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Revue Revue trimestrielle des droits de l'homme Mir@bel
Numéro no 130, 2022/2
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • In memoriam – Paul Tavernier (1941-2022) - Emmanuel Decaux, Christophe Pettiti p. 221-223 accès libre
  • Doctrine

    • La Convention européenne des droits de l'homme à l'épreuve du détournement de pouvoir - Rusen Ergec p. 225-234 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'article 18 de la Convention européenne des droits de l'homme apporte des limitations à l'utilisation par les États parties des restrictions aux droits et libertés autorisées par la Convention. Ce faisant, les États pourraient poursuivre des buts illégitimes et inavoués. La Cour européenne des droits de l'homme a, dans sa pratique récente, dû connaître de telles affaires. La présente étude offre une courte analyse de la problématique.
      Article 18 of the European Convention on Human Rights sets out limitations on the use by States parties of restrictions to rights allowed by the Convention, which States may use to pursue illegitimate aims. In recent years, the European Court of Human Rights had to deal with some important cases relating to such misuse of restrictions. The present study offers a brief analysis of the issue.
    • Retour sur « La forme des droits de l'homme » - Lucien François p. 235-244 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le temps d'un entretien, Lucien François nous délivre sa vision, actualisée, de l'expression des droits de l'homme, trente ans après sa contribution sur cette thématique, publiée dans le premier numéro de la Revue trimestrielle des droits de l'homme.
      In an interview, Lucien François shares with us his updated analysis of the expression of human rights, thirty years after the publication of his contribution on this topic in the first issue of the Revue.
  • Chronique

    • Chronique de jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (2021) - David Szymczak p. 245-293 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cette nouvelle chronique annuelle vise à présenter un aperçu à la fois panoramique et critique de la jurisprudence rendue par la Cour européenne des droits de l'homme sur l'année écoulée. Elle ne privilégie pas une analyse détaillée des arrêts et décisions de la Cour mais s'efforce plutôt d'en identifier les grandes tendances, les principales orientations.
      This new periodical section aims to present both a panoramic and a critical overview of the case law rendered by the European Court of Human Rights over the past year. The goal is not to analyse in detail the judgments and decisions of the Court, but rather to identify the main trends, the main orientations.
    • Chronique du contentieux interétatique devant la Cour européenne des droits de l'homme : Premier aperçu du contentieux interétatique - Michel de Salvia p. 295-304 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le premier volet de cette nouvelle chronique consacrée au contentieux interétatique devant la Cour européenne des droits de l'homme présente un premier aperçu des caractéristiques de ce contentieux. En prévoyant un droit de requête étatique, la Convention européenne des droits de l'homme consacre la légitimité de l'intervention d'un État dans les affaires intérieures d'un autre État dans l'hypothèse où ce dernier aurait, d'après l'évaluation faite par l'État demandeur, commis des violations des droits et libertés garantis par le texte conventionnel. Même s'il n'est pas aisé de dresser une typologie précise des affaires interétatiques, on peut cependant distinguer trois catégories en fonction des intérêts en jeu. Dès l'origine, le contentieux interétatique a mêlé, nécessairement et tout à la fois, un aspect judiciaire quant à la forme mais aussi un aspect politique affirmé quant au contenu des décisions, prises notamment par le Comité des ministres. Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que l'exécution des décisions et jugements concernant les affaires interétatiques ait soulevé et continue de soulever, avec une certaine intensité, un questionnement des plus pertinents et ambigus.
      The first part of this new section dedicated to interstate case law before the European Court of Human Rights outlines the characteristics of this litigation. By providing for a right of application by a State, the European Court of Human Rights enshrines the right of a Member State to intervene in the internal affairs of another Member State for violating the rights and freedoms guaranteed by the ECHR. While the typology of interstate cases is not easy to define, a distinction can be made between three groups according to the interests at stake. From the outset, interstate applications have involved both a judicial aspect in terms of form and a strong political aspect in terms of the content of the decisions, in particular of the Committee of Ministers. It is therefore not surprising that the execution of decisions and judgments in interstate cases has raised and continues to raise, with some intensity, questions of great relevance and ambiguity.
  • Jurisprudence

    • La santé publique est-elle soluble dans les droits fondamentaux ? : (obs. sous Cour eur. dr. h., Gde Ch., Vavřička et autres c. République tchèque, 8 avril 2021) - Xavier Bioy p. 305-329 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme admet la possibilité d'un système de vaccination obligatoire comme ingérence légitime dans le domaine de la vie privée, au motif de la protection de la santé publique. Elle opère un contrôle général et abstrait de la nécessité et du niveau de sanction. Elle n'écarte pas la mise en cause de la liberté de conscience mais ne la sanctionne pas en l'espèce.
      The European Court of Human Rights accepts the possibility of a compulsory vaccination system as a legitimate interference with privacy in protecting public health. It carries out a general and abstract control of the necessity and the level of punishment. It does not rule out the question of freedom of conscience but does not sanction it in this case.
    • Éloignement d'un réfugié terroriste : le jeu des plaques tectoniques : (obs. sous Cour eur. dr. h., arrêt K.I. c. France, 15 avril 2021) - Alix Ernoux p. 331-349 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La Cour européenne des droits de l'homme confirme la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne : la révocation du statut de réfugié n'emporte pas celle de la qualité de réfugié. Des garanties procédurales spécifiques sont nécessaires pour qu'il soit procédé à une évaluation afin de savoir si la personne a toujours la qualité de réfugié. En cas de maintien, une évaluation ex nunc des risques de traitements inhumains et dégradants encourus est nécessaire et, s'agissant du renvoi, sa qualité de réfugié doit être prise en compte.
      The European Court of Human Rights has confirmed the position of the Court of Justice of the European Union: the revocation of the refugee status does not imply that the person is no longer a refugee. Specific procedural guarantees are necessary to assess whether a person still qualifies as a refugee. If maintained, an ex nunc assessment of the risks of inhuman and degrading treatment upon return is necessary. In case of removal, a refugee must be taken into account regardless of status.
    • La participation de l'avocat général à la rédaction de l'avant-projet d'arrêt de la Cour de cassation : Strasbourg locuta, causa finita ? : (obs. sous Cour eur. dr. h., arrêt Manzano Diaz c. Belgique, 18 mai 2021) - Bieke Vanmarcke, Fanny Vansiliette p. 351-371 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le 18 mai 2021, la Cour européenne des droits de l'homme s'est prononcée sur le rôle de l'avocat général près la Cour de cassation belge et plus particulièrement sur la communication de l'avant-projet d'arrêt du conseiller-rapporteur à celui-ci, sans que ce projet ne soit communiqué aux autres parties à la procédure. Procédant à un revirement par rapport à sa jurisprudence antérieure à ce sujet, la Cour européenne des droits de l'homme n'a retenu aucune violation de la Convention.
      On 18 May 2021, the European Court of Human Rights ruled on the role of Advocates General in the Belgian Court of Cassation. More specifically, an Advocate General received a preliminary draft judgment from the reporting counsel while the other parties had no access to the proceedings. Contrary to its previous case law on this matter, the European Court of Human Rights found no violation of the Convention.
    • Principe de neutralité dans les entreprises privées : la Cour de justice étoffe sa jurisprudence relative à l'interdiction des signes religieux : (obs. sous C.J.U.E., Gde Ch., arrêt IX c. WABE eV et MH Müller Handels GmbH c. MJ, 15 juillet 2021, aff. jtes no C-804/18 et no C-341/19) - Anissa Djelassi, Romain Mertens, Stéphanie Wattier p. 373-395 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'interdiction des signes religieux dans les entreprises privées génère de nombreux débats. Le 15 juillet 2021, la Cour de justice de l'Union européenne s'est prononcée sur l'interprétation de la directive 2000/78/CE et l'application du principe de non-discrimination sur la base de la religion. L'occasion pour la Cour de préciser, pour la première fois, sa jurisprudence Achbita et Bougnaoui concernant le foulard islamique.
      The prohibition of religious symbols in private companies causes a lot of debate. On 15 July 2021, the Court of Justice of the European Union ruled on the interpretation of Directive 2000/78 and the application of the principle of non-discrimination on the basis of religion. This was an opportunity for the Court to clarify, for the first time, its Achbita and Bougnaoui case law on the Islamic headscarf.
    • Satire ou apologie du terrorisme, peut-on rire de tout ? : (obs. sous Cour eur. dr. h., arrêt Z.B. c. France, 2 septembre 2021) - Alyson Berrendorf, Lydia Midrez, Louna Monaco p. 397-420 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans l'arrêt Z.B. c. France du 2 septembre 2021, la Cour européenne des droits de l'homme a conclu à l'absence de violation de l'article 10 de la Convention. Le requérant se plaignait d'une ingérence injustifiée dans son droit à la liberté d'expression du fait d'avoir été condamné pour apologie de crimes d'atteintes volontaires à la vie pour avoir offert à son neveu de trois ans un t-shirt avec les inscriptions « je suis une bombe » et « Jihad, né le 11 septembre », qu'il porta dans l'enceinte de l'école en septembre 2012. Selon la Cour, le requérant ne pouvait se prévaloir d'une simple plaisanterie, et ne pouvait non plus ignorer la résonance particulière qu'allaient impliquer de telles inscriptions dans l'enceinte d'une école, surtout vu le contexte terroriste qui régnait au moment des faits. Dans cet article, nous proposons d'analyser le raisonnement de la Cour lorsqu'elle a conclu que la France a fait un usage adéquat de sa marge d'appréciation. Une attention particulière sera portée aux critères développés par la Cour afin d'apprécier la nécessité de l'ingérence et de nuancer son constat.
      In the Z.
      B. v. France judgment of 2 September 2021, the European Court of Human Rights found no violation of Article 10 of the Convention. The applicant was complaining of a breach of his right to freedom of expression due to his conviction for the offense of glorifying willful killing. He was convicted after he gave his 3-year-old nephew a T-shirt with the slogans “I am a bomb” and “Jihad, born on September 11”, that the boy wore at nursery school in September 2012. From the Court's point of view, the applicant could not have been joking, nor could he have been unaware of the particular connotation that such slogans would have in a nursery school, especially given the scale and gravity of the current terrorist attacks. In this article, we propose to analyze the Court's reasoning when it judged that France had made adequate use of its margin of appreciation, taking into account the criteria developed by the Court to assess the necessity of interference, and to nuance this observation.
    • La Cour européenne des droits de l'homme et la Convention d'Oviedo : une compétence consultative embarrassante ? : (obs. sous Cour eur. dr. h., Gde Ch., décision Demande d'avis consultatif au titre de l'article 29 de la Convention pour la protection des droits de l'homme et de la dignité de l'être humain à l'égard des applications de la biologie et de la médecine : Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine, 15 septembre 2021) - Emmanuel Decaux p. 421-436 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La Cour a été saisie pour la première fois depuis vingt ans d'une demande d'avis consultatif en vertu de l'article 29 de la Convention d'Oviedo, au sujet de l'interprétation de l'article 7 visant « la protection des personnes souffrant d'un trouble mental », s'agissant notamment des traitements effectués sans leur consentement. Dans sa décision, la Cour donne une interprétation étroite de sa compétence consultative, en écho à sa jurisprudence antérieure au titre de l'article 47 de la Convention européenne, avant de refuser de répondre aux deux questions de fond qui lui étaient posées par le Comité de Bioéthique du Conseil de l'Europe.
      For the first time in twenty years, the Court was seized by a request for an advisory opinion, according to Article 29 of the Oviedo Convention, on the interpretation of Article 7 aiming to the “protection of persons who have a mental disorder” against treatment done without consent. In its decision, the Court gives a narrow interpretation of its advisory competence, mirroring its case law under Article 47 of the European Convention, and declines to answer the substantive questions raised by the Council of Europe's Committee on Bioethics.
  • Bibliographie - p. 437-450 accès réservé