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Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 58, no 4, 1993
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - p. 855-857 accès libre
  • les auteurs - p. 859-862 accès libre
  • résumés / abstracts - p. 863-872 accès libre
  • La réconciliation

    • Introduction - Dominique Moïsi p. 873-875 accès libre
    • La réconciliation et les Nations unies - Giandomenico Picco p. 877-884 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La réconciliation pourrait être une étape nécessaire à la gestion des affaires du monde. Est-il possible d'y arriver par le système international actuel ? A cette fin, le concept de l'ennemi devrait-il être repris ou, plutôt, le rôle de l'ennemi devrait-il être changé ? Si l'on veut aboutir à la réconciliation, l'apaisement de l'intolérance ne suffira pas. Eventuellement, la réconciliation ne pourra s'opérer que si un dénominateur commun des valeurs est partagé par les acteurs de la scène internationale. La structure des Nations Unies pourrait jouer un rôle pour autant que la fonction particulière de ses différents organes soit maintenue, et surtout que le Conseil de Sécurité et le Secrétaire général soient utilisés comme instruments différents mais complémentaires. A l'usage, la confusion les rendrait moins efficaces, et signifierait peut-être la fin du plus faible des deux, à savoir le Secrétaire général. Un rôle plus adéquat pour le Secrétaire général serait celui de dirigeant moral et intellectuel plutôt que celui de dirigeant politique, s'il s'agit du seul moyen pour maintenir la séparation de son rôle d'avec celui du Conseil de Sécurité. On ne pourra pas aboutir à la réconciliation s'il n'existe pas de dirigeants capables de « gouverner » sans ennemi.
      Reconciliation and the United Nations, by Giandomenico Picco Reconciliation could be a necessary step in world governance. Is it possible to acbieve it within the existing international System ? To this end, must the concept of the enemy be altered, or rather, should the role of the enemy be changed ? If we wish to reach reconciliation, it will not suffice to appease intolerance. Instead, reconciliation can be achieved only if a common denomi-nator of values is disseminated among international actors. The structure of the United Nations could be useful in this dissemination provided that the specifie role of its different organs be maintained, and above ail, that the Security Council and the Secretary General be used as separate but comple- mentary instruments. Over time, confusion could render these two instruments less effective, and might signal the end of the weaker of the two, that is, the Secretary General. A more adequate role for the Secretary General might be that of moral and intellectual, rather than political leader, especially given that such new role might be the only way to maintain the Secretary General's distinctiveness from the Security Council. In short, it is impossible to reach reconciliation without leaders who are capable of governing without an enemy.
    • Les rapports franco-algériens, 1962-1992. Réconciliation ou conciliation permanente ? - Jean-François Daguzan p. 885-896 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Depuis l'indépendance de l'Algérie, les rapports franco-algériens ont toujours relevé du domaine de l'exception. Le désir français de réussir à toute force la décolonisation, faute d'avoir réussi l'intégration, a marqué de manière indélébile les relations entre les deux pays. Ainsi, phases de crises et de réconciliations vont-elles se succéder sans que, jamais, la rupture soit au rendez-vous. Certes les rééquilibrages n'ont pas manqué. L'Algérie cherchera en permanence à se démarquer de la présence française, trop pesante à son goût et la France, avec Giscard d'Estaing, s'attachera à mieux équilibrer les rapports avec la Tunisie et le Maroc, trop longtemps délaissés. Le premier mandat de François Mitterrand marquera le passage à une coopération exemplaire, voulue comme une référence universelle qui ne résistera pas à l'épreuve des réalités économiques et politiques. Désormais, les relations franco-algériennes sont à un tournant. Leur devenir s'inscrit dans la capacité algérienne à régler la question islamique et dans la volonté de la France de maintenir des liens étroits. Une question se pose cependant : ces liens s'attachent-ils à l'Algérie représentée par une forme de gouvernement dans laquelle la France peut se reconnaître, ou bien à l'Algérie en tant que telle, quel que soit son avenir ?
      French-Algerian Relations 1962-1992. Reconciliation or Conciliation ?, by Jean-François Daguzan Franco-Algerian relations have always been exceptional. Unable to achieve integration, the French instead embraced a quest for decolonisation, which indelibly marked relations between the two countries. As a resuit of that quest, there was never any risk of irredeemable clash during the various cycles of crisis and reconciliation. Certainly, however, there were problems. Algeria always sought to weaken French presence which it found oppressive, and France, during Giscard d'Estaing's presidency, began to place greater emphasis on Tunisia and Morocco, both countries long ignored. During François Mitterrand's first mandate, Franco-Algerian relations became an excellent example of mutual cooperation ; although the relationship was ultimately unable to withstand the tests of economie and political realities. Today, Franco-Algerian relations are at a tuming point. Their future dépends on Algeria's ability to resolve the Islamic question and France willingness to maintain close links. However, a fundamental question remains : will France maintain close ties with Algeria only if the type of government in Algeria is compatible with French interests, or will France continue to maintain links no matter what of Algerian government is in power ?
    • Faut-il réconcilier les Allemands avec eux-mêmes ? - Robert Picht p. 897-903 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Quatre ans après la chute du Mur, l'Allemagne paraît plus divisée que jamais. Le mal allemand que nous constatons aujourd'hui dépasse largement la morosité d'une crise économique aggravée par les transferts financiers à l'Est. Les problèmes psychologiques et culturels sont graves. Les deux Allemagnes s'étaient engagées dans des voies diamétralement opposées. Les Allemands de l'Est sont doublement frustrés, obligés de renier leur passé ; leur rêve capitaliste s'avère un leurre. Mais aussi les Allemands de l'Ouest ont du mal à justifier leur politique d'intégration européenne et leur politique de coopération avec les régimes communistes. Dans cette double crise d'identité nationale qui réveille toutes les interrogations sur l'histoire commune et notamment sur le nazisme, il conviendrait mieux d'envisager la naissance de la nouvelle Allemagne comme un processus d'unification que de réunification.
      German Reconciliation ?, by Robert Picht Four years after the fall of the Wall, Germany appears more divided than ever. The current German crisis goes deeper than the problems of economie recession that was aggravated by massive financial transfers to the East. The psychological and cultural difficulties are considérable. The two former German states and their societies developed in opposite directions. On the one hand, the East-Germans must undergo a double frustration. They have to reject their past as a failure ; and they must accept that the dream of a brilliant capitalistic future is illusory. On the other hand, the West-Germans have problems justifying their policy of European integration as well as their former cooperation with the communist regimes. In this double crisis of national identity - one that raises old questions about German history and, in particular, about the nature of Nazism - it is more appropriate to consider the birth of the new Germany as unification than as reunification.
    • L'OTAN et la persistance du conflit gréco-turc - Argyrios K. Pisiotis p. 905-918 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'essentiel de la bibliographie sur les relations orageuses gréco-turques établit une comparaison avec l'« inimitié héréditaire » entre la France et l'Allemagne et pose la question de savoir pourquoi les Grecs et les Turcs n'ont pas été capables de mettre un terme à leur conflit comme les Français et les Allemands. Ce point de vue caractérise notamment l'école institutionnaliste d'interprétation des relations internationales, qui cherche à résoudre des conflits internationaux en imposant des formules de coopération abstraites ou tirées de l'expérience d'autres nations. Cependant les cas franco-allemand et gréco-turc ne sont pas vraiment comparâmes. Les facteurs mêmes qui ont facilité la réconciliation franco-allemande peuvent empêcher la résolution des différends gréco-turcs.
      NATO and the Continuing Greco-Turkish Conflict, by Argyrios K. Pisiotis Many scbolars have comparee, the tumultuous relations and « inherited enmity » between Greeks and Turks with the older Franco-German antago-nism, and ask why the former have not reconciled, as the French and Germans did, considering that ail four countries are NATO members. This comparison is particularly characteristic of the Anglo-saxon school of analysis which, focusing on institutional frameworks and regimes, fails to see that the two conflicts are not comparable. At the root of each conflict are different sets of issues, such as the balance of military-political-economic power, demographics, historical circumstances, differing conceptions of war and peace, opposing perceptions of common threats, and the consequences of West European integration. Only a diplomatie policy which works with instead of around the particular realities of the Greco-Turkish conflict can produce positive results.
    • L'au-delà de la guerre dans l'ex-Yougoslavie : la réconciliation après le conflit - Ivan Djuric p. 919-931 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Selon l'auteur, les axiomes, sans lesquels une solution à la crise yougoslave n'a aucun sens, sont les suivants : l'espace yougoslave, la reconnaissance des anciennes frontières entre les Républiques ex-yougoslaves, la recherche d'une solution globale (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie) qui réside à Belgrade. Il faut prendre aussi en compte le fait que nul n'est innocent dans ce conflit. Avant l'application d'une proposition de solution, les combats en Bosnie-Herzégovine doivent cesser. Sur le plan militaire, le rôle des Etats-Unis est décisif, sur le plan politique, celui de la CE devra être très important, sans oublier le poids de la Russie. Il est essentiel de libérer Sarajevo, Tuzla et Mostar, trois villes-symboles des succès et des échecs des belligérants. La solution repose principalement sur l'autonomie territoriale et personnelle pour les Serbes en Croatie, sur la refédéralisation de la République de Serbie. Quant à la Bosnie-Herzégovine, elle doit être soumise à la fédéralisation institutionnelle et non géographique (Parlement à deux chambres, droit de veto réservé à chacune des délégations nationales - musulmane, serbe et croate, etc.).
      Beyond War in ex-Yugoslavia : Reconciliation After the Conflict, by Ivan Djuric According to the author, principles without which solution to the Yugoslav crisis makes no sense are the following : a Yugoslav space, recognition of former frontiers between the ex-Yugoslav reput lies, and the search for a universal solution in Belgrade (between Croatia, Bosnia-Herzegovina, and Serbia). It is also necessary to take into account that no one is innocent in this conflict. Before implementing any proposed solution, fighting in Bosnia-Herzegovina must stop. At the military level, the role of the United States is decisive ; while at the political level, that of the EC will be very significant, not to mention the importance of Russia. It is essential to liberate Sarajevo, Tuzla and Mostar, three cities symbolic of the successes and failures of the belligerents. Solution lies in territorial and personal autonomy for the Serbs in Croatia and in the refederalisation of the Serbian Republic. Regarding Bosnia-Herzegovina it should embrace institutional rather than geographic federalisation, which would include two-chambered parliament and veto rights for each national delegation (Muslim, Serb, Croat, etc.)
    • Un processus de paix en Irlande - Bruce Arnold p. 933-939 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La résolution de la crise en Irlande du Nord doit prendre en compte, comme il se doit, le problème du terrorisme et de la violence endémique, tout en conservant l'équilibre politique nécessaire. Ceci implique un respect de la démocratie, des garanties pour les minorités en Irlande du Nord et dans l'Ile tout entière. La déclaration de Downing Street, faite par John Major, premier ministre britannique, et Albert Reynolds, premier ministre irlandais, a fait avancer plus que jamais le processus de paix en promettant de mettre un terme à la campagne de violence de l'IRA provisoire par le retour du Sinn Fein au sein du processus démocratique. Bruce Arnold, dans cet article, analyse le climat politique, les raisons du changement d'orientation des terroristes, et les réponses apportées par les hommes politiques de tous bords. Toutes ces réponses sont motivées, selon lui, non par un désir de paix, omniprésent clans les communautés, mais par la realpolitik. Le terrorisme n'ayant pas fonctionné, l'heure est venue de donner à la démocratie une opportunité plus réelle que durant ces vingt-cinq dernières années.
      A Peace Process in Ireland, by Bruce Arnold Resolving the crisis in Northern Ireland has correctly focused on terrorism and endemie violence, but with the necessary political balance which respects democracy, and guarantees the position of minorities, within Northern Ireland, and within the whole island of Ireland. The Downing Street Déclaration, made by John Major and Albert Reynolds, prime ministers respectively of Britain and the Republic of Ireland, has carried this process further than any previous initiative, and promises to end the Provisional IRA campaign of violence, bringing its political wing, Sinn Fein, back into the democratie process. Bruce Arnold, in this article, examines the background, the motives for a change of direction by the terrorists, and the responses of politicians from all sides. All the responses are motivated, he believes, not by a yearning for peace, widely expressed by ail communities, but by realpolitik. Terrorist violence has not worked, it is time to give democracy a less fettered chance than has been possible for quarter of a century.
    • Arabes et Israéliens : la paix avant la réconciliation - Bassma Kodmani-Darwish, Dominique Moïsi p. 941-955 accès libre
  • passé-présent

    • La réconciliation après la guerre de Sécession - William Pfaff p. 957-962 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Après la guerre civile (1861-1865), la réconciliation entre le Nord et le Sud fut longue et difficile, freinée par l'Administration Johnson (1865-1869). Le rétablissement d'un régime militaire dans les Etats du Sud (époque de la reconstruction) fut suivi, dans les années 1870 et 1880, par la reprise du pouvoir par les Blancs, dans les Etats du Sud. La réconciliation entre les Blancs commença dans la prospérité et le renouveau nationaliste de la fin du XIXe siècle, surtout durant la guerre hispano-américaine. Cependant l'amertume a persisté dans le Sud jusqu'à ce que la Seconde Guerre mondiale eût mis un terme au régionalisme américain. La vraie réconciliation des Blancs et des Noirs reste encore à faire, même si les grandes réformes des droits civiques de Administration Johnson, dans les années 60, ont fini par éliminer les dernières incapacités juridiques frappant les Noirs.
      Reconciliation After the American Civil War, by William Pfaff Reconciliation of the American North and South after the Civil War (1861-1865) was a prolonged and difficult process, the conciliatory policies of the (Andrew) Johnson Administration (1865-1869), thwarted by Congress. A period of Northern military occupation of the South (the « Reconstruction ») was followed in the 1870s and 1880s by the reimposition of « white supre-macy » in the Southern states. White reconciliation began in the prosperity and new nationalism of the later 19th century, above au in the war with Spain, but Southern resentments persisted until the Second World War largely ended American regionalism. American Blacks and Whites have yet to find a true reconciliation, although the Civil Rights legislation of the (Lyndon) Johnson Administration in the 1960s finally removed the last of the legal disabilities imposed upon black Americans.
    • La réconciliation franco-allemande : le dialogue de Gaulle-Adenauer - Maurice Vaïsse p. 963-972 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La réconciliation franco-allemande n'est pas le fait de de Gaulle et d'Adenauer. Elle s'engage dès après la Seconde Guerre mondiale, mais de Gaulle et Adenauer lui donnent une impulsion décisive due à leur rapprochement personnel. Mais cette réconciliation dépend aussi de l'évolution clés rapports entre les deux hommes, qui est loin d'être linéaire. Non exempte d'ambiguïtés, de malentendus, parfois de fâcheries, l'entente se fait sur une volonté politique commune de contribuer à l'unité européenne et par un dialogue constant permettant d'assumer toutes les contradictions qui naissent des différences de vues et d'approches de la situation internationale.
      Franco-German Reconciliation : Dialogue Between de Gaulle and Adenauer, by Maurice Vaïsse Franco-German reconciliation was not the resuit of de Gaulle and Adenauer alone. It began just after World War II Even so, the Personal rapport between de Gaulle and Adenauer did give it a decisive impulse. But Franco-German reconciliation also depended on the development of relations between the two men, which was far from consistent. Haraly exempt from ambiguity, misunderstanding and sometimes anger, the entente between the two leaders resulted from mutual political desire to contribute to European unity and from a constant dialogue which allowed them to deal with problems arising from differing viewpoints and approaches to the international situation.
  • repères

    • France-Allemagne : entente et mésententes - Hans Stark p. 989-999 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      1993 fut marquée par des « difficultés objectives » pour les relations franco-allemandes, entachées d'une triple crise, monétaire (taux d'intérêt), commerciale (GATT) et politique (ex-Yougoslavie). Or, la coopération franco-allemande revêt une importance considérable pour l'Union européenne. Le caractère indispensable de leur entente condamne Bonn et Paris au compromis, et donc à une gestion à court terme des problèmes, alors récurrents. Dans un tel contexte, crises et accès de méfiance mutuelle et retrouvailles réapparaissent régulièrement. Cependant, si des divergences franco-allemandes existent, elles proviennent plutôt d'analyses contradictoires du rôle national et de celui du partenaire dans la nouvelle Europe que d'un bouleversement du rapport de complémentarité.
      France/Germany : Agreement and Disagreement, by Hans Stark 1993 was marked by « objective difficultés » in Franco-German relations which were tainted by three crises : monetary (interest rates), commercial (GATT) and political (ex-Yugoslavia). However Franco-German cooperation is considerably important for the European Union. So indispensable is agreement between them that Bonn and Paris are condemned to compromise and hence apply short-term policies to recurrent problems. In such a context, crisis, attacks of mutual distrust and reconciliations reoccur regularly. However if Franco-German différences exist, they arise more from contradictory analyses of their own and their partner's role in the new Europe rather than an upheaval in their complementary relations.
    • Le siège permanent au Conseil de Sécurité. Qui besoin de qui : les Allemands du siège ou le Conseil de Sécurité des Allemands ? - Wolfgang Wagner p. 1001-1009 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le gouvernement fédéral d'Allemagne tout comme l'opinion publique de ce pays tiennent presque pour acquis le fait que l'Allemagne deviendra membre permanent du Conseil de Sécurité après la réforme institutionnelle des Nations Unies. Ils sous-estiment les obstacles à l'objectif clairement formulé de la politique étrangère allemande. Le Tiers-Monde n'acceptera pas que l'Allemagne et le Japon deviennent membres permanents à moins que trois ou quatre autres pays en développement acquièrent le même statut. Cependant, avec dix membres permanents ou plus titulaires du droit de veto, le Conseil de Sécurité est menacé d'incapacité décisionnelle. De plus, des Etats d'autres continents comprendraient difficilement pourquoi l'Europe disposerait de trois (et même quatre si l'on inclut la Russie) membres permanents, même si les Etats membres de l'Union européenne se sont engagés à s'entendre sur une politique étrangère et de sécurité commune.
      A Permanent Seat at the Security Council. Who Needs Who ? Do the Germans need a Permanent Membership or Does the Security Council Need the Germans ?, by Wolfgang Wagner Both the German Federal Government and the German public take it almost for granted that Germany will become a permanent member of the Security Council once the United Nations are reformed. They underestimate the problems which stand in the way of this explicit goal of German foreign policy. An enlargement of the present circle of permanent members by Japan and Germany will not be accepted by the Third World unless three or four developing countries are granted the same status. But with ten or more permanent members with veto power, the Security Council is threatened by an incapacity to act. In addition, other nations in other continents find it difficult to accept why Europe should have three (including Russia even four) permanent members, even though the member states of the European Union have committed themselves to a Common Foreign and Security Policy.
    • Devenir membre permanent du Conseil de Sécurité : un but légitime de la nouvelle politique extérieure allemande - Karl Kaiser p. 1011-1022 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La nécessité d'être membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies s'impose à l'Allemagne suite au développement de la politique internationale après la fin de Ta guerre froide. Celle-ci se caractérise par une instabilité croissante et des conflits nécessitant un rôle accru des Nations Unies qui ne peut s'exercer qu'avec une plus grande légitimité et capacité d'action. Il convient donc de revoir la composition du Conseil de Sécurité au delà de celle établie en 1945 et d'y intégrer les grands Etats d'aujourd'hui comme l'Allemagne. Ceci ne correspond pas uniquement à des intérêts allemands mais reste conforme aux intérêts européens. Un siège permanent pour l'Allemagne exige d'elle qu'elle assume toutes les responsabilités sans aucune restriction y compris l'engagement de son armée lors d'actions militaires multilatérales. Un refus allemand pourrait du reste menacer l'avenir de l'utilisation légitime de la force par l'ONU.
      Becoming a Permanent Member of the Security Council : A Legitimate Goal of New German Foreign Policy, by Karl Kaiser Given the nature of international developments following the end of the Cold War, it is necessary that Germany become a permanent member of the UN Security Council. Growing instability and conflict require an augmented role for the United Nations ; But such a rôle is possible only if the UN is accorded greater legitimacy and capacity for action. It is thus advisable to consider extending the Security Council's membership body beyond that established in 1945 and to bring in big states such as Germany. This would not simply serve German interests, but those of Europeans generally. A permanent seat for Germany would carry ail the responsibilities, including German military engagement in multilateral opérations, with no exemptions. German refusal to participate in any such operation could threaten the UN's legitimate use of force in the future.
    • Pax economica ? L'économie de la paix au Moyen-Orient - Hervé Gaymard p. 1023-1044 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le caractère spectaculaire de l'accord du 13 septembre 1993 entre Israël et l'OLP, l'importance des facteurs politiques et sociologiques ne doivent pas masquer le poids des « forces profondes », notamment économiques, qui ont permis de progresser sur les cnemins de la paix. En réexaminant le contexte économique et financier des événements des dernières années (Intifada en 1987, rupture des liens entre la Jordanie et la Cisjordanie en 1988, émigration juive soviétique vers Israël, guerre du Golfe, « affaire » des garanties financières américaines pour Israël, victoire travailliste de 1992), cet article se propose d'apporter un éclairage complémentaire au processus de paix en cours. Ecrit à l'automne 1992 afin d'imaginer les stratégies de négociation possibles d'Israël, de l'OLP et de la Jordanie, il paraît aujourd'hui dans une version actualisée d'une postface prenant en compte les informations disponibles les plus récentes.
      Pax Economica ? Economie Aspects of the Peace Settlement in the Middle East, by Hervé Gaymard The spectacular nature of the treaty of 13 September 1993 hetween Israel and the PLO, and the importance of its political and sociological dimensions, must not mask the overwhelming significance of the underlying forces, particularly économie, that paved the way for progress towards peace. By reexamining the economie and financial context of recent events (the Intifaddah of 1987, the rupture of relations hetween Jordan and West Bank in 1988, Soviet Jewish émigration to Israel, the Gulf War, the « affair » over American financial guarantees to Israel, and Israel's Labour victory in 1992), this article hopes to shed greater light on the peace process unaerway today. First written in autumn 1992 in an effort to contemplate potential negotiation strategies of Israël, the PLO and Jordan, this piece bas now been updated with a postcript that takes into account the most recent available information.
    • Le mondialisme comme politique étrangère : la Corée en a-t-elle les moyens ? - HAN Sung-Joo p. 1045-1054 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le mondialisme comme politique étrangère : la Corée en a-t-elle les moyens ?, par Han Sung-Joo La tendance la plus marquante de la période de l'après-guerre froide est l'interdépendance grandissante des Etats avec, pour conséquence, la mondialisation des enjeux. Etant donné les transformations politiques et économiques de la Corée, la diplomatie de Séoul doit prêter une attention plus grande aux valeurs universelles et assumer plus de responsabilités au niveau international. La Corée devrait insister davantage sur la nécessité d'une diversification des acteurs et des problèmes traités ainsi que sur la coopération régionale, complément du mondialisme. Le mondialisme est indispensable au règlement efficace de la situation entre les deux Corées ; Pyongyang devrait ainsi mettre un terme à son isolement et participer à l'ordre mondial. A cette fin, il faut absolument que le problème de la nucléarisation de la Corée du Nord soit réglé. C'est ainsi qu'à vu le jour la nouvelle diplomatie de la Corée, fondée sur le mondialisme. Sur le plan intérieur, la nouvelle politique vise également à internationaliser la société coréenne.
      Globalism as Foreign Policy : Can Korea Afford it ?, by Han Sung-Joo The most important trend in the post-Cold War world is growing interdependence among states and the consequent globalization of issues. Given this trend and political and economie changes within Korea, Seoul's diplomacy needs to pay more attention to universal values and assume more global responsibitities. Korea should place greater emphasis on diversification of diplomatie actors and issues and on regional cooperation to complement globalism. Globalism is also relevant in the efforts to seek a solution to the inter-Korean question in that Pyongyang should now be induced to end its isolation and participate in the global order. For this, however, a solution of the North Korean nuclear issue is essential. Against this background, Korea's new diplomacy based on globalism was born. Domestically, the new policy is also aimed at contributing to the internationalization of Korean sodety.
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    • Pour en finir avec la Yougoslavie - Nicole Gnesotto p. 1055-1064 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La fin de la guerre froide signifie, pour l'Europe, le début des guerres réelles. Comment expliquer cette stratégie de l'engrenage dans laquelle se retrouvent piégées l'ensemble des démocraties occidentales ? L'effondrement de la Fédération yougoslave et la reconnaissance de nouveaux Etats ont fait ressortir toutes les faiblesses de la démocratie : les carences du droit international (la non-existence juridique des minorités), l'ingérence de l'ONU dans les affaires intérieures d'un Etat, la faiblesse des institutions de sécurité collective (OTAN, CSCE, UEO, etc.), le manque de stratégie à long terme lié à la faible durée des gouvernements. La fin du communisme a fait resurgir le conflit entre l'éthique et le stratégique, gelé pendant 40 ans par la terreur nucléaire, et montre la difficulté à banaliser de nouveau l'emploi d'une force préventive, complément des pressions diplomatiques.
      To Finish With Yugoslavia, by Nicole Gnesotto The end of the Cold War signifies, for Europe, the beginning of real wars. How have all the Western democrades become caught up in this trap ? The collapse of the Yugoslav Fédération and the recognition of the new States have shown up ail the weaknesses of democracy : the defidendes in international law (the légal non-existence of minorities), the intervention of the UN in the domestic affairs of a State, the weakness of collective security institutions such as NATO, CSCE, WEU and the lack of a long-term strategy because of short-lived governments. The end of communism bas reawoken the conflict (frozen for forty years by the nuclear terror) between ethics and strategy, and shows how difficult it is to make commonplace the use of a peventive force which is the natural extension of diplomatie pressure.
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