Contenu du sommaire : Manger mieux dans les quartiers : les coopérations font recette
Revue |
Les Cahiers du développement social urbain ![]() |
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Numéro | no 79, premier semestre 2024 |
Titre du numéro | Manger mieux dans les quartiers : les coopérations font recette |
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- Éditorial - Marion Pollier p. 1-2
Première partie. Les inégalités alimentaires dans les quartiers : constats et enjeux
- Entrée (en matière) - Clément Coulet, Mélanie Théodore p. 6-7 Les acteurs de la solidarité alimentaire utilisent un jargon et des concepts mouvants. Pour faciliter la compréhension et l'appropriation de notions auxquelles il est fait référence au cours de ce numéro, Clément Coulet et Mélanie Théodore, coordinateur·rice Accès à l'alimentation durable pour tous, au sein du Réseau CIVAM1, se sont prêtés à l'exercice du lexique.
- L'accès à l'alimentation pour les habitants des quartiers populaires - Muriel Salort p. 8-10 Les habitants des quartiers en politique de la ville ne sont pas logés à la même enseigne que les autres citadins en matière d'accessibilité à une alimentation saine et durable. Où font-ils leurs achats alimentaires ? Ont-ils accès à une alimentation saine et de qualité ? Peuvent-ils manger ce qu'ils souhaitent et en quantité suffisante ? Quelle est l'incidence de la précarité alimentaire sur les modes de vie ? Labo Cités répond en images avec cette infographie.
- Une écologie de l'alimentation est-elle possible ? - Nicolas Bricas p. 11-13 Pour présenter les enjeux actuels du système agro-alimentaire, qui d'autre que Nicolas Bricas, socio-économiste de l'alimentation et titulaire de la chaire Unesco Alimentations du monde ? Le chercheur retrace dans cet article l'avènement et les évolutions du modèle industriel agro-alimentaire et présente les questionnements qu'il suscite. Nicolas Bricas suggère de considérer l'alimentation comme une écologie – c'est-à-dire à la fois une science des relations et un engagement politique – pour qu'enfin la question du devenir de l'alimentation s'impose dans le débat public.
- Perception, vécu et offre existante : considérer le paysage alimentaire pour réduire les inégalités d'accès à l'alimentation - Simon Vonthron p. 14-15 Comment une ville peut-elle se saisir de l'enjeu de l'accès à une alimentation saine et durable pour l'ensemble de sa population ? Quelles pourraient être les premières étapes à réaliser ? Quels sont les leviers aux mains des collectivités permettant in fine de favoriser un meilleur accès à l'alimentation ? Autant de questions auxquelles Simon Vonthron, chargé de recherche en géographie à l'INRAE1, répond dans cet article en préconisant l'étude du paysage alimentaire des habitants des quartiers populaires.
- Quand les agences de l'État sensibilisent aux inégalités alimentaires - Nicolas Le Roux, Julie-Jane Thoreau p. 16-17 Quel rôle jouent les opérateurs de l'État dans la transition alimentaire ? Comment insufflent-ils les coopérations et comment épaulent-ils les acteurs locaux dans le lancement d'initiatives ambitieuses pour améliorer l'accès à une alimentation de qualité dans les quartiers de la politique de la ville ? Nicolas Le Roux, responsable du pôle Ville productive et créative à l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), et Julie-Jane Thoreau, cheffe de projet à la direction générale déléguée politique de la ville de l'Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), apportent des éléments de réponse.
- Éclairage sociologique des pratiques alimentaires durables - Charlie Brocard p. 18-19 Alors que l'agriculture contribue massivement au dépassement de certaines limites planétaires et que les inégalités liées à l'alimentation se renforcent, que cela soit sur le plan de l'accès à une alimentation suffisante (en quantité), satisfaisante (en qualité) ou saine, comment avancer un agenda de transition ? Dans un contexte d'exacerbation des tensions alimentaires, Charlie Brocard, chercheur en sciences sociales à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), analyse les enjeux sociaux liés aux pratiques alimentaires et à l'impact de l'environnement sur ces dernières.
- La Madeleine des Vernes, un voyage culinaire au cœur d'un quartier givordin - Julie Romeuf p. 20 À Givors, depuis février 2023, huit artistes de la compagnie La Commune Mesure réalisent une médiation artistique visant à donner la parole aux personnes touchées par le relogement dû au renouvellement urbain dans le quartier des Vernes. Pour donner voix aux histoires individuelles peu entendues, la compagnie a choisi d'articuler ses interventions autour de l'alimentation en vue de la réalisation d'un spectacle et d'un livre de cuisine en juin 2024. Julie Romeuf, metteuse en scène, raconte.
- Entrée (en matière) - Clément Coulet, Mélanie Théodore p. 6-7
Deuxième partie. Nourrir les coopérations
- En finir avec les silos de l'action publique - Marion Pollier p. 22-23 Alors que l'alimentation est plus que jamais la variable d'ajustement du budget des ménages, et alors qu'une partie de la population – dont les habitants des quartiers populaires – accède difficilement à une alimentation de qualité, les services de l'État en région se rapprochent pour mettre en musique une politique de lutte contre la précarité alimentaire. Explications avec Chrystèle Boivin, cheffe du pôle politique publique de l'alimentation à la DRAAF1, Cecilie Cristia-Leroy, commissaire à la lutte contre la pauvreté, et Jean-Didier Nauton, chef du service protection des populations vulnérables à la DREETS2.
- Un collectif d'enseignant·e·s pour réinventer l'éducation alimentaire - Noémie Clerc, Clémence Valfort p. 24-25 Le Réseau Marguerite, association loi 1901, accompagne les enseignant·e·s du secondaire dans leurs projets pédagogiques pour rendre les adolescent·e·s acteur.rice.s d'une agriculture et d'une alimentation plus justes, écologiques et solidaires sur leur territoire. Noémie Clerc et Clémence Valfort, coordinatrices de la structure qui intervient à l'échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, reviennent sur son rôle majeur de mise en réseau pour tisser de la solidarité, faire collectif, encourager la créativité, se connecter au territoire et développer le pouvoir d'agir des enseignant·e·s.
- Des projets alimentaires territoriaux pour articuler politique agricole et politique de la ville - Paul Mazerand p. 26 Depuis 2014, les projets alimentaires territoriaux (PAT) prônent les coopérations comme méthodologie d'action pour faciliter l'accessibilité des habitants des quartiers prioritaires à une alimentation durable. La crise liée au Covid-19 a renforcé cette capacité du dispositif à répondre aux enjeux de la précarité alimentaire en favorisant la résilience des territoires. C'est ce que nous décrit dans cet article Paul Mazerand, responsable animation de réseaux à l'association Terres en villes et pour le réseau national France PAT.
- Renouveler l'aide alimentaire : l'ambition de la dynamique coopérative de la Tournée des popotes - Violaine Colonna d'Istria, Clémence Rebourg p. 27-28 Pour les personnes en situation de précarité, l'aide alimentaire est un des moyens de se nourrir correctement à peu de frais. Dans le Puy-de-Dôme, les associations et les institutions concernées par ce sujet ont travaillé pendant près d'un an pour mieux se connaître et élaborer des projets communs. Pilotée par l'Agence d'urbanisme Clermont Massif central (AUCM), la Tournée des popotes a permis l'éclosion de nouvelles coopérations. Violaine Colonna d'Istria, chargée d'études vulnérabilités urbaines à l'AUCM, et Clémence Rebourg, doctorante à l'INRAE1, présentent l'action et ses premiers enseignements.
- Dans la cuisine des collectivités, les quartiers populaires pimentent les stratégies alimentaires - Marion Pollier p. 29-30 L'accès à une alimentation de qualité pour tous est un sujet qui monte en puissance au sein des collectivités locales, toutes confrontées à la question de la restructuration de l'offre alimentaire sur leur territoire. Ici et là, les élus investissent le sujet et rassemblent les forces vives autour de stratégies alimentaires de territoire dans lesquelles les quartiers populaires jouent un rôle qui est loin d'être secondaire. C'est ce dont témoignent dans cet entretien Jérémy Camus, vice-président à la Métropole de Lyon délégué à l'agriculture, à l'alimentation et à la résilience du territoire, et Stéphane Rodier, président du parc naturel régional du Livradois-Forez et vice-président de Thiers-Dore-Montagne délégué à l'économie, à la mobilité, à l'habitat et à la politique de la ville.
- L'archipel productif stéphanois, fruit d'une collaboration élargie - Pierrick Marcon p. 31-32 À Saint-Étienne, l'agriculture urbaine agit comme un levier de la transition environnementale des quartiers prioritaires, en transformant les fonciers libérés par le renouvellement urbain en autant d'opportunités d'expérimentation de nouvelles formes de valorisation de l'espace public. Pierrick Marcon, chef de projet Quartiers fertiles à la Ville de Saint-Étienne, retrace la mise en place de cette démarche concertée qui fait la part belle au lien social et offre de nouvelles possibilités de développement économique au service d'une alimentation durable.
- L'alimentation durable à Fontbarlettes, tout le monde met la main à la pâte ! - Matthieu Manchon, Coline Thébault p. 33-34 Comment animer une sensibilisation à l'alimentation qui va de la terre à l'assiette ? Les acteur·rice·s du quartier de Fontbarlettes à Valence tentent de trouver la bonne recette : se coordonner et s'engager ensemble pour mieux s'adapter aux habitant·e·s. L'ancienne directrice de la MPT de Fontbarlettes, Boicila Idiri, Catherine Alves de l'association Thermos, Elsa Bouleau et Marjolaine Roybin des associations l'Accueillette et la Conserverie mobile et solidaire, Laura Pandelle d'Aequitaz, Cécilia Garayt de OUF Garden, et Agnès Ramillon des Carnets d'Agnès ont raconté à Labo Cités le cheminement de ce collectif, qui trouve petit à petit les bons ingrédients.
- En finir avec les silos de l'action publique - Marion Pollier p. 22-23
Troisième partie. Démocratie alimentaire : les habitants autour de la table
- Pour une Sécurité sociale de l'alimentation - p. 36 Le collectif national « Pour une Sécurité sociale de l'alimentation » (SSA) se réunit depuis plusieurs années autour d'une proposition ambitieuse pour organiser une démocratie alimentaire à même de transformer nos systèmes alimentaires. Comment les rendre accessibles, durables, de qualité tout en respectant les travailleur·euse·s de la filière, salarié·e·s ou non, ainsi que les producteurs et productrices (comprenant les filières de transformation et de distribution) ? Le collectif porte le projet de SSA comme un vecteur de transformation sociale et environnementale de nos politiques publiques.
- À Saint-Étienne, l'émergence du droit à une alimentation choisie - p. 37 Dans l'agglomération stéphanoise, marquée par une précarité importante, nombreux sont les habitants qui ont recours à l'aide alimentaire. Pour les bénéficiaires, comme pour les structures de la solidarité alimentaire, se pose la question de l'accès à une alimentation digne, durable et de qualité. Dans ce contexte, le collectif « Solidarité alimentaire » a pour objet de lutter contre la pauvreté et de chercher des leviers pour assurer un droit à l'alimentation pour toutes et tous.
- Démocratie alimentaire à la sauce grenobloise - Coline Thébault p. 38 En 2023, la Ville de Grenoble vote la mise en place d'un bouclier social et climatique pour répondre aux besoins sociaux et de santé de ses habitants. Parmi d'autres mesures ambitieuses, on y trouve le soutien à une initiative locale de Sécurité sociale de l'alimentation. Antoine Back, adjoint au maire de Grenoble en charge de la stratégie alimentaire, revient sur la dynamique en cours autour de ce projet.
- À Lyon 8e, les habitants concoctent une caisse aux petits oignons - Loïc Rigaud, Léa Thévenot p. 39 L'expérimentation d'une caisse de l'alimentation dans le 8e arrondissement de Lyon, la plus avancée à ce jour sur la région, résulte d'une dynamique territoriale collective qui s'organise autour de l'association Territoires à VivreS Grand Lyon. Créée en juillet 2023, elle réunit une dizaine de structures de l'accessibilité alimentaire et de l'alimentation durable1. Loïc Rigaud, directeur de VRAC Lyon Métropole, et Léa Thévenot, chargée de mission Démocratie alimentaire pour Territoire à VivreS Grand Lyon, retracent les contours du projet.
- Le Faitout, ustensile de la démocratie alimentaire - Marie-Amandine Vermillon p. 40 Actrices œuvrant pour un système alimentaire juste, durable et une société inclusive, les associations Bellebouffe et Singa Lyon ont travaillé à la création du Faitout, un tiers-lieu dédié à l'hospitalité et à la justice alimentaire dans le quartier populaire de la Saulaie situé à La Mulatière et Oullins-Pierre-Bénite. Marie-Amandine Vermillon, cofondatrice de Bellebouffe et du Faitout, revient sur cette expérience où les habitants et adhérents participent depuis le début pour penser le projet et le mettre en œuvre.
- Faire rimer « alimentation saine et de qualité » avec « vie de quartier » - Matthieu Manchon p. 42 Aller vers l'accès pour tous à des produits alimentaires sains, c'est pour Légum'au Logis un engagement collectif. Le quartier des Buers à Villeurbanne accueille en pied d'immeubles cette association qui s'investit depuis douze ans en faveur de la justice alimentaire. Françoise Ancian, membre du comité de pilotage, Camille Crini, chargée de développement, ainsi que quelques bénévoles et membres de la gouvernance nous racontent comment l'association promeut « l'alimentation comme vecteur de justice sociale » et « agit par la sensibilisation grand public » dans ce quartier en rénovation urbaine.
- Proximité, localité et accessibilité, les ingrédients d'une épicerie de quartier - Diane Prévot p. 44 Développer l'accès à une alimentation de qualité pour les habitant·e·s touché·e·s par la hausse de la précarité alimentaire en installant une épicerie solidaire au cœur d'un quartier prioritaire de la politique de la ville, c'est la réponse du réseau associatif d'Albertville. Stéphane Prevost, responsable du Panier de Thérèse revient sur la genèse et l'évolution de ce commerce de proximité appelé par le conseil citoyen.
- Pouvoir bien et mieux manger : la justice alimentaire selon les centres sociaux - Laureline Gille, Fabrice Goût p. 45-46 Préoccupation quotidienne traversée d'injonctions et de contraintes parfois contradictoires, l'alimentation est porteuse de différentes valeurs. En cela, elle est identifiée par les centres sociaux comme un sujet idéal de justice sociale et de pouvoir d'agir. Laureline Gille et Fabrice Goût, d'Auvergne Rhône-Alpes Centres Sociaux (AURACS), décrivent ce qu'il se joue dans les centres sociaux de la région devenus parties prenantes de la lutte contre la précarité alimentaire.
- Pour une Sécurité sociale de l'alimentation - p. 36
- Bibliographie - Muriel Salort p. 47-48