Contenu du sommaire : Nouveaux Etats membres de l'UE

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1063, septembre-octobre 2007
Titre du numéro Nouveaux Etats membres de l'UE
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Nouveaux Etats membres de l'Union européenne : Une intégration réussie ?

    • De Quinze à Vingt-sept. Les nouveaux Etats membres face à la construction européenne - Lhomel Édith p. 4-10 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'adhésion de huit pays d'Europe centrale et balte le 1er mai 2004 est considérée, plus de trois ans après, comme un succès économique par la quasi-totalité des Etats membres. Cependant, cette success story s'est accompagnée d'un certain nombre de frictions sur le plan politique. Tout d'abord, il a fallu composer avec un indéniable sentiment de suspicion de part et d'autre : alors que des franges de l'opinion publique dans l'UE-15 s'inquiétaient des risques de dumping social pratiqué par ces nouveaux venus, ces derniers, victimes dans certains domaines d'un traitement, selon eux, inéquitable (agriculture, ouverture des frontières) ou trop intransigeant (sécurité nucléaire, dispositif d'absorption des fonds communautaires, entrée dans la zone euro), se sont jugés discriminés. Le consensus européen s'est également trouvé mis à mal lorsqu'il s'est agi d'adopter face à une Russie déterminée à faire de l'enjeu énergétique une arme de sa politique extérieure, une attitude de plus ou moins grande fermeté. Mais, unis, face «aux anciens», sur certains dossiers, les nouveaux Etats membres (NEM) n'ont cependant pas tous adopté l'attitude frondeuse de la Pologne. Dans une Union européenne aux prises avec les épineuses questions du devenir du traité constitutionnel et du rythme de son élargissement, les NEM se sont montrés, selon les sondages, apparemment plus soucieux du renforcement de la construction communautaire, d'autant qu'ils ont, compte tenu de leur niveau de développement moins élevé, tout intérêt au maintien, en l'état, de la Politique agricole commune et de celle de la cohésion économique et sociale. A l'inverse, face à l'instabilité politique et au regain de populisme auxquels plusieurs d'entre eux sont confrontés, face également aux orientations économiques souvent très libérales empruntées par la plupart et, enfin, face à la solidarité atlantiste prônée par l'ensemble des NEM, l'UE à Vingt sept n'apparaît-elle pas, en définitive, plus divisée que jamais, du moins plus fragile ?
      From Fifteen to Twenty-Seven The New Member States towards the Building of Europe Three years later, nearly all of the member states consider the May 1,2004 entry of eight Central European and Baltic countries to have been an economic success. This success story was, however, marred by some political friction. First of all, it was necessary to contend with a certain amount of suspicion on both sides : whereas some in the EU-15 were concerned with the risks of social dumping on the part of the new arrivals, the latter, in some domains victims of unequal (agriculture, opening of borders) or, as they believed, over stringent (nuclear security, access to Community funds, Euro zone entry) treatment, charged discrimination. The European consensus also was put to the test on whether to adopt a more or less firm stance on Russia, determined to make energy a foreign policy weapon. The New Member States (NMS), united when facing the “old states” on some subjects, did not, however, adopt Poland's carping stance. In a European Union confronting thorny questions on the future of the constitutional treaty and enlargement planning, the NMS are, according to surveys, seemingly more concerned with strengthening the building of the Community, all the more so as they have, with their lower levels of development, every interest in maintaining the Common Agricultural and Economic and Social Cohesion policies. On the other hand, in light of the political instability and renewed populism confronting several, the often very liberal orientation adopted by most and the Atlantic solidarity espoused by all, doesn't the EU of the twenty-seven ultimately appear more divided than ever, or at least more fragile ?
    • Politique agricole commune à l'Est. Premiers résultats - Bazin Gilles p. 11-21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Il est difficile de dresser un bilan précis de l'évolution de l'agriculture dans les Nouveaux Etats membres (NEM) depuis l'intégration, du fait notamment du manque de données statistiques récentes concernant l'évolution des structures agraires. Néanmoins, on peut commencer à évaluer les principales conséquences de l'application de la Politique agricole commune (PAC) et s'interroger sur les perspectives des différents types d'agricultures présents dans les NEM. Ainsi, l'intégration, longuement préparée par les aides pré-adhésion et l'ouverture graduelle des frontières, a permis d'accroître les échanges agroalimentaires dans l'Union élargie sans bouleverser les équilibres antérieurs en matière de production. L'accès aux aides directes de la PAC (allouées en fonction de la surface), permet la modernisation et la mise aux normes des exploitations moyennes et grandes qui se rapprochent des modèles de production de l'Europe de l'Ouest. L'évolution des petites structures, majoritaires dans la plupart des NEM, qui recouvre une grande diversité de situations, reste problématique : vouées pour beaucoup à disparaître, sinon à résister en ne pratiquant qu'une agriculture d'autosubsistance, toutes sont contraintes de s'adapter. Mais la polarisation des financements de la PAC qui reproduit la forte inégalité foncière, ne joue pas en faveur de leur maintien à terme.
      The Agricultural Policy in Eastern Europe First Results It is difficult to provide a clear assessment of agricultural development in the New Member States (NMS) since integration, mainly because recent data on the development of agrarian structures is lacking. It is, however, possible to begin evaluating the main consequences of the Common Agricultural policy (CAP) and to consider future prospects for different types of farming in the NMS. After a long process of pre-integration aid and the gradual opening of borders, integration facilitated increased foodstuffs trade within the Union without upsetting former production patterns. Direct access to CAP aid (allocated according to size), made it possible to modernize and to bring medium-sized and large farms up to standard, closer in line with west European production norms. The future of diverse types of small holdings, a majority in most of the NMS, remains a problem : doomed to disappear, as many believe, if they do not live on in the form of subsistence agriculture, they are obliged to adapt. Polarization within CAP subsidies has resulted in sharp inequalities with land endowment and does not favor their long-term survival.
    • Elargissement et flux migratoires. L'expérience de la Pologne en perspective - Rusin Philippe p. 22-33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La Pologne semble avoir tiré grand bénéfice de son adhésion à l'Union européenne le 1er mai 2004 : une croissance soutenue du PIB, une forte augmentation des exportations, un taux de chômage divisé par deux en 3 ans... Pourtant, près de 2 millions de Polonais ont quitté le pays pour aller travailler à l'étranger, soit près de 12 % de la population active ! De plus, on assiste à l'irruption d'une nouvelle distribution géographique des flux de main-d'œuvre depuis 2004, conséquence directe de l'ouverture des marchés du travail du Royaume-Uni et de l'Irlande, alors qu'un certain nombre d'anciens Etats membres ont pris des «dispositions transitoires» pour freiner l'immigration venue de l'Est. Les changements sur le marché du travail polonais sont tout aussi spectaculaires. Si cette ouverture pouvait représenter une solution à court terme pour faire reculer un taux de chômage record, cette émigration massive et brutale est aussi devenue un problème économique majeur pour l'avenir du pays. En effet, les entreprises se heurtent de plus en plus à des pénuries de main-d'œuvre. En outre, la vague migratoire actuelle – essentiellement composée de jeunes actifs – renforce les menaces qui pèsent déjà lourdement sur l'équilibre du financement de la protection sociale. La question du retour des travailleurs migrants revêt dès lors une dimension d'ordre stratégique et une série d'initiatives a été annoncée par les pouvoirs publics pour inciter les Polonais à revenir. Enfin, le recours à l'immigration devient de plus en plus incontournable. Même s'il faudra attendre le prochain recensement général de la population pour analyser avec précision l'impact de ces flux migratoires, le changement du climat politique intérieur, avec la victoire de l'opposition libérale aux élections législatives anticipées du 21 octobre 2007, pourrait favoriser une inversion des flux. Paradoxalement, le renchérissement du prix du travail en Pologne, provoqué par cette vague migratoire, pourrait favoriser le retour des migrants, s'inscrivant dans une stratégie payante.
      Enlargement of the European Union and Migration Flows An Assessment of the Polish Experience Poland seems to have reaped substantial benefits from its entry into the European Union on May 1,2004 : sustained growth of its GDP, a sharp increase in exports, an unemployment rate halved in 3 years... However, nearly 2 million Poles, almost 12 % of the active population, have left the country to work abroad ! Since 2004, we have also been witnessing the irruption of a geographic redistribution of the labor flow, a direct consequence of the opening of United Kingdom and Ireland job markets, while many member states have made “transitional provisions” to slow immigration from the East. Changes in the Polish labor market are just as spectacular. While the outward flow has provided a short-term solution towards reducing record unemployment, this massive and brutal emigration has also become a major economic problem for the country's future. Companies are increasingly encountering labor shortages. Moreover, the current migratory wave −mainly of the young active population − is adding to the threat already weighing heavily on social welfare financing. Thus, the return of migrant workers is of strategic concern and the government has announced measures to encourage Poles to return home. Lastly, recourse to immigration is increasingly difficult to circumvent. Although we must await the next general population census in order to perform a clear analysis of the impact of this migration, the change in the domestic political climate with the liberal opposition's victory in the early October 21,2007 legislative elections could aide in reversing the flow. Paradoxically, higher labor costs in Poland, a result of this wave of migration, could work to increase wages and encourage the return of migrants.
    • Bulgarie, Roumanie. Interrogations sur leur adhésion à l'Union européenne - Duboz Marie-Line p. 34-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le 1er janvier 2007, la Bulgarie et la Roumanie sont entrées dans l'Union européenne (UE), alors que leur PIB par habitant était respectivement égal à 37 % et à 38 % de la moyenne de l'UE-27. Ces chiffres posent question quant à la capacité de ces deux pays à amorcer une triple convergence, institutionnelle, réelle et nominale, pour se hisser aux côtés d'économies ayant adhéré trois ans plus tôt, comme la Hongrie et la République tchèque. Plutôt bien dotées en ressources naturelles −atout qui, selon certains auteurs, aurait en fait joué en leur défaveur−, la Bulgarie et la Roumanie ont surtout cherché, que ce soit les gouvernements ou les acteurs économiques, à tirer les bénéfices les plus immédiats et les plus lucratifs de l'exploitation de ces richesses plutôt que de centrer leurs efforts sur l'amélioration de la productivité et l'attraction d'investissements directs étrangers (IDE). A contrario, l'héritage géographique et institutionnel de la Hongrie et de la République tchèque, qui, pour leur part, disposent de peu de ressources naturelles, peut expliquer la façon dont leurs structures économiques ont progressé depuis le début de la transition et le rôle, sinon décisif, du moins important joué par les IDE dans la restructuration et la modernisation de leurs appareils productifs. Si, à l'évidence, la Bulgarie et la Roumanie ont accompli des progrès significatifs au niveau institutionnel et structurel pour converger vers les économies de l'UE, le chemin à parcourir pour aligner le fonctionnement de leur administration et de leur justice sur les normes communautaires, néanmoins, sera long. Ces deux dernières venues dans l'UE doivent donc poursuivre sans relâche leurs efforts en dosant au mieux les avantages et les inconvénients que comporte un recours résolu aux IDE.
      Bulgaria, Rumania Reflections on the European Union Membership On January 1,2007, Bulgaria and Romania entered the European Union (EU), while, respectively, their per capita GDP amounted to 37 % and 38 % of the EU-27 average. These figures raise questions as to the ability of these two countries to undertake three-fold institutional, real, and nominal convergence to reach the levels of economies which joined three years earlier, such as those of Hungary and the Czech Republic. Well endowed with natural resources −assets which, according to certain authors, worked to their disadvantage, Bulgaria and Romania, whatever the government or economic actors, sought first and foremost to reap the most immediate and lucrative benefits from exploiting these resources rather than to focus efforts on improving productivity and attracting foreign direct investments (FDI). On the other hand, the geographical and institutional heritage of Hungary and the Czech Republic, which possess few natural resources, explain the manner in which their economic structures have progressed since the beginning of the transition and the important, if not decisive, role of FDI in reorganizing and modernizing their means of production. While Bulgaria and Romania have obviously made substantial strides in converging with EU economies on the institutional and structural levels, they are a long way from bringing their administration and justice systems in line with community standards. These two late EU arrivals must thus continue relentlessly in their efforts to balance the advantages and disadvantages of a resolute recourse to FDI.
    • ALECE et Balkans occidentaux. Entre intégration régionale et intégration européenne - Sokic Alexandre p. 44-52 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les deux derniers élargissements de l'UE ont fait évoluer l'Accord de libre-échange centre européen (ALECE) en une zone de libre-échange balkanique liant les Etats issus de la Yougoslavie (Slovénie exceptée), à l'Albanie et la Moldavie. Le nouvel ALECE (dont le nom n'a pas été modifié), signé à Bucarest en décembre 2006, remplace ainsi un ensemble de 32 accords bilatéraux de libre-échange conclus entre les entités de cette région depuis 1999. Dans quelle mesure la reconfiguration de la zone ALECE peut-elle être de nature à stimuler l'intégration régionale et européenne de l'Europe du Sud-Est ? Le processus d'élargissement de l'UE, les perspectives d'intégration européenne, et l'influence externe exercée par l'Union européenne (UE) et le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est sont autant d'éléments expliquant le glissement de la zone de libre-échange de l'Europe centrale vers les Balkans. L'ensemble des accords bilatéraux de libre échange a permis, pendant la période 2000-2006, de réaliser des progrès sensibles dans l'intégration commerciale intra-régionale. Comme le montre l'expérience des pays fondateurs, la transposition de la zone ALECE aux Etats des Balkans devrait accélérer le processus de leur intégration régionale. De même, l'intégration européenne de facto pourrait également connaître une avancée à travers le développement des échanges avec l'UE. En ce qui concerne l'intégration européenne de jure, la pause récente déclarée par l'UE pour de nouveaux élargissements pourrait amener les pays des Balkans à voir la reconfiguration de la zone ALECE comme un substitut plutôt que comme un activateur de l'intégration européenne.
      CEFTA and the Western Balkans Between Regional and European Integration The last two EU enlargements transformed the Central European Free Trade Agreement (CEFTA) into a Balkans free trade zone within the ex-Yugoslavia (with the exception of Slovenia) and including Albania and Moldavia. The new CEFTA (the name was not changed), signed in Bucharest in December 2006, replaces a total of 32 bilateral free trade agreements concluded in this area since 1999. To what extend will this redrawing of the CEFTA zone stimulate regional and European integration in South-East Europe ? EU enlargement, the outlook for European integration, as well as the outside influence of the European Union (EU) and the Stability Pact for South Eastern Europe explain the shifting of the Central European free trade zone towards the Balkans. Between 2000 and 2006, these bilateral free trade agreements contributed to the substantial progress made in terms of intra-regionally integrated trade. As demonstrated by the experiences of the founding countries, the transposition of the CEFTA zone to the Balkans should accelerate the regional integration process. Similarly, European integration de facto could also make inroads through the development of trade with the EU. With regard to de jure European integration, the EU's recent moratorium on enlargement could lead the Balkan countries to consider this reconfiguration of the CEFTA zone to be a substitute for rather than an impetus to European integration.
    • La grande distribution en Russie. Perspectives pour les groupes étrangers - Sanders Paul p. 53-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La Russie qui connaît une croissance forte depuis plusieurs années et voit le niveau de vie de sa population s'améliorer rapidement présente pour la grande distribution un potentiel prometteur. Cette dernière, apparue dans le paysage commercial seulement après la crise financière de 1998, se développe d'ailleurs très rapidement : de 199 milliards de dollars en 2004, le chiffre d'affaires du commerce de détail est passé à 250 milliards en 2005 et pourrait atteindre 400 milliards vers 2010. Contrairement à ce qui s'observe dans les PECO, les acteurs locaux sont très présents en Russie et, à la suite de mouvements de concentration successifs, dominent largement le marché. Les groupes étrangers, arrivés de fraîche date, s'installent majoritairement à Moscou où est réalisé 30 % du commerce de détail et certains, comme IKEAet Auchan, sont à l'origine de gigantesques centres commerciaux, les Méga Malls, à la périphérie de la capitale. Mais le manque de terrains, la flambée des prix de l'immobilier et le risque de saturation du marché les incitent de plus en plus à envisager des implantations en province. Par ailleurs, ces groupes étrangers cherchent le plus possible à se fournir auprès de producteurs russes, y compris, comme le fait IKEA, pour approvisionner son réseau mondial de magasins. L'étude de ce cas, ainsi que de ceux de Metro et d'Auchan permet de préciser les stratégies adoptées par les grandes enseignes occidentales en Russie, qui ont pour principal atout, face à la concurrence russe, quelques acquis inimitables comme, notamment, la pratique du hard discount, l'expérience de la création et de la gestion de grands complexes commerciaux, les compétences en matière de chaînes spécialisées et de marchés de niche.
      Large-Scale Retailing in Russia The Outlook for Foreign Groups Russia, which has enjoyed strong growth for several years and has seen the standard of living of its population rapidly improving, shows great potential for large-scale retailing and distribution. The latter, which made its first appearance on the commercial scene only after the 1998 financial crisis, is also developing rapidly ; from 199 billion dollars in 2004, retail sales passed to 250 billion in 2005 and could reach 400 billion around 2010. Unlike conditions prevailing in the Central and Eastern European countries, local agents are very present in Russia and as a result of successive consolidations largely dominate the market. Foreign groups, only recently arrived, are located mainly in Moscow, which accounts for 30 % of retail trade, and some, such as IKEAand Auchan have created gigantic shopping malls, Mega Malls, on the outskirts of the capital. A lack of space, soaring real estate prices and the risks of market saturation are encouraging more and more to consider setting up in the provinces. These foreign groups also seek to rely on Russian suppliers as much as possible, as does IKEA for its worldwide chain of stores. This case study, as well as those of Metro and Auchan, reveals the strategies adopted by large Western groups in Russia, where their main advantages in confronting Russian competition are some inimitable factors such as, in particular, hard discounts, experience in setting up and managing large commercial centers, as well as expertise in specialized chains and niche markets.
    • Les clans en Azerbaïdjan - Avioutskii Viatcheslav p. 67-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      En Azerbaïdjan, l'échec de l'opposition démocratique à s'imposer comme une force politique qui compte a pour explications, parmi d'autres, les rivalités internes entre clans. Successeurs des khanats, organisés autour des cités marchandes, qui ont dirigé cette partie septentrionale de la Perse jusqu'au début du XIXe siècle, les clans, auxquels ont ensuite été conférées certaines compétences par l'Etat tsariste, puis soviétique, ont toujours pour socle des liens familiaux ou matrimoniaux, mais avec, bien souvent, une extension aux solidarités nées de l'appartenance à une même région, voire aux relations d'affaires. Pour autant, leur existence semble menacée. Les clans du Nakhitchevan, des Arméniens et des Kurdes, qui, à eux trois, représenteraient le tiers de la population azerbaïdjanaise, ont eu en mains, pendant de longues années, les rênes du pays, le partage des tâches entre chacun d'entre eux étant bien défini. Toutefois, cette alliance a éclaté quand fut mise à l'écart par Ilham Aliev, à partir de 2003, le clan des Arméniens pour deux motifs : l'un, non avoué, selon lequel il avait formé une bonne partie de la «vieille garde» ayant entouré son père et dont il voulait se débarrasser pour affirmer son autorité, et l'autre, publiquement affiché, selon lequel ce clan aurait soutenu, voire commandité la prétendue tentative de coup d'Etat de novembre 2005, afin d'évincer son principal rival, issu du Nakhitchevan et dont fait partie la famille Aliev, au pouvoir depuis 1993. Mais l'existence des clans est également menacée par la logique de l'économie de marché, à l'origine de bien des rivalités en leur sein même, qui a ouvert la voie aux acteurs économiques russes, de plus en plus présents, d'autant qu'ils s'avèrent, dans certains cas, plus compétitifs que les Turcs, les Néerlandais ou les Britanniques.
      Clans in Azerbaijan Clan rivalry is one of the reasons for the democratic opposition's failure to become a political force in Azerbaijan. Successors of the khanates, organized around the market towns, which have ruled this northern part of Persia since the early nineteenth century, the clans, granted power by the Tsarist government, then by the Soviets, have always rested on family or marriage ties, although solidarity was often extended to persons from the same area or to business relations. Despite this, their existence seems to be under threat. Nakhichevan, Armenian and Kurdish clans which together are thought to represent one-third of the Azerbaijani population have long held the reins of power in the country, with a well-defined sharing of tasks. This alliance fell apart after 2003 when Ilham Aliyev excluded the Armenian clan for two reasons : the first, unacknowledged, according to which it had formed a large part of the “old guard” which surrounded his father of which he wished to dispose in order to assert his authority ; the other, publicly espoused, according to which this clan had supported, even ordered the alleged November 2005 attempted coup in order to eliminate its main rival, of Nakhichevan origin to which the Aliyev family, in power since 1993, belonged. Clan existence is also threatened by logic of the market economy, the cause of much of their internal rivalry, which opened the door to an increasing numbers of Russians who in many cases are more competitive than the Turks, Dutch or British.
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