Contenu du sommaire : Faire face à l'incertitude
Revue | Responsabilité et environnement |
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Numéro | no 57, janvier 2010 |
Titre du numéro | Faire face à l'incertitude |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Pierre Couveinhes p. 5-6
- L'homme en quête de certitudes : entre croyance et savoir - Marie-Josèphe Carrieu-Costa p. 7-9
- Penser les évènements extrêmes - Jean-Pierre Dupuy p. 10-15 Le type d'incertitude qui est lié aux événements extrêmes, qu'ils soient naturels ou moraux, exige des concepts complètement nouveaux. Convaincu que les mots possèdent une sagesse que n'ont pas toujours ceux qui les utilisent, je ne résiste pas à la tentation de me référer à la controverse qui entoure l'étymologie de ce mot étrange : « risque ». D'un côté, il y a ceux qui, avec Wartburg, le font dériver de l'ancien italien risco, lui-même issu du latin resecum, « ce qui coupe » – d'où les sens de « rocher escarpé », « écueil » et, finalement, de « risque encouru par une marchandise transportée par un bateau » : donc, l'accident. Mais, de l'autre, on trouve ceux qui, avec Guiraud, pensent qu'« il n'y a pas le moindre commencement de preuve à ce roman nautique » et font dériver le mot du latin rixare (« se quereller »). Le risque, c'est ce qui émerge du conflit humain – la rixe – lorsque, ainsi que Clausewitz en a fait la théorie, il monte aux extrêmes et, tel un destin indifférent, mène les violents à la destruction mutuelle. Les catastrophes naturelles et les catastrophes morales, de plus en plus, seront indiscernables. C'est la leçon apocalyptique par excellence.Conceiving extreme events
The uncertainty related to extreme events, whether natural or moral, entails a set of completely new concepts. Convinced that words possess a wisdom that those who utter them might lack, the author has yielded to the temptation of mentioning the controversy surrounding the etymology of “risk”. There are those, who, like Wartburg, derive this strange word from risco, an old Italian word stemming from resecum in Latin, which means “what cuts”, whence the meanings : a “crag”, “reef” and, finally, a “risk to merchandise transported by ship”, hence, an accident. But there are also those who, like Guiraud, think “There is not the least evidence for this nautical story.” They derive the word from rixare (“to quarrel”) in Latin. A risk is what emerges from human strife when, as Clausewitz theorized, a conflict reaches extreme proportions, and fate indifferently condemns the violent parties to mutual destruction. It will be increasingly hard to tell moral and natural catastrophes apart... an outstanding apocalyptical lesson. - Quelques éléments de réflexion sur l'incertitude à travers l'histoire des sciences et des idées - Alexandre Moatti p. 16-21 L'incertitude a de tous temps accompagné les progrès de la science et de l'industrie : la peur de l'incertain est la face cachée de toute création ou innovation. Une attitude alimente l'autre : anticiper, prévoir, sont certes producteurs d'innovation, d'imaginaires créateurs, mais aussi de replis, de sécurisations, de « précaution » risquant, en retour, de tétaniser la société. On retrouve en permanence cette ambivalence vis-à-vis de la science, qui se nourrit de la science elle-même : elle prend ses racines dans certains courants philosophiques des Lumières (Rousseau) ou de l'utopie (Fourier) ; elle est aujourd'hui théorisée par des réflexions philosophiques plus radicales, comme L'hypothèse Gaïa de James Lovelock ou la Deep Ecology du Norvégien Arne Naess.A few points to bear in mind when thinking about uncertainty in the history of sciences and ideas
Uncertainty has always gone hand in hand with the progress of science and industry. The fear of uncertainty is the dark side of any creation or innovation. One attitude kindles another – anticipation and foresight are driving forces in innovation and imaginary creations, but also in regressions and safety “precautions” with the risk, in turn, of paralyzing society. This ambivalence toward science repeatedly crops up, and even feeds on science. Its roots run through the Enlightenment (Rousseau) and utopian philosophies (Fourier). Radical philosophies are now working out this theory, for instance James Lovelock's Gaia hypothesis or Arne Naess's deep ecology. - Probabilité et incertitude - Dominique Deprins p. 22-31 La probabilité est au cœur des débats contemporains autour de la maîtrise de l'incertain et du risque. La question du risque et de son évaluation a largement dépassé ses enceintes originelles – juridique, médicale, assurantielle et industrielle – pour s'instiller peu à peu dans tous les domaines de la vie, de la sphère publique jusqu'au niveau le plus intime de la sphère privée. La logique de précaution1, qui est présente dans tous les débats scientifiques, technologiques et éthiques d'aujourd'hui, se nourrit, au bout du compte, d'illusions : celle du risque « zéro » et, par là, celle du savoir absolu. Le calcul des probabilités est dès lors devenu central dans le gouvernement de l'incertain, désormais placé sous la focale du paradigme de précaution et de son principe éponyme.Quelle est cette probabilité omniprésente aujourd'hui ? Y aurait-t-il méprise sur la probabilité inaugurée, dans l'indifférence générale, par Pascal, en 1654, lorsque le calcul des probabilités s'appelait la « géométrie du hasard » ? Il s'agira dans cet article de questionner l'héritage probabiliste et ses écueils pour l'homme de la précaution et notamment de s'interroger sur le rôle que joue la probabilité en ces temps d'incertitude.Probability and uncertainty
Contemporary debates about controlling uncertainty and risk center on probability. The question of risk and its assessment has moved far beyond its initial setting – law, medicine, insurance and industry – and gradually penetrated all fields of human activity, from the public sphere to the most intimate aspects of our private lives. The “precautionary logic”, now present in all scientific, technological and ethical discussions, is ultimately grounded on illusions, such as “zero risk” and its correlate, absolute knowledge. Calculating probabilities, a major issue in controlling uncertainty, is based on the paradigm of precaution and the precautionary principle of better-safe-thansorry. What is the nature of this omnipresent probability ? Has the probability inaugurated in 1654 by Pascal (known as the “geometry of hazard” but barely noticed at the time) been erroneously interpreted ? The heritage of probability is examined, along with its dangers for the precautious. What role does probability play in our times of uncertainty ? - Le concept de risque et son évolution - Gilles Motet p. 32-37 Le concept de risque est au cœur des questions, des démarches et des techniques relatives à la sécurité. Le sens donné à ce terme a évolué au fil du temps, nécessitant à chaque fois de remettre en cause les questions, démarches ou techniques précédemment considérées. La compréhension de cette évolution est fondamentale, en particulier pour apprécier la posture que nous1 prenons pour aborder la sécurité. Actuellement de nombreuses divergences d'opinions sur ces questions, démarches ou techniques, résultent des différences d'interprétation qu'ont les différents interlocuteurs du terme « risque ». Parfois même, divers points de vue sont combinés, rendant confuses nos analyses et erronées ou discordantes nos conclusions. Le propos de cet article n'est pas de porter un jugement de valeur sur ces points de vue (chacun défendant ses propres intérêts), mais plutôt de les mettre en évidence afin d'avoir de chacun d'eux une perception claire et explicite, et d'être à même d'apprécier leur incidence sur la façon d'aborder les questions de sécurité.The concept of risk and its evolution
The concept of risk lies at the center of questions, procedures and techniques related to safety and security. The meaning given to it has evolved, forcing a continual re-evaluation of previous questions, procedures and techniques. We must understand this evolution in order to evaluate the position to be adopted when tackling questions of safety. The currently wide divergence of opinions about the aforementioned questions, procedures or techniques results from differences in the interpretations of “risk” made by various parties. Diverse viewpoints are sometimes combined, thus making our analyses confused, and our conclusions erroneous or discordant. The intention is not to submit these viewpoints (each party defending its own interests) to a value judgment, but rather to shed light on them, so as to clearly perceive each position and be capable of assessing its incidence on our approach to questions of safety and security. - Quid de la gestion des risques après la constitutionnalisation du principe de précaution ? - Olivier Godard p. 38-44 Le 1er mars 2005, le Président de la République promulguait la Charte de l'environnement adossée à la Constitution. Son article 5 donne une valeur constitutionnelle au principe de précaution en ces termes : « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».Ainsi était mis un terme à trois années de débats animés et de vives controverses (Godard, 2004, [4]) sur le statut à reconnaître (ou non) à ce principe de prévention et de gestion de ces risques potentiels, hypothétiques, suspectés, non établis mais non écartés, dont l'expérience avait montré qu'ils ne pouvaient être ignorés sans conséquences parfois très graves pour l'environnement et pour la santé publique (Agence européenne de l'environnement, 2004, [1]).What about risk management given the constitutionalized “principle of precaution” ?
On 1 March 2005, the President promulgated the Charter of the Environment as part of the French Constitution. Article 5 enshrines the principle of precaution in the Constitution : “When the realization of a damage, even though uncertain in the current state of scientific knowledge, might seriously and irreversibly affect the environment, public authorities will see to it, by applying the principle of precaution and within the scope of their powers, that procedures of risk assessment are implemented and that temporary, proportional measures are adopted to ward off the realization of the damage.” This put an end to three years of discussions and controversy about the status to be given to the principle of preventing and managing potential, hypothetical or suspected risks, which, neither confirmed nor disconfirmed, should not – experience has taught us – be ignored lest there be a possibly very serious impact on the environment and public health. - L'investissement de défense face à l'incertitude - Carl Trémoureux p. 45-51 Du fait de la durée du cycle des équipements militaires, l'incertitude se trouve au cœur de l'investissement de défense. Si celle-ci concerne, bien sûr, le volet technologique (le « comment »), l'impossibilité de développer tous les types de systèmes requiert d'opérer des choix plaçant ainsi, au premier plan, la question du « pourquoi » des capacités à mettre en place. Or, comme l'explique le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, « le contexte international dans son ensemble appelle la prise en compte de l'incertitude stratégique comme fondement de la pensée et de la politique de défense et de sécurité de la France [...]. Fondant une fonction stratégique nouvelle érigée en priorité, la connaissance et l'anticipation constituent notre première ligne de défense, garantissent notre autonomie de décision et permettent de conserver l'initiative stratégique ».Dans ce texte, la question de l'anticipation des menaces pouvant porter atteinte à notre sécurité et à notre autonomie collective sera placée dans la perspective des limites du savoir, impliquant souvent une approche des problèmes par le sens.Investing in defense faced with uncertainty
Given the duration of military equipment, uncertainty lies at the core of investments in defense. Besides the technological aspects of defense (the question of “how”), it is impossible to develop every type of system. A choice must be made ; and this brings to the forefront the question of “why” choose one option instead of another. According to the white paper on defense and national security, the “international context as a whole calls for taking into account strategic uncertainty as the basis of reflections on France's defense and of security policies [...] Underlying a new strategic function ranked as a priority, knowledge and anticipation form our first line of defense, guaranteeing our autonomy of decision-making and enabling us to maintain our strategic initiative.” This paper places the question of anticipating threats to our security and autonomy in relation to the limits of our knowledge. This often implies an approach for making sense of problems. - Les risques chimiques et leur gestion - Armand Lattes p. 52-58 Le rôle essentiel de la chimie est la découverte et l'invention de nouvelles substances utiles à la société et fondamentales pour l'amélioration des conditions de vie de l'Humanité. Cette discipline, en dépit de son caractère incontournable, est considérée comme une science à risque(s), responsable de nombreuses nuisances. L'utilisation de substances « chimiques » oblige à une évaluation de ces risques dès le début de la conception d'un nouveau produit ou dès la mise en œuvre d'une nouvelle application.Les notions de danger et de risque sont souvent mal différenciées. Pour simplifier, nous pouvons dire que :le danger d'une substance est l'effet négatif qu'elle est susceptible de produire (explosion, pollution...) ;le risque est la probabilité d'être exposé à ce danger.Chemical risks and their management
Chemistry essentially seeks to discover and invent new chemicals useful for society and fundamental for improving humanity's living conditions. This discipline, though indispensable, is a risky science that has often caused harm. The use of chemicals forces us to assess the risks once a new product is designed or a new application made. The ideas of danger and risk are often not clearly separated. Let us simplify by saying that the danger of a chemical is its possible negative effects (explosion, pollution, etc.) whereas risk refers to the probability of exposure to this danger. - Œuvrer dans l'incertitude - Pierre-Michel Menger p. 59-69 Le travail est généralement traité comme une grandeur négative en analyse économique classique, où il reçoit la qualité restrictive de désutilité (d'utilité négative), c'est-à-dire de dépense d'énergie individuelle en échange d'un salaire et de biens de consommation auxquels ce salaire donne accès. Ce sont le loisir et les biens de consommation qui sont sources de satisfaction et de bien-être individuel, le travail apparaissant alors comme une consommation négative.Working in uncertainty
In classical economics, work is normally calculated as a negative value and restrictively qualified as a disutility (or negative utility), i.e., the sacrifice of a person's energy in exchange for wages and the consumer goods affordable thanks to wages. Leisure and consumer goods are the sources of individual satisfaction and well-being, whereas work is a form of negative consumption. A diametrically opposite view exists that sees work as a typically positive value involving the person's creativity and self-expression. The positive value of work is celebrated by a current of thought that insists on the extraeconomic reality of authentically inventive activities. This is the ideally desirable form of work. - L'incertitude en matière de technologie - Sven Ove Hansson p. 70-74 Du fait de la vitesse croissante du développement technologique, il devient de plus en plus évident que nous ne savons que fort peu de choses sur notre avenir en la matière. Nous ne savons pas quelles nouvelles technologies nous rencontrerons dans le futur proche, et nous ne savons pas davantage comment nos vies, nos sociétés et notre environnement naturel seront affectées par les changements technologiques.Diverses tentatives ont été faites pour réduire cette incertitude ; en particulier, deux nouvelles disciplines ont vu le jour à cet effet dans les années 1960 : l'évaluation technologique et l'analyse des risques. Toutefois, toutes deux rencontrent des difficultés considérables. L'objectif de cet article est d'expliquer ces difficultés, et de discuter la façon dont on pourrait cependant traiter les incertitudes des technologies futures.Technological uncertainty
Given the accelerating speed of technological developments, it is ever clearer how little we know about our future. We do not know what new technology will develop in the near future, nor do we know how technological changes will affect our lives, societies and the natural environment. Efforts have been made to reduce the degree of uncertainty, for example through technological assessment and risk analysis, which emerged during the 1960s. However these disciplines have encountered considerable difficulties, as explained herein. How to cope with the uncertainties related to future technology ? - De l'incertitude-obstacle à l'incertitude productive, ou comment traiter les risques potentiels des nano-objets ? - Brice Laurent p. 75-81 Les risques liés aux nano-objets manufacturés font l'objet de nombreux questionnements dans les sphères administratives. On peut définir les nano-objets comme des assemblages atomiques dont au moins une des dimensions est de l'ordre du nanomètre et qui tirent leur propriété spécifique de leur taille. Ces substances sont aujourd'hui utilisées dans de nombreux procédés et produits industriels2 : les nanotubes de carbone, les fullerènes, le dioxyde de titane, les nanoparticules d'argent et d'or sont les principales substances concernées. Aux risques liés à la sécurité des travailleurs, s'ajoutent, du fait de la présence de nano-objets dans de nombreux produits de consommation courante, des risques potentiels pour les consommateurs, et des impacts encore incertains pour les milieux naturels.From uncertainty as an obstacle to productive uncertainty : How to handle the potential risks of nano-objects ?Many questions are arising in administrative circles about the risks related to manufactured nano-objects. Nano-objects can be defined as atomic assemblages that, with at least one nanometric dimension, owe specific properties to their size. These substances are now used in several industrial processes and products : carbon nanotubes, fullerenes, titan dioxide, nanoparticles of silver or gold. Besides the risks related to worker safety, there are – given the presence of nano-objects in several ordinary products – potential risks for consumers, not to mention the unknown effects on the natural environment.
- De l'incertitude à la précaution : le rôle de la métrologie - Jean-Luc Laurent, Benoît Gaumont p. 82-91 Beaucoup de décisions se prennent à partir de résultats de mesures. Ces résultats de mesures sont assortis d'une incertitude. Pour asseoir la pertinence de la décision, il est indispensable de maîtriser les incertitudes, qui restent un excellent moyen d'accéder à une interprétation intelligente des résultats de mesures. Il est essentiel que tout utilisateur de résultats de mesures ait une appréciation de la fiabilité et de la qualité de l'information qu'il va utiliser. La maîtrise des incertitudes est un des deux enjeux essentiels de la métrologie, avec la mise à disposition de références fiables et stables. C'est ce qui explique le choix des thèmes traités dans cet article. Nous avons fait le choix de retenir une approche large de la façon dont la science de la mesure (la métrologie) permet à un industriel ou à la société de maîtriser le processus de mesure.L'accès à une connaissance passe bien souvent par la détermination d'un nombre, et la mesure qui fournit ce nombre ne peut se concevoir sans unité, étalon et instrument de mesure. Ceci est la raison d'être de la métrologie qui n'est pas seulement une discipline particulière des sciences physiques et chimiques, mais le socle de nos activités quotidiennes. À l'instar de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, nous utilisons tous la métrologie sans en avoir réellement conscience.From uncertainty to precaution : The role of metrology
Many decisions are based on measuring, but measurements involve a degree of uncertainty. To establish a decision's relevance, uncertainty must be brought under control – an excellent way to proceed toward an intelligent interpretation of measurements. Anyone using measurements must become aware of the reliability and quality of the information used. Along with reliable, stable standards, controlling uncertainty is one of the two basic issues in metrology. A broad approach is presented to show how metrology enables a manufacturer or a society to control the process of measuring. To obtain knowledge, a number often has to be set through the act of measuring, which cannot be imagined without a standard unit and a measuring instrument. This is the grounds of metrology. It is not just a special discipline in physics or chemistry but the very basis of everyday activities. Like someone speaking in prose without knowing it, we are all using metrology without really being aware of it. - Risque et prospective - Thierry Gaudin p. 92-98 Que la prospective ait une origine militaire « dure », comme aux Etats-Unis ou, au contraire, une origine civile, planificatrice et quelque peu « molle », comme en France, elle a pour rôle de présenter des tableaux de l'avenir à long terme, de manière à ce que la société puisse anticiper certains risques et autant qu'il soit possible, les éviter ou se préparer à en pallier les conséquences. La situation actuelle est particulièrement critique : elle remet en question le concept ancien de défense au profit d'une conception plus globale de la sécurité.Risk and futurology
Whether futurological studies have a “hard” origin in the army, as in the United States, or a “soft”, civilian origin in planning, as in France, they present scenarios for the long run so that society can foresee risks and, if possible, avoid them or prepare to alleviate the consequences. The current situation is critical, the old concept of defense being set opposite a more global conception of security.