Contenu du sommaire : Laïcité, séparation, sécularisation 1905-2005
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 87, juillet-septembre 2005 |
Titre du numéro | Laïcité, séparation, sécularisation 1905-2005 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Laïcité, séparation, sécularisation 1905-2005
- La laïcité à l'épreuve de la sécularisation 1905-2005 - Jean-François Chanet et Denis Pelletier p. 7
- Depuis soixante ans, la République est laïque. Réflexions sur une "vocation" tardive - Claude Langlois p. 11 Après avoir distingué deux laïcités, l'une de combat dont l'épicentre se situe entre 1880 et 1905 et qui conduit à la laïcisation, l'autre d'État parce que la République a été déclarée tardivement laïque, l'auteur s'attache à retracer l'histoire moins connue de la seconde, telle qu'elle est définie par les Constitutions des Quatrième et Cinquième Républiques. La constitution de 1946 fait pour la première fois de la laïcité un attribut de l'État républicain au même titre que l'unité ou la démocratie, dans un contexte où les démocrates chrétiens sont majoritaires à l'Assemblée. La constitution de 1958 définit la laïcité comme la capacité dans le domaine religieux de maintenir un certain équilibre entre deux principes également fondamentaux, l'égalité devant la loi et le respect des libertés religieuses. Cette étude exégétique des Constitutions conduit à revisiter les textes antérieurs qui fondent la tradition républicaine : la déclaration des droits de l'homme de 1789 et la loi de séparation de 1905.There are two manifestations of secularism, a battle whose epicenter was between 1880 and 1905 and that led to secularity, and one from the State because the Republic was declared secular rather late. The author chronicles the less well-known history of the latter as defined by the IVth and Vth Republics' constitutions. For the first time, the 1946 constitution makes secularism an attribute of the Republican state just like unity or democracy, in a context in which Christian-Democrats were in the majority in the Assembly. The 1958 constitution defined secularism in religion as a way to maintain a certain balance between two equally founding principles, equality before the law and respect for religious liberties. This exegetic study of constitutions leads to reviewing ancient texts that founded the republican tradition : the 1789 declaration of human rights and the 1905 law of separation.
- La loi du 15 mars 1850, "du comte de Falloux aux mécomptes de François Bayrou" - Jean-François Chanet p. 21 La relation essentielle qui existe en France depuis la Révolution de 1789 entre la sécularisation de l'État et la démocratisation de la société explique à la fois l'importance primordiale de l'enjeu scolaire et la difficulté qu'ont eue les pouvoirs successifs d'organiser en ce domaine des institutions stables. Entre le milieu du 19e et la fin du 20e siècle, le service public et laïque d'enseignement s'est développé tandis que reculait l'enseignement privé confessionnel. Mais en vertu de la liberté de l'enseignement, dont le principe n'a jamais disparu de la législation, l'État a été conduit à déléguer une partie de la mission de service public à un secteur privé dont il a reconnu le « caractère propre », et il se montre aujourd'hui tenté de se désengager, au nom de la décentralisation, de ce qu'il continue à appeler l'éducation nationale. De là des tensions persistantes, qui révèlent sans doute « le poids du passé », mais plus encore les difficultés nouvelles de la décision politique devant la réactivité d'une société globalement bien plus consciente qu'en 1850 de l'importance de l'école et où l'éventail des croyances s'est diversifié.The basic relation in France since the 1789 revolution between the secularization of the State and the democratization of the society explains both the major importance of the school issue and the difficulty the successive authorities have had in organizing stable institutions in this area. Between the middle of the 19th and the end of the 20 th centuries, civil and secular education developed while religious private schools diminished. But because of freedom of education, whose principle has always been on the books, the State has had to delegate a part of its public service mission to a private sector recognized as having “its own character”. In the name of decentralization the state seems to be trying to get out of what it continues to call national education. This produces persistent tensions that are more revelatory than the “weight of the past of the new problems of political decision-making due to the reactivity of the society. The society is generally-speaking more conscious than in 1850 of the importance of school in which the range of beliefs has grown.
- La séparation avant la Séparation, projets et propositions de loi (1866-1891) - Jacqueline Lalouette p. 41 L'idée de séparation des Églises et de l'État, apparue très tôt durant le 19e siècle, a engendré de nombreux discours et écrits. À la fin du Second Empire, deux républicains anticléricaux, André-Saturnin Morin et Ernest Hendlé, rédigèrent deux « projets » de séparation, qui n'avaient rien de parlementaire. Le gouvernement de la Défense nationale conserva la loi du 18 germinal an X (comprenant la Convention signée en l'an IX par Bonaparte et le cardinal Consalvi et les articles organiques ajoutés unilatéralement par Paris), usuellement désignée sous le nom de Concordat. En 1871, la Commune, en une mesure plus symbolique que réelle, sépara l'Église de l'État et supprima le budget des cultes. Après la crise du 16 mai 1877, la République conserva elle aussi la loi du 18 germinal. L'extrême gauche considéra que les opportunistes trahissaient les idéaux républicains. Aussi, de la deuxième à la cinquième législature, plusieurs députés radicaux et socialistes déposèrent des propositions de loi relatives à la séparation, assez variables dans leurs dispositions. Parmi celles qui furent prises en compte et renvoyées à l'examen d'une commission, aucune ne franchit les étapes nécessaires à l'élaboration d'une loi. Maîtresse de son ordre du jour, durant les années 1880 et 1890, la Chambre ne manifesta jamais sa volonté de mettre en œuvre une politique séparatiste.The idea of the separation of church and the state appeared early in the 19th century and produced a lot of literature. At the end of the Second Empire two anticlerical republicans, André-Saturnin Morin and Ernest Hendlé, wrote two “projects” on separation that were not at all parliamentary. The Government of National Defense maintained the law of 18 Germinal year X (including the Convention signed in year IX by Bonaparte and Cardinal Consalvi and the organic articles added unilaterally by Paris), usually referred to as the Concordat. In 1871, the Commune, in a measure that was more symbolic than real, separated the Church from the State and eliminated the budget of cults. Following the May 16, 1877 crisis, the Republic also maintained the law of 18 Germinal. The far left considered that the opportunists were betraying republican ideals. Thus from the second to the fifth legislature, several radical and socialist deputies filed bills for separation which were quite different from each other. Among those that were taken into account and sent to committee to be examined, not one made it to a law. In charge of its agenda from 1880 to 1890, the Chamber never manifested its will to implement a separatist policy.
- Aristide Briand et la séparation des Eglises et de l'Etat, du travail en commission au vote de la loi (1903-1905) - Christophe Bellon p. 57 Au moment de commémorer le centenaire de la loi de séparation des Églises et de l'État, plusieurs questions se posent quant à son apport au régime français des cultes et à l'organisation de la vie politique française. Vouloir y répondre conduit à s'interroger certes sur l'aspect purement juridique du texte, mais aussi sur la méthode employée pour aboutir, après les travaux en commission, au vote définitif. Sur ce plan, le rôle des hommes se mêle à celui des idées et le style politique nouveau incarné par Aristide Briand fut essentiel. Rapporteur provisoire, il mena à bien les travaux d'une commission moyennement séparatiste. Rapporteur définitif, le député de la Loire fit de la délibération dans l'hémicycle le moment de cristallisation des travaux préparatoires consensuels. Ménageant les catholiques sur plusieurs aspects, repoussant les extrêmes du débat, il s'appuya sur une majorité singulière pour faire adopter une mesure devant laquelle les assemblées républicaines successives, depuis les années 1880, s'étaient toutes montrées rétives ou impuissantes.The centennial commemoration of the separation of church and state law suggests several questions about its relationship to the organization of French political life and religion in it. Answering them leads of course to questioning the purely legal aspects of the text but also the method used, after being in committee, to arrive at the definitive vote. The individuals as well as the ideas were important and Aristide Briand's new political style was essential. Temporary rapporteur, he carried out successfully the works of a moderately separatist commission. Permanent rapporteur, the Loire deputy made the hemicycle deliberation the key moment of the consensual preparatory works. Being attentive to the Catholics on several points, rejecting the extremes of the debate, he succeeded in getting voted, on a singular majority, a measure that successive republican assemblies of the 1880s had balked at or were unable to decide on.
- Question laïque et légitimité scientifique en préhistoire, la revue L'Anthropologie (1890-1905) - Fanny Defrance-Jublot p. 73 Le conflit des deux France, entre minorités cléricales et anticléricales, a dressé une ligne de partage entre les préhistoriens. Certains, catholiques militants ou matérialistes libres penseurs, souhaitent importer cette rivalité sur le terrain de leurs recherches alors que d'autres, partisans d'une science neutre souvent qualifiée de « pure » ou de « positive », souhaitent au contraire l'en préserver. Le contexte de laïcisation pèse en faveur de ces derniers qui comptent notamment parmi eux Émile Cartailhac et Marcellin Boule, tous deux en charge de la préhistoire dans la revue L'Anthropologie créée en 1890. Ils jugent que la préhistoire, pour conquérir sa légitimité, doit se conformer aux normes de neutralité laïque. Ils refusent donc toute légitimité aux discours politiques et apologétiques de leurs collègues. La pédagogie qu'ils mettent en œuvre prend pour modèle celle que les républicains opportunistes ont développée pour faire valoir l'idée modérée d'une laïcisation progressive, nettement plus indulgente vis-à-vis des catholiques que vis-à-vis des radicaux.The conflict between clerical and anticlerical minorities, of two Frances, created a dividing line among prehistorians. Some of them, militant Catholics or free-thinking materialists, wanted to import this rivalry into their research, while others, in favor of a neutral science often called “pure” or “positive”, wanted to keep it out of it. The context of secularization weighs on the side of the latter. Emile Cartailhac and Marcellin Boule, both in charge of prehistory in the journal Anthropologie, created in 1890, were part of this. They thought that prehistory has to conform to the criteria of secular neutrality to acquire its legitimacy. They didn't give any legitimacy to the political and apologetic discourse of their colleagues. The model they used for their pedagogy was what the opportunist republicans developed to highlight the moderate idea of a progressive secularization, clearly more indulgent towards Catholics than towards radicals.
- Les congrè diocésains et la mobilisation des catholiques après la Séparation - Christian Sorrel p. 85 Les congrès diocésains se multiplient en France entre 1905 et 1914. Par leur nombre et leur diversité, et au moment où se définit la laïcité française, ils constituent l'un des lieux privilégiés d'observation de la mobilisation catholique. Véritables lieux d'information et d'échange, ces congrès ne se préoccupent pas seulement de stimuler les œuvres. Ils s'emploient aussi à mettre en place des structures favorables à l'engagement des fidèles dans l'action. En réalité, la codification rapide de ces lieux de pouvoir et de sociabilité ainsi que les débats sur les formes d'organisation ou le mode d'intervention des laïques suggèrent l'existence d'un processus inachevé de mobilisation des populations catholiques et de soumission à l'autorité épiscopale.There were more and more diocese congresses in France between 1905 and 1914. By their number and diversity, and at a time when French secularism was defining itself, they were one of the main observation points of Catholic mobilization. They were real information and exchange centers. Not only were they interested in stimulating works, they also were useful for putting in place structures favorable to the faithful's commitment to action. In reality, the rapid codification of these places of power and sociability as well as the debates on organization or the ways the lay people could intervene suggest the existence of an unfinished process of mobilization of Catholic populations and of submission to the Episcopal authority.
- L'anticléricalisme, article d'exportation ? Le cas de l'Algérie avant la première guerre mondiale - Oissila Saaïdia p. 101 L'Algérie à la fin du 19e siècle, c'est la France, l'Autre France. Les grands débats qui se déroulent sur la rive nord se répercutent sur la rive sud du « fleuve Méditerranée ». Ainsi en est-il de l'anticléricalisme. Cependant, ce dernier adopte des traits distinctifs dans le milieu colonial spécifique que constituent ces trois départements français. L'Église catholique y est présente depuis les débuts de la conquête et doit son développement aux pouvoirs publics. Les Algériens, terme qui à l'époque désigne les Européens d'Algérie, ont la réputation de ne pas être confits en dévotion et sembleraient sensibles aux discours anticléricaux. Mais la présence des populations colonisées, musulmanes pour l'essentiel, exerce une pression invisible dont il faut tenir compte pour comprendre les enjeux de cet anticléricalisme qui apparaît à plus d'un titre comme un élément exogène. L'article étudie plus particulièrement les rapports entre l'Église catholique et la franc-maçonnerie et le rôle des « anticléricaux » dans la mise en œuvre de la loi du 9 décembre 1905 en Algérie.Algeria at the end of the 19th century was France, the other France. The great debates that took place on the north bank reverberated on the south bank of the “Mediterranean river”. And so it was with anticlericalism but with distinctive characteristics in the specific colonial milieu of these three French departments. The Catholic Church was present from the beginning of the conquest and developed thanks to the public authorities. The Algerians, a term designating the Europeans of Algeria at that time, had the reputation of not being steeped in piety and being open to anticlerical discourse. But the presence of colonized populations, Muslims for the most part, brought to bear an invisible pressure that one had to take into account to understand the stakes of this anticlericalism that in many respects appeared to be an exogenous element. The article studies the relations between the Catholic Church and freemasonry and the role of the “anticlericals” in the implementation of the December 9, 1905 law in Algeria.
- Catholicisme, bouddhisme et lois laïques au Tonkin (1899-1914) - Charles P. Keith p. 113 Le bouddhisme, en tant que catégorie utilisée par les Français pour désigner la religion des populations indochinoises, occupe une place importante dans les relations entre la mission catholique et l'État colonial au Tonkin entre la fin du 19e siècle et 1914, notamment dans le débat sur l'application des lois laïques de 1901, 1904 et 1905. Associés, non sans tensions, au service de l'œuvre civilisatrice commune, missionnaires et administrateurs s'accordaient à considérer la religion indigène comme une force d'opposition à la colonisation et à la conversion. La perspective de l'application de la législation laïque a avivé les inquiétudes que leur inspirait le bouddhisme, dans lequel ils voyaient la source de l'activité politique antifrançaise et des réactions des villageois qui réclamaient la restitution des terres placées sous le contrôle de la mission. De ce fait, la « question laïque » a créé un terrain d'entente entre catholiques et républicains outre-mer, au moment même où ils entraient dans une phase de conflits des plus aigus en métropole.This article examines the influence of Buddhism, as a French category for classifying Vietnamese religion, on the relationship between Catholic missionaries and the colonial state in Tonkin between 1899 and 1914, specifically the place of Vietnamese religion in the debate over applying the laïc laws of 1901, 1904 and 1905. It argues that alongside a common, if contested stake in the mission civilisatrice, missionaries and administrators shared apprehensions about Vietnamese religion as a site of opposition to colonisation and conversion. The article also explores how the prospect of applying laïc legislation to Tonkin intensified concerns about Buddhism as a source of anti-French political activity and as a force behind efforts of villagers to reclaim land under the control of the Mission. In doing so, it suggests how shared concerns about indigenous religion in the French colonies helped create common ground behind Catholics and Republicans outre mer.
- Laïcisation des moeurs et équilibres de genre, le débat sur la capacité civile de la femme mariée (1918-1938 - Florence Rochefort p. 129 L'élaboration de la loi de 1938 accordant aux femmes mariées la capacité civile dont le code Napoléon les privait depuis 1801, est le terrain d'affrontements entre partisans et opposants de la désignation du mari comme « chef de famille », proposé par les catholiques sociaux familialistes. Il est possible d'aborder cette polémique comme un épisode de l'histoire de la laïcité. Autour de la liberté des femmes et des mœurs se joue en effet une « guerre des deux France » larvée qui pose clairement la question du respect des normes chrétiennes, de leur impact politique, de leur refus ou de leurs évolutions possibles – quelques catholiques progressistes se distinguant de la doctrine dominante. Le « pacte laïque » qui s'esquisse alors autour des mœurs s'enracine ainsi dans un « pacte de genre » qui perdurera jusque dans les années 1960 et 1970.The 1938 law granting married women the civil entitlement the Napoleonic code had deprived them of since 1801 was the battlefield between the pros and cons of the designation of the husband as “head of family” that the social oriented family-sided Catholics proposed. This debate can be approached as one more episode in the history of secularism. Around the freedom of women and of morals was played out a latent “war of two Frances” that clearly posed the question of the respect of Christian norms, their political impact, their refusal or their possible developments – some progressive Catholics distanced themselves from the dominant doctrine. The “secular pact” that was emerging then around morals took root in a gender pact that lasted until the 1970s.
- Administration du vivant et sacralité - Dominique Memmi p. 143 Dans quelle mesure les politiques ayant pour objet les usages du vivant et du corps sont-elles marquées par leur éventuelle spécificité symbolique ? Laissant de côté la question du caractère sacré de ces objets, sont ici proposés un faisceau d'indices issu d'une démarche empirique et des hypothèses sur la permanence de cette activité proprement cléricale exercée aujourd'hui par des laïcs. Le glissement en cours entre magistères régulant ces questions – des magistères religieux et pénal vers le magistère biomédical, analysé à travers tant sa production théorique (le discours bioéthique) que sa pratique (la pédagogie hospitalière) – en induit un autre : un glissement des principes de légitimité – du respect de la « vie » et de la « nature » vers celui de la « santé ». Ce dernier appelle une nouvelle interrogation qui porterait sur les effets induits en termes de travail de sacralisation.To what extent are the policies whose objects are the uses of the living and the body marked by their possible symbolic specificity ? Leaving aside the issue of the “sacred” character of these objects, a body of signs is suggested here that comes from an empirical approach and hypotheses on the permanence of this strictly clerical activity carried out today by secular people. The shift between authorities dealing with these questions – religious and penal authorities going towards the biomedical authority, analyzed as much through its theoretical production (bioethical discourse) as through its practice (hospital teaching) – leads to another : a shift of legitimacy principles from respect of “life” and “nature” towards that of “health”. This calls for a new questioning on the effects induced in terms of sacralization.
- L'Ecole, l'Europe, les corps : la laïcité et le voile - Denis Pelletier p. 159 L'adoption en 2004 d'une loi interdisant le port par les élèves de signes religieux « ostensibles » au sein de l'école publique a sans doute constitué un tournant dans l'histoire de la laïcité en France. Mais le débat franco-français sur le voile a croisé deux controverses européennes, sur la mention d'un héritage chrétien parmi les fondements de l'Union européenne et sur la candidature de la Turquie à l'entrée dans l'Union. En outre, en posant la question de la place du corps dans la construction des identités sexuées, l'affaire du voile a renvoyé la société française à ses incertitudes sur la frontière entre le public et le privé, qui est une dimension importante de l'histoire de la laïcité. Ainsi les polémiques ont-elles révélé, au-delà de la rencontre avec l'islam, les incertitudes de la laïcité mise à l'épreuve de la sécularisation.The adoption of a law banning students from wearing “ostensible” religious signs in public school in 2004 clearly changed the landscape in the history of secularity in France. But the very French debate on the veil intercepted two European controversies on the mention of a Christian heritage in the foundings of the European Union and on Turkey's candidacy in the entry to the Union. By posing the question of the place of the body in the construction of gendered identities, the veil issue sent the French society back to its doubts on the frontier between public and private, an important dimension in the history of secularity. Beyond the connection with Islam, the polemics thus revealed the incertitudes of secularism.
Enjeux
- Nouvelles perspectives historiographiques sur les prêtres-ouvriers (1943-1954) - Guillaume Cuchet p. 177 En 2004, le cinquantenaire de la « condamnation » par Rome des prêtres-ouvriers est passé presque inaperçu, mais il a tout de même permis de constater que l'historiographie du sujet avait beaucoup progressé ces dernières années. Sans remettre en cause les acquis du grand livre qu'Émile Poulat lui avait consacré en 1964, des recherches récentes, en France et en Italie, ainsi que la publication de souvenirs et de mémoires d'anciens prêtres-ouvriers ont enrichi notablement notre connaissance des événements et renouvelé les perspectives.In 2004 the 50-year anniversary of Rome's “condemnation” of worker-priests just about went by without comment, but it did show that the historiography of the subject had made a lot of progress in the last few years. Without questioning the results of Emile Poulat's important book on the subject in 1964, recent research in France and in Italy as well as the publication of worker-priests' memories and memoirs have greatly enriched our knowledge of the history and renewed the points of view.
- Nouvelles perspectives historiographiques sur les prêtres-ouvriers (1943-1954) - Guillaume Cuchet p. 177
Avis de recherches
- L'histoire de la France à Stanford - Marie-Pierre Ulloa p. 189
- Histoire des villes nouvelles, bilan et perspectives de la recherche - Thibault Tellier p. 190
- Danilov et la paysannerie russe - Alexandre Sumpf p. 192
Images et sons
- La libération d'Auschwitz à la télévision - Christian Delage p. 195
- La chute - Barbara Lambauer p. 197
- Jacques Moreau, photographe de la Grande Guerre - Manon Pignot p. 199
- Steinlen à Montmartre - Christian Chevandier p. 201