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Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 55, no 2, 1990
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - p. 237 accès libre
  • Les auteurs - p. 239-241 accès libre
  • Résumés. Abstracts - p. 243-251 accès libre
  • Moyen-Orient : le conflit bloqué

    • Est / Ouest / (Proche) Orient - Ghassan Salamé p. 253-273 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le conflit israélo-palestinien n'évolue pas dans le vide. Il est, au contraire, fortement conditionné tant par le système international, et notamment par la fin de la guerre froide, que par l'environnement régional, marqué par la fin de la guerre du Golfe et la tendance générale au centrisme politique. Si l'arrivée massive des Juifs soviétiques suscite des craintes aiguës et que le peace process américain semble battre de l'aile, les événements de l'Est ne semblent pas encore produire, au Moyen-Orient, tous les effets attendus. C'est que la contiguïté de cette région avec l'URSS interdit à celle-ci d'y faire des concessions trop coûteuses, alors que le malentendu entre l'URSS et ses anciens clients va en s'aggravant. Le retrait relatif des deux Grands et l'échec éventuel du soulèvement palestinien auront pour effet conjugué de re-régionaliser le conflit israélo-arabe, un conflit né avant la guerre froide et qui semble devoir lui survivre.
      The Changing Pattern of East/West Influence in the Middle East, by Ghassan Salamé The Israeli-Palestinian conflict does not take place in a vacuum. It is strongly affected by international developments, particularly now that the Cold War is ending ; by régional events such as the cessation of the Gulf War ; and by the general trend towards political centrism. The large influx of Soviet Jews causes deep anxiety, the American peace process seems to have stalled, and events in Eastern Europe have not yet had the favourable effect that was expected on the Middle East. Given the contiguity of its borders with the Middle Eastern région, the Soviet Union hesitates to make costly concessions, and this is a time of deteriorating relations with its erstwhile clients. A relative retreat on the part of the two Superpowers and failure of the Palestinian uprising would once more regionalise this Arab-Israeli conflict, which began before the Cold War started and will continue now it is over.
    • Israël : la crise politique et morale - Dan Segre p. 275-282 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La politique d'immobilisme n'est pas la plus raisonnable pour l'Etat d'Israël, même si des risques sérieux accompagnent les changements. Mais la situation va accélérer la désintégration du système politique de l'Etat et imposer de profonds changements, qui pourraient notamment résulter de l'agonie politique d'un certain nombre de leaders historiques du bloc de droite comme de celui de gauche. La crise actuelle en Israël est une crise de l'Etat lui-même, c'est-à-dire de la capacité des Juifs de s'organiser collectivement en un Etat souverain se justifiant par soi-même, indépendamment de sa capacité maintenant prouvée de survivre militairement et de réagir agressivement à l'antisémitisme. C'est une crise des élites et des institutions mais également une crise dictée par l'histoire, tout particulièrement une transition forcée d'une communauté médiévale, corporative, sacrée, à une organisation politique moderne du XXIe siècle. Dans le jeu des tribus luttant pour devenir des entités politiques modernes, Israël peut découvrir qu'il est moins unique que cela paraît à première vue.
      Israel : The Political and Moral Crisis, by Dan Segre The policy of immobilism is not the most reasonable one for the Israeli State, even if very serious risks accompany change. But the situation will accelerate the disintegration of the State's political system and impose profound changes that might be produced especially by the visible political agony of some of the historic leaders of both Right and Left blocs. The present crisis in Israel is a crisis of statehood, namely of the ability of the Jews to organize themselves collectively in a sovereign state of their own, independently of their by now proven ability to survive militarily and react aggressively to antisemitism. It is a crisis of elites and institutions, but it is also a crisis dictated by history, mainly a forced transition from the mediaeval, corporative, sacred communities, to the modem organization of the 21 st century. In this game of tribes struggling to become modem policies, Israel may find that she is less unique than would appear at first glance.
    • Les Palestiniens face à Israël : de la guerre à la guerre civile - Bassma Kodmani-Darwish p. 283-293 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les Palestiniens ont enregistré, grâce à l'Intifadah, d'importants succès au plan diplomatique au cours de la première année de ce soulèvement. Mais les concessions unilatérales faites à la fin de 1988 par l'OLP n'ont pas encore entraîné de progrès tangibles sur la voie de la paix. La base de l'Organisation et les habitants des territoires occupés sont impatients et surtout inquiets des développements internationaux, notamment des change- ments à l'Est qui les privent alliés précieux ― et surtout de l'allié stratégique qu'a été l'Union soviétique ― et qui ont pour conséquence directe l'arrivée massive de Juifs soviétiques. En trente mois d'Intifadah, l'opinion dans les territoires s'est durcie et se cherche une nouvelle stratégie tandis que l'OLP cultive à nouveau ses relations avec le monde arabe pour retrouver une profondeur stratégique et politique susceptible inciter Israël à négocier.
      The Palestinian-Israeli Confrontation — War and Civil War, by Bassina Kodmani-Darwish During the first year of the intifada, the Palestinians have scored important diplomatie advantages. But the unilateral concessions made by the PLO at the end of 1988 have not brought any tangible progress towards peace. PLO headquarters and inhabitants of the occupied territories are impatient and anxious about international developments. The changes in the East have deprived them of precious allies, especially their most important strategie ally, the Soviet Union, and have led directly to the massive immigration of Soviet Jews. Over the 30 months of intifada, opinions have hardened in the occupied territories and new strategies are sought. The PLO, in the meantime, is once more seeking the help of Arab countries in finding ways to exert pressure on Israel to negotiate.
    • L'Amérique et le conflit israélo-arabe - William B. Quandt p. 295-304 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la conduite de sa politique vis-à-vis du conflit israélo-arabe, l'Administration Bush a obéi à deux mots-clefs : prudence et réalisme. La fin de la guerre froide a supprimé certains fondements traditionnels déterminant la politique offensive (ou volontariste) des Etats-Unis dans la région et a affaibli la capacité israélienne à exiger un soutien américain sans failles. Le Président et son secrétaire d'Etat, James Baker, n'ont pas hésité à critiquer en certaines occasions la politique israélienne, ils ne sont toutefois guère disposés à s'impliquer totalement dans la réactivation du processus de paix. Un règlement définitif et global du conflit israélo-arabe servirait bien les intérêts américains, mais l'optimisme à Washington n'est pas de rigueur quant à la réalisation de significatives et rapides percées dans ce sens et l'on semble s'être résigné à composer avec la situation d'impasse actuelle. Si cette attitude prudente s'explique au niveau politique, elle ne semble pas être de nature à protéger les intérêts américains à long terme.
      The United States and the Arab-Israeli Conflict, by William B. Quandt In dealing with the Arab-Israeli conflict, the Bush Administration has been guided by two watchwords : caution and realism. The end of the Cold War has removed some of the old rationale for an assertive American policy in the region, and has weakened Israel's daim on American support. The President and his Secretary of State, James Baker, have not hesitated to criticize Israeli policy on occasions, but they are not prepared to make fullscale commitment to reviving the peace process. American interest would still be well served by a comprehensive Arab-Israeli peace, but few in Washington are optimistic about an early breakthrough and seem resigned to living with the ongoing stalemate. This cautious posture is politically understandable, but is unlikely to protect American interests over the longer therm .
    • La politique soviétique à l'égard du règlement du conflit du Proche-Orient - Vitali Naumkine, Irina Zviagelskaya p. 305-313 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les changements importants survenus ces dernières années dans la politique étrangère de l'URSS sont visibles sur le plan global comme sur le plan régional, y compris au Proche-Orient où la rivalité soviéto-américaine a longtemps contribué à aggraver la situation et à faire obstacle au règlement d'un conflit dont les causes premières étaient pourtant sans rapport avec la confrontation Moscou-Washington. Loin de rester figée, la politique soviétique au Proche-Orient s'est enrichie de plusieurs éléments nouveaux qui reflètent la tendance générale de l'URSS de considérer les problèmes internationaux avec un réalisme croissant. Des éléments de politique intérieure ont également, dans les conditions de la démocratisation de la société soviétique, exercé une influence croissante sur le processus de prise de décision en URSS. Attachée à l'idée que la tenue d'une conférence internationale reste le moyen optimal du règlement du conflit, l'URSS reconnaît désormais qu'il existe plusieurs manières de préparer une telle conférence. Tout contact bilatéral ou multilatéral qui crée un climat plus favorable à la conclusion d'un accord et qui contribue à surmonter la méfiance mutuelle, ne peut donc être que le bienvenu. Les discussions israélo-palestiniennes du Caire pourraient apporter, sur ce point, une contribution positive.
      Soviet Policy and the Middle East Conflict, by Vitaly Naumkine et Irina Zviagelskaya The important changes occurred these last years in the foreign policy of the Soviet Union are visible on the global and regional scale. This applied to the Middle East where the Soviet Union-United States rivalries have contributed to the aggravation of the situation and have represented an obstacle to the solution of a conflict whose heart does not lye in the Moscow-Washington confrontation. Soviet foreign policy vis-à-vis the Middle East has greatly evolved translating the general tendencies of the Soviet Union to consider international problems with a new realism. Domestic policy with the democratization of the Soviet society has equally taken a growing influence on the decision making process of the Soviet Union. The Soviet Union still believes that an international conference remains the best way to solve the conflict, but Moscow now recognizes that such a conference may be prepared in various ways. Any bilateral or multilateral contact allowing a climate more favorable to the conclusion of an agreement and contributing to transcend mutual distrust can only be welcome. Front this point of view the Israeli-Palestinian discussions in Cairo can constitute a positive contribution.
  • Débat

    • L'émigration des Juifs d'URSS et son incidence sur la politique israélienne - Laurent Munnich p. 315-325 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'émigration des Juifs d'URSS et son incidence sur la politique israélienne, par Laurent Munnich L'émigration massive des Juifs d'URSS est en passe de modifier profondément la situation intérieure et extérieure de l'Etat hébreu. Le phénomène démographique est d'une rare ampleur. En dépit du discours officiel, l'économie israélienne sera confrontée à une tâche d'intégration très difficile. Les nouveaux immigrants devraient avoir du mal à se retrouver dans le clivage politique droite/gauche existant actuellement ainsi que dans les partis religieux. L'impact culturel de cette immigration risque d'être très fort. Du point de vue international, la normalisation des relations induites par Moscou va susciter un véritable désenclavement diplomatique. L'ensemble du processus laisse l'OLP dans l'embarras.
      The Emigration of Soviet Jews and its Impact on Israeli Policy, by Laurent Munnich. The massive emigration of Jews from the USSR is bringing profound changes to the Hebrew State both internally and externally. The demographie change will be of a rare magnitude. Contrary to official pronouncements, integration will be a hard task for Israel economically and the new immigrants will find it difficult to orient themselves in the political cleavage between left and right and the maze of religious parties. Culturally this immigration is likely to have a strong impact. Moscow's action is also going to change the course of international diplomacy. The process is observed with growing unease by the Palestinians.
    • L'émigration des juifs soviétiques et le processus de paix israélo-palestinien - Camille Mansour p. 327-333 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'émigration des juifs soviétiques en Israël qui se fait au nom des droits de l'homme ne doit pas faire oublier d'autres principes qui découlent de ces mêmes droits : droit des juifs soviétiques à rester en URSS en paix et dans la sécurité ; à émigrer d'ailleurs qu'en Israël ; à retourner en URSS ; obligation d'Israël et des puissances à ne pas laisser le droit à l'émigration des juifs soviétiques s'exercer aux dépens du droit des Palestiniens à retourner dans leurs foyers et, pour ceux qui sont en Cisjordanie et à Gaza, à ne pas être menacés par l'expropriation de leurs biens et l'installation de colons. Les Palestiniens qui ont fait un grand pas en direction d'Israël par leur initiative de paix de novembre 1988 veulent être rassurés aujourd'hui que l'émigration des juifs soviétiques ne se fera pas à leurs dépens, qu'elle n'aura pas des conséquences négatives sur le débat politique interne en Israël, qu'elle n'entravera pas un processus de paix devant aboutir à la coexistence de deux Etats.
      The Emigration of Soviet Jews and the Israeli-Palestinian Peace Process, by Camille Mansour Permission to emigrate for Soviet Jews was given in the name of human rights, but there are other rights which should not be forgotten, one being the right of Jews to remain in the USSR. Israel and the great powers also have an obligation to ensure that the immigration of Soviet Jews does not interfere with the rights of Palestians to return to their homes, nor that inhabitants of the West Bank and Gaza should be threatened with expropriation and new Jewish settlements. The Palestinians made a big step towards peace with Israel with their initiative of November 1988, and now need reassurance that the integration of Soviet Jews will not take place at their expense nor hâve negative political effects for them internally. Finally this immigration should not be allowed to hamper the quest for peaceful coexistence of the two States.
    • Annexe. Bibliographie sélective - May Chartouni-Dubarry p. 335-336 accès libre
  • Peut-on refaire le Liban ? - Ghassan Tueni p. 343-356 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Après quinze années de guerre, se pose la question de l'avenir du Liban même en tant qu'Etat et nation. Les Libanais ne veulent plus du Liban d'avant 1975 mais les sondages montrent clairement qu'ils sont très majoritairement contre les milices, contre la partition et en faveur de la coexistence dans le cadre d'une démocratie majoritaire. Pour refaire le Liban, il faut un nouveau contrat social à partir d'un consensus interlibanais qui pourra à son tour susciter le consensus international et mettre un terme aux interventions de multiples acteurs régionaux dans la crise libanaise qui ont utilisé ce théâtre pour servir leurs objectifs stratégiques. Les accords de Taëf, dont le bilan est pour le moment peu encourageant, ne sont pas pour autant condamnés. Mais le Liban aurait besoin aujourd'hui d'un programme d'action international, conduit par les Nations Unies, seules susceptibles d'engager tous les acteurs directs ou indirects du conflit. Ce programme serait mené en coordination avec le gouvernement libanais et les Etats arabes pour refaire le Liban de l'avenir. Si cela a été possible pour la Namibie, le Cambodge, la guerre du Golfe ou le Nicaragua, pourquoi ne le serait-ce pas pour le Liban ?
    Is It Still Possible to Rebuild Lebanon ?, by Ghassan Tuéni After 15 years of war, Lebanon's very viability as a nation is in question. Its people do not want a return to the pre-1975 situation, but poils show they are strongly against militias, against partition and in favour of coexistence within a majoritarian democracy. A new social contract would be necessary to rebuild Lebanon, stemming from internai consensus. This in turn should be capable of creating the necessary international consensus needed to end ail interférence from the multiple regional interests which are active in the Lebanese crisis, and who for too long have used it to further their own strategie objectives. Though réception of the Taëf Agreement proposais has not for the moment been very encouraging, they have nonetheless not been rejected out of hand. But Lebanon now needs international help under the aegis of the United Nations, which alone can wield the necessary influence over all direct and indirect protagonists in this complex conflict. This would have to be a programme of reconstruction undertaken in coordination with the Lebanese government and the Arab countries. If it has proved possible in the case of Namibia, the Gulf War and Nicaragua, why should it not work for Lebanon ?
  • Les accords de Taëf : traité ou document de travail ? - Boutros Dib p. 357-367 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En vue de trouver une solution à la sanglante crise libanaise, une conférence, tenue du 30 septembre au 22 octobre 1989, dans la ville de Taëf, en Arabie Saoudite, a mis au point un accord en deux volets : réforme des institutions libanaises et évacuation du territoire libanais par toutes les troupes étrangères. L'objet du présent article se limite au premier volet. Les réformes proposées ont été diversement accueillies — pour et contre — dans les différents milieux politiques ou confessionnels, au nom de l'équilibre entre les multiples composantes de la « mosaïque libanaise ». Cependant il y a place pour une solution médiane qui, tout en tenant compte des côtés positifs de l'accord de Taëf et de l'avantage qu'il y a à profiter du large appui arabe et international qu'il a reçu, avance des propositions concrètes à la lumière des appréciations et critiques, des textes en vigueur, des us et coutumes et des données constantes de la vie politique du pays.
    Can the Taëf Accords be considered a Treaty or only a Working Paper ?, by Boutros Dib With a view to ending the bloody turmoil in Lebanon, the conference held in Taëf from 30 September-22 October, 1989, drafted a two part agreement, which consisted of proposais for the reform of Lebanese institutions, and plans to evacuate ail foreign troops from Lebanese territory. This article deals with the first proposai. The suggested reforms have met mixed reactions — for and against — from the multifold political and religious groups in Lebanon, each one of which is seeking to ensure its place in the « Lebanese mosaic ». There is scope for a compromise, which would take account of the positive elements of the Taëf Agreement and the necessity to profit from the strong Arab and international support which it received. Amendments are feasible which could accommodate the different vievspoints and respect the customs and traditions of Lebanese political life.
  • Le nouvel ordre sud-africain en gestation - Pierre Mayer p. 369-387 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La libération de Nelson Mandela, le 11 février 1990, a sonné le glas de l'ordre issu, après la dernière guerre, de la victoire des nationalistes afrikaners sur le colonisateur britannique en 1948. Désormais, il n'est même plus exclu que l'Afrique du Sud émerge, d'ici quelques années, comme l'une des démocraties pluralistes les plus intégrées du monde. Historique, l'événement était en germe dans la révolution silencieuse qui se tramait dans la société. II n'en demeure pas moins que l'évolution du pays sera aussi tortueuse que tumultueuse et exacerbée, nonobstant la disparition des ingérences soviétiques régionales qui cabraient les protagonistes. L' issue n'en est cependant pas douteuse ; un nouvel ordre sud-africain a les meilleures chances de s'imposer à la pointe du continent noir. Facteur de stabilité et de paix en Afrique australe et au Sahara, l'Afrique du Sud saura-t-elle et voudra-t-elle s'affirmer comme une pièce maîtresse sur l'échiquier planétaire à l'orée du XXIe siècle, alors que partout les forces de la géopolitique se redistribuent radicalement? Toute la question est là.
    South Africa's New Order in the Making, by Pierre Mayer The bell tolled for the old order on the day of Nelson Mandela's liberation, the llth February, 1990. This system had been installed in 1948, following the victory of Afrikaner nationalism over the old Anglophoneelite. It is not impossible that in a few years' time, we might find that South Africa has become one of the best integrated pluralist democracies in the world. A silent revolution in attitudes has sown the seeds of change. But this does not mean that a stormy and tortuous path to democracy can be avoided, even though the problems caused by Soviet interference in the région have disappeared. The outcome is hardly in doubt and chances are excellent for the establishment of majoritarian democracy in the Southern tip of Africa. Will South Africa become a major stabilising factor in Sub-Saharan Africa and develop into an important player in world politics at the outset of the Twenty First Century when geopolitical forces everywhere are undergoing radical change ? This is the vital question.
  • La dissuasion nucléaire en question ? - David S. Yost p. 389-407 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Contrairement à certaines impressions largement répandues, l'ambivalence de l'opinion publique au sujet de la dissuasion nucléaire n'est pas un phénomène nouveau dans les sociétés occidentales telles que la Grande-Bretagne, la France, la RFA et les Etats-Unis, mais existe depuis au moins le milieu des années 50. Il ne semble pas que l'acceptation par l'ensemble de la population de la politique de dissuasion nucléaire ait diminué de manière significative, sauf en Allemagne de l'Ouest. Toutefois, une tendance à une certaine délégitimation de la dissuasion nucléaire est apparue dans un certain nombre de secteurs importants de l'élite et des milieux attentifs dans des pays tels que la Grande-Bretagne, la RFA et les Etats-Unis. Cette délégitimation peut être définie (tout au moins dans certains cercles) comme une réduction de la confiance dans la fiabilité et la sécurité des systèmes de dissuasion nucléaire et une moindre certitude que le fait d'imposer des menaces nucléaires aux adversaires soit pratiquement utile, stratégiquement nécessaire et/ou moralement légitime. Le soutien futur de la dissuasion nucléaire par l'opinion publique sera probablement influencé par un large éventail de facteurs à l'extérieur et à l'intérieur de la communauté de l'Atlantique Nord, mais les choix que feront les élites dirigeantes occidentales auront une influence cruciale lorsqu'elles s'occuperont du fossé qui sépare les élites de la masse sur certaines questions (par exemple le problème de l'« emploi en premier ») ou des évolutions qui tendent à délégitimiser la dissuasion nucléaire dans certains secteurs des élites et des milieux attentifs.
    The Delegitimization of Nuclear Deterrence, by David S. Yost Contrary to some widespread impressions, public ambivalence about nuclear deterrence is not a new phenomenon in Western societies such as Britain, France, West Germany, and the United States, but has existed since at least the mid-1950s. However, mass public acceptance of nuclear deterrence policies does not seem to have eroded significantly, except in West Germany. On the other hand, a tendency toward a certain delegitimization of nuclear deterrence has emerged in some important sectors of the elite and attentive publics in countries such as Britain, West Germany, and the United States. This delegitimization might be defined as (at least in some circles) reduced confidence in the reliability and safety of nuclear deterrence arrangements and lessened certainty about the practical prudence, strategie necessity, and/or moral legitimacy of posing nuclear threats to adversaries. Future public support for nuclear deterrence will probably be influenced by a large array of factors outside and within the North Atlantic community, but the choices made by Western leadership elites will be of crucial significance in dealing with the elite-mass public gap on some issues (e.g., first-use policies) and the trends that have tended to delegitimize nuclear deterrence in some sectors of the elite and attentive publics.
  • Documents

  • Lectures

  • A travers les revues

  • Livres reçus par l'institut - p. 461-469 accès libre
  • Revues - p. 471-477 accès libre