Contenu du sommaire : Les durkheimiens. Etudes et documents réunis par Philippe Besnard
Revue | Revue Française de Sociologie |
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Numéro | 1979, 20-1 |
Titre du numéro | Les durkheimiens. Etudes et documents réunis par Philippe Besnard |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Présentation - Philippe Besnard p. 3-6
- La formation de l'équipe de l'Année sociologique - Philippe Besnard p. 7-31 Philippe Besnard : La formation de l'équipe de l'"Année sociologique". L'"Année sociologique" a été l'instrument essentiel de la constitution et de la promotion de ce que l'on a appelé « l'école durkheimienne ». Cet article a pour but d'apporter des informations sur la création de cette revue, son fonctionnement et sur le recrutement des collaborateurs, en exploitant des documents pour la plupart inédits. Il met également en évidence les divergences doctrinales au sein de l'équipe, sa faible intégration d'ensemble, sa stratification interne, les crises qui ont marqué l'existence de l'"Année" et contribue ainsi à corriger l'image communément reçue du groupe durkheimien.Philippe Besnard : How the team of the "Année sociologique" was formed. L'"Année sociologique" was the essential vehicle for the constitution and promotion of what has been called the « Durkheimian School ». This article provides information about the founding and operating of that journal and the recruitment of its collaborators. Most of the documents used are unpublished. Some doctrinal differences, the lack of integration of the group as a whole, its internal stratification and the crises which marked the journal's existence are also discussed. This article thus helps to correct the commonly accepted image of the Durkheimian group.
Documents
- Correspondance reçue par Célestin Bouglé (de Lapie, Parodi, Fauconnet et Mauss) - Paul Lapie, Dominique Parodi, Paul Fauconnet, Marcel Mauss, Philippe Besnard, J.-C. Galey p. 32-48
- Stratégies de réussite et modes de faire-valoir de la sociologie chez les durkheimiens - Victor Karady p. 49-82 Victor Karady : Stratégies de réussite et modes de faire-valoir de la sociologie chez les durkheimiens. Ce texte présente certains aspects des efforts que les membres de l'Ecole sociologique ont accomplis pour réussir leur carrière universitaire et scientifique et assurer un avenir à la sociologie naissante. Ces efforts peuvent être classés suivant les types de légitimité ? universitaire, académique ou proprement scientifique ? auxquels ils avaient recours. L'essentiel de la stratégie durkheimienne portait sur l'Université et visait l'intégration de la sociologie dans le programme de l'enseignement philosophique. Elle misait aussi sur les services que la sociologie pouvait rendre à d'autres disciplines classiques (histoire, géographie, etc.). Le refus d'adhésion aux sociétés sociologiques professionnelles et la recherche d'une reconnaissance par les instances de consécration philosophiques constituaient à cet égard une stratégie d'appoint. Le recours privilégié à la légitimité établie des sciences sociales à l'étranger (en Allemagne et dans les pays anglo- saxons), l'usage de l'"Année sociologique" comme instrument de publicité, enfin, la mise en œuvre de techniques formelles de démonstration de la scientificité de leur discipline, tels étaient les trois volets, ici étudiés, de l'effort de la légitimation proprement scientifique réalisé par les élèves de Durkheim.Victor Karady: Success strategies and modes of the legitimize lion of sociology among the Durkheimians. This article presents some aspects of the attempts the members of the Ecole sociologique made to succeed in their university and research careers and to assure that the fledgling discipline of sociology would have a future. Their efforts may be classified according to the kinds of legitimacy ? university, academic, or scientific ? they could aspire to. The basic Durkheimian strategy was directed at the university, and aimed to integrate sociology into the program of philosophy teaching. It also counted upon the services sociology could render to other classical disciplines (history, geography, etc.). Refusal to join professional societies of sociologists and the quest for recognition in philosophical circles were an adjunct to this strategy. This article also studies the three prongs of the strategy Durkheim's students used to obtain properly scientific legitimacy : Privileged recourse to the established legitimacy of the social sciences abroad (in Germany and the English-speaking world) ; use of l'"Année sociologique" as an organ of publicity; and the establishment of formal techniques for demonstrating their discipline's scientific rigor.
- L'idéologie républicaine et les sciences sociales. Les durkheimiens et la chaire d'histoire d'économie sociale à la Sorbonne - George Weisz p. 83-112 George Weisz : L'idéologie républicaine et les sciences sociales; les durkheimiens et la chaire d'histoire d'économie sociale à la Sorbonne. Dans cet article on essaie de comprendre le milieu idéologique et institutionnel où baignaient les sciences sociales à la belle époque en retraçant l'histoire d'un cours créé à la Sorbonne en 1893. L'histoire de l'économie sociale a été la première matière reconnue comme « sociologiqu e» à la Faculté de lettres de Paris. Dans la première partie on présente les sciences sociales dans les facultés de lettres et surtout dans celle de droit. Ensuite, on décrit la création du cours en mettant en relief la rivalité qui existait entre les professeurs de lettres et ceux du droit. Enfin, on analyse comment les durkheimiens sont parvenus à prendre possession du cours en 1907 en dépit d'une tentative des historiens pour le transformer en cours d'histoire économique.George Weisz : The republican ideology and the social sciences. The Durkheimians and the chair of social economic history at the Sorbonne. By tracing the evolution of a single course established at the Sorbonne in 1893, this article seeks to understand the ideological and institutional environment within which sociology emerged. The history of social economy was in fact the first subject at the Paris facility of letters to possess a recognized « sociological » character and thus help to illuminate the work of the Durkheimians. The first section describes the state of the social sciences in the faculties of letters and particulary in those of law. Then the creation of the course is discussed with an emphasis placed on the rivalry between professors of letters and those of law. The final section analyses the Durkheimian take-over of the course in 1907, despite an attempt by historians to transform it into a course of economic history.
Documents : lettres de Durkheim
- Durkheim candidat et patron - Emile Durkheim, Philippe Besnard p. 113-117
- Autres lettres de Durkheim (à Parodi, Fournière, Lapie et Havet) - Emile Durkheim, Philippe Besnard p. 118-121
- Un durkheimien ambivalent : Célestin Bouglé, 1870-1940 - W. Paul Vogt, Philippe Besnard p. 123-139 Paul Vogt : Un durkheimien ambivalent : Célestin Bouglé, 1870-1940. Alors que Célestin Bouglé fut un des membres les plus en vue et les plus influents du groupe durkheimien, son œuvre est largement oubliée aujourd'hui. Il lui arriva de critiquer avec vigueur la démarche sociologique de Durkheim, tout en travaillant en étroite collaboration avec lui et d'autres membres du groupe de l'"Année sociologique". Bouglé ne se sépara jamais complètement de la philosophie universitaire comme le firent la plupart des autres durkheimiens. Il approuva certaines des critiques du sociologisme venant des philosophes mais il était trop sociologue pour les faire pleinement siennes. Pris entre sa croyance philosophique aux limites du déterminisme sociologique et sa conscience sociologique des insuffisances d'un rationalisme philosophique a-social et a-historique, Bouglé parut incapable de fournir une contribution importante à l'un comme à l'autre durant la dernière partie de sa carrière. Cela explique en partie pourquoi Bougilé qui fut un des universitaires les plus renommés de son temps est aussi peu connu aujourd'hui.Paul Vogt : An ambivalent Durkheimian : Célestin Bouglé, 1870-1940. Célestin Bouglé was one of the best known and most influential members of the Durkheimian group, but his work has been mostly forgotten today. He sometimes sharply criticized Durkheim's sociological methods while, at the same time, working closely with Durkheim and other members of the "Année sociologique" group. Bouglé did not separate himself as fully from academic philosophy as did most other Durkheimians. He always retained a strong appreciation for philosophers' critiques of sociologism, but he was too much a sociologist to accept them fully. Caught between a philosophical belief in the limits of sociological determinism and a sociological awareness of the weaknesses of an asocial, ahistorical philosophical rationalism, he seemed unable to contribute significantly to either during the last part of his career. This partly explains why Bouglé, one of the best known universitaires of his time, is so little known today.
- Sociologie et politique : le libéralisme de Célestin Bouglé - William Logue, Michel Bozon p. 141-161 William Logue : Sociologie et politique : le libéralisme de Célestin Bouglé. Une nouvelle forme de libéralisme prônant l'intervention de l'Etat en matière sociale vit le jour au tournant du siècle. Ce libéralisme trouva un soutien dans la version fournie par Bouglé de la sociologie durkheimienne. Bouglé estime que la crise du libéralisme français vient de ce que les libéraux ne comprennent pas que le libéralisme repose sur l'existence de contraintes sociales. La sociologie durkheimienne, par sa démarche scientifique, peut résoudre cette crise en se substituant à la philosophie comme fondement intellectuel du libéralisme. Elle le détachera ainsi du laissez-faire en l'orientant vers le solidarisme et développera ses liens avec le syndicalisme et les mouvements coopératifs. Radical-socialiste actif, Bouglé se sert de la sociologie durkheimienne pour réconcilier le libéralisme avec la démocratie et pour défendre celle-ci face à la fausse science sociale, qu'elle soit raciste, biologiste ou marxiste. Son effort pour fonder la démocratie libérale sur l'étude des faits sociaux implique un relativisme dont il sous-estimait les dangers, mais, au total, la tentative de Bouglé de réconcilier l'esprit sociologique et le sentiment individualiste contribua à adapter le libéralisme à l'essor de la démocratie politique dans la société industrielle.William Logue : Sociology and politics : the liberalism of Célestin Bouglé. A new liberalism advocating state action for social purposes emerged at the turn of the century. This liberalism was supported by Bouglé's version of Durkheimian sociology. Bouglé believed that French liberalism was experiencing a crisis because liberals failed to understand how liberalism rested on the unacknowledged existence of social constraints. Durkheimian sociology, with its scientific approach, could resolve the crisis by taking phHosophy's place as the intellectual foundation for liberalism, thus freeing liberalism from its commitment to laissez faire, turning it in a solidarist direction, and developing its links with the trade-union and cooperative movements. An active Radical-Socialist, Bouglé used Durkheimian sociology to reconcile liberalism with democracy and to defend democracy against the claims of false social science, whether racist, biologist, or marxist. His effort to establish liberal democracy on the study of social facts involved a value relativism whose dangers he underestimated, but on the whole, Bouglé's striving to reconcile the sociological spirit and individualist sentiment were useful in helping liberalism adjust to the rise of political democracy and industrial society.
- Gaston Richard : collaborateur et adversaire - William S. F. Pickering, Michel Bozon p. 163-182 William S. F. Pickering : Gaston Richard : Collaborateur et adversaire. En se centrant sur Gaston Richard (1860-1945) , cet article se propose d'éclairer le fonctionnement interne du groupe de l'"Année sociologique" et de montrer qu'il n'était pas si uni que certains l'imaginent. Gaston Richard qui remplaça Durkheim à Bordeaux comme professeur de science sociale, fut un des tout premiers collaborateurs de Durkheim et contribua de manière importante à l'"Année sociologique", en particulier par ses comptes rendus. Vers 1907 il quitta le groupe et plus tard, surtout après la mort de Durkheim, devint un de ses adversaires les plus résolus. Les raisons de son retrait du groupe furent, semble-t-il, presque exclusivement d'ordre intellectuel : il désapprouvait les ambitions de Durkheim pour la sociologie qu'il considérait comme excessives et s'attaquait tout particulièrement à son « sociologisme » en matière de liberté individuelle et de religion.William S. F. Pickering : Gaston Richard : collaborator and outspoken critic. By focusing on Gaston Richard (1860-1945), this article is intended to shed light on the inner working of the "Année Sociologique" group, showing it was not as unified as some have imagined. Gaston Richard who became professor of social science in Bordeaux after Durkheim left, was an early collaborator with Durkheim, making considerable contributions to L'"Année sociologique", especially in reviewing. About 1907 he parted company with the group and later, particulary after the death of Durkheim, became an outspoken critic. The reasons for his withdrawal from the group were, it seems, almost entirely academic, disagreeing with what he saw as Durkheim's excessive claims for sociology, whose 'sociologism' was especially objectionable in the realm of the freedom of the individual and of religion.
- Henri Hubert et la sociologie du temps - François-André Isambert p. 183-204 François-A. Isambert : Henri Hubert et la sociologie du temps. Henri Hubert est surtout connu pour avoir signé avec Marcel Mauss plusieurs essais célèbres. Son œuvre personnelle de sociologue, mythologue et archéologue est peu connue. Dans la période même où il travaille le plus étroitement avec Durkheim et Mauss sur la genèse sociale des catégories de la pensée, il compose son "Essai sur le temps" qui est une pièce maîtresse de la sociologie de la connaissance. Du temps sacré, du temps profane, du temps qualitatif au temps quantitatif, Henri Hubert montre comment la structure même du temps comme organisation des événements dans la durée est tributaire de processus sociaux.François-A. Isambert: Henri Hubert and the sociology of time. Henri Hubert is principally known for his co-authorship of several famous essays with Marcel Mauss. His individual work as sociologist, mythologist, and archeologist is little known. During the very period in which he was working most closely with Durkheim and Mauss on the social origins of the categories of thought, he was writing a masterpiece in the sociology of knowledge the "Essai sur le temps". From sacred time to profane time, from qualitative time to quantitative, Henri Hubert showed how time's very structure as organizer of events in duration is a consequence of social processes.
Documents
- Texte autobiographique de Henri Hubert - Henri Hubert, Philippe Besnard p. 205-207
- L'œuvre de Mauss par lui-même - Marcel Mauss, Philippe Besnard p. 209-220
- Marcel Mauss, « citoyen » et « camarade ». Ses « incursions écrites dans le domaine du normatif » - Henri Desroche p. 221-237 Henri Desroche : Marcel Mauss, « citoyen » et « camarade ». Ses « incursions écrites dans le domaine du normatif ». Tout un aspect de l'œuvre de Marcel Mauss qualifié par lui-même comme ses « incursions écrites dans le domaine du normatif » est resté largement dans l'ombre. On présente ici ses activités et prises de position comme « citoyen » et « camarade » dans le cadre du mouvement coopératif socialiste (1899-1912) . On évoque également un autre volet de ces « incursions », constitué par un ouvrage manuscrit sur le bolchevisme dont deux extraits ont été publiés en 1942 et 1925.Henri Desroche : Marcel Mauss, « citizen » and « comrade » : His « Written incursions into the realm of the normative ». That whole side of Marcel Mauss' work which he himself called « written incursions into the realm of the normative » is still largely unknown. In this article we see his actions and the positions he took as « citizen » and « comrade » in the Socialist Cooperative Movement (1899-1912). We also examine another aspect of these « incursions », a manuscript on Bolshevism. Two extracts of it were published in 1924 and 1925.
- Les effets sociaux de l'école selon Paul Lapie - Mohamed Cherkaoui p. 239-255 Mohamed Cherkaoui : Les effets sociaux de l'école selon Paul Lapie. On se propose dans cet article de présenter les travaux empiriques de Paul Lapie touchant à la sociologie de l'éducation et à la morphologie sociale dont l'originalité est passée inaperçue de ses contemporains et même de ses collègues de l'"Année Sociologique". Ces travaux ont été centrés sur l'analyse des déterminants psychologiques et sociaux de la réussite scolaire et sur les effets sociaux de l'école : rapports entre l'école et la criminalité juvénile d'une part, entre l'école et la mobilité sociale de l'autre. On montre notamment comment Lapie avait dès 1904 inventé les tableaux de mobilité, construit un indice de mobilité, distingué la mobHité structurelle de la mobilité nette, et surtout démontré sur la base d'une enquête, que l'école joue un rôle tout à fait secondaire dans la carrière sociale des individus et que son influence est qualitativement différente selon les classes sociales.Mohamed Cherkaoui : The social effects of school, according to Paul Lapie. This article will present Paul Lapie's empirical studies dealing with the sociology of education and social morphology. Their originality was unnoticed by his contemporaries and even by his colleagues of l'"Année sociologique". These studies revolved around the analysis of the psychological and social determinants of scholastic success and the social effects of school. The latter included the relationship between schooling and criminality, on the one hand, and between schooling and social mobility, on the other. We see especially that Lapie had already invented the mobility table, derived an index of mobility, and distinguished structural mobility from net mobility, all of this by 1904. Above all, he showed that schooling played an entirely secondary role in the individual's social career, and that its influence is qualitatively different according to the individual's social class.
- La sociologie dans les écoles normales primaires. Histoire d'une controverse - Roger Geiger, Philippe Besnard, Marie-France Essyad p. 257-267 Roger Geiger : La sociologie dans les écoles normales primaires. Histoire d'une controverse. En 1920, Paul Lapie, directeur de l'enseignement primaire, introduisit la sociologie au programme des écoles normales primaires afin de renouveler et rehausser l'enseignement de la morale. D'abord peu controversée, cette initiative fut l'objet en 1923 d'une offensive en règle de la part du Ministère de l'Instruction Publique. Lapie résista avec succès à cette attaque même s'il fut près de perdre son poste dans cette affaire. Les conservateurs opposés à la sociologie poursuivirent leur campagne pour la suppression du cours de Lapie dans la presse et devant le parlement. La persistance de ces critiques amena les dur- kheimiens à examiner le problème en 1931. Leurs discussions firent apparaître que la sociologie telle qu'elle était effectivement enseignée dans les écoles normales n'avait guère de rapport ni avec les justifications avancées par ses défenseurs ni avec les griefs formulés par ses détracteurs. Elles révélèrent aussi que les durkheimiens des années trente, essentiellement préoccupés de leurs propres recherches spécialisées, ne partageaient plus la conviction de Durkheim que la sociologie comme science devait fournir une morale laïque à la IIIe République.Roger Geiger : Sociology in the « Ecoles normales primaires ». History of a controversy. Lapie introduced sociology into the Ecoles Normales Primaires in 1920 in an attempt to upgrade the teaching of la morale. This effort provoked little controversy until 1923, when the Minister of Public Instruction made a determined effort to remove it. Lapie successfully fought these efforts, nearly losing his own position in the process. Unsuccessful in the Ministry, conservative critics of sociology continued their campaign against Lapie's course in the press and in the legislature. The sustained attacks against sociology caused the Durkheimians to consider the issue in 1931. Their discussions revealed, first, that the mundane reality of sociology in the classrooms of the Ecoles Normales Primaires bore little relation to either the justifications of its proponents or the strictures of its opponents; and secondly, that the mature Durkheimians of the 1930s, oriented toward their own special researches, no longer believed as Durkheim once had that a science of sociology should necessarily expound a secular morality for the Third Republic.
Documents : Sur « l'affaire Lapie »
- Lettres de Bergson et de Bérard - Henri Bergson, Léon Bérard, Philippe Besnard p. 268-272
- Maurice Halbwachs à Strasbourg - John E. Craig, Martine Burgos p. 273-292 John E. Craig : Maurice Halbwachs à Strasbourg. Cet article porte sur les seize années (1919-1935) que Maurice Halbwachs passa à l'Université de Strasbourg. Il envisage les contributions d'Halbwachs au climat d'innovation et de collaboration entre les disciplines propre à cette université dans l'entre-deux-guerres en même temps que l'influence qu'ont pu avoir un tel climat et les collègues d'Halbwachs à Strasbourg sur le développement de ses idées. Sont en particulier examinées les relations qu'entretenait Halbwachs avec les historiens Marc Bloch et Lucien Febvre, le psychologue Charles Blondel et le mathématicien Maurice Fréchet ainsi que l'évolution de ses opinions sur les sociologies allemande et américaine. Les débats avec ses collègues de Strasbourg ont pu contribuer à convaincre Halbwachs de la nécessité pour la sociologie de devenir plus scientifique. Et c'est par l'effort qu'il a mené dans ce sens que Halbwachs peut être considéré comme le sociologue qui a assuré la transition entre les durkheimiens et la sociologie française contemporaine.John E. Craig : Maurice Halbwachs at Strasbourg. This article focuses on the sixteen years (1919-1935) that Maurice Halbwachs spent at the University of Strasbourg. It considers both Halbwachs' contributions to the innovative and interdisciplinary climate that distinguished this university between the wars and the ways in which this climate and his Strasbourg colleagues may have influenced the development of his ideas. Subjects examined include Halbwachs' relations with the historians Marc Bloch and Lucien Febvre, the psychologist Charles Blondel, and the mathematician Maurice Fréchet, and the evolution of his opinions concerning German and American sociology. It is suggested that his debates with colleagues and others while in Strasbourg helped to convince Halbwaehs that sociology should become more scientific, and that because of his own contributions to this end Halbwaehs may be considered the closest link between the Durkheimians and contemporary French sociology.
Bibliographie
- Bibliographie des écrits sur Durkheim (suite) - Philippe Besnard, Marie-France Essyad p. 293-299
- Filloux Jean-Claude, Durkheim et le socialisme. - Pierre Birnbaum p. 301-304
- Giddens Anthony, Durkheim. - Bernard Lacroix p. 304-306
- Pope Whitney, Durkheim's Suicide. A classic analyzed. - Philippe Besnard p. 306-310
- Traugott Mark, Emile Durkheim on institutional analysis. - W. S. F. Pickering p. 310-311
- Nandan Yash, The Durkheimian School. A systematic and comprehensive bibliography. - Philippe Besnard p. 311-312
- Durkheim Emile, The evolution of educational thought. Lectures on the formation and development of secondary education in France [traduction de L'évolution pédagogique en France]. - Mohamed Cherkaoui p. 312-313
- Halbwachs Maurice, The causes of suicide [traduction des Causes du suicide]. - Philippe Besnard p. 313
- Résumés (français, anglais, espgnol, allemand) - p. 315-327
- The durkheimians - p. 328