Contenu du sommaire

Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro vol. 85, no 2, juin 2019
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Participation aux sommets citoyens et mobilisation du public - Ank Michels p. 221-236 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En s'attaquant au problème de l'aliénation, les théories démocratiques normatives affirment que la participation citoyenne encourage la mobilisation du public et un sentiment d'appartenance à la collectivité. Dans le présent article, nous analysons les effets de la participation citoyenne sur la mobilisation du public dans le cadre de quatre sommets citoyens locaux aux Pays-Bas à partir d'une combinaison de données d'enquête, d'entretiens et de documents. Les sommets citoyens semblent attirer un groupe bien défini de citoyens d'origine néerlandaise, majoritairement très instruits. Parmi les citoyens ayant participé à des sommets, seule une minorité se sentait plus connectée et plus responsable après y avoir participé. De plus, les résultats indiquent qu'à plus long terme, le nombre de personnes qui restent impliquées dans les initiatives publiques diminue. Les résultats soulèvent des doutes quant à l'influence sur la mobilisation du public de la participation à des rassemblements ponctuels. Il semblerait que le sentiment de mobilisation du public soit davantage une condition préalable à la participation qu'une conséquence de la participation.
    In addressing the problem of alienation, normative democratic theories claim that citizen participation encourages public engagement and a sense of community. This article analyses the effects of citizen participation on public engagement in four local citizens' summits in the Netherlands based on a combination of survey data, interviews and documents. The citizens' summits appear to attract a selective group of predominantly highly educated citizens from a Dutch background. Of the citizens who took part in the summits, only a minority felt more connected and responsible after having participated. Moreover, the results show that over the longer term, the number of people who remain involved in public initiatives decreases. The findings raise doubts about the contribution of participation in one-off forums to public engagement. A sense of public engagement seems to be more a precondition for participation rather than a consequence of participation.Points for practitionersThis article analyses the effects of citizen participation on public engagement in four local citizens' summits in the Netherlands. The citizens' summits appear to attract a selective group of predominantly highly educated citizens from a Dutch background. Of the citizens who took part in the summits, only a minority felt more connected and responsible after having participated. Moreover, the results show that over the longer term, the number of people who remain involved in public initiatives decreases. The findings raise doubts about the contribution of participation in one-off forums to public engagement.
  • Se défaire du non essentiel : analyse des organisations publiques qui externalisent l'administration générale - Jan Boon, Koen Verhoest, Bruno de Borger p. 237-255 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La présente étude a pour but de mieux comprendre les caractéristiques des organisations publiques qui sont plus susceptibles de confier l'administration générale à des prestataires extérieurs. Malgré le climat de crise qui incite les organisations publiques à centrer leurs ressources sur leurs tâches essentielles, on sait peu de choses sur les caractéristiques des organisations qui se défont de l'exécution des processus d'administration générale non essentiels pour la confier au secteur privé. Dans notre étude, nous utilisons un modèle Tobit de données de panel pour vérifier si l'on observe différentes ampleurs d'effet des caractéristiques structurelles, institutionnelles et politiques concernant la probabilité de l'externalisation et le degré d'externalisation de l'administration générale. Nous allons voir que la taille de l'organisation, l'autonomie formelle, l'inertie et le temps sont importants pour comprendre les décisions des organisations publiques en matière d'externalisation. Partout dans le monde, les gouvernements s'efforcent de rationaliser l'administration générale en réponse aux mesures d'austérité rendues nécessaires par la crise financière mondiale. La présente étude montre qu'il existe de grandes différences entre les organisations quant à leur propension à se tourner vers le secteur privé (l'une des solutions classiques pour gagner en efficience) pour l'exécution de l'administration générale, et permettra aux praticiens de mieux comprendre les déterminants de l'externalisation de l'administration générale.
    This study contributes to our understanding of the characteristics of public organizations that are more likely to outsource administrative overhead. Despite the climate of ongoing crisis that urges public organizations to focus their resources on core tasks, little is known about the characteristics of organizations that hive off the delivery of non-essential administrative overhead processes to the private sector. This study runs a panel data Tobit model to test whether different effect sizes of structural, institutional and political characteristics are found regarding the probability of outsourcing and the degree of outsourcing of administrative overhead. We find that organizational size, formal autonomy, inertia and time matter for understanding the outsourcing of public organizations.Points for practitionersAcross the globe, governments have turned to a rationalization of administrative overhead in response to austerity demands posed by the global financial crisis. The present study shows that large differences exist between organizations in terms of their propensity to turn to the private sector – one of the classic recipes for achieving efficiency gains – for the delivery of administrative overhead, and helps practitioners gain insight into the determinants of administrative overhead outsourcing.
  • Le recrutement au mérite favorise la bonne gouvernance : comment les agences de l'Union européenne recrutent-elles leur personnel ? - Morten Egeberg, Åse Gornitzka, Jarle Trondal p. 257-273 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les études montrent que les administrations publiques qui pratiquent le recrutement au mérite sont nettement moins touchées par la corruption que les autres. Les données sont nombreuses sur la situation des États membres de l'U.E. en ce qui concerne le degré de recrutement au mérite au sein de leurs administrations, ainsi que sur les résultats de l'administration de la Commission européenne à cet égard. En revanche, on en sait beaucoup moins sur les pratiques de recrutement des agences de réglementation (décentralisées) de l'Union européenne, de plus en plus nombreuses. Dans le présent article, nous tentons d'analyser les méthodes de recrutement pratiquées au sein des secrétariats de ces agences. Nous examinons également la question de l'influence potentielle du fait que l'agence de l'Union européenne est située ou non dans un pays caractérisé par une culture administrative non méritocratique. Notre article indique que les agences de l'Union européenne appliquent massivement des instruments méritocratiques lors de l'embauche de personnel, indépendamment de leur localisation. Dans le présent article, nous soutenons et démontrons que le recrutement basé sur le mérite favorise la bonne gouvernance et une gouvernance non corrompue. Nous nous intéressons au cas des agences de l'Union européenne. Les données présentées montrent que ces agences appliquent généralement des instruments méritocratiques lorsqu'elles embauchent du personnel administratif. Notre étude montre également que les méthodes de recrutement ne sont pas affectées par la situation géographique des agences de l'Union européenne. Ces agences ont tendance à appliquer les normes communes de l'Union européenne fondées sur le mérite, quel que soit leur lieu d'implantation, étant donné qu'elles font partie de l'administration de l'Union européenne.
    Studies show that public administrations that practise merit-based recruitment of their personnel are significantly less marked by corruption than administrations that do not recruit in this manner. While we know a lot about how EU member states score with regard to the degree of merit-based recruitment within their administrations, and also how the European Commission administration performs in this respect, recruitment practices within the increasing number of European Union regulatory (decentralized) agencies seem to remain a white spot in the literature so far. In this article, we make a first step in mapping recruitment practices within the secretariats of such agencies. We also investigate if it matters whether a European Union agency is located in a country marked by a non-meritocratic administrative culture or not. The article shows that European Union agencies seem to overwhelmingly apply meritocratic instruments when hiring people, regardless of their location.Points for practitionersThis article argues and shows that recruitment based on merit enhances good and non-corrupt governance. The case in point is European Union agencies. The data presented illuminate that these agencies generally apply meritocratic instruments when hiring administrative staff. The study also shows that recruitment practices are not affected by the geographical location of European Union agencies. These agencies tend to practise the common merit-based European Union standards regardless of their location since agencies are components of the European Union administration.
  • Consommateurs vulnérables et satisfaction associée aux services publics : le pays a-t-il une importance ? - Judith Clifton, Daniel Díaz Fuentes, Marcos Fernández-Gutiérrez p. 275-295 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'administration publique s'intéresse aujourd'hui davantage aux « citoyens vulnérables » qui, pour des raisons qu'ils ne maîtrisent pas, sont désavantagés par rapport aux autres citoyens lorsqu'ils consomment des services publics. Les premières recherches se sont concentrées sur la manière dont le niveau socio-économique des citoyens conditionne leur comportement et leur satisfaction. Ces derniers prennent leurs décisions dans un contexte donné mais nous savons peu de choses sur la manière dont leurs expériences varient en fonction de leur pays de résidence. Nous comparons les expériences des citoyens vulnérables sur les marchés des télécommunications et de l'énergie de trois grands pays de l'Union européenne, choisis pour représenter chacun d'eux un stade d'avancement des réformes : « pays avancé », « pays intermédiaire » et « pays en retard ». Nous établissons dans un premier temps que les caractéristiques socio-économiques expliquent des choix de dépenses et la perception de l'accessibilité financière des services. Nous montrons ensuite de quelle manière la vulnérabilité des citoyens varie en fonction du pays. Les résultats obtenus sont utiles aux praticiens cherchant à déterminer quelle réglementation peut améliorer l'expérience des citoyens vulnérables. Les praticiens reconnaissent que la réforme des services publics s'est accompagnée d'une complexité et d'un choix accrus et que cela pose des problèmes pour les citoyens, en particulier pour les plus vulnérables d'entre eux. Les premiers travaux empiriques ont montré que le niveau socio-économique des citoyens a une incidence sur leur degré de satisfaction. Toutefois, nous savons peu de choses sur la manière dont le pays joue un rôle dans cette vulnérabilité. Nous analysons ici les marchés de l'électricité et des télécommunications dans trois grands pays de l'Union européenne et montrons que le niveau socio-économique conditionne les dépenses des citoyens et la perception qu'ils ont de l'accessibilité financière des services, avant de montrer que le pays a lui aussi une influence sur ces expériences. Les citoyens moins formés, âgés ou sans emploi rencontrent plus souvent des difficultés avec ces services que les autres citoyens, le pays de résidence jouant à cet égard un rôle significatif.
    Within Public Administration, increased attention is being paid to ‘vulnerable citizens' – groups of citizens who, for reasons beyond their control, are disadvantaged in comparison to other citizens – when consuming public services. Initial research focused on how citizens' socio-economic background shapes their behaviour and satisfaction. Citizens, however, take decisions within a context, but we know little about how their experiences differ depending on their country of residence. We comparatively analyse the experience of vulnerable citizens in telecommunications and electricity markets in three large European Union countries, selected to represent ‘advanced', ‘intermediate' and ‘laggard' stages of reform. We first establish that citizens' socio-economic characteristics matter for patterns of expenditure and perceptions of service affordability and then show how citizen vulnerability differs depending on country context. Results are useful to practitioners seeking to target regulation to improve the experiences of vulnerable citizens.Points for practitionersPractitioners recognize that public service reform has brought with it greater market complexity and choice, and that this poses challenges to citizens, particularly vulnerable citizens. Initial empirical work demonstrated that citizens' socio-economic background affects their satisfaction ; however, we know little about how this vulnerability is shaped by country context. We analyse electricity and telecommunications markets in three large European Union countries, establishing that consumers' socio-economic background matters for citizens' expenditure and perceptions of service affordability, and then demonstrating that country context also influences these experiences. Less-educated, elderly and non-employed citizens experience more frequent problems with these services than other citizens, and the country context conditions these experiences significantly.
  • Le travail en réseau des gestionnaires publics et les comportements de travail innovateurs : l'importance des incitants professionnels - Tjeerd Zandberg, Fernando Nieto Morales p. 297-314 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    D'après les théories sur l'entrepreneuriat des cadres intermédiaires dans les organisations privées, on sait que la position structurelle en réseau des cadres intermédiaires influence leur comportement innovateur au travail. Notre étude vise à déterminer si, dans un contexte gouvernemental, le comportement de réseautage infra-organisationnel des gestionnaires publics a une influence positive similaire sur le comportement innovateur au travail. Comme les mécanismes de réseautage peuvent dépendre du contexte particulier et des normes organisationnelles, nous étudions également l'influence des motivations du réseautage. Selon la recherche sur les réseaux sociaux dans les entreprises privées, les liens des réseaux sociaux peuvent servir à faire progresser les carrières individuelles. Selon les théories de la gestion publique et de la motivation de service public, les gestionnaires publics ont une orientation collective visant à produire des biens publics. Voilà pourquoi nous examinons si, à côté du réseautage infra-organisationnel, la motivation professionnelle individuelle ou la motivation collective pour le réseautage expliquent le comportement de travail innovateur. Dans une étude de cas sur les gestionnaires publics d'une municipalité de Mexico, nous constatons une forte influence du réseautage sur le comportement innovateur au travail. Nous observons aussi d'autres influences de motivations de carrière individuelles, mais aucun élément attestant de motivations collectives. Le travail en réseau infra-organisationnel des gestionnaires publics conduit à un comportement innovateur accru dans un cadre gouvernemental. En outre, lorsqu'elles visent à accroître les comportements innovants, les motivations professionnelles individuelles semblent avoir des effets positifs plus forts que les motivations collectives (telles que les motivations liées au travail en équipe).
    From theories on middle managers' entrepreneurship in private organizations, it is known that the structural network position of middle managers influences their innovative work behavior. Our study investigates if in a governmental setting, the intra-organizational networking behavior of public managers has a similar positive influence on innovative work behavior. As networking mechanisms may depend on the particular context and organizational norms, we also investigate the influence of networking motivations. According to social network research in private enterprises, social network links can be used to advance individual careers. According to public management and Public Service Motivation theories, public managers have a collective orientation aimed at producing public goods. Therefore, we investigate if, next to intra-organizational networking, an individual career motive or a collective motivation for networking explains innovative work behavior. In a case study on public managers of a municipality in Mexico City, we find a strong influence of networking on innovative work behavior. We also find support for additional influences of individual career motives, but no evidence for collective motivations.Points for practitionersIntra-organizational networking of public managers leads to increased innovative behavior in a governmental setting. In addition, when aiming at increasing innovative behavior, individual career motives seem to have stronger positive effects than collective motivations (such as teamwork-related motivations).
  • Gouvernance mondiale des risques. Quel rôle pour les administrations publiques : le paradigme des systèmes de contrôle et d'alerte de l'U.E. en matière de sécurité alimentaire - Andrea Iurato p. 315-330 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cette étude traite des questions cruciales que soulève la multiplication des systèmes supranationaux de gouvernance des risques, qui recherchent un compromis entre la nécessité d'une gouvernance efficace et celle de ne pas entraver les échanges commerciaux. Dans de tels contextes, les administrations publiques nationales deviennent des modules périphériques dans des systèmes à plusieurs niveaux, dans lesquels leur organisation est modifiée et la légitimité de leur action remise en question. Nous analysons ici le paradigme des systèmes de contrôle et d'alerte rapide de l'U.E. en matière de sécurité alimentaire et tentons de répondre aux questions suivantes : comment faire en sorte que les administrations publiques aient un rôle efficace sur la scène mondiale ? Les administrations nationales sont-elles vouées purement et simplement à mettre en œuvre des règles définies à un niveau supranational ? Les résultats montrent l'efficacité de systèmes juridiques à haut niveau d'intégration, avec l'introduction d'un nouveau modèle de gouvernance mondiale où la souveraineté nationale se verrait confier un nouveau rôle, et non réduite, et où la réalisation d'objectifs fixés au niveau supranational serait garantie et l'autonomie des administrations publiques nationales préservée.Il n'est pas rare que les praticiens, en particulier ceux qui occupent des postes de direction, se trouvent désorientés lorsqu'ils interviennent dans un contexte à plusieurs niveaux, d'une part parce que leur autonomie est réduite et d'autre part, parce que des règles et des contrôles externes s'imposent à eux. En partant de l'analyse du paradigme choisi, les praticiens pourraient trouver que, dans un système de régulation à plusieurs niveaux qui fonctionne bien, les administrations publiques nationales sont en mesure d'utiliser la marge de manœuvre qui leur reste – même si elle est minime – pour créer des modèles organisationnels novateurs, sans aucune intervention directe des niveaux supérieurs, un modèle à reprendre et à appliquer dans tout le système.
    This study explores crucial issues arising from the increasing establishment of supranational risk-governance systems that pursue a compromise between the need for effective governance and the necessity to avoid obstacles regarding trade. In these contexts, national public administrations become a peripheral module in a multilevel system where they see their organization altered and the legitimacy of their actions questioned. The analysis uses as a paradigm the systems on food safety controls and rapid alert in the EU and tries to answer the following questions : How do we give public administrations an effective role in the global scene ? Are national administrations destined to become mere executors of supranational-set rules ? Outcomes show that legal systems whose multilevel integration reached a high level suggest positive implications deriving from a new model of global governance not involving a reduction in state sovereignty, but leading it to a new role, guaranteeing the accomplishment of supranational-set goals and safeguarding the autonomy of national public administrations.Points for practitionersPractitioners, especially those who hold managerial positions, may often find themselves disoriented when acting in a multilevel context because of the shrinking of their autonomy as well as their submission to external rules and controls. Starting from the analysis of the elected paradigm, practitioners could find that in a well-functioning multilevel regulatory system, national public administrations are able to use their remaining range of discretion, even if minimal, in order to realize innovative organizational models, through which they may avoid direct intervention from upper levels and propose themselves as a model to be borrowed and applied in the whole system.
  • L'émergence des initiatives post-NMP : l'évaluation d'impact intégrée comme un outil hybride d'aide à la prise de décision - Jean-Sébastien Marchand, Maude Brunet p. 331-347 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le Nouveau Management Public (NMP) tend à persister malgré les critiques. Les initiatives post-NMP demeurent assez théoriques et tardent à s'implanter au cœur de l'appareil gouvernemental. L'évaluation d'impact intégrée (EII), un outil d'aide à la prise de décision au niveau national, semble apporter des réponses nouvelles. L'EII s'est développé à partir des initiatives d'allègement règlementaire du NMP, mais ses objectifs et effets concordent davantage avec les principes post-NMP. Cet article vise à situer le concept de l'EII, son développement et les implications de son institutionnalisation. Une analyse comparative de la pratique de l'EII est effectuée pour quatre approches : trois au niveau national (France, Royaume-Uni et Suisse) et une au niveau supranational (Commission européenne). L'EII apparait comme un outil hybride NMP et post-NMP, dont l'utilisation permet la mise en pratique de certains principes post-NMP. L'article conclu sur des pistes de recherche futures. Les administrations doivent souvent composer avec les problématiques liées à la prise de décision basée sur des données probantes, la transparence et la multiplication des évaluations d'impact sectorielles statutaires. Dans un contexte de ressources limitées, l'évaluation d'impact intégrée (EII) peut représenter une réponse attrayante. Or, une meilleure compréhension de son développement permet de mieux saisir les enjeux de son institutionnalisation. La pratique de l'EII permet de systématiser la consultation des parties prenantes, mais varie en fonction des méthodes utilisées et des structures administratives en place. L'EII pourrait s'avérer un outil d'aide à la prise de décision permettant d'ajouter une composante d'intérêt public et de refléter davantage les valeurs publiques d'une situation décisionnelle.
    Despite the criticism levelled at it, New Public Management (NPM) seems to be enduring. Post-NPM initiatives remain relatively theoretical and are slow to take root at the heart of the governmental apparatus. Integrated Impact Assessment (IIA), a tool for decision-making at national level, seems to be providing new answers. IIA has developed from NPM regulatory relief initiatives, but its objectives and effects are more in line with post-NPM principles. This article aims to explore the concept of IIA, its development and the implications of its institutionalization. A comparative analysis of IIA practice is carried out for four approaches : three at the national level (France, United Kingdom and Switzerland) and one at the supranational level (European Commission). IIA appears as a hybrid NPM and post-NPM tool, the use of which allows the implementation of certain post-NPM principles. The article concludes on future avenues for research.Points for practitionersAdministrations often have to deal with issues related to evidence-based decision-making, transparency and the proliferation of statutory sectoral impact assessments. In a context of limited resources, Integrated Impact Assessment (IIA) can be an attractive solution. However, a careful analysis of its development makes it possible to better understand what its institutionalization actually implies. The practice of IIA makes it possible to systematize consultation with stakeholders, but varies according to the methods used and the administrative structures in place. IIA could serve as a decision-making tool that adds a public interest component and better reflect public values in a decision-making situation.
  • L'influence de la communication des risques sur l'acceptation des politiques relatives aux installations à haut risque en Corée du Sud, et plus particulièrement les effets médiateurs de la perception des risques - Dae-Woong Lee, Gi-Heon Kwon p. 349-368 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le développement technologique continu a donné naissance à un nouveau type de risque pour la vie humaine : ce que l'on appelle aujourd'hui le « risque social ». Les idées sur le risque sont de plus en plus axées sur le risque subjectif plutôt qu'objectif. Ce changement est clairement observable dans le cas des politiques de localisation des installations d'énergie nucléaire. La population sud-coréenne se méfie souvent des nouvelles installations énergétiques ; par exemple, dans le cas de l'énergie nucléaire, elle se méfie du risque d'exposition involontaire à des rayonnements dangereux, qui ne peuvent être contrôlés efficacement. C'est pourquoi le gouvernement sud-coréen discute en permanence des moyens d'accroître l'acceptation de ces installations à haut risque en gérant la perception des risques par le public. La question de recherche était la suivante : « La stratégie de communication des risques du gouvernement coréen a-t-elle un impact positif sur la perception des risques et l'acceptation des politiques par le public ? ». Dans la présente étude, nous avons cherché à savoir si la communication des risques contribue à accroître l'acceptation du public à l'égard des installations à haut risque. Nous avons utilisé un modèle d'équation structurelle et des analyses de groupes multiples pour l'analyse empirique. Notre étude explore les perspectives gouvernementales en termes d'insécurité et de conflits causés par les progrès scientifiques et les perceptions incertaines du public à l'égard des installations à haut risque, comme les centrales nucléaires. Notre étude fournit des résultats empiriques concernant la communication des risques et les implications pour les politiques publiques qui diminuent la perception des risques et augmentent l'acceptation de ces politiques. Dans la présente étude, nous tentons de déterminer si la communication des risques peut résoudre le problème de la faible acceptation par le public des installations à haut risque, sur la base de sa perception des risques. Notre étude contribue dès lors aux implications stratégiques concernant la communication des risques en tant que moyen de contrôler la perception des risques et d'accroître l'acceptation des politiques. Il est plus particulièrement essentiel d'élaborer des stratégies de communication des risques dans le cadre desquelles le public partage le processus décisionnel avec les organismes gouvernementaux et les fournisseurs d'énergie.
    Continuous technological development has resulted in a new type of risk to human lives : what is now regarded as “socially created risk.” Ideas on risk have increasingly focused on subjective, rather than objective, risk. This shift is clearly observable in the case of location policies for nuclear energy facilities. The South Korean public is often suspicious of new energy facilities ; for example, in the case of nuclear power, they are suspicious of the risk of involuntary exposure to dangerous radiation, which cannot be effectively controlled. Therefore, the South Korean government is continuously discussing how to increase the acceptance of such high-risk facilities by managing the public's risk perceptions. The research question was as follows : “Does the Korean government's risk communication strategy have a positive impact on the public's risk perceptions and acceptance of policies ?” This study analyzed whether communicating risks helps boost public acceptance of high-risk facilities. A structural equation model and multiple group analyses were used for empirical analysis. The study explores government perspectives in terms of insecurity and conflict caused by scientific advancements, and uncertain public perceptions of high-risk facilities such as nuclear power plants. It provides empirical results regarding risk communication and implications for public policy that decrease risk perception and increase the acceptance of such policies.Points for practitionersThis study analyzes whether risk communication can solve the problem of low public acceptance of high-risk facilities, based on their risk perception. As a result, this study contributes to policy implications regarding risk communication as a way to control risk perception and increase policy acceptance. In particular, it is critical to develop strategies for risk communication in which the public shares the decision-making process with governmental bodies and energy providers.
  • L'e-public procurement : quels facteurs déterminent son acceptation par les PME et par les grandes entreprises en Belgique ? - Mohamad Amin Alomar, Christian de Visscher p. 369-388 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La dématérialisation des marchés publics (ci-après l'e-procurement) est l'une des initiatives les plus innovantes en matière de management public en Europe aujourd'hui. Toutefois, selon les statistiques européennes, l'acceptation de cette nouvelle technique de passation des marchés publics par les entreprises privées reste très limitée. Et malgré l'existence d'une littérature abondante traitant de l'acceptation de la technologie, par exemple pour ce qui concerne l'e-commerce, très peu d'études ont abordé le domaine de l'e-procurement. Cet article a donc pour but d'analyser celui-ci en faisant la différence entre les déterminants de l'acceptation de l'e-procurement par les PME d'une part, et par les grandes entreprises d'autre part. En partant de plusieurs théories sur l'acceptation de l'innovation en général, et sur l'acceptation de la technologie en particulier – le Modèle d'Acceptation de la Technologie (MAT) ; la Théorie de la Diffusion de l'Innovation (TDI) ; et le modèle de Iacovou et al. – nous avons élaboré un modèle et testé celui-ci sur un échantillon d'entreprises. Les résultats de l'enquête, portant sur 695 PME et 126 grandes entreprises en Belgique, nous ont permis de déterminer quatre facteurs principaux pouvant expliquer environ 33,4 % de la variabilité totale de l'acceptation de l'e-procurement par les PME. En outre, nous avons identifié deux facteurs pouvant expliquer environ 28,5 % de la variabilité totale de l'acceptation de l'e-procurement par les grandes entreprises.Notre étude a pu expliquer environ 33,4 % de la variabilité totale de l'acceptation de l'e-procurement pour les PME et 28,5 % pour les grandes entreprises.L'identification des déterminantes de cette acceptation, en faisant la différence entre les PME les grandes entreprises, peut aider les décideurs au niveau politique et administrative à développer un plan d'action plus efficace pour promouvoir l'adoption de cette nouvelle technique de passation, et ainsi de collecter le maximum d'avantages attendus de celle-ci.
    The dematerialisation of public procurement (hereinafter, e-procurement) is one of the most innovative public management initiatives in Europe today. However, according to European statistics, the acceptance of this new public procurement technique by private companies remains very limited. Furthermore, despite the existence of an abundant literature dealing with the acceptance of technology, for example, in the field of e-commerce, very few studies have addressed the field of e-procurement. The aim of this article is to analyse the latter by making a distinction between the acceptance determinants of e-procurement by small-to medium-sized enterprises, on the one hand, and by large companies, on the other. Based on several theories on the acceptance of innovation in general, and on the acceptance of technology in particular – the Technology Acceptance Model, the Innovation Diffusion Theory and the model of Iacovou et al. – we developed a model and tested it on a sample of firms. The results of the survey, covering 695 small-to medium-sized enterprises and 126 large companies in Belgium, have enabled us to identify four main factors that can account for about 33.4% of the total variability in the acceptance of e-procurement by small-to medium-sized enterprises. In addition, we have identified two factors that could account for around 28.5% of the total variability of e-procurement acceptance by large firms.Points for practitionersOur study was able to account for about 33.4% of the total variability of e-procurement acceptance by small-to medium-sized enterprises and 28.5% by large companies. Identifying the determinants of this acceptance by distinguishing between small-to medium-sized enterprises and large companies can help decision-makers at the political and administrative level to develop a more effective action plan to promote the adoption of this new procurement technology, and thus to make the most of the benefits expected from it.
  • L'ambiguïté des objectifs organisationnels et l'engagement des cadres supérieurs : le capital social organisationnel fait-il une différence ? - Rhys Andrews, Ahmed Mohammed Sayed Mostafa p. 389-407 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le modèle Exigences – Ressources de l'épuisement professionnel souligne que les aspects de l'environnement de travail qui imposent des exigences élevées aux employés sont des facteurs de stress au travail, ce qui peut réduire leur niveau d'engagement envers leur travail et leur organisation. En revanche, le soutien social en faveur des travailleurs est une ressource qui peut promouvoir leur engagement et leur permettre de faire face à des exigences élevées. Nous analysons les effets distincts et combinés de deux exigences professionnelles et de deux ressources clés sur l'engagement de plus de 4000 cadres supérieurs du secteur public dans 10 pays européens : l'ambiguïté des objectifs organisationnels, qui peut démotiver les travailleurs, et le capital social organisationnel, qui peut les inciter à partager les connaissances de façon constructive. Les résultats statistiques suggèrent qu'il existe une relation négative entre l'ambiguïté des objectifs et l'engagement, et une relation positive entre le capital social et l'engagement. Une analyse plus poussée révèle que le capital social organisationnel affaiblit la relation négative entre l'ambiguïté des objectifs et l'engagement.La présente étude met l'accent sur l'importance du capital social organisationnel pour accroître l'engagement des cadres supérieurs. Les relations positives entre collègues de travail amènent les cadres supérieurs du secteur public à se sentir plus engagés dans leur travail et leur organisation, ce qui protège cet engagement des effets néfastes de l'ambiguïté des objectifs organisationnels. Les conclusions que nous présentons constituent donc une base solide pour l'introduction de politiques et de pratiques qui appuient le développement du capital social au sein des organismes publics.
    The Job Demands–Resources model highlights that aspects of the work environment that place high demands on employees are job stressors, which can reduce their levels of engagement with their work and organization. By contrast, social support for employees is a resource that can sustain their engagement and enable them to cope with high demands. We analyse the separate and combined effects of two key job demands and resources on the engagement of more than 4000 senior public managers in 10 European countries : organizational goal ambiguity, which may demotivate employees ; and organizational social capital, which can prompt employees to share knowledge in constructive ways. The statistical results suggest that there is a negative relationship between goal ambiguity and engagement, and a positive one between social capital and engagement. Further analysis reveals that organizational social capital weakens the negative goal ambiguity–engagement relationship.Points for practitionersThis study emphasizes the value of organizational social capital for enhancing senior managers' engagement. Positive co-worker relationships lead senior public managers to feel more engaged with their work and organization, and protect that engagement from the damaging effects of organizational goal ambiguity. The findings we present therefore provide a strong basis for the introduction of policies and practices that support the development of social capital within public organizations.