Contenu du sommaire : La Russie et les autres pays de la CEI en 2003
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est |
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Numéro | no 1041, janvier-février 2004 |
Titre du numéro | La Russie et les autres pays de la CEI en 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - p. 3
- Russie 2003. Sous contrôle, mais pour quoi faire ? - Rucker Laurent, Walte Gilles p. 6-39 Russie unie, le parti du pouvoir, a remporté les élections législatives du 7 décembre 2003. Ce scrutin a été marqué par la défaite du Parti communiste, la poussée des forces nationalistes et populistes et l'élimination des libéraux. Cependant, cette victoire des partisans de V. Poutine doit être relativisée en raison de la forte abstention, de graves irrégularités dans le décompte des voix et du score du vote "contre tous". La campagne électorale s'est déroulée sur fond d'affaire Ioukos, à la suite de l'arrestation de M. Khodorkovski. Faute de pouvoir mobiliser l'opinion autour de la guerre en Tchétchénie, l'oligarque constituait une cible idéale pour offrir à l'opinion publique un nouvel "ennemi du peuple" à la veille des échéances législatives et présidentielle. Les résultats des élections et cette dernière affaire montrent que V. Poutine a choisi de rompre les équilibres politiques en grande partie hérités de Boris Eltsine. Conjugués avec la montée en puissance des hommes des ministères de force à tous les niveaux, ces événements sont-ils le prélude à l'instauration d'un nouveau rapport de forces entre le pouvoir et les oligarques ? Annoncent-ils une dérive autoritaire de la "démocratie contrôlée" de V. Poutine ? Sur le plan extérieur, avec la guerre en Irak et la "révolution des roses" en Géorgie, on a assisté à un certain refroidissement des relations entre Moscou et Washington. Sur le plan macroéconomique, 2003 restera comme une année positive : forte croissance, inflation modérée et renforcement de la position financière. Toutefois, ces succès ont ancré un peu plus le modèle rentier exportateur. Le dynamisme de l'industrie russe demeure très concentré dans les secteurs exportateurs de matières premières. Les réformes structurelles, dont dépend l'avenir à long terme de l'économie russe, restent à mener. Une fois réélu, V. Poutine devra exposer clairement sa stratégie économique, notamment sur la question des investissements étrangers.Russia Under Control, But Where is it Going ? United Russia, the party in power, carried off the December 7th 2003 legislative elections. This election was marked by the defeat of the Communist Party, an upsurge in nationalist and populist forces and the elimination of the liberals. With the large number of abstentions, serious irregularities in the vote count and the substantial "against everyone" vote, this victory for V. Putin's supporters should, however, be put into perspective. The electoral campaign took place within the context of the Yukos affair, after the arrest of M. Khodorkovski. Unable to mobilize opinion on the war in Chechnya, the oligarch was an ideal target to provide public opinion with a new "enemy of the people" prior to the legislative and presidential elections. Election results and the Yukos affair show that V. Putin has decided to break the political equilibrium which he had to a large extent inherited from Boris Yeltsin. With this as well as with the increasing power of the Force Ministries, we may ask whether these events were not a prelude to the instauration of a new balance of power between the leaders and the oligarchs. Do they anticipate an authoritarian drift within V. Putin's "controlled democracy" ? Internationally, the war in Iraq and the "Revolution of roses" in Georgia, have resulted in a certain chill in relations between Moscow and Washington. 2003 will remain a good year in macroeconomic terms : substantial growth, moderate inflation and a strengthening of the financial position. Success has, however, served to entrench the rentier economy model even further. The dynamism of Russian industry remains heavily concentrated in the raw materials exports sectors. Structural reforms, on which the long-term future of the Russian economy depends, remain to be carried out. Once re-elected, V. Putin should clearly explain his economic strategy, particularly with regard to foreign investments.
- Ukraine 2003. A la veille d'un scrutin présidentiel décisif - Dubien Arnaud, Duchêne Gérard p. 40-62 La perspective de l'élection présidentielle d'octobre 2004 a exacerbé les tensions politiques en Ukraine. Les clans au pouvoir se livrent à d'intenses luttes pour préparer la succession du président L. Koutchma. Ce dernier a tenté de faire voter des réformes constitutionnelles pour préserver les intérêts de ses partisans après son départ, voire pour pouvoir être à nouveau candidat. L'opposition, pourtant majoritaire dans le pays, est divisée et sans stratégie. Sur le plan extérieur, Kiev a cherché à renouer avec les Etats-Unis et l'UE après une année 2002 difficile. En revanche, les relations avec la Russie se sont à nouveau tendues en raison de divergences sur les questions énergétiques et sur l'espace économique commun, qui comprend également la Biélorussie et le Kazakhstan. Mais c'est surtout la crise de Touzla, provoquée par la Russie, qui a dégradé les rapports entre Kiev et Moscou. Sur le plan économique, l'Ukraine connaît depuis 1999 une croissance rapide. Ce dynamisme est lié à la hausse des exportations, dont le volume s'est situé, en 2003, à un niveau jamais atteint depuis l'indépendance, ainsi qu'à l'investissement qui représenterait désormais 18,5 % du PIB et a entraîné un boom des importations. Si une inflation modérée est réapparue et si la dédollarisation marque le pas, la hrivna se déprécie en termes réels par rapport au rouble, ce qui renforce la compétitivité des produits ukrainiens sur le marché russe. Toutefois, deux handicaps pèsent sur les performances économiques du pays : le manque de candidats, notamment étrangers, prêts à reprendre les grandes entreprises et le choix à opérer entre une participation au commerce mondial multilatéral et une intégration, sur le plan régional, à la Russie et à d'autres pays de la CEI.Ukraine On the Eve of a Decisive Presidential Election Prospects of an presidential election in October 2004 has aggravated political tensions in the Ukraine. The clans in power have entered into intense battles to find a successor to president L. Kutchma. He has attempted to vote in constitutional reforms to protect the interests of his supporters after his departure, or to become a candidate once more. The opposition, which holds the majority in the country, is divided and lacking strategy. Internationally, Kiev is endeavoring to revive relations with the United States and the EU after a the difficulties of 2002. Relations with Russia, on the other hand, are again tense due to divergences on energy and on the common economic area which also includes Belarus and Kazakhstan. Above all, the Russianprovoked Tuzla crisis has damaged relations between Kiev and Moscow. The Ukraine has enjoyed rapid economic growth since 1999. This is linked to an increase in the volume of exports to levels unseen since independence, and to investments, now 18.5 % of GDP, which resulted in an imports boom. Although moderate inflation may have reappeared and dedollarization is marking time, the hrivna is depreciating in real terms against the ruble, which is strengthening the competitiveness of Ukrainian products on the Russian market. The country's economic performance is handicapped in two ways : a lack of candidates, foreigners in particular, ready to take over the large companies; the need to choose between participation in multilateral world trade or regional integration with Russia and the CIS.
- Biélorussie 2003. Consolidation du régime : pas de répit - Shukan Loulia p. 63-77 L'année 2003 s'est caractérisée, en Biélorussie, par la consolidation du régime instauré par le président Loukachenko : la répression à l'encontre de la société civile s'est accentuée, les attaques des autorités ayant été plus fortes que jamais, notamment contre la presse écrite indépendante, les chaînes de télévision russes, les syndicats indépendants et les associations de défense des droits de l'homme. A l'issue des élections de mars 2003, le Président s'est assuré le contrôle du pouvoir législatif local, tandis qu'il parvenait à ébaucher une véritable "idéologie d'Etat". Le manque d'unanimité au sein des pays membres de l'Union européenne quant à la position à adopter vis-à-vis du régime biélorussien a fait le jeu des autorités, la moindre de leurs concessions étant généralement favorablement accueillie. De son côté, l'union Russie-Biélorussie a connu de nouveaux revers en 2003, notamment concernant l'introduction d'une monnaie unique. En outre, des désaccords se sont fait jour à propos des livraisons de gaz russe à la Biélorussie. Enfin, si la croissance économique est restée forte, elle s'inscrit dans un contexte de crise de rentabilité de la production industrielle, de retard dans les privatisations et d'absence d'amélioration du niveau de vie de la population.Belarus Regime Consolidation : No Letting Up In Belarus, 2003 marked the consolidation of President Lukashenko's regime : greater repression of civil society, more attacks by the government, in particular on the independent press, Russian television channels, independent trade unions and human rights associations. The President ensured his control over local legislative power after the March 2003 elections, when he succeeded in creating the outlines of a real "State ideology." The lack of unanimity within the European Union member states on the stance to be taken with regard to the bielorussian regime played into the hands of the leadership as its slightest concessions were usually favorably accepted. The Russian-Bielorussian union did experience new setbacks in 2003, in particular on the introduction of a single currency. There were also disagreements on Russian natural gas deliveries. Finally, although economic growth remained strong, this was within the context of crisis in the profitability of industrial output, delays in privatizations, and no improvement in the population's standard of living.
- Moldavie 2003. A reculons vers le fédéralisme - Bon Agnès p. 78-92 La vie politique, toujours dominée par les communistes, et les relations extérieures moldaves ont été essentiellement centrées en 2003 sur le statut de la Transnistrie, république autoproclamée, à l'est du pays, à la limite avec l'Ukraine et où sont encore présents des troupes et des équipements militaires russes. L'opinion publique et les partis se sont polarisés sur cet enjeu et l'opposition a réussi à mobiliser la population contre les projets de fédéralisation. L'internationalisation de la recherche d'une solution s'est élargie avec l'entrée en lice d'un nouvel acteur, l'Union européenne. Quant à Moscou, ses positions sont devenues de plus en plus ambiguës à l'approche des élections législatives et présidentielle russes (décembre 2003 et mars 2004). Les initiatives et projets de règlement se sont multipliés en faveur de différents types de régime fédéral, tandis que les principaux protagonistes s'accusaient mutuellement de faire obstruction aux négociations. Sur le plan économique, la poursuite de la croissance à un rythme soutenu masque des faiblesses structurelles persistantes : aucune réforme d'envergure n'a été engagée, ce qui a entraîné la suspension des aides financières internationales. Les privatisations, ainsi que les investissements directs étrangers, sont au point mort. Enfin, la dégradation de certains indicateurs, tels le déficit commercial ou l'inflation, font douter d'une poursuite de l'amélioration à moyen terme.Moldavia A Reluctant Move towards Federalism Political life, still dominated by the communists, and Moldavian foreign relations have been focused mainly on the status of Transnistria, the self-proclai-med republic in the east of the country bordering on the Ukraine, which still houses Russian troops and military equipment. Public opinion and parties are absorbed by this issue and the opposition has succeeded in mobilizing the population against federalization projects. The search for a solution has internationalized and broadened with the entry of a new player, the European Union. Moscow's position has become progressively ambiguous with the approach of the Russian legislative and presidential elections (December 2003 and March 2004). The number of initiatives and projects aimed at resolving the problem is increasing, favoring various forms of a federal regime, while the main protagonists accuse each other of obstructing negotiations. Economic growth continues at a rapid pace, concealing persistent structural weaknesses : no wide-ranging reforms have been undertaken which has led to a suspension of international financial aid. Privatizations as well as direct foreign investments are at a standstill. Finally, the decline in certain indicators, such as the trade deficit or inflation, cast doubt on continued progress in the mean-term.
- Arménie 2003. Une stabilisation sans profit pour la société - Kahn Michèle p. 94-106 L'année 2003 a été avant tout électorale. Le scrutin présidentiel du 19 février et du 5 mars et les élections législatives du 25 mars ont certes été émaillés d'irrégularités, mais celles-ci ne semblent pas avoir modifié le sens des résultats et le président Kotcharian, réélu et assuré d'une majorité au Parlement, en sort finalement conforté. En politique étrangère, on assiste à un renforcement de l'alliance avec la Russie, qui demeure aux yeux des Arméniens le principal rempart contre les "ennemis" turc et azerbaïdjanais. Par ailleurs, l'Arménie a intérêt à ménager les Etats-Unis d'où lui parvient une aide conséquente, en particulier par le canal de la puissante diaspora arménienne et, si elle s'est opposée à l'intervention américano-britannique en Irak, elle a cependant déclaré soutenir la lutte anti-terroriste. Ses bonnes relations avec l'Iran irritent certes Washington, mais elle n'a guère le choix de ses alliances régionales, puisque deux de ses voisins, la Turquie et l'Azerbaïdjan, lui imposent toujours un blocus en raison du conflit du Haut-Karabakh. La solution de celui-ci n'a pas avancé d'un pouce en 2003, les présidents des deux pays protagonistes, l'Arménie et l'Azerbaïdjan étant en campagne électorale. L'Arménie a enregistré de très bons résultats macroéconomiques qui lui ont valu un satisfecit des organisations financière internationales : une croissance record (15,2 % au cours des trois premiers trimestres de 2003), des exportations et des investissements directs étrangers en progression, une inflation maîtrisée, une monnaie stable, une dette réduite, un déficit budgétaire limité. Malheureusement, ce tableau idyllique est "gâté" par la lenteur des réformes structurelles et, surtout, par la situation toujours précaire de la population. En effet, le nombre des foyers dont les revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté, bien qu'en diminution, atteint tout de même environ 50 %.Armenia Stability with Little Benefit for the People 2003 was an election year. The February 19th and March 5th presidential elections and the 25th march legislative elections were, of course, dotted with irregularities, although these seem not to have altered the outcome but rather to have reinforced President Kocharian who was re-elected and assured a parliamentary majority. In terms of foreign policy, there was a strengthening of the alliance with Russia, which Armenians believe to be their main protector against their Turkish and Azerbaijani "enemies". Moreover, it is in Armenian interests to tread softly with the United States which provides a considerable amount of aid, through the powerful Armenian diaspora in particular. Although opposed to the Anglo-American intervention in Iraq, Armenia did, however, claim to support the war on terrorism. Of course, good relations with Iran irritates Washington, but Armenia has little choice in terms of regional alliances with neighboring Turkey and Azerbaijan continuing their blockade over the conflict in Upper Karabagh. The situation did not budge an inch in 2003 as the two major protagonists, Armenia and Azerbaijan, were in the midst of electoral campaign. Armenia posted very good macroeconomic results which earned it a satisfactory mark from international financial organizations : record growth (15.2 % for the first three quarters of 2003), increased exports and direct foreign investments, controlled inflation, stable currency, reduced debt, limited budget deficit. Unfortunately, this idyllic picture has been "spoiled" by the slowness of structural reforms and, above all, by the continuing precariousness of the population. In effect, the number of households whose income places them below the poverty line, while declining, still remains at about 50 %.
- Azerbaïdjan 2003. La démocratie sacrifiée - Helly Damien p. 107-120 L'année 2003 a été marquée en Azerbaïdjan sur le plan politique par la réalisation d'une succession annoncée ayant permis à Ilham Aliev d'être élu en lieu et place de son père Heïdar Aliev qui, gravement malade, avait dû renoncer à briguer lui-même un troisième mandat. La campagne électorale s'est déroulée comme une sorte de bras de fer entre le pouvoir et l'opposition. La principale erreur de celle-ci a été son incapacité à présenter un candidat unique. Le 15 septembre, Ilham Aliev a été élu avec 76,84 % des voix et la proclamation des résultats a été suivie de violentes manifestations qui ont entraîné de nombreuses arrestations. La politique étrangère de l'Azerbaïdjan, résolument orientée vers les Etats-Unis, s'est exprimée surtout à travers le soutien à l'intervention américano britannique en Irak. En 2003, le pays a enregistré une croissance soutenue (10 %) tirée par le secteur pétrolier. La dichotomie entre celui-ci et les autres secteurs de l'économie ne fait que s'accentuer et la population ne profite toujours pas du boom pétrolier. Le taux de chômage est très élevé et le recours au travail non déclaré demeure la règle. De nombreuses familles vivent grâce au travail de leurs proches en Russie, mais aussi en Europe occidentale.Azerbaijan 2003 The Sacrifice of Democracy In 2003, the Azerbaijani political scene was marked by the predicted succession of Ilham Aliev, elected to replace his father, Geidar Aliev, whose serious illness obliged him to abandon hopes for a third mandate. The electoral campaign took place in a show of force between those in power and the opposition. The latter's main error was that it was incapable of presenting just one candidate. On September 15th, Ilham Aliev was elected with 76.84 % of the vote and the announcement of the results was followed by violent demonstrations resulting in numerous arrests. Azerbaijan's foreign policy is resolutely directed towards the United States as shown by its support for the Anglo-American intervention in Iraq. The country reported continued growth in 2003 (10 %) drawn from the petroleum sector. The dichotomy between this sector and that of others within the economy is growing and the population does not at all profit from the oil boom. The unemployment rate is very high and moonlighting remains the rule. Numerous families live off the work of relatives in Russia, as well as in Western Europe.
- Géorgie 2003. Relève pacifique - Serrano Silvia, Kahn Michèle p. 121-136 La "révolution des roses" qui a suivi les élections législatives truquées du 2 novembre 2003 a mis fin au régime corrompu et complètement déconsidéré d'Edouard Chevardnadzé et a redonné espoir à la population géorgienne. A la suite de manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes contestant les résultats officiels et revendiquant la victoire de l'opposition unie, le "renard blanc" donnait sa démission. Le 4 janvier 2004, Mikhaïl Saakachvili, 36 ans, était élu triomphalement à la tête de cet Etat caucasien. Certes, les problèmes de la Géorgie sont bien loin d'être résolus, entre l'hostilité à peine voilée de Moscou au nouveau pouvoir, le problème toujours non résolu des régions séparatistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, auquel vient s'ajouter l'attitude pour le moins malveillante du président de la république d'Adjarie, arc-bouté sur ses privilèges. Sur le plan économique, la Géorgie, gangrenée par la corruption, s'est pratiquement trouvée en cessation de paiement, en dépit d'une croissance retrouvée (8,3 % pour les neuf premiers mois de 2003), et en grande partie tributaire de la construction de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Toutefois, la non-exécution de ses engagements, en particulier en ce qui concerne la réduction du déficit budgétaire, le retard dans le paiement de la dette et le détournement des fonds déboursés par les institutions financières internationales avaient poussé le FMI à "lâcher" la Géorgie et à refuser de se faire son avocat devant le Club de Paris. A la suite de la relève politique, la communauté financière internationale s'est déclarée prête à aider à nouveau la Géorgie.Georgia 2003 A Peaceful Succession The "Revolution of roses" which followed on the rigged November 2nd 2003 election ended the corrupt and completely discredited regime of Edward Shevardnadze and brought back hope to the Georgian people. After the demonstrations which brought together thousands of people to protest the official results and to demand the victory of the unified opposition, the "White Fox" handed in his resignation. On January 4, 2004, Mikhail Saakashvili, aged 36, was triumphally elected head of this caucasian State. Georgia's problems are, of course, far from resolved, between the Moscow's obvious hostility towards the new authorities, and the still unresolved problem of the separatist regions, Abkhazia and South Ossetia, as well as the, at the very least, malevolent attitude of the president of the Adjari Republic, who rests on his privileges. Economically, Georgia is ridden with corruption and has practically suspended payments, despite a return to growth (8.3 % for the first nine months of 2003), largely attributable to the construction of the Baku-Tbilisi-Ceyhan pipeline. However, its not keeping to its engagements, in particular with regard to reducing the budget deficit, delayed repayment of debts and the misappropriation of funds from international financial organizations, caused the IMF to abandon Georgia and to refuse to act in its defense before the Paris Club. After the political changeover, the international financial community announced that it was once again ready to provide aid to Georgia.
- Kazakhstan 2003. Economie de rente et retour à l'ordre - Dumoulin Marie p. 138-154 Après une année 2002 dite de stabilisation, 2003 a connu une conjoncture économique soutenue, une prospérité tirée par les richesses du sous-sol en hydrocarbures. Même si certains secteurs miniers marquent le pas, dans l'ensemble les rentrées fiscales se sont améliorées et les prévisions affichées pour 2004 restent optimistes. La réforme fiscale projetée vise plus largement à améliorer le climat qui règne entre les pouvoirs publics et les grands consortiums, avec lesquels les relations restent tendues, alors qu'aucun risque de défaut de paiement ou de dévaluation n'est à craindre. En politique intérieure, après une phase de reprise en main, des craquements se font entendre. Le nouveau Code foncier, très impopulaire, a coûté sa place au chef du gouvernement. Son successeur semble devoir conduire le pays vers des élections en tentant de rallier l'opposition modérée. Mais quels seront les effets de la loi électorale contraignante de 2002, si éloignée des standards de l'OSCE ? Les débats sur les projets de loi sur les ONG et les médias indiquent que l'ouverture n'est pas pour demain. D'ailleurs les élections locales de 2003 ont été largement entachées d'irrégularités. Les chefs de l'opposition, en butte à diverses poursuites, doivent faire face à des campagnes menées en vue de la discréditer, alors que dans l'ombre, le Président prépare sa succession, en mettant sur orbite sa propre fille. En politique étrangère, l'option "multi-vectorielle" a prévalu et la Russie et la Chine ont marqué des points, alors que le Kazakhstan s'affirmait comme puissance régionale, posture qui ne va pas sans entraîner des rivalités avec les pays voisins. Les critiques qui continuent à être adressées au pays portent sur le respect des droits de l'homme et sur les garanties accordées aux investisseurs étrangers, néanmoins toujours présents.Kazakhstan Rentier Economy and Return to Order After 2002, a year of stabilization, the oil-based economy remained unflagging in 2003. While some mining sectors are marking time, total tax revenues improved and 2004 forecasts remain optimistic. Planned fiscal reform is aimed largely at improving the still tense relations between the public authorities and the large consortiums, as there is no fear of payment defaults or devaluation. After a period of tight control, cracks are beginning to show on the domestic political scene. The head of government lost his place as a result of the new, highly unpopular, real estate law. His successor seems to be leading the country toward elections by endeavoring to rally the moderate opposition. The effects of the restrictive electoral legislation of 2002, which falls so short of OSCE standards, remain to be seen. Debates on draft legislation on NGOs and the media seem to indicate that political liberalization will not take place in the near future. Moreover, the 2003 local elections were highly tainted with irregularities. The leaders of the opposition are exposed to various legal proceedings and must confront campaigns aimed at discrediting them, while in the background, the President is preparing his succession. The "multi-vectoral" option has prevailed in terms of foreign policy, as Russia and China have made inroads, while Kazakhstan is becoming a regional power, a position which will only result in rivalries with neighboring countries. The country is still under criticism for disrespect for human rights and guarantees to foreign investors who, despite this, are still present.
- Kirghizstan 2003. Quelques lueurs d'espoir - Cagnat René p. 155-167 L'année 2003 a été marquée pour le Kirghizstan par une sorte de reprise, due à de meilleurs indicateurs économiques, au dynamisme de la population et à l'aide internationale favorisée par l'habileté politique du président Akaiev. La réforme constitutionnelle, approuvée à 80 % le 2 février par voie référendaire, a instauré un Parlement monocaméral et le maintien en fonction du Président jusqu'à la fin de 2005, assurant la stabilité politique. La forte présence américaine, due à l'appui du Kirghizstan à la campagne anti-terroriste, a conduit Russes et Chinois à mener par rapport au Kirghizstan une surenchère, dont le président Akaiev a su tirer profit. Sur le plan régional, les relations aux frontières avec l'Ouzbékistan et le Tadjikistan demeurent tendues, des problèmes persistant également avec le Kazakhstan. La reprise économique est très nette, due aussi bien à l'économie officielle, qu'à celle de l'ombre qui, selon les estimations, contribuerait pour 50 % au PIB. La croissance de ce dernier a atteint 6,5 % au cours des onze premiers mois de l'année et l'inflation n'a pas dépassé 4,7 %. La production d'électricité, cruciale pour un pays dépourvu de ressources en hydrocarbures, s'est accrue de 10 %. L'envers du décor est représenté par une dette extérieure écrasante, la non-résorption de la pauvreté et le chômage, surtout dans le Sud, et la prospérité du trafic de drogue.Kyrgyzstan Some Positive Signs With improved economic indicators, a dynamic population and international aid facilitated by the political skills of President Akayev, 2003 marked something of a recovery for Kyrgyzstan. The February 2 referendum on constitutional reform, approved by 80 % of the population, established a unicameral parliament and will keep the president in power until the end of 2005 to ensure political stability. The strong American presence, a result of kyrgyz support for the war on terrorism, led to overbidding overtures by the Russians and Chinese, which Akayev was able to turn in his favor. Regionally, border relations with Uzbekistan and Tajikistan remain tense and problems continue with Kazakhstan as well. The clear economic recovery is due not only to the official economy but also to the shadow economy which, according to estimates, contributes to 50 % of the GDP. The latter grew by 6.5 % during the first eleven months of the year, while inflation did not exceed 4.7 %. Electrical output, crucial for a country without oil resources, increased by 10 %. The downside is reflected in a crushing foreign debt, outstanding poverty and unemployment, in the south in particular, and a prosperous drug trade.
- Ouzbékistan 2003. Embellie économique, luttes pour le pouvoir et répression - Kamenka Irène p. 168-179 Politique monétaire de rigueur, convertibilité du soum, respect des engagements pris à l'égard du FMI, ralentissement de l'inflation, tels sont les résultats à l'actif du gouvernement ouzbek en 2003, peu convaincants néanmoins pour une population mécontente des retards de paiement des salaires et des pensions. Par ailleurs, le pays reste très dépendant des cours mondiaux des matières premières, et en particulier de l'or et du coton, qui procurent au pays la moitié de ses gains en devises. L'insuffisance des importations et des investissements explique le faible niveau de développement du pays. Malgré quelques signes d'ouverture dans le domaine des libertés politiques, notamment en direction de l'opposition en exil, les droits de l'homme sont toujours bafoués. Les mises en garde répétées des organismes internationaux et la pression exercée à cet égard par les bailleurs de fonds sur le président I. Karimov ne sont guère prises en compte. Les rumeurs sur son état de santé ont alimenté une certaine agitation dans les sphères du pouvoir, où pour la première fois des critiques ont été émises au sujet du monolithisme politique traditionnel. Cette année encore, le Président ouzbek a prouvé son attachement inconditionnel aux Etats-Unis qui, en retour, lui ont fourni l'aide financière nécessaire au maintien en bonne santé de son économie.Uzbekistan Economic Recovery, Power Struggles and Repression A stringent monetary policy, the convertibility of the sum, respect for IMF engagements, a slowdown in inflation, are all to the credit of the Uzbek government in 2003, although hardly convincing for a population dissatisfied with delays in the payment of salaries and pensions. Moreover, the country remains dependent on international raw materials prices, gold and cotton in particular, which count for half of the country's exports. Insufficient imports and investments explain the country's low level of development. Despite some signs of overture towards political freedom, particularly with regard to the opposition in exile, human rights are still not taken seriously. Repeated warnings from international organizations and pressure on President Karimov on the part of financial backers, fall on deaf ears. Rumors concerning his state of health contributed to some agitation in the spheres of power, where for the first time, the traditional monolithic political system was criticized. Again this year, the Uzbek president demonstrated his unconditional attachment to the United States which was, in turn, reciprocated by providing him with the financial aid necessary to maintain a healthy economy.
- Tadjikistan 2003. Menaces sur la réconciliation nationale - Guérin Frédérique p. 180-193 Les nets penchants du président Emomali Rakhmonov pour une monopolisation du pouvoir ont conduit à une remise en cause, de fait, de l'esprit des accords de paix de juin 1997 qui reposaient sur une réconciliation nationale et le respect du multipartisme que l'autoritarisme du chef de l'Etat a réduit comme peau de chagrin. Ainsi, le référendum organisé le 22 juin 2003, avec la bénédiction de la quasi-totalité de l'opposition, aboutit, grâce à plusieurs amendements à la Constitution, à permettre au Président en exercice de prolonger son mandat jusqu'en 2020. Les intimidations et la répression dont a été victime le Parti de la renaissance islamique enlèvent toute illusion sur les chances d'une démocratisation rapide de ce pays dont l'économie a affiché, en 2002 et en 2003, des résultats plutôt satisfaisants. Les progrès des productions agricole et industrielle ne sont pas cependant en mesure de retenir une population qui souffre toujours d'une très grande pauvreté. L'émigration, surtout vers la Russie, demeure un phénomène endémique que les gouvernements, tadjik comme russe, ne sont guère enclins à légaliser. Les relations entre Douchanbé et Moscou, partenaire toujours incontournable, ont été marquées par la volonté des autorités tadjikes de se ménager une relative marge de manœuvre ; l'influence croissante des Etats-Unis en Asie centrale, qui s'accompagne d'un soutien financier conséquent, ne peut, dans une région aux équilibres fragiles, les laisser indifférentes.Tajikistan Threats to National Reconciliation The clear propensity of President E. Rakhmonov to monopolize power effectively called into question the spirit of the June 1997 peace agreements based on national reconciliation and respect for the multi-party state that this authoritarian head of state increasingly dismissed. Several constitutional amendments in the June 22,2003 referendum, approved by nearly all of the opposition, permitted the President in power to prolonge his mandate until 2020. The intimidation and repression suffered by the Islamic Revival Party has destroyed any illusions with regard to the chances for rapid democratization in this country, which posted rather satisfactory economic results in 2002 and 2003. Progress in agricultural and industrial output is not, however, capable of holding back a population which still suffers from enormous poverty. Emigration, mainly to Russia, remains an endemic phenomenon which the Tajik as well as Russian governments are little inclined to legalize. Relations between Dushanbe and Moscow, an unavoidable partner, have been marked by the desire on the part of Tajik authorities to give themselves some margin of manoeuvre, while the increasing influence of the United States in Central Asia, accompanied by substantial financial support, must draw interest in this area of fragile equilibrium.
- Turkménistan 2003. Un régime répressif de plus en plus isolé - Kamenka Patrick p. 194-205 Le Président à vie, S. Niazov, après avoir procédé à des purges en 2002 au sein de l'armée et des autres forces de sécurité, s'en est pris en 2003 à la justice, pourtant docile lors de la chasse aux suspects après "l'attentat" contre sa personne. Les libertés publiques continuent de fournir une cible de choix, qu'il s'agisse des médias, des cyber-cafés, des groupes religieux, même si, vis-à-vis des musulmans, certaines mesures peuvent apparaître comme des signes en leur faveur. Les étrangers restent peu désirables dans le pays et l'opposition tout simplement interdite, contrainte à l'exil, d'où elle ne peut que difficilement contrer la "turkménisation" en marche ou participer à une timide évolution institutionnelle à venir. Le nationalisme officiel, ainsi que le culte de la personnalité s'appuient également sur des projets pharaoniques. Derrière l'un deux se cache le contrôle de l'eau dans la région. Le principe de "neutralité permanente" est toujours de rigueur, mais l'armée est devenue l'une des plus fortes de la région. Les tensions avec Moscou ne se sont pas atténuées et le Turkménistan ignore toujours les sommets de la CEI. Par contre, avec l'Iran et l'Afghanistan, la coopération se développe dans le but de mettre fin à l'enclavement. Dans le domaine économique, les hydrocarbures sont le trésor du pays, qui veut augmenter ses capacités de raffinage avec l'aide des sociétés russes. Dans l'agriculture, le blé a sauvé le coton, dont la production souffre des défaillances du réseau d'irrigation.Turkmenistan A Repressive and Increasingly Isolated Regime After having purged the army and other security forces in 2002, president for life, S. Niazov attacked the justice system in 2003, despite its docility during the hunt for suspects following on the "assassination attempts" against him. Public freedoms remain a choice target, whether this be the media, cybercafés, religious groups, even if some measures with regard to Moslems could appear to be in their favor. Foreigners remain little desired in the country and any opposition is simply forbidden, or forced into exile and thus can hardly counter the "Turkmenization" taking place or participate in the timorous institutional evolution beginning to take place. The official nationalism as well as the cult of the personality is based on pharaonic projects. One of them conceals the control of the region's water. The principle of "permanent neutrality" is still in force but the army has become one of the strongest in the region. Tensions with Moscow have note diminished and Turkmenistan is still ignoring the CIS summits. On the other hand, as it is landlocked, it continues to cooperate with Iran and Afghanistan. In economic terms, oil and gas remain the country's treasure, and it hopes to increase its refining capabilities with the help of Russian companies. In agriculture, wheat rescued cotton as its production suffers from a defective irrigation network.
- CEI et autres organisations sub-régionales. Faits et chiffres - p. 206-211
Repères
- L'Est et l'Union européenne. Janvier-Février 2004 - Rucker Laurent p. 212-213