Contenu du sommaire : Retours de restitutions

Revue Cahiers d'études africaines Mir@bel
Numéro no 251-252, 2023/3-4
Titre du numéro Retours de restitutions
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  • La restitution du point de vue du retour : Épistémologies multisituées - Saskia Cousin, Anne Doquet, Alexandra Galitzine-Loumpet p. 431-456 accès libre
  • Entre(p)lacements. Dominique Malaquais, la performance, la restitution et le politique - Julie Peghini, Alexandra Galitzine-Loumpet p. 457-471 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dominique Malaquais (1964-2021) a laissé une œuvre multiple, inclassable et puissante, entre recherches, pratiques curatoriales et traductions, dans les champs entrecroisés de l'architecture, de l'art contemporain, de la performance et du politique dans les Afriques, que cela soit au Cameroun, en République démocratique du Congo ou en Afrique du Sud. Elle a aussi contribué à profondément renouveler les modalités et l'éthique de la recherche. Des funérailles organisées en son honneur à Bandjoun à l'hommage de Paris et à quelques-unes des manifestations qu'elle a élaborées, toujours en collectif, ce texte en « femmage » revient sur sa présence et sur la nécessité de continuer à penser avec Dominique Malaquais.
    ‪Dominique Malaquais (1964-2021) has left us a multiple, unclassifiable and powerful work encompassing research, curatorial practice and translation in the intersecting fields of architecture, contemporary art, performance and politics in Africa, whether in Cameroon, the Democratic Republic of Congo or South Africa. She also contributed to a profound renewal of research methods and ethics. From the funeral organised in her honour in Bandjoun to the tribute paid in Paris and some of the events she organised, always as part of a collective, this “femmage” text looks back at her presence and the need to continue thinking with Dominique Malaquais.‪
  • Restitutions : enjeux juridiques et politiques

    • Conversation avec Felwine Sarr : « Penser la restitution à partir de soi » - Felwine Sarr, Christine Douxami p. 473-491 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Felwine Sarr est un écrivain et universitaire sénégalais. Il est Anne-Marie Bryan Distinguished Professor d'études romanes à l'Université de Duke en Caroline du Nord après avoir enseigné à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal. Ses travaux académiques portent sur l'écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine, les politiques économiques, l'épistémologie, l'anthropologie économique et l'histoire des idées religieuses. En 2018, il a été mandaté par le président Emmanuel Macron pour réaliser un rapport sur la question de la restitution du patrimoine africain avec Bénédicte Savoy, publié sous le titre Restituer le patrimoine africain (Philippe Rey-Éditions du Seuil, 2018). Cet entretien réalisé le 22 mai 2021 avec Christine Douxami, anthropologue à l'Institut des mondes africains, tente de mettre en avant à la fois les questions soulevées par le rapport Sarr-Savoy et les différentes possibilités qu'il a ouvertes pour de nombreux pays anciennement soumis à la colonisation, pour l'Afrique notamment, ainsi que les questions artistiques et esthétiques que suscitent les retours, ou non, des objets.
      ‪Felwine Sarr is a Senegalese writer and academic. He is Anne-Marie Bryan Distinguished Professor of Romance Studies at Duke University in North Carolina, having previously taught at the University Gaston Berger in Saint-Louis, Senegal. His academic work focuses on the ecology of knowledge, contemporary African philosophy, economic policy, epistemology, economic anthropology, and the history of religious ideas. In 2018, he was commissioned by President Emmanuel Macron to produce a report on the issue of the restitution of African heritage with Bénédicte Savoy, entitled R estituer le patrimoine africain (Philippe Rey-Éditions du Seuil, 2018). This interview conducted on May 22, 2021 with Christine Douxami, anthropologist at the Institut des mondes africains attempts to highlight both the issues raised by the Sarr-Savoy report and the various possibilities it has opened up for many countries formerly subject to colonization, for Africa in particular, as well as the artistic and aesthetic questions raised by the return, or non-return, of objects.‪
    • Restitution des objets africains : formats d'histoire, processus de justice et définitions du patrimoine - Claire Bosc-Tiessé p. 493-510 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'interroge sur le rôle de l'histoire longue dans les réflexions actuelles concernant les restitutions des objets africains. En revenant sur les régimes d'histoire que les décisions politico-diplomatiques prennent en compte, l'autrice questionne les types de dommage et les processus de justice auxquels ils s'articulent ou devraient s'articuler. Se penchant plus particulièrement sur la question de l'absence patrimoniale, l'article pose en méthode une étude taphonomique des collections pour comprendre ce qui est sauvegardé ou perdu selon les situations, et cela afin d'analyser ce qui fait patrimoine et comment. Il examine pour finir l'apparat classificatoire qui accompagne les objets et les biais de connaissance de l'histoire qu'il provoque, considérant à nouveaux frais comment l'écriture de l'histoire pourrait participer de l'exercice de justice.
      ‪This article looks at the role of long-term history in current discussions on the restitution of African artefacts. By reviewing the historical regimes that political and diplomatic decisions take into account, the author questions the types of damage and the processes of justice to which they relate or should relate. Focusing more specifically on the question of absent heritage, the article proposes, as a method, a taphonomic study of collections to understand what is saved or lost depending on the situation, in order to analyse what constitutes heritage, when and how. It concludes with an examination of the classificatory apparatus that applies to objects and the biases it produces in the knowledge of history, taking a fresh look at how the writing of history could be part of the exercise of justice.‪
    • Conversation avec Nora Philippe autour du film documentaire Restituer ? L'Afrique en quête de ses chefs-d'œuvre - Nora Philippe, Saskia Cousin, Anne Doquet p. 511-526 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Autrice-réalisatrice de films et commissaire d'exposition, Nora Philippe enseigne à Sciences Po Lille la question des restitutions et des décolonisations des musées. Réalisatrice de cinq films pour la télévision et le cinéma, autrice de trois ouvrages en sciences sociales et humaines, elle s'est consacrée ces dernières années à l'histoire africaine-américaine et afroféministe. Dans cet entretien avec Saskia Cousin et Anne Doquet mené le 5 février 2023, elle revient sur la conception et le tournage du film documentaire grand format Restituer ? L'Afrique en quête de ses chefs-d'oeuvre, coproduit et diffusé sur arte en 2021-2022, distribué dans une vingtaine de pays et langues et devenu une référence sur le sujet. Tout en reconstituant, sur la base d'un important travail d'archives, les pillages coloniaux, la généalogie des musées occidentaux et les voix africaines réclamant les biens spoliés, elle y déconstruit les paradigmes et les mystifications qui discréditent les restitutions. Traversé par les questions de positionnalité, le film fait place aux paroles situées des gens qui vivent et travaillent la question de la restitution.
      ‪Film director and exhibition curator Nora Philippe is also a lecturer at Sciences Po Lille on restitutions and the decolonization of museums. Director of five films for television and cinema, and author of three books in the social sciences and humanities, she has devoted herself in recent years to African-American and Afrofeminist history. In this interview with Saskia Cousin and Anne Doquet carried out on February 5, 2023, she looks back on the conception and shooting of the large-format documentary film Restitution? Africa's Fight for its Art, co-produced and broadcast on ARTE in 2021-2022, distributed in some twenty countries and languages and now a reference on the subject. Based on extensive archival work, the film reconstructs the history of colonial looting, the genealogy of Western museums and the African voices reclaiming looted goods, and deconstructs the paradigms and mystifications that discredit restitutions. Traversed by questions of positionality, the film makes room for the situated words of people who live and work on the issue of restitution.‪
    • Restituer, partager, réparer : penser la légalité de demain - Vincent Négri p. 527-541 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La voie qu'a dessinée le rapport Sarr-Savoy sur la restitution du patrimoine culturel africain devrait introduire de nouveaux modes de penser un droit des restitutions, à partir d'une nouvelle éthique relationnelle. Jusqu'à cet horizon tracé en 2018, les revendications des peuples et des États africains pour le retour des biens culturels dont ils ont été dépossédés pendant la période coloniale se heurtaient au droit des collections publiques, qui armait le front du refus de restituer. Mais, depuis les années 1960, se jouait une autre partition sur la scène internationale, où montaient en gamme et en puissance des revendications portées jusque dans l'arène des Nations unies. De ce concert de résolutions, de déclarations et de recommandations internationales émerge un principe de restitution qui, aujourd'hui, tend à fertiliser les droits nationaux des anciennes puissances coloniales et à briser les digues contre lesquelles s'épuisaient les revendications.
      ‪The path mapped out by the Sarr-Savoy report on the restitution of African cultural heritage is expected to introduce new ways of thinking about restitution law, based on a new relational ethics. Until 2018, the claims of African peoples and States for the return of their cultural property, of which they were dispossessed during the colonial period, were impeded by the rules on public collections, which formed the basis for an institutional refusal to restitute. But since the 1960s, a different approach has been adopted at international level; the claims expressed, right up to the United Nations, have grown in number and intensity. From this chorus of international resolutions, declarations and recommendations emerged a legal principle of restitution that today tends to fertilise the national law of former colonial States and to turn claims into legal rights.‪
  • Le retour des choses : points de vue situés et plurivocalités

    • Restituer l'art dogon ? Points de vue maliens et imaginaires occidentaux - Anne Doquet, Youssouf Karambé p. 543-563 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article prend comme point de départ la liste des 16 objets maliens figurant dans le chronogramme pour un programme de restitution présenté dans le rapport sur la restitution du patrimoine africain rédigé par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy (2018). En interrogeant le choix de ces auteurs d'avoir retenu essentiellement des masques et des accessoires de masques dogon dans cette liste, il met en lien cette sélection avec la valorisation de ces objets par Marcel Griaule depuis les années 1930. Après un retour sur le traitement scientifique et mythologique des masques par l'ethnologie griaulienne et les imaginaires qui en ont découlé, l'article observe la place accordée aux différents objets dogon au Mali, notamment au Musée national, avant d'analyser les revendications et les points de vue maliens concernant la restitution d'objets exposés dans les musées à l'étranger. Il éclaire ainsi le décalage entre des objets pensés comme désirables et ceux qui sont réellement désirés aujourd'hui au Mali.
      ‪This article draws on the list of 16 Malian objects included in the chronogram for a restitution program presented in the report on the restitution of African heritage written by Felwine Sarr and Bénédicte Savoy (2018). Questioning the authors' choice to include mainly Dogon masks and mask accessories in this list, it links this selection with Marcel Griaule's valorization of these objects since the 1930s. Following a review of the scientific and mythological treatment of masks by Griaule's ethnology and the imaginary worlds that ensued, the article examines the place given to various Dogon objects in Mali, notably in the national museum, before analyzing Malian claims and points of view concerning the restitution of objects exhibited in museums abroad. It sheds light on the discrepancy between objects thought to be desirable and those actually desired in Mali today.‪
    • Les choses des gens. Le patrimoine des uns et des autres dans la patrimonialisation de l'ethnicité au Cameroun et au Mali - Germain Loumpet p. 565-597 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le patrimoine culturel comme concept polysémique est approprié dans les contextes endogènes africains. Il est assimilé à la tradition ou à des néo-traditions inventées et dans son acception étymologique et littérale, à l'héritage du père. Dans les États-nations pluriethniques du Cameroun et du Mali, le patrimoine est instrumentalisé dans les constructions identitaires à des fins politiques par l'État et les communautés. En conséquence, le processus de patrimonialisation s'exprime par des formes de muséalisation et de démuséalisation aux frontières du musée classique et des musées imaginés.
      ‪Cultural heritage as a polysemous concept is appropriate in endogenous African contexts. It is assimilated to tradition or invented neo-traditions and in its etymological and literal sense, to the inheritance of the father. In the multi-ethnic nation-states of Cameroon and Mali, heritage is instrumentalized in the construction of identity for political purposes, by both State and community. As a result, the process of patrimonialization is expressed through forms of musealization and demusealization at the frontiers of the classical museum and imagined museums.‪
    • Note sur le rapatriement des biens culturels camerounais spoliés ou illégalement exportés. Une stratégie entre complexité et prudence - Hugues Heumen Tchana p. 599-613 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'histoire des collections camerounaises illégalement exportées se distingue d'autres pays d'Afrique par deux éléments : la présence de trois puissances coloniales (Allemagne, France, Grande-Bretagne) et un contexte de forte polarisation communautaire et d'identités dans les demandes de rapatriement et de restitution. Cette note de recherche présente la démarche adoptée par le Cameroun à travers la stratégie nationale pour la mise en œuvre des activités de rapatriement des objets d'art illicitement exportés et déposés à l'étranger, afin de suivre et de contrôler, de manière concrète et prudente, les demandes issues de communautés qui ont subi des pillages.
      ‪The history of Cameroon's illegally exported collections differs from that of other African countries in two aspects: the presence of three colonial powers (Germany, France, Great Britain) and a context of strong community polarization of identities in repatriation and restitution claims. This research presents the approach adopted by Cameroon through the national strategy for the implementation of activities for the repatriation of works of art illicitly exported and deposited abroad, to monitor and control, in a concrete and cautious, requests from communities that have suffered looting.‪
    • Note sur des trajectoires de « patrimoine restitué » au Bénin au XXIe siècle - Paul Akogni, Didier Marcel Houénoudé p. 615-630 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article revient sur le processus de restitution au Bénin par la France des vingt-six œuvres des Trésors royaux du Bénin. Il permet de comprendre qu'au départ d'une demande de restitution très médiatisée et très politisée, il y avait une correspondance du représentant d'une communauté, descendant des anciens propriétaires légitimes des biens spoliés. Cette correspondance adressée non pas à l'ancienne nation colonisatrice mais plutôt au chef de l'État béninois, lui demandait d'œuvrer au retour de ces biens dans leur terre d'origine. Ainsi débute la demande de restitution du patrimoine béninois à la France et la politique de réappropriation mise en place par l'État béninois pour construire une identité nationale autour des biens restitués.
      ‪The article reflects on the repatriation process of the twenty-six artefacts between France and the Republic of Benin. It shows that before a very publicized and politicized repatriation claim was made, the representative of a community, a descendent of the looted objects' rightful previous owners, had already initiated contact. The contact was initiated not with the former colonial nation, but rather with the President of Benin, asking him to work towards the return of the objects to their motherland. So begins Benin's heritage repatriation claim to France, as well as the setup of repossession policies in order to shape a national identity around the repatriated goods.‪
    • Agoojiée ! Ou les sabres de Gu. Des économies de la (non-)restitution (Bénin) - Saskia Cousin, Sara Tassi, Madina Yêhouétomé p. 631-658 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution examine la valorisation des agoojiée/amazones sur les marchés de l'art, du tourisme et des industries culturelles en contexte de restitutions. Alors que les amulettes et les sabres des amazones ne sont pas restitués, nous confrontons cette économie de l'altérité aux récits et aux mémoires de leurs héritières contemporaines. Les marchés cherchent à exploiter le caractère « féminin » des guerrières, tandis que leurs héritières racontent le genre des choses et des gens : des positions contextuelles et relatives de proximité et d'assujettissement, de violence et d'engendrement, réfractaires à la mise en musée comme en marché.
      ‪This contribution examines the valorization of agoojiée/amazones on the tourism, art and cultural industries markets in the context of restitutions. While the amulets and swords of the amazons are not returned, we confront this economy of otherness with the narratives and memories of their contemporary heiresses. Markets seek to exploit the “feminine” character of warrior women, while their heiresses recount the gender of things and people: contextual and relative positions of proximity and subjugation, violence and begetting, refractory to museum and market alike.‪
    • Sur les traces d'Omar ibn Saïd, esclave musulman originaire du Fuuta Tooro (Sénégal) - Mamarame Seck p. 659-690 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article a un double objectif. Premièrement, il explore les origines de l'esclave musulman Omar ibn Saïd du Fuuta Tooro décrites dans son autobiographie, datée de 1831, et dans ses autres écrits. Deuxièmement, il pose la question du partage du patrimoine d'Omar avec les populations du Fuuta Tooro. En effet, l'autobiographie de l'esclave musulman Omar ibn Saïd a été présentée à la communauté scientifique par la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis en 2017. La redécouverte de ce manuscrit de quinze pages restituant des éléments biographiques d'Omar ibn Saïd a attiré l'intérêt d'acteurs très différents de part et d'autre de l'Atlantique. Ce serait le seul manuscrit, conservé aux États-Unis, écrit en arabe ajami, de la main d'un esclave, originaire de la région de Fuuta Tooro, au Sénégal, au XIXe siècle. De plus, se pose aussi la question du retour symbolique de son œuvre intégrale inédite en Afrique afin qu'elle soit partagée avec son peuple d'origine. Un voyage de dix jours au Fuuta Tooro et au-delà nous a permis de montrer les manuscrits d'Omar aux imams et aux locuteurs et traducteurs arabes et pulaar et de mener des entretiens dans le but d'identifier son village natal. Cet article contribue à l'enrichissement des connaissances sur les origines africaines des esclaves musulmans noirs. De plus, il lance le débat sur le partage du patrimoine des anciens esclaves avec le continent africain en vue de la réconciliation des Africains-Américains avec la terre de leurs ancêtres.
      ‪This article has a dual purpose. First, it explores the origins of Muslim slave Omar ibn Saïd from Fuuta Tooro, as described in his autobiography, dated 1831, and in his other writings. Secondly, it raises the question of how Omar's legacy is to be shared with the people of Fuuta. Indeed, the autobiography of the Muslim slave Omar ibn Saïd was presented to the scientific community by the Library of Congress in the United States in 2017. The rediscovery of this fifteen-page manuscript, which provides biographical details of Omar ibn Saïd, has attracted the interest of very different actors on both sides of the Atlantic. It is believed to be the only manuscript preserved in the United States, written in Ajami Arabic, by the hand of a slave from the Fuuta Tooro of Senegal, in the 19th century. In addition, there is the question of the symbolic return of his complete unpublished work to Africa, to share it with his native people. A ten-day trip to Fuuta Tooro and beyond enabled us to show Omar's manuscripts to Imams, Arabic, Pulaar speakers and translators, and to conduct interviews with the aim of identifying his village of origin. This article contributes to greater knowledge of the African origins of black Muslim slaves. It also opens up the debate on sharing the heritage of former slaves with the African continent, in order to reconcile African Americans with the land of their ancestors.‪
    • Fiction politique et imaginaires historiques du retour du patrimoine africain au Sénégal. À propos de la série L'or de Ninki Nanka de Sokhna Benga - Martin Mourre p. 691-709 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir de l'analyse d'une série sénégalaise, L'or de Ninki Nanka, cet article se penche sur la question du retour et de la restitution des objets d'art au Sénégal. Cette question du retour est articulée avec celles de la perte, de la malédiction et de la perturbation d'un ordre social établi censé être celui des sociétés africaines avant la colonisation. En s'appuyant sur le concept d'« afrodystopie » proposé par l'anthropologue Joseph Tonda, l'article montre comment cette série reformule un imaginaire local qui mêle deux rapports au temps historique : un passé précolonial fait d'éléments surnaturels et un présent postcolonial caractérisé par l'appât du gain et la quête de pouvoir. À travers ces rapports au temps, l'article propose de penser la formation d'imaginaires historiques dans le Sénégal contemporain.  
      ‪Based on an analysis of a Senegalese series, L'or de Ninki Nanka, this article examines the issue of the return and restitution of works of art in Senegal. This question of return is closely linked to those of loss, curse and disruption of an established social order that supposedly prevailed in pre-colonial African societies. Drawing on the concept of “Afrodystopia” coined by anthropologist Joseph Tonda, this article shows how this television series reformulates a local imaginary that combines two different relations to historical time: a pre-colonial past made up of supernatural elements and a post-colonial present characterised by greed and the quest for power. Through these relationships to time, the article explores the formation of historical imaginaries in contemporary Senegal. ‪
  • Postcolonialités : mobilisations et positionnements

    • Restitutions et positionnalités. Des voix plurielles et des silences résistants dans les (re)définitions des héritages postcoloniaux (Sénégal) - Hélène Quashie p. 711-745 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir du Sénégal, cet article explore des voix plurielles, des silences résistants et des dynamiques infrapolitiques à plusieurs échelles, qui interrogent les imaginaires actuels entourant les héritages postcoloniaux des restitutions vers l'Afrique. Au carrefour de mondes muséaux, artistiques et académiques transnationaux, sont questionnés l'hégémonie européenne, sa tendance universaliste et son corollaire ethnologique, mais aussi les risques de rebalkanisation de l'Afrique et les logiques systémiques de l'ingérence française et européenne. Des oppositions à la postcolonialité ordinaire se manifestent par ailleurs en dehors des institutions, en soulignant des formes de décentrement socioculturel vis-à-vis de l'historicité coloniale, de l'Europe et ses conflits avec ses minorités raciales, et nourrissent des perspectives panafricaines renouvelées pour penser localement les héritages culturels.
      ‪This paper focuses on multiple voices, silent resistance and dynamics of infra-politics in Senegal, which challenge the current imaginaries of postcolonial heritages regarding restitutions to Africa. At the crossroads of museal, artistic and academic transnational spheres, the European hegemony, its universalism and its relation to ethnology are questioned, as well as the risks of re-balkanization of Africa and the systemic logics of French and European interference. Oppositions to ordinary postcoloniality also emerge outside institutions. They highlight socio-cultural decentering from colonial history, from Europe and its conflicts with racial minorities, and renew pan-African ideas to think about cultural heritages from local perspectives.‪
    • Trois histoires d'œuvres d'art contemporaines à propos d'objets manquants. Créer, entreprendre au Nigéria à partir de la question des restitutions* - Emmanuelle Spiesse p. 747-780 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      1897. La population de la ville de Benin City est massacrée, plus de 4 000 objets sont pillés et acheminés en Europe. Début du XXIe siècle. Bien avant les déclarations d'Emmanuel Macron sur les restitutions en 2017, Peju Layiwola, artiste et professeure d'art (Université de Lagos), Lancelot Imasuen, réalisateur pionnier de Nollywood, et Jelili Atiku, artiste performeur lagosien, s'emparent artistiquement, publiquement et politiquement de cette problématique, dans leur pays comme à l'international. Cet article propose d'entrer au cœur des contextes de la création contemporaine nigériane à travers trois biographies et trois œuvres opérant toutes trois à différents jeux d'échelles. Essentiellement construit à partir d'entretiens avec trois artistes et de l'analyse de leur œuvre, cet article veut, d'une part, éclairer les enjeux ayant poussé à un tel engagement et, d'autre part, comprendre les réceptions de création contemporaine.
      ‪1897. The population of Benin City was massacred and over 4,000 objects looted and shipped to Europe. Beginning of the 21st century. Long before President Macron's statements on restitutions in 2017, Peju Layiwola, artist and art professor (University of Lagos), Lancelot Imasuen, pioneering Nollywood director, and Jelili Atiku, Lagos-based performance artist, took up this issue artistically, publicly and politically, both in their own countries and internationally. This article explores the contexts of contemporary Nigerian creation through three biographies and three works, all operating at different scale. Essentially based on interviews with three artists and an analysis of their work, this paper aims to shed light on the issues that led to such a commitment and to understand the reception of contemporary creation.‪
    • Conversation avec Maboula Soumahoro. Restitution, retours et diasporas - Maboula Soumahoro, Alexandra Galitzine-Loumpet, Saskia Cousin p. 781-801 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Maîtresse de conférences en civilisation américaine à l'Université de Tours, Maboula Soumahoro travaille notamment auprès de la diaspora noire africaine aux États-Unis. Elle est l'auteure des ouvrages Le Triangle et l'Hexagone : Réflexions sur une identité noire (Paris, La Découverte, 2020) et Black is the Journey, Africana the Name (Cambridge, Polity Press, 2022). Dans cette conversation qui s'est tenue le 28 juin 2022 avec Alexandra Galitzine-Loumpet et Saskia Cousin, elle évoque la question de la restitution et du retour dans son rapport à la colonialité. Analysée depuis la France, la restitution interroge la possibilité d'un dialogue avec les pays concernés, mais aussi le rôle de la diaspora et sa place ambivalente dans les débats actuels.
      ‪A lecturer in American civilization at the University of Tours, Maboula Soumahoro's research focuses on African diaspora in the United States. She is the author of Le Triangle et l'Hexagone: Réflexions sur une identité noire (Paris, La Découverte, 2020) and Black is the Journey, Africana the Name (Cambridge, Polity Press, 2022). In this conversation that took place on 28 June 2022 with Alexandra Galitzine-Loumpet et Saskia Cousin, she discusses the questions of restitution and return in their relationship to coloniality. Analyzed from a French perspective, restitution raises questions about the possibility of dialogue with the countries concerned, as well as the role of the diaspora and its ambivalent place in current debates.‪
    • Restituer le patrimoine africain ou « libérer l'Afrique des forces du Mal ». La mobilisation d'un mouvement afrocentrique pour la restitution - Ysé Auque-Pallez p. 803-833 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article analyse la manière dont l'organisation afrocentrique les Marrons-unis, dignes et courageux ( m- udc), basée en Île-de-France, s'est saisie de la question de la restitution du patrimoine africain entre juin et décembre 2020. Il met en lumière le registre de sens néotraditionnel et religieux qui investit ses revendications et qui fait de la restitution du patrimoine africain le moyen de restaurer « l'Afrique authentique » et de sauver l'humanité tout entière. Pour cela, il retrace la subjectivation politique de ces militant.e.s, en l'inscrivant dans la longue histoire des demandes de restitution et en examinant la manière dont elle s'incarne dans leur projet de restitution.
      ‪This article analyses how the Marrons-unis, dignes et courageux ( m- udc), an Afrocentric Pan-Africanist organisation based in Ile-de-France, took up the issue of the restitution of African heritage between June and December 2020. It highlights the neo-traditional and religious meaning investing their claims, where the restitution of African heritage is a means to restore “authentic Africa” and to save humanity as a whole. To this end, it traces the political subjectivation of these activists, positioning it in the long history of restitution requests and examining the way it is embedded in their restitution project.‪
    • The Book Liberator. Rastafari and the Return of Maqdala's Artefacts to Ethiopia - Giulia Bonacci, Aleema Gray p. 835-858 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ‪À partir des campagnes menées par les Rastafari pour le retour des objets sacrés pillés par l'armée britannique à Maqdala, Éthiopie, en 1868, cet article présente le cas peu connu d'une communauté diasporique qui intervient dans des débats plus larges relatifs aux restitutions, aux réparations et aux retours. Au cœur de cette initiative, Ras Seymour Mclean, aussi connu comme « The Book Liberator », s'est emparé, entre 1983 et 1984, de milliers d'ouvrages et de manuscrits conservés dans les institutions publiques britanniques. En situant cette action dans le contexte d'un regain d'activité panafricaine et d'histoires liées aux réparations, cet article explore l'impact structurant des demandes de restitution des objets pris à Maqdala pour montrer comment l'imaginaire diasporique a été mobilisé pour réparer la relation historique entre l'Éthiopie et la Grande-Bretagne, tout en mettant en lumière le rôle joué par les descendants d'Africains dans ce processus.‪
      Drawing on Rastafari's campaigns for the return of sacred objects looted by British forces in Maqdala, Ethiopia, in 1868, this paper offers a significantly under-researched case of diasporic community interventions on broader debates concerning restitution, reparations, and repatriation. The focus of this intervention is Ras Seymour Mclean, who, between 1983 and 1984, reclaimed thousands of books and manuscripts held in British public institutions and was called “The Book Liberator.” In situating this act within a wider resurgence of Pan-African activity and histories of repair, this paper explores the structuring impact of the demands of restitution of the objects seized in Maqdala to demonstrate how diasporic imagination can be mobilised to redress the historical relation between Ethiopia and Britain, whilst simultaneously centring the role of people of African descent in this process.
    • Note sur le retour de la dent de Patrice Lumumba : restitution, politique et médias - Annélie Delescluse, Emmanuel Murhula A. Nashi p. 859-878 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ce texte traite de la restitution en RDC d'une dent du leader de l'indépendance congolaise, Patrice Lumumba. Seul « reste humain » de la dépouille de l'ex-Premier ministre de la RDC, elle a une valeur de relique qui a permis son inhumation dans un lieu dédié à sa mémoire à Kinshasa. Après avoir résumé les principales étapes qui, entre médiatisation et procédures judiciaires, ont conduit au retour de la dent en RDC, le texte réinscrit cette restitution dans une séries d'attentes — de la famille de Lumumba, des sociétés civiles belges et congolaises — et dans un contexte de réflexion accrue sur le retour des restes humains et des objets culturels dans les anciennes colonies. Enfin, à la lumière des enjeux révélés par le récit médiatique de la cérémonie de remise de la « relique » de Lumumba, il examine son exploitation à des fins politiques par les gouvernements belge et congolais.
      ‪This text deals with the return to the DRC of a tooth belonging to the Congolese independence leader, Patrice Lumumba. As the only “human remains” of the former Prime Minister of the DRC, it has the value of a relic, which has led to its burial in a place dedicated to his memory in Kinshasa. After summarizing the main stages that led to the tooth's return to the DRC, from media coverage to legal proceedings, the text places this restitution within a series of expectations—from Lumumba's family, Belgian and Congolese civil society—and in a context of increased reflection on the return of human remains and cultural objects to former colonies. Finally, in light of the stakes revealed by the media narrative of the ceremony to hand over Lumumba's “relic,” it examines its exploitation by the Belgian and Congolese governments for political ends.‪
  • Muséalités et patrimonialités bousculées

    • Colonialités, postcolonialités et patrimoines au/du Cameroun. Foumban, Douala, Stuttgart* - Sandra Ferracuti, Alexandra Galitzine-Loumpet, Pascal Ndjock Nyobé p. 879-909 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Qu'auraient en commun la statue de Leclerc à Douala, le musée créé par le roi Njoya à Foumban et les collections camerounaises du Linden Museum de Stuttgart ? À la dégradation répétée de la statue commémorative par des activistes qui cherchent à délier une relation coloniale répond la performance de deux artistes du Cameroun dans un musée européen, qui vise à relier ce qui a été disjoint par des collectes coloniales. En soubassement, le destin du musée du roi Njoya sous colonisation française se transforme, du politique au marché post-colonial du patrimoine et du tourisme culturel. Ces exemples permettent d'aborder les déconstructions en cours d'espaces et de patrimoines coloniaux, les différents acteurs impliqués, au Cameroun et dans les diasporas et, partant, d'interroger la performativité des enjeux contemporaines en temps de restitution.
      ‪What do the statue of Leclerc in Douala, the museum created by King Njoya in Foumban and the Cameroonian collections held in Stuttgart's Linden-Museum have in common? In response to the repeated defacement, in Cameroon, of the commemorative statue by activists seeking to unravel a colonial relationship, two artists from Cameroon stage a performance in a European museum, aiming to reconnect what has been separated by colonial collections. As a backdrop, the fate that King Njoya's Museum suffered under French colonial rule is being readdressed, and its focus is shifting from the political to the post-colonial market of heritage and cultural tourism. These examples allow us to examine the ongoing deconstruction of colonial spaces and heritages and the different actors involved (in Cameroon and the diasporas), and hence to question the role of performativity in the contemporary issues concerning heritage in times of restitution.‪
    • L'art de la polémique : Tervuren-Kinshasa, 1930-2022 - Placide Mumbembele Sanger p. 911-928 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'histoire des collections entre la Belgique et le Congo est intimement liée à l'histoire politique des deux pays. Dans cette contribution, il s'agit de démontrer comment, à la veille de l'indépendance de la République démocratique du Congo, la question de la place des collections a été vivement débattue. Il s'agit aussi de retracer la manière dont la question a été traitée avant et après l'obtention de l'indépendance à travers les relations entre les institutions muséales congolaises et belges à partir des années 1930. Nous étudierons enfin l'impact de la question de la restitution des objets dans les relations politiques entre la Belgique et le Zaïre ainsi que le rôle joué par les professionnels des musées dans le processus de décision politico-diplomatique entre les deux pays.
      ‪The history of collections between Belgium and the Congo is closely linked to the political history of both countries. This contribution aims to show how, on the eve of the Democratic Republic of Congo's independence, the question of the place of collections was the subject of intense debate. It also traces how the issue was addressed before and after independence, through relations between Congolese and Belgian museum institutions from the 1930s onwards. We will also examine the impact of the question of restitution of artefacts on political relations between Belgium and Zaire, as well as the role played by museum professionals in the political and diplomatic decision-making process between the two countries.‪
    • Les statues pleurent aussi. Réceptions critiques de l'exposition : Sur la route des chefferies du Cameroun, du visible à l'invisible* - Alexandra Galitzine-Loumpet p. 929-952 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'exposition Sur la route des chefferies du Cameroun, du visible à l'invisible du Musée du quai Branly-Jacques Chirac et la « saison culturelle du Cameroun à Paris » ont été élaborées par différentes institutions françaises avec l'association Route des chefferies. Au Cameroun et dans la diaspora camerounaise en France, ces deux manifestations ont généré de nombreux commentaires par des acteurs divers (autorités traditionnelles, société civile, mondes académiques ou de l'art, spécialistes du patrimoine) dans les médias, les réseaux sociaux, les contributions scientifiques ou dans des discussions informelles. Les commentaires les plus critiques portent sur la sélection des œuvres, la mise en scène du pouvoir royal, les bénéfices des communautés, les intentions des partenaires impliqués, mais également sur les enjeux actuels des partenariats Nord-Sud autour du patrimoine et des objets du Cameroun en temps de restitution.
      ‪The exhibition Sur la route des chefferies du Cameroun, du visible à l'invisible at Musée du quai Branly-Jacques Chirac, and the “Cameroon cultural season in Paris” were developed by various French institutions in collaboration with the Route des Chefferies association. In Cameroon and the Cameroonian diaspora in France, these events have generated a great deal of commentary from a wide range of actors (traditional authorities, civil society, the academic and art worlds, heritage specialists) in the media, on social networks, in scientific contributions and discussions. Criticism focused on the selection of works, the staging of royal power, the benefits to communities and the intentions of partners, but also on the current issues surrounding North-South partnerships around heritage and the things and objects of Cameroon at a time of restitution.‪
    • Conversation avec Felicity Bodenstein à propos de la base de données Digital Benin - Felicity Bodenstein, Anne Doquet, Alexandra Galitzine-Loumpet p. 953-969 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le projet Digital Benin est le fruit d'une collaboration entre conservateurs et chercheurs européens et nigérians et porte sur les collections de Benin City dans les musées européens, ainsi que sur l'histoire orale des objets au Nigéria. Accueilli par le Museum am Rothenbaum Kulturen und Künste der Welt (MARKK) à Hambourg et financé par The Ernst von Siemens Kunststiftung, il apparaît novateur à plusieurs titres. Cette conversation avec Felicity Bodenstein, très impliquée dans le projet dès avant sa mise en place, revient sur ses enjeux, développements et perspectives, de même que sur les modalités collaboratives.
      ‪The Digital Benin project is the fruit of collaboration between German and Nigerian curators and researchers and focuses on Benin City's collections in European museums, as well as on the oral history of objects in Nigeria. Hosted by the Museum am Rothenbaum Kulturen und Künste der Welt (MARKK) in Hamburg and funded by The Ernst von Siemens Kunststiftung, it appears innovative in several ways. In this conversation with Felicity Bodenstein, who has been closely involved in the project since its inception, we discuss its challenges, developments and prospects, as well as its collaborative methods.‪
    • A Note on The Swiss Benin Initiative. Identifying Looted Artefacts and Addressing Their Return - Alice Hertzog, Enibokun Uzebu-Imarhiagbe p. 971-984 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ‪L'Initiative Bénin Suisse est une démarche commune qui réunit huit musées publics suisses possédant des fonds provenant de Benin City au Nigéria. Cette note de recherche présente les résultats de la première étape du projet (2021-2022) qui visait à identifier la provenance des collections et à déterminer quels objets étaient susceptibles d'avoir été pillés en 1897. Elle présente une méthodologie multisituée pour entreprendre des recherches de provenance, à la fois dans les collections des musées et dans les communautés sources, et illustre la manière dont les musées suisses abordent actuellement les collections contestées.‪
      The Swiss Benin Initiative is a joint endeavor that brings together eight public museums in Switzerland with holdings from Benin City in Nigeria. This research note presents the findings from the project's first stage (2021-2022), which sought to identify the provenance of the collections and which objects were likely to have been looted in 1897. It presents a multi-sited methodology for undertaking provenance research in both museum collections and source communities and illustrates how Swiss museums are currently dealing with contested collections.
  • Chronique bibliographique