Contenu du sommaire : L'Iran, plaque sensible des relations internationales
Revue | La revue internationale et stratégique |
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Numéro | no 70, été 2008 |
Titre du numéro | L'Iran, plaque sensible des relations internationales |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éclairages
- Nicolas Sarkozy et la politique étrangère de la France : entre changement et continuité - Hervé de Charette p. 7 La politique étrangère de la France n'a pas dérogé à la volonté de rupture de Nicolas Sarkozy. Le président a instauré un style plus direct et dynamique, qu'il convient de ne pas sous-estimer, dans la mesure où les relations personnelles entre chefs d'État sont déterminantes en politique étrangère. Sur le fond, il faudra sans doute attendre plusieurs années pour pouvoir poser un regard ajusté sur la politique étrangère de N. Sarkozy et en évaluer la part de rupture et de continuité. De plus, le poids de nos intérêts stratégiques et de nos engagements ne permet guère un changement radical, mais plutôt des ajustements. Néanmoins, un premier bilan d'étape peut être dressé sur quatre grands sujets où le chef de l'État a multiplié les initiatives : l'Europe, la Méditerranée, la relation transatlantique et les rapports avec l'Afrique.Nicolas Sarkozy and the French Foreign Policy : Between Changes and ContinuityThe French foreign policy hasn't derogated from the volition of break of Nicolas Sarkozy. The French president has implemented a new style, more direct and vigorous, which has not to be underestimated. Indeed, personal relationships between heads of state are crucial in foreign policy. Concerning the nature of the policy, we will have to wait for several years to be able to analyse his foreign policy, and evaluate the share of break and continuity. Moreover, the heaviness of our strategic interests and commitments doesn't permit a total change, but rather small modifications. However, a first analyse can be done about the 4 principal themes on which the head of state has made many initiatives : Europe, Mediterranean, transatlantic relationship and links between Africa and France.
- L'Union pour la Méditerranée, une opportunité pour renforcer la coopération entre les rives de la Méditerranée - Entretien avec Alain Le Roy p. 13
- Quelles perspectives environnementales pour l'après Grenelle et l'après Bali ? - Nicolas Hulot p. 21 L'année 2007 a été marquée par une prise de conscience collective de la crise environnementale. On peut regretter qu'elle soit si tardive, mais force est de constater qu'il aura fallu ce temps pour que l'impératif écologique s'impose comme une question prioritaire. Aussi bien le Grenelle de l'environnement que la Conférence de Bali ont permis le début d'un vrai dialogue entres les différents acteurs, qui partagent, en définitive, le même constat de la nécessité d'une mutation économique, sociale et culturelle profondes de nos sociétés. Les changements à opérer sont d'une ampleur sans précédent et les politiques ne seront pas toujours faciles à accepter. Dans ce contexte, un débat et une explication pédagogique, non plus seulement sur les raisons de la situation, mais sur les solutions deviennent une condition de succès.What Environmental Perspectives for the Post-Grenelle and Bali ?2007 was marked by a collective consciousness of the environmental crisis. It is regrettable that it happens so late, but it must be noted that it took time for the ecological imperative to emerge as a priority issue. Both the Grenelle of Environment and the Bali Conference have enabled to start a dialogue between the different actors who finally share the same analysis on the necessity of a deep economic, social and cultural evolution in our societies. The changes to operate are massive and the environmental policy will not be very easy to accept. In this context, a debate and a pedagogic explanation, not only on the analysis of the situation, but too on the solutions constitute the keys of the success.
- Les causes de la crise libanaise : l'Europe contribue-t-elle à la solution ? - Georges Corm p. 29 La crise libanaise a des causes multiples internes et externes intimement liées. La résolution 1559 du Conseil de sécurité en 2004, puis l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005, aboutissent à l'éviction de la présence militaire et politique de la Syrie au Liban, placé par les États-Unis sous condominium syro-saoudien en 1990. En dépit de l'importance des données internes de la crise, les médias et les chancelleries divisent arbitrairement le paysage politique local entre pro-syriens et anti-syriens. Ceci aboutit à ne plus faire de la crise que l'expression d'un affrontement régional entrer un axe syro-iranien et un axe israélo-américain soutenu par les Européens. Les Occidentaux deviennent ainsi partie prenante des désaccords internes au pays, et, loin de faciliter une sortie de crise, contribuent à la solidifier.The Reasons of Lebanon Crisis : Does Europe Contribute to Find a Solution ? Lebanon crisis has numerous internal and external causes, which are intimately related. The 1559 resolution of the UN Security Council, in 2004, and the murder of the prime minister R. Hariri, in February 2005, have had some outcomes. The Syrian military presence in Lebanon setting up in 1990 by the United States, was unseated. In spite of internal crisis reasons, medias and chancery split the political landscape between pro and anti Syrians. The impact is a regional confrontation : Syrians and Iranians versus Israelis and Americans, supported by Europeans. Western people have become stakeholder of the regional internal tensions, and, away from facilitate a crisis exit, contribute to toughen it.
- Faiseurs de guerre, faiseurs de paix : de l'usage politique des identités culturelles - Gregory Kehailia p. 41 La théorie du « choc des civilisations », qui repose sur une vision essentialiste et déterministe de l'histoire, explique les conflits par leur dimension culturelle. Or, en Méditerranée comme ailleurs, les facteurs de guerre sont multiples et se combinent de façon complexe. Limiter l'analyse du déclenchement des conflits armés à des données culturelles ou religieuses, ou leur accorder une importance excessive, est erroné. En revanche, les dirigeants et les peuples des pays belligérants ont tendance à « culturaliser » les conflits. La question identitaire peut toutefois également servir d'argument aux décideurs politiques pour justifier le rapprochement et devenir alors un outil de paix. La démarche n'en est pas moins idéologique, et repose tout autant que les rejets identitaires sur une construction de l'altérité.The theory of “clash of civilizations”, which is based on an essentialist and deterministic vision of history, explains conflicts by their cultural dimension. However, in the Mediterranean as elsewhere, the factors of war are many and combined in complex ways. Limiting the analysis of the outbreak of armed conflicts to cultural or religious data, or giving them excessive importance, is wrong. But the leaders and peoples of warring countries tend to “culturalize” the conflicts. The question of identity can also serve as an argument for policy makers to justify rapprochement and then become an instrument of peace. The approach is no less ideological, and relies also on a fabrication, but concerning the otherness.
- Pakistan : le poids des maux - Olivier Guillard p. 53 Les maux dont souffre le Pakistan sont non seulement liés à la sécurité de l'État et à la situation économique, mais également au système politique en place. L'ombre de la dictature reste encore aujourd'hui présente et pressante, ce qui dégrade en conséquence l'image du Pakistan sur la scène internationale. Les dialogues et les coopérations avec les voisins sont depuis longtemps rompus. Les pistes de sortie de crise ne sont pas nombreuses : l'idéal de justice et la mise en place d'un État de droit restent essentiels. La priorité serait en effet d'engager une authentique adhésion populaire au changement, afin d'amorcer une véritable évolution en profondeur de l'ensemble des secteurs du pays, ainsi qu'un retour aux discussions et à la collaboration avec les États de la région.Pakistan : Weight IllsThe ills of the Pakistan are not only linked to the state security and the economic situation, but also to the political system in place. The shadow of dictatorship is still present and pressing, which degrades the Pakistan's image on the international arena. The dialogues and cooperation with the neighbours have long been broken. The possible ways out of the crisis are not many : the ideal of justice and the establishment of the rule of law remain essential. The priority would be to initiate a genuine popular support for change, to begin a real evolution in all sectors of the country, and a return to the discussions and cooperation with the others States in the region.
- Nicolas Sarkozy et la politique étrangère de la France : entre changement et continuité - Hervé de Charette p. 7
Dossier : L'iran, plaque sensible des relations internationales
- Editorial - Didier Billion p. 67
Les dynamiques intérieure en Iran
- La « prise du pouvoir » par les Gardiens de la révolution : retour au passé ou perspective d'ouverture ? - Bernard Hourcade p. 71 Après trois décennies de stabilité politique sous le contrôle du clergé, on constate une possibilité de changement politique profond avec l'arrivée au pouvoir des générations qui avaient vingt ans lors de la révolution islamique de 1979. De façon paradoxale, la prise du pouvoir par ces anciens combattants islamistes pourrait permettre de sortir de l'impasse actuelle. Toute la question est de savoir qui sont ces nouveaux dirigeants, quelle est leur politique, à quel groupe ils appartiennent. Leur diversité est en réalité aussi grande que celle de la société iranienne, allant du libéralisme pro-occidental au radicalisme islamique. Par ailleurs, sauront-ils se faire élire par les milieux populaires qui soutiennent M. Ahmadinejad, et convaincre qu'ils offrent une issue acceptable pour sortir de l'impasse ?“The Seizure of Power” by the Islamic Revolutionary Guards Corps : Return to Past or Prospect of Opening ? After three decades of political stability under the control of the clergy, there is a possibility of profound political change with the coming to power of the generations who were twenty years old at the time of the 1979 Islamic revolution. Paradoxically, the seizure of power by Islamic veterans could help break the current deadlock. The question is who are these new leaders, what is their policy, which group they belong to. Their diversity is really as great as that of Iranian society, ranging from the pro-Western liberalism to the Islamic radicalism. In addition, will they succeed to be elected by the popular class which support M. Ahmadinejad, and to convince them that they offer a satisfactory solution to break the deadlock ?
- L'Iran entre sanctions, destructions et négociations - Azadeh Kian-Thiébaut p. 79 Les dirigeants iraniens, réformateurs et conservateurs inclus, sont unanimes face à l'enjeu de la technologie nucléaire, dont l'obtention apparaît comme prioritaire pour le régime islamique. Dans ce contexte, la volonté des États-Unis d'envisager toutes les options, y compris militaires, tout en insistant sur la diplomatie à condition que l'Iran suspende ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium, ne favorise pas une sortie de cette crise. Pourtant, la proposition de négociations entre les États-Unis et l'Iran sans condition préalable permettrait aux dirigeants iraniens de ne pas se dédire face aux opinions publiques iranienne, arabe et musulmane auxquelles ils ont déclaré ne pas céder à la pression occidentale, tout en cherchant une issue à la non-prolifération nucléaire et à l'instabilité au Moyen-Orient.Iran, Between Sanctions, Destructions and NegotiationsThe Iranians rulers, inclusive reformers and conservatives, are unanimous concerning nuclear technology, which the possession seems to be priority for the Islamic regime. In this context, the United States want to contemplate all the options, inclusive military option, but they emphasize on diplomacy on condition that Iran suspends his enrichment and reprocessing uranium process. Their position don't favour an exit to the Iranian crisis. However, the proposition to negotiate without former demands between the United States and the Iran enable to Iranian rulers not to lose face vis-à-vis of the Iranian, Arabic and Muslim public opinions whom they declared they are ready to remain firm in front of the Western pressure. It is also a way to seek for a solution to avoid nuclear proliferation and instability in the Middle East.
- L'économie iranienne sous Ahmadinejad : des promesses à la réalité... - Thierry Coville p. 87 La situation économique actuelle de l'Iran lui est plutôt favorable, notamment grâce à la hausse constante du prix du baril de pétrole depuis 2002. Les recettes pétrolières représente près de 70 % des revenus de l'État. De plus, l'Irak est devenu le second marché de l'Iran pour les exportations non pétrolières et le premier partenaire économique. Pour autant, l'accélération de l'inflation s'est faite sentir. Le gouvernement iranien veille à favoriser les importations. Les sanctions et les menaces internationales surtout à l'encontre de la politique étrangère et la prolifération nucléaire de la République islamique pèsent donc de manière marginale sur l'économie. En effet, les quelques difficultés, l'inflation et l'affaiblissement de l'appareil national de production, sont dues aux erreurs gouvernementales.Iran's Economy Under Ahmadinejad : Promises to Reality...The current economic situation in Iran is quite favourable, particularly thanks to the constant rise in the price of the oil barrel since 2002. The oil receipts account for almost 70 % of government revenues. Moreover, Iraq has become the second market for Iranian non-oil exports and the first economic partner. However, the acceleration of inflation has had an impact. The Iranian government supports the imports. Therefore sanctions and international threats especially against the foreign policy and nuclear proliferation of the Islamic Republic weigh only marginally on the economy. The little number of difficulties, that is to say inflation and the weakening of the national production, is due to governmental errors.
- L'Iran après les élections législatives de 2008 : Une victoire en trompe-l'œil ? - Michel Makinsky p. 97 Malgré un régime aujourd'hui largement dominé par les forces conservatrices, l'Iran n'en est pas moins travaillé par un profond courant de contestation traversant toutes les couches de la société qui trouve son terreau dans la situation économique, politique et sociale du pays. Prenant pour point de départ les résultats des élections législatives du 14 mars 2008, le présent article retrace et analyse de manière rétrospective les réussites et les échecs des divers pans de la politique poursuivie par Mahmoud Ahmadinejad. L'auteur conclut par une mise en perspective des résultats des dernières élections législatives dans le cadre d'une analyse des forces en présence et des rapports de force au vu du caractère crucial que recouvrent les élections présidentielles de 2009.Iran After the General Election of March 2008: A Trompe-l'Oeil Victory ?In spite of a wide supremacy of conservative forces in Iran, the country is confronted at a large flow of disputation in all parts of the population. This situation was the reflection of a hard economic, political and social situation. Start with the result of the general election, the article recount and analyse the accomplishment and the failure of the whole M. Ahmadinejad policy. The author ends his argumentation by an enhancer of the political perspectives for the next Iranian presidential election in 2009.
- La République islamique d'Iran à la recherche d'une nouvelle source de pouvoir - Ahmad Naghibzadeh p. 107 Historiquement, le pouvoir iranien a était légitimé par le clergé chiite. Mais depuis la révolution constitutionnelle de 1905, la société est divisée entre traditionalistes et modernistes. Si le régime des Shahs a réduit la place du clergé, la révolution islamique de 1979 marqua un retour à la religion comme source de légitimité du pouvoir. Or, face à l'essoufflement de l'idéologie révolutionnaire et à sa confrontation à la pratique du pouvoir, le régime cherche de nouvelles formes de légitimité. Dans ce contexte, les menaces extérieures représentent un élément fédérateur de la population autour de l'État. La politique de sanctions internationales dont il fait l'objet lui rend donc paradoxalement service, tandis que la normalisation de ses relations avec la communauté internationale le fragiliserait.The Islamic Republic of Iran in Quest of a New Source of PowerHistorically, the Iranian power was legitimated by the Shiite clergy. But since the Constitutional Revolution of 1905, the society is divided between the traditionalists and the modernists. If the Shahs' regime reduced the role of clergy, the Islamic Revolution of 1979 marked a return to religion as a source of legitimacy of power. But faced with the slowdown of the revolutionary ideology and with its confrontation with the practice of power, the regime seeks new forms of legitimacy. In this context, external threats represent a unifying element of the population around the state. Thus the policy of international sanctions against Iran is paradoxically helpful for the regime, while the normalization of its relations with the international community would weaken it.
- La « prise du pouvoir » par les Gardiens de la révolution : retour au passé ou perspective d'ouverture ? - Bernard Hourcade p. 71
Le dossier nucléaire
- Le nucléaire iranien en perspective - Yann Richard p. 113 Le nucléaire civil ne constitue pour l'Iran qu'un alibi à l'accès au nucléaire militaire, qui a probablement été le premier but poursuivi, avant comme après la révolution de 1979. Le discours provocateur des dirigeants iraniens à l'égard d'Israël constitue donc une justification pour enrichir l'uranium à des fins militaires. Mais cela n'est sans doute pas la seule raison qui pousse l'Iran à proliférer. Ne serait-il donc pas efficace d'entamer des négociations franches avec l'Iran et d'engager une véritable politique de dénucléarisation dans la région ? Par ailleurs, on peut craindre une incidence néfaste des politiques d'ingérence internationales. En effet, les libertés démocratiques ont peu de chance de se développer en Iran, si les grandes décisions le concernant sont prises sans considération de la volonté nationale ?The Iranian Nuclear in PerspectiveThe civil nuclear constitutes an alibi for Iran which the real aim is the access to the military nuclear power. It was probably the initial goal, before and after the 1979 revolution. The provocative speech of Iranian rulers on Israel constitute a reason to enrich uranium at military ends. But it appears that's not the only reason for Iran to pursue its nuclear program. Will not be efficient to begin sincere negotiations with Iran and to engage a policy of denuclearization of the region ? Moreover the international interferences on the Iranian matters could be detrimental. Indeed, democratic freedoms won't spread in Iran, if the great decisions that concern the country don't take into account the national willing.
- Après l'Iran : vers une prolifération nucléaire au Moyen-Orient ? - Barthélémy Courmont p. 119 L'éventuelle obtention de la bombe atomique par l'Iran fait craindre une prolifération nucléaire au Moyen-Orient. En effet, de nombreux pays de la région pourraient être tentés de suivre l'exemple iranien, afin de maintenir leur puissance régionale. Cette prolifération pourrait engendrer des conséquences géopolitiques non négligeables dans une zone où les rapports de forces sont tendus. Dans ce contexte, différents scenarii de crises pourraient se dessiner : soutien aux actes terroristes, attaques contres les bases américaines dans la zone, menaces sur l'État d'Israël. Une prolifération nucléaire accélérée au Moyen-Orient remettrait également en cause les efforts entrepris par les acteurs régionaux depuis quatre décennies en vue de former une zone exempte d'armes nucléaires (ZEAN).After Iran : Towards Nuclear Proliferation in the Middle East ?Iran's potential acquirement of the atomic bomb could lead to nuclear proliferation in the Middle East. Many countries in the region would be tempted to follow the Iranian example, in order to maintain their regional power. This development could produce significant geopolitical consequences in a region where relationships are already tense. In this context, one can envisage different crisis scenarios : support for terrorist acts, attacks on American bases in the region, threats against the state of Israel. Accelerated nuclear proliferation in the Middle East would also jeopardize the efforts undertaken by regional actors during the past four decades to create a Nuclear Weapon Free Zone (NWFZ).
- Le nucléaire iranien en perspective - Yann Richard p. 113
Quelles perspectives de sortie de crise ?
- Deux rendez-vous à préparer - Axel Poniatowski p. 129 Pourtant signataire du Traité de non-prolifération, l'Iran a gardé secrète sa politique d'enrichissement en uranium depuis les années 1980. L'ambiguïté demeure sur les objectifs poursuivis par la République islamique. L'Iran s'arme-t-il en vue d'un éventuel conflit ou bien développe-t-il simplement des infrastructures pour le nucléaire civil ? L'AIEA s'est saisi du dossier, et le Conseil de sécurité de l'ONU a pris des résolutions pour limiter et contrôler le processus d'enrichissement de l'uranium en Iran. Il faut désormais se tourner vers un règlement politique du dossier. Et c'est en ce sens que les prochaines élections américaines et iraniennes sont attendues par la communauté internationale avec grand intérêt : l'arrivée au pouvoir de nouvelles personnalités politiques pourraient relancer le dialogue sur le désarment nucléaire.Two Appointments to PrepareEven though Iran has signed the Non-proliferation Treaty, the country has concealed secretly his uranium enrichment process since the decade 1980. The ambiguity remains on the objectives that follow the Islamic republic. Should we consider this action as a preparation for a hypothetical conflict or simply as a development of equipment with civil nuclear energy ? The International Atomic Energy Agency has examined the Iranian case, and the United Nations Security Council has punished Iran with resolutions to limit and control the enrichment uranium process. The issue to the Iranian crisis seems to rest with political agreement. That's the reason why the international community is waiting with a great interest for the next American and Iranian elections : the arrival of new political figures could relaunch the dialogue on nuclear disarming.
- Quelle diplomatie européenne pour un Iran aux ambitions nucléaires ? - Pierre Moscovici p. 135 La conduite de la diplomatie européenne concernant le dossier iranien soulève de nombreux enjeux géopolitiques. Quelles sont les pistes stratégiques qui s'offrent à l'Union européenne ? Sa crédibilité se retrouve en jeu et elle doit désormais démontrer que la démarche alternative qu'elle propose est plus efficace que la politique américaine, qui veut faire passer le contentieux nucléaire iranien comme un élément de lutte contre le régime des Mollahs. Pour autant, la multiplicité des structures décisionnelles de l'UE en matière de politique étrangère disperse son action, et la mise en œuvre de ses politiques qu'elle articule entre efforts diplomatiques et menaces de sanctions. Là où les États-Unis ont choisi l'endiguement, l'UE choisit l'engagement et voit le retour au dialogue et à la stabilisation possibles.Which European Diplomacy vis-à-vis Iran's Nuclear Ambitions ? The conduct of European diplomacy on the Iranian dossier raises many geopolitical issues. What are the strategic possibilities for the European Union ? Its credibility is at stake and it must now demonstrate that its alternative approach is more efficient than American policy, which seeks to use the Iranian nuclear dispute as an element of struggle against the Iranian regime. However, the multiplicity of decision-making structures of the EU foreign policy make more complex its action and the implementation of its policies, that are articulated between diplomatic efforts and threats of sanctions. Where the United States has chosen containment, the EU chooses the commitment and sees the return to dialogue and stabilization possible.
- Iran : le dialogue indispensable - Aymeri de Montesquiou p. 143 L'Iran se trouve au centre des conflits du Moyen-Orient, et des intérêts géostratégiques internationaux. Le pays, dont la civilisation est très ancienne, bénéficie d'un certain rayonnement, d'autant plus que, depuis la Révolution islamique, il s'est engagé dans le prosélytisme chiite. L'Iran possède de grandes richesses énergétiques et contrôle le détroit d'Ormuz, à travers lequel transitent environ 30 % des flux pétroliers. Dans ce contexte, la question nucléaire correspond à sa volonté d'affirmer son indépendance nationale et son leadership régional. Or, la confrontation du président M. Ahmadinejad avec l'Occident, qui vise surtout à faire appel au nationalisme des iraniens, contribue à isoler le pays. La résolution de la crise passera avant tout par le dialogue, surtout concernant la question de la prolifération nucléaire.Iran : The Essential DialogueIran is located at the heart of the Middle East's conflicts, and of international geostrategic interests. This millenary civilization enjoys from a great influence, most of all since Islamic revolution which has involved Shiite proselytism. Iran have in his possession big energetic resources and controls the Ormuz strait through which transit about 30 percent of petroleum flow. In this context, the nuclear question matches to Iranian willing to assure his national independence and his regional leadership. However, the confrontation of president Ahmadinejad with West, which try to mobilize the Iranian nationalism, has conduced to isolate the country from the rest of the world. The crisis will end by the talks, particularly on nuclear proliferation issue.
- L'Europe à l'épreuve de la crise iranienne - Daniel Cirera p. 151 La crise du nucléaire iranien cristallise des enjeux majeurs tels que la stabilité de la région, les risques d'un nouvel affrontement militaire, les menaces de prolifération, la question énergétique. Dans ce contexte, la capacité des Européens à élaborer une politique européenne est mise à l'épreuve. Depuis 2003, les Européens ont cherché à éviter la confrontation militaire. Leurs positions changeantes gardent une cohérence, mais aucune politique propre à l'Europe est définie. Pour ce faire, l'Europe doit se démarquer de la stratégie des États-Unis. L'autonomisation de l'Europe n'est pas un choix idéologique, mais s'inscrit dans la logique même du processus d'union. Quelles que soient les convictions atlantistes des dirigeants européens dans la crise iranienne, cette capacité d'autonomie est la condition pour jouer un rôle.Europe Face to Iranian CrisisThere are major stakes around the Iranian nuclear crisis as regional stability, risks of news military clash, the proliferation threat, and energetic issue. In this context, the European ability to elaborate a European politics constitutes a great challenge. Since 2003, The European tried to avoid military clash. Their moving positions keep a coherency, but no European policy has been really elaborate. To succeed in, Europe should take away from the American position. The construction of a European autonomy process is not an ideological choice, but it enrolls in the logic of the union. Whatever the Atlantist convictions of European rulers are in this crisis, this autonomy ability constitutes the necessary condition to play a role.
- Sortir pacifiquement de la crise iranienne - François Géré p. 159 En février 2006, l'AIEA transmettait le dossier iranien au Conseil de sécurité de l'ONU. Pour autant, l'Iran refusait de stopper son programme nucléaire. La communauté internationale s'est donc saisie du dossier pour mettre en place une réflexion sur la stratégie à mettre en œuvre pour sortir de la crise, en évitant « la bombe ou le bombardement ». La France s'est rapproché de la position de l'Administration Bush, prônant la diplomatie assortie de sanctions. La situation reste extrêmement tendue. En effet, depuis février 2007 des tensions militaires apparaissent entre les forces aéronavales américaines et l'armée iranienne en charge de la défense des littoraux. Leur apaisement ne peut venir que du dialogue. Or il ne s'amorce pas, alors que la diplomatie iranienne ne fait que durcir ses positions depuis deux ans.Go Out Peacefully of Iranian CrisisIn February 2006, The International Atomic Energy Agency transmitted the Iranian case to the United Nations Security Council. However, Iranian refused to halt his nuclear program. The international community has tried to elaborate a thinking on a strategy to resolve the crisis, in order to avoid the bomb or the air raid. France has moved closer from the Bush administration position, lauding diplomacy but also the sanctions. The situation remains extremely tense. Indeed, in February 2007, military tensions appeared between air and see American forces and Iranian army in charge of seashore defence. The appeasement pass by dialogue. But it isn't initiated, while the Iranian position has hardened for two years.
- Face aux velléités nucléaires iraniennes, faire respecter le droit international - Entretien avec Bruno Tertrais p. 167
- Contre la bombe et pour les droits de l'Homme - Michel Taubmann p. 173 La volonté du pouvoir islamique de se doter de l'arme atomique est évidente. La principale incertitude concerne l'état d'avancée du projet. Au niveau de la politique intérieure actuelle, les rivaux de M Ahmadinejad, ne sont plus le réformateur M. Khatami ou le pragmatique H. Rafsandjani, mais l'actuel maire de Téhéran Mohammad Qalibaf, et l'ancien négociateur en chef du dossier nucléaire Ali Larijani, tous deux issus, comme M. Ahmadinejad, de l'appareil sécuritaire et répressif du régime islamique. Couplé à des sanctions ciblées et nécessaires, le soutien international aux voix laïques et démocratiques iraniennes offre le moyen le plus légitime et le plus rationnel pour affaiblir les durs du régime, et soutenir les pragmatiques et les réformateurs, actuellement étouffés par les institutions théocratiques.Against the Bomb and for the Human RightsThe will of Islamic power to access to the nuclear bomb is conspicuous. The main doubt concerns the advancement state of the nuclear project. Currently, the reformer Khatami or the pragmatic Rafsandjani are not more the rivals of Ahmadinejad. They have been replaced by the current mayor of Teheran Mohammad Qalibaf and the former Iranian negotiator on nuclear Ali Larijani, both coming, as Ahmadinejad, from the repressive and safe apparatus of the Islamic regime. Coupled to targeted and necessary sanctions, the international support to secular and democratic Iranian is the more legitimate and rational way to weaken the hardliners Iranian rulers, and to give support to the pragmatics and the reformers currently choked by the theocratic institutions.
- Iran nucléaire : je me souviens de 2003 - François Nicoullaud p. 179
- Deux rendez-vous à préparer - Axel Poniatowski p. 129
Israël et l'Iran
- Les programmes nucléaires iranien et israélien : obsession ou véritable préoccupation ? - David Menashri p. 187 L'alliance entre une idéologie radicale adoptée par les autorités iraniennes et des armes de destruction massive est la cause principale des préoccupations israéliennes. L'attitude de l'Iran à l'égard d'Israël semble être enracinée dans un sentiment religieux, dans une identification au problème palestinien, et dans l'opposition à Israël et à ses politiques. Pour la République islamique, le judaïsme est une religion, et non une nationalité. Par conséquent les Juifs n'ont pas le droit d'avoir un État, en tous cas pas au Moyen-Orient. De plus l'Iran soutient des mouvements islamistes tels que le Hamas et le Hezbollah. Dans ce contexte, Israël entend faire du programme nucléaire iranien un problème mondial, alors même que la communauté internationale ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour régler la question.Israel and Iran's Nuclear Program : Groundless Obsession or Genuine ConcernThe combination of radical ideology, as espoused by Iran's leadership, and weapons of mass destruction (WMD) is the root cause of Israeli concerns. Iran's attitude towards Israel seems to be rooted in a deep sense of religious mission, identification with the Palestinian problem, opposition to Israel and to its policies. For Islamic Iran, Judaism is a religion, not a nationality, and therefore Jews do not have the right to a state, certainly not in the Middle East. Moreover Iran supports Islamic groups as Hezbollah and Hamas. In this context Israel should view the Iranian nuclear program as the problem of the world, but the international community is not doing what it is supposed to do to solve the problem.
- La campagne contre l'Iran : le lobby sioniste et l'opinion juive - Yakov M. Rabkin p. 195 Deux allégations formulées à l'endroit du président iranien Mahmoud Ahmadinejad intensifient les pressions que les États-Unis et Israël font peser sur l'Iran : il est accusé de nier la Shoah et de menacer de génocide la population israélienne. Souvent, on présente l'Iran comme une nouvelle Allemagne nazie et le président Ahmadinejad comme un nouvel Hitler. Cet article retrace les origines de ces accusations en mettant en lumière le rôle que joue, dans la formation du discours occidental sur l'Iran, l'amalgame que d'aucuns pratiquent entre les juifs, d'une part, et l'État d'Israël, d'autre part. L'article met en garde contre les réactions épidermiques et fait ressortir la nécessité d'agir rationnellement, particulièrement lorsque les Occidentaux ont affaire à des dirigeants qu'ils jugent irrationnels.Two Potent Claims at the Root of Pressure on IranTwo claims attributed to Iran's President Mahmoud Ahmadinejad have intensified the pressure that the United States and Israel have put on his country : he is accused of denying the Holocaust and threatening a genocide against Israel's population. Iran is often presented as a new Nazi Germany and President Ahmadinejad as a new Hitler. This article traces the origins of these accusations and explains the role that the confusion between the Jews, on one hand, and the state of Israel, on the other, has played in shaping Western perceptions of Iran. The article concludes by emphasizing the importance of avoiding knee-jerk reactions and acting rationally, particularly when dealing with leaders the West deems irrational.
- Les programmes nucléaires iranien et israélien : obsession ou véritable préoccupation ? - David Menashri p. 187