Contenu du sommaire : Mass media et idéologie aux Etats-Unis.

Revue Revue française d'études américaines Mir@bel
Numéro no 6, octobre 1978
Titre du numéro Mass media et idéologie aux Etats-Unis.
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - Georges-Albert Astre p. 1 page accès libre
  • Bibliographie sommaire - p. 3 pages accès libre
  • Beliefs, Values, and Reality: The U.S. and its Media System - John C. Merrill p. 13 pages accès libre avec résumé
    Certains principes fondamentaux de l'idéologie américaine sont intimement associés au système des media. Or, non seulement leur signification est brumeuse, mais, sans que la plupart des Américains en aient conscience, ils sont contradictoires. Quatre sont ici confrontés à la réalité : la liberté, le pluralisme, la participation et l'égalitarisme. La liberté n'existe que pour la presse écrite et seulement dans ses rapports avec les pouvoirs publics. Beaucoup d'Américains ne jouissent pas localement d'une pluralité de sources d'information. La participation des citoyens à la communication sociale est extrêmement faible, et celle des journalistes strictement contrôlée par les propriétaires de media. L'égalité, enfin, fût-elle seulement l'égalité des chances, est de toute évidence un mythe. En fait, le principe de liberté, et particulièrement de libre entreprise, interdit que soient respectés les trois autres. A la limite, on pourrait contester toute valeur réelle à chacun des quatre principes. Force est de constater cependant qu'ils ont bien servi la nation : ils ont nourri son idéalisme, lui ont fourni de nobles objectifs vers lesquels tendre ses efforts.
  • Le vécu et l'imaginaire dans l'idéologie de masse aux Etats-Unis - Georges-Albert Astre p. 15 pages accès libre avec résumé en anglais
    The worlds of Ideology and Dream overlap permanently, more substantially than in Europe, in the American mind. Today, within the frame of a mass ideology, the world of Dream (in which imagination and fancy are combined) constantly introduces into the representations of reality numerous myths that become falsifying agents, and produce, with the support of mass media, pseudo events, vicarious experiences, diversified forms of alienation. After the period 1960-1974, in which debunking and dissent were commonplace, advertising and TV especially, endeavour now to recreate a new consensus, by developing a form of ideology in which conflicts have been eliminated : some of their ways of functionning are described here.
  • Images of America in Its Twentieth Century Media - Michael Emery, Edwin Emery p. 14 pages accès libre avec résumé
    Tandis qu'au XXe siècle les Etats-Unis devenaient une super-puissance, l'idéologie américaine s'est vue dotée d'une importance accrue. La croyance en la « destinée manifeste » de la nation s'est particulièrement affirmée, ainsi que la foi dans les vertus du capitalisme ; l'attachement à la moralité bourgeoise ; l'aversion pour toute violence ayant un autre objet que le maintien de l'ordre établi ; la méfiance envers tout être ou toute idée non conforme à la norme. Les media, sauf exceptions, ont reflété cette évolution et l'ont renforcée. Dès le tournant du siècle, ils ont encouragé l'expansion américaine dans le Pacifique. Ils ont lutté contre toute mise en question de la libre entreprise : contre le syndicalisme, contre toute forme de « socialisme » (y compris le New Deal), enfin contre les contestataires anti-racistes et anti-bellicistes des années 1960. Maintenant ils envahissent le monde entier et s'y font les attachés de presse des sociétés multinationales et les propagateurs de l'américanisme.
  • L'esprit de croisade hier et aujourd'hui dans la presse américaine - Jean Cazemajou p. 13 pages accès libre avec résumé en anglais
    This essay uses as a starting point Henry F. May's watershed theory of American history in The End of American Innocence and tries to provide new insights by pointing out the permanence of a crusading spirit in the American press. The major psychological components of this crusading spirit are successively examined in XlXth century reformism, muckraking and contemporary « investigative reporting ». Although each of these major waves of crusading have brought into play specific journalistic strategies, they only point to minor changes in what appears to be a basic American approach to civics.
  • Truth, Justice and the American Way - Ron Dorfman p. 11 pages accès libre avec résumé
    Les jeunes reporters des années 1960 possédaient, comme tous les Américains, la foi dans l'excellence exceptionnelle des Etats-Unis — et une très haute idée du journalisme. Utilisés pour pénétrer dans les milieux contestataires, ils découvrirent les motifs des révoltés, et le souci qu'avaient les media de servir les pouvoirs établis en ne réveillant pas les classes moyennes. Cependant, pour qu'ils perçoivent clairement l'impossibilité d'être à la fois un scribe discipliné et un informateur responsable, il fallut le congrès du parti démocrate à Chicago, en 1968. Dans sa chasse aux manifestants, la police fit un sort particulièrement brutal aux reporters. La presse en rendit compte, mais bientôt, sous la pression des autorités, les propriétaires de média firent réécrire l'histoire à la gloire des forces de l'ordre. Des journalistes lancèrent alors la Chicago Journalism Review, pour assurer la critique permanente de la presse locale. Puis se développa la revendication d'une participation des journalistes aux décisions rédactionnelles. Ni l'une, ni l'autre ne survécurent au grand spectacle du Watergate qui ranima le mythe d'une presse libre d'assumer pleinement ses fonctions. On peut penser que les jeunes reporters de demain retrouveront les voies de la rébellion.
  • The Media and the Dream: the Progressive Rides Again - Claude-Jean Bertrand p. 16 pages accès libre avec résumé
    Placés sous le contrôle des milieux d'affaires, les mass media ont toujours servi leur interprétation de l'idéologie américaine. Les critiques les plus virulents reconnaissent cependant que les media se sont extraordinairement améliorés depuis les années 1960. La pression des réformateurs dans les divers secteurs de la communication de masse, a sensibilisé les media à leurs responsabilités sociales — au point que certains parlent d'une révolution. On peut dire à tout le moins que, dans leur discours et dans leur pratique, les media américains traduisent, non plus exclusivement la version «darwiniste» de l'Américanisme, mais également la version «progressiste».
  • A Question of Conscience: The American Journalist in a Time of Decision - James Aronson p. 15 pages accès libre avec résumé
    La résistance des media aux pressions du pouvoir politique est faible, surtout depuis la Deuxième guerre mondiale. La raison majeure est qu'en majorité ils appartiennent à des chaînés, liées à des conglomérats. Le profit est leur objectif premier — et les vastes bénéfices qu'ils font motivent leur préservation du statu quo. Pour excuser leur manque d'agressivité vis-à-vis des gouvernants, ils évoquent l'intérêt ou la sécurité de la nation. Il faut que les journalistes apprennent leurs responsabilités sociales et qu'ils éduquent les citoyens avec l'espoir que ceux-ci forceront la presse à redevenir un service public. Trois affaires récentes illustrent les attitudes diverses des professionnels vis-à-vis des pouvoirs établis, et leur trop fréquente docilité. La première affaire a un caractère global (cas des journalistes employés par la CI. A.). La seconde un caractère régional (cas de J.T. McGoff de la chaîne Panax). La troisième un caractère individuel (cas de Daniel Schorr).
  • Mythes et mystification dans Racines - Michel Fabre p. 8 pages accès libre avec résumé en anglais
    Although the TV series « Roots » is a positive attempt after a period of « blaxploitation » in American movies, its ideological premises are far from suggesting a usable rehabilitation of black culture. African origins are mythified and extolled but shown as radically cut off from the Afro-American experience whose only acceptable destiny as a group, it is understood, is integration into the American mainstream. All changes brought to the novel aim at making the Blacks an ethnic group « like all others » by subtly negating the permanence of their culture and of the historical legacy of slavery while pretending to depict them in detail.
  • Le contenu idéologique des éditoriaux d'Ebony (1970-1977) - Alain Bonora p. 15 pages accès libre avec résumé en anglais
    « I don't want to destroy the system. I want to get into it », says the founder and owner of the most widely read Afro-American magazine. However, the editorials, where one expects its ideology to be set forth, are the part of Ebony that is most critical of the status quo — and one cannot reasonably dismiss them as a mere dash of militantism in the popular magazine cocktail. In the editorials, three major themes recur. Racism in the three branches of government and in the Fourth Estate is vigorously denounced. Official action is demanded against economic inequality {attributed to racism, not capitalism). The Blacks are urged to better their condition : the young must acquire an education ; the rich must practise financial solidarity ; all Blacks must take an active part in the life of their community. Admittedly Ebony's position is ambiguous. One reason is that it wishes not to alienate either the integrationists among its readers or the separatists. So it opts for the traditional American pragmatic reformism, opposing the violence both of revolutionaries and of monopoly capitalism — and advocating deep changes in the system that could move the U.S. nearer to realizing the American Dream.
  • Le cinéma américain ou les ambiguïtés idéologiques d'un médium de masse - Anne-Marie Bidaud p. 18 pages accès libre avec résumé en anglais
    Movies in America have constantly undertaken the basic services of a mass-medium, even before they were acknowledged as such officially : they transmit information, shape public opinion, stimulate the national economy and provide entertainment. Their impact on the public stems in great measure from the structure of the movie industry itself. The Big Business representatives (the producers) controlling film production since the twenties, often dictate the shape and themes of the movies, by prescribing their top priorities : to make money, to promote the nation's consumer goods, to define common goals by glorifying American values and the American Way of Life. Beside the creation of a pseudo-consensus American cinema helps moviegoers define their world by offering ready-made patterns of thought and behavior more likely to be imitated as they are more intelligible than reality and are scheduled for convenience. In spite of major changes in the public and the structures of the industry, movies have kept their ideological and psychic hold of the public by deliberately eradicating all signs of conflict, and diverting dissenting trends into innocuous directions, thus fostering the illusion of a unified community and a shared consciousness.
  • Media and Imperialism - Herbert I. Schiller p. 13 pages accès libre avec résumé
    Il faut analyser l'impérialisme des media comme un phénomène à la fois économique, politique et culturel. Les media (y compris les firmes de relations publiques, les organismes de sondage, et surtout l'informatique) font partie intégrale du capitalisme avancé. Ils ne sont pas simplement des instruments de son expansion, ne fût-ce que parce qu'ils sont à l'avant-garde de la technologie. Non seulement les grosses sociétés de media tirent la moitié de leurs revenus de l'étranger, mais elles façonnent un milieu propice à l'invasion des autres multinationales : elles sont seules à pouvoir fournir l'équipement et à pouvoir former les techniciens ; elles font accepter le financement publicitaire ; elles vendent à bas prix les contenus ; elles fabriquent ainsi des consommateurs. C'est bien là les défenseurs du pouvoir américain exigent la prétendue « libre circulation de l'information ». Les media offrent aux Etats-Unis la meilleure chance de maintenir leur hégémonie économique et culturelle. Toutefois, l'influence des « media impériaux » dépend du bon fonctionnement de l'ensemble du système de domination — et celui-ci est menacé par la résistance croissante à l'inégalité économique et à l'invasion culturelle.
  • Comptes rendus de lecture