Contenu du sommaire : La mort : imaginaires et sociétés
Revue | Amerika |
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Numéro | No 12, 2015 |
Titre du numéro | La mort : imaginaires et sociétés |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - Andrés Castro Roldán, Claire Sourp, Néstor Ponce
Thématique
L'imaginaire de la mort en littérature
- La mort et les rites dans Deuils cannibales et mélancoliques et Fleurs de crachat de Catherine Mavrikakis - Eva Pich-Ponce Cette étude vise à analyser l'importance qu'acquiert la thématique de la mort dans les romans Deuils cannibales et mélancoliques (2000) et Fleurs de crachat (2005) de Catherine Mavrikakis. Nous considérerons la mort comme phénomène biologique, comme phénomène social, mais aussi comme phénomène métempirique et empirique qui interrompt la vie quotidienne des personnages. Nous examinerons la relation entre la mort et l'espace québécois où habitent les figures romanesques, ainsi que les attitudes collectives et les pratiques sociales inhérentes au deuil. L'Amérique, en tant que terre d'accueil, fera surgir aussi la question de la provenance et du lieu de sépulture de toute une série d'immigrés tiraillés entre l'espace d'origine et l'espace québécois où ils vivront leurs derniers jours.This study aims to analyze the importance of death in the novels Deuils cannibales et mélancoliques (2000) and Fleurs de crachat (2005), by Catherine Mavrikakis. It will consider death as a biological phenomenon as well as a social, metempirical and empirical phenomenon that interrupts the daily life of the characters. The analysis will examine the relationship between death and the Quebec space where the characters live. It will study the collective attitudes and social practices towards mourning. America, as a host continent, will also highlight the differences between the space of origin and the space of Quebec, where many immigrants will be buried.
- L'imaginaire transatlantique de la mort : rites, mythes et conflits - Nikol Dziub Washington Irving rapporte de ses voyages en Europe des images de la mort et de la vie après la mort, il s'imprègne de l'imaginaire romantique du cimetière et se confronte aux interrogations nouvelles sur la succession et l'héritage. Mais il s'intéresse aussi aux civilisations disparues sans laisser de traces, aux grands conflits destructeurs, à l'anéantissement des cultures traditionnelles par l'industrialisation. Nous interrogeons également les rituels funéraires des aborigènes d'Amérique et la perception qu'en ont les Occidentaux. Nous mettons notamment la figure du dernier de la race en relation avec l'imaginaire mythique de l'éternel retour, du Jugement dernier et du Déluge. Il se construit un imaginaire américain de la mort à la fois apocalyptique et puritain, fondé sur les interrelations entre Natives et Européens. La mort est entourée de rituels qui expriment et construisent les valeurs culturelles nationales. La circulation transatlantique des mythes et des rites funéraires mène à une stratification interculturelle qui fonctionne aussi bien individuellement que globalement.From his journeys in Europe, Washington Irving brings back images of death and of life after death. He absorbs the romantic imaginary of cemeteries and he is faced with new questions about inheritance. But he is also interested in ancient civilizations and in major destructive conflicts, in order to depict the annihilation of traditional cultures by industrialization. The paper also examines the European perception of American aborigines' funeral rites. We argue that the figure of the last of the race is in relation with the myth of the eternal return, of the Last Judgment and with the flood myth. American representations of death are both apocalyptic and puritanical, and are based on the interrelations between Natives and Europeans. Death is surrounded by rituals which express and build the national cultural values. The transatlantic circulation of funeral myths and rites leads to a cross-cultural stratification which works as well at the level of the individual as on a global level.
- Le cadavre excessif comme tentative d'apprivoiser la peur de la mort dans trois nouvelles d'Ana García Bergua et de Claudia Hernández - Andra Barbu La mort fait peur à l'être humain puisqu'elle est la fin brutale et irréversible de la vie. Mais la mort demeure étrangement abstraite jusqu'au jour où le cadavre fait irruption dans la réalité du vivant. Dépourvu de parole, de regard, de mouvement, ne réagissant pas à la vie et sans interaction avec elle, le cadavre est l'aspect le plus angoissant de la mort. Ce corps mort, qui ne cesse d'alimenter des angoisses épouvantables, est le personnage central des trois nouvelles analysées dans cet article. Je propose de voir le texte littéraire comme un espace frontérisé, étanche, autre, qui permet au vivant d'apprivoiser la peur de la mort par le regard et par le mot. Je montrerai comment fonctionne et quels sont les avantages d'un tel territoire où la mort est bel et bien présente, sans pour autant pouvoir atteindre le vivant. Celui-ci, à l'abri de l'histoire, peut désormais côtoyer la mort, regarder de près ses cadavres, les toucher, les sentir, manipuler leur identité, en faire le deuil ou nier leur existence, et même se nourrir de leur chair. Tout y est permis si c'est pour rendre la mort … moins mortelle.Human being fears death for it is the downright and unalterable ending of life. But, strangely enough, death remains to some extent abstract until the dead body pops up in our lives. No longer able to speak, to cast its look on things, to move, to react to the living and interact with it, the dead body represents the most appalling aspect of death. This dead body, which has always fed our fears, is the main character of the three short stories analysed in this article. I claim that the text is a hermetic, tightly bordered, other space, which allows the living being to get to grips with his/her fear of death by looking closely at it and telling it. I shall attempt to explain the functioning of such a territory and I shall bring to bear the advantages of a safe literary place, in which death is present while at the same time harmless. That who is alive, sheltered by the text, may thus get close to death, inspect its dead bodies, touch them, feel their smell, manipulate their identity, mourn them or deny their very existence, and even eat their flesh. Anything is allowed which makes death ... less deadly.
- « Notre cadavre quotidien », représentations littéraires de la mort et de la violence en Amérique centrale - Sergio Coto-Rivel La littérature centre-américaine contemporaine montre un intérêt particulier par les différentes manifestations de la violence croissante dans l'Isthme, ses formes, ses bourreaux et ses victimes. Les représentations de la mort sont ainsi abondantes dans l'œuvre des écrivains contemporains qui reviennent sur les faits historiques pour la construction de la mémoire ou pour dénoncer la peur qui s'installe dans la région. Toujours dans cet esprit, le recueil de nouvelles De fronteras de l'écrivaine salvadorienne Claudia Hernández présente une série des portraits hallucinés des formes diverses de violence, mais aussi de la banalisation de la mort dans une société absorbée par une criminalité excessive. Dans cet article, après une mise en contexte de la situation centre-américaine des dernières années, nous analysons les stratégies narratives dans 3 nouvelles d'Hernández, dans lesquelles le cadavre en tant qu'objet banalisé se montre con un élément clef de la construction du récit et de la critique poignante aux sociétés centre-américaines contemporaines.Contemporary Central American literature shows a specific interest through the different expressions of an increasing violence in the Isthmus, its forms, its persecutors and its victims. The portrayals of death abound in the works of modern writers who revisit historical facts in order to build a memory or to denounce the settling of fear within the region. In the same spirit, the collection of short stories De fronteras, by Claudia Hernández, a Salvadorian writer, depicts a set of distraught portraits of the various forms of violence, so much as the trivialisation of death in a society soaked in immoderate criminality. In this article, after contextualising the situation of Central America in the past few years, we will analyse the narrative strategies in three of Hernández's short stories in which the corpse, as a commonplace object, is a key-element to the story construction and to the mournful critique of contemporary Central American societies.
- A merced de los muertos. La muerte como sistema en tres autoficciones de Fernando Vallejo - Santiago Uhía Death in Fernando Vallejo's work has been studied mainly as a thematic focus closely related to the social Latin-American phenomenon of extreme violence. However “death” as a term becomes problematic in Vallejo's novels : it points to different meanings and adopts various forms in the text. This is exactly what we observe when we read La Rambla paralela, El don de la vida, and Casablanca la bella, three autofictional novels in which death's versatile presence acts as a structural element. The different ways in which death appears or manifests itself in these novels helps us understand how the ambiguous relationship between the author/narrator/character and loss is structured. The aim of this article is to analyze the configuration of this relationship as a system that articulates the different contradictory representations of death in the aforementioned novels.
- La novela sicaresca colombiana o la crónica de una Muerte ordinaria - Françoise Bouvet In the 80s and 90s, thanks to the prospering drug trafficking, appeared in Colombia a new type of criminals, hired killers that the cartels recruited among disillusioned teenagers coming from the poorest districts of Medellín. With this widespread violence, death became common, omnipresent and threatening in the Colombian society. This phenomenon interested the literary sphere and several authors started to focus the story of their novels on this violence originated by drug, until appeared the word “sicaresca”, inspired by the “picaresca” of the Spanish Golden Age, to define that literary genre. Through three novels, Rosario Tijeras by Jorge Franco, Leopardo al sol by Laura Restrepo y La Virgen de los sicarios by Fernando Vallejo, this article will first analyse the different facets of Death in the “sicaresca” and then, question its sacred or ordinary aspect, and the unprecedented duel which seems to pit life and death in that narrative.
- Corporificar ausências : morte e violência em Adiós Ayacucho, de Julio Ortega e Yuyachkani - Flávia Almeida Vieira Resende This article proposes an analysis of the piece Adiós Ayacucho, both the Júlio Ortega novel itself and its theatrical adaptation by Yuyachkani Group (dramaturgy and direction by Miguel Rubio), studied from the point of view of the representation of violence and death. The guiding principle is that such representation in Adiós Ayacucho relates to the history of subjugation and conquest of the Inca people by the Spaniards. The protagonist, Alfonso Cánepa, a peasant killed during Peru's civil war (1980-2000) who makes his way from Ayacucho to Lima to recover his bones, can thus be related to the Inkarri myth, to death, to dismemberment and to the promise of reconstitution of the last Inca's body. In the play, when the narrative becomes a performance, Yuyachkani goes further in representing the embodiment of a subject without a body—a dead man—a significant absence in the context of the civil war. When retrieving this story of conquest and this Peruvian collective memory, Adiós Ayacucho opens possibilities of resistance through corporeality and recognition of one's own heterogeneity.
- Vaciamiento, espectacularización, profanación. La muerte del padre en el espacio autobiográfico joven - Mariano Ernesto Mosquera This paper interrogates contemporary literary practices that intersect the narrative of one's life with the youth of the autobiographer. One of the recurring subjects of this « young autobiographical space » is the fictionalization of a parent's death as an intimate violence. This paper aims to analyze and compare the configurations of three Argentinean works where the experience of loss is not just a matter of representation but also a key issue that determines the writing machine. In Una idea genial by Inés Acevedo, the narrative boosts the inhospitable nature of rural life in order to make orphanhood, elision and voiding the central features of her self-figuration strategy. In Mi libro enterrado by Mauro Libertella, however, the narrative proceeds to a thorough presentation of the decay and death of the father, as a way of mourning but also as a process of stripping that figure who embodied an excess of tradition that could immobilize the writing itself. Finally, in Diario de una princesa montonera by Mariana Eva Perez, a daughter of disappeared parents uses irony as a mechanism that deautomatizes public memory spaces of the last Argentinian dictatorship.
- La mort et les rites dans Deuils cannibales et mélancoliques et Fleurs de crachat de Catherine Mavrikakis - Eva Pich-Ponce
L'imaginaire de la mort dans les arts visuels
- Le retour de la mort dans les représentations visuelles américaines du corps féminin. Entre déconstruction sociale et esthétisation thanatique - Adriana Teodorescu La société postmoderne occidentale n'est plus aussi réfractaire à permettre à la mort d'entrer dans l'ordre du représentable de sorte qu'on peut parler d'un nouveau paradigme de la mort, le renouveau/retour de la mort (Walter, 1994). Cela ne veut pas dire que la mort interdite (Ariès, 1977) est complètement dépassée mais seulement que nous n'avons plus affaire à un paradigme tout englobant. L'étude vise à examiner, d'une perspective socioculturelle, quelques représentations visuelles du corps féminin mises en scène par des photographes américains contemporains et qui témoignent de l'actualité du renouveau de la mort. Il s'agit des représentations qui se construisent autour du corps envahi par le cancer : les représentations qui mettent en scène la mort comme une trace/cicatrice (« Scar project », l'album photographique de David Jay, en relation avec « A beautiful body project », de Jade Bell et avec « The Morgue » d'Andres Serrano) et celles qui créent des narrations personnalisées du mourir (l'album Angelo Merendino, en relation avec les travaux d'Annie Leibovitz et de Darcy Padilla). J'entends prouver qu'en utilisant la mort en tant que stratégie artistique de construction, les auteurs contribuent à la réalisation d'une déconstruction sociale du corps féminin hyper-érotisé. J'ai également démontré que cette déconstruction reste problématique, puisque la plupart des représentations analysées ne réussissent à contester le corps féminin hyper-érotisé que partiellement, l'effet secondaire étant un phénomène d'esthétisation thanatique.Western postmodern society is no longer as reluctant to allow death to be represented, therefore we can speak of a new paradigm of the revival of death (Walter, 1994). This does not mean that the forbidden death (Aries, 1977) is completely out, only that we are no longer dealing with an all-encompassing paradigm. The study aims at examining from a socio-cultural perspective some visual representations of the feminine body produced by contemporary American photographers, which testify to the emergence of the revival of death. These representations are built around the body seized by cancer : representations that depict death as a scar (“Scar Project”, the photo album of David Jay and “A beautiful body project” of Jade Bell, in relation with Andres Serrano's “The Morgu”) and those creating personal narratives of dying (Angelo Merendino's album in relation with the works of Annie Leibovitz and Darcy Padilla). I will try to show that, by using death as an artistic strategy of construction, the authors contribute to the achievement of social deconstruction of the hyper-sexualized female body. I will also demonstrate that this deconstruction remains problematic, since most of the analyzed representations manage to contest the hyper-sexualized female body only partially, the side effect being a phenomenon of thanatic aestheticization.
- Mort et sacrifice dans la performance féministe ibéro-américaine. Œuvres d'Ana Mendieta et de Rocío Boliver - Mélissa Simard L'article aborde des exemples de l'état de transformation symbolique, de représentation et de désacralisation en s'intéressant à certains artistes de l'art performance contemporain, notamment : Rocio Boliver, alias la Congelada de Uva (Mexique), et Ana Mendieta (Cuba). Nous nous intéresserons, plus particulièrement, à l'utilisation de la mort réelle et au simulacre de rituel funéraire chez ces performeures féministes de deux époques différentes (années 1970-1980 pour Mendieta et années 2000 pour Boliver). Nous proposons l'étude de la performativité dans l'art action féministe et ses tentatives de contournement de l'image du corps féminin imposée par la société. Nous nous intéressons donc aux réalisations artistiques performatives et transgressives qui visent une désacralisation du corps et contribuent à détruire les représentations conformes de la corporéité. La performativité s'opère en repoussant l'image du corps « pur » et les stéréotypes associés au genre féminin. L'utilisation du corps à travers ces performances est ici vue comme un matériau symbolique transformable, ou objet malléable, instaure une prise de contrôle de la performeure sur sa propre condition et contribue au processus de « décolonisation » de soi.This article tries to analyze some examples of the state of symbolic process, representation and desacralization by refering to contemporary feminist performance artists from Latin America: la Congelada de Uva (Mexico) and Ana Mendieta (Cuba). We are interested, in particular, by the use of the death and by the simulation of funeral rituals by those performers of two different decades (1970 for Mendieta and 2000 for Boliver). We attemp to analyse de performatives caracteristics amongs feminist art and its transgressing attempts of the body, by also the rejection of the social-imposed image of female body. The role of the body in this kind of performance is working as a symbolic material, a shapable object, a way to empower its condition as a woman.
- La muerte viva en la obra de Benjamín Mendoza y Amor - Nadia Leonardini Herane, Sofia Pachas Maceda The present essay analysis the unique artwork of the latinamerican artist Benjamín Mendoza y Amor, who, inside this group of painting, has a group of living skeletons as the principle subjects of his strange scenes. In the word of Mendoza y Amor, called by him "Jituikuntismo", the image and prose combine to show us the beauty and the terror of life and human existence.
- Daytripper de Fabio Moon y Gabriel Ba, dibujando la vida a través de la muerte - Lucía Miranda Morla Using comic art specific codes, Fábio Moon and Gabriel Bá deliver a tale about an obituary writer, who wishes to become a novelist and who inevitably dies at the end of each chapter. In Daytripper, the reader enters Brazilian landscapes and various physiognomies of death to discover a fictional puzzle, which is however an ode to life and friendship. By analyzing several pages, we will observe how the authors achieve a narrative that shows life's fragments, by efficiently and originally using concepts of comics' language, such as discontinuity and ellipsis.
- Le cinéma de Luis Estrada ou le passage de la nécropolitique à la nécroesthétique - Davy Desmas L'article se propose d'étudier la filmographie du réalisateur mexicain Luis Estrada, et plus particulièrement deux de ses œuvres, La ley de Herodes (1999) et El infierno (2010), à l'aune des concepts de nécropolitique et nécroesthétique. Il s'agira de déterminer comment la réflexion éminemment transgressive engagée par l'artiste sur le Mexique contemporain se nourrit du constat de l'indissociabilité du pouvoir et de la mort. A partir de là, l'œuvre s'engage sur une voie nouvelle, ne consistant plus seulement à lier le champ du pouvoir à la mort, mais à systématiser le recours esthétique à la mort comme métaphore d'un pays en crise.This article aims at ascertaining to what extent the filmography of the Mexican director Luis Estrada can be studied in the light of the concepts of necropolitic and necroesthetic, and will dwell more specifically on two of his works : La ley de Herodes (1999) and El infierno (2010). Our goal is to determine how the extremely transgressive reflection started by the artist about the contemporary Mexico derives from the assessment that power and death are indivisible. Based on this, the work steps into a new path and associates the concept of power with death, as well as it systematises the esthetic recourse to death as a metaphor of a country in a state of crisis.
- Le retour de la mort dans les représentations visuelles américaines du corps féminin. Entre déconstruction sociale et esthétisation thanatique - Adriana Teodorescu
Mort et société
- « La Muerte Calaca ». Apuntes en torno a la personificación de la Huesuda en la lírica tradicional de México - Claudia Carranza Vera In México, death has countless everyday representations, that can be interpreted from the symbolism of common elements that have made upon its image: as equalizing, reeper, but also spurned lover. This entity is not at all a foreign in our country, she shares the vicissitudes of living, thats the way it is representated by artists and poets. In popular forms, this being has a comic perspective, sometimes ironic, that reflects life itself. This is the way that can be seen in popular lyric, as we will see in this study.
- La memoria colectiva y la muerte en el Cementerio de Bogotá - Andrés Castro Roldán, Daniel García This article examines some of the ways collective memory is expressed in the Central Cemetery of Bogotá : those connecting death with collective ethos and national identity, those focusing on magical rites and popular beliefs, and finally those that aesthetic practices and the official discourse seek to create in the public realm.
- Cuando “el muerto ideológico resucita chispeante” - Joël Delhom, Celia Rodríguez Olaya We analyse how two monthly anarchist papers (Los Parias and La Protesta) and one middle-class weekly magazine (Variedades) deal with the violent death of the Peruvian workers. The anarchist papers produced a symbolic and ritual system that contributed to the strengthening of workers' sociocultural identity. Death was transfigured and turned into the triumph of life. On the other hand, dominant classes hid the massacres and delivered a reassuring message in order to exorcize their revolutionary fears. In both cases there is an ideological reconfiguration of death.
- Défunt et mort dans les Andes préhispaniques : « l'inanimé vivant » - Chloé Tessier Il s'agit ici de présenter une réflexion autour des traitements du corps dans les rituels funéraires préhispaniques, précisément dans l'Amérique andine : concrètement, quels étaient les soins apportés au corps des défunts dans la région andine à l'époque précédant la conquête, et plus largement ce que ces pratiques révèlent, d'un point de point anthropologique. Car la préparation et la considération des morts dans les Andes préhispaniques -et aujourd'hui encore, dans les communautés qui ont conservé leurs traditions anciennes- s'inscrit dans un système de pensée caractéristique des Andes, appelée par certains « filosofía andina », ou « espíritu andino » (Esterman : 1997 ; Arnold : 2000).The objective here is to consider the treatment of the human body in the prehispanic funeral rites, more precisely in Andean America: concretely, what cares for bodies of deceased persons were provided in the andean region before the conquest, and more broadly what these practices reveal from an anthropological point of view. Because the preparation and consideration of dead people in the prehispanic Andes -and still now, in the communities who conserve old traditions- fit into a system of thoughts characteristic of the Andes, termed by some « filosofía andina », or « espíritu andino ».
- Images et chroniques du bien et mal mourir - Diego Fernando Guerra Nous proposons ici de réfléchir sur la représentation visuelle et écrite de la mort dans la presse illustrée massive à Buenos Aires vers la fin du XIXème siècle. L'objectif de ce travail est d'analyser l'incidence de ces publications sur les liaisons entre la mort et la culture visuelle dans le procès de massification de la photographie. Nous allons nous focaliser sur la revue Caras y Caretas (1898-1941), premier hebdomadaire illustré de circulation massive à l'Argentine et, comme tel, un acteur fondamental de l'insertion des images mécaniquement reproductibles dans la culture de masse du XXème siècle.This paper's purpose is to analyze the relationship between death, photography and mass culture by studying the rhetoric on death within the illustrated magazines that circulated in Buenos Aires by the turn of XIXth century. We'll focus on several instances of visual enunciation (photographs, caricatures, advertisements) as much as written texts (articles, contests, fiction literature). To that end we must examine the multiple mechanisms of interaction between text and image and its links with the funerary practices. In this regard it's important to consider the historical evolution of funerary rites and attitudes towards death as they were widely studied from Philippe Ariès on, in order to see the incidence in this area of several important phenomena: from the enrichment and commodification of mourning –and their insertion in the early advertising industry– to the decay of some traditional practices like the post-mortem photographic portrait.
- « La Muerte Calaca ». Apuntes en torno a la personificación de la Huesuda en la lírica tradicional de México - Claudia Carranza Vera
Mélanges
- La muerte del autor en Adán Buenosayres de Leopoldo Marechal - Claudia Hammerschmidt Ever since its release in 1948, Adán Buenosayres has been critiqued for the inequality of its different parts, i.e. the stylistic oppositions and logical incoherence between the first books which are narrated by L.M. and the last books which are narrated by Adán. Grounding my analysis on the novel's chronological disorder and starting from its supposed structural heterogeneity, the article sets out to demonstrate that the novel enacts a dispute between two ideologies, namely one that is based on the plurality of voices, and another one that seeks to return to a univocal, closed order. This dispute, which is embodied by the different models of authors who present the novel, turns into a battle of life and death between the author and his character thus staging the ‘Death of the author' twenty years prior to its theoretical proclamation. By means of a complex interweaving of the different books and the alternation of narrative voices, Adán, the victim of his own oeuvre, becomes an allegory which L.M. utilizes to illustrate the very process of signification which always kills that which it represents. The novel thus turns into a simultaneous enactment of two diverging, apparently mutually exclusive conceptions of both language, ideology and authorship, so that it stages, in an implicit battle, the death of any of the two poles so that the other might survive and secure its functioning.
- L'influence des Églises évangéliques sur le soft power américain en Égypte - Dominique Cadinot Lorsque le président Clinton signe l'International Religious Freedom Act en 1998, il offre la possibilité aux partisans de la droite chrétienne de promouvoir pour la première fois leur vision du monde à travers la politique fédérale américaine. L'analyse des rapports publiés entre 2000 et 2013 sur la liberté religieuse en Égypte nous permettra de mettre au jour les implications idéologiques du discours adopté par les membres de la commission. Il s'agira aussi de confronter ce discours à celui des intellectuels ou dignitaires égyptiens opposés au travail des Américains ; comment comprendre ces réticences lorsque l'on est membre d'une minorité confessionnelle et que l'on subit de manière récurrente la violence de ses compatriotes affiliés à une autre communauté religieuse ?When President Clinton signed into law the International Religious Freedom Act in 1998, he provided the members of the religious right with a unique opportunity to promote their vision of the world through the publication of annual reports assessing religious freedom worldwide. This paper presents a critical analysis of the Commission's reports (2000-2013) on the situation in Egypt and discusses the ideological implications of the discourse adopted by the commissioners. In a second step, this discourse will be confronted to the arguments put forward by members of minority groups who oppose any legislation establishing the US as the religious police of the world.
- Libertad Demitrópulos : Una narrativa de los vencidos. En torno a Sabotaje en el álbum familiar - Florencia Abbate This article analyzes Libertad Dimitrópulos's novel Sabotaje en el árbol familiar, attempting to unveil the different ways in which the text assumes a series of decentered positions with regards to literary genres and geographic regions, as well as its protagonist-subjects and their value-systems. The analysis aims to make visible –in the work of this female author who has received small critical attention- a constellation defined by the choice of literary genres usually held as “lesser”, a “provincial” narrative perspective and a critical gaze towards the dominant social order. All of which find expression through a plurality of subaltern voices who stage a triple oppression : of class, gender and ethnic, configuring in this way a narrative that would assume an antagonistic form to that of the “victors' epic”.
- La Frontière indigène Sud de l'Argentine : conflit de territoires et conflits d'intérêts - Ghislaine Floury-Dagorn Cas particulier de par la présence d'une frontière intérieure indienne, le Río de la Plata fit partie de ces territoires en marge de la Conquête hispanique, semblant au départ sans grand intérêt pour les conquérants. La vie s'organisa jusqu'à l'Indépendance de part et d'autre de cette ligne théorique, faite à la fois de conflits et de contacts inter-ethniques. Cet article se propose d'étudier comment, impliqué dans l'écheveau complexe des alliances et des conflits socio-politiques internes du jeune Etat-Nation, l'Indien se retrouva au XIXe siècle face à la convergence de puissants intérêts économiques et politiques et à un futur créole où sa place était de moins en moins prévue, excepté en tant que travailleur soumis. Ainsi, du « possible citoyen » de 1810 et de l'allié contre les adversaires à l'ennemi responsable de tous les maux, des « grignotages » de terres aux pas de géant des grandes campagnes militaires, l'Amérindien perdra peu à peu ses territoires si convoités d'habitat, de chasse, d'élevage. Jusqu'au dernières campagnes qui mettront alors un point final à la Frontière et au problème indien.Marginal area of the Hispanic colonization, the Río de la Plata is a specific case because of its Indian Frontier and seemed to have been at first of no great interest for the Conquerors. Until the Independence of Argentina, the life was organised on either side of this imprecise borderline, made of interethnic conflicts but of many contacts at the same time. This article seeks to study how, involved in the intricate network of the alliances and internal socio-political conflicts of the young Nation-State, the Natives had to face in the 19th century a convergence of powerful economic and political interests, and also a future in which it seemed more and more that there would be no place for them, except as submissive workers. So, from the possibility to become « citizens » in 1810 and from being allies against adversaries to the enemies to blame for all the troubles, from gradually gains of ground to major steps with the great military campaigns, the Amerindians will gradually loose their living, hunting and breeding territories highly-coveted by the Whites. The last military campaigns will then put an end to the Frontier and to the indian problem.
- Julio Cortázar y Gonçalo M. Tavares : el juego de todos los juegos - Celina Martins This paper proposes a comparative study of the plus-signification of language games in Cronopios and Famas (1962) by Julio Cortazar and in the series O Bairro (2001) by portuguese writer Gonçalo M. Tavares. Cortázar questions the routine of prefabricated language, by resorting to ironic invention. Tavares constructs a neighbourhood project, i.e., an utopian game of deconstruction of the literary canon, by transforming Argentinian writers, namely Juarroz and Cortázar, into parodied doubles who reveal criticism of their dilemmas, obsessions and viewpoints by rejecting unilateral thinking in a rewriting ritual.
- La muerte del autor en Adán Buenosayres de Leopoldo Marechal - Claudia Hammerschmidt
Comptes-rendus
Littérature
- Gabriel García Márquez, Je ne suis pas ici pour faire un discours - Yves Laberge
- Liliana Heer, Macedonio / para empezar aplaudiendo - Gloria Lenardón
- Laura Alcoba, Le bleu des abeilles - Orianne Guy
- Jorge Carrion (ed.), Mejor que ficción. Crónicas ejemplares - Sylvie Koller
Cinéma
Sciences sociales
- Ileana Diéguez, Virginia de la Cruz Lichet y Charles Guice, Catálogo de la exposición SUDARIOS / ERIKA DIETTES. Madrid, Febrero 2015. Proyecto curatorial original de Carlos Alberto Gonzáles (2011) - Maribel Castro Díaz
- Alfredo López Austin y Luis Millones (editores.), Cuernos y Colas. Reflexiones en torno al Demonio en los Andes y en Mesoamérica - Oscar Fernando López Meraz
- Miguel Lisbona Guillén, Allí donde lleguen las olas del mar… / Pasado y presente de los chinos en Chiapas - Rubén Torres Martínez
- Gordon Morris Bakken (dir.), The World of the American West - Yves Laberge
Musique
- Nicholas E. Limansky, Yma Sumac. The Art Behind the Legend - Yves Laberge
Opinion / Varia
- Medellín Negro 2014 - Gustavo Forero Quintero
- Représentation du corps sous la torture et la répression - Liliana Lukin
- Provocar una escritura hija de otra cosa - Marie Audran
- Homenaje a Bárbaro Teuntor García - Mélanie Roche