Contenu du sommaire : Le Sepik : société et production matérielle

Revue Journal de la Société des Océanistes Mir@bel
Numéro no 146, 2018
Titre du numéro Le Sepik : société et production matérielle
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier Le Sepik : société et production matérielle

    • ‪The materiality of Sepik societies‪ : Introduction - Christian Kaufmann, Philippe Peltier, Markus Schindlbeck accès libre
    • ‪Le Sepik : société et production matérielle‪ : Introduction - Christian Kaufmann, Philippe Peltier, Markus Schindlbeck p. 5-14 accès libre
    • ‪Making persons in Sepik society: Suun and Kandimboang in Murik ritual and trade‪ - Kathleen Barlow p. 15-24 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les Murik, qui vivent au bord de lacs bordés de mangrove près de l'embouchure du Sepik, sont depuis longtemps reconnus pour leur production de panier tressés et leur figures sculptés en bois vendus de nos jours sur les marchés locaux et aux touristes. De nombreuses collections de musée conservent des exemples de ces deux types d'objets, ce qui démontre leur omniprésence, mais les informations sur leur sens et sur leurs rôles dans les réseaux d'échange régionaux ou l'économie de marché sont lacunaires. Localement ces deux types d'objets jouent un rôle important dans l'expression et la revendication identitaire, le statut des personnes et leurs places dans la société mais servent aussi d'arbitre face à des contradictions ou afin d'éviter des conflits. Dans cet article j'examine leurs relations aux personnes et au pouvoir dans deux rites de passage – l'initiation à une position d'autorité et la levée du deuil – et dans les échanges locaux, régionaux ou au sein d'un marché plus large.

      The Murik, living in mangrove lakes at the mouth of the Sepik River, have long been noted for producing twill-plaited bags and wood carvings of human figures that are traded throughout the region and in contemporary times sold in markets and to tourists. Museum collections invariably contain examples of these two types of objects, testifying to their ubiquity but often lacking information about their cultural significance within the culture, in the regional exchange network or in the cash economy. Locally these two kinds of object play an important role in expressing and mediating claims to identity, status and group membership, and are deployed to mediate contradiction or avert conflict. I examine their relationship to personhood and leadership status in two rites of passage – initiation into leadership authority and end of mourning – and in local, regional and market arenas of exchange.
    • ‪Nzari's objects in the 21st century: Materiality, emotions, and female agency in the Lower Ramu region of Papua New Guinea‪ - Anita von Poser p. 25-34 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine les interactions entre la matérialité, les émotions et la capacité d'agir féminine dans l'aire Bosmun, située sur le cours inférieur du Ramu en Papouasie Nouvelle-Guinée. J'analyse les formes matérielles sous le prisme des sentiments qui se déploient face aux matériaux liés aux relations avec l'héroïne mythique Nzari. Suivant la cosmologie locale, Nzari donna aux femmes les insignes de l'identité féminine, insignes universels, respectés et puissants : le feu, les poteries, les bols en bois, les pagaies et les massues. L'histoire de Nzari et du pouvoir féminins se matérialisent ainsi dans un certain nombre d'objets. De nos jours, à cause des importantes transformations sociales que connait la Papouasie Nouvelle-Guinée contemporaine, les femmes de Bosmun manifestent leurs émotions et leur capacité d'agir vis-à-vis « des objets de Nzari » d'une façon parfois complexe et ambivalente. Bien que le sens, le contenu et l'usage de ces objets aient été dévalués, ces objets n'ont cependant pas perdu de leur puissance puisque les femmes continuent à être engagées émotionnellement vis-à-vis d'eux tout en prenant en compte les changements culturels.

      This essay explores the interplay between materiality, emotions, and female agency in the Bosmun area, located at Papua New Guinea's Lower Ramu River. The material forms that I address by means of an emotion-focused materiality approach relate to a prominent mythical heroine called Nzari. Following local cosmology, Nzari gave women the markers of female identity that are universally considered respected and powerful insignia: fire, clay pots, wooden bowls, paddles, and clubs. Nzari's story and the associated female power thus materializes in a number of objects. Due to wider societal transformations in contemporary Papua New Guinea, Bosmun women today enact emotions, agency, and power in complex and sometimes ambivalent ways in relation to “Nzari's objects.” While some of the contents, meanings, and practices relating to these objects have been devalued, the objects themselves do not lose their agency since women continue to emotionally engage with them while making sense of a changing cultural world.
    • ‪Womens' views on men's art in Chambri, East Sepik Province, Papua New Guinea‪ - Nicolas Garnier p. 35-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la littérature anthropologique, le secret est une notion centrale qui oppose les hommes et les femmes dans les sociétés du Sepik. A partir de l'analyse de la perception que les femmes ont des maisons des hommes et de la manière dont elles peuvent y pénétrer, cette étude envisage la manière dont le secret des hommes définit les relations entre les hommes et les femmes. Des témoignages contemporains et des descriptions anthropologiques précoces éclairent ce que les femmes savent des secrets des hommes et de ce qu'elles tendent à cacher de ce qu'elles savent à ce sujet. Trois principaux arguments sont développés pour expliquer pourquoi les femmes sont mutiques à propos de ce qu'elles sauraient des secrets des hommes : la honte pour Mead, la peur de la sorcellerie ou l'existence d'un savoir ésotérique selon les témoignages contemporains des Chambri. Tandis que les premiers observateurs mettent l'accent sur la dichotomie entre les mondes des hommes et des femmes, des observations récentes faites à Chambri nuancent cette stricte opposition.

      In anthropological literature, secrecy is a central feature that opposes male and female in Sepik societies. Based on an analysis of women's perception of the men's house and the way they can occasionally enter it, this paper considers the way men's secrecy defines cross-gender relationship. Contemporary accounts and early anthropological description are compared to shed light on what women know about male secrets, about what they tend to hide from what they actually know on that matter. Three main arguments are developed to explain why women do not say anything about what they may know about men's secrets: shame for Mead, the fear of sorcery or the existence of a women's esoteric body of knowledge according to contemporary Chambri testimonies. While early observers tend to emphasize a profound dichotomy between male and female realms, recent observations made among the Chambri nuance this strict opposition.
    • ‪Karawari carved crocodiles: From spirit-beings to museum artefacts‪ - Borut Telban p. 45-54 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La région de la rivière Korewori, dans la province de l'East Sepik, est connue pour ses longues sculptures de crocodiles en bois. Ces entités-esprits étaient conservés dans les maisons des hommes et jouaient un rôle important dans la chasse aux têtes, les expéditions guerrières, les rituels d'initiation, les expéditions de chasse et lors des épidémies. Les gens du Karawari agissaient sur le monde avec et à travers eux. Ces sculptures furent aussi recherchées par les collecteurs et finirent par rejoindre différents musées du monde. À la suite de l'implantation d'un courant catholique charismatique en décembre 1994, la dernière maison des hommes du village d'Ambonwari fut lentement abandonnée comme le furent ces sculptures des esprits qui y étaient cachées. Pourtant, l'existence de ces esprits n'a jamais été reniée. Dans cet article, j'analyse un incident au cours duquel un moteur hors-bord sombra dans un chenal, et je cherche une réponse à la question suivante, posée sous l'angle du mode d'existence cosmologique d'Ambonwari : comment le monde visible et invisible des sculptures des esprits crocodiles s'entremêlent-ils au point qu'ils puissent exister au-delà de leur présence physique ?

      The Karawari River region of East Sepik Province, Papua New Guinea, is renowned for its lengthy, carved wooden crocodiles. These spirit-beings were kept in men's houses and had an important role in headhunting and war expeditions, initiation rituals, hunting trips, and during periods of epidemics. Karawari people acted upon the world with and through them. They were also sought by art collectors and found their way into museums around the world. Following the arrival of the Catholic charismatic movement in December 1994 the last men's houses in Ambonwari village were slowly abandoned as were the carved spirits hidden in them. The existence of these spirit-beings, however, has never been repudiated. In this article I examine an incident in which an outboard motor sank into a creek, and I seek an answer to the following question, posed in terms of Ambonwari cosmological mode of existence: How are the visible and invisible realms of carved spirit-crocodiles intertwined such that they can exist beyond their physical appearance?
    • ‪The rocking of canoe and custom: Shifts in Ambonwari's perception of invisible realm, secrecy and village hierarchy‪ - Daniela Vávrová p. 55-62 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine les modes de communication avec les esprits au sein du village d'Ambonwari dans la province de l'East Sepik en Papouasie Nouvelle-Guinée. Ces vingt dernières années, la présence de l'église catholique et d'un mouvement charismatique a entraîné l'abandon de nombreuses pratiques coutumières. Quelques-unes subsistent encore, dont le kay wurukrarin (le « rocking canoe »), le balancement de la pirogue, qui, suivant la tradition, permettait de demander aux esprits – qui résidaient sur la terre et/ou dans les trous d'eau –, si on allait attraper des poissons ou tuer un cochon. Les techniques modernes d'information et de communication – en particulier les téléphones portables –, ont bouleversé nombre de pratiques, dont la communication avec les esprits. Outre ce « balancement des pirogues », j'étudie un cas de sacrifice et montre comment les pratiques traditionnelles peuvent être réinvesties lorsque qu'une personne est souffrante. En modifiant leur perception du monde de l'au-delà, les gens d'Ambonwari réorganisent aussi la hiérarchie villageoise.


      ‪This article explores the ways of communicating with the spirits in the Ambonwari village of East Sepik Province in Papua New Guinea. ‪Due to the Roman Catholic Church and Catholic charismatic movement, many customary practices have been abandoned over the last twenty years while some are still occasionally performed. One of the latter is kay wurukrarin (rocking canoe). This practice used to be a traditional way of asking the spirit of the land or/and the creek if one was going to catch fish or kill a pig. The current influence of information and communications technology, mobile phones in particular, has had a significant impact on a variety of practices including communication with the spirits. Besides the practice of rocking canoe, I present a case study of a sacrifice and show how certain traditional ways of doing things can be brought back to practice when one suffers. By modifying their perception of the invisible realm, the Ambonwari are also re-arranging village hierarchy.
    • ‪Giving (up) a traditional problem-solving ritual: materialisation of power and self-transformation amongst the people of Awim, East Sepik Province‪ - Tomi Bartole p. 63-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le village d'Awim est situé au sud du bassin de Sepik en Papouasie Nouvelle-Guinée. Le mouvement pentecôtiste connu sous le nom de Ministère de l'Ange Michael y fut introduit en 2012. Ce mouvement est considéré par la population locale comme une réponse à leurs désirs de changements et de développement. Cet article analyse la dernière tentative d'une série d'essais entrepris par les habitants d'Awim pour acquérir une statue de la Vierge Marie des mains même de l'Ange Michael afin de donner corps au pouvoir qui leur permettrait de combler leurs désirs. Cet article réfléchit en outre sur la relation entre la matérialité du pouvoir et la possibilité de transformation de soi du peuple Awim. Bien que la population d'Awim ait échoué dans ses tentatives d'obtenir la statue, ce qui m'amènera aussi à considérer la réalité moins étudiée des échanges manqués, cet échec a mené à la possibilité pour la communauté d'acquérir un nouveau pouvoir par le biais de l'échange. En fait, les Awim ont échangé leur rituel traditionnel de résolution de problèmes contre une présence accrue de l'Ange Michael dans leur vie.

      The village of Awim is situated in the south of the Sepik basin of Papua New Guinea. In 2012, the village had been introduced to a Pentecostal movement known as the Angel Michael Ministry, which is locally considered as being key to the realisation of peoples desires for change and development. This article analyses the last of a series of failed attempts of the people of Awim to materialise power by receiving the statue of the Virgin Mary from the Angel Michael's hands, and considers the relationship between power's materiality and the possibility of Awim people's self-transformation. Although Awim people failed in their attempts to secure the statue, which leads me to consider also the less studied reality of failed exchanges, this very failure brought up a new power by way of exchange: they exchanged their traditional problem-solving ritual for an enhanced presence of the Angel Michael in their lives.
    • ‪Savoir culturel et langue en danger : l'exemple du rituel de l'igname chez les Kwoma‪ - Renée Lambert-Brétière p. 73-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cet article est d'illustrer la relation intrinsèque existant chez les Kwoma entre le rituel de l'igname et la connaissance linguistique associée aux chants invoqués lors de sa pratique. Le rituel autour de l'igname est constitué de trois cérémonies distinctes, Yena, Mija et Nowkwi, et inclut des chants et des danses en l'honneur de ces esprits. Les chants rituels sont une source de savoir pour l'histoire mais aussi sur les valeurs et les normes socioculturelles à l'œuvre dans la communauté. Après une présentation de la structure sociale de la société kwoma, un examen du rituel de l'igname puis une analyse de deux chants rituels, sawo howkwa et magwiy howkwa, on montrera que la sauvegarde du patrimoine culturel kwoma ne peut se faire sans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
      The purpose of this article is to illustrate the intrinsic relationship among the Kwoma between the practice of the yam ritual and the linguistic knowledge associated with the songs and formulas invoked during its performance. The yam ritual is composed of three distinct ceremonies, ‪ ‪Yena‪ ‪, ‪ ‪Mija‪ ‪ and ‪ ‪Nowkwi‪ ‪, and includes songs and dances to honor these spirits. Ritual songs are a source of knowledge about history and the socio-cultural values and standards expected in this community. After an overview of the social structure of the Kwoma society, a presentation of the yam ritual, and an analysis of two ritual songs – ‪ ‪sawo howkwa‪ ‪ and ‪ ‪magwiy howkwa –‪ ‪, this article demonstrates that the preservation of the Kwoma cultural heritage cannot be done at the expense of its intangible cultural heritage.‪
    • ‪A tale of two figures: knowledge around objects in museum collections‪ - Lissant Bolton p. 85-98 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les objets collectés par les musées peuvent être une abondante source pour comprendre les sociétés qui les ont produits et utilisés. Dans le domaine mélanésien, il n'existe pas de tradition de lecture des objets afin de comprendre l'histoire. Ceci est dû notamment au fait que peu de choses sont connues sur les objets conservés dans les collections. En examinant deux figures féminines pauvrement documentées et sans corrélations de la région du Bas Sepik, notre étude examine les différentes recherches que l'on peut entreprendre afin d'approfondir notre connaissance de ces objets et ainsi accroître notre connaissance de l'histoire des sociétés dont elles sont originaires. Ces deux figures sont plus spécifiquement dites être originaires du Lac Murik et de la région de Bosmun sur la rivière Ramu. Elles seraient la représentation d'une héroïne de la culture du Bas Sepik.

      Museum collected objects can be a rich resource for understanding the societies that made and used them, and their history. In Melanesia there has not been much of a tradition of using objects to understand history, not least because not much is often known about the objects now preserved in museum collections. By considering two unrelated and poorly documented female figures from the Lower Sepik region, this paper considers the kinds of research that can be used to deepen our understanding of such objects, and thus to extend our understanding of the history of the societies from which they derive. Specifically the two figures are identified as deriving from the Murik Lakes, and from the Bosmun area of the Ramu River, and as both being representations of a major culture hero in the Lower Sepik region.
    • ‪Carving the story: Recovering histories of Sepik art in the Jolika Collection‪ - Christina Hellmich p. 97-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La collection Jolika du musée de Young de San Francisco – qui est la plus grande collection d'objets d'art de Nouvelle-Guinée présentée par un musée américain –, se distingue par le nombre d'objets anciens de la vallée du Sepik qu'elle conserve. L'étude de certaines de ces pièces met en lumière les points clés du travail des conservateurs dont ceux portant sur la revendication de biens culturels patrimoniaux ou la savoir acquis grâce à des tests scientifiques. Des rencontres continues, que se soit par la collaboration avec des artistes contemporains de Papouasie Nouvelle-Guinée, des universitaires et des chercheurs spécialisés, permettent au musée de réunir interprétations, documentation de terrain et histoires d'objet. Ainsi les figures peuvent être reliées à des noms et à des histoires et les questions touchant à l'authenticité et aux talents artistiques peuvent aider à la compréhension des œuvres par le public.

      The Jolika collection at the de Young museum in San Francisco, the largest display of New Guinea art in a United States art museum, is distinguished by an important group of historic works from the Sepik River region. Case studies of selected pieces highlight key curatorial issues and opportunities including cultural patrimony claims and the benefits of scientific testing. Ongoing engagement and collaboration with contemporary artists from Papua New Guinea and scholars and scientists in the field enables the museum to gather interpretative data, field documentation and object stories. As a result, names and histories are reconnected to figures and Sepik perspectives about authenticity and artistry are added to the public's understanding of the works.
    • ‪‪Insights gained through a systematic catalogue of objects:‪ ‪ bico‪ ‪, the Basel Iatmul Catalogue of Objects‪‪ - Christin Kocher schmid p. 107-116 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article présente le catalogue des objets Iatmul du musée du Bâle (bico). Il retrace son origine, analyse son évolution et les difficultés rencontrées au cours de son élaboration. L'intérêt principal de bico est de réunir et d'évaluer des données provenant de sources différentes et recueillies suivant de différentes méthodes. Les objets de musées servent de guide ; ils sont au centre de l'attention. En réunissant toutes les informations sur les objets Iatmul inventoriés dans les collections, bico permet d'acquérir une connaissance nouvelle non seulement de leur iconographie mais aussi de montrer les liens entre expression matérielle et différents domaines de la culture. La production des objets s'étendant sur environ un siècle, le catalogue permet de retracer leur évolution et leur adaptation. bico démontre de plus que l'emploi des matériaux lors de la fabrication de différents objets est signifiant : il éclaire d'une part des connections mythologiques et pose, d'autre part, la question de l'usage d'un objet et de sa permanence.

      This article presents the Basel Iatmul Catalogue of Objects (bico). It traces its origins and evolution, as well as the difficulties encountered. The principal strength of bico lies in the co-ordination and evaluation of data from different sources and gathered by different methods. Artefacts kept in museum collections serve as firm guideline and focal point. bico aims at covering the whole range of relevant information linked to Iatmul material inventory in order to gain new insights not only into Iatmul iconography but also to recognize links between material expressions and other cultural domains. The objects assembled in bico span about a century and allow therefore tracing their evolution and adaptations. Further, bico demonstrates that materials used for the manufacture of distinct objects are highly relevant. This leads at the one hand to mythological connections and on the other hand to questions regarding the purpose and/or the durability of an object.
    • ‪‪Bringing Gregory Bateson‪ ‪'s‪ ‪ Sepik collections into the Digital Age. Progress and reflections‪‪ - Antonia Lovelace p. 117-128 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet essai retrace les trois phases du « Projet de Documentation Bateson, 1984-1995 ». L'introduction en présente le contexte et les résultats. Elle est suivie par une présentation plus détaillée des collections Sepik de Cambridge réunies sous trois rubriques : mascarade, visages et peintures faciales, animaux et oiseaux. Cet article se termine par un inventaire des mises en ligne de l'art et des cultures du Sepik, tout en suggérant des développements futurs. Le projet Bateson fut entrepris lors des premières élaborations de catalogage électronique, bien avant l'apparition des photographies digitales. Ceci eut pour résultat de laisser Cambridge avec un embarrassant projet hybride. Aussi, quelques vingt ans plus tard, il paraît utile de dresser un bilan du projet, de montrer son utilité et de réfléchir à l'opportunité de son partage et de sa reprise et sa réactivation.


      ‪This chapter reviews the work of the 1984-1995 Bateson documentation project in three stages. First an introduction with an overview of the context and outcomes.‪
      ‪ ‪
      ‪Secondly a more detailed presentation of some of the Cambridge Sepik collections under three headings: masquerade, faces and face-painting, animals and birds. Finally the current on-line offer for Sepik art and culture will be reviewed, and suggestions made for future developments. The timing of the Bateson project, during the first phases of computerised cataloguing and before digital photography, left Cambridge with an awkward hybrid result. Now, more than 20 years on, is a good opportunity to review the project outcomes, show their usefulness to date, and reflect on opportunities for sharing and re-engagement.‪

    • ‪De-colonized Collecting: The Australian Museum in the Lower Sepik (1988)‪ - David Lipset p. 129-141 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les pratiques de conservation et de collecte, au temps des musées post coloniaux, ont-elles « versées dans l'innocence » ? Ou peuvent-elles être vues comme des gestes crédibles et authentiques contribuant à une redéfinition des relations morales entre les peuples et les cultures indigènes qui sont à l'origine de ces collections ? Cet article analyse un cas de collecte de musée ainsi que les pratiques de recherche « décolonisée » et réfléchit à ces questions. Il prend pour exemple le Projet de Documentation Sepik initié par l'Australian Museum de Sydney en 1988. Je veux démontrer que ce projet a su mettre en place un mode de collecte décolonisé qui met l'accent sur la prise en compte d'une approche inclusive et reconnait la légitimité des réseaux d'échanges et de savoir traditionnels.

      Ought de-colonized museum research, collecting and curatorial practices be dismissed as “moves to innocence”? Or, can they be seen as credible and authentic gestures toward a redefinition of moral relations with indigenous peoples and cultures from whom ethnographic collections were originally made? This article analyzes a case study of “de-colonized” museum collecting and research practices by way of thinking about this issue. It focuses on the Australian Museum's “Sepik Documentation Project” (1988). I argue that this project enacted a de-colonized mode of collection that emphasized status inclusivity and acknowledged the legitimacy of indigenous trade relationships and knowledge.
    • ‪Does the materiality of museum collections matter in Digital Humanities? ‪ - Christian Kaufmann p. 143-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Après plus d'un siècle de réflexivité croissante sur leurs pratiques de collecte, les musées et les archives, à travers le monde, détiennent un corpus immense d'objets mais aussi de matériel documentaire liés à la région du Sepik. Alors que ces sources conservent tout un savoir culturel obéissant aux codes culturels locaux, des observations extérieures aideront à identifier certains domaines de ce savoir. Afin de conserver vivant le savoir traditionnel, une même méthodologie doit être développée et appliquée systématiquement. La complexité inhabituelle des objets d'art du Sepik requiert la mise en place de nouvelles méthodes numériques d'archivage. Dans le futur, les activités des musées associeront aux objets une connaissance plus précise et certains aspects du travail des artistes y gagneront une place centrale. En communiquant avec les communautés locales mais aussi avec les visiteurs des musées, en encourageant à l'approche contextuelle propres aux sciences naturelles ainsi qu'aux humanités, les musées redéfiniront notre vision de l'art et de la culture du Sepik.
      ‪After more than one hundred years of increasingly self-reflective collecting, museums and archives around the globe hold an immense corpus of physical objects and relevant archival material from the Sepik area of Papua New Guinea. While culturally coded knowledge is embodied in these materials, the use of additional outside observations may help to describe some of these areas of knowledge. To keep traditional knowledge alive, methodologies beyond the reading of traditional texts, photographs, and sound recordings have to be developed and applied consistently. The unusual complexity and high diversity of Sepik art makes developing new digital methods of storing, studying, and sharing these resources a challenging task. Future museum activities are likely to put the original object into a new, focused light. Long overlooked aspects in the work of artists may thus come to the fore. By communicating with source communities and, at the end other end, with museum visitors, and by fostering research activities combining the context oriented approach of disciplines rooted in natural science and/or in the humanities, museums will redefine our views of Sepik art and culture.‪
    • ‪Totemism, tourism, and trucks. The changing meanings of paint and ‪colors‪ in a Sepik River society‪ - Eric K. Silverman p. 151-163 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si l'art du moyen Sepik de png est notoirement connu dans le monde entier, il est en revanche peu compris. Cet article présente les résultats d'un long terrain ethnographique mené depuis 1989 et dont l'objet fut la signification des changements de sens liés à la peinture et la couleur tels qu'ils sont perçus par les gens de Tambanun, un village de l'est de l'aire Iatmul. J'analyse comment la peinture et la couleur évoquent le paysage en terme d'histoire mythique, de totémisme, la valeur esthétique accordée au mouvement, le dialogue irréductible sur le pouvoir générateur cosmique et le principe ontologique des changements du monde aquatique. J'interprète aussi les peintures touristiques et comment les Iatmul de l'Est perçoivent les décorations de style occidental récemment produites sur les camions qui transportent des passagers. Chez les Iatmul de l'est, la perception traditionnelle du monde irrigue toujours d'un sens ancestral les couleurs et les peintures mais, de nos jours, les Iatmul colorent leur art d'une aspiration au développement, d'une vue romantique de la nature et d'une anxiété face à la globalisation.

      Iatmul art from the middle Sepik River in Papua New Guinea is well-known worldwide, but little understood. This article therefore offers an ethnographically-grounded, long-term study of the changing meanings of artistic paint and colors as used and seen by the Eastern Iatmul people of Tambunum village, whom I have studied since the late-1980s. I analyze how colors and paint evoke the landscape in terms of mythic history, totemism, the aesthetic value of movement, an irreducible dialogue about cosmic generativity, and the ontological principle of watery change. I also interpret touristic paintings and how Eastern Iatmul see recent decorations on passenger trucks and vans, drawing on the outlook of landscape realism in the Western tradition. The traditional worldview still infuses paint and colors with ancestral meanings. But Eastern Iatmul today also color their art with aspirations for development, romantic views of nature, and anxieties over globalization.
    • ‪Transcultural journeys: The disembedding and re-embedding of Sepik art‪ - Brigitta Hauser-Schäublin p. 165-177 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ‪Dans le Sepik, les artefacts ont toujours voyagé entre cultures. À l'époque précoloniale, suite aux migrations, aux échanges et aux pillages, les populations et les objets ont toujours migré entre les régions. Cependant le périmètre et la qualité de ces voyages transculturels changèrent considérablement quand le processus de délocalisation des objets commença avec les collectes des explorateurs à l'époque coloniale. En s'appuyant sur l'exemple de l'échange par voies maritimes des textiles entre l'Inde et l'archipel de l'Asie du Sud-Est à l'époque précoloniale, cet article éclaire les formes particulières de l'échange dans le Sepik. La dispersion des objets anciens et « authentiques » du Sepik dans différents lieux du monde occidental a eu pour effet de les transformer en les intégrant dans un nouvel environnement. La prolifération des transformations et des réinterprétations de l'art du Sepik commença lors des voyages d'objets dans des directions diverses, nationales et internationales. Il en naquit des histoires d'objets avec des interprétations contradictoires et leurs conséquences.‪


      ‪Artefacts have always been part of inter- and transcultural journeys in the Sepik. People and artefacts had been continuously moving throughout the area in pre-colonial New Guinea due to migrations, exchange and plundering. However, the scope and the quality of these journeys changed fundamentally when the process of disembedding of artefacts started with the collecting activities of explorers in the colonial area. Against the backdrop of the transmaritime journeys of textiles from India to the Southeast Asian archipelago in pre-colonial times, this article highlights the special features of the Sepik case. The dislocation of predominantly old and “authentic” Sepik artefacts to places in the western world resulted in their transformation and re-embedding in new settings. A proliferation of transformations and reinterpretations of Sepik art began with the transcultural journeys of artefacts to multiple destinations since the intensification of globalisation, resulting in stories about the artefacts with conflicting interpretations and consequences.‪

    • ‪Middle Sepik music and musical instruments in the context of Melanesia‪ - Raymond Ammann p. 179-188 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les flûtes cérémonielles et les grands tambours à fente sont les instruments les plus significatifs de la Rivière Sepik. Leurs sculptures et leurs décorations les relient au monde mythique et leurs sons représentent les voix des esprits des ancêtres. En plus, une analyse musicale profonde montre les moyens diversifiés et complexes avec lesquels la musique cérémonielle représente non seulement la société elle-même mais aussi sa force motrice. Cette contribution est basée sur une courte recherche de terrain dans les années 1980 et une étude de la littérature importante.

      The ceremonial flutes and the large slit drums are the most significant musical instruments of the Sepik River region. The sculptures and decorations on the instruments link them to the mythical world and their sounds represent the voices of ancestor spirits. Furthermore, a detailed music analysis reveals the miscellaneous and complex ways of how the ceremonial music represents this society's structure and its driving force. This contribution is based on the findings from a short field trip in the 1980 and the study of relevant publications.
    • ‪Material culture of the upper Sepik‪ - Barry Craig p. 189-201 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Bien des essais de cartographie des zones stylistiques de la région du Sepik ont été entrepris. Ces zones furent établies à partir du style (artistique) des sculptures et des œuvres peintes les plus remarquables. Bien que cela ait, dans le passé, établi un cadre afin de débattre sur l'art de la Nouvelle-Guinée et plus particulièrement de la région du Sepik, ce cadre n'est plus utile à la recherche si l'on prend en considération l'entièreté de la culture matérielle des sociétés du Sepik. L'identification de ces styles se compliquait du fait que des objets furent trouvés très loin de leurs lieux de création suite à des échanges, des guerres, des inter-mariages, des migrations et des inondations. De plus, plusieurs sortes d'objets, soumis variablement à ces effets, connurent des formes différentes de distribution. Dans cet article, j'examine la répartition de cinq sortes d'objets afin de déterminer leurs présences – ou leurs absences – ainsi que leurs variations propres dans une zone allant de la région d'Ambunti à la frontière de la Papouasie occidentale. Pour des raisons de facilité, les noms des groupes linguistiques sont utilisés pour désigner les provenances.


      ‪Attempts have been made to map the style areas of the Sepik River region of Papua New Guinea. These were based on the (art) style of the most prominent carved and painted works. While this has, in the past, provided a framework for discussing the art of New Guinea and of the Sepik region in particular, it is no longer useful for research on the full range of material culture of Sepik peoples. Objects have been found in places quite far from where they were made, as a result of trade, warfare, intermarriage, migrations and flood, complicating the identification of local styles. Further, different kinds of objects have been variably subject to these effects and have different patterns of distribution. In this paper I examine the distribution of five kinds of artefacts to determine the boundaries of presence/absence and distinct variations in those kinds of artefacts, in the Upper Sepik region from Ambunti to the West Papuan border. For reasons of convenience, ethno-linguistic groups are used as a proxy for provenance.‪

    • ‪Worlds apart: language survival and language use in two Middle Sepik communities‪ - Alexandra Y. Aikhenvald p. 203-212 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le présent article examine la situation linguistique de deux communautés du Moyen-Sépik où sont parlées des langues qui sont étroitement reliées à la famille linguistique Ndu – le Manambu et le Yalaku. Ces deux groupes maintiennent une culture traditionnelle typique des riverains du fleuve Sepik et de ceux qui résident dans la jungle, y compris le mode de subsistance et l'échange de produits de pêche avec le sagou. La langue yalaku a été influencée par la langue kwoma en raison d'une longue histoire d'interactions entre ces deux groupes (dont les langues ne sont pas génétiquement reliées), contrairement au manambu dont l'influence de la langue kwoma est restée minime. En revanche, le manambu moderne contient de nombreux emprunts du Tok-Pisin (la lingua franca de la Papouasie Nouvelle-Guinée). Cet article aborde les changements socio-culturels récents des Manambu et des Yalaku à travers une analyse de phénomènes linguistiques.

      This contribution focuses on the language situation in two different communities of the Middle Sepik area, speaking closely related languages of the Ndu family – the Manambu and the Yalaku. The two groups maintain traditional features typical of “river-dwellers” who live on the banks of the Sepik River (the Manambu) and those who live off the River, or “jungle-dwellers” (the Yalaku), including subsistence and exchange patterns. Due to a history of interactions with the Kwoma-speaking people, the Yalaku language has incorporated numerous borrowings and grammatical calques from Kwoma (not genetically related to the Ndu family to which both Manambu and Yalaku belong). In contrast, there is hardly any Manambu-Kwoma multilingualism. A major difference between the two groups lies in the high number of loans from Tok Pisin in Manambu and the scarcity of them in Yalaku. The paper addresses the changes in the lifestyles of the two groups, contrasting their responses to social and cultural changes as reflected in linguistic change and in attitudes to language.
    • ‪Stones in swamps: remains of a mythical past in the Sepik area‪ - Markus Schindlbeck p. 213-225 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les documents anciens sur les cultures du Moyen Sepik mentionnent des buttes remarquables devant les grandes maisons des hommes. Ces buttes fascinèrent les premiers voyageurs dans cette région. Implantées au milieu de l'espace le plus souvent plat fréquemment qualifié de place de danse, elles attirèrent l'attention mais sans révéler leur sens. Leur beauté était soulignée par des bouquets de palmiers et des plantes au feuillage coloré qui entouraient la butte et auxquels étaient parfois mêlées de grandes sculptures. Quelques fois, elles étaient entourées de plusieurs pierres dressées, menhirs ou stèles. Des recherches plus récentes ont montré que ces buttes devaient être mises en relation avec la guerre et la chasse aux têtes mais aussi avec les ancêtres fondateurs du village. L'article résume les premières descriptions et rend compte des recherches détaillées plus récentes. Des informations complémentaires provenant de mes recherches de terrain chez les Sawos et les Kwanga sont données et une comparaison est faite avec les informations sur les cultures voisines du moyen Sepik.

      Early documents on Middle Sepik cultures mention special mounds, which fascinated the first travellers in that region, in front of the huge men's houses. Situated in the midst of the well-groomed meadows of the so-called dancing grounds, these mounds attracted the explorer's attention, but their meaning remained hidden. Their beauty was enhanced by tall palm trees and colourful bushes, as well as by carvings – some of them huge – and several upright stones (menhirs, stelae) surrounding the mounds. Later research revealed that they were associated with warfare and headhunting, but also with the founding ancestors of villages. This article summarizes these early descriptions and then proceeds to the later, more detailed research. Additional information is included from the author's own fieldwork among the Sawos and Kwanga people, and a comparison is made with data from neighbouring cultures of the Middle Sepik region.
    • ‪A viewpoint from the Foothills: Making Sepik Valley images as containers‪ - Ludovic Coupaye p. 227-238 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine un éventail de figures humaines de la vallée du Sepik, en s'appuyant sur la dimension non-verbale des images, identifiée par A. Forge, D. Tuzin et G. Bateson et développée par les travaux de chercheurs tels qu'A. Gell, C. Kaufmann et C. Severi. J'y suggère que l'un des procédés non-verbaux à partir desquels ces figures sont conçues traduit une conception de l'image comme réceptacle, elle-même fondée sur une référence du corps humain comme contenant. Les artistes du Sepik peuvent alors utiliser des motifs (des agencements visuels, matériels et spatiaux) dans le but de provoquer des processus inférentiels (indiciels, iconiques et/ou mnémoniques) attribuant aux images des capacités de « conteneurs » en faisant référence à la figure humaine. Sur la base de cette hypothèse, j'examine la façon dont les surfaces des artefacts sont traitées de manière à suggérer un intérieur, comme réceptacle possible de la présence ancestrale et de ses capacités génératrices.

      This paper examines a range of Sepik valley human figures, building on the non-verbal dimensions of images identified by A. Forge, D. Tuzin and G. Bateson, and developed by researchers such as A. Gell, C. Kaufmann and C. Severi. I suggest that one of the non-verbal devices that these figures rely on, betrays an underlying idea of images-as-potential-receptacle, itself based on a reference to the human body as container. Sepik artists can thus use motifs (as visual, material and spatial arrangements) which trigger inferential (indexical, iconic, and/or mnemonic) processes that evoke container-like capacities by reference to the human figure. Based on this hypothesis, I explore the ways in which the surfaces of artefacts are treated in order to both reveal and conceal an interior, as a possible container of ancestral capacities.
    • ‪Conclusion‪ - Christian Kaufmann, Philippe Peltier, Markus Schindlbeck p. 239-244 accès libre
    • ‪Conclusion‪ - Christian Kaufmann, Philippe Peltier, Markus Schindlbeck accès libre
  • Hors dossier

    • ‪Du message tambouriné au message électronique‪ : Changements engendrés ces dernières années par les nouveaux outils de communication dans la région centre du Sepik (Papouasie Nouvelle-Guinée) - Christian Coiffier p. 245-258 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis une dizaine d'années le téléphone mobile et Internet sont venus bouleverser la vie quotidienne des peuples vivants dans les villages de la vallée du fleuve Sepik. L'apparition de ces nouvelles technologies fait suite à beaucoup d'autres qui, en près d'un siècle, ont profondément modifié les structures des sociétés locales. Cette étude se focalise principalement sur le village Iatmul de Palimbei et ses environs dans la province du Sepik de l'Est. Après avoir présenté l'ancienne technique de communication entre villages par message tambourinés elle retrace l'historique de l'implantation dans cette région de nouveaux matériels électroniques (télévision, ordinateur, Internet, …) et tout particulièrement de la téléphonie mobile. Cette étude en analyse les avantages et les inconvénients pour les habitants dans un contexte de grands changements environnementaux comme la déforestation et les projets miniers.

      In about a decade mobile phones and Internet have considerably changed the everyday life of the people living in the villages of the Sepik river valley. These new technologies follow many others, which profoundly modified the structures of local societies in almost a century. This study focuses mainly on the Iatmul village of Palimbei and its neighbourhood in the East Sepik Province. Having presented the former technique of communication between villages by drummed message. This study recount the history of how new electronic media (television, computer, Internet …) have been implemented in the region, with particular attention to mobile telephony. This study analyze the advantages and disadvantages for the inhabitants in a context of important environmental changes, such as deforestation and mining projects.
    • ‪L'atoll polynésien de Mataiva face aux enjeux du phosphate‪ - Alexandre K. Magnan p. 259-264 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'atoll de Mataiva (Tuamotu, Polynésie française) possède un lagon « réticulé », véritable curiosité géologique à la surface de la planète. Ce patrimoine naturel remarquable est cependant menacé, depuis les années 1970, par un projet d'exploitation du phosphate sur toute la moitié ouest du lagon, à l'initiative de diverses compagnies internationales et du gouvernement de Polynésie française, basé à Tahiti. Dans les années 1980, puis dans les années 2000, des rencontres ont été organisées avec les habitants de Mataiva, mais ces derniers se sont systématiquement opposés à ce projet, pour trois raisons principales : un attachement profond à cet atoll qu'il considèrent comme leur « mère nourricière » ; le souvenir de n'avoir plus pu manger de poisson du lagon pendant 10 ans après la phase de test (qui n'a pourtant duré qu'un an et demi) ; et la peur de voir les zones d'exploitation s'étendre aux terres émergées. Si le projet n'a pas abouti jusqu'à maintenant, il n'a pas pour autant été abandonné.
      Mataiva Atoll (French Polynesia) has a 25km2 entirely reticulated lagoon, a quite unique coral structure in the world. Mataiva lagoon is also rich in phosphate. The project of exploiting it arose in the 1970s, and in the 1980s international companies engaged a dialogue with the Government of French Polynesia to get authorisations. Public meetings were organized, but the inhabitants strongly opposed to the project, based on three main arguments related to (i) their respect towards the atoll, that they considered as “a mother providing survival means”; (ii) the negative effects on fishing they experienced after the 1.5-year testing extraction phase; (iii) and their conviction that companies would also try to extract phosphate from the islands themselves. This led to the abandonment of the project. A new one also failed in 2008 for the same reason. In January 2015, the Economic Council of French Polynesia however released a report partly dealing with the economic benefits to expect from atolls' phosphate, putting this geological patrimony once again at risk.
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