Contenu du sommaire : Scolarisation et genre : perspectives Nord et Sud
Revue | Education et sociétés |
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Numéro | no 49, 2023 |
Titre du numéro | Scolarisation et genre : perspectives Nord et Sud |
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Dossier : Scolarisation et genre : perspectives Nord et Sud
- Scolarisation et genre : perspectives Nord et Sud - Marie-France Lange p. 5-27 Ce dossier questionne la scolarisation au regard de la problématique du genre. Les inégalités entre filles et garçons sont interrogées par l'étude des formes qu'elles prennent, les origines et modalités de leurs constructions, les moyens de lutte mis en œuvre. Prendre en compte les recherches portées par la sociologie de l'éducation et de la formation dans les pays dits du Nord ou ceux du Sud et l'apport des travaux menés dans ces derniers peut favoriser la mise en œuvre d'approches heuristiques mais peu connues. Les méthodologies et orientations théoriques sont variées en raison de terrains différents (Bénin, France, Niger, Québec, Rwanda, Sénégal et Suisse), mais aussi de thématiques et d'approches singulières, reposant souvent sur des matériaux empiriques originaux.La perspective internationale stimule un regard neuf sur des environnements sociaux, politiques et culturels divers et des organisations scolaires aux histoires particulières. Les inégalités constatées interrogent le système de genre en vigueur, qui socialise chaque enfant à devenir femme ou homme en influant sur sa destinée scolaire au-delà du rôle de l'école. Les articles invitent à découvrir des terrains peu connus des sociologues de l'éducation travaillant au Nord et à mettre en perspective les résultats de recherches situées dans des environnements contrastés, mais qui finalement signalent les mêmes types de discriminations et les mêmes difficultés à transformer les relations de genre. Là où les filles affichent de meilleurs résultats que les garçons, les écarts se déplacent sur le plan des filières suivies et des moindres réussites professionnelles. Au Nord, les femmes obtiennent de plus en plus de droits, même si certains peuvent être remis en cause du fait des mouvements masculinistes. Au Sud, le fossé entre les réussites scolaires des filles et leurs droits familiaux, politiques, sociaux ou économiques a été peu comblé. Si l'expansion de l'éducation des filles augmente, les options sociales et professionnelles des femmes ne modifient pas fondamentalement les relations de genre et de pouvoir.This Report questions schooling and education from a gender perspective. Inequalities between girls and boys are examined through the study of the forms they take, the origins and methods of their construction, and the means of combating them. Taking into account the research produced in sociology of education and training in the countries of the North or the South and the contribution of the work carried out in the latter may favour the implementation of heuristic but less-known approaches. The methodologies and theoretical orientations are varied because of the different places (Benin, France, Niger, Quebec, Rwanda, Senegal and Switzerland), but also because of the singular themes and approaches, often based on original empirical material.This international perspective stimulates a fresh look at diverse social, political and cultural environments and school organisations, each with their specific histories. The observed inequalities question the gender system in force, which socialises each child to become a woman or a man by influencing his or her educational destiny beyond the role of the school. The articles invite us to discover fields that are less well known to sociologists of education working in the North and to put into perspective the results of research located in contrasting environments, but which ultimately point to the same types of discrimination and the same difficulties in transforming gender relations. Where girls perform better than boys, gaps shift in terms of their higher education and their lesser professional success. In the North, women are gaining more and more rights, even if some of them may be challenged by masculinist movements. In the South, the gap between girls' educational achievements and their familial, political, social or economic rights has barely changed. While more girls are being educated, women's social and professional options have not fundamentally changed gender and power relations.
- Les politiques d'égalité entre les sexes dans l'éducation et la formation : regards croisés entre le Rwanda et la Suisse - Ernestine Narame, Farinaz Fassa p. 29-45 Cet article se fonde sur deux situations radicalement différentes. Tout semble a priori opposer le Rwanda et la Suisse, jusqu'à la volonté de construire l'égalité entre les sexes. Les textes de loi et la multiplication des mesures prises par les autorités rwandaises pour permettre aux filles et aux femmes d'acquérir plus d'autonomie et s'émanciper d'une tradition qui leur faisait une place peu enviable font penser que la volonté d'une égalité de genre (gender equality) est réelle dans ce pays alors que les atermoiements marquant les interventions des politiques éducatives suisses font douter de la volonté d'y introduire des politiques plus justes. Partant de deux espaces géographiques que tout distingue, cet article présente ce qui a été fait dans le domaine de l'égalité entre les sexes en ce qui concerne la scolarité obligatoire et la formation et identifie les mécanismes qui ont présidé à la mise en place et en œuvre de politiques d'égalité de genre en éducation dans les deux pays.This article is based on two radically different situations. Everything seems to oppose Rwanda and Switzerland, including the will to build gender equality. In wake of the legal texts and the multiplication of measures taken by Rwandan authorities giving girls and women more autonomy and enabling them to emancipate themselves from a tradition that positioned them in an unenviable place, could lead us to believe that the will for gender equality is real in this country, whereas the procrastination of Swiss educational policies raises doubts about their will to introduce fairer policies. Taking as its starting point two geographical areas that are quite distinct, this article presents the work carried out in the field of gender equality in compulsory schooling and training and identifies the mechanisms that have presided over the establishment and implementation of gender equality policies in education in both countries.
- Mobiliser les mères pour promouvoir la scolarisation des filles au Niger : l'expérience des associations des mères éducatrices à Dosso - Aissata Assane Igodoe p. 47-59 L'implication des mères de famille dans la scolarisation des filles est au centre de l'article à travers la mise en place des associations des mères éducatrices (AME) dans les écoles. Dans le cadre d'une enquête dans la région de Dosso au Niger entre 2015-2017, trois associations des mères éducatrices ont été étudiées à travers des entretiens avec des enseignants et directeurs d'écoles et des agents de l'inspection scolaire. Ces échanges ont révélé que plusieurs activités menées par les mères de famille portent sur la santé, l'hygiène, le suivi scolaire des enfants et bénéficient en cela à l'ensemble des élèves. Par ailleurs, le rôle des mères dans la scolarisation des filles s'inscrit dans une perspective ambivalente, car tout autant qu'elles souhaitent renforcer les rôles sociaux de sexe des filles, elles veulent aussi leur insuffler un esprit d'autonomie. Enfin, la participation des mères à l'école est au cœur de conflits entre femmes et se heurte aux rapports de pouvoirs entre les sexes.The involvement of mothers in the schooling of girls is the focus of this article via the establishment of Associations of Mother Educators (AME) in schools. As part of a survey carried out in the Dosso region of Niger between 2015 and 2017, three mother educator associations were studied via interviews with teachers, school principals and school inspectors. These exchanges revealed that activities carried out by mothers relating to health, hygiene and the monitoring of children's schooling benefited all pupils. Nevertheless, the role of mothers in the schooling of girls is an ambivalent one, because as much as they wish to reinforce the social gender roles of girls, they also want to instill in them a spirit of autonomy. Finally, the participation of mothers in schooling is at the heart of conflicts between women and gender power relation clashes.
- Quand les filles réussissent moins bien à l'école que les garçons. Le cas des enfants placés à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) en France - Céline Dumoulin, Isabelle Frechon p. 61-78 En France, 187 000 enfants ou jeunes majeurs sont accueillis par l'Aide sociale à l'Enfance (ASE) au titre de l'enfance en danger, soit 1,1% des moins de 21 ans. S'ils entrent dans le dispositif à des âges très variés, tous doivent en sortir à 18 ans, âge de fin de la prise en charge légale ou à 21 ans maximum s'ils obtiennent un contrat jeune majeur. Leurs scolarités s'en trouvent affectées. Alors que la durée des études s'est fortement allongée en France, l'insuffisance du relais avec les aides de droit commun ne favorise pas la poursuite d'une formation au-delà de l'ASE. C'est pourquoi les orientations scolaires vers les voies courtes de l'enseignement professionnel sont massivement préconisées dans l'accompagnement des jeunes placés par l'ASE. Partant du constat inattendu d'un arrêt plus précoce de la scolarité des filles, inverse de ce qui est observé en population générale, cet article apporte un éclairage sur les processus genrés de l'orientation vers les voies professionnelles courtes et ses conséquences sur le devenir des filles et des garçons placés.In France, 187,000 children or young adults are taken in by the Aide sociale à l'Enfance (ASE) [French Child Welfare Agency] as children at risk, i.e. 1.1% of those under 21. Although they enter the system at a wide variety of ages, they have to leave at 18, the age at which legal care ends, or at the latest 21, if they obtain a young adult contract. This affects their schooling. While the duration of education has increased considerably in France, the lack of a link to common law support schemes does not encourage these children to continue training beyond the ASE. This is why educational counselling towards short vocational training courses is hugely recommended in the support given to young people placed by the ASE. This article's starting point is the unexpected observation that ASE-placed girls drop out of school earlier, the opposite of what is observed in the general population, shedding light on the gendered processes of guiding students towards short vocational paths and its consequences on the future of girls and boys placed in care.
- Le quotidien des élèves et des enseignants d'école primaire à Cotonou. Expressions implicites et explicites du système de genre - Bénédicte Gastineau, Agnès Adjamagbo p. 79-95 Observées le plus souvent sous l'angle de l'accès à l'école primaire et/ou secondaire, les inégalités scolaires entre filles et garçons en Afrique ont fait l'objet de nombreuses recherches depuis les années 1970. Plus qu'une distinction filles/garçons, cet article propose une lecture à partir du genre du quotidien des enfants dans deux écoles primaires de Cotonou. Adossé à des observations et des entretiens avec des instituteurs, il montre comment l'entrée en classe, le placement des enfants sur les bancs, les interactions entre élèves et enseignants, la distribution des tâches sont régis par les représentations que les instituteurs se font des qualités et attributions des filles versus des garçons. Il apparaît alors que l'école n'est pas un lieu de changements, mais plutôt de maintien des normes de genre en vigueur à l'extérieur dans la société environnante.Assessed most often from the angle of access to primary and/or secondary schooling, the inequalities between girls and boys in African schools have been the subject of much research since the 1970s. More than a distinction between girls and boys, this article proposes a gender-based reading of the daily lives of children in two primary schools in Cotonou. Based on observations and interviews with teachers, it shows how behaviours such as entering the classroom, placing children on benches, interactions between pupils and teachers and the distribution of tasks, are governed by representations made by teachers regarding the qualities and attributes of girls versus boys. It thus appears that schools are not places of change, but rather spaces which maintains those gender norms in force found outside in surrounding society.
- Le Conseil supérieur de l'éducation et les enjeux de scolarisation selon le genre au Québec - Mélanie Bédard p. 97-114 Le Conseil supérieur de l'éducation au Québec est comme un témoin et un interprète de l'évolution des enjeux de scolarisation selon le genre, analysés ici dans un corpus de 17 de ses publications. Le Conseil s'est d'abord montré prudent durant les années 1960 sur les façons de différencier ou non les parcours scolaires des filles et des garçons. La décennie suivante, il a amorcé un virage égalitaire sous l'influence des mouvements féministes. Ses recommandations incitaient les filles et les femmes à améliorer leur statut socioprofessionnel et les établissements à les soutenir. À compter des années 1990, il s'est préoccupé des difficultés observées dans la scolarisation masculine. Pour nuancer des lectures susceptibles de remettre en question l'égalité en progression, il a cherché à mieux cibler les groupes en difficultés tout en maintenant ses perspectives égalitaires.The Conseil supérieur de l'Éducation [Quebecer Educational Board] in Quebec has been a witness and interpreter of the evolution of gender-based schooling issues, analysed here in a corpus of 17 of its publications. Initially, in the 1960s, the Board was cautious about how to differentiate girls' and boys' educational pathways. In the following decade, it made an egalitarian shift under the influence of the feminist movement. Its recommendations encouraged girls and women to improve their socio-professional status and for educational institutions to support them. From the 1990s onwards, it became concerned with the difficulties observed in the schooling of boys. In order to qualify readings that might challenge the equality in question, its goal was to better target the groups in difficulty while maintaining its egalitarian outlook.
- S'épanouir sans les garçons… mais sous conditions : Analyse de l'activité située d'une adolescente au sein de classes non mixtes en EPS dans le canton de Genève - Antoine Bréau, Denis Hauw p. 115-130 Bien qu'étant plutôt envisagée, au départ, comme un espace d'enrichissement et de découverte, la mixité à l'école fait l'objet d'une remise en cause. C'est notamment le cas en éducation physique et sportive (EPS), une discipline scolaire directement confrontée à la question du genre et dans laquelle la participation et la réussite des filles peuvent être problématiques. Présent à une échelle internationale, le développement de cours non mixtes reste toujours plongé dans une part d'incertitudes. En privilégiant une approche énactive et une entrée via le faire genre (doing gender), ce travail rend compte de la manière dont le genre se réalise tout au long d'une année scolaire. Plutôt favorable au départ, la non-mixité tend à offrir la possibilité aux adolescentes de s'épanouir dans un espace éloigné de la pression subie avec les garçons. Toutefois, en lien avec les codes de féminité et les normes de genre, des rapports de domination se maintiennent au sein des classes non mixtes.Although initially envisaged as a space for enrichment and discovery, co-education in schools is being questioned. This is particularly the case in physical education (PE) and sports, school disciplines which are directly confronted with the gender issue and in which the participation and success of girls can be problematic. The development of single-sex classes on an international scale is still shrouded in uncertainty. By favouring an enactive approach and with a “doing gender” entry point, this work explores the way in which gender is dealt with throughout a school year. Single-sex schooling was initially seen in a positive light and tends to offer adolescent girls the possibility of blossoming in a space far removed from the pressurized environment with boys. However, linked to codes of femininity and gender norms, domination relationships are maintained within single-sex classes.
- Repenser l'accompagnement scolaire des filles au Sénégal : la Maison de l'éducation à Ziguinchor comme dispositif de (re)mise à l'école - Mélanie Jacquemin, Nathalie Mondain, Jean-Alain Goudiaby p. 131-147 Malgré les progrès réalisés en matière de parité filles-garçons dans l'accès et le maintien à l'école en Afrique, des inégalités persistent comme au Sénégal où les normes sociales de genre dominantes exposent davantage les filles que les garçons au cumul de sollicitations familiales et sociales, entre travail rémunérateur et travail domestique. Plutôt que de se limiter, comme la plupart des programmes en place, à retenir dans le système scolaire des élèves à risque de décrochage ou à favoriser l'accès à l'école des filles dès le plus jeune âge, le dispositif de la Maison de l'éducation (MDE), mis en place depuis 2014 à Ziguinchor par l'association Futur au présent, vise, en les accompagnant durant tout le cycle élémentaire, à permettre le retour à l'école publique de filles qui en sont déjà sorties ou d'un âge trop avancé pour y entrer normalement. Cet article prend appui sur une étude qualitative des trajectoires individuelles des filles qui sont passées par le dispositif de la MDE, pour en analyser les effets positifs, mais aussi poser la question de sa généralisation possible.Despite the progress made in terms of gender parity regarding access to and staying in school in Africa, inequalities persist, as in Senegal, where the dominant social gender norms expose girls more than boys to a combination of family and social demands, between paid work and domestic work. Rather than limiting itself, as most existing programs do, to stopping students from dropping out or promoting access to school for girls from an early age, the Maison de l'Éducation (MDE) [House of Education] scheme, set up in 2014 in Ziguinchor by the Futur au présent [Future to Present] association, aims, by accompanying them throughout the elementary cycle, to enable girls who have already dropped out of school or who are too old to enter it normally, to return to public schooling. This article is based on a qualitative study of the individual paths of girls who have passed through the MDE scheme, in order to analyse its positive effects, but also to raise the question of its possible extension.
- Scolarisation et genre : perspectives Nord et Sud - Marie-France Lange p. 5-27
Point de vue
- Comment dépasser les stéréotypes et élever des garçons libres et heureux ? - Christine Castelain-Meunier p. 149-166 Comment libérer les garçons d'un idéal viril obsolète, de stéréotypes de genre reproduits alors même qu'ils sont dénoncés ? Comment surmonter ce paradoxe ? Comment ne pas gommer les spécificités individuelles au nom de l'égalité ? Comment développer une éducation qui pourrait être plus libre pour les garçons, portée par de nouvelles conceptions de la virilité ? Quelle est la place des nouvelles pédagogies ? Quel peut être l'apport de l'écoféminisme inclusif ? À partir d'enquêtes empiriques, une élaboration conceptuelle est entreprise afin de changer de posture, de convoquer de nouvelles références, de nouveaux symboles, de nouveaux repères, de nouvelles ressources.How can we liberate boys from an obsolete masculine ideal of virility, from gender stereotypes that are reproduced even as they are castigated? How to overcome this paradox? How can we avoid eliminating individual specificities in the name of equality? How can we develop an educational system that is freer for boys, one driven by new conceptions of virility? What space for new pedagogies? What could be the contribution of inclusive ecofeminism? Based on empirical surveys, a conceptual elaboration has been undertaken in order to change posture, to convoke new references, new symbols, new reference points, new resources.
- Comment dépasser les stéréotypes et élever des garçons libres et heureux ? - Christine Castelain-Meunier p. 149-166
Varia
- L'accompagnement à l'orientation en lycée : entre engagement des acteurs et inégalités - Carole Daverne-Bailly p. 167-183 L'article interroge la manière dont les acteurs professionnels des établissements publics locaux d'enseignement (EPLE) mettent en œuvre la réforme du lycée et la loi orientation et réussite des étudiants, comment ils s'en emparent, s'engagent en termes d'accompagnement à l'orientation et de réduction des inégalités d'orientation. Il montre que ces acteurs –qui, pour nombre d'entre eux tout à la fois résistent aux directives nationales et s'engagent– ne partagent pas tous la même conception de ce sur quoi doit se focaliser l'action en matière d'orientation au sein des lycées. Quatre conceptions (informer, guider, compenser les inégalités et apprendre à se connaître) se dégagent de l'analyse de 19 entretiens semi-directifs menés avec des acteurs professionnels, complétée par celle de 755 questionnaires auxquels ont répondu des étudiants de licence 1. L'article conclut par l'existence d'inégalités d'orientation à l'intérieur même des EPLE.This article examines the way in which professional actors in local public education institutions are implementing secondary school reform and the law on course guidance and academic success for students, how they are taking ownership and how they are engaged in terms of course guidance support and reducing educational guidance inequalities. It shows that these actors—many of whom are both resisting national directives and are engaged—do not all share the same concept of what should be the focus of action in terms of course guidance in secondary schools. Four concepts (informing, guiding, compensating for inequalities and getting to know each other) emerge from the analysis of 19 semi-structured interviews conducted with professional actors, completed by 755 questionnaires answered by undergraduate students. The article concludes that inequalities in course guidance in local public schools well and truly exists.
- À La Réunion : la laïcité à l'épreuve de la créolisation - Émilie Pontanier p. 185-200 Comment la laïcité scolaire est-elle incarnée à La Réunion ? L'environnement de travail influence-t-il sa conception et sa mise en œuvre ? Quelles ressources les professionnels de l'éducation mobilisent-ils pour la faire vivre ? Pour répondre à ce questionnement, l'hypothèse suivante est proposée : la pédagogisation de la laïcité par des outils “péí” (c'est-à-dire originaires du pays en créole réunionnais) vise le refroidissement de la circulaire de 2018 concernant l'application stricte de la loi de 2004. Elle entend également promouvoir les valeurs du vivre ensemble et lutter contre les atteintes au principe de laïcité. L'étude mobilise les outils de la sociologie pragmatique (Boltanski & Thévenot 1991) et le matériau empirique. Elle compte une dizaine d'observations informelles dans des établissements et 83 entretiens décrivant plus de 85 situations liées à la diversité sociale et culturelle dans des collèges et lycées publics.How is school secularism embodied in the Reunion? Does the work environment influence its conception and implementation? What resources do educational professionals use to make it a reality? In order to answer this question, the following hypothesis is proposed: the pedagogization of secularism through péí tools (i.e. Reunionese Creole for those originating from the country) aims at softening the 2018 circular concerning the strict application of the 2004 law. It also aims to promote the values of living together and fighting against attacks on the principle of secularism. The study uses the tools of pragmatic sociology (Boltanski & Thévenot 1991) and empirical material. It includes a dozen informal observations in schools and 83 interviews describing more than 85 situations related to social and cultural diversity in public secondary schools.
- L'accompagnement à l'orientation en lycée : entre engagement des acteurs et inégalités - Carole Daverne-Bailly p. 167-183