Contenu du sommaire : Moderniser l'Etat
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
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Numéro | volume 72, no 3, septembre 2006 |
Titre du numéro | Moderniser l'Etat |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Moderniser l'État. Introduction du Rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 327-329
- Résumé - p. 331-334
- Moderniser l'État - Donald F. Kettl p. 335-339
- Moderniser l'État : sa contribution et sa critique - M. Shamsul Haque p. 341-348
- Moderniser l'État : Quelle est la route à suivre ? - Geert Bouckaert p. 349-354
- Moderniser l'État. La route à suivre - Rune Premfors p. 355-357
- Moderniser l'État : La route à suivre - Colin Talbot p. 359-363
- Les réformes budgétaires dans deux Cités-États : Conséquences pour l'agence budgétaire centrale de Hongkong et de Singapour - Anthony B. L. Cheung p. 365-388 Le présent article compare les réformes budgétaires de Singapour et Hongkong. En dépit des mesures de réforme similaires entreprises conformément aux mouvements de réforme globaux dans le cadre du nouveau management public, on constate que ces réformes n'ont en soi pas fondamentalement modifié la configuration institutionnelle des systèmes budgétaires concernés. Tandis que les départements et les ministères ont bénéficié d'une plus grande autonomie financière et d'une plus grande flexibilité, ce qui a entraîné l'abandon du contrôle micro-budgétaire par l'agence budgétaire centrale (ABC), celle-ci continue à jouer un rôle macro-budgétaire au niveau gouvernemental. Les relations budgétaires n'ont pas non plus évolué vers un contrôle par le rendement comme le laissait entendre l'objectif lié à la « budgétisation axée sur les résultats ». Malgré leurs points communs, l'ABC de Hongkong est aujourd'hui plus faible que son homologue singapourienne, en raison, essentiellement, de facteurs extrabudgétaires liés à leur contexte gouvernemental et institutionnel différent.Résumé à l'intention des praticiensLa plupart des pays développés et en développement, même, mettent en œuvre des réformes budgétaires qui consistent à décentraliser les fonctions budgétaires et à assouplir la gestion financière. Dans le cadre de budgets « sur une seule ligne », les ministères et départements en exercice disposent d'un pouvoir d'appréciation concernant l'usage des ressources affectées. Selon la littérature académique, cette technique est en contradiction avec la fonction traditionnelle de l'agence budgétaire centrale (ABC) (à savoir le ministère des Finances, le Département du Trésor ou son équivalent), qui occupe le poste central de commandement et de contrôle au sein du gouvernement et qui a toujours exercé un contrôle approfondi sur les rubriques de dépense afin de vérifier la conformité du budget avec les règles et procédures. Certains tablent sur une évolution des relations budgétaires à mesure que les relations entre les départements et l'ABC évolueront vers un système basé sur la « budgétisation axée sur les résultats ». Lorsqu'on examine le cas de Hongkong et de Singapour, qui sont les premiers à opérer ces réformes en Asie, on découvre que les réformes ont des conséquences variables. En effet, dans un cas, elles rendent les départements plus autonomes et moins tributaires de l'ABC, tandis que l'autre, elles maintiennent le pouvoir de répartition ultime de l'ABC par le biais du mécanisme de plafond budgétaire. Malgré les similitudes entre les réformes des deux États, l'ABC de Hongkong est plus faible que celle de Singapour en raison, essentiellement, de facteurs extrabudgétaires liés à leur contexte gouvernemental et institutionnel différent.This article compares budgetary reforms in Singapore and Hong Kong. Despite similar reform measures being undertaken in line with the global reform trends under new public management, it is found that such reforms per se have not fundamentally altered the institutional configuration of the respective budgetary regimes. While greater financial autonomy and flexibility have been given to departments and ministries, resulting in the central budget agency (CBA) surrendering micro-budgetary control, the latter continues to play a strategic macro-budgetary role at the governmental level. Neither have budgetary relationships moved towards control by performance as implied by the ‘budgeting for results' objective. Despite their commonalities, Hong Kong has lately displayed a weaker CBA than Singapore, largely due to extra-budgetary factors rooted in their different governance and institutional contexts.Points for practitionersMost developed and even developing countries are pursuing budgetary reforms in the form of devolution of fiscal functions and flexible financial management. Under one-line budgets, operating ministries and departments have discretion over the use of allocated resources. It is argued in the academic literature that this conflicts with the traditional function of the central budget agency (CBA) (namely the Ministry of Finance, Treasury Department, or the equivalent) as a central command and control post within government, which historically exercised detailed control over the items of expenditure, to enforce budget conformity and compliance with rules and procedures. Some expect budgetary relationships to change as CBA-departments relations move towards a regime based on ‘budgeting for results'. Examining the case of Hong Kong and Singapore, which are the pioneers of such reforms in Asia, it is found that reforms have a mixed impact, in some ways making departments more autonomous and less dependent on CBA, but in other ways still maintaining CBA's ultimate allocative power through the budget cap mechanism. Despite reform similarities between the two, Hong Kong has displayed a weaker CBA than Singapore, largely due to extra-budgetary factors rooted in their different governance and institutional contexts.
- Les formes de gouvernement et les dépenses dans les fonctions municipales habituelles : Approche longitudinale - Changhoon Jung p. 389-404 La présente étude se penche sur la question de savoir si les villes réformées (administration de type « council-manager ») dépensent moins que les villes non réformées (de types « mayor-council » et « commission »). Pour ce faire, nous examinons les dépenses par habitant dans les fonctions municipales habituelles d'un groupe de 504 villes américaines de plus de 50 000 habitants pendant la période allant de 1980 à 2000. Contrairement aux études existantes, la présente étude emploie un modèle à effets fixes dans le cadre d'un modèle de séries chronologiques transversales regroupées afin de mieux comprendre l'influence de la structure municipale sur le niveau des dépenses. Les conclusions de l'étude indiquent que les dépenses par habitant dans les fonctions municipales habituelles dans les villes réformées ne sont pas statistiquement différentes de celles des villes non réformées. Cependant, lorsqu'on examine les deux fonctions municipales les mieux circonscrites (police et incendie), on constate que les dépenses des villes de type « council-manager » sont considérablement moins élevées que celles des autres villes en ce qui concerne la fonction de police, mais pas en ce qui concerne les services d'incendie. Les conclusions indiquent que des études complémentaires détaillées sont nécessaires, qui tiennent compte de la taille de la population, de la portée fonctionnelle (responsabilités), des formes de gouvernement municipal (par ex. villes à structure hybride apparaissant depuis peu), de la région, du statut de la ville et d'autres variables afin de mieux comprendre les effets de la structure municipale sur le niveau des dépenses. Par ailleurs, une approche conceptuelle plus équilibrée doit être développée afin de mieux appréhender les facteurs qui influencent le niveau des dépenses municipales.Résumé à l'intention des praticiensUn groupe de spécialistes en sciences sociales était fermement convaincu que les institutions officielles influençaient les relations sociales et politiques, la représentation des politiques et, par conséquent, les résultats des politiques. Plusieurs chercheurs ont examiné, depuis les années 1970, la question de savoir si les différentes formes de gouvernements municipaux influencent les résultats des finances municipales (comme le niveau des dépenses, les recettes et la dette) en se basant sur cette idée. La présente étude constate que la forme réformée de gouvernement municipal (les villes de type « council-manager ») ne se traduit pas par des dépenses par habitant moindres dans les fonctions municipales habituelles, même si les dépenses par habitant pour certaines fonctions sont parfois inférieures, comme dans la police. Cependant, étant donné que de plus en plus d'ouvrages font état de distinctions de plus en plus floues entre les villes traditionnelles de type « council-manager » et celles de type « mayor-council », notamment en raison du recrutement de gestionnaires professionnels dans de nombreuses villes de type « mayor-council », les études à venir devraient examiner si cet estompement des distinctions a des conséquences sur les résultats stratégiques municipaux tels que le niveau des dépenses dans les différentes formes de gouvernements. Il n'existe pratiquement aucune étude empirique sur cette question, notamment en raison des difficultés méthodologiques. Des études empiriques sur cette question aideraient dès lors les politiciens et les praticiens à déterminer les modalités de gouvernance à privilégier.This study analyzes whether reformed cities (council-manager form) spend less than unreformed cities (mayor-council and commission forms) by examining per capita spending on common municipal functions of a panel of 504 American cities with populations over 50,000 during 1980-2000. Unlike most previous studies, the study employs a fixed effects model of the pooled cross-sectional time series research design to better capture changing effects of municipal structure on spending level. Findings in the study indicate that per capita spending on common municipal functions in reformed cities is not statistically different from unreformed cities. However, when the two narrowest common municipal functions (police and fire) are examined, spending in council-manager cities is significantly less than in the non-council-manager cities for the police function, but not significant for the fire function. The findings suggest further detailed studies should be conducted considering population size, functional scope (responsibilities), forms of municipal government (e.g., newly emerging hybrid structure cities), region, metro status, and other variables for a better understanding of the effects of municipal structure on the level of spending. Furthermore, a more elaborated conceptual approach should be developed to better capture the factors affecting municipal spending level.Points for practitionersA group of social scientists held strong belief that formal institutions affect social and political interaction, policy representation, and thus policy outcomes. Based on this idea, the issue of whether alternative forms of municipal governments affect the outcomes of municipal finance (e.g., the level of expenditure, revenue, and debt) has been investigated by several scholars since 1970s. This study found that reformed form of municipal government (council-manager cities) does not result in lower per capita spending on common municipal spending although it may lower per capita spending for specific functions such as police function. However, since a growing literature reports blurring distinctions between the traditional council-manager cities and mayor-council cities in part due to the hiring of professional managers in many mayor-council cities, future studies should investigate whether these blurring distinctions have any effects on the municipal policy outputs such as the level of spending among alternative forms of governments. In part due to methodological difficulties, there is almost no empirical study on this area. Thus, future empirical study on this research issue would help politicians and practitioners in designing their preferred forms of governing arrangements.
- Le Contrat Territorial d'Exploitation : La rencontre difficile d'un instrument à vocation territoriale et de la tradition sectorielle de la politique agricole française - François Léger, Dominique Vollet, Ghislaine Urbano p. 405-419 De 1999 à 2002, le programme CTE a constitué le principal mode d'application française du règlement de développement rural européen. Il était présenté comme l'instrument d'une territorialisation de l'action publique, au service d'un développement durable passant par la promotion de la multifonctionnalité de l'agriculture. L'évaluation réalisée à mi-parcours montre toutefois que ses conditions de mise en œuvre n'ont pas permis de réaliser pleinement ces ambitions. Il a permis la généralisation du principe de contractualisation des aides et conduit à introduire l'environnement comme un critère légitime de définition des pratiques agricoles. Néanmoins, les cadres de définition de ces contrats sont, très souvent, demeurés réduits à la seule sphère agricole et leur public à la frange relativement limitée des agriculteurs inscrits dans le jeu habituel des institutions départementales du développement agricole. Cette contribution décrit certaines des limites de ce programme autant que les avancées qu'il a permises. Les unes comme les autres constituent des éléments importants pour penser la politique agricole nationale et européenne en terme de territorialisation de l'action publique et de prise en compte des questions de développement rural. Le contrat territorial d'exploitation (CTE) constituait le principal instrument au service du projet de la Loi d'Orientation Agricole de 1999, concrétisant une « nouvelle approche de la gestion de l'intervention publique » dans une politique qui « prend en compte les fonctions économiques, environnementales et sociale de l'agriculture et participe à l'aménagement du territoire, en vue d'un développement durable »`renvoi id="re1no1" idref="no1" typeref="note"b1`/renvoib ainsi que le stipule l'article premier de la Loi d'Orientation Agricole du 9 juillet 1999.Résumé à l'intention des praticiensLa mise en place d'une politique innovante comme le Contrat territorial d'Exploitation (CTE) en France est révélatrice des aspects importants à prendre en compte dans la dynamique du changement dans les politiques publiques en général et agricole en particulier. Le CTE s'est en effet révélé un programme innovant sous plusieurs aspects : dimensions territoriale et contractuelle, prise en compte des fonctions économiques, environnementales et sociales de l'agriculture. Du point de vue général, l'expérience des CTE a mis en évidence le rôle des apprentissages et la difficulté (des bénéficiaires comme des administrations) à s'approprier un dispositif innovant tant par ses objectifs que par sa codification sous forme de contrat. En termes de politique agricole, le CTE a souligné les tensions entre les approches sectorielles et territoriales, entre les dimensions analytique des mesures du Règlement Développement Rural et globale du CTE. Parmi les explications, on peut souligner d'une part que les objectifs initiaux du CTE, de nature territoriale et globale, étaient sans doute difficilement généralisables rapidement sur un nombre important d'exploitations et d'espaces ruraux. D'autre part, les conditions de mise en œuvre (et notamment le financement par le RDR, la pression à la signature) ont été porteuses d'ambiguïtés voire de dérives par rapport aux ambitions affichées.Between 1999 and 2002, the LMC programme was the principal mechanism implemented by France in response to the demands of the European Rural Development Regulation. It was presented as a territorial policy instrument, at the service of sustainable development that set out to encourage the multifunctionality of agriculture. However, the evaluation carried out half way through the programme revealed that its conditions of implementation did not make it possible to fully achieve these ambitions. While it may have helped to make the principle of the contractualisation of subsidies more generally accepted and legitimised the notion of the environment as a criterion in the definition of agricultural policies, more often than not, the definition frameworks of these contracts were restricted to the agricultural sphere alone and their target public to the relatively limited fringe group of farmers who were already familiar with the workings of the departmental institutions in charge of agricultural development. This paper sets out to not only describe some of the limitations of this programme but also its positive repercussions. Both are important factors if we want to approach national and European agricultural policy in terms of territorialisation and with due consideration for rural development issues. The Land Management Contract (LMC) was the main instrument of the Agriculture Framework Law of 1999 that embodied a « new approach to the management of public action » via a policy that « takes into account the economic, environmental and social functions of agriculture and participates in land management with a view to sustainable development”, as as stipulated by the first article of the Agriculture Framework Law of the 9th of July 1999.Points for practitionersThe setting up of an innovative policy such as the Land Management Contract (LMC) in France revealed the important aspects that need to be taken into account in the change dynamic of public policies in general and agricultural policies in particular. Indeed, the LMC proved to be an innovative programme in many respects: the territorial and contractual dimensions, consideration for the economic, environmental and social functions of agriculture. Generally speaking, the experience of the LMC highlighted the role of the learning processes and the difficulty (for the beneficiaries and the authorities) of appropriating an instrument that was innovative not only in terms of its objectives but also in terms of its codification in the form of contract. As far as agricultural policy is concerned, the LMC underlined the tensions between the industry-centred and territorial approaches, between the analytical dimensions of the measures of the Rural Development Regulation and global dimensions of the LMC. Its failure can be explained, on the one hand, by the fact that the initial objectives of the LMC, which were territorial and global in nature, were without a doubt difficult to quickly apply across the board to a large number of farms and rural areas On the other hand, the conditions of implementation (in particular its funding by the RDR, the pressure to sign up) were characterised by ambiguity and discrepancies compared with the proclaimed ambitions.
- L'évolution des structures institutionnelles dans les réseaux stratégiques : L'exemple des interventions européennes dans le réseau néerlandais de la pêche - Arwin van Buuren, Erik-Hans Klijn p. 421-443 Le présent article porte sur les stratégies et les processus de révision des structures institutionnelles. Nous constaterons tout d'abord que les politiciens essaient souvent de revoir les structures institutionnelles des réseaux et qu'il convient donc de s'intéresser de plus près à ces stratégies, tant sur le plan théorique qu'empirique. Nous commencerons par présenter un bref cadre théorique afin de comprendre les changements institutionnels et de décrire les stratégies de révision des structures institutionnelles. Nous illustrerons ensuite ce cadre au moyen d'une étude empirique approfondie axée sur les changements institutionnels survenus dans le réseau néerlandais de la pêche à la suite des interventions de l'Union européenne. Nous commencerons par expliquer les interventions stratégiques de l'UE et examinons ensuite l'évolution des règles définies et redéfinies par les acteurs du réseau. Nous terminerons par une analyse de l'influence des interventions de l'UE en présentant notamment certaines réflexions sur la notion de révision des structures institutionnelles.Résumé à l'intention des praticiensL'élaboration des politiques fait face à un paradoxe. Bien qu'il soit généralement admis que les institutions sont difficiles à changer, beaucoup de politiciens procèdent à des changements institutionnels dans le but de modifier les résultats des politiques et les processus stratégiques. Étant donné que ces changements visent essentiellement des réseaux complexes d'acteurs engagés dans la production de résultats stratégiques ou la prestation de services, la mise en œuvre de ces interventions est encore plus difficile.Le présent article tente d'identifier et de comprendre les stratégies de révision des structures institutionnelles. Il explique également la façon dont les interventions de l'Union européenne, en l'occurrence dans le domaine des politiques de la pêche, définissent les compétences stratégiques nationales, en l'occurrence le réseau national néerlandais de la pêche. Mais notre article contient également une mise en garde. Les stratégies de révision des structures institutionnelles déstabilisent les structures nationales créées au fil des années. Elles menacent dès lors le capital social existant et suscitent également des incertitudes. Car une fois que les règles institutionnelles des réseaux ont été modifiées, les procédures nécessaires pour revenir en arrière sont longues et difficiles s'il s'avère que les interventions sont indésirables.This article focuses on the strategies and processes of institutional design. It starts by recognizing that politicians often try to change institutional structures of networks and therefore more theoretical and empirical attention for these strategies is needed. First, the article provides a brief theoretical framework for understanding institutional changes and identifying institutional design strategies. Then it illustrates the framework by an in depth empirical research of the institutional changes in the Dutch fishery network as a result of the interventions of the European Union. The article first elaborates the strategic interventions of the EU and then traces the changes of rules as constructed and reconstructed by the actors in the network. The article ends by assessing the influence of the EU interventions but also by presenting some reflections on the concept of institutional designPoints for practitionersIn policy-making we face a paradox. Although generally it is recognized that institutions are hard to change, many politicians initiate institutional interventions to change policy outcomes and policy processes. Since these changes mostly are aimed at changes in complex networks of actors that are engaged in producing policy outputs or service delivery this makes the realization of these interventions even harder.This article first provides a way to identify and understands strategies of institutional design. But it also provides insight in how interventions of the European Union, in this case in the fields of fishery policies, work out in national policy domains, in this case the Dutch national fishery network. But the article also contains a warning. Institutional design strategies disrupt institutional structures that have been created over the years. The thus treat hen existing social capital and also very important create uncertainty. Because once institutional rules of networks are being changed there is only a long and difficult way back if the interventions turned out to be undesirable.
- Analyse économique de la formation en gestion publique. Approche basée sur les options réelles - Giuseppe Pennisi p. 445-459 Cet article étudie l'application de l'analyse coût-avantage étendue aux options réelles (ECBA) au domaine de la formation en gestion et plus précisément en gestion publique. Bien qu'elle soit méthodologique, la présentation est faite de façon non mathématique et le langage utilisé est généralement accessible aux cadres et aux administrateurs. Après une introduction portant sur les principales caractéristiques de l'ECBA, nous étudierons son intérêt pour la formation en gestion de même que les options «call» (de vente) et «put» (d'achat) les plus pertinentes habituellement rencontrées dans la conception des formations en gestion publique. Nous examinerons les possibilités offertes par l'ECBA dans un certain nombre d'analyses récentes de la formation et établirons un programme de recherche susceptible d'accompagner ou de compléter le programme appliqué à l'infrastructure e à d'autres secteurs par plusieurs organismes, comme l'École supérieure italienne d'administration publique (Scuola Superiore della Pubblica Amministrazione, SSPA), certaines universités néerlandaises, la Banque mondiale.Remarques à l'intention des praticiensMême s'il est méthodologique, cet article s'adresse aux praticiens car a) pour la première fois, sans doute, la technique d'évaluation basée sur les «options réelles» est étudiée dans un langage non technique et non mathématique; b) il traite de la formation en gestion (et en particulier en gestion publique), un domaine déterminant dans tous les processus d'amélioration et de réforme de l'administration publique dans les pays développés et en développement.L'idée fondamentale est que dans un marché extrêmement flexible et mobile pour les cadres (entre les pays et au sein même de l'administration publique), l'analyse coût-avantage étendue aux «options réelles» (ci-après dénommée «ECBA») est un outil précieux pour la mise au point des politiques, des programmes et des projets, et ce d'un bout à l'autre de la politique, du programme ou du projet concernés.Même si des recherches et des expériences complémentaires sont nécessaires pour adapter la méthodologie et développer des techniques et des procédures pertinentes, il n'est pas toujours nécessaire de quantifier totalement les différentes « options réelles » ainsi que leur valeur. Il y a une quarantaine d'années, on soulignait la nécessité de penser en termes d'analyse coût-avantage (CBA – «Cost Benefit Analysis») dans le domaine de l'appréciation et de l'évaluation de la formation (Blaug, 1969; Coombs et Hallak, 1972; Becker 1975), même sans effectuer de calculs détaillés sur la base d'indicateurs actualisés de la valeur des projets. Dans le même ordre d'idées, les praticiens trouveront utile aujourd'hui, lorsqu'ils développent et évaluent les programmes de formation en gestion publique, de penser en termes d'ECBA afin de pouvoir apprécier pleinement l'éventail des possibilités (y compris les négatives) offertes ou non par les programmes et les projets de formation en gestion publique.This articles explores the application of cost benefit analysis extended to real options (ECBA) to the area of management training and more specifically of public management training. Although methodological, the presentation is in non-mathematical form and in a language generally accessible to managers and administrators. After an introductory section on the main features of ECBA, it deals with its relevance to management training as well as with the most relevant “call” and “put” options normally faced in the design of public management training. It reviews the potential of ECBA in a selected number of recent training analyses and charts a research agenda which could parallel or complement that being implemented by various agencies, e.g., by the Italian Advanced School of Public Administration(Scuola Superiore della Pubblica Amministrazione, SSPA), a number of Dutch Universities, the World Bank in infrastructure and other sectors.Points for practitionersAlthough methodological in nature, this article is addressed to practitioners because a) most likely for the first time, the “real options” approach to evaluation is discussed in non-technical and non-mathematical language; b) it deals with management training (especially with public management training) which is a critical area in all processes of public administration improvement and reform in both developed and developing countries.Its main contention is that, in a highly flexible and highly mobile labour market for managers (in several countries even within public administration), cost benefit analysis extended to “real options” (in the article called ECBA) is a meaningful tool for policy, programme and project development, throughout the policy, programme or project sequence.Although further research and experimentation is required to fine tune the methodology and to develop pertinent techniques and procedure, it may not be always necessary to fully quantify the specific “real options” and their worth. Some 40 years ago, it was advocated the need to think in terms of cost benefit analysis (CBA) for training appraisal and evaluation (Blaug, 1969; Coombs and Hallak, 1972; Becker 1975) even without carrying out detailed computations to estimated discounted indicators of project value. Similarly, nowadays, in developing and evaluating public management training programmes, practitioners will find it useful to think in terms of ECBA with a view of fully appreciating the window of opportunities (including negative opportunities) opened and/or burnt by public management training programmes and projects.
- Le leadership et la gestion dans le gouvernement local britannique : Quel rôle pour les maires élus ? - John Fenwick, Howard Elcock, Janice McMillan p. 461-478 Cet article étudie l'impact des maires exécutifs élus sur le leadership et la gestion du gouvernement local britannique. Après une analyse des nouvelles structures administratives créées par la loi de 2000 sur le gouvernement local (« Local Government Act 2000 »), nous nous pencherons sur les trois thèmes que sont le gouvernement, la gouvernance et l'allégeance au sein des conseils municipaux. Nous nous servirons essentiellement des résultats d'entretiens menés auprès d'un groupe de maires élus pour la première fois en 2002 pour montrer que le maire élu au suffrage universel joue un rôle individuel plus important dans la direction du conseil local. Nous verrons aussi que les maires élus coordonnent de plus en plus les efforts des partenaires extérieurs dans la gouvernance plus large de la région, que des relations nouvelles et potentiellement problématiques se développent avec les conseillers élus et les agents supérieurs et qu'il existe un nouveau contexte politique local dans lequel le maire doit désormais opérer. Le maire élu est considéré à la fois comme un dirigeant et comme un gestionnaire. Il apparaît que les maires cherchent à établir une nouvelle relation directe avec le public, ce qui a une incidence sur le rôle d'autres représentants locaux. Enfin, nous examinerons l'extension possible de l'expérience des maires dans le cadre de la « modernisation » du gouvernement réélu en mai 2005. Bien que l'option liée au maire ait été choisie par un nombre limité de conseils seulement, notre conclusion est que le leadership et la gestion de l'autorité locale ont considérablement évolué dans ces villes.Résumé à l'intention des praticiensCet article étudie l'impact des maires directement élus sur le leadership et la gestion des gouvernements locaux britanniques. Le renforcement du rôle de direction joué par les maires implique que ceux-ci constituent une référence unique pour les décisions stratégiques et en matière de gestion. Les maires coordonnent de plus en plus les efforts des partenaires extérieurs dans la gouvernance plus large de la région et tissent de nouvelles relations avec les conseillers élus et les agents supérieurs. Le maire peut donner une orientation globale claire aux gestionnaires au sein de l'autorité, ou peut assumer une fonction opérationnelle, autrefois considérée comme l'apanage des fonctionnaires. L'un des maires a déclaré que l'une de ses principales missions avait consisté à « réaliser une percée » dans le réseau établi des fonctionnaires. Un autre expliquait que le maire « aide à assurer une meilleur coordination entre les fonctionnaires » et « encourage les fonctionnaires à réfléchir sans a priori ». La coordination interdépartementale peut également s'améliorer. Cependant, les fonctions de décideur et de coordinateur du maire peuvent entraîner des tensions avec les agents supérieurs, en particulier le chef de la direction. Ceux-ci ont dû repenser leur propre rôle en tenant compte de la responsabilité exécutive du maire. L'un des maires affirmait qu'il « reprenait le pouvoir des fonctionnaires pour le rendre aux politiciens ». Nous confirmons dès lors les données issues d'autres pays selon lesquelles la relation entre les maires et leurs responsables administratifs est déterminante dans le développement de leurs fonctions respectives.The paper assesses the impact of the elected executive mayor on leadership and management in UK local government. After exploring the new executive arrangements introduced by the Local Government Act 2000, the three themes of governing, governance and allegiance within mayoral councils are discussed in detail. Principally using the results of interviews with a group of the mayors first elected in 2002, the paper suggests that the directly elected mayor has an enhanced individual role in the leadership of the local council, that elected mayors increasingly co-ordinate the efforts of external partners in the wider governance of the area, that new and potentially problematic relationships are developed with elected councillors and with senior managers, and that there is a changed local political context in which the mayor must now operate. The elected mayor is seen as both leader and manager. It is suggested that mayors have sought a new direct relationship with the public, and that this has implications for the continued role of other local representatives. Finally, the prospects for extending the mayoral experiment under the ‘modernisation' framework of the government re-elected in May 2005 are examined. Although the mayoral initiative has been adopted in only a small number of councils, it is concluded that leadership and management of the local authority are significantly changed within those areas.Points for practitionersThis paper considers the impact of the directly elected executive mayor on leadership and management in UK local government. The enhanced leadership role of individual mayors means that they provide a single focal point for policy and management decisions. Mayors increasingly co-ordinate the efforts of external partners in the wider governance of the area and develop new relationships with elected councillors and senior managers. The mayor may provide clear corporate direction to managers within the authority, or may take an operational role previously considered the prerogative of officers. One mayor said that a key task had been to “break through” the established officer network. Another said that the mayor “helps secure better officer co-ordination” and “encourages officials to think outside the box”. Inter-departmental co-ordination may also be improved. However, the mayor's decision-making and co-ordination roles can lead to tensions with senior managers, particularly the Chief Executive Officer. Senior officers have had to rethink their own roles in the light of the executive responsibility of the mayor. One mayor claimed to be “wresting control from the officers and giving it back to the politicians”. We would support evidence from other countries that the relationship between mayors and their administrative heads is critical in developing both roles.
- Comptes rendus de livres - p. 479-483