Contenu du sommaire : La finance non réglementée

Revue Revue d'économie financière Mir@bel
Numéro no 109, mars 2013
Titre du numéro La finance non réglementée
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La finance non réglementée

    • Introduction - Bertrand Jacquillat, Jean- Charles Rochet p. 9 accès libre
    • Shadow banking et autres exemples de la finance non réglementée
      • Le shadow banking en Europe - Laurent CLERC Directeur de la stabilité financière, Banque de France. p. 17 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Le financement de l'activité économique a connu de profondes transformations au cours des deux dernières décennies. Ainsi, une part grandissante des crédits au secteur privé a été distribuée en dehors du secteur bancaire traditionnel. Dans le même temps, les banques sortaient de leurs bilans une part importante des crédits tout en modifiant leurs structures de financement. De telles évolutions ont été considérées par de nombreux observateurs comme l'une des causes principales de la crise actuelle. Elles ont en particulier mis en évidence le rôle clé joué par le shadow banking dans ces évolutions. Si ce phénomène touche principalement les États-Unis, il s'est fortement développé en Europe, notamment au Royaume-Uni mais aussi dans la zone euro. En dépit des efforts de la Commission européenne, les retards pris dans l'harmonisation de la réglementation et la supervision financière en Europe posent des problèmes spécifiques dans le suivi et la surveillance du shadow banking. Classification JEL : G01, G21, G23, G24, G28.
        The financing of the economy has undergone dramatic changes over the last two decades. In fact, a growing source of credit to the private sector has been generated outside the traditional banking system. Meanwhile, banks have offloaded credit risk from their balance sheet and changed their funding structures. These evolutions have been considered by many observers as one of the main roots of the current financial crisis. In particular, these evolutions have highlighted the key role played by the so-called shadow banking system. While shadow banking is still mainly a US phenomenon, it has also developed in Europe, in particular in the UK but also in the Euro area. Despite sustained efforts by the European Commission to foster maximum harmonization, delays in harmonizing both financial regulation and supervision in Europe raise specific concerns regarding the monitoring and the surveillance of the shadow banking system. Classification JEL: G01, G21, G23, G24, G28.
      • Mesurer le système bancaire de l'ombre au sein de la zone euro : que sait la BCE ? - Axelle Arquié, Patrick Artus, École d'économie de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Natixis. École polytechnique ; université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Natixis. p. 33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Il s'agit ici d'estimer l'ampleur du système bancaire de l'ombre de la zone euro, en construisant plusieurs indicateurs à partir de la base de données en ligne de la Banque centrale européenne (BCE). Selon l'estimation des auteurs, le système bancaire de l'ombre assure un cinquième du crédit de la zone euro. L'article décrit le bilan des principaux acteurs et donne une mesure du risque de course aux dépôts au sein du système bancaire de l'ombre dans la zone euro. Enfin les risques de contagion entre secteur bancaire traditionnel (SBT) et secteur de l'ombre sont estimés. Classification JEL : G21, G23, G24.
        Working on the online statistical data warehouse of the ECB, we estimate the size of the shadow banking sector (SBS) in the Euro area, referring to several estimates – credit provided, total assets – based on our definition. We find that the credit provided by the SBS amounts to one fifth of the total credit supplied in the Euro area. We describe the balance sheet of the main actors and also provide an assessment for the risk of bank run in the European SBS and the risk of contagion between the SBS and the traditional banking sector (TBS).Classification JEL: G21, G23, G24.
      • La croissance du shadow banking - Adi Sunderam - Harvard Business School. p. 53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Le shadow banking a joué un rôle critique dans la crise financière de 2007-2009, mais il reste à expliquer pourquoi il s'est développé si rapidement dans la période qui a précédé cette crise. Ce papier passe en revue des explications possibles à la croissance du shadow banking, ainsi que des travaux empiriques récents qui cherchent à évaluer ces explications. Une augmentation de la demande et de l'offre d'actifs dans le shadow banking a vraisemblablement joué un rôle, mais l'importance relative de ces deux éléments reste obscure. Classification JEL : G21, G23, G24.
        The shadow banking system played a critical role in the financial crisis of 2007-2009, but why it grew so rapidly in the pre-crisis period remains an open question. This paper discusses explanations for the growth of the shadow banking system, as well as recent empirical work seeking to evaluate these explanations. Increases in both the demand for and supply of shadow banking claims likely played a role, but relative magnitudes of each remain unclear. Classification JEL: G21, G23, G24.
      • Le système bancaire de l'ombre : fruit d'une régulation bancaire trop pesante ou véritable rôle économique ? - Axel Arquié - École d'économie de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Natixis. p. 69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'émergence d'un système bancaire de l'ombre, fournissant à l'image d'une banque classique crédit et liquidité, a suscité des interrogations sur les raisons économiques de son apparition. Est-il le produit d'une stratégie d'évitement en réponse à une régulation bancaire qui aurait entamé la compétitivité des banques ou bien assure-t-il une fonction économique spécifique ? S'il existe bien des éléments empiriques démontrant l'existence d'arbitrages réglementaires et impliquant une responsabilité de la régulation bancaire dans l'essor de ce système bancaire souterrain, ce dernier assume une fonction économique distincte d'une banque classique. Il permet une meilleure diversification du risque en vertu des avantages théoriquement liés à la titrisation. La réalité de cette diversification a cependant été empiriquement contestée au regard de la crise de 2007-2008. Le rôle économique du système de l'ombre tient par ailleurs à la nature de son passif, qui offre à des investisseurs institutionnels, en quête de placements de court terme sûrs, et non éligibles à l'assurance des dépôts réservée aux particuliers, une forme de garantie des dépôts via la dette collatéralisée émise par ces structures, protection qui demeure néanmoins sujette aux variations de la valeur financière du collatéral. Classification JEL : G21, G23, G24, G28.
        The rise of the shadow banking system (SBS), providing liquidity and credit as a classic bank, raises theoretical questions regarding the rationale behind its apparition. Is it a mere response to banking regulation that would have eroded bank profitability or does it have a distinct economic function? There is empirical evidence that banking regulation has led to some regulatory trade-off and has impacted the size of the SBS, but this system does have a specific economic role of its own. It allows for a better risk diversification due to the theoretical advantages linked to securitization. But the reality of this diversification has empirically been challenged after the 2007-2008 crisis. The economic function of the SBS also relies on the very nature of its liabilities, which offer institutional investors, in search of short-term safe deposits, and who are not entitled to deposit insurance which is reserved to households, a form of deposit insurance through collateralized debt issued by these structures, protection which nevertheless remains subject to variation of the collateral value on financial markets. Classification JEL: G21, G23, G24, G28.
      • Ombres et lumières des ETF - Jacques Hamon , université Paris-Dauphine. p. 85 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les exchange traded funds (ETF) répliquent un support, ils émettent des titres négociés sur toutes les plateformes et rencontrent un succès croissant. Ils facilitent la gestion de portefeuille et contribuent à réduire les coûts de transaction. Initialement, le support était un indice d'action et la méthode de réplication consistait à mettre en portefeuille chacun des titres du support (réplication physique). Actuellement, les supports s'étendent à toutes les classes d'actifs mais aussi aux stratégies (positions inverses ou à levier). Une matière première isolée peut servir de support. En Europe, la réplication physique (quasi-réplication le plus souvent) a toujours ses partisans avec le prêt des titres en position qui génère un revenu complémentaire, mais la réplication synthétique via des swaps de performance domine. Les ETF se sont développés en s'appuyant sur les réglementations des fonds d'investissement, puis ont contribué à faire évoluer ces réglementations (assouplissement de l'obligation de diversification, possibilité de recourir aux dérivés) ou se sont appuyés sur d'autres réglementations (émission de titres de dettes et ETN). Deux produits ayant des comportements similaires du point de vue de l'investisseur pourront être réglementés de façons différentes et faire appel à des montages différents. C'est le côté mal éclairé de l'affaire. Les techniques de réplication peuvent ajouter des risques supplémentaires à ceux des supports répliqués : risque de contrepartie, situations de conflits d'intérêt. La réplication de certains supports (métaux, matières premières agricoles) amène à poser la question du risque de manipulation des cours : les échanges sur ETF peuvent-ils déstabiliser les marchés supports ? Un renforcement des obligations de transparence et de publication permettrait à tout investisseur d'estimer précisément la valeur et les risques pesant sur ces produits et améliorerait l'efficacité de la réglementation européenne. Classification JEL : G23, G28.
        Exchange Traded Funds (ETF) are designed to track a benchmark. ETF facilitate asset management and contribute to reduce management fees and transaction costs, they are traded like stocks at current price on continuous markets and meet an increasing success. Initially, an ETF was a stock index-tracking fund and with a full replication approach, the fund included all index constituents in the weightings defined by the index. Currently, underlying extend to all the asset classes, of which commodities or volatility but also strategies: inverse ETF try to achieve the opposite performance or leveraged ETF that seek to magnify the performance of the indexes they track. Baskets of commodities or a single commodity as gold or wheat are benchmark's candidates. The physical replication (quasi-replication indeed) always has its partisans with security lending generating a complementary income, but synthetic replication (swap-based ETF) is spreading in Europe. While offering similar exposures, these products may vary significantly in their structures and risk profiles. The differences between structures can bring additional risks to those of the underlying: counter-party risk, conflict of interest. The replication of particular benchmarks (metals, agricultural commodities) raises some questions about price manipulations: can the ETF's trading destabilize the underlying markets? An improvement of the European transparency regulation would facilitate, from the investors' point of view, risk-adjusted performance measures of these products. Classification JEL: G23, G28.
      • La finance non réglementée et le négoce international des matières premières - Yves Simon, Professeur de finance, université Paris-Dauphine. p. 115 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Pour de nombreux responsables politiques, commentateurs et régulateurs, il est politiquement correct de vouloir renforcer les réglementations bancaires et financières, et de découvrir à tous les coins de rue des activités non réglementées susceptibles d'avoir des implications systémiques. Les sociétés de négoce de matières premières (pétrole, métaux, énergie, produits agricoles) sont parfois montrées du doigt. Le poids économique des négociants internationaux de matières premières ne cesse de croître depuis trente ans. En 2012, Vitol avait un chiffre d'affaires de 297 Md$ et négociait une moyenne quotidienne de 5,5 millions de barils de pétrole brut. En 2011, le chiffre d'affaires de Glencore atteignait 186 Md$ et ses profits dépassaient 5 Md$. En 2012, ce négociant a acheté Xstrata, la troisième plus importante société minière du monde. Depuis 2007, cette croissance s'est en partie faite au détriment des activités de négoce des grandes banques d'investissement. De tout temps, les banques commerciales internationales (européennes pour la plupart) furent les principales sources de financement des activités de négoce, mais depuis 2008-2009, les négociants cherchent de nouvelles ressources qu'ils trouvent sur les marchés de capitaux (introduction en Bourse et émissions obligataires) et auprès des fonds souverains. La loi Dodd-Frank et les réglementations de Bâle 3 expliquent ce relatif affaiblissement des banques d'investissement et des banques commerciales dont profitent les grands négociants et les marchés de capitaux. Le poids des sociétés de négoce est devenu si important que certains régulateurs ont invoqué à leur sujet la possibilité d'un risque systémique. Cette crainte semble bien excessive. En effet, les relations financières des sociétés de négoce avec leurs contreparties n'ont pas la complexité et l'imbrication qui caractérisent celles entretenues par CME Group, Intercontinental Exchange et les 28 banques internationales épinglées par le Forum de stabilité financière. Classification JEL : F23, F65, G18, Q13.
        For numbers of politicians, commentators and regulators, it is politically correct to be ready to reinforce the bank and finance regulations and to discover non-regulated activities liable of having systemic implications. The large commodities trading houses could be the next “too big to fail” threat. The economic importance of international commodities traders (oil, energy, metal, agricultural products) has been increasing for the last 30 years. In 2012, Vitol had a 297 billion dollars revenue, negotiating a daily average production of 5,5 million barrels of oil. In 2011, the Glencore turn over reached 186 billion dollars and its profit went beyond 5 billion dollars. In 2012, this trading house bought Xstrata, the third most important mining company in the world. Since 2007, this growth was partly done at the expense of the trading operations of the big investment banks. At all times, the international commercial banks (mostly European) were the main financing sources of the trading commodities houses, but since 2008-2009, the traders have sought for new financial resources they have found in the capital markets (IPO and bonds) and among sovereign wealth funds. The Dodd Frank Act and the Basle 3 regulations account for this weakening of the investment and commercial banks to the benefit of large commodities trading houses and the capital markets. The commodities trading houses are becoming so important that some regulators have foretold a systemic risk. This fear seems exaggerated. Indeed, the trading houses are not in the middle of so complex and interconnected financial relations as those maintained by CME Group, Intercontinental Exchange and the 28 international banks pointed out by the Financial Stability Board. Classification JEL: F23, F65, G18, Q13.
    • Maîtrise et régulation de la finance non réglementée
      • Réforme des marchés de produits dérivés de gré à gré : la position de la Banque centrale européenne - Benoît Coeuré, Membre du directoire, Banque centrale européenne. p. 163 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Un élément important des mesures prises au niveau international en vue de renforcer la capacité de résistance du système financier réside dans le développement de l'infrastructure des marchés de produits dérivés de gré à gré. La BCE y accorde une attention toute particulière, dans la mesure où l'euro est une des deux principales monnaies dans lesquelles les contrats sur ces produits sont libellés. Cet article présente les principales préoccupations et les priorités de la BCE en ce qui concerne les réformes touchant au secteur des produits dérivés de gré à gré et évalue les progrès accomplis dans ce domaine, en mettant l'accent sur la convergence réglementaire, la collaboration entre les autorités, ainsi que la sécurité et la transparence au niveau macro-prudentiel. Il souligne la nécessité de poursuivre les travaux, malgré les améliorations apportées à l'infrastructure des marchés de produits dérivés de gré à gré. Il convient, en particulier, d'aborder de toute urgence la question de l'incertitude réglementaire créée par les reports, les divergences et les chevauchements des règles. En outre, des analyses approfondies et des mesures supplémentaires sont indispensables afin de répondre aux préoccupations d'ordre macroprudentiel liées à l'évolution de la structure de compensation mondiale et aux lacunes statistiques qui subsistent concernant les marchés de produits dérivés de gré à gré. Classification JEL : G18, G23.
        One important element of the global agenda to strengthen the resilience of the financial system is the development of the infrastructure of the over-the-counter (OTC) derivatives markets. The ECB is particularly interested in this work, given the euro's role as one of the two major currencies used for the denomination of OTC derivatives. The article sets out the ECB's main concerns and priorities regarding reforms in the field of OTC derivatives and assesses the progress made, focusing on regulatory convergence, cooperation among authorities and macro-prudential safety and transparency. The article establishes that, while the infrastructure of OTC derivatives markets has been improved, further work is necessary. In particular, the regulatory uncertainty arising from delayed, conflicting or overlapping rules should be addressed as a matter of urgency. In addition, macro-prudential concerns relating to the evolving global clearing architecture and the remaining gaps in OTC derivatives markets data will require further analysis and action. Classification JEL: E61, G18.
      • Compensation par contrepartie centrale et assurance contre le risque systémique sur les marchés dérivés de gré à gré - Thorsten V. Koeppl, Cyril Monnet, Queen's University. Université de Berne, Study Center Gerzensee. p. 179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les chambres de compensation peuvent-elles gérer les risques présents sur le marché de gré à gré des produits dérivés ? Pour répondre à cette question, nous exposons deux angles d'approche sur les pratiques de gestion des risques des chambres de compensation : l'angle des contrats se concentre sur la question de la gestion des pertes en cas de défaut, alors que sous l'angle des contreparties, on considère la probabilité d'un défaut en premier lieu et donc les incitations à prendre des positions risquées. En appliquant cette dernière approche au marché des contrats dérivés, nous concluons que l'introduction d'une chambre de compensation sur ce marché incitera à une prise de risque plus importante et à l'échec collectif des participants à prendre en compte la concentration du risque systémique sur ce marché. Cette externalité sera magnifiée avec l'introduction d'une chambre de compensation qui concentrera le risque et donc deviendra trop importante pour faire faillite. Afin de corriger ce problème, nous proposons une assurance contre le risque systémique comme composante nécessaire d'une chambre de compensation pour les produits dérivés. Classification JEL : G18, G23.
        How can Central Counterparty (CCP) clearing help to make the over-the-counter (OTC) derivatives market safer? To answer this question, we lay out two views of risk management. The “contract view” considers how to control the loss given default, while the “counterparty view” looks at the likelihood of a default first and, hence, at the incentives to take on risks. Applying the latter view to the market for OTC derivatives, we argue that the risk transfer that characterizes CCP clearing leads to incentives for individual risk-taking, as well as a collective failure of participants to take into account that the OTC derivatives market concentrates aggregate, system-wide risk. With central clearing this systemic risk externality worsens, as CCPs concentrate this risk further and become too-big-to-fail. To correct this problem, we propose the establishment of systemic risk insurance as a necessary component of CCP clearing in OTC derivatives markets. Classification JEL: G18, G23.
      • La contrainte cachée du collatéral - Vivien Levy-Garboua, Senior advisor, BNP Paribas, Gérard Maarek, Senior advisor, EDHEC (Ecole des hautes études commerciales du Nord) p. 197 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La contrainte du collatéral d'une banque est vue le plus souvent comme la conséquence d'une rareté « physique » : l'insuffisance de papiers ou d'actifs qu'elle peut utiliser pour garantir son financement. Le point de vue adopté ici est différent. En gageant ses meilleurs actifs pour obtenir un financement de la Banque centrale ou d'agents privés, une banque crée une externalité : elle prive les déposants et les prêteurs non garantis de ce qui constitue une sécurité implicite du prêt qu'ils font à la banque. C'est la « contrainte cachée du collatéral ». Nous proposons un modèle de banque qui prend en compte cette nouvelle contrainte, et montrons que celle-ci peut être plus forte que les autres contraintes usuelles de solvabilité et de liquidité. Mesurée pour la zone euro, cette contrainte joue d'ores et déjà. Elle a pour conséquences une contraction de l'offre de crédit et une hausse des spreads, d'où sans doute une dégradation de la situation macroéconomique. Classification JEL : G10, G18, G21, G28.
        The collateral constraint of a bank is usually viewed as a “physical” limit to what it can pledge in order to fund its activity, either through the Central bank or private agents. The view here is different. By pledging its best assets for securing its funding, the bank creates an externality: it deprives unsecured lenders and customers' deposits from the implicit pledge these assets offer. The limit of what can be pledged without weakening the security of these claims is the “hidden collateral constraint”. We build a model of a bank that incorporates this new constraint and show that it may be more powerful than the usual solvency and liquidity constraints. Applied to the euro-zone, it seems already binding. We derive some macroeconomic consequences of our model on credit supply by banks and conclude that it definitely favors a credit crunch, by increasing the spread required by the lender. Classification JEL: G10, G18, G21, G28.
      • Les risques du shadow banking en Europe : le point de vue du superviseur bancaire - Danièle Nouy, Secrétaire général, Autorité de contrôle prudentiel (ACP). p. 221 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Face aux défis soulevés par le shadow banking en termes de stabilité financière, l'article aborde deux questions de fond. D'une part, il présente les risques posés par le shadow banking et montre que celui-ci est porteur de risques intrinsèques et d'interactions complexes avec le secteur bancaire. D'autre part, il s'attache à déterminer les modalités les mieux adaptées de la réglementation pour y faire face. L'article décrit les renforcements majeurs de la réglementation bancaire qui contribuent ainsi à une réglementation « indirecte » du shadow banking : en imposant des normes rigoureuses aux groupes bancaires, il est possible d'influencer les opérations au sein des secteurs non régulés. Mais la crise financière a montré que cette approche, pour nécessaire qu'elle soit, n'est pas suffisante. Aujourd'hui, il y a donc un certain consensus pour une double approche permettant d'aller plus loin : développer la réglementation « horizontale » de certaines activités et limiter voire interdire certaines activités bancaires, ce qui néanmoins ne doit pas mettre en péril les business models bancaires. Classification JEL : G21, G28.
        Faced with the challenges raised by shadow banking for financial stability, this article deals with two major issues. On the one hand, it presents the risks created by the shadow banking system and shows that it raises specific risks, as well as complex interactions with the banking system. On the other hand, the article aims at determining the best regulatory framework to address them. It describes the major improvements that have been brought to banking regulation contributing to a form of “indirect” regulation of shadow banking: by setting rigorous standards for banking groups, one may influence operations within the unregulated sector. The financial crisis demonstrated, however, that this approach was necessary but not sufficient. Today, there is a certain consensus for a dual approach to go forward: to elaborate “horizontal” regulations for some specific activities and to limit or even ban some activities for banks, without however jeopardizing banking business models. Classification JEL: G21, G28.
      • L'Union européenne et la réglementation du système financier parallèle - Jean-François Pons, Directeur des Affaires européennes et internationales, Fédération bancaire française (FBF). p. 239 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Depuis la crise financière, l'Union européenne a adopté de nombreux textes législatifs pour réguler le secteur bancaire mais elle s'était peu intéressée au shadow banking, à l'exception de la directive AIFM5 sur les fonds d'investissement alternatifs. Depuis mars 2012, les choses ont cependant évolué avec la publication d'un Livre vert consacré à la finance parallèle. Ce livre s'attache à définir  les contours de ce système, ses risques potentiels et la manière de le traiter sur le plan réglementaire. Tenant compte des avis recueillis suite à cette publication, la Commission prévoit d'établir un plan d'action débutant au second semestre 2013.Classification JEL : G21, G23, G24, G28.
        For the last past years following the financial crisis, the EU has displayed a huge legislative activity to regulate the banking sector but had left aside the shadow banking system, except for the AIMF5 regulating the alternative investment industry. Things recently changed with the publication of a Green Paper dedicated to this non regulated finance. This paper estimates its shape, its potential risks and provides insights regarding the way to handle it from a regulatory perspective. It will be used by the Commission as a starting point to act from the second semester of 2013.Classification JEL: G21, G23, G24, G28.
      • Désintermédiation, protection des consommateurs et devoir de conseil - Édouard VIEILLEFOND Secrétaire général adjoint, direction de la régulation et des affaires internationales, Autorité des marchés financiers (AMF). p. 249 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Protéger l'épargne revêt une importance cruciale aujourd'hui. La place des banques et des marchés financiers a considérablement évolué en quelques années sous l'influence de plusieurs facteurs : montée en puissance d'acteurs nouveaux et de circuits de financement insuffisamment régulés, nouveaux risques, avec des produits financiers de plus en plus complexes, et innovations technologiques bousculant la réglementation existante. Ces débats, apparemment techniques, ont un impact très immédiat sur la perception, souvent empreinte de méfiance, qu'ont les particuliers du fonctionnement des marchés financiers. Plusieurs exemples, tirés de textes communautaires en cours de discussion ou de mise en place, soulignent ainsi le rôle fondamental aujourd'hui – plus encore depuis la crise – conféré à la régulation financière. Classification JEL : G20, G28, K22.
        Protecting retail savings has taken on crucial importance today. The place of banks and financial markets has evolved considerably in just a few years, driven by several factors: the rise of new players and insufficiently-regulated financing circuits; new risks with ever-more-complex financial products; and technological innovations upsetting the existing regulations. These apparently-technical debates have a very immediate impact on the perception the general public have of the workings of financial markets, a perception often tinged with wariness. Several examples drawn from European texts currently being debated or implemented highlight the fundamental role – even more so since the crisis – of financial regulation today. Classification JEL: G20, G28, K22.
  • Articles divers

    • L'interdiction du prêt à intérêt : principes et actualité - Caroline Marie-Jeanne, Maître de conférence, université d'Angers p. 265 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les États ont parfois du mal, actuellement, à rembourser les seuls intérêts de leur dette. Or, singulièrement, la doctrine médiévale interdisait l'intérêt et préconisait entre le prêteur et l'emprunteur le partage ex post des bénéfices résultant du capital investi, selon une clé de répartition définie ex ante. L'objet de cet article est d'analyser l'apport de cette théorie et ses concepts sous-jacents. Nous étudions tout d'abord le fonctionnement des prêts à intérêt dans l'Antiquité puis au Moyen Âge, sous l'influence des canonistes, et jusqu'à la fin de leur prohibition au xviiie siècle. Les notions des penseurs chrétiens reviennent actuellement en France sous une forme différente, avec le développement de la finance islamique qui interdit également l'intérêt et préconise aussi le partage des bénéfices. La doctrine sur laquelle elle s'appuie est ensuite examinée afin de mieux comprendre ses principes, ses différences avec la théorie scolastique et ses voies de développement. Classification JEL : B11, E43, O16.
      These days, even countries sometimes have difficulties repaying just the interests generated by the debt. But, strangely, the medieval doctrine banned the charging of a profit on the lending of money. This theory advocated only the benefit generated from the capital invested should be shared between the lender and the borrower ex post according to an agreement drawn up ex ante. This article analyses the contribution of this theory and its underlying concepts. Part I presents the theories of rate regulation in the Ancient world. Part II analyses their developments in the Middle Ages under the influence of the canonists until the end of prohibition of usury in the 18th century. The medieval approach is making a come back in France under a new form: the Islamic finance which outlaws interest and advocates the sharing of benefits. Part III examines the underlying doctrine of this form of financial intermediation to better understand its principles, differences with the scholastic theory and development paths. Classification JEL: B11, E43, O16.
    • Vers une économie des paiements électroniques ? - David Bounie, Professeur d'économie, Télécom ParisTech., Abel François, Maître de conférences en économie, EM Strasbourg Business School, université de Strasbourg (LARGE) et Télécom Paris Tech p. 283 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'industrie des paiements connaît de profondes évolutions en raison des innovations technologiques majeures que sont les paiements sans contact sur carte ou mobile, les paiements sur Internet… Pourtant, en dépit de ces évolutions, il existe peu de données publiques disponibles qui rendent compte de ces évolutions. Ce papier exploite et compare des bases de données originales sur les comportements de paiement de deux échantillons représentatifs de la population française en 2005 et 2011. Les évolutions montrent clairement que la carte bancaire est le seul moyen de paiement dont l'usage a progressé entre 2005 et 2011 au détriment des espèces et du chèque respectivement sur les achats de petits et de gros montants. Cette évolution s'explique par une recomposition du parc des cartes privatives et bancaires suite aux changements réglementaires sur le co-branding et le crédit à la consommation, une évolution de l'acceptation de la carte au sein des commerces, une électronisation des modes d'achats et un double effet de génération. Si les rythmes de progression observés entre 2005 et 2011 se maintiennent, nous prévoyons que la carte, préférée aux espèces et aux chèques pour des paiements supérieurs à 20 € depuis la fin des années 2000, dominera également les achats de très petits montants, inférieurs à 5 €, à l'horizon des années 2030.Classification JEL : E42.
      The payment industry is undergoing profound changes due to technological breakthroughs with contact less payments (cards and mobile), internet payments… This paper compares and exploits original datasets on the payment behavior of two representative samples of the French population in 2005 and 2011. The analyses clearly show that the use of the payment card has increased between 2005 and 2011 at the expense of cash and checks on small and large amounts, respectively. This can be explained by a change of the legal framework on credit consumption and co-branding, an evolution of the card acceptance, electronic commerce and a generation effect. If rates of progress between 2005 and 2011 continue, we expect the payment card will dominate purchases of very small amounts, i.e. lower than 5 €, at the horizon of the 2030s. Classification JEL: E42.