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Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 67, no 3, 2002
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Un an après le 11 septembre : dix fenêtres qui s'ouvrent sur un monde pas si neuf - Dominique David p. 561-570 accès libre
  • Israël-Palestine : chroniques d'une impasse

    • L'après-Oslo : paix avortée ou guerre annoncée ? - May Chartouni-Dubarry p. 573-585 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les aléas du processus de paix israélo-palestinien ont maintenant fait place à une guerre non conventionnelle bien réelle : ce revirement s'explique par une radicalisation politique d'Israël (nationalisme de Sharon et lutte contre le terrorisme encore légitimée par le 11 septembre) et par la perte de crédit international d'Arafat (attentats-suicides et délitement de l'Autorité palestinienne). Celui-ci doit encore, pour répondre aux nouvelles exigences américaines, se couper d'une opinion publique convaincue que la guerre d'usure est le seul recours contre l'occupation, et engager une démocratisation du régime palestinien, condition posée comme préalable sine qua non à la reprise des négociations de paix. Au-delà de cet enlisement meurtrier du conflit, l'impasse actuelle menace en fait la stabilité à venir de toute la région et ne laisse pour l'instant entrevoir aucune amélioration.
      Post-Oslo: Lost Peace or Impending War?, by May Chartouni-Dubarry The ups and downs of the Israel-Palestine peace process have made way for a non-conventional war that is all too real: this about-turn can be explained by Israel's political radicalisation (Ariel Sharon's nationalism and the fight against terrorism sanctioned by the 11 September attacks) and Yassir Arafat's loss of international prestige (suicide bombings and fractures in the Palestinian Authority). In order to respond to new American demands, Arafat has to eut himself off from a society that believes that a war of attrition is the only response to occupation, and undertake democratie reforms of the Authority — imposed as a necessary condition to the restart of peace negotiations. Apart from an even more bloody conflict taking hold, the present impasse is a threat to the stability of the entire region, with no improvement in sight.
    • De la paix manquée d'Oslo à la marche vers l'abîme - Marius Schattner p. 587-600 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au lieu d'une paix promise, Israéliens et Palestiniens sont aujourd'hui prisonniers d'un engrenage de violences, alimenté par la haine, le désespoir et, dans une certaine mesure, le fanatisme religieux. La régression est totale. Faute de perspective, le sentiment dominant est que le processus de paix est mort en juillet 2000 à Camp David, quand les deux parties se sont confrontées pour la première fois aux problèmes de fond. On peut argumenter sur les causes de cet échec, sur ce qui s'est vraiment passé à Camp David : la paix était-elle vraiment « à portée de main » ? Mais, par-delà ces interrogations, se pose la question de l'interprétation, c'est-à-dire des leçons tirées pour les deux camps de cet échec, et particulièrement pour Israël où la perception la plus radicale s'est imposée.
      The Difficulty of Lowering Expectations: From the Near-Peace of Oslo to a Complete Breakdown, by Marius Schattner Nine years after the Oslo Agreements, promises of peace have a bitter after-taste. Israelis and Palestinians are caught in a morbid treadmill of attacks and reprisals, suicide operations and "targeted assassinations". The West Bank is in effect totally reoccupied and the risks taken for peace have been in vain. The idea that the peace process is dead and buried is preponderant: deceased in July 2000 at Camp David, when the two parties confronted the fundamental issues for the first time, buried afterwards by the Sharon government. The failure is for ail to see. It is possible to debate the causes - to ponder what happened at Camp David. But beyond these interrogations, the question of interpretation arises: the lessons for the two parties on what has oeen called a "tragedy of errors". This paper tries to show how the most radical interprétation of the failure has taken root in Israel, why this has happened, and looks at the consequences.
    • Le conflit israélo-palestinien : retour vers le futur - Ahmad Samih Khalidi, Christophe Jaquet p. 601-615 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      A l'été 2000, de grands espoirs avaient été fondés pour le règlement du conflit israélo-palestinien sur les déclarations d'ouverture d'Ehud Barak et sur l'orchestration des pourparlers par les Etats-Unis : Camp David représentait la possibilité d'un compromis dans la continuité des accords précédents (Oslo). Mais le refus par Yasser Arafat des offres ambiguës de la partie israélienne eut pour effet de le délêgitimer en tant que partenaire pour la paix, tandis qu'une ultime provocation (la visite d'Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées/mont du Temple) exacerbait la dimension religieuse du conflit et déclenchait la Deuxième intifada, encore plus meurtrière que la première. Depuis, la poursuite de la colonisation des Territoires occupés et la radicalisation des deux camps font que le processus de paix est aujourd'hui pris en otage : si Israël et les Etats-Unis semblent considérer que la reconnaissance d'un Etat palestinien passe par le départ d'Arafat et la démocratisation de l'Autorité palestinienne, la politique de Sharon pourrait avoir ramené le conflit à ce qu'il était en 1948 : une guerre existentielle pour la terre de Palestine.
      The Israeli-Palestinian Conflict - Back to the Future, by Hamad Khalidi The opening declarations of Ehud Barak and the US orchestration of peace talks in the summer of 2000 raised great hopes for the resolution of the Israeli-Palestinian conflict. Camp David signiried the possibility of a compromise that would have been in Une with the previous agreements (Oslo). But Yassir Arafat's refusal to accept an Israeli offer that was ambiguous resul-ted in his losing legitimacy as a partner for peace, whereas a bare provocation (Ariel Sharon's visit to the Temple Mount/Haram al-Sharif) exacerbated the religious element of the conflict and sparked off the Second Intifada, which resulted in many more casualties than the first. Since then the continuing colonisation of the Occupied Territories and the radicalisation of the two camps mean that the peace process has been taken hostage: if Israel and the United States believe that the recognition of a Palestinian state is contingent on Arafat's departure and the democratisation of the Palestinian Authority, Sharon's policies could well bring the conflict back to what it was in 1948 — an existential war for the land of Palestine.
    • La politique américaine et le conflit israélo-palestinien - Jerrold D. Green, Benjamin Bloch p. 617-628 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les efforts de Bill Clinton pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien se soldent finalement par l'échec de la réunion de Camp David, en juillet 2000, Israéliens et Palestiniens n'arrivant pas à s'entendre, notamment sur Jérusalem. L'Intifada Al-Aqsa, qui suit la visite d'Ariel Sharon sur les lieux saints musulmans et juifs (esplanade des Mosquées / mont du Temple), et la répression qui s'ensuit suscitent de nombreux appels à l'engagement américain de la part de la communauté internationale. Mais George W. Bush, échaude par les déboires de ses prédécesseurs, reste prudent à l'égard du conflit. Et il faut attendre le 11 septembre pour que l'Administration réaffirme sa présence dans la région. Depuis lors, la politique américaine reste difficile à suivre. Entre le soutien à l'option répressive de Sharon, qui domine malgré tout la période, et l'appui aux régimes arabes « modérés », dont Bush a besoin pour diverses raisons, les Etats-Unis semblent quelque peu naviguer à vue. Et seule la volonté des Israéliens et des Palestiniens de trouver une issue au conflit permettra à la région de sortir de l'impasse.
      U.S. Policy toward the Israeli-Palestinian Dispute, by Jerrold D. Green The administration of Président George W. Bush entered office with a decided disinclination toward high level engagement in Arab-Israeli peacemaking. This decision was undoubtedly influenced by the repeated railure of Bush's predecessor, President Bill Clinton, to make a lasting contribution to resolving this enduring and bitter conflict. As is often the case in the Middle East, the situation in the region soon became so volatile that the White House felt compelled to act. Under significant pressure from concerned groups in the United States, Europe, and the Middle East itself, Bush explored various options for ameliorating this escalating conflict. This culminated in his controversial speech of June 2002. In this speech Bush acknowledged the desirability of creating a Palestinian state while at the same time expressing an officiai U.S. view that Yassir Arafat was no longer a reliable negotiating partner and that Washington no longer wished to deal with him.
  • Union européenne : le dedans et le dehors

    • Europe des Etats - Europe fédérale - Robert Toulemon p. 631-646 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La Convention sur l'avenir de l'Union européenne devra parvenir à un large consensus pour que ses propositions aient les meilleures chances d'être entérinées par la conférence intergouvernementale de 2004. Plutôt qu'un compromis qui maintiendrait l'actuel éclatement de l'Union entre « piliers » communautaires et intergouvernementaux, il serait souhaitable que les conventionnels recherchent une synthèse entre deux approches qui devraient être plus complémentaires que concurrentes : d'une part, l'attachement des Etats à leur souveraineté, et leur volonté d'être étroitement associés à la définition et à la mise en œuvre des politiques de l'Union ; d'autre part, la nécessité de renoncer au veto dans une Europe élargie, et celle de rapprocher l'Europe des citoyens et d'assurer sa visibilité interne et externe. L'extension progressive, à l'ensemble des domaines de compétence de l'Union, d'une méthode communautaire adaptée et assouplie, notamment pour tenir compte de la diversité des attentes et des capacités des Etats membres actuels ou futurs, pourrait répondre à ces exigences.
      A Europe of States versus a Federal Europe, by Robert Toulemon The Convention on the future of the European Union will try to establish a broad coalition of support for its proposals to have the best chance of them being accepted by the 2004 intergovernmental conférence. Rather than coming up with a compromise that would maintain the present division of the EU between the community pillars and the intergovernmental pillars, it would be desirable if the members of the convention were to synthesise the two approaches, which should complement, not compete with, each other. It is necessary to balance the attachment of each state to its sovereignty, a désire to be directly linked to the definition and putting in place of the EU's policies, on the one hand, with the need to abolish the veto in an enlarged Europe, to bring Europe closer to its citizens, and to assure internal and external openness, on the other. By progressively enlarging the areas of competence or the EU through a well-adapted and flexible process, especially taking into account the diversity of expectations and the capabilities of present and future members, it might be possible to corne up with a satisfactory proposal.
    • Minorités nationales en Europe et protection des droits de l'Homme : un enjeu pour l'élargissement - Sabine Riedel, Isabelle Bonnefond p. 647-664 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au nom des droits de l'homme, les diverses institutions de l'Europe ont posé comme critère d'adhésion à l'Union le respect des droits des minorités, sans pour autant en donner une définition claire. Face à ce vide sémantique et juridique, la mise en pratique de cette protection des minorités a évolué et est passée, de 1992 à 1998, de la promotion de l'intégration à celle de la ségrégation linguistique, prônant les droits collectifs et favorisant l'avènement de modèles d'Etat ethniques (Hongrie, Roumanie, Turquie) censés pouvoir prévenir les conflits entre les diverses communautés de ces pays. L'introduction effective de droits collectifs (Bulgarie, République de Macédoine), en faisant notamment coexister plusieurs systèmes d'éducation à l'intérieur d'un même pays, régénère les nationalismes, profite aux économies parallèles et s'avère aller à l'encontre du multiculturalisme, base de la démocratie et de l'Etat de droit. Il est donc urgent d'évaluer la politique européenne et de définir, à ce niveau, un concept global de protection des minorités.
      National Minorities in Europe and the Defence of Human Rights -A Challenge for EU Enlargement, by Sabine Riedel In the discussion about the protection of minorities in Eastern Europe, measures of positive discrimination are frequently recommended, such as a separate educational System and minority representation in parliament and administration. However, as this article tries to prove, such measures lead to a destruction of multiethnic societies and linguistic segregation, thus giving up chances for an integration of minorities. The result is an increase of inter-ethnic tensions instead of their solution. The study recommends to give up the search for new collective rights and to implement the general prohibition of discrimination in international documents and in the European Convention on Human Rights.
    • Contagion anti-européenne en Europe centrale - Georges Mink, Laure Neumayer p. 665-681 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les pays d'Europe centrale, et notamment en Hongrie, en Pologne et en République tchèque, la question de l'adhésion à l'Union européenne cristallise les enjeux partisans sur les différentes scènes politiques. L'arrivée d'acteurs prônant le repli sur soi et le retour à une identité nationale revivifiée concurrence le discours, plutôt favorable à l'élargissement, des anciens dissidents ou des ex-communistes au pouvoir. Ces nouveaux acteurs nourrissent des sentiments antidémocratiques et manient les symboles de l'histoire nationale à des fins de radicalisation anti-européenne (question des Sudètes, Maison des expulsés, spectre d'une colonisation occidentale à travers l'Union). Par ailleurs, le calendrier actuel de la construction européenne (liberté de circulation des travailleurs et des capitaux, questions financières...) n'exerce pas une très grande force d'attraction auprès des populations : on peut se demander si les sondages effectués quant à l'adhésion, qui restent pour l'instant favorables, rendent compte justement de l'état des opinions.
      The Spread of Anti-Europeanism in Central Europe, by Georges Mink and Laure Neumayer Among the countries of Central Europe, and particularly in Hungary, Poland, and the Czech Republic, the prospect of joining the European Union crystallises partisan battles in the various political arenas. The arrivai on the scene of those who prefer their country to stand back, who promote a revived national identity, is in opposition to those former dissidents, now in power, who in favour of enlargement. The new arrivals fuel anti-democratic sentiment and manipulate symbols of national history for anti-European radicalisation (the Sudeten question, the location of memorial to displaced persons, the spectre of Western colonialism coming with the EU). When the present calendar of European construction is added to the equation (free movement of workers and capital, financial issues, etc.), which is hardly likely to please public opinion in these countries, it can be asked whether the opinion polls on membership, which are still favourable, take fully into account the present unease.
    • Ukraine, Biélorussie et Moldavie : entre l'Union élargie et la Russie - Catherine Guicherd p. 683-696 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si l'Union européenne a su clairement définir sa politique vis-à-vis des pays d'Europe centrale (élargissement) et vis-à-vis de la Russie (partenariat stratégique), elle est pour l'instant relativement absente de la « zone grise » que représentent l'Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie. Ces trois pays, dont deux sont fortement tentés de rejoindre le nouveau bloc occidental, n'en restent pas moins largement tournés vers la Russie pour des raisons historiques et économiques, ce qui ne facilite pas leur modernisation politique. Partagés entre ces deux horizons — Est-Ouest—, ils représentent pour l'Europe un intérêt stratégique (accès aux ressources énergétiques de la Caspienne pour la Biélorussie, et maintien d'une stabilité politique dans la région pour la Moldavie) qui exige de l'Union quelle mène, sans aller jusqu'à l'intégration, une politique ferme d'assistance et d'ouverture.
      Ukraine, Byelorussia and Moldavia - Caught between an Enlarged EU and Russia, by Catherine Guicherd With the enlargement of the EU and the development of relations with Russia, cornes the need for Brussels to decide on a coherent policy with regard to the Ukraine, Byelorussia, and Moldavia. This policy must be tailored to each country, taking into account the political and ideological orientations and the geo-strategic situation of each. It must also comprise a regional strategy that matches the need to intensify cross-border contacts to the East and the obligation to think of the future of these countries in the context of evolving EU-Russia relations.
  • Repères

    • Les relations économiques entre l'Allemagne et la Russie - Roland Götz, Christian Meier, Marie-Aude Cochez p. 697-714 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quels sont les domaines de coopération entre l'Allemagne et la Russie ? Quel est l'état des relations économiques entre ces deux pays, et sur quelles bases se fondent-elles ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de ne pas séparer les enjeux économiques des enjeux politiques. La coopération et les échanges commerciaux bilatéraux constituent l'un des piliers de la politique allemande envers la Russie : par de forts investissements (importations de ressources énergétiques, coopération économique avec les régions, garanties de crédit à l'exportation), par l'instauration de nouveaux mécanismes institutionnels favorables aux échanges (conseil et assistance, échelonnement possible des dettes de l'Union soviétique) ou par la refonte de mécanismes anciens, l'Allemagne s'attache ainsi à faciliter à son partenaire commercial la transition à la fois vers l'économie de marché et vers la démocratie.
      Problems and Perspectives of German-Russian Economie Relations, by Roland Götz and Christian Meier The key areas of German-Russian economie relations are considered in detail. Tables and diagrams show the leading position of Germany in Russia's foreign trade and concerning inward foreign investment just as Russia's rela- lively modest position in Germany's import and export. The importance and limitations of Hermes export credit guarantees for German exports to Russia are discussed. Examples of successful and non-successful economic co-operation between Russia and Germany are given. German technical assistance to Russia (the TRANSFORM-Program) and some remarks at the future settlement of old Soviet debts conclude the analysis.
    • Caucase du Sud : les enjeux de la coopération régionale - Gaïdz Minassian p. 715-731 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Région charnière entre l'Europe, le Moyen-Orient et la Russie, le Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) connaît à son tour, depuis le 11 septembre 2001, un renouveau de l'intérêt américain, dû à la guerre menée contre le terrorisme. Au carrefour de ces influences, et en proie à une difficile transition démocratique et à des conflits internes (Abkhazie, Haut-Karabakh, Ossétie du Sud), le Caucase du Sud ne trouvera d'issue qu'en assurant une réelle coopération régionale, seule capable d'éviter la guerre, de permettre le désenclavement et de faire advenir de véritables Etats de droit. Cette union, encouragée par la récente approche multilatérale des différents acteurs internationaux, pourrait alors choisir de se tourner vers l'Europe, la Communauté des Etats indépendants ou les Etats-Unis, ou de renouer avec une communauté de destin historique en constituant une force politique autonome.
      The South Caucasus - The High Stakes of Regional Co-operation, by Gaïdz Minassian Regional co-operation between the three states of the South Caucasus -Armenia, Azerbaijan, and Georgia — has become firmly established in the region in spite of some high-casualty wars - be they on-going or under cease-fire (Abkhazia, South Ossetia, Upper Karabakh, Chechnya) — and several nation-state crises following the collapse of the Soviet Union in 1991. Some ten years after achieving their independence, the three countries, which are members of the main international organisations, must nevertheless over-come the structural difficulties of democratie transition and address the challenges of world economie realities. This paper is an overview of the principal themes of regional co-operation: opening-up to the West, reinforcing secu-rity, and fortifying democracy at a time when Russia and the United States are collaborating closely in the fight against terrorism.
    • L'Iran à l'heure du réformisme - Frédéric Tellier p. 733-748 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La modernisation de la République islamique connaît aujourd'hui un essoufflement. Les réformes du président Khatami (réélu en 2001) ont en effet été entravées par l'éclatement des centres de pouvoir qui profite au Guide suprême et institue, de fait, un régime bicéphale plein d'inertie. Face à la crise économique (dépendance extérieure et paupérisation) et sociale (rupture Etat-société civile), la volonté d'une vraie réforme vers un Etat laïc se fait jour dans la société, soutenue par une nouvelle et singulière exégèse religieuse qui critique l'actuel pouvoir théocratique issu de la Révolution au nom de la souveraineté populaire. Mais, même représentée démocratiquement au Parlement, cette troisième force prônant l'Etat de droit n'aura d'influence sur la vie politique iranienne que si elle est reconnue par la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis.
      Iran and Reform: A Turning Point, by Frédéric Tellier The modernisation process in the Islamic Republic is taking a holiday. The reforms undertaken by President Khatami, wno was re-elected in 2001, have been impeded by the reallocation of centres of power to the benefit of the Supreme Guide, and new, two-headed regime, suffering from inertia, has de facto come into being. In the midst of economic difficulties (debt and pauperisation) and social crisis (a break between the state and society), there is real desire on the part of society to bring about a secular state supported by a new religious exegesis that criticises the present theocratic power whose authority was derived from a revolution in the name of popular sovereignty. But even if this third force, which supports a legally constituted state, is recognised in parliament, it will have no influence on the Iranian political scene unless it receives recognition from the international community, starting with the United States.
    • Réflexions sur les émeutes interconfessionnelles du nord du Nigeria - Ousmane Kane p. 749-764 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ancien protectorat britannique, le Nigeria est en proie, depuis deux décennies, à de récurrents et sanglants affontements interconfessionnels opposant notamment musulmans haoussas et chrétiens yorubas, ibos ou membres des groupes ethniques minoritaires du nord du Nigeria. A ces conflits ethno-religieux, se superposent des clivages de type socio-économiques qui expliquent la tendance de ces conflits à dégénérer en pillage de grande ampleur. Depuis une vingtaine d'années, les différents protagonistes n'ont eu de cesse de se radicaliser. Les questions de la charia, de son application et de la demande d'adhésion du Nigeria à l'Organisation de la conférence islamique ont particulièrement cristallisé ces dissensions. Malgré une Constitution laïque dans son essence, douze Etats du nord du Nigeria sur les trente-six que comptent la fédération appliquent présentement le droit pénal musulman. Cette concurrence politique, qui masque une rivalité sociale et économique, risque de porter atteinte à terme à la stabilité du pays.
      A Reflection on Sectarian Fighting in the North of Nigeria, by Ousmane Kane Communal violence has been a notable feature of the Nigerian public sphère during the last two decades. It has resulted in the killing of thousands of people and the looting of millions of dollars worth of property. The author argues that religious riots need to be situated within the struggle for political power and control of resources. This struggle, according to him, has been focused during the last two decades on the debate over secularism. The paper analyses four major moments of this debate: the debate on the Constituent Assembly of the Second Republic, the OIC crisis, the debate on the Constituent Assembly of the Third Republic and the implementation of Muslim criminal law in twelve states of Northern Nigeria. In conclusion, the author offers an analytical framework for understanding the politics of religious violence in Nigeria.
  • Libre propos

    • Les rapports russo-ukrainiens : empire ou démocratie ? - Annie Daubenton p. 765-782 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'éclatement de l'Union soviétique semblait avoir dénoué les liens tissés par l'histoire entre la Russie et l'Ukraine. Au sein de la CEI, celle-ci clamait sa nouvelle indépendance, rivalisait avec la Russie et misait sur un équilibre des influences Est-Ouest pour asseoir sa transition démocratique. Mais le passif économique ukrainien, hérité de la dislocation de l'ex-empire (dette extérieure, litiges sur les ressources énergétiques...), ainsi qu'une grave crise politique en 2000 ont rapproché les deux pays, déstabilisant cet équilibre au profit de Moscou et revenant sur les avancées réformatrices. Parallèlement, la lutte contre le « terrorisme » engagée en Tchétchénie par la Russie a depuis rejoint les préoccupations internationales (11 septembre) et permis l'entente OTAN-Russie (2002) qui semble finir de reléguer l'Ukraine à un rôle secondaire sur la scène internationale.
      The Russia-Ukraine Relationship - Empire or Democracy?, by Annie Daubenton The breaking up of the Soviet Union was thought to have severed the links forged by history between Russia and the Ukraine. Ukraine stated its new found independence within the CIS, rivalling Russia and banking on an equilibrium of East-West influences to assure its democratie transition. But Ukraine's economie liabilities, inherited from the dislocation of the empire (foreign debt, disputes over energy resources...), and a serious political crisis in 2000 hâve brought the two countries together, destabilising the equilibrium to Moscow's benefit and leading to retreats on reform. At the same time, Moscow's fight against "terrorism" in Chechnya is now seen in the context of international preoccupations (11 September) and has brought about the NATO-Russia agreement (2002), which seems to relegate the Ukraine to a secondary role on the international scene.
  • Passé-présent

  • Lectures

  • Les auteurs - p. 823-826 accès libre
  • Abstracts - p. 827-831 accès libre