Contenu du sommaire : Numéro spécial : RSE : enjeux et apports pour les acteurs économiques européens

Revue Revue management & avenir Mir@bel
Numéro no 23, avril 2009
Titre du numéro Numéro spécial : RSE : enjeux et apports pour les acteurs économiques européens
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Luc Boyer p. 4-7
  • Introduction - François Silva p. 13-15 accès libre
  • RSE et formation des Ressources Humaines : le projet HERMES-OSR - Yves Boisselier p. 16-22 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Suite aux évolutions de la crise financière vers une crise sociétale, il est urgent de pouvoir rétablir confiance et références auprès des citoyens et consommateurs. Le projet de formation professionnelle HERMES-R soutenu dans le cadre du programme européen Léonardo da Vinci avait anticipé ce besoin. Il a pour but de soutenir le développement de la Responsabilité Sociale d'Entreprise (RSE) grâce à une solution de formation et d'accompagnement des acteurs des Ressources Humaines des PME. Grâce à une étude des besoins en formation sur plusieurs pays européens, le projet HeRmeS-R (HR pour Ressources Humaines et RS pour Responsabilité Sociale) a rapidement étendu son offre vers une approche RSO (Responsabilité Sociale d'Organisation et Ouverte) modulaire, flexible et adaptable selon les groupes cibles, cultures, secteurs et tailles d'organisation.Quatre modules principaux de formation de formateurs/facilitateurs et leurs outils sont disponibles selon un mode de formation-action : « Sensibilisation »; « Introduction à la RSE/RSO » ; « Formation des opérateurs de la RSE/RSO et à son déploiement » ; et le module « executive MBA en RSE/RSO ». Le projet HERMES-OSR (www.hermes-osr.eu) est dans sa phase finale avec la mise en place des séminaires pilotes (formation de formateurs) et des séminaires tests (formation d'acteurs RH de PME par les formateurs formés lors des séminaires pilotes) dans différents pays européens. De plus, le projet HERMES-OSR en collaboration avec le partenaire FLA (Fair Labor Association) en est venu à la définition d'un label tourné vers la RSO qui aille au-delà de l'audit social et adapté aux PME également. Il s'agit d'un label qui permette à la PME de se piloter, de se développer avec une approche pragmatique, positive supportée par une notion de benchmark. A cette fin une première association sans but lucratif « Les Amis de FLA » (www.Les-Amis-de-FLA.eu) a été créée pour définir les aspects pratiques et d'accompagnement du label tout d'abord en France, pour en assurer la pérennité et pour pouvoir le transférer rapidement en Europe et au-delà. Celle-ci reflète l'implication de FLA et d'un groupe de professionnels, d'experts et d'académiques travaillant et mobilisés sur les enjeux de la Responsabilité Sociale des Entreprises et des Organisations.
    Following the developments of the financial crisis leading to a social crisis, there is an urgent need to restore confidence and references to citizens and consumers. The vocational training project HERMES-R supported under the European program Leonardo da Vinci had anticipated this need. It aims to support the development of Corporate Social Responsibility (CSR) through a training and coaching offer to the Human Resources stakeholders in SMEs.After a training needs analysis in several European countries, the HeRmeS-R (HR for Human Resources and SR for Social Responsibility) has rapidly expanded its offering to an OSR (Organisation and Open Social Responsibility) approach, which is modular, flexible and adaptable according to the target groups, cultures, sectors and sizes of organization.Four main modules of training of trainers / facilitators and their tools are available in a training-action mode: “Awareness”; “Introduction to CSR / OSR”; “Training of operators in the CSR / OSR and for deployment”; and an “executive MBA in CSR / RSO” module. The HERMES-OSR project (www.hermes-osr.eu) is in its final phase with the delivery of pilot seminars (training of trainers) and test seminars (training HR actors in SME by the trainers trained in pilot seminars) in various European countries. In addition, the project HERMES-OSR in collaboration with the partner FLA (Fair Labor Association) has come to define a label oriented OSR that goes beyond the social audit and which is also adapted to SMEs. It is a label that will enable the SMEs to operate and implement a pragmatic OSR approach, supported by benchmark possibilities. To this end a first non-profit “Friends of FLA” association (www.Les-Amis-de-FLA.eu) was created to define the practical aspects and the coaching support of the label, first in France to ensure sustainability and to rapidly transfer in Europe and beyond. This association reflects the involvement of FLA and a group of professionals, experts and academics working on the issues of social responsibility of businesses and organizations.
  • Etats des lieux de la RSE et du développement durable en France - Fabrice Mauléon, François Silva p. 23-35 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article brosse un tableau exhaustif sur la façon dont la RSE, et plus largement le Développement Durable, est pratiquée aujourd'hui en France.Cet article aborde les différentes dimensions législatives qui ont été prises dans le pays et donne une explication sur la façon dont les facteurs économiques, sociaux et politiques comprennent et agissent sous ces thématiques là.
    This article gives a comprehensive description of the way in which CSR, and more largely SD, is implemented today in France. It broaches new legislation established in the country and gives an explanation of the way in which the economic, social and political factors take these issues into consideration and act on them.
  • Private Actors and Public Goods - A new role for the Multinational Enterprises in the global supply chain - Auret van Heerdenn, Sabrina Bosson p. 36-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis quelques années, les entreprises multinationales socialement responsables assument de plus en plus de fonctions publiques, particulièrement dans les régions ou les acteurs étatiques n'ont pas la volonté ou les moyens de faire respecter les droits les plus élémentaires. Agissant selon le principe de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), les sociétés multinationales ont réussi à combler des lacunes dans la réglementation du marché du travail à travers la mise en place de codes de conduite ou l'offre volontaire de prestations de bénéfices sociaux.Dans cet article, notre argumentation soutient que les entreprises multinationales doivent s'engager dans la mise en vigueur du droit du travail tout en reconnaissant qu'elles ne sont pas vraiment aptes à fournir des biens publics si ce n'est lorsqu'elles agissent en partenariat avec les parties prenantes-clé. Nous argumentons également que les « audits de conformité » - l'outil le plus largement utilisé pour contrôler les conditions de travail dans les chaînes de production – sont en fait un moyen inadéquat pour assurer le respect durable du droit du travail, notamment du fait du manque d'intégration des principes de partenariat et de dialogue dans cette méthode. Ce qui fait également défaut avec l'audit de conformité, c'est la légitimité requise lorsque des acteurs privés tentent de fournir des biens publics. Nous concluons donc avec l'argument que les entreprises multinationales doivent s'associer avec des institutions locales et s'engager dans un processus d'acquisition des savoirs afin de pouvoir assurer la légitimité et la durabilité de leurs programmes de RSE. Enfin, nous pensons que les processus de relations industrielles tels que les conventions collectives sont indispensables dans ce contexte. Fair Labor Association (FLA), une initiative engageant plusieurs parties prenantes, offre une plateforme aux entreprises socialement responsables pour s'associer avec des ONG, des universités et même des organismes gouvernementaux nationaux et internationaux. Par ce partenariat, FLA peut assurer la légitimité de ces acteurs tout en offrant plus de transparence et la mise en place de mécanismes de redevabilité.
    In recent years, socially responsible Multinational Enterprises (MNEs) have increasingly assumed public functions, particularly in regions in which state actors are either unwilling or unable to provide basic rights. Drivenby Corporate Social Responsibility (CSR), MNEs have filled gaps in labour market regulation through the implementation of Codes of Conduct (CoC) or the provision of voluntary welfare benefits. In this paper we argue that MNEs should engage in the enforcement of labour laws, but they are ill-equipped to deliver public goods and can only assume that role in partnership with key stakeholders. We will also argue that “compliance audits”- the most widely used tool to implement labour standards in global supply chains - are an inadequate means to enforce labour standards in a sustainable way because the audit methodology falls short of the principles of partnership and dialogue. Compliance auditing also fails the test of legitimacy required by private actors who attempt to deliver public goods. We conclude that MNEs need to partner with local institutions and engage in capacity building in order to ensure the legitimacy and sustainability of their CSR programmes. We will further argue that labour relations processes such as collective bargaining are essential in this regard. Multi-stakeholder initiatives (MSIs), like the Fair Labor Association (FLA), provide a vehicle for socially responsible companies to partner with NGOs, Universities and even national and international governmental organizations. The FLA adds more transparency and accountability requirements, thus enhancing the legitimizing nature of the multi-stakeholder partnership.
  • The Corporate Social Responsibility in Bulgaria - Dimitar Matev, Zlatka Gospodinova, Georgi Peev, Krassimir Yordanov p. 47-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de cet article est de présenter la RSE dans le contexte économique, social et juridique de la Bulgarie et de permettre une bonne compréhension sur la façon dont la Bulgarie commence aujourd'hui seulement à appréhender le concept de la RSE et son application dans le pays. Nous percevons ainsi que nous sommes au début de la démarche RSE et que la Bulgarie n'a pas acquis une maturité sur ses pratiques.
    The objective of this article is to present CSR in the Bulgarian economic, social and legal context and convey the fact that Bulgaria is only just starting to apprehend and implement the concept of CSR today. We thus perceive that Bulgaria is at the beginning stages of the CSR approach, accumulating the critical mass of know-how, practices, key stakeholder relations and internal communications, knowledge and skills necessary to lay a solid foundation for sustainable implementation of socially responsible management of companies and branches.
  • The Corporate Social Responsibility on the Romanian - Adriana Schiopoiu Burlea, Carmen Radu, Costel Ionascu, Marian Siminica, Liviu Craciun, Marius Mitrache p. 61-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de cet article est l'évaluation du niveau de connaissances et le degré d'implémentation de la responsabilité sociale d'entreprise dans les organisations roumaines.Nous avons évalué l'état actuel de la responsabilité sociale d'entreprise en Roumanie et avons élaboré quelques recommandations pour promouvoir ce concept au niveau national en consensus avec l'objectif stratégique établi en 2002 à Lisbonne. L'économie de l'Europe et l'économie de la Roumanie, comme pays membre de l'Union Européenne, doivent devenir compétitives et dynamiques, caractérisées par le développement durable, l'amélioration qualitative et quantitative des conditions du travail et une réelle cohésion sociale.
    The focus of this article is the evaluation of the knowledge and the degree of implementation of the corporate social responsibility in Romania. The main point of our research was to evaluate the current status of the corporate social responsibility in Romania and to elaborate a series of works and papers which should promote both the social responsibility at a national level according to the strategic objective state in 2002 in Lisbon - this objective stated the fact that the European economy - and also the Romanian economy as a EU Member State - should become a competitive and dynamic economy, characterized by economic, sustainable development and a qualitative and quantitative improvement of the working conditions and by a real social cohesion.
  • De la CSR-Corporate Social Responsability à la RSO-Responsabilité Sociale des Organisations. Quelques apports à la réflexion - Luís Bento p. 73-82 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le concept traditionnel de la RSE n'inclut pas dans son cadre l'Economie Sociale et l'Administration Publique. Etre socialement responsable signifie avoir une âme et agir en tant que citoyen responsable. Pour inclure l'Economie Sociale et l'Administration Publique dans le concept et le cadre de la RSE, nous avons besoin d'une autre approche et d'un concept différent. L'OSR intègre une dimension de la RSE traditionnelle, brise les barrières des compagnies, et généralise l'attitude « socialement responsable » à la société. Dans cet article, l'auteur révèle un nouveau concept, des dimensions nouvelles et de nouveaux modèles, permettant à tout type d'organisme de trouver sa propre manière de progresser et ses repères.
    The traditional CSR concept doesn't include Social Economy and Public Administration on its framework. Be socially responsible means to have a soul and to act as a responsible citizen. To include social economy and public administration on CSR concept and framework we need another approach and a different concept. OSR means an inclusive dimension of traditional CSR, break the company barriers, and spread the Social Responsible attitude towards society. In this article the author reveals new concept, new dimensions and new models, helping all kind of organizations to find its own way to progress and benchmark.
  • National Networks as a tool to develop OSR - The Portuguese case study - Luís Bento, Maria Helena André, Patricia Oliviera p. 83-90 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les réseaux nationaux de la RSE peuvent jouer un grand rôle dans le développement de l'approche de la RSE dans les entreprises et administrations publiques.L'ensemble des entreprises nationales et internationales, les O.N.G., les sociétés, les établissements publics, les PME, les universités et les organisations environnementales représente un élément crucial dans le développement des multiples dimensions de la RSE.Avec le projet RSE Matrix - une initiative ÉGALE - comme point de départ, et avec la coopération du 3ème Multi-Stakeholder Forum sur la Responsabilité Sociale, le réseau portugais RSE est désormais une réalité.
    The national OSR networks can play a big role on develop the OSR approach into the companies and public administration. Put together national and international firms, NGO(s), corporate bodies, public institutions, SME, universities and environmental bodies are a crucial issue to develop the several dimension of OSR.With RSO Matrix Project - an EQUAL initiative - as a starting point, and with the cooperation of the 3th. Multistakeholders Forum on Social Responsibility, the Portuguese Network on OSR is now a reality.
  • Norme de responsabilité et responsabilité des normes : le cas d'ISO 26 000 - Jacques Igalens p. 91-104 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La norme ISO 26000 est la première norme internationale du quatrième type. Après un long processus d'élaboration, ayant mobilisé 80 pays et 40 organisations internationales, elle devrait être publiée en 2010. Elle s'intitule « Lignes directrices relatives à la responsabilité sociale ». Au-delà des entreprises, elle entend fixer le rôle et la place de toute organisation au sein de la société. A ce titre, elle s'appuie sur des principes universels et impose des questions centrales auxquelles toute organisation doit répondre. Au-delà des questions relatives au caractère universel ou contingent des principes de management, la question que traite cet article est celle de la légitimité de l'ISO pour apporter des réponses à des questions de nature politique. Ni la composition des structures de l'ISO, ni la procédure d'élaboration des normes internationales ne présentent les garanties et les caractéristiques, notamment démocratiques, que l'on est en droit d'attendre d'un texte qui fixe les relations entre les acteurs de la scène internationales que sont les organisations internationales, les Etats, les ONG, les entreprises et la nature et les citoyens.
    The ISO 26000 standard is the first international standard that may be qualified as fourth type. After a long elaboration process which involved 80 countries and 40 international organizations, it should be published next year. Its precise designation is “guidance on social responsibility”. It concerns not only the firms but also the place and the role of any kind of organizations inside the society. It is based on universal principles and imposes a set of core subjects. This article deals with the legitimacy of ISO to address such issues as human rights, labour practices, environment, community involvement and development. Neither ISO structures nor elaboration process offer guarantees that one is supposed to require from a democratic institution.
  • Une approche comparative de la RSE par le statut juridique. Le cas des banques coopératives et des actions solidaires en France - Fabrice Mauléon, Jean-Yves Saulquin p. 105-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article vise à s'interroger sur la manière dont les banques appréhendent la RSE selon leur statut juridique. Le concept de RSE est-il une opportunité pour les banques françaises du secteur mutualiste ? Les banques ont-elles tendance à se copier et à banaliser le concept ?Dans une première partie, les auteurs s'attachent à rappeler l'histoire du mutualisme et son évolution et à examiner le paradoxe auquel les établissements sous statut mutualiste se trouvent confrontés aujourd'hui. La tension entre performance économique et solidarité est mise en avant. Que reste-t-il alors de la philosophie mutualiste originelle ? La RSE estelle vraiment une source d'avantage compétitif pour les banques à vocation solidaire ?Dans une deuxième partie, les auteurs examinent les pratiques responsables des banques françaises. La logique sociétale peut-elle l'emporter face à la logique économique dominante ? Ont-elles un comportement mimétique ou essayent-elles de se différencier en matière de RSE ? Dans une dernière partie, l'avenir des banques coopératives est envisagé, à la lumière des défis posés par la RSE. Toutes les banques vont-elles s'inscrire dans les actions solidaires ou ces préoccupations appartiendrontelles aux seuls acteurs « vocationnels » ? Peut-on faire de la solidarité un facteur de différentiation ?
    This article aims at discussing the way banks grasp the CSR concept, according to their legal status. Is the CSR concept an opportunity for French mutual type banks? Are the banks inclined to imitate one another and to trivialise the concept?In an introductory part, the authors deem it fit to remind readers of the history of mutual banks and of their evolution and to examine the paradox to which mutual status institutions are faced today. The stress between economic performance and responsibility is pointed out. What remains, then, of the original mutualist philosophy? Does CSR really represent a competitive advantage for banks with carrying out supportive actions?In a second part, the authors examine the accountability practices of French banks. Can the corporate logic outweigh the dominant economic logic? Do they have an imitative behaviour or are they trying to differentiate themselves in the area of CSR?In the last part, the future of cooperative banks is considered, in light of the challenges raised by CSR. Will all the banks adopt the supportive actions or will these be only the concerns of the ‘traditional' stakeholders? Can solidarity be made a differentiation factor ?
  • Les acquisitions de sociétés éthiques en Europe : analyse de cas et approches managériales - Marie Le Borgne-Larivière, Olivier Meier, Guillaume Schier p. 123-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    A partir d'une lecture stratégique de cinq cas récents (L'Oréal et Body Shop, Danone et Stonyfield Farm, Yves Rocher et Terre d'Oc, Monoprix et Naturalia, Nestlé et Novartis Nutrition Center), le présent article propose une mise en perspective des stratégies de croissance externe éthique afin d'identifier l'existence éventuelle d'un concept de « synergie éthique », propre à la croissance externe.
    Through the strategic analysis of five recent business cases (L'Oreal and The Body Shop, Danone and Stonyfield Farm, Yves Rocher and Terre d'Oc, Monoprix and Naturalia, Nestlé and Novartis Nutrition Center), the present article aims at highlighting the ethical external growth strategies. The bottom line is the identification of the concept of « ethical synergy », that is specific to external growth.
  • Responsabilité sociale des entreprises : analyse du modèle de Carroll (1991) et application au cas tunisien - Adel Golli, Dorra Yahiaoui p. 139-152 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Avec le contexte de globalisation et de développement des coopérations internationales, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) occupe de plus en plus de place dans les stratégies déployées par les entreprises. Parmi les modélisations les plus utilisées de la RSE est celle proposée en deux temps par Carroll (1979, 1991). Cependant, le modèle de Carroll a été élaboré, et largement testé, dans le contexte anglo-saxon et peu de recherches l'ont testé dans d'autres contextes. En prenant en compte les différences contextuelles entre les pays, nous nous interrogeons donc sur la perception de la responsabilité sociale, telle que définie dans le modèle de Carroll, par des acteurs opérant dans un pays en voie de développement. A travers cet article, nous montrons la présence de deux conceptions différentes de la RSE pour les managers tunisiens qui découlent de ce modèle. Notre étude qualitative a également mis en exergue le fait que les spécificités locales semblent orienter les acteurs vers l'un ou l'autre des deux modèles de responsabilité sociale.
    In the context of globalization and the development of the international alliances, Corporate Social responsibility (CSR) acquired a growing importance in the corporate positioning and strategies. One of the most used CSR models is Carroll's four part model of corporate responsibility (1979, 1991). However, this model was set in the particular context of Anglo-Saxon organisations and little research tested it in other cultural and social contexts. By taking into account the contextual differences, we wonder about the perception of the social responsibility, such as defined according to Carroll's model, by actors operating in a less developed country. Through this article, we show the presence of two different conceptions of CSR among the Tunisian managers. Our qualitative study also highlights the fact that local specificities seem to shape the CSR vision of the actors.
  • Comment expliquer la performance de l'investissement socialement responsable ? - Erwan Le Saout, Corinne Buscot p. 153-169 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    De nombreuses études ont permis de conclure à une performance semblable de l'investissement socialement responsable à celle des fonds traditionnels ce qui a favorisé la croissance de ses encours. Un tel résultat va à l'encontre de la théorie moderne de portefeuille. L'objet de cet article consiste à apporter des éléments d'explication à la performance observée. Selon nous, la contrainte de liquidité auxquels sont soumis les fonds d'investissement contribue à une sélection moins rigoureuse et à une meilleure performance.
    Many studies conclude that there's no financial penalty to invest in Socially Responsible Investment Funds which can explain its important expansion. These results are contrary with the modern portfolio Theory. Aim of this paper is to explain these performances. According to us, liquidity constraint contributes to a less rigorous selection of values and a better performance.
  • L'appropriation de la RSE par les dirigeants de PME. Le réseau comme vecteur de l'apprentissage managérial - Elise Bonneveux, Jean-Yves Saulquin p. 170-186 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article vise à s'interroger sur la manière dont les dirigeants de PME peuvent s'approprier le concept de RSE et décident de l'opérationnaliser grâce au réseau d'entreprises. Dans une première partie, les auteurs reviennent sur la théorie des parties prenantes, vue comme un moyen d'expliquer la posture du dirigeant face aux enjeux de la responsabilité sociale de l'entreprise. Si cette théorie permet de décrire les parties prenantes et leurs attentes, elle ne permet pas vraiment d'expliquer pourquoi et comment le dirigeant s'implique. Parmi les nombreux déterminants possibles de l'action responsable, les auteurs décrivent dans une deuxième partie le rôle que peut jouer le réseau dans l'apprentissage managérial. La troisième partie permet d'illustrer cette réflexion en restituant l'exemple d'un groupement de PME d'Indre et Loire qui exerce une influence prépondérante dans la mise en place de pratiques socialement responsables chez ses adhérents. L'apprentissage réticulaire est présenté dans cet article comme le vecteur principal de l'action managériale dans le domaine de la RSE.
    This article examines the way in which SME managers may adopt the CSR concept and decide to put it to practice using the support of the corporate network. In the first part, the authors review the stakeholder theory, seen as a means of explaining the positioning of the manager faced with the challenges of corporate social responsibility. Where this theory helps to describe the stakeholders and how management envisages responding to the pressures they exert, it does not help to explain why and how management becomes involved. Of the numerous possible factors determining the action of responsibility, in the second part of the article, the authors describe the role that the network can play in the management learning process. The third part helps to illustrate this discussion by showing the example of a grouping of SME's in the Indre et Loire region of France who exert considerable influence on their members to implement practices of social responsibility. The network of learning is presented in this article as the principal vehicle for enabling management to take action in the field of CSR.
  • Une lecture néo-institutionnaliste des pratiques de RSE : le cas des chartes éthiques - Marie Le Borgne-Larivière, Fabrice Mauléon, Guillaume Schier p. 187-198 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article se propose de produire une lecture des chartes éthiques en tant que pratique de RSE à travers le prisme de la théorie néo-institutionnelle. En réponse aux difficultés de définition du concept de RSE qui se heurte notamment à une pluralité de réalités pratiques, certains chercheurs ont ainsi tenté l'élaboration de modèles pluri-dimensionnels permettant de mieux en appréhender le caractère protéiforme (e.g.: Garriga et Melé, 2004). Notre démarche s'inscrit davantage dans la lignée de Pailot (2006) en cherchant à replacer le concept de RSE dans le cadre théorique plus large du néo-institutionnalisme. Dans cette perspective, de nombreux auteurs se sont intéressés à la dimension normative des pratiques de RSE, et en particulier à ses conséquences en termes d'auto-régulation. Notre article vise à explorer une dimension complémentaire mais indissociable : celle de la légitimité de cette pratique, en particulier dans le contexte de la création et de l'utilisation des chartes éthiques.
    This article offers a reading of ethical charts as CSR practices through the new institutionalism lenses. Some authors, in an attempt to better define CSR, have built multi-dimensional models accounting for the diversity of its operational reality (e.g.: Garriga and Melé, 2004). The present article finds its roots in Pailot (2006) and tries to embed the CSR concept in a larger theoretical frame, that of new institutionalism. In this perspective, numerous authors have focused on the normative aspects of CSR practices, and more particularly on its consequences in terms of self regulation. The present paper aims at exploring a complementary, yet not dissociable dimension of this theory: that of the legitimacy of the practices, more specifically in the context of the creation and the use of ethical charts.
  • Les dimensions ontologiques, stratégiques et organisationnelles de l'appropriation du concept de développement durable en entreprise - Annelise Mathieu, Richard Soparnot p. 199-218 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Simple effet de mode ? Pure rhétorique ? Jusqu'au milieu des années 90, les débats autour du développement durable (désormais DD) et de ses effets sur notre mode de fonctionnement ne semblaient que peu concerner le monde de l'entreprise. A quelques exceptions près, sa politique et ses choix stratégiques semblaient se focaliser davantage sur le respect des principes du modèle actionnarial que sur les conséquences sociales et environnementales de ses activités. Pour beaucoup, ces objectifs orientés prioritairement actionnaires semblaient antithétiques, et pour le moins antagonistes, avec des principes de développement durable. Quelques années plus tard, si l'on s'en réfère à la multiplicité des déclarations actuelles en faveur de ce dernier, la firme semble en totale métamorphose. Chartes éthiques, publications de rapports annuels sur l'environnement, marketing vert, produits éco conçus, les entreprises européennes, à l'image de leurs homologues anglo-saxonnes, semblent aujourd'hui plus que jamais avoir touché du doigt la nécessité d'un développement durable. Témoignant largement de cette prise de conscience, l'évolution comportementale en faveur de la prise en compte du concept, et de son extension managériale la RSE, dans les activités de la firme n'est plus à démontrer. Mais quels impacts peut avoir l'appropriation du concept sur cette dernière ? Au travers d'un cheminement théorique articulant les dimensions ontologiques, stratégiques et organisationnelles de cette démarche d'appropriation, cet article propose un modèle théorique qui, basé sur une lecture multi-niveaux de l'appropriation du DD (éthique, stratégique et organisationnelle), identifie deux configurations ou archétypes d'appropriation du DD.
    A simple fashion effect ? Pure rhetoric ? Until the middle of the nineties, the debates about the sustainable development (from now on SD) and his effects over our functioning mode not seemed to concern a lot the world of the company. Except for some cases, the politic and the strategic choices seemed to focalize more on the respect of the shareholders model's principles than on the social and environmental consequences of the activities. For many companies, these shareholder oriented goals seemed antithetic and, for the less antagonists, with durable development principles. A few years later, if we refer to the multiplicity of the statements in favor of the durable development, the company appears to be in total metamorphosis. Ethical charters, annual publication of environment reports, green marketing, eco-design products, the Europeans companies, like their Anglo-Saxon homologous, seem nowadays to have discovered the necessity of a durable development. Given the evidence of this realization, the behavioral evolution in favor of the recognition of the concept, and his managerial extension the CSR, in the company's activities don't need to be proved. But what impacts the appropriation of the durable development's concept can have in the latter? Through a theoretical course that articulates the ontological, strategic and organizational dimensions of this appropriation measure, this article suggests a theoretical model that based on a multi-level interpretation of the DD (ethical, strategic and organizational), identify two configurations or archetypes of the DD appropriation..