Contenu du sommaire : Sociologie de la révolution. Etudes réunies et introduites par François Gresle et François Chazel.
Revue | Revue Française de Sociologie |
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Numéro | 1989, 30-3 |
Titre du numéro | Sociologie de la révolution. Etudes réunies et introduites par François Gresle et François Chazel. |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Présentation - François Gresle, François Chazel p. 365-370
- Introduction à une sociologie de l'historiographie révolutionnaire. Quelques observations sur un bilan - François Gresle p. 371-403 Dans cet article consacré à la présentation des acquis de l'historiographie révolutionnaire, l'auteur revient sur les causes de la Révolution qu'il interprète simultanément comme le fruit d'un mouvement à long terme ayant sa source dans l'absolutisme louis-quatorzien et aussi comme le produit ?une conjoncture « fluide », dont les éléments économiques et politiques sont rappelés. L'accent est mis ensuite sur la durée exceptionnelle d'une crise ? dix ans ?, qui est analysée en termes de processus, et sur l'idée que l'année 1789, pour décisive qu'elle ait été, ne fut probablement pas la matrice unique où tout s'est joué, même si. à cette date, tout est déjà dit ? ou presque ? des nouveaux principes. La prise en compte des résultats oblige enfin à revenir sur le caractère « nécessaire » de la Révolution et sur son unité supposée. De l'examen des faits rapportés, il ressort que la Révolution française marque bien une rupture, au moins d'un triple point de vue. L'Etat monarchique d'abord sort radicalement transformé de l'épreuve, puisqu'il prend appui maintenant sur une administration et une armée professionnalisées, éléments annonciateurs de la bureaucratie moderne. De plus, une bourgeoisie nouvelle, qui n'est pas encore capitaliste, s'impose à l'ombre de cet Etat que contrôlent provisoirement les « notables ». Mais les bouleversements institutionnels sont finalement acceptés par la grande masse des Français qui adhèrent aux principes d'une nation conquérante, fière de ses idéaux et sûre de son bon droit.François Gresle : Introduction to a sociology of revolutionary historiography. Observations on results. The author of this article, which presents the acquired knowledge of revolutionary historiography, is interested in the causes of the Revolution : he considers it as both the fruit of a long term movement having taken roots in the absolutism pertaining to the reign of Louis XIV, and as the product of a "fluid" situation, with a reminder of the corresponding economical and political elements. This is followed by his stressing the point that this crisis, in fact, lasted ten long years, and is to be analysed as a process rather than a sole date ; that of the year 1789. Even though, by this date, all (or almost all) had been said as regards the new principles. When observing the revolution, one must turn to the "necessary" character behind the revolution and its alleged unity. When examining what happened, the revolution does in fact correspond to a rupture on three levels : the State, which is no longer monarchic, relies on a professional army and administration ; a new bourgeoisie is imposing itself ; and the majority of French people agree to the principles of a conquering nation.
- Révolutions dans l'histoire et histoire de la révolution - Jack A. Goldstone, Françoise Aulagne p. 405-429 La Révolution française a marqué une rupture brutale dans l'histoire de la France, comme dans l'histoire des révolutions. La Révolution de 1789 fut la première à associer une perspective rationaliste, laïque, à la ferveur eschatologique de la tradition messianique judéo-chrétienne. Comme telle, elle s'est érigée en modèle pour les révolutions qui ont suivi pendant presque deux siècles. Mais la révolution semble avoir abordé depuis une phase post-laïque. La Révolution iranienne a réuni les ambitions eschatologiques de purification et une volonté de reconstruction du monde ancrée dans la tradition religieuse. Les opposants aux régimes afghan ou polonais semblent aussi tirer leur force de sources religieuses. Cette récente imbrication des traditions religieuses et de la révolution marque peut-être le début d'une nouvelle ère dans l'histoire des révolutions.Jack A. Goldstone : Revolutions in history and the history of revolution. The French Revolution marked a sharp break, not only in French history, but in the history of revolution. The Revolution of 1789 was the first revolution to combine a rational, secular, outlook with the eschatological fervor of the Judeo-Christian Messianic tradition. As such, it set the pattern for revolutions for almost two centuries. However, revolutions now seem to be commencing a post-secular phase. The Iranian Revolution combined eschatalogical ambitions of purging and remaking the world with firm roots in traditional religion. Regime opponents in Afghanistan and Poland have also drawn strength from religious sources. This recent entwining of religious and revolutionary traditions may mark a new era in the history of revolution.
- Idéologie et processus révolutionnaires - François Chazel p. 431-454 Cet article cherche à éclairer le rôle de l'idéologie dans la dynamique révolutionnaire à partir de deux exemples privilégiés, la Révolution anglaise et la Révolution française. Dans le premier cas, le rôle primordial du « calvinisme politique », pour reprendre l'expression de Walzer, est mis en évidence : l'idéologie est surtout abordée ici comme condition préalable à la révolution. Dans le second, l'attention se porte plutôt sur les enchaînements des processus révolutionnaires, avec un intérêt particulier accordé au jacobinisme : les apports respectifs d'auteurs déjà classiques ? Quinet, Cochin ? ou contemporains ? Higonnet, Hunt ? sont évalués et discutés sous cet angle, au cours d'une deuxième et troisième parties. En conclusion, l'auteur, après avoir exprimé ses réserves à l'égard d'une interprétation purement « sémiologique » de la dynamique révolutionnaire, se prononce pour un modèle plus complexe tenant compte des effets conjugués de l'idéologie, des enjeux de pouvoir et des processus de mobilisation.François Chazel : Ideology and revolutionary processes. This article is concerned with defining the role of ideology in revolutionary dynamics, based on two examples : the English Revolution and the French Revolution. In the first case, the essential role of "political Calvinism", expression used by Walzer, is apparent. Ideology, in this case, is treated as a revolutionary prerequisite. In the second case, attention is turned to the series of revolutionary processes with special interest being placed in Jacobinism. Works by classical writers ? Quinet, Cochin ? and modern writers ? Hugonnet, Hunt ? are examined and discussed accordingly in parts 2 and 3. As a conclusion, the author, after having expressed his doubts as to a purely semiological interpretation of revolutionary dynamics, stands for a more complex version, which takes into account, the combined effects of ideology, the power at stake, and mobilization processes.
- La culture politique de la génération révolutionnaire - François Hincker p. 455-469 La classe politique révolutionnaire parvint en 1789 munie d'une culture politique commune. Les événements la dissocièrent un temps. La lecture « jacobine » et la lecture « libérale » du XIXe siècle exagérèrent cette dissociation. La lecture « contre-révolutionnaire », qui voulait l'ignorer, voyait plus juste. Cette culture politique se caractérise par une conception de l'histoire dominée par la théorie du droit naturel ; une conception de la souveraineté sous la figure de la volonté générale rousseauiste ; une conception des institutions largement étrangère à l'idée de séparation des pouvoirs et reléguant l'exécutif dans une position subordonnée. La cristallisation de cette culture politique s'est produite sous la double expérience de l'échec de l'expérience réformatrice de Turgot et de l'indépendance américaine regardée en France comme le premier exercice d'application de la théorie de la volonté générale.François Hincker : Political culture of the revolutionary generation. The revolutionary political class in 1789 had a common political culture, which, due to events, was divided for a while. Both Jacobin and Liberal readings of the nineteenth century exaggerated this split. Counter-revolutionary reading, however, in an attempt to ignore the split, was more accurate. Political culture was based on the conception of history dominated by the theory of natural rights: a conception of sovereignty from the global will of Rousseau followers : whereby, the conception of institutions was very different to the idea of the division of power, and the executive placed in a subordinate position. This political culture was crystallized during the failure of the Turgot reform policy and American Independence, which in France, was considered the first application of the theory of general will.
- Religion, culte ou opinion religieuse : la politique des révolutionnaires - Claude Langlois p. 471-496 S'il est communément admis que c'est la question religieuse qui, à travers le serment de 1791, conduit la Révolution à se radicaliser, il importe d'en chercher les raisons. Or celles-ci apparaissent avec netteté dans les débats de 1789 et 1790 qui tentent de cerner la place de la religion dans la nouvelle construction politique. Deux modèles idéologiques en fait s'opposent : l'un libéral ? exprimé dans la Déclaration des droits de l'homme ? prend appui sur l'évidente pluralité confessionnelle (catholiques, protestants et même juifs) pour promouvoir, sur le mode négatif, une possible expression des « opinions religieuses » qui permette tout à la fois la libre critique des religions et le libre choix des croyants ; l'autre, étatique ou « jacobin » ? incarné par la Constitution civile du clergé?, tente d'intégrer le catholicisme, considéré comme service public du culte, dans la nouvelle organisation spatiale et politique de la Constitution. Or c'est l'imposition de ce modèle, au détriment du premier, qui conduira à la crise de 1791 dont les effets seront tout à la fois immédiats et durables.Claude Langlois : Religious policy of revolutionaries. Although it is generally accepted that the religious issue, due to the 1791 oath, led to a radicalization of the revolution, it is necessary to find the relative reasons. They are precisely apparent during the debates of 1789 and 1790, which attempt to define the role of religion in the new political structure. There exist two conflicting ideologies : one liberal ? portrayed in the Declaration of Human Rights based on confessional plurality (Catholics, Protestants and even Jews) to promote in a negative manner, the expression of religious views, allowing both free criticism of religion and the believers' free choice ; the second-state controlled or Jacobine, represented by the Civil Constitution for Clergy ? attempts an integration of Catholicism, which is considered, given the new spatial and political organization of the Constitution, as a public service for worship. The crisis of 1791, whose effects were both immediate and long-lasting, was the result of the imposing of the second ideology as opposed to the first.
- Les Juifs entre l'appartenance identitaire et l'entrée dans l'espace public : la Révolution française et le choix des acteurs - Pierre Birnbaum p. 497-510 On se propose dans cet article d'analyser le processus d'émancipation des Juifs durant la Révolution française en tenant compte à la fois du type d'Etat qui prend en charge et applique ce mode universaliste d'entrée dans la modernité et de l'intentionnalité des acteurs qui s'y trouvent confrontés. C'est dire que l'individualisme méthodologique peut nous fournir une grille d'analyse de ces événements qui renouvelle la question en mettant d'emblée l'accent sur l'intentionnalité des acteurs situés dans des contextes différents (par exemple, en Alsace ou à Bordeaux) et qui ne conçoivent pas nécessairement en des termes identiques la question de leur propre solidarité. C'est aussi abandonner une interprétation purement contraignante de l'émancipation qui élimine les diverses stratégies des acteurs. Par-delà cette discussion, c'est aussi la question de la place du particularisme par rapport à l'universalisme d'un Etat fort « à la française » qui se trouve posée, question qui éclaire bien des débats de la France contemporaine où paraissent vouloir se réveiller, selon le modèle américain, les multiples « identités ».Pierre Birnbaum : Jews ? retaining their identity or entering the public sphere. The French Revolution and choice of actors. This article gives an analysis of the Jewish emancipation process during the French Revolution, taking into consideration both the type of state responsible for this universalist approach to modernism and the internationality of the actors. In fact, methodological individualism provides a basis for analysis of these events, whereby the question lies in the intentionality of the actors taken from different contexts (for example, Alsace or Bordeaux). These actors do not necessarily view their solidarity in similar terms. This method avoids a purely restrictive interpretation of emancipation which does not account for the actors' diverse strategies. Moreover, this debate includes the notions of particularism versus universalism in a steadfast "French" state : a question which interests modern French debates where multiple "identities", as in the American version, await revival.
- Février 1934 et la découverte de l'allergie de la société française à la « Révolution fasciste » - Michel Dobry p. 511-533 Le débat autour des travaux de Zeev Sternhell sur l'idéologie fasciste et ses origines a fourni l'occasion à un groupe d'historiens français d'actualiser et systématiser une interprétation historique étrange : celle d'une « allergie » de la société française des années 1930 au fascisme (ou thèse immunitaire). S'appuyant sur l'usage que fait cette thèse du résultat de la crise de février 1934, l'article met en évidence certaines des lourdes conséquences de la logique historiciste et des objectifs classificatoires qui commandent la « découverte » de cette « allergie ». Il examine notamment les erreurs et contresens historiques auxquels est conduite la thèse immunitaire en ce qui concerne le manque de « sérieux » et la « marginalité » prêtés à la droite radicale française de l'entre-deux-guerres : la méconnaissance, à la fois, des ressorts des stratégies de distinction vis-à-vis des fascismes « authentiques » auxquelles celle-ci était condamnée, de son autonom isation dans l'espace politique et des coûts politiques de l'activité extra-parlementaire ; et, enfin, une surprenante amnésie de la crise, dans les années 1930, de la « culture politique » démocratique qui, selon la thèse immunitaire, devait immuniser la société française vis-à-vis des tentations autoritaristes.Michel Dobry : February 1934, and the discovery that the French society has an allergy towards the "fascist Revolution". Discussion based on Zeev Sternhell's writings, concerned with fascist ideology and its origins, have incited a group of French historians to update and systematize a rather obscure historical interpretation : the "allergic" behaviour of the French Society in the 1930s as regards fascism (or immune thesis). Based on the way results of the crisis in February 1934 are treated in this thesis, the article points out some of the most important consequences of the historicist logic and classificatory objectives which lead to the discovery of this "allergy". It examines historical errors and misinterpretations which result from the immune thesis when referring to the lack of "responsibility" and the "marginality" attributed to the radical French Right-Wingers between the two World Wars : an ignorance of strategic competence to distinguish "authentic" fascisms to which they were condemned, of their becoming autonomous in the political sphere, and of the political expenses of an extra-parliamentary activity; together with an incredible amnesia as regards the crisis in the 1930s, of the democratic political culture which, according to the immune thesis, was to immunize French Society against authoritarian inclinations.
- Comment évaluer les résultats des révolutions. Considérations préliminaires - Ekkart Zimmermann p. 535-558 Cet article présente une esquisse théorique des variables permettant d'évaluer les résultats (à long terme) des révolutions. Ces résultats sont appréciés dans quatre secteurs : la politique, l'économie, le domaine socio-culturel et le pouvoir de l'Etat. Les variables explicatives comprennent, entre autres, le potentiel de production, le niveau antérieur de développement économique et les structures socio-économiques antérieures, les institutions économiques et politiques, les réalisations politiques et les diverses contraintes internationales. On propose ensuite des illustrations empiriques et quelques généralisations à partir des seize révolutions qui se sont produites depuis 1600. Chaque révolution est brièvement caractérisée par ses effets positifs aussi bien que négatifs et située par rapport aux autres révolutions.Ekkart Zimmermann : On the outcomes of revolutions : some preliminary considerations. This article presents a theoretical outline of variables for evaluating (long-term) outcomes of revolutions. These outcomes are assessed in four sectors : politics, the economics, the social-cultural realm, and state power. Amongst the set of explanatory variables are factor endowments, the former level of economic development and previous socioeconomic structures, economic and political institutions, policy outputs and various international constraints. Empirical illustrations and some generalizations are provided by drawing on the sixteen or so revolutions that occurred after 1600. Each revolution is briefly characterized both in terms of its own achievements and drawbacks and putting it in perspective vis-a-vis other revolutions.
Notes critiques
- La révolution en échec : des situations révolutionnaires sans dénouements révolutionnaires - Rod Aya, Judith Elwell, François Gresle p. 559-586 John Walton critique la définition et l'analyse que Theda Skocpol donne des « révolutions sociales », lui reprochant d'en exclure les « révoltes nationales » comme la rébellion des Huk aux Philippines, la violencia colombienne et la révolte Mau Mau au Kenya alors qu'elles ont ? et il insiste sur ce point ? les « mêmes causes générales » que les Révolutions française, russe et chinoise. Aucune des deux thèses ne tient à l'examen. Les conceptions de Skocpol et de Walton sont complémentaires et non contradictoires ; et leurs analyses reposent sur la même méthode théorique ? leur seule différence étant que la première se donne la peine de rechercher les raisons motivant une action politique tandis que le second les ignore et comble les lacunes de ses données par des clichés marxistes. L'analyse de Skocpol semble cependant plus satisfaisante, bien qu'aucun théoricien ne puisse prouver la justesse de ses généralisations historiques à propos de l'origine des révolutions.Rod Aya : When revolution fails : revolutionary situations without revolutionary outcomes. Walton (1984) attacks Skocpol (1979) for her definition and explanation of "social revolutions", claiming she excludes "national revolts" like the Huk rebellion in the Philippines, the violencia in Colombia, and the "Mau Mau" revolt in Kenya, which (he insists) had the "same general causes" as the French, Russian, and Chinese revolutions. Neither argument survives scrutiny. Skocpol and Walton's definitions are consistent, not contradictory; and their explanations rely on the same theoretical method ? the difference here being that she bothers to research the motivating reasons for political behavior, while he imputes them, plugging holes in his data with Marxist clichés. Her explanations therefore work better, though neither theorist has evidence for his historical generalizations about revolutionary causation.
- Les insurrections paysannes de l'Ouest : Vendée et chouannerie - Patrice Mann p. 587-600 Deux modèles d'analyse ont été successivement avancés pour expliquer les insurrections paysannes de l'Ouest : le complot « clérico-nobiliaire » et l'antagonisme « ville-campagne ». Une lecture conjointe des ouvrages de J.-C. Martin et de R. Dupuy montre 1) que l'Ouest contre-révolutionnaire ne préexiste nullement au drame de son accouchement et 2) qu'il n'y a pas de différence de nature entre les origines de la chouannerie et les causes de la guerre de Vendée. Pour comprendre ce dimorphisme insurrectionnel, il importe de rompre avec les excès d'une histoire structurelle en accordant une place plus grande à l'événement.Patrice Mann : Peasant revolts in Western regions ? Vendée and "chouannerie". Two analytical versions have been put forward in order to explain peasant revolts in Western regions of France : a noble-clerical conspiracy, and a country-town antagonism. An associated reading of J.-C. Martin and R. Dupuy's works, show firstly : that the counterrevolutionary tendancies of Western regions did not exist before its happening, and secondly : that there is no difference between the origins of the revolt of the Chouannerie and those of the Vendée. To understand the dimorphism, it is necessary to do away with the excesses of a structural history and to look more closely at the event itself.
- La révolution en échec : des situations révolutionnaires sans dénouements révolutionnaires - Rod Aya, Judith Elwell, François Gresle p. 559-586
Actualité de la recherche
- Une étude critique des facteurs déterminants des choix politiques lors des insurrections de février et juin 1848 - Mark Traugott, Annie Gresle p. 601-615 Des documents datant des insurrections de février et juin 1848 sont utilisés pour identifier certains des individus qui ont pris part aux deux événements et pour préciser leur choix politique à ces moments essentiels dans l'histoire de la Seconde République française. Lorsque ces données sont interprétées à la lumière d'hypothèses déjà avancées pour expliquer la division des forces lors des journées de juin, elles indiquent que les différences d'âge et de profession influencèrent de manière significative mais seulement secondaire le choix politique. En outre, la répartition quasiment égale des « févriéristes » entre les deux camps de l'insurrection de juin concorde avec l'opinion selon laquelle les événements qui se déroulèrent pendant ces deux mois (y compris les experiences individuelles de ceux qui lurent membres des Ateliers Nationaux ou de la Garde Mobile) furent les facteurs déterminants du choix politique de juin.Mark Traugott : A critical test of the determinants of political orientation in the insurrections of February and June, 1848. Documents from the insurrections of February and June, 1848 are used to identify individuals who participated in both events and to establish their political orientation at those key moments in the history of the French Second Republic. When interpreted in the light of hypotheses previously advanced to explain the division of forces in the June Days, these data indicate that differences in age and work experience were a significant but secondary influence in determining political orientation. At the same time, the nearly equal distribution of those active in February between the opposing camps that clashed in June is consistent with the view that events that intervened between the two great insurrections of the period, including individuals' experiences as members of organized entities like the Parisian National Workshops and Mobile Guard, were the principal determinants of their orientation in June.
- Une étude critique des facteurs déterminants des choix politiques lors des insurrections de février et juin 1848 - Mark Traugott, Annie Gresle p. 601-615
Max Weber et la Révolution russe de février 1917. Traduction inédite d'un article de Max Weber
- Présentation - Isabelle Niehues-Jeuffroy p. 617-620
- La Russie en marche vers la pseudo-démocratie - Max Weber, Isabelle Niehues-Jeuffroy p. 621-637 Présentation et traduction d'un texte inédit de Max Weber analysant sur l'instant ou presque la révolution russe de février 1917 comme un processus mais aussi comme le terme éventuel de ce processus.
Les livres
La Révolution française : notes et commentaires sur des ouvrages récents
- Furet François, La Révolution. De Turgot à Jules Ferry. 1770-1880. - p. 639-640
- Miquel Pierre, La Grande Révolution. - p. 640
- Soria Georges, Grande histoire de la Révolution française. - p. 640-641
- Tulard Jean, Fayard Jean-François, Fierro Alfred, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. - p. 641-642
- Bluche Frédéric, Rials Stéphane, Tulard Jean, La Révolution française. - p. 642-643
- Vovelle Michel (éd.), L'Etat de la France pendant la Révolution, 1789-1799. - p. 643
- Furet François, Ozouf Mona et alii, Dictionnaire critique de la Révolution française. - p. 644-645
- Julia Dominique et alii, L'enseignement. 1760-1815. - p. 645
- Caratini Jean, Dictionnaire des personnages de la Révolution. - p. 645-646
- Doyle William, Des origines de la Révolution française. - p. 646
- Fauré Christine, Les Déclarations des droits de l'homme de 1789. - p. 646-647
- Morange Jean, La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (26 août 1789). - p. 647
- Arasse Daniel, La Guillotine et l'imaginaire de la Terreur. - p. 647-648
- Solé Jacques, La Révolution en questions. - p. 648-649
- Godechot Jacques, La Révolution française dans le Midi toulousain.__**__Laurent Robert, Gavignaud Geneviève, La Révolution française dans le Languedoc méditerranéen.__**__Augustin Jean-Marie, ~~La Révolution française en Haut-Poitou et Pays charen - Patrice Mann p. 649-650
- Cubero José-Ramón, La Révolution en Bigorre. - Patrice Mann p. 650-651
- Ozouf-Marignier Marie-Victoire, La formation des départements. La représentation du territoire français à la fin du XVIIIe siècle. - Jean-Claude Chamboredon p. 651-657
- Forrest Alan, La Révolution française et les pauvres. - Bruno Hérault p. 657-658
- La Révolution française vue par les Allemands. Textes traduits et présentés par Jean Lefebvre.__**__~~Littérature et Révolution française. L'inscription de l'histoire dans les œuvres inspirées directement ou indirectement par la Révolution française.~ - Pierre Tripier p. 658-661
- Baker Keith Michael, Condorcet, raison et politique. - Bruno Hérault p. 661-664
- Résumés (anglais, allemand, espagnol) - p. 665-675
- Tables 1989 - p. 676-680