Contenu du sommaire : « Tiers » / « Intermédiaire ». La recherche participative sur les pratiques en travail social
Revue | Pensée Plurielle |
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Numéro | no 28, 2011 |
Titre du numéro | « Tiers » / « Intermédiaire ». La recherche participative sur les pratiques en travail social |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - p. 7-9
- Réseaux fluides et pratiques sociales : vers un nouveau paradigme. Une méthodologie floue : la recherche participative - Jean Foucart p. 11-23 La recherche participative, ainsi que l'ensemble des outils de l'analyse qualitative en sciences sociales, relève d'une méthodologie floue ou méthodologie de l'entre-deux. Celle-ci valorise la logique du tiers inclus, à la fois dans et hors de la réalité étudiée, concrète et abstraite. Elle est rigoureuse et fluide. Elle est particulièrement adaptée au paradigme du réseau fluide, qui s'impose comme l'image de base particulièrement riche de potentialités pour questionner la réalité complexe et fuyante du monde d'aujourd'hui, qu'on la qualifie de post- ou d'hypermoderne.The participative research, as well as all the qualitative analysing tools in social sciences is a matter of a ‘fuzzy' vague methodology or ‘in-between' methodology. This one brings out, values the ‘Third included' logic, at the same time in and out of the reality studied, concrete or abstract. It is a rigorous and fluid one. It is particularly adapted to the fluid network paradigm, which impose itself as the basic image especially rich of potential to question the complex and evasive reality of our world today, either if we qualify it as post or hyper modern.
- Les trois figures du tiers intermédiaire : les origines mythiques et bibliques du « praticien – chercheur – formateur » - Hervé Drouard p. 25-32 Dans le cadre de la thématique «?tiers-intermédiaire?» fonctionnant dans la relation professionnelle de travail social ou la recherche participative, l'auteur s'interroge sur les origines mythiques et historiques de cette approche ternaire de l'intervention humaine sur la nature ou l'autre humain. La Bible porte une tradition particulière qui reconnaît à chacun le titre et le statut de «?roi, prêtre et prophète?». Que signifie aujourd'hui et pour le travail social cette problématique reprise périodiquement dans l'histoire du christianisme?? N'a-t-elle pas préparé et nourri la thématique moderne du chacun «?praticien, chercheur, formateur?» qui rompt avec les clivages institués et la défense des statuts figés, la division sociale du travail ontologisée. Potentiellement, toute pratique humaine peut être l'objet de recherche pour le praticien en vue de son amélioration et de sa transmission aux autres. L'analyse des pratiques, la recherche en travail social (ou toute autre profession) participent de cette démarche.Within the framework of the “third-intermediate” theme working in the professional relation of social work or the participative research, the author questions himself on the mythical and historic origins of this ternary approach of the human intervention on the nature or the other human being. The Bible brings a particular tradition which recognizes to each one the title and the status of “practitioner, priest and prophet”. What the problematic – periodically brought again in the history of the Christianity – means nowadays for the social work? Did not it prepare and feed the modern theme of each one “practitioner, researcher, trainer” which breaks with the established splits and the defence of rigid statutes, the social division of the work ontologized. Potentially, any human practice can be the object of research for the practitioner with the aim of improving and transmitting to others. The analysis of the practices and the research in social work (or any other profession) are a part of this processus.
- Questions d'altérité - Josefa Fombuena Valero p. 33-40 Cette communication rend compte de la question de savoir qui est l'autre en travail social. Pour cela, nous chercherons les textes des auteurs qui ont réfléchi à cette question. Avec Buber, nous montrerons que l'autre existe dans la mesure où se crée un espace d'authenticité, en tête à tête, l'un avec l'autre, espace dans lequel peut apparaître l'humanité de la rencontre «?je-tu?». Avec Lévinas, nous avancerons un peu plus et nous indiquerons comment l'autre est finalement, et premièrement, celui qui nous fait humains, qui nous rend à l'humanité, dans une exigence de responsabilité éthique envers l'autre. À partir de ces données, l'œuvre d'Ivan Boszormenyi-Nagy nous aidera à concrétiser, dans la relation professionnelle d'aide, le souci de l'autre. Boszormenyi-Nagy indique que le souci de l'autre agit comme un puissant motif pour que les individus prennent responsabilité des difficultés par lesquelles ils passent. Finalement, nous récupérerons les écrits et la biographie de Mary E. Richmond, pour asseoir l'organisation d'un individu en société, suffisamment solide pour pouvoir affronter les multiples crises. En partant de ces quatre auteurs, nous situerons l'intervention sociale dans une trame institutionnelle dans laquelle interviennent autant les facteurs «?durs?» comme le territoire, les nouvelles technologies, les règlements, les lois et les procédures, que les facteurs «?doux?» comme les relations interpersonnelles.This paper aims to answer a question: Who is “the other” in social work? To answer it, we have identified the authors that have investigated this subject. Thanks to Buber, we will show that the other exists as far as it is part of a space of face-to-face authenticity, where the “I-You” encounter takes place. With Levinas, we take a further step: primordially and ultimately, the other makes us human and returns us to humankind, in a requirement of ethical responsibility towards the other. Taking these foundations as a starting point, the works of Ivan Boszormenyi-Nagy help us specify the concern with the other in the professional help relationship. Ivan Boszormenyi-Nagy argues that the concern with the other is a powerful motivation for individuals to take responsibility as adults in the difficulties they come across. Finally, we have turned to Mary E. Richmond to find a basis for the organisation of a sufficiently strong individual that can cope with crises to be able to face them in a growingly complex world. Based on the contributions of these four authors, we will introduce social intervention into an institutional framework that involves “hard” factors such as the territory, the new technologies, regulations and procedures, and “soft” ones like interpersonal relationships in a relational labyrinth that can be both complex and hopeful.
- The third party and the (professional) stranger: personal and interactional approach to participative research - Mariusz Granosik p. 41-48 Habituellement, il est considéré comme allant de soi que la position épistémologique adoptée par un chercheur influence les résultats, et donc la théorie générée est une supposition, une hypothèse. Mais l'approche théorique modèle aussi la réflexion méthodologique. En adoptant une très générale et simple diversification disciplinaire d'un point de vue psychologique et sociologique, cela permet probablement de rendre visible la dépendance.Le concept principal du texte, le «?tiers?», fait plutôt allusion à la perspective personnelle (psychologique) et demande l'analyse des sujets (objets) impliqués dans les procédures de recherches. À l'opposé, la perspective interactionnelle va focaliser l'enquête de l'analyste sur l'interaction (perspective sociologique) plutôt que sur les personnes.Cette différence nous amène à une question fondamentale?: qu'est-ce que la «?recherche participative?» veut dire?? Cela veut-il dire?: impliquer beaucoup de personnes (co-opération, action professionnelle, groupe de travail intermédiaire)?? Ces deux différentes manières se solderont par des conclusions et résultats différents (théorique, empirique et pratique). Il semble donc intéressant, utile, d'examiner leur adoption d'une sélection de concepts philosophique (Levinas), sociologique (Simmel) et ethnographique (Agar).Usually it is taken for granted that the epistemological position adopted by a researcher influences results thus the generated theory is assumption sensitive. But the theoretic approach shapes methodological reflection as well. By adopting a very general and simple disciplinary diversification into a psychological and sociological viewpoint, possibly makes the dependence be visible. The main, titled concept of the text: ‘the third party' refers rather to the personal (psychological) perspective and demands the analysis of subjects (objects) involved in research procedures. Oppositely, the interactional perspective will focus the analyst's investigation on interaction rather (sociological perspective) than on the persons. This difference leads to the very fundamental question what does ‘participative research' mean. Does it mean: involving many persons (co-researchers, professionals, the mediator) or generating interaction (co-operation, professional action, intermediary work)? These two different ways will result with different findings and results (theoretical, empirical, and practical), so it seems useful to examine their adoption of selected philosophical (Levinas), sociological (Simmel), and ethnographic (Agar) concepts.
- Traduction, transaction sociale et tiers intermédiaire dans les processus de collaboration de chercheurs et de praticiens dans le cadre de recherches-actions - Philippe Lyet p. 49-67 Penser la question des tiers intermédiaires dans les processus de collaboration de chercheurs et de praticiens conduit à interroger tout d'abord la dynamique des espaces où se jouent ces collaborations. Nous le faisons grâce à un modèle d'analyse qui croise deux couples d'opposition – le couple connaissance-action et le couple généralité-singularité – et identifie les jeux de tension qui s'y développent. Nous pouvons alors d'identifier quatre logiques idéal-typiques?: la théorisation, l'analyse, la modélisation et la pratique qui, associées deux à deux, permettent de construire quatre cas de figure idéal-typiques de pratiques?: la recherche académique, la recherche appliquée, la recherche-intervention et la préconisation.Deux collaborations chercheurs-praticiens sont soumises à cette grille d'analyse. Les collaborations s'y développent dans une articulation entre les logique de la modélisation et de l'analyse et elles conduisent les chercheurs à investir de temps en temps la logique de la théorisation et les praticiens la logique de la pratique de terrain. Selon des dynamiques non similaires, une circularité se construit, d'une part, entre les quatre logiques mais en activant plus fréquemment celles de la modélisation et de l'analyse?; et, d'autre part, entre les quatre cas de figure de pratiques proposées, mais en activant plus fréquemment le couple recherche appliquée/recherche-intervention.Les passages qui se construisent entre ces différentes logiques conduisent les acteurs de ces processus à développer des opérations de traduction et de transaction sociale. Ils peuvent le faire parce qu'ils sont coutumiers de ces passages. Nous n'avons pas à faire à des tiers intermédiaires mais à des acteurs traducteurs engagés dans un processus de traduction croisée et de transaction sociale.Thinking about the question of the third-intermediaries in the process of collaboration between searchers and practitioners leads to interrogate first the dynamic of spaces where they collaborate. We do it thanks to a model of analysis which meets two couples of opposition: the couple knowledge-action and the couple generality-singularity; and identify the tensions developed in them. We can then, identify four logics ‘typicalideal': theorisation, analysis, modelling and practise which, associated two by two help to construct four ‘typicalideal' scenarios of practises: the academic research, the applied research, the intervention-research and the recommendation.Two collaborations searchers-practitioners are subdued to this analysis chart. Collaborations are developed in articulation between modelling and analysis logics and they lead the searchers to invest from time to time the theoretical logic and the practitioners the field practise logic. According to non-similar dynamics, a circularity builds itself, on one hand, between the four logics but activating frequently those of modelling and analysis; and on the other hand, between the four scenarios of practise given, but activating more frequently the couple applied-research / intervention-research.The passages that are built between these different logics lead the actors of these processes to develop operations of translation and social transaction.They can do it because they are accustomed to these passages. We do not encounter ‘Third'-intermediaries but actors-translators committed in a process of crossed translation and social transaction.
- Participation et médiation dans la recherche en sciences sociales : une perspective transactionnelle - Maurice Blanc p. 69-77 La recherche en sciences sociales est engluée dans des schémas binaires?: recherche fondamentale et appliquée, coupure épistémologique et réflexivité, etc. Il faut les combiner, dans un processus transactionnel. Toute recherche en sciences sociales est participative, mais à des degrés variables?: de la simple information de la population jusqu'à la coproduction de la recherche. La recherche participative contribue au renforcement de la puissance d'agir (empowerment) des populations démunies, matériellement et culturellement. Le chercheur devient un médiateur engagé, ou un «?passeur?» de frontières culturelles et sociales. Malgré les malentendus qui l'entourent en France, le travail social communautaire fait place à la recherche participative et elle contribue à la constitution d'un espace public local de confrontation et de débat démocratique.Research in the social sciences is caught in binary distinctions: fundamental and applied research, epistemological break off and reflexivity, etc. They need to be stuck together within a transactional process. Any piece of social science research is participatory but at various levels: from mere information to the population on the research process up to research co-production. Participatory research contributes to the empowerment of the economically and culturally deprived. Researchers become committed mediators, or “smugglers” across cultural and social borders. Participatory research has a part to play in “community work”, notwithstanding misunderstandings surrounding it in France. It builds towards the constitution of a local public space allowing democratic dispute and debate.
- Projets de développement des territoires et participation des habitants : le diagnostic partagé, outil méthodologique via l'intermédiation sociale - Dominique Paturel, Annick Simon p. 79-92 Un projet émerge dans un environnement. Il est initié par des individus qui lui donnent une existence. Il est ensuite traversé, modifié, construit par de nombreux éléments de contexte. De ce fait, comment construire un projet?? Certainement en prenant en compte toutes les variables qui aident à le construire?: par ce qui va s'opposer, s'allier, converger vers lui, il va pouvoir se développer. C'est en effet son cheminement, fait de retour en arrière, d'erreur, de rectifications, d'hésitations, d'avancée, qui va faire de lui un projet spécifique à son environnement.Ces dernières années, le développement de l'action publique par projet a été mis au-devant de la scène. Pour cela, une méthodologie type est préconisée?: l'établissement d'un diagnostic, donnant lieu à des axes prioritaires qui construisent le projet, conduisant à l'affinage des objectifs. Elle pose un cadre et lui permet d'exister par une construction des problèmes. Cependant, comment garantir l'efficacité d'un projet, c'est-à-dire sa pertinence en regard des spécificités dans lequel il est développé?? La participation de la population est souvent avancée comme un élément de la démarche et elle est bien au centre de la capacité des territoires à construire leurs devenirs.C'est une des questions que pose l'intermédiation sociale. Elle cherche dans des situations de contradictions, de problèmes à créer des projets écosophiques. Pour cela, elle se sert d'outil comme le diagnostic partagé, et encourage la co-production des savoirs pour définir les solutions appropriées aux besoins. Ainsi, elle se sert de l'environnement, des éléments de contexte du projet pour l'en nourrir. Au-delà, d'une réflexion sur le projet, l'intermédiation sociale questionne les manières de faire, et propose une alternative dans une posture de tiers-social qui bouscule le travail social.A project comes from the environment. It is initiated by people who gives it an existence. It is then, seen through, modified, constructed by several contextual elements. Therefore, how do we build a project? Certainly by taking into account all variables which help the project to be built?: with everything that will oppose, ally or converge towards it?; it will allow itself to develop. It is in fact its progress, made of stepping back, mistakes, corrections, hesitations, advances, which will make it a specific project to its environment. These past years, the public action development by project as been on the front row.So, a specific methodology is preconised: the establishment of a diagnosis, giving priority axes building the project, leading to refining the objectives. It lays limits and permits it to exist through a construction of problems. Meanwhile, how guarantee the project efficacity, which means its pertinence towards the specificity in which it is developed? The people's participation is often brought forward as a step in the approach and is at the centre of the territorial capacity to build their future.This is one of the questions that the social intermediation asks. It searches into situations of contradictions, problems, to create ecosophical projects. Therefore, it uses tools as the shared diagnosis, and support the co-production of knowledges to define appropriated solutions to needs.This way, it uses its environment, contextual elements of projects to nourish it. Beyond the reflexion on project, the social intermediation questions the ways of doing, and offers an alternative to the postulate, position, of the Social-Third party, which shakes up the social work.
- D'une sociologie clinique à une clinique du social : le cas d'une intervention en institution par l'approche biographique, un dispositif « tiers » - François Delforge p. 93-101 La mise au travail de la narration dans un milieu institutionnel serait, selon nous, utilisable dans une perspective de (re)mise en mouvement – (ré)historicisation – des relations existant entre les différentes composantes d'un établissement, notamment clientèle (usagers), professionnels et décideurs internes et externes. Il s'agirait d'une sorte de (ré)activation des processus de construction identitaire se rapportant aux relations entre ces différentes composantes du fait de la présence active d'intervenants tiers proposant de travailler avec des dispositifs biographiques. Cette réactivation devrait, entre autres choses, permettre aux intéressés des remaniements identitaires aussi bien en fonction d'un retour aux sources par rapport à un projet originel (individuel ou collectif) qu'en termes de reformulation – réaménagement – de ce projet.The narrative ‘action' set in an institutional field could be, according to us, used in a perspective of restoring a movement – (re) historicisation – of relation between the different components of an establishment, in particular the customers, the professionals and the internal or external decision-makers. It would involve a sort of (re)activation of identity building process relating to the relations between the several components due to the active presence of ‘Third' participants offering to work with biographic approaches. This reactivation should, among other things, allow the interested people some identity reorganisation as well as a getting back to sources relating to an original project (individual or collective) as in term of reformulation – refitting – this project.
- The role of the Third – the mediator between the world of the homeless and the world of normals - Małgorzata Kostrzyńska p. 103-111 Le but de cette présentation est l'analyse du rôle du tiers dans le processus de réintégration sociale de sans-abris. La recherche participative sur les sans-abris qui restent en dehors du système d'assistance sociale est devenue une source puissante de connaissances sur ces personnes. Les champs d'actions pris en charge par le tiers, ainsi que ses choix émanant de rôles existant de manière symbolique – comme intermédiaire, médiateur, animateur – étaient fixés par les besoins quotidiens des sans-abris. L'analyse du processus de l'engagement du tiers et sa présence créant un lien, une relation, entre les sans-abris et les citadins, a permis de faciliter l'accomplissement d'un arrangement, mais était aussi souvent le seul moyen d'entrer en interaction. Le tiers est donc représentatif des sans-abris dans le monde des «?normaux?», mais aussi représentatif des «?normaux?» dans le monde des sans-abris?; essayant ainsi de traduire la réalité de ces deux mondes pour ceux qui s'en trouvent très loin.The aim of the presentation is the analysis of the role of the third in the process of social reintegration of homeless men. The participatory research on homeless men who remained outside the system of social assistance became a great source of knowledge about them. The fields of action undertaken by the third and at the same time his choices from among the roles existing in a symbolic way, as: intermediary, mediator, animator, catalyst; were appointed by the everyday needs of the homeless. The analysis of the process of engagement of the third and his presence in relationships between the homeless and urbanites – the normal, not only facilitated the reaching of an agreement, but was often the only means leading to interaction. The third is thus the representative of homeless in the world of the normals and at the same time, the representative of the normals in the world of homeless, trying to translate for those from seemingly two far away worlds.
- Chercheur collectif et sciences de l'éprouvé - Jean-Frédéric Dumont p. 113-122 À partir d'une recherche diachronique et longitudinale (2007-2009) consacrée aux rôles que jouent les émotions dans la professionnalisation des éducateurs, j'aborderai la question de l'implication du chercheur dans son objet de recherche, question qui caractérise la plupart des recherches en travail social. J'étais doublement impliqué?: comme praticien, en tant qu'ancien stagiaire de la formation d'éducateur, puis comme professionnel de l'éducation spécialisée, et enfin comme formateur des stagiaires alimentant le recueil de données?; d'autre part, j'étais tout aussi impliqué en tant que chercheur.Quelle légitimité le chercheur peut-il revendiquer quant à la fiabilité des méthodes de recueil de données et la validité des résultats obtenus?? La fonction et les postures du praticien sont-elles compatibles avec les exigences qui déterminent l'activité de production de connaissance?? Je répondrai à ces questions du point de vue des sciences de l'éducation, en m'appuyant sur les concepts de recherche-action et de chercheur collectif.Starting from diachronie and longitudinal research devoted to the part played by emotions in the professionalising process of social workers, I will tackle the issue of the researcher's involvement in the subject of his research work. My implication was twofold as a field worker, a former intern in the training process, then as a professional in specialized education and eventually as a trainer in charge of interns feeding the collection of data; on the other hand, I was also involved as a researcher. What kind of legitimacy can a researcher claim to as to the reliability of the methods used to collect data and the validity of the results there by obtained? Are the function and positions of the field worker up to with the requirements associated with the producing of knowledge? These issues will be addressed from an educational sciences angle, by relying on the concepts of action-research and shared researcher.
- L'entre-deux n'est pas un juste milieu ! C'est un espace libéré - Patrick Menchi p. 123-132 L'espace et la mobilité sont très rarement des thèmes utilisés pour comprendre le travail social alors que, paradoxalement, ils sont systématiquement à l'œuvre dans les pratiques. Il est toujours aussi problématique de «?situer?» conceptuellement le travail social. Indécidable, entre-deux, marginal sécant, les formules se succèdent pour signifier la difficulté à dégager un champ. Pourtant, on utilise largement la métaphore de l'espace clos, à laquelle nous pourrions réponde avec celle d'un espace libéré. Comment se préparer à la surprise du changement dans l'action si l'on est formé dans des cadres rigides?? La formation du travailleur social spécialisé gagnerait à intégrer la mobilité dans ses représentations en lien avec ses propres déplacements. Après avoir tracé un cadre de référence, je témoignerai d'une expérience en formation d'éducateurs spécialisés.The spatial and the mobility are rarely themes used to understand the social work, though, paradoxically, they are systematically working in these practises. It is still problematic to “situate” conceptually the social work. Undetermined, in-between, secant marginal, there are many terms to show, mean the difficulty to bring out a field. Though we widely use the metaphor of an isolated space, to which we could answer with a free space. How do we prepare to the surprise of change in the action if we are trained in rigid, strict surroundings? The “specialised” social worker's training would gain by integrating mobility in its representations in link with its own movements. After having set a reference framework, I will testify of an experience on field in a “specialist teacher” (educator) training.