Contenu du sommaire : Jeunesse d'aujourd'hui. Problèmes et politique

Le présent article pose des constats sur la place de la jeunesse dans notre société, place qui se réduit à travers trois mécanismes : dissolution de l'âge de la jeunesse, mise en attente des jeunes et enfermement de ceux-ci. À partir de ces constats, la place des organisations de jeunesse et la réforme du décret qui les reconnaît et les subventionne est interrogée.

Voyons dans cet article comment les mouvements de jeunesse offrent un terrain d'expérience propice au développement harmonieux des jeunes ; tentons de décrire la place et l'importance de l'action des mouvements de jeunesse dans la société comme acteurs de l'éducation.

Les organisations de jeunesse proposent un cadre éducatif unique où enfants et jeunes apprennent à vivre ensemble et à prendre des responsabilités. Leur pari est de former des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. Là, la démocratie s'apprend par le vécu. À chaque âge et à chaque fonction correspondent des moyens adaptés pour encadrer les participants dans leurs apprentissages.

Quelles sont les valeurs des cégépiens d'aujourd'hui ? À quoi aspirent-ils ? Quel rapport entretiennent-ils avec le savoir et l'éducation ? Pour le milieu scolaire, la problématique des valeurs des étudiants se pose en enjeu sur le plan de la réussite scolaire ; de fait, les valeurs des cégépiens agissent comme prédicteurs de leur trajectoire scolaire. Sur le plan sociologique, les valeurs des nouvelles générations d'étudiants sont le témoin de certaines mutations sociétales observées à l'échelle de l'Occident. Le présent article propose une lecture des valeurs des cégépiens dans ce double contexte éducatif et sociétal, à partir d'une enquête réalisée dans l'ensemble des cégeps du Québec.

Les jeunes s'expriment. Les jeunes communiquent. Les jeunes créent. Les jeunes s'approprient des codes culturels. Et les blogs sont là pour en témoigner ! Mais que se passe-t-il vraiment dans cette blogosphère jeune ? Exploration d'un monde que les adultes connaissent rarement. La dimension très communautaire des nouveaux moyens de communication laisse généralement peu de place pour l'adulte. Or l'éducation critique des jeunes aux nouveaux médias est un enjeu principal pour la société de demain.

L'expérience commune vécue en France par l'ensemble des jeunes dans un contexte où s'accroissent les déséquilibres générationnels (économiques, sociaux, politiques) donne sens à ce que pourrait être une « politique de la reconnaissance ». Une observation de ses prémisses dans l'action publique en direction des jeunes permet néanmoins d'en voir les limites théoriques et opérationnelles, voire les effets pervers, si elle ne s'articule pas à une politique de redistribution.

En prenant appui sur les initiatives et discours des élus et des associations de jeunes de l'agglomération rennaise, le présent article propose d'analyser la manière dont les attentes des communes et des associations de jeunes peuvent se rencontrer et donner lieu à davantage d'échanges et de mobilisations dans l'espace public. En mettant tour à tour en perspective les actions développées, les représentations et les attentes des uns et des autres, il s'attache à mettre en évidence les points communs et les divergences de ces deux types d'acteurs et leur influence sur la construction d'un éventuel dialogue.

Dans nos sociétés contemporaines, les critères d'âge et d'appartenance scolaire ont largement contribué à « une » définition politique de l'identité sociale des jeunes. Ces deux critères ont permis de distinguer des « catégories » de jeunes et de leur attribuer un statut institutionnalisé fait de devoirs, d'obligations et parfois de droits. En mesurant les parcours individuels à l'aune du calendrier scolaire, on a imposé l'image d'une jeunesse qui se déroule autour d'étapes à franchir et suivant une séquence qui prend des allures de normalité. On porte depuis peu un regard inquiet et intéressé sur une « nouvelle » catégorie d'élèves – les jeunes « d'origine étrangère » – dont le parcours serait plus chaotique, plus heurté et révélerait une difficulté à intégrer les normes du système scolaire. Il serait toutefois particulièrement fécond d'inverser le regard et de poser l'hypothèse que les inquiétudes ressenties à l'égard de certains groupes sociaux contribuent à révéler les déficiences institutionnelles et l'essoufflement d'un paradigme pédagogique propre à un ordre social et politique à présent dépassé. Le choc est donc rude pour ceux des enseignants dont les pratiques quotidiennes restent empreintes d'un modèle éducatif assignant aux jeunes la condition de réceptacle des connaissances transmises, et qui sont amenés dans un combat coûteux à préserver une figure d'autorité dont la légitimité ne va plus de soi.

Comment dans une société qui veut se protéger de sa jeunesse continuer à agir pour une éducation structurée auprès des jeunes les plus en difficulté ? La prévention spécialisée se trouve en confrontation entre une demande sociale qui a des difficultés à s'exprimer et une commande publique qui réagit face aux problèmes actuels d'exclusion et de violence, avec une volonté d'instrumentalisation. Il apparaît une dimension nouvelle en prévention spécialisée qui se situe à la fois en termes d'ouverture et dans un respect des principes fondateurs de la démarche. Pour agir en éducation, il est nécessaire de savoir conjuguer le verbe « oser » dans une démarche respectueuse des personnes.

En France, les conditions de vie des étudiants divergent. Alors que certains d'entre eux jugent leurs conditions de vie acceptables, d'autres vivent des situations de précarité voire d'extrême pauvreté. L'objet de cet article est de comprendre les difficultés d'ordre social et économique rencontrées par les étudiants.

Dans un contexte craintif à l'encontre de la jeunesse populaire mais aussi de suspicion d'inefficacité, voire de complaisance des travailleurs sociaux vis-à-vis des « bandes », ce texte confronte ces idées reçues, d'une part, avec des éléments historiques et sociologiques sur les « bandes de jeunes » et, d'autre part, avec l'analyse des discours des intervenants sociaux en contact avec les « jeunes de cité » (éducateurs de prévention spécialisée et médiateurs sociaux municipaux) sur ces phénomènes. Dès lors, au regard des apports analytiques des sciences humaines et des éléments descriptifs des intervenants sociaux, les représentations alarmistes et négatives des regroupements juvéniles sont questionnées.

À travers cet article, nous présenterons une recherche sur les jeunes sans domicile fixe menée conjointement entre l'Université Christ Church de Canterbury et l'Université catholique de Lille. L'objet de cette présentation sera d'analyser les trajectoires des jeunes sans domicile (jeunes en errance de 16 à 25 ans), de comprendre le sens qu'ils donnent à leurs trajectoires et aux aides qui leur sont accordées.

L'objet de cet article concerne les mineurs isolés étrangers accueillis dans les institutions éducatives. Après s'être confrontée à la problématique des sans papiers adultes dont les solutions gouvernementales se trouvent dans la régularisation massive (Italie, Belgique, France, Espagne), l'Europe est secouée par un nouveau phénomène : les jeunes mineurs non accompagnés accueillis dans les foyers après avoir été repérés par la police des frontières et de l'air. Notre ambition est de comprendre le sens que ces jeunes donnent à leur séjour en France, ainsi que leur trajectoire migratoire, sans omettre les modalités de l'accompagnement social.

Ce texte a trait à la jeunesse des enfants de harkis dans le camp de Bias. Les harkis étaient les supplétifs de l'armée française durant la guerre d'Algérie. Nous voulons démontrer qu'ils n'étaient pas et ne sont pas considérés comme des citoyens français mais comme des « enfants illégitimes de la République ». Aussi, nous décrivons la vie quotidienne des enfants de harkis dans ce camp et leur révolte.

Votée dans la précipitation et l'émoi collectif après le meurtre de Joe Van Holsbeeck, poignardé à la gare centrale de Bruxelles pour le vol de son MP3, la nouvelle loi relative à la protection de la jeunesse n'en est pas moins l'aboutissement d'une longue réflexion sur la réaction sociale face à la délinquance juvénile. Cet article tente, dans un premier temps, de situer l'évolution de cette réflexion dans son contexte sociétal, pour ensuite s'intéresser à la nouvelle loi et éclairer le lecteur soucieux d'approcher les derniers développements d'une législation particulièrement complexe.

23 jeunes en difficulté qui ont trouvé refuge dans une Auberge du cœur au Québec témoignent de leur expérience. Ils disent ce qui les a aidés durant leur séjour et identifient ce qui a permis à certains de reprendre leur vie en main. Ils ont reçu des intervenants un encadrement au niveau de l'organisation de la vie courante, de l'encouragement dans leurs démarches d'orientation de vie ainsi que du support pour apprendre à mieux se connaître. Ils ont en outre trouvé dans les Auberges un milieu de vie leur offrant les conditions propices au développement d'un sentiment d'appartenance au monde, contrant ainsi le phénomène de désaffiliation sociale qui marque la plupart d'entre eux.

À partir d'une étude de cas, je me propose de réfléchir aux processus de l'intériorisation du stigmate et de l'échec pour des jeunes fortement fragilisés. Trois grandes questions seront soulevées. Premièrement, les solutions extrêmes auxquelles mène le manque de ressources des jeunes et des familles. Deuxièmement, l'ambiguïté entre « délinquance » et « conduites à risque », entre protection du jeune et protection de la société. Et enfin, troisièmement, les différences fondamentales entre le placement « accepté » et le placement « subi » et leurs conséquences.