Contenu du sommaire : Les produits de terroir au service de la diversité biologique et culturelle ?
Revue | Autrepart |
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Numéro | no 50, 2009 |
Titre du numéro | Les produits de terroir au service de la diversité biologique et culturelle ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les produits de terroir au service de la diversité biologique et culturelle ?
- Localiser les produits et valoriser les spécialités locales. Une dynamique générale et foisonnante - Marie-Christine Cormier-Salem et Bernard Roussel p. 3 Dossier sur Durkheim à propos: -de ses rapports avec la mobilité sociale. -de ses rapports avec la science des institutions. -de sa conception du statut de la sociologie. -de sa conception du suicide.
- La diversité locale des produits de terroir en pays émergent : un chemin malaisé - Yveline Poncet, Tchansia Koné, Héctor Fabian Reyes p. 17 Les actions de développement rural telles qu'on les voit se mettre en place dans la Région de Coquimbo au Chili, ne sont pas précisément orientées vers la variété des productions ni vers la mise en valeur de la variété des savoir-faire. Le terroir, au sens territorial est connu, certes, quoique non formalisé. Mais le terme est davantage exploité pour promouvoir les qualités de produits locaux (mais pas nécessairement « typiques ») sur le marché mondial. Une partie des acteurs concernés sont les producteurs importants (en superficies agricoles et en capitaux d'exploitation) dans le cadre de systèmes qui donnent la parole aux courtiers commerciaux et aux consommateurs, et dont l'un des objectifs est l'homogénéité et la régularité des produits. Les petits et moyens producteurs de produits alimentaires, beaucoup plus proches de « l'exploitation de terroirs » à la française, n'ignorent pas quel intérêt le concept pourrait avoir pour leur activité, quoique les politiques dominantes ne leur donnent guère les moyens de faire émerger leurs initiatives ni de faire connaître leurs produits.Rural and agricultural development procedures, as they are currently set in the Coquimbo Region (Chile), are not precisely aimed to enhance a variety of products nor a variety of know-hows. The terroir, in its meaning of territory, is a known word, indeed, but not in a formal sense. The word is used to promote the qualities of products (which are not necessarily “typical ”) on the global market. Some of the actors involved are producers in a large scale (meaning surface of cultivated areas and capital) : their systems involve mostly traders and consumers, whose main objective is to ensure the homogeneity and regularity of the production. On the contrary, some of the small and mean food producers show interest in the “exploitation de terroirs ” in the french meaning : they are well aware of the value of the concept for their productive activity. Still, the prevailing policies do not easily allow emergent initiatives to enter local and original products in larger markets.
- Natura et les vendeuses d'herbes de Belém : cosmétique éthique contre savoirs traditionnels - Carla Arouca Belas, Benjamin Buclet, Daniela Fortunato Barbosa de Lima p. 33 Natura, entreprise brésilienne qui fait de la « cosmétique éthique », inaugurait le 22 avril 2005 à Paris son premier magasin en France. Au même moment, à Belém, se négociait l'utilisation d'une herbe aromatique appelée Priprioca, entre les prospecteurs de Natura et les vendeuses du marché « Ver-o-Peso ». Un an plus tard, celles-ci exigèrent une compensation financière pour l'utilisation de leur savoir-faire immémorial. L'affaire devint un cas emblématique de la protection des savoirs traditionnels. Un accord fut finalement signé et les vendeuses d'herbes apaisées.La description du conflit et l'analyse des arguments des parties permettent d'identifier les points de tensions entre les pratiques juridicolégales liées à la préservation de la socio biodiversité et les réalités socio-économiques dans le contexte brésilien. On souligne en particulier les conséquences de la transformation d'une pratique coutumière en enjeu économique sur les équilibres sociaux.Natura, the Brazilian cosmetic company that has pioneered “ethical cosmetics”, inaugurated its first store in France the 22nd April 2005, in Paris. At the same time, on the other side of the Atlantic, negotiations were underway between Natura representatives and women stallholders in Belem's Ver-o-Peso open air farmer's market, for the use of a local aromatic herb, Priprioca. One year later, the women demanded financial compensation in return for imparting their immemorial know-how with Natura, turning the case into an emblem of the movement to protect traditional knowledge. An agreement was finally reached, mollifying the stallholders. This article reviews the events and analyzes the arguments on both sides, thus revealing the tensions between the legal practices aiming to preserve socio-biodiversity and the socio-economic realities of Brazil. The authors emphasize the social consequences of transforming a traditional practice into one that garners high economic stakes.
- L'argan : l'huile qui cache la forêt domestique. De la valorisation du produit à la naturalisation de l'écosystème - Romain Simenel, Geneviève Michon, Laurent Auclair, Bruno Romagny, Yildiz Thomas, Marion Guyon p. 51 Denrée prisée par des grands cuisiniers ou composant de cosmétiques de luxe, l'huile d'argan marocaine présentée commercialement comme un produit fabriqué par les femmes, issue d'un arbre forestier et de pratiques purement sylvicoles, suscite depuis quelques années un intérêt soudain de la part de divers marchés. Cependant, malgré la célébrité de cette huile, vague est la représentation que se font les consommateurs de son origine, hormis l'image d'Épinal d'un arbre à chèvre endémique au Maroc, l'arganier (argania spinosa), dont les fruits à noix donnent une huile aux vertus miraculeuses. À l'aube de la création d'une appellation d'origine sur l'huile d'argan, une réflexion scientifique ayant pour objet de cerner l'impact sur les pratiques et savoirs locaux provoqué par l'explosion du marché de l'huile d'argan et par la multiplication des acteurs de développement dans la « zone arganeraie » semble s'imposer. À partir de l'exemple des politiques de valorisation de la filière huile d'argan, cette article démontre l'existence d'un processus de naturalisation des écosystèmes, d'abord symbolique puis pratique, engendré par l'action des développeurs.Highly prized by the “grand cuisine chef ” or as a luxury cosmetic product, Moroccan argan oil is put forward through marketing as a women-made product, from a forest tree under management practices that relate essentially to sylviculture. Its production has given way to a sudden interest by a diversity of markets. However, although it has become most famous, the vision that consumers have of its origin is very vague, except for the “Epinal ” image of a tree browsed by goats, endemic to Morocco (Argania spinosa), and which nuts give a miraculous oil. While a geographic indication label is being established for the argan oil, a scientific approach is most required to understanding the impact of this market “explosion ” on local knowledge and know-how, and of the presence in the “argan region ” of a large variety of new development stakeholders. Adding-value policies applying to argan oil are examined in this paper which demonstrates the existence of a naturalizing process of the agroecosystem, firstly on a symbolic and ultimately on a practical level by developers actions.
- Indications géographiques au Cambodge. Protéger les marques de territoire au profit des producteurs ruraux - Martine François, Prak Seyrevath, Jean-Marie Brun p. 75 Le Cambodge possède de nombreux produits alimentaires traditionnels dont les qualités sont liés au terroir d'origine : Riz de Battambang, poivre de Kampot, sucre de Kampong Speu, sont autant de « marques de territoire » bénéficiant déjà d'un capital de notoriété.La société cambodgienne montre un intérêt certain pour ces produits, tant au niveau des consommateurs qui sont prêts à les payer plus cher, qu'à celui des autorités nationales ou régionales qui les considèrent comme des vecteurs d'une image positive du pays ou de la région autant qu'une richesse économique.À la suite de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Cambodge met au point une réglementation sur les indications géographiques (IG) pour protéger ces marques de territoire au profit des acteurs économiques dans les filières. L'article tente d'évaluer les bénéfices d'une telle réglementation pour le Cambodge.There are numerous traditional food products in Cambodia whose qualities are connected to the land of origin : Battambang rice, Kampot pepper and Kampong Speu sugar are all “terriory brands ” that already have a degree of notoriety. Cambodian society is showing a definite interest in these products, both among consumers who are willing to pay more for them and among the national and regional authorities who see these products as vectors to project a positive image of the country or region and generate economic wealth. Following its adhesion to the World Trade Organization (WTO), Cambodia is preparing regulations on geographical indications (GIs) to protect these “territory brands ” to benefit economic actors in the commodity chains. The article attempts to evaluate the benefits of such regulations for Cambodia.
- Marques, indications géographiques et certifications : comment valoriser la biodiversité dans les Ghâts occidentaux (Inde) ? - Delphine Marie-Vivien, C. A. Garcia, B. Moppert, C.G. Kushalappa, P. Vaast p. 93 Le district du Kodagu (Coorg) en Inde produit entre 1 et 2 % du café mondial, dans des systèmes agroforestiers complexes imbriqués entre des rizières et des fragments de forêts sempervirentes humides. Cette mosaïque paysagère évolue rapidement. La forêt a reculé au profit des plantations, le couvert arboré riche en espèces natives est progressivement remplacé par une espèce exotique et les conflits avec la faune se font plus fréquents. Dans ce contexte, trois stratégies de valorisation commerciale sont explorées, avec une attention particulière à leur potentiel pour associer développement économique et conservation de la biodiversité. La première approche repose sur l'utilisation de marques commerciales comprenant le nom « Coorg » pour du café. La seconde approche est basée sur les perspectives offertes par les indications géographiques, qui font l'objet d'une dynamique remarquable en Inde mais qui n'ont pas encore été mobilisées pour le café de Coorg. La troisième s'appuie sur l'émergence des certifications environnementales pour le café en Inde. Nous proposons une analyse de l'efficacité sociale et environnementale de ces trois stratégies ainsi qu'une lecture des questions soulevées par l'implication différentielle des acteurs porteurs et/ou usagers potentiels de ces démarches.The district of Kodagu (Coorg) in India produces between 1 and 2 % of the world's coffee, in multi-strata agro-forestry systems embedded between paddy fields and evergreen rainforest fragments. This complex landscape is rapidly changing. The forests have been converted into coffee plantations, the native species that form the rich canopy cover of the plantations are being replaced with exotic and fast growing species and the conflicts between humans and wildlife are increasing. In this context, we explore the potential for linking livelihood development and biodiversity conservation offered by three value-addition approaches centered on the localized productions of the district. The first one relies on trademarks comprising the name “Coorg ” for marketing coffee. The second is based on the existing indian Geographical Indications legal framework, which has yet to be used for coffee from Coorg. The third one rests on the development of environmental certifications for the coffees from India. We assess the social and ecological efficiency of these three strategies and propose an analysis of the questions raised by the different degrees of implication of the stakeholders and beneficiaries of such approaches.
- Le rooibos d'Afrique du Sud : comment la biodiversité s'invite dans la construction d'une indication géographique - Estelle Biénabe, Maya Leclerc, Pascale Moity-Maïzi p. 117 Cet article apporte un éclairage particulier sur les relations entre indications géographiques (IG) et conservation de la biodiversité à travers l'analyse du cas du rooibos, tisane produite en Afrique du Sud, qui s'est peu à peu construit comme un produit de terroir. La fin de l'apartheid et la privatisation de la filière dans les années 1990 ont ouvert de nouvelles perspectives pour faire évoluer cette production en réponse à une demande croissante des marchés notamment. Récemment, une démarche de construction d'IG a été engagée sur le rooibos. L'émergence en parallèle d'un dispositif visant à la conservation de la biodiversité a favorisé l'intégration de celle-ci dans la construction de l'IG. Nous montrons comment la biodiversité s'est alors avérée dans le dispositif de l'IG un catalyseur de réflexion autour des pratiques. À travers les débats qu'elle suscite, la biodiversité apparaît comme un médiateur et un support de nouvelles formes de qualification des pratiques et des espaces de production.This article gives a particular insight into the relationships between geographical indications (GI) and biodiversity conservation through the analysis of the rooibos case, an herbal tea produced in South Africa that progressively became a “terroir ” product. The end of the apartheid and the privatisation of the supply chain in the 1990s opened new prospects for this production to evolve in reaction to a growing market demand in particular. Recently the rooibos industry engaged in a GI initiative. The emergence in parallel of a scheme to protect biodiversity favoured the integration of this question into the building of the GI. We show that biodiversity then appeared in the GI scheme as a catalyser for reflecting on practices. Through the debates that it triggers, biodiversity appears as a mediator and a support for new forms of qualification of practices and of spaces of production.
- La revalorisation des produits du terroir en Mongolie. Des logiques économiques, écologiques et culturelles - Linda Gardelle, Sandrine Ruhlmann p. 135 En Mongolie, après soixante-dix années de tutelle soviétique, la fin du collectivisme et la privatisation du bétail sont allées de pair avec une dégradation du niveau de vie des éleveurs auparavant bien soutenus par l'État. Après l'avoir délaissé pendant une décennie, les autorités mongoles ont récemment pris conscience que le pastoralisme est le meilleur moyen de tirer bénéfice des immenses territoires arides du pays. Aujourd'hui, le gouvernement souhaite revaloriser les produits laitiers et carnés issus de l'élevage nomade. Conscient que le pastoralisme représente un cas exemplaire de production écologique, l'État compte sur une mise aux normes internationales et sur l'obtention d'une certification biologique des produits laitiers et carnés pour les exporter. Nous analyserons les projets du gouvernement de promotion de ces produits et nous soulignerons les conséquences du revirement de considération du pastoralisme de la part des autorités sur les éleveurs et sur la biodiversité en Mongolie.In Mongolia, after seventy years passed under Russian supervision, the end of the collectivism and the privatization of livestock have caused a degradation of herders' level of life. After forsaking pastoralist's sector during one decade, the Mongolian authorities have recently been aware that nomadic pastoralism is the best way to exploit the immense dry regions of Mongolia. Now, the government wants to upgrade the meat and the dairy products from nomadic pastoralism. Knowing that the pastoralism represent a model case of ecological production, Mongolian State expects to adjust its products to international standards and to obtain an organic certification for export. We analyse in this paper the governmental projects for the promotion of these products and we underline the consequences of this sudden change of consideration for pastoralism on the behaviour of the herders and on the biodiversity in Mongolia.
- La diversité biologique et culturelle dans les démarches de qualité et de valorisation de l'origine au Sud Brésil - Claire Cerdan, Delphine Vitrolle, Claire Delfosse, Carlina Quiumento Velloso, Carlos Nabinger, Aparecido Lima da Silva p. 153 Notre article analyse comment les acteurs dans les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul au Brésil élaborent et mettent en œuvre des dispositifs de valorisation des spécialités locales. Dans le cadre de ces dispositifs la prise en compte de la diversité biologique et culturelle s'impose, au moins de façon indirecte. L'article repose sur l'étude de deux expériences de promotion par l'origine, la viande de bœuf produite dans les prairies de la Pampa Brésilienne (protégée par une indication géographique ou IG depuis 2006) et le vin élaboré dans la région d'Urussanga (demande d'IG en cours). Celles-ci s'inscrivent, au niveau brésilien, dans des débats sur les IG et sur la protection du patrimoine national.Brazilian actors of Santa Catarina and Rio Grande do Sul States have developed and implemented processes designed to enhance the value of local specialities. Qualification procedures taked into account biological and cultural diversity, at least indirectly. Our analyse of qualification procedures is based on the study of two cases of protection of origin. We studied the beef from animals bred in Brazilian Pampas (protected with a Geographical Indication or GI since 2006) and we studied the wine from Urussanga (requirement for GI in progress). Both study case participates on debates on GIs, protection of national heritage, and protection of biological and cultural diversity.
- Les plantes à tubercules au coeur de la redéfinition des territoires et de l'identité au Vanuatu (Mélanésie) - Sara Muller p. 167 Les plantes à tubercules constituent, au Vanuatu, un riche patrimoine biologique et culturel. La constitution de ce patrimoine sur le temps long est le fruit d'un rapport intime entre les hommes et leurs plantes cultivées, lui-même indissociable d'une relation « éthique » au territoire où primait jusque là la référence ultime à des lieux fondateurs. Aujourd'hui, l'émergence de variétés de tubercules qualifiées par leur origine semble aller de pair avec l'affirmation d'un nouveau modèle de structuration du territoire et une redéfinition de l'identité. Les tubercules, érigés en spécialités locales, apparaissent alors comme des objets ambigus à mi-chemin entre les valeurs profondes des sociétés mélanésiennes et les préoccupations plus récentes de promotion des spécificités locales. Par-delà les enjeux de l'agrobiodiversité, cela donne à réfléchir sur le rôle que pourraient jouer ces plantes dans la construction de la nation vanuataise comme dans celle d'un rapport original au territoire.In Vanuatu, root crops constitute a patrimony of great cultural and biological value. The constitution of this patrimony on the slow time-scale, is the result of an “ethical ” relationship between people and cultivated crops i.e a relationship filled up with meaning in which places, people and crops are part of the same reality. Today, the rise of root crops' origin as a quality cue seems to accompany the affirmation of new centralised territories, as well as a new definition of identity. Root crops as local specialities are thus ambiguous products, half way between the deepest Melanesian values and modern concerns such as the economic promotion of origin products. As such, they may have today – beyond the agrobiodiversity issue – a role to play in the definition of the new ni-vanuatu nation as well as in the (re)construction of the territory in a genuine ni-vanuatu way.
- Une indication géographique pour détourner les patrimoines pastoraux ? Le cas du queso Cotija (Mexique) - Thierry Linck, Esteban Barragan p. 187 Les indications géographiques (IG) ne sontelles que des artifices mobilisés pour assurer la marchandisation des territoires ou peuventelles aussi garantir la protection des produits d'origine et des ressources locales dans une démarche de développement territorial endogène ? L'examen du parcours de qualification du Queso Cotija – un fromage pastoral mexicain – montre que la réponse à cette question relève largement des politiques publiques nationales, des jeux de pouvoir que met en scène l'organisation des filières agro-alimentaires et de la mobilisation du collectif local. Plus fondamentalement, la place des IG dans la construction du lien entre territoire et société globale relève d'un conflit d'appropriation qui porte sur la dénomination, sur les critères mobilisés pour définir le produit, sur la capacité à instruire les choix techniques et sur le statut des ressources locales. Considéré sous cet angle, l'expérience vécue par les éleveurs des Altos de Jalmich, s'apparente à un processus de dépossession et de spoliation : d'une renommée patiemment reconquise, de savoir-faire et de savoir-élever construits au fil de plusieurs générations et, au final d'un produit emblématique de leur identité collective et professionnelle.Are Geographical Indications (GI) simple subtleties intended to insure the commercial openning of the territories ? Or can they also guarantee the protection of local products and ressources in a project of endogenous territorial development ? The examination of the qualification process of the Queso Cotija – a Mexican pastoral cheese – shows that the answer to this question raises with national public policies, power relationship within the food supply chain and with the enforcement of local collective action. More fundamentally the nature of the protection insured by the GI proceeds from appropriation conflicts linked with the criteria retained to define the product, the technical prescriptions and on the place reserved for the local resources. Considered from this point of view, the experience of the mexican breeders can be recognized as a process of despoliation : dispossession of a fame patiently reconquerred, of know-how built in the course of several generations and, finally, of a characteristic product of their collective and professional identity.
Note de lecture
- Défis du développement en Afrique subsaharienne, L'éducation en jeu. Marc Pilon (Ed.) - Carole Brugeilles p. 203
- Localiser les produits et valoriser les spécialités locales. Une dynamique générale et foisonnante - Marie-Christine Cormier-Salem et Bernard Roussel p. 3