. Leur faible développement à l'international s'explique avant tout par un environnement institutionnel qui a favorisé le développement de comportements rentiers. Cet environnement est par ailleurs marqué par une faible protection des droits de propriété et un système financier favorisant les grandes entreprises étatiques. Les réformes économiques actuellement engagées sont en fait inefficaces car elles ne modifient en rien ces dysfonctionnements institutionnels.Iranian SMEs : An Unexploited Potential for Exports. SMEs represent the vast majority of companies in Iran but they are, on average, characterized by a very small size. They contribute for a very modest part of non-oil exports. This situation is due to an institutional environment which gives the biggest incentives to rent-seeking behavior. Besides, in this environment, property rights are weakly protected and the financial system works mainly for the large state companies. The reforms presently engaged by the Iranian government will not be successful as they will not address these institutional deficiencies.
- Analyses bibliographiques - p. 223-230
- REDD+, un mécanisme novateur ? : Le cas de la forêt de Makira à Madagascar - Cécile Bidaud p. 111-130