Contenu du sommaire : Ödön von Horváth : écriture dramatique, réécritures, traductions

Revue Germanica Mir@bel
Numéro no 73, 2023/2
Titre du numéro Ödön von Horváth : écriture dramatique, réécritures, traductions
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  • Avant-propos - Marc Lacheny, Karl Zieger p. 7-11 accès libre
  • Ödön von Horváth et la tradition du Volksstück - Marc Lacheny p. 13-27 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La présente contribution se propose d'étudier le rapport d'Ödön von Horváth à la tradition du Volksstück. Après avoir rappelé dans un premier temps les quelques réflexions de Horváth sur le Volksstück, l'article montre comment l'auteur dramatique s'emploie dans des pièces comme Casimir et Caroline et Légendes de la forêt viennoise à renouveler ce genre en accentuant notamment la critique sociale à la manière de Johann Nestroy, avant de soulever la question de savoir si l'on peut aller jusqu'à considérer le Volksstück tel que conçu par Horváth comme un « anti- Volksstück ».
    ‪This paper analyzes Ödön von Horváth's relationship with the tradition of Volksstück. Firstly, the article deals with Horváth's rare reflections on Volksstück and, secondly, shows how Horváth tries to renew this genre (especially in his plays Kasimir and Karoline and Tales from the Vienna Woods) by making extensive use of social criticism, following Johann Nestroy. The conclusion raises the question as to whether Horváth's Volksstück can be considered as an “anti- Volksstück”.‪
  • (Ré)écritures du corps féminin chez Ödön von Horváth : dissection anatomique, chosification et émancipation - Florence Baillet p. 29-42 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans la culture visuelle des grandes villes européennes au tournant 1900, le corps féminin apparaît de manière récurrente en étant érotisé, mais aussi fragmenté et réduit à sa matérialité, ce qui rappelle les représentations corporelles alors à l'œuvre en médecine ou en anthropologie. Une pièce comme La Boîte de Pandore – Une tragédie-monstre, rédigée à Paris au début des années 1890 par Frank Wedekind, est ainsi centrée sur le corps du personnage principal féminin, Lulu : il est décrit par les autres protagonistes, peint par Schwarz et finalement découpé par Jack l'Éventreur, qui se propose d'en vendre des organes au London Medical Club. Notre contribution analyse la manière dont Ödön von Horváth fait écho, dans les années 1920 et au début des années 1930, à travers ses personnages de « demoiselles », à de pareilles représentations du corps féminin, tout en les questionnant : en nous penchant en particulier sur les pièces Casimir et Caroline et Foi Amour Espérance, qui sont, comme l'ont montré les travaux de Klaus Kastberger sur leur genèse, intrinsèquement liées, il s'agit d'examiner dans quelle mesure ces textes peuvent convoquer des formes de (re)subjectivation à travers leur mise en visibilité des corps féminins.
    ‪In the visual culture of European cities around the turn of the century 1900, the female body appears repeatedly. It is eroticised, but also fragmented and reduced to its materiality, which can also be reminiscent of medical or anthropological representations of the body at the time. A play such as Pandora's Box: A Monster Tragedy, written in Paris in the early 1890s by Frank Wedekind, is centered on the body of the main female character, Lulu: it is described by the other protagonists, painted by Schwarz and finally cut up by Jack the Ripper, who wants to sell its organs to the London Medical Club. Our contribution examines the extent to which Ödön von Horváth's portrayal of his female characters in the 1920s and early 1930s both ties in with and questions such representations of the female body. By looking in particular at the plays Casimir and Caroline and Faith, Hope and Charity, which are, as Klaus Kastberger's work on their genesis has shown, intrinsically linked, we want to examine the extent to which these plays can make female bodies visible and in this way summon up forms of (re)subjectivation.‪
  • Panne ohne Zuschauer: automobile Arrangements bei Ödön von Horváth - Martin Vejvar p. 43-64 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    ‪Objet iconique de la modernité, la voiture est, avec sa promesse de liberté, d'individualisme et d'autonomie, très présente dans la culture de l'entre-deux-guerres et prend une signification symbolique collective. Dans son œuvre sociocritique ayant vu le jour autour de 1930, Ödön von Horváth souligne le lien étroit entre statut social et possession d'une voiture. L'exemple des pièces C asimir et Caroline (1932) et Foi Amour Espérance (1933) ainsi que du roman L'Éternel Petit-Bourgeois (1930) sert à montrer que Horváth conçoit les voitures comme des symboles complexes des rapports de force sociaux, liés à des questions relevant de la hiérarchie des sexes, de l'exploitation sexuelle et des implications symboliques de la mort. Dans ce contexte, on note l'importance toute particulière accordée aux accidents et aux pannes, généralement seulement feints, lors de sorties (de route) qui se produisent à la marge dans ces textes. Ces ‘pannes sans spectateurs' surgissent à des moments-clés de l'action et sont, en qualité d'‘arrangements automobiles', examinées dans leur portée pour l'interprétation de ces textes.‪
    ‪As an iconic object of modernity, the car with its promise of freedom, individualism, and autonomy is strongly present in Weimar culture and functions as collective symbol. In his socially critical work written around 1930, Ödön von Horváth registers the close connection between social status and car ownership. Using the plays Kasimir und Karoline (1932) and Glaube Liebe Hoffnung (1933) as well as the novel Der ewige Spießer (1930), it will be shown how cars are shaped in Horváth's work as complex symbolisms of social relationships that are linked to questions of gender, sexual exploitation, and symbolisms of death. Of particular importance here are the usually feigned accidents and mishaps, which take place offstage in these texts. These ‘mishaps without spectators' emerge at central points of the plot and, understood as ‘automotive arrangements', are explored in their significance for the interpretation of these texts.‪
  • „Krieg ist ein Naturgesetz“ – Horváths Obsession mit dem Krieg - Nicole Streitler-Kastberger p. 65-79 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    ‪L'œuvre littéraire de Horváth est traversée par la réflexion sur la guerre. Dans ses célèbres pièces populaires Nuit italienne, Légendes de la forêt viennoise (toutes deux de 1931) et Casimir et Caroline (1932), il ne met pas seulement en scène la lutte des sexes, mais traite également un récit de crise et de guerre. Mais Horváth a aussi écrit de manière résolue contre la guerre. Il aborde ce thème avec une grande clarté dans l'essai « Qu'est-ce qu'un auteur doit écrire aujourd'hui ? » (vers 1936), mais aussi dans les ébauches du roman Adieu, Europe ! (1938). Horváth en arrive à la conclusion qu'il ne faut pas écrire avec « dérision », mais avec « Dieu en arrière-plan » et avec « amour », comme il l'a fait dans Jeunesse sans Dieu (1937). Le pacifisme comme concept opposé à la guerre est également récurrent dans l'œuvre de Horváth, particulièrement dans son premier roman L'éternel Philistin (1930) et dans les deux romans tardifs Jeunesse sans Dieu (1937) et Un Enfant de son Temps (1938), qui furent inscrits sur la liste des ouvrages interdits par les nationaux-socialistes en raison de leur « tendance pacifiste ». Dans ces deux textes, Horváth plaide pour l'individualisme et contre le collectivisme, le discours sur l'« individu » qui n'est pas une « ordure », qui traverse surtout le dernier roman, étant éminemment symptomatique de cette position.‪
    ‪Horváth's literary work is permeated with reflections on war. In his famous folk plays Italian Night, Tales from the Viennese Woods (both 1931) and Casimir and Caroline (1932), not only is the battle of the sexes staged, but a narrative of crisis and war is also dealt with. However, Horváth also wrote decidedly against war. He deals with the subject particularly clearly in the essay What should an author write today? (around 1936), but also in the drafts of the novel Adieu, Europa! (1938). The author comes to the conclusion that one should not write with “scorn” but with “God in the background” and with “love”, as he achieved in Youth without God (1937). Pacifism as a counter-concept to war also recurs in Horváth's work, particularly clearly in the early novel The eternal Philistine (1930) and in the two late novels Youth without God (1937) and A Child of our Time (1938), which were put on the National Socialists' banned lists because of their “pacifist tendency”. In both texts Horváth pleads for individualism and against collectivism; symptomatic of this is the concept of the “individual” who is not “dirt”, which runs through the last novel in particular.‪
  • Du rire à l'inquiétude et de l'inquiétude au rire. Ödön von Horváth et Henri-René Lenormand. Une étude croisée autour de la figure mythique de Don Juan - Marianne Picart p. 81-94 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La figure mythique de Don Juan a inspiré de nombreuses réécritures. Celle d'Ödön von Horváth, datant de 1936, s'intitule Don Juan revient de guerre. Dans cette pièce de théâtre, l'auteur raconte le retour de la guerre de Don Juan qui prétend être un homme nouveau et recherche une femme qu'il a connue avant de partir. Quelques années avant lui, en 1923, Henri-René Lenormand écrit L'Homme et ses fantômes. Dans ce texte, un homme comparé à Don Juan enchaîne les conquêtes pour mieux les abandonner et les détruire sans sentiments. Ces deux pièces partagent plus que la reprise d'une figure connue de tous. La période de l'entre-deux-guerres réinvestit ce personnage autour de questions et thématiques empreintes d'une symbolique commune. Le rapport à la mort et plus particulièrement aux présences fantomatiques supposées ou concrètes dessine l'atmosphère d'une société aux repères bouleversés des deux côtés du Rhin. Rire et inquiétude s'entremêlent pour mettre en exergue ce que Horváth appelait le « démasquage du conscient » (« Mode d'emploi », Casimir et Caroline, Paris, L'Arche, 2009 [1932], p. 86).
    ‪The mythical figure of Don Juan has inspired many rewrites. Ödön von Horváth's one, dating from 1936, is entitled Don Juan comes back from war. In this play the author recounts the return of Don Juan from the war who claims to be a new man and is looking for a woman he knew before leaving. A few years before him, Henri-René Lenormand wrote Man and his ghosts, in 1923. In this text, a man compared to Don Juan sequences conquests in order to better abandon them and destroy them without feelings. These two pieces share more than a reprise of a figure known to all. The period between the two wars reinvested this character around questions and themes marked by a common symbolism. The relationship to death, and more particularly to the supposed or actual ghostly presences, creates the atmosphere of a society with upheavals on both sides of the Rhine. Laughter and anxiety intertwine to highlight what Horváth called the “unmasking of the conscious”.‪
  • Vor dem Gesetz: Zur Dialektik des Grenzregimes in Ödön von Horváths Hin und Her. Posse in zwei Teilen - Cécile Chamayou-Kuhn p. 95-110 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    ‪Dans Hin und Her. Posse in zwei Teilen(1933) d'Ödön von Horváth, le personnage de l'expulsé, de l'exclu, i.e. de l'étranger, est sans cesse confronté à un régime frontalier en soi dialectique : cet homme, Havlicek, doit en effet quitter le pays dans lequel il vivait depuis de nombreuses années. Toutefois, l'entrée dans son pays d'origine lui demeure interdite du point de vue de la loi en vigueur. Cela signifie, d'une part, que la frontière est synonyme d'exclusion pour lui. D'autre part, les citoyens et citoyennes fondent leur existence – et leur citoyenneté – sur la base des rapports que déterminent les frontières. Dans cette contribution, nous nous attachons à l'écriture dramatique de Horváth dans la perspective de la dialectique mentionnée ci-dessus. L'accent est placé sur certains motifs significatifs, tels que la conception dichotomique du monde et de l'espace ou encore la force intrinsèque à la loi. En outre, l'analyse porte sur les moyens esthétiques utilisés et autres figures imaginées par Horváth dans cette farce afin d'éclairer de manière critique, voire déconstructiviste, l'ordre établi.‪
    ‪In Hin und Her. Posse in zwei Teilen(1933) by Ödön von Horváth, the character of the expelled, the excluded, i.e.the foreigner, keeps facing a border regime that is dialectical in itself. This man, Havlicek, has to leave the country in which he has lived for many years. However, he is still banned from his home country under the current law. On the one hand, that border means that he is excluded. On the other hand, the citizens' lives – down to their citizenship – are based on the relationships determined by borders. This contribution examines Horváth's playwriting from the perspective of the above-mentioned dialectic. We focus on certain significant motifs, such as the dichotomous conception of world and space or the intrinsic force of the law. In addition, the analysis hinges on the aesthetic means used, as well as on other stylistic figures devised by Horváth in this farce, in order to shed critical, even deconstructive light on the established order.‪
  • Die Revolte des Metzgers. Ödön von Horváth und Antonin Artaud - Maria Piok p. 111-122 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    ‪Bien que leurs approches théoriques et leurs procédés formels diffèrent fondamentalement, les contemporains Antonin Artaud et Ödön von Horváth se rejoignent dans leur approche de la cruauté : le lien entre érotisme et violence, pulsion et désir de meurtre, guerre et crime devient un thème central dans leurs œuvres. Geschichten aus dem Wiener Wald (1931) de Horváth et La révolte du boucher (1930) d'Artaud présentent par exemple une série de parallèles entre les motifs convoqués : le personnage du boucher monstrueux représente un ordre social patriarcal. Apparemment, le mariage sauve la femme – en réalité, elle devient une victime du pouvoir et de la violence masculins. L'homme et l'animal sont ainsi étroitement liés, d'une part par le bourreau animal, d'autre part par la victime réduite à l'état de bête de boucherie. L'abattoir, qui sert de décor à plusieurs textes de l'époque, devient le symbole d'une société brutalisée par l'expérience de la guerre et de la crise.‪
    ‪Despite being contemporaries, Antonin Artaud and Ödön von Horváth completely differ in their theoretical and formal approaches. They, however, both deal with the topic of cruelty: the connection between eroticism and violence, drive and murderousness, war and crime is central for their works. Horváth's Geschichten aus dem Wiener Wald (1931) and Artaud's La révolte du boucher (1930), for instance, show a number of motivic parallels: the figure of the monstrous butcher represents a patriarchal social order. Marriage saves only apparently the woman – in reality, she becomes a defenseless victim of male power and violence. In the course of that, the difference between man and animal is abolished. The perpetrator is driven by animalistic impulses, the victim reduced to a slaughter animal. The slaughterhouse, a popular setting in several texts of the time, functions as symbol of a society brutalised by the experience of war and crisis.‪
  • Ödön von Horváth dans les mises en scène d'André Engel : la « cinématisation » du théâtre - Véronique Perruchon p. 123-130 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    André Engel fut un metteur en scène français phare des années 1970-1980, période de pleine explosion artistique, où son théâtre « hors les murs » incarnait la volonté de contourner la tradition théâtrale bourgeoise et la recherche d'un nouveau rapport au public. Durant sa carrière, qui s'étire jusqu'à la première décennie des années 2000, André Engel s'empare à trois reprises de l'œuvre d'Ödön von Horváth : les Légendes de la forêt viennoise en 1992, Le Jugement dernier en 2003 et enfin, en 2013, La Double mort de l'horloger, son dernier spectacle de théâtre créé d'après deux courtes pièces de Horváth présentées en diptyque, Meurtre dans la rue des Maures de 1923 et L'Inconnue de la Seine de 1933. Les trois spectacles sont imprégnés d'un réel revu par le cinéma d'après-guerre qui réactive une histoire collective constituée à travers et par la représentation cinématographique. La forme et le fond « cinématisés » créent un lien avec la fausseté de l'univers des personnages du théâtre d'Ödön von Horváth dans un rapport complexe entre vérité et mensonge que l'auteur dénonce de manière subtile par les faux-semblants du langage.
    ‪André Engel was a leading French director in the 1970s and 1980s, a period of great artistic explosion, when his “outside the walls” theatre embodied the desire to bypass the bourgeois theatrical tradition and the search for a new relationship with the public. During his career, which lasted until the first decade of the 2000s, André Engel took up the work of Ödön von Horváth three times: Tales from the Vienna Woods in 1992, The Last Judgement in 2003, and finally, in 2013, The Double Death of the Watchmaker, his last theatre production based on two short plays by Horváth presented as a diptych, Murder in Muslim Street from 1923 and The Stranger of the Seine River from 1933. The three shows are impregnated with a reality revisited by post-war cinema, which reactivates a collective history constituted through and by cinematographic representation. The “cinematizetion” form and content create a link with the falseness of the universe of the characters in Ödön von Horváth's theatre in a complex relationship between truth and lies that the author subtly denounces through the falseness of language.‪
  • Jugend ohne Gott mis en scène par Thomas Ostermeier. Quand l'écriture polyphonique interroge le réel de notre monde - Delphine Edy p. 131-144 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    En 2021, le public parisien aurait dû découvrir au Théâtre des Gémeaux de Sceaux la mise en scène de Thomas Ostermeier, le directeur de la Schaubühne, de Jugend ohne Gott, le célèbre roman d'Ödön von Horváth, adapté pour la scène, mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Cette création dont la première a eu lieu au Festival de Salzbourg le 28 juillet 2019 fait partie d'un vaste projet théâtral, une tétralogie que forment Professeur Bernhardi (2016), Retour à Reims (2018), Nuit Italienne (2018) et Jeunesse sans Dieu, dans laquelle Ostermeier se confronte à la montée des idées d'extrême-droite dans le paysage politique contemporain en analysant les raisons qui sous-tendent cette évolution, ce qui l'amène à interroger les notions de responsabilité individuelle et de courage et à « fouiller la réalité », tout comme Horváth en son temps. Il s'agit dans cette contribution de montrer de quelle manière l'écriture théâtrale d'Ostermeier répond à l'écriture dramatique de Horváth, et comment le metteur en scène investit l'espace interstitiel entre le texte et la scène afin de souligner que le courage de dire la vérité appartient autant au présent qu'au passé – au livre qu'au plateau – et qu'il est plus urgent que jamais de refuser d'entrer dans « l'ère des poissons ».
    ‪In 2021, Parisian audiences should have discovered Schaubühne director Thomas Ostermeier's production of Jugend ohne Gott, a stage adaptation of Ödön von Horváth's famous novel, at the Théâtre des Gémeaux in Sceaux, but the Covid crisis decided otherwise. It premiered at the Salzburg Festival on 28 July 2019 and is part of a vast theatrical project, a tetralogy comprising Professor Bernhardi (2016), Return to Reims (2018), Italian Night (2018) and Youth without God. These four productions confront the rise of far-right ideas in the contemporary political landscape by inquiring about the reasons underlying this development, which leads Ostermeier to question the notions of individual responsibility and courage and to “excavate reality”, just as Horváth did in his time. The aim of this contribution is to show how Ostermeier's playwriting responds to Horváth's dramatic writing, and how the director invests the interstitial space between text and stage in order to emphasise that the courage to tell the truth belongs as much to the present as to the past - to the book as to the stage - and that it is more urgent than ever to refuse to enter the “age of fishes”.‪
  • Dérapages dans Casimir et Caroline d'Ödön von Horváth : la traduction de Henri Christophe - Heinz Schwarzinger p. 145-154 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'écriture dramatique d'Ödön von Horváth se caractérise par un usage radical de la langue qui dévoile sans fioritures littéraires et avec une grande économie de moyens le caractère des personnages et leur place dans la société. En cela, elle représente un énorme défi pour le traducteur qui doit porter les personnages et leur vie sur scène d'une époque à une autre, d'une culture à une autre. S'appuyant sur sa longue expérience de traducteur d'auteurs germanophones en français (notamment Schnitzler, Horváth, Kraus, mais aussi Wedekind, Brecht, Heiner Müller etc.), Heinz Schwarzinger (ps. Henri Christophe) présente et analyse dans sa contribution quelques exemples tirés de ses propres traductions de Casimir et Caroline et de Foi, Amour, Espérance : partant de son travail avec le metteur en scène Jacques Nichet (1942-2019), il traite d'abord la question de la traduction des noms des personnages – riches de sens –, puis l'emploi de la langue parlée dans quelques dialogues des deux pièces qui révèlent à la fois l'empathie et le regard critique que Horváth porte sur ses personnages.
    ‪The main feature of Ödön von Horváth's playwriting is his radical use of language that exposes the personality of each character and their place within society without actually needing to resort to any superfluous literary embellishment and in the most straightforward manner. As a result, the writing in itself raises a major challenge for the translator, who is required to transfer all characters – their lives on stage included – from one era to another, from one culture to another. Having translated many other German-speaking authors into French (notably Schnitzler, Horváth, Kraus, but also Wedekind, Brecht, Heiner Müller etc.), Heinz Schwarzinger (writing under the pseudonym of Henri Christophe) draws on his considerable experience to present and analyse several examples taken from his own translations of  Kasimir and Karoline and of  Faith, Hope, and Charity. In this article,  having elaborated on his collaboration with stage director Jacques Nichet (1942-2019), he first addresses the question of translating – meaningful – character names, then focuses on the use of the spoken language in several dialogues of these two plays, thus highlighting the empathy Horváth shows his characters, as well as the critical gaze he casts on them.‪
  • Entretien avec Guy-Pierre Couleau - Marianne Picart p. 155-162 accès réservé
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