Contenu du sommaire : Éducation physique et sportive
Revue | Carrefours de l'éducation |
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Numéro | no 20, novembre 2005 |
Titre du numéro | Éducation physique et sportive |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Influence des modalités de regroupement des élèves sur leurs progrès moteurs. : Étude quasi expérimentale en situation d'enseignement - Pascal Bordes p. 3-11 La classe d'éducation physique est le siègedes incidences sur le climat général de la classe de phénomènes de groupe particuliers. Cette effervescence relationnelle peut avoir mais aussi sur les apprentissages scolaires des élèves. L'objet de cet article est de comparer les effets de certains modes de regroupement des élèves de collège sur leurs progrès moteurs en situation réelle d'enseignement. Trois variables sont prises en compte. Deux concernent la constitution des groupes de travail: variable de niveau et variable d'affinité. La dernière est relative à la nature des tâches proposées. La comparaison des progrès des élèves ne présente pas de différences significatives. Hormis certains cas de figure où les groupes sont discordants, «l'effet groupe» semble à relativiser. Tous les élèves améliorent leurs performances dans les mêmes proportions.
- Conflits et prises de risque en EPS. : Recherche expérimentale sur une population d'élèves en difficulté - Luc Collard p. 13-26 Faut-il renoncer aux sports présentant quelquesprennent des risques inutiles? Ce travail étudie l'imdangers objectifs avec des classes difficiles? Comment accorder les élèves afin d'éviter qu'ils pact de la dynamique sociométrique sur le choix et la réalisation de situations motrices plus ou moins risquées. Des sous-groupes de binômes d'adolescents en conflits affectifs sont comparés à des sous-groupes cohésifs appareillés. Les résultats attestent que la variable «climat relationnel» n'influence pas de façon significative les prédécisions cognitives relatives au choix des tâches motrices les plus périlleuses. En revanche, cette variable est un facteur explicatif de la réussite des décisions motrices. En conflits ouverts et à niveaux sportifs comparables, les interactants échouent plus souvent et manifestent de plus d'agressivité opératoire que leurs homologues pacifiés. L'Education physique gagnerait sans doute à croiser une étude socio-affective systématique de ses groupes classes avec les traits de logique motrice abordés.
- Le transfert d'apprentissage dans les activités physiques et sportives - Pierre Parlebas, Éric Dugas p. 27-43 En éducation physique, le transfert est undes transformations et des progrès des apprentissages processus dont les effets présentent un intérêt fondamental, puisque ceux-ci sont à la source moteurs. Afin de soumettre ces transferts à l'épreuve des faits, deux plans expérimentaux portant sur plusieurs centaines d'élèves ont été mis en œuvre. Une première planification, avec groupes-témoins, a permis de mesurer l'influence de la pratique de sports collectifs sur la pratique de jeux traditionnels, et vice et versa. Les résultats révèlent la présence d'un transfert positif et significatif, de façon réciproque, entre ces deux types de pratiques. En outre, un apprentissage se produit en dehors de toute intervention didactique particulière; mais quand celle-ci est sollicitée, les effets d'apprentissage sont encore plus accentués. Les groupes-témoins d'athlétisme ne sont le siège d'aucune transposition positive. L'intervention d'une interaction entre les participants provoque une séparation tranchée entre les pratiques psychomotrices et les pratiques sociomotrices qui représentent ainsi deux domaines d'action motrice différenciés. Une seconde planification évalue le transfert en situation de parcours d'obstacles, selon que celui-ci est répété en huit séances à l'identique, ou modifié à chacune des séances. Là encore, les résultats montrent qu'il y a apprentissage significatif sans intervention didactique, mais que ce transfert est encore plus accentué si cette intervention a lieu. La répétition d'un même parcours tend à automatiser les gestes et à améliorer très significativement la performance; le changement de parcours plonge le pratiquant en situation d'incertitude et de recherche d'information, lui demande de s'ajuster à brûle-pourpoint et conduit à des performances moindres sur le parcours initial. Cependant, la présentation d'un parcours, nouveau pour tous, provoque de meilleures performances parmi les pratiquants précédemment soumis à l'incertitude liée aux changements de parcours. La pratique en situation d'incertitude informationnelle favorise l'adaptabilité motrice. Cette incertitude issue du milieu physique provoque une différenciation marquante entre deux domaines d'action motrice, selon qu'elle est présente ou non.
- Jeux, sports et société coréenne - Gérard Fouquet, Paik Il Bong p. 45-59 Engagée dans l'organisation des grandsplus récemment le «Mondial» de football de 2002, la événements sportifs depuis les années 1980, notamment les jeux olympiques de 1988 et Corée du sud n'a cependant pas oubliée ses traditions corporelles ancestrales. L'objet de ce travail est de décrire et d'analyser un échantillon de ces pratiques physiques. Treize jeux collectifs sont présentés. Ils permettent de saisir quelques pans de la société coréenne, de remonter aux sources de son identité et de montrer comment de simples jeux contribuent cependant à la construction d'un patrimoine culturel original. A l'arrière plan, se profile le contexte géostratégique de la péninsule. Apparaît également le rôle du sport contemporain avec ses valeurs à vocation universalisante.
- L'éducation physique, une discipline en progrès ? - Bertrand During p. 61-87 Proposer un texte de synthèse sur l'éducationpar des normes implique à la fois une description des physique définie comme un ensemble de pratiques fondées sur des savoirs et guidées pratiques, et une analyse de leurs transformations. Trois leçons sont d'abord présentées, que l'on espère caractéristiques. Pour les commenter, sont ensuite envisagés les principaux apports des approches historiques, qui mettent en relation les transformations des pratiques et celles des idées sous-jacentes, ainsi que celles des mentalités, et des facteurs sociaux. Sur cette base, il devient possible d'envisager une histoire en logique interne, qui revient pour les questionner, sur un certain nombre de fausses évidences. Sous les apparentes transformations, on fera l'hypothèse d'une stabilité profonde des pratiques. A l'opposé de la conviction dominante qui met en avant le progrès des connaissances, on soupçonnera le foisonnement des références d'être sans effet véritable sur la transformation des pratiques. Enfin, on se demandera à quelles conditions et de quelle manière peut être trouvée une issue à la crise qui perdure. Puisque les théories empruntées, construites en réponses à d'autres questions, échouent à caractériser les pratiques dans ce qu'elles ont de propre, il reste en effet à construire une approche qui leur soit accordée, dans leur dimension signifiante. C'est sur cette praxéologie motrice rapidement présentée que se terminera notre panorama.
- Rencontre avec... : Pierre Parlebas - p. 89-96
- Tutorat et surdité : apport pédagogique du tuteur en fonction de son degré de surdité - Élisabeth Dambiel-Birepinte p. 97-112 Avec une politique d'intégration des enfants handicapés, les échanges entre enfants sourds et entre enfants sourds et entendants sont de plus en plus fréquents. C'est ainsi que l'apport du tuteur selon son niveau d'audition doit être appréhendé. Quatre vingt quinze enfants répartis sur cinq groupes permettent de considérer l'apport tutoral. Les tutorés sont issus des classes élémentaires des écoles primaires, les tuteurs, des niveaux moyens. Autour de tâches de type logico-mathématique, un tuteur est associé à un tutoré et effectue une guidance pédagogique. Chacun de ces enfants s'exprime selon son mode d'expression habituel. Un prétest, une interaction dyadique et un post-test permettent de prendre en compte les résultats des tutorés. Ils sont complétées d'une observation qualitative de l'interaction. L'avantage est donné au tutorat mixte (tuteur entendant/tutoré sourd): les tuteurs entendants mettent en œuvre des compétences d'adaptation vis à vis du tutoré sourd et créent une zone d'échanges et de communication.
- Réflexivité et pratiques de formation. : Regards critiques - Christine Bouissou, Stéphane Brau-Antony p. 113-122 Un vif intérêt est manifesté à l'égard du modèlemise en œuvre de dispositifs de formation considérés du professionnel réflexif pour la formation initiale des enseignants et se traduit pas la comme favorisant l'apprentissage de dispositions réflexives. Dans cet article nous nous intéressons particulièrement à deux d'entre eux: le mémoire professionnel et les groupes d'accompagnement à l'analyse de pratiques. S'ils se justifient par leurs fondements conceptuels, leurs effets sont loin d'être systématiques et mériteraient d'être mieux étudiés. C'est ce que nous montrons dans un premier temps. Puis nous tentons d'aborder la notion de réflexivité avec un regard plus critique, soulignant notamment sa dimension sociopolitique. Ceci nous conduit à plaider en faveur d'une articulation entre analyse didactique et analyse sociopsychologique pour l'étude des situations de formation professionnelle.
- La transition professionnelle par l'alternance. : Projets et stratégies du formé - Souâd Zaouani-Denoux p. 123-138
- Les conceptions des assistants du supérieur à propos de l'enseignement-apprentissage à l'université - Ben Abderrahman Mohamed Lamine p. 139-158 L'enseignement supérieur s'est beaucoupont instauré la formation pédagogique au niveau des développé en Tunisie ces quinze dernières années. Pour qu'il soit de qualité, les autorités mastères. Dans ce travail, nous nous proposons de conduire une réflexion sur l'opportunité de modifier les conceptions de l'enseignement qu'ont les jeunes enseignants. En s'appuyant sur une enquête menée auprès d'une centaine d'entre eux, nous proposons de privilégier la modification des pratiques pédagogiques, qui entraînera un changement des conceptions.
- Les élèves, l'histoire et l'identité acceptée : Quête identitaire et visées institutionnelles : cas de la Tunisie - Abdennaceur Jemaï p. 159-174 Àpartir d'une enquête effectuée auprès desrapportant à l'identité vécue et à ses corollaires: élèves (tunisiens) de la 3e année secondaire, nous avons proposé des questions se l'histoire, la langue et les personnages symboles. Confrontée à l'identité recherchée par l'institution, il ressort une sorte de conflit-complémentarité entre l'identité acceptée ou vécue et l'identité proposée ou reçue. Le recours à l'histoire par les uns et par les autres ne manquerait pas d'intérêt. Dans cet ordre d'idées, 51% des élèves interrogés s'alignent sur l'identité imposée. Celle-ci prend pou référence l'État-nation et se nourrit par les apports d'une histoire nationale. Par ailleurs, nous constatons chez presque la moitié des élèves, une disparité des points de vue allant du sentiment d'arabité et d'islamité (43,5%) en prenant comme référence la langue et l'Islam, à une attitude plus ouverte en s'alignant sur l'identité méditerranéenne (5,5%), une identité à construire. Ainsi, l'identité reconnue par notre échantillon est une identité éclatée dans la mesure où les élèves ne sont pas unis autour d'une seule identité.
- Notes de lecture - p. 175-199