Contenu du sommaire : Mémoire de la Première Guerre mondiale en Europe médiane

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 228, 2007/4
Titre du numéro Mémoire de la Première Guerre mondiale en Europe médiane
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - Antoine Marès p. 3-6 accès libre
  • Mémoire de la première guerre mondiale au sein des jeunes droites roumaines de l'entre-deux-guerres - Traian Sandu p. 7-21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Mémoire de la première guerre mondiale au sein des jeunes droites roumaines de l'entre-deux-guerresÀ première vue, la Première Guerre mondiale constitue l'alpha et l'oméga des jeunes droites, notamment de la Garde de fer fasciste, en termes d'idéologie et d'organisation. À y regarder de plus près, toutefois, on y relève deux failles. La plus patente consiste dans la rupture générationnelle entre ces droites et les classes d'âge concernées par la guerre : le fascisme roumain tend à minimiser les réalisations de la génération précédente pour valoriser sa propre mission. La glorification et le mimétisme de la chose militaire ne renvoient pas chez les gardistes à la glorification des « grands hommes » mais à celle de l'anonyme, du soldat inconnu. Enfin, trois exemples de commémoration légionnaire de la Grande Guerre permettent de vérifier cette captation de la mémoire au service d'un dynamisme projectif.
    Mémoire de la première guerre mondiale au sein des jeunes droites roumaines de l'entre-deux-guerresAt first glance, the First World War represents, in terms of ideology and organization, the alpha and the omega of the right-wing youth movements, notably the fascist Iron Guard. A sharper look, however, reveals two deep faults. The most obvious one is the generation gap between these rightists and the older classes concerned by the war : Romanian fascism strives to minimize the achievements of the preceding generation in order to boost its own messianic mission. For the members of the Iron Guard, glorification and imitation of the military are not addressed to the « great men », but to the anonymous unknown soldier, the hero sprung from the masses. Three examples will serve to verify this captatio memoria of the Great War, to the benefit of a dynamic projection, that of fascism.
  • La mémoire roumaine de la mission Berthelot (1918-2007) - Jean-Noël Grandhomme p. 23-35 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La mémoire roumaine de la mission Berthelot (1918-2007) La mémoire de la mission Berthelot est une sorte de miroir des relations franco-roumaines et même des fluctuations de la politique intérieure roumaine. Entre 1918, date de la dissolution de la mission Berthelot, et 2007, qui marque l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne, plusieurs phases sont à distinguer : du vivant de Berthelot, d'abord, et au-delà, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, domine la reconnaissance : une vulgate officielle se développe ; puis le régime stalinien éradique cette vision, tandis que les éléments d'une légende dorée ne varietur survivent dans l'émigration ; la période Ceauşescu est marquée par une inflexion du déni et même parfois une réhabilitation de la mission sur fond de russophobie feinte ou réelle ; enfin, la période postcommuniste voit l'épanouissement de plusieurs courants, entre rigueur historique et nationalisme, mais surtout l'effacement du souvenir.
    La mémoire roumaine de la mission Berthelot (1918-2007) The remembrance of the Berthelot military mission is a sort of mirror of Franco-Romanian relations and even of the fluctuations in Romania's domestic policy. Between 1918, when the mission ended, and 2007, when the mission entered the EU, several different stages need to be identified. First, in Berthelot's lifetime, and afterwards, up to the Second World War, gratitude is the dominant feeling ; after 1947 the Stalinist regime destroys the legend, which survives only in emigration literature ; the Ceauêescu period is characterized by a sort of rehabilitation of the mission grounded in Russophobia, feigned or authentic ; finally, in the post-communist period, various currents blossom, between historical authenticity and nationalism, but above everything, recollection is fading.
  • Une guerre invisible ? : La mémoire de la première guerre mondiale en Bulgarie - Bernard Lory p. 37-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Une guerre invisible ? La Première Guerre mondiale, sans être niée ni occultée, est paradoxalement « invisible » dans le récit historique bulgare. C'est qu'elle se fond dans la succession des guerres menées par la Bulgarie à cette époque : Première Guerre balkanique de 1912-1913, Deuxième Guerre balkanique de 1913, Première Guerre mondiale de 1915-1918. Tous ces conflits participent de la même logique de compétition ethno-territoriale avec les pays balkaniques voisins et leur résultat final est désastreux pour la Bulgarie. La question mémorielle de cet événement a varié : dénonciation de la responsabilité des politiciens et glorification de la bravoure des combattants durant les années 1920 et 1930 ; mise en exergue de la mutinerie de septembre 1918, évoquant un parallèle avec la révolution bolchevique durant les années communistes ; dans la Bulgarie postcommuniste, nouveau membre de l'Union européenne, le souvenir de la Première Guerre mondiale n'est pas très opportun à cultiver.
    Une guerre invisible ? The First World War, if not negated or omitted, is somehow curiously invisible in the Bulgarian historical narrative. It disappears in the successive wars fought by Bulgaria at that time : the First Balkan War of 1912-1913, the Second Balkan War of 1913, and the First World War of 1915-1918. All these conflicts follow the same logic of ethno-territorial rivalry with the neighbouring Balkan countries and their disastrous result for Bulgaria. The memory of these events was kept in different ways. In the twenties and thirties the responsibility of defeat was thrown on to the politicians and the gallantry of the Bulgarian soldiers was glorified ; under the communist regime, the mutiny of September 1918 was stressed as an event parallel to the Bolshevik revolution ; in post-communist Bulgaria, as a new member of the European Union, the commemoration of the First World War is hard to cultivate.
  • La mémoire et l'identité nationale : la mémoire de la grande guerre en Serbie - Vojislav Pavloviç p. 51-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La mémoire et l'identité nationale : la mémoire de la grande guerre en SerbieLa Grande Guerre, dans la mémoire collective serbe, se trouve encadrée par deux événements d'une importance politique cruciale : les guerres balkaniques et la création du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Ainsi naît le dilemme : la mémoire de la Grande Guerre devait-elle s'inscrire dans la continuité de la mémoire serbe ou s'agit-il d'un événement unique, fondateur d'une identité nouvelle, yougoslave ? Force est de constater que les deux ont vécu côte à côte, et qu'elles ont connu des vies parallèles. La mémoire serbe était entretenue par les poilus et par les associations d'anciens combattants. La mémoire yougoslave, créée par le roi Alexandre, s'était transformée dans les années 1970 en idée de Serbie comme Piémont de la Yougoslavie.
    La mémoire et l'identité nationale : la mémoire de la grande guerre en Serbie
    In Serbia commemoration of the First World War is flanked by the commemoration of two important political events : the Balkan wars and the creation of the Kingdom of the Serbs, Croats and Slovenes. Hence a dilemma whether commemoration of the First World War should be a part of the continuing Serbian experience or whether the war was a unique event that created a new Yugoslav identity. It must be stated that the two kinds of approach have existed side by side and lived parallel lives. The veterans' associations have preserved the Serbian memory. The Yugoslav memory, created by King Alexander, was transformed in the seventies into the concept of Serbia as the Yugoslav Piedmont.
  • La mémoire polonaise de la première guerre mondiale - Tomasz Schramm p. 61-70 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La mémoire polonaise de la première guerre mondialeLa guerre de 1914-1918 est, pour les Polonais, « la leur » dans la mesure où elle a mené à la reconstruction de leur État. Cette manière de voir éclipse presque totalement deux autres aspects de la guerre : l'extrême misère et l'horreur de la vie des soldats dans les tranchées, et la vie quotidienne de la population civile. Dans les synthèses d'histoire de la Pologne, ce chapitre est intitulé souvent « La lutte pour la cause polonaise » ; un ouvrage historico-statistique, publié en 2000, répertorie les Polonais ayant servi dans les différentes unités polonaises, mais non ceux qui ont servi dans les armées austro-hongroise, russe et allemande. Les Légions dominaient et dominent dans la mémoire collective, ce qui est dû en grande mesure à la position de Józef Pilsudski, mais aussi parce que leur parcours militaire fut bien plus riche que celui des autres formations. À l'option pro-austro-allemande (parce qu'antirusse) de Pilsudski fut opposée celle de Roman Dmowski, favorable à l'Entente. La controverse symbolisée par ces noms se manifestait dans la vie politique et dans l'historiographie de l'entre-deux-guerres, puis sous la Pologne populaire (dans le discours non officiel) et même après l'échec du communisme. La dernière partie de l'exposé présente plus en détail une manifestation épisodique mais caractéristique de la mémoire de la Guerre – un petit guide des cimetières de guerre en Galicie, préparé et publié par un historien amateur local.
    La mémoire polonaise de la première guerre mondiale
    The War of 1914-1918 is considered by Poles as « their » war only because it led to the recreation of the Polish state. This point of view ignores almost entirely two other aspects of the war : the horror and extreme misery of the soldier's life in the trenches, as well as the everyday life of the civilian population. Chapters dedicated to this period in various monographic studies on Polish history are sometimes entitled : « The struggle for the Polish cause. » A book on historical and statistical data, published in 2000, lists the Poles who served in various Polish military units, but not those who served in the Austro-Hungarian, Russian and German armies. The Polish Legions were and remain preponderant in the memory, mainly because of the position held by Józef Pilsudski, and the fact that their military engagement far surpassed that of other military units. The pro-German and pro-Austrian position of Pilsudski, based on his opposition to Russia, stood in contrast to that of Roman Dmowski, who supported the Entente. Controversy, symbolized by these two names, remained vivid in political life and in historical works of the interwar period and in unofficial discourse in the People's Republic of Poland, even after the collapse of communism. The final part of the article deals with a small but significant aspect of remembrance of the First World War : a small guidebook to the war cemeteries in Galicia (Austrian Poland), elaborated and published by an amateur local historian.
  • Des luttes fratricides à la gloire de l'injustice subie : grande guerre et petites guerres dans la mémoire Hongroise du premier conflit mondial - Paul Gradvohl p. 71-80 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Des luttes fratricides à la gloire de l'injustice subie : grande guerre et petites guerres dans la mémoire Hongroise du premier conflit mondialLa mémoire de la Première Guerre mondiale en Hongrie est en décalage par rapport à celles des pays vainqueurs mais aussi vaincus de l'Europe. Les conflits sur le territoire de 1913 et a fortiori celui défini en 1920 par le traité de Trianon se sont déroulés, sauf exception, seulement entre novembre 1918 et 1921. Les champs de bataille sont donc hors de portée après 1919. La chronologie dominante tronque donc la réalité. La mémoire a aussi été entravée par les profondes divisions de la société de l'ancien royaume. Et le culte de Trianon associé à la politique révisionniste a rendu impossible l'histoire du front italien, entre autres. Pourtant marquée par les premiers monuments aux morts nominatifs, la mémoire dominante de la Grande Guerre est restée essentiellement privée en Hongrie.
    Des luttes fratricides à la gloire de l'injustice subie : grande guerre et petites guerres dans la mémoire Hongroise du premier conflit mondialIsolated among both the victors and the vanquished, Hungary has developed a specific memory of war in Europe. Fighting on the 1913 territory, not to mention the Trianon borders, took place (with one noticeable exception) only between November 1918 and 1921. The battlefields after 1919 were out of reach. The predominant chronology, therefore, cuts into reality. Deep internal divisions within the old kingdom also interfered with collective remembrance. The Trianon cult, associated with political revisionism, made it impossible for example to cope with the history of the Italian front. Though the first memorials, including extensive lists of names, were a by-product of the Great War, the dominant recollection of it in Hungary was mostly restricted to the private sphere.
  • Une mémoire hongroise particulière : le cas d'Aladár Kuncz - Jean-Léon Muller p. 81-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Une mémoire hongroise particulière : le cas d'Aladár KunczEn Hongrie, comme dans tous les pays d'Europe impliqués dans la Première Guerre mondiale, les œuvres littéraires ont pris part à la construction de la mémoire collective du conflit. Dans la production mémorielle des années 1920 et 1930, autobiographie et témoignages se taillent la part du lion. Mais certaines œuvres se distinguent par l'écho qu'elles rencontrent, l'ampleur de leur diffusion et l'empreinte qu'elles laissent dans les esprits. Dans le cas hongrois, un récit illustre avec éloquence ce dialogue entre mémoires collective et individuelle. Il s'agit de Fekete Kolostor (Le Monastère noir) d'Aladár Kuncz. L'audience de ce témoignage traduit dans de nombreuses langues ne s'est jamais démentie depuis sa publication en 1931. L'œuvre est un document d'une indéniable valeur historique et constitue presque le seul récit à valeur littéraire sur l'internement des étrangers en France de 1914 à 1918. D'autres souvenirs de guerre hongrois ont franchi la barrière de la langue, mais ils n'ont pas conservé la notoriété du Monastère noir. Ce dernier irrigue toujours la mémoire hongroise des années de guerre et continue d'alimenter l'historiographie, à la faveur d'un intérêt croissant pour les zones d'ombre du conflit mondial où s'exprime la résistance des individus face à la logique politique et militaire dominante.
    Une mémoire hongroise particulière : le cas d'Aladár Kuncz
    In Hungary, as in all the European countries involved in the First World War, literary works have contributed to building the collective recollection of the conflict. In commemorating the 1920s and the 1930s, autobiographies and testimonies take the lion's share. Certain works stand out for the echo they raise, for the scale of their diffusion and for the imprint they leave in the mind. In the case of Hungary, a narrative eloquently illustrates this dialogue between collective and individual memory. Such is Fekete Kolostor (Black Monastery) by Aladár Kuncz. The success of this testimony, translated into several languages, has never flagged since its publication in 1931. This work is a document of undeniable historical worth, and is almost the only narrative with literary value about the internment of foreigners in France from 1914 to 1918. Other Hungarian memoirs of the war have skipped the barrier of language but none has maintained the reputation of Black Monastery. This latter still nourishes the Hungarian recollection of the war years and continues to feed historiography, thanks to a growing interest in the shadowy zones of the Great War wherever individual resistance to the prevailing political and military logic was expressed.
  • La legiobanka, un outil contre la brutalisation de la mémoire de guerre Tchécoslovaque - Alain Soubigou p. 91-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La legiobanka, un outil contre la brutalisation de la mémoire de guerre TchécoslovaqueRéSUMé. — Le modèle d'analyse de George Mosse postulant la brutalisation des combattants et des sociétés européennes pendant la Première Guerre mondiale est très stimulant et sans doute très pertinent pour de nombreux pays d'Europe. Même s'il est redevable d'une critique comme tout modèle d'analyse, il s'applique généralement bien, y compris en Europe centrale, à l'histoire si particulière, à la mémoire si précaire. Une exception toutefois : la Tchécoslovaquie de l'entre-deux-guerres. La construction de la Legiobanka comme lieu de mémoire des légionnaires s'inscrit dans une perspective de refus de la brutalisation et dans l'exaltation de valeurs alternatives : pacifisme, solidarité, esprit constructif, soutien de l'activité économique, réinsertion des anciens combattants dans une société démocratique, promotion de l'art moderne.
    La legiobanka, un outil contre la brutalisation de la mémoire de guerre Tchécoslovaque
    SUMMARY. — The analytical approach of George Mosse, which examines the brutalization of the combatants and of European societies during the First World War, is highly stimulating and relevant to the analysis of many European countries. Even if it is open to criticism like any other analytical method, it is generally applicable to most of the Central European countries, in spite of their peculiar history and their precarious recollection of it. One exception stands out : Czechoslovakia between the two World Wars. Building the Legiobanka as a Legionnaires' memorial site served to present alternative values : pacifism, solidarity, the constructive mind, support of economic enterprise, the social rehabilitation of veterans into democratic society, and the promotion of modern art.
  • Les Tchécoslovaques de France et la mémoire de la première guerre mondiale - Jean-Philippe Namont p. 107-118 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les Tchécoslovaques de France et la mémoire de la première guerre mondialeLa Première Guerre mondiale, à laquelle certains d'entre eux ont participé en tant que volontaires dans la Légion étrangère française, fournit aux Tchécoslovaques immigrés en France un corpus de lieux de mémoire dont dépend leur lecture du conflit. Ceux-ci leur permettent tout à la fois de maintenir un lien avec leur pays d'origine, la Tchécoslovaquie née de la victoire de 1918, et de réunir autour du souvenir de l'action passée, par l'érection de monuments et lors de cérémonies commémoratives, une communauté qui se sent ainsi valorisée et qui, en s'appropriant symboliquement l'espace français, s'assimile d'autant plus vite.
    Les Tchécoslovaques de France et la mémoire de la première guerre mondiale
    The First World War, in which Czech immigrants in France served as volunteers in the French Foreign Legion, provided these immigrants with a memorial site on which to build their recollections of the conflict. Through this they were able both to maintain a link with their native land, the Czechoslovakia born from the victory of 1918, and to build a community in France, thanks to the monuments they constructed and the ceremonies they observed. Their aim was also a symbolic appropriation of French territory, and the result was a faster assimilation.
  • L'« europe des 52 »... : L'Union Européenne de Football Association (UEFA) - Laurent Barcelo p. 119-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'« europe des 52 »... Il existe une union européenne médiatisée et populaire, qui regroupe 52 pays membres : l'Union européenne de football association (UEFA). Fondée en 1954, l'UEFA s'est développée parallèlement à la construction européenne politique, mais des deux côtés du « rideau de fer ». Dès lors, il est légitime de distinguer les grandes étapes de la construction de cette Europe, d'en étudier les rouages et les valeurs fondamentales. Il convient également de rechercher l'existence éventuelle de liens entre la construction européenne et le développement de l'UEFA : les compétitions européennes de football, sport le plus populaire et le plus médiatisé du monde, peuvent-elles être vues comme un vecteur de familiarisation des peuples à l'idée européenne ou comme la braise qui entretient dans la mémoire collective le feu des conflits d'autrefois ?
    L'« europe des 52 »... A mediatized and popular European union, grouping its fifty-two member states, exists in the form of the European Union of Football Association (UEFA). Founded in 1954, the UEFA grew up in the same period as Europe's political construction, on both sides of the Iron Curtain. Consequently, it is legitimate to analyse the major stages in the construction of this Europe, and to study its mechanism and basic values. It is also useful to examine the possible existence of links between the construction of this Europe and the development of the UEFA : should European competitions, in the most popular sport in the world, be seen as a means of familiarizing people to the European idea or as a way of rekindling in the popular mind the conflicts of the past ?
  • Le retrait des forces soviétiques d'Europe de l'est - Maurice Faivre p. 135-138 accès libre
  • Comptes rendus - p. 139-146 accès libre