Contenu du sommaire : Numéro spécial - Tendances de la gestion universitaire. Préparé par Claude Cossu

Après un bref historique du développement des méthodes et instruments de gestion en Amérique du Nord et en Europe, l'auteur tente de faire le point sur les tendances actuelles où, après avoir subi les conséquences de la crise mondiale, les établissements s'organisent - plus ou moins - pour gérer plus efficacement des ressources décroissantes. Le poids du centralisme étatique et la manière dont est considérée la participation semblent être des variables explicatives importantes.

Courtes réflexions sur un immense problème : l'enseignement supérieur d'Etat en France. Un des diagnostics possible est porté dans cet article sur les causes des difficultés réelles d'évolution de l'enseignement dans les universités. L 'analyse dans la première partie porte sur la pénurie induite par l'ambiguïté introduite par le statut des établissements. Avec une réflexion sur l'autonomie, mot magique, et son vécu réel, contraste entre rêve et réalité. La deuxième partie met en évidence certaines pesanteurs sociologiques introduites par le statut même des enseignants chercheurs et l'influence du groupe de pression important qu'il représente. Enfin, l'archaïsme de la mentalité française face à cet enseignement supérieur que l'on veut sélectif, non payant, totalement national et malgré tout évolutif. L'évolution, qui ne peut s'effectuer que par une fuite en avant inf/ationiste, est quasi insupportable. Il est important de savoir que le texte de l'article a été rédigé en mai 1986, bien avant les assauts des étudiants contre la réforme de la loi sur les enseignements supérieurs.

Cet article présente les objectifs et le fonctionnement de l'Observatoire de la gestion universitaire et rend compte de certains de ses travaux. Sont spécialement présentés les résultats des analyses consacrées au financement des universités, aux indices des prix propres aux universités ainsi qu'à l'évolution du personnel enseignant.

Dans l'évolution des rapports entre l'enseignement supérieur et l'Etat dans les divers pays d'Europe occidentale, on note que les établissements d'enseignement supérieur doivent de plus en plus rendre compte de leurs réalisations. Cela a conduit à un renforcement de la position des autorités intermédiaires (c'est-à-dire de la direction centrale à l'intérieur des établissements d'enseignement supérieur) dans les divers systèmes d'enseignement supérieur. Pour être à même de prendre des décisions correctes et d'exercer sa responsabilité face aux pressions externes, la direction des établissements, renforcée, aura besoin de plus en plus d'informations sur les réalisations de rétablissement et sur les changements de son environnement institutionnel. En Europe occidentale, il n'existe pas dans l'enseignement supérieur de fonction administrative distincte ayant pour objet de colelcter ces informations. Par contre, en Amérique du Nord, cette fonction existe et s'appelle recherche institutionnelle. Cet article en offre une description, avant de se concentrer sur ce qu'on pourrait appeler des activités de quasi recherche institutionnelle au sein des établissements d'enseignement supérieur d'Europe occidentale. Enfin, il abordera les liens entre recherche institutionnelle et adaptation de l'organisation.

L'objectif principal de la planification est de préparer à l'action future. La planification est donc basée sur les prévisions et sur les hypothèses concernant l'environnement futur que l'on cherche à planifier. En conséquence, il dépend de notre habileté à faire des prévisions correctes que les plans soient ou ne soient pas une aide efficace à la mise en œuvre de l'activité planifiée. A partir de la littérature actuelle sur la planification stratégique et la planification à long terme, cet article donne un descriptif rapide du processus de planification dans une université suédoise et présente quelques expériences de réalisation lorsque les plans ont été mis en œuvre. On a effectué quelques recherches pour savoir dans quelle mesure les plans, élaborés à un certain moment ont eu une influence sur la réalité quelques années plus tard ou pour savoir si ces plans ont constitué une aide dans la prise de décision pour s'adapter à cette réalité.

Les milieux universitaires allemands se sont interrogés récemment sur tunité d'une plus grande différenciation et d'une plus grande concurrence entre établissements d'enseignement supérieur. Ce thème apparaît comme une novation par rapport aux efforts traditionnels qui privilégiaient l'égalité et la réduction des disparités entre établissements. De fait, la concurrence s'accroîtra pour attirer les étudiants et collecter les fonds. Dans ce cadre, les universités devraient renforcer leurs activités de planification stratégique. Celle-ci apparaît comme un comportement susceptible de servir au mieux les intérêts des établissements d'enseignement supérieur, sans pour autant être liée à un système d'enseignement supérieur particulier. L'article suggère un système d'autorégulation explicite pour l'enseignement supérieur en Allemagne et esquisse le système budgétaire qui pourrait lui être associé.

Diriger un établissement d'enseignement supérieur n'est pas seulement administrer, mais le conduire. Cette conduite suppose la définition de finalités et d'objectifs quantifiés et datés. L'exemple des Instituts Universitaires de Technologie montre l'absence presque complète de cette démarche et la dérive inévitable par rapport aux finalités initiales. La pression de l'environnement peut néanmoins rendre indispensable la mise en place d'objectifs précis, si l'on veut pouvoir réaliser les évolutions nécessaires.