Contenu du sommaire : Entrepreneurs, créateurs et repreneurs
Revue | La Revue des Sciences de Gestion |
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Numéro | no 219, 2006 |
Titre du numéro | Entrepreneurs, créateurs et repreneurs |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- « L'entreprise est une chose trop sérieuse pour être confiée à des économistes ? » - Philippe Naszályi p. 5-6 Par cette paraphrase d'une citation célèbre de Georges Clémenceau, le Directeur de la Revue, introduit l'enjeu de ce numéro consacré à l'entrepreneuriat sous toutes ses formes en remettant à leur place les économistes par rapport aux hommes de terrain que sont les gestionnaires. En effet, depuis qu'ils ont abandonné « l'art de gérer la maison » qui leur était dévolu pour devenir conseillers des Princes, ou se sont commis à commenter l'actualité en se mettant au niveau de quelques journalistes devenus eux, pédagogues, les économistes ont à l'évidence, oublié que l'entreprise est d'abord une affaire d'hommes et non pas seulement de statistiques ou de finances. Persuadés que l'entreprise est en premier lieu une savante alchimie d'hommes et de femmes, surtout en ces temps où l'on accorde, non sans raison, tant de place à l'entreprise à taille humaine, nous avons intitulé notre dossier : Entrepreneurs, Créateurs et Repreneurs. Ce numéro est le fruit de la réflexion des chercheurs en gestion et management dans les domaines les plus variés de l'entreprise au sens le plus générique du terme. Il n'est pas ratiocination ni vaticination, mais examen du terrain pour en tirer les enseignements pratiques à mettre en place et conceptualiser les méthodes. Comme toujours, en lisant les articles publiés au fil des numéros de notre revue depuis 1965, le terrain est vaste, à l'échelle d'une zone culturelle qui dépasse à la fois la France, mais bien sûr aussi l'Europe en réaffirmant qu'il existe un modèle de gestion des entreprises à côté de l'autre, dans une économie de marché non pas uniforme ou uniformisée à l'instar du « Gosplan » de naguère, mais ouverte et riche de ses diversités. Souhaitons que ce numéro puisse apporter une approche éclairante des trois niveaux d'étude du phénomène entrepreneurial comme le relève nos partenaires québéquois, prise aussi bien dans sa dimension cognitive que praxéologique ou structurale sans oublier ce résumé emprunté à la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises et que faisons nôtre pour ce dossier sur l'entrepreneuriat : « Notre valeur ajoutée c'est l'Homme ! ».« Companies are far too important to be entrusted to economists ? » The Review Director uses this paraphrase from a famous quotation from Georges Clémenceau, to introduce the theme of this special edition dedicated to the spirit of enterprise in all its forms, putting economists in their place in relation to these “hands-on players” that are. company managers. As they relinquished the “art of managing” that had been passed onto them in order to become advisors to the Princes, or took the risk of commenting on current affairs by acting like journalists who, in turn, had become teachers, economists had, it would appear, forgotten that companies are first and foremost about men and not just statistics and finance. Convinced that companies are firstly the result of the special blend of men and women, above all in the modern era in which, not unreasonably, a large role is granted to companies on a human scale, we have decided to name our article : Entrepreneurs, Creators and Takeover Specialists. This issue is the fruit of the analysis under taken by financial management and company management researchers focusing on the most varied areas of companies in the most generic sense of the word. This is not about quibbling or making pompous predictions but, instead, an “in the field” investigation designed to obtain practical lessons that can be implemented as well as conceptualizing methods. As always, when reading the articles published in the different issues of our review since 1965, the scope is wide-ranging, in correlation with a cultural zone that goes beyond France, and, of course, Europe too. The underlying message is that a method for managing companies side by side does exist, in a market economy that is not uniform or standardized after the fashion of the “Gosplan” of old, but which is, instead, open and all the richer for its diverse nature. Let's hope that this issue may provide an enlightening approach to the three levels of studying the entrepreneurial phenomenon highlighted by our partners in Quebec, focussing on its cognitive, praxeological and structural dimensions, without forgetting this summary taken from the Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (General Confederation of Small and Medium-Sized Enterprises) and that we have chosen to adopt for our special report on the entrepreneurial spirit : “Men are our added value !”.
Entrepreneurs, créateurs et repreneurs
- Extension du domaine de l'entrepreneur... et limites - Émile-Michel Hernandez p. 17-26 Le triomphe actuel du modèle néolibéral fait de l'entrepreneur la figure centrale de la société. L'objet de cet article est de s'interroger sur ce véritable envahissement du champ économique et social par ce modèle élevé au rang de véritable mythe, d'idéologie... et d'en montrer les limites. Ce phénomène est analysé à trois niveaux, le niveau sociétal d'abord, le niveau organisationnel ensuite, le niveau individuel enfin. La conclusion insiste sur les limites de ce modèle du « du tout et tous entrepreneurs » et propose une alternative : l'entreprise à la car te.Extension of the entrepreneur's domain... and limits The current triumph of the neo-liberal model makes the entrepreneur the central figure of society. The object of this article is to examine the real invasion of the economic and social domain by this model taken as a real myth, an ideology... and to show its limits. This phenomenon is analysed on three levels, first the societal, then the organizational, and finally the individual. The conclusion insists on the limits of this model of « everything and ever ybody an entrepreneur » and suggests an alternative : the à la carte enterprise.
- Orientation entrepreneuriale et grande entreprise : Le cas EDF - Alain Fayolle, Thomas Legrain p. 27-33 L'objet de cet article est d'approfondir conceptuellement les dimensions qui caractérisent l'orientation entrepreneuriale d'une grande entreprise en s'appuyant sur un cadre théorique éprouvé. Ce cadre conceptuel a été appliqué de manière concrète à EDF, qui constitue un cas intéressant de grande entreprise confrontée aux nécessités et à l'urgence d'un changement imposé par le poids de son histoire et l'évolution rapide de son environnement. Dans une première partie, nous explicitons la notion d'orientation entrepreneuriale avant de décrire dans une deuxième partie l'entreprise et le contexte qui l'a conduite dans la voie du changement. Enfin la troisième partie nous permet de montrer que les choix et les processus stratégiques d'EDF peuvent être relus de manière tout à fait naturelle à travers la grille théorique de l'orientation entrepreneuriale.Entrepreneurial Orientation and Large Firm : Insights From a French Company The objective of this article is to conceptually develop the dimensions which characterise the entrepreneurial dynamic of a French large company by using the entrepreneurial orientation theoretical framework. We apply this framework to EDF which is an interesting case of a big firm facing a complex and changing environment. In the first part of the article, we introduce the concept of entrepreneurial orientation. The second part is focusing on the enterprise itself and on the particular context which leads it to think about and adopt strategic, organisational and structural changes. Finally, in the third part, we show that the entrepreneurial orientation theoretical framework is a relevant and powerful grid to understand the strategic decisions and processes.
- Quelles stratégies pour améliorer l'accompagnement du créateur d'entreprise ? - Dominique Siegel p. 35-44 La création d'entreprise constitue un des indicateurs de la vivacité sociale de notre pays et de sa capacité d'évoluer, autant dans le domaine de l'innovation que sur le plan économique. Sur un plan purement individuel, la création représente, la plupart du temps, davantage qu'une aventure humaine, un véritable projet de vie. De même, sur un plan collectif, l'enjeu de la création d'entreprise est manifeste : innovation, emplois, aménagement du territoire, création de valeur, etc. Ces deux arguments exigent qu'une politique visant la bonne fin des projets, et donc d'accompagnement des créateurs soit mise en œuvre. En rappelant ce que les créateurs peuvent attendre de cet accompagnement et en le vérifiant à travers l'exemple d'un département français, le présent article se propose de donner quelques pistes de réflexion relatives aux stratégies pouvant être engagées par certains organismes d'accompagnement.Which strategies to implement in order to improve the apport to company set-up ? The rate of setting up businesses is one of the most telling indicators of our society and of its ability to move on, both in the innovation than in the economic field. On a personal level, setting up a business is more than a human adventure, it is a real life project. On a collective level, the stake in business creation is apparent : innovation, employment, territorial organization, added value creation. These two arguments involve a political choice to help entrepreneurs to succeed, and putting into place their accompaniment. This contribution recalls what entrepreneurs should expect from this accompaniment illustrated by the example of a French region. So consequently, it sets out to consider some strategies to increase the effectiveness of accompaniment.
- Quand l'évaluation constitue un objet d'apprentissage significatif pour l'entreprise innovante en création - Nathalie Claret, Sihem Ben Mahmoud Jouini, Sandra Charreire-Petit p. 45-55 Parmi les différents dispositifs d'accompagnement des entreprises innovantes, les structures d'incubation publiques ont un rôle prépondérant depuis 1999. Ces dernières déploient des démarches d'accompagnement des porteurs de projet sur une période comprise entre 12 et 24 mois. L'objectif de cette recherche est de comprendre comment les porteurs de projet développent les compétences managériales nécessaires à la création, puis au développement d'un projet d'entreprise. Pour ce faire, nous déployons une méthodologie qualitative et mettons en évidence les éléments les plus structurants du processus d'accompagnement par l'incubateur. Cette recherche, montre que certaines étapes du processus d'accompagnement sont plus structurantes que d'autres pour l'apprentissage des porteurs de projet. En particulier, nous montrons que l'évaluation constitue une étape-clé du dispositif d'accompagnement. Celle-ci apparaît comme un outil de pilotage des projets par la structure formelle d'incubation et oriente en grande partie la nature des apprentissages produits par les porteurs de projet.When evaluation is a significant learning object for an innovative new company Among the other measures designed to help innovative new companies, government-funded incubation programmes have played a predominant role since 1999. They involve various forms of assistance to the creators of new companies over a period of one to two years. The aim of this research is to understand how entrepreneurs acquire the managerial skills needed to create and develop a new company. To this end, qualitative analysis will be used to highlight the most important aspects of the incubator's role. Our research shows that certain stages of the assistance programme are more useful than others in the entrepreneur's learning process. We will show that evaluation, in particular, is a key element allowing the incubator to help the new company develop and determining what skills are acquired by the entrepreneur.
- L'intention entrepreneuriale des étudiants : le cas français - Azzedine Tounés p. 57-65 Cet article décrit et explique l'intention entrepreneuriale des étudiants suivant des formations dans cette finalité. L'idée centrale est de comprendre l'influence de ces dernières, au même titre que celle des variables psychologiques, socioculturelles et économiques, sur l'intention entrepreneuriale. Celle-ci représente une phase centrale du processus entrepreneurial amont. Cette problématique mobilise le modèle des dimensions sociales de l'entrepreneuriat de Shapero et Sokol (1982) et la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991). Ainsi, au sein d'un modèle hypothético-déductif, nous analysons ce type d'intention en considérant trois groupes de facteurs : les attitudes associées au comportement, les normes subjectives et les perceptions du contrôle comportemental. Ce modèle est validé en adoptant la démarche de Churchill (1979) ; il est testé sur une population composée de 178 étudiants en gestion suivant des cursus à dominante entrepreneuriale (bac + 5). Les tests économétriques montrent que les deux objectifs de l'étude ont été atteints. Le premier met en exergue l'impact de l'enseignement de l'entrepreneuriat sur l'intention entrepreneuriale. Le deuxième a été partiellement vérifié. Les hypothèses afférentes aux attitudes associées au comportement, aux normes subjectives et aux expériences professionnelles ont été validées ; les hypothèses relatives aux perceptions de disponibilité des ressources et aux perceptions des aptitudes acquises par le biais des expériences associatives ont été rejetées.Entrepreneurial intention of students : the french case This article describes and explains the formation of the entrepreneurial intention of students who are following entrepreneurial trainings. The central idea is to understand the incentive of these programs, as well as the influence of psychological, socio-cultural and economic variables on the entrepreneurial intention. This one represents an important step of the upstream entrepreneurial process. This problematic mobilizes the social dimensions on entrepreneurship of A. Shapero and Sokol (1982) and the theory of planned behaviour of Ajzen (1991). Within hypothetical-deductive model, we analyze the entrepreneurial intention by considering three groups of factors : attitudes toward behavior, subjective norms and perceived behavioral control. This model is validated by applying the approach of Churchill (1979) and is tested through a sample including 178 management students following entrepreneurial programs. Econometric tests show that both objectives are attained within the reference sample. The first goal of this research underlines the impact of entrepreneurial programs on the entrepreneurial intention. The second one is partially validated. The hypotheses relating to attitudes toward behavior, subjective norms and professional experiences are validated ; the hypotheses concerning the perceptions of resources availability and the perceptions of abilities developed by association experiences are rejected.
- La création des Académies suite aux accords de Bologne modifie-t-elle le gouvernement d'entreprise des organisations universitaires Belges ? - Alain Finet, Toni Mpasinas p. 67-76 Le gouvernement d'entreprise a connu des développements importants ces dernières années, avec une focalisation forte sur l'efficacité éventuelle de certains mécanismes de contrôle de l'action des dirigeants. Cependant, les analyses portent le plus souvent sur les entreprises de nature commerciale, et notamment deux catégories de stakeholders bien particuliers, à savoir les actionnaires et les dirigeants. Notre analyse essaie de dépasser ce cadre relativement spécifique en prolongeant l'étude au niveau d'organisation dont les buts et objectifs sont plus flous et ambigus que ceux des entreprises du secteur privé classique. En effet, nous considérons les organisations universitaires Belges pour lesquelles les objectifs peuvent être multiples. En fonction de cet état de fait, nous essayons de montrer que les mécanismes de gouvernance théoriquement recensés sont difficilement applicables pour ce type d'organisation. En fait, il ressort que seul le Conseil d'Administration serait a priori susceptible d'exercer son rôle de surveillance de manière relativement efficace. Notre attention s'est également portée sur les changements qui se sont opérés suite à la ratification des accords de Bologne et la création en Communauté Française de Belgique de trois Académies. Il ressort que le gouvernement d'entreprise n'a pas été réellement modifié, si ce n'est l'ajout du Conseil d'Académie, dont la mission est limitée à effectuer des propositions qui sont éventuellement ratifiées par les Conseils d'Administration des entités universitaires constituant l'Académie. Parallèlement, a également été créée l'Agence pour l'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur, dont les missions de contrôle ne concernent pas uniquement les universités mais toutes les composantes de l'enseignement supérieur.Does the creation of the Academies following the agreements of Bologna modify the governance of the universities ? A lot of studies have recently been devoted to Corporate Governance. Nevertheless most of them focus on firms and mainly two kinds of stakeholders : shareholders and managers. Our paper aims at analyzing Corporate Governance in a specific kind of organization, universities. For those organizations, there are plenty of performance indicators. In fact control mechanisms do not seem to play their role in this kind of organization. Only Boards of Directors seem to be quite efficient. We also focus on changes caused by Bologne Agreements in leading universities in Belgium. We find no real change in Corporate Governance, except a new council, gathering leaders from the different organizations. An agency specifically devoted to assess teaching quality has also been created, but all high schools have been incorporated.
- Qu'est-ce qu'une entreprise familiale ? : Réflexions théoriques et prescriptions empiriques - Thierry Poulain-Rehm p. 77-88 L'entreprise familiale est une forme d'organisation aux contours mal dessinés dans la littérature et parfois empreinte de confusion. Les auteurs développent tantôt une approche quantitative, en termes de contrôle par la famille du capital et des droits de vote, tantôt une approche qualitative, en termes d'influence sur le management et de culture d'entreprise. Alors que certains défendent une vision unidimensionnelle, d'autres, en revanche, combinent les deux ensembles de critères pour construire une vision polymorphe de l'entreprise familiale. Au regard de la pluralité des approches développées, la notion d'entreprise familiale apparaît éclatée. Il semble néanmoins possible de s'engager sur les voies d'une définition tout à la fois unifiée et plurielle en déployant une conception multicritères. Cette vision permet de donner naissance à une typologie classant et différenciant les entreprises selon l'intensité de leur nature familiale, qui est plus ou moins affirmée selon la place occupée par la famille dans le capital et le management. Dans cet article, l'opérationnalité de la typologie est mise à l'épreuve sur un échantillon de 26 firmes familiales figurant parmi les cent plus grandes entreprises françaises en termes de chiffre d'affaires.What is a family firm ? Theoretical reflexions and empirical regulations Family firms are a form of organization to the contours badly drawn in the literature and sometimes impressed confusion. The authors develop sometimes a quantitative approach, in terms of control by the family of the capital and the voting rights, sometimes a qualitative approach, in terms of influence on management and culture of company. Whereas some defend a unidimensional vision, others, on the other hand, combine the two sets of criteria to build a polymorphic vision of the family company. In comparison with the plurality of the developed approaches, the concept of family firm appears burst. It seems nevertheless possible to commit to a definition all at the same time unified and plural by deploying a design multicriterion. This vision makes it possible to give rise to a typology classifying and differentiating the companies according to the intensity of their family nature, which is more or less marked according to the place occupied by the family in the capital and management. In this article, the operationnality of typology is put to the test on a sample of 26 family firms appearing among the hundred larger French companies in terms of sales turnover.
- L'influence du pouvoir du dirigeant sur la structure de l'entreprise : Une étude à partir des entreprises camerounaises - Jean-François Ngokevina, Lucien Kombou p. 89-98 L'objectif de cet article est d'expliquer la relation qui existe entre le pouvoir du dirigeant et la structure réelle de l'entreprise (structure formelle et informelle). Les travaux antérieurs examinent comme déterminant de la structure, la stratégie, l'âge et la taille de l'entreprise, l'environnement mais les chercheurs ne font pas allusion à l'influence du pouvoir du dirigeant. Avec le développement des technologies de l'information et de la communication, et l'augmentation sans cesse du niveau d'études des employés, cet article tend à combler ce vide théorique. L'échantillon de l'étude est composé de 84 entreprises appartenant à divers secteurs d'activités dont la taille minimale est de cinquante employés. Les principaux résultats font ressortir une influence significative du pouvoir du dirigeant sur la structure de son entreprise.The influence of the leader power on the structure of the enterprise : a study starting from the Cameronian enterprises The main goal of this paper is to explain the relationship between the power of the leader and the real structure of the firm (formal and informal structure). As structure determinant, the former works examine the strategy, the age, the size of the firm and it's environment. However, these research do not deal with the influence of the power of the leader. Within the context of the development of technology of information and communication, with the permanent rise of the study level of employees, this paper attempt to fill this theorical gap. The sample of the study is made-up of 84 firms belonging to various sectors with a minimal size of 50 employees. The main results bring out a strong dependence between the power of the leader and the structure of it's firm.
- Confiance et défiance dans la reprise d'entreprises artisanales - Catherine Thevenard-Puthod, Christian Picard p. 99-113 Parmi les évolutions auxquelles l'artisanat doit aujourd'hui faire face, figure au premier plan la transmission-reprise. Les entreprises artisanales connaissent en effet un taux de mortalité relativement élevé, généré en partie par les problèmes rencontrés lors de leur transmission. En particulier, la reprise par une personne tierce est une opération délicate du fait de la spécificité de l'artisanat : un métier souvent « manuel » et surtout peu formalisé, une organisation fortement centrée sur son dirigeant, un milieu difficile à pénétrer et un poids prépondérant des institutions. Face à ces difficultés et compte tenu des enjeux liés à la pérennité de ces entreprises, notre recherche met en relief le rôle central que joue la confiance dans la réussite de la reprise d'une structure artisanale. En s'appuyant sur l'étude de neuf cas d'organisations reprises récemment, elle montre qu'une relation de confiance doit tout d'abord s'instaurer entre le cédant et le repreneur, pour que le premier soit prêt non seulement à céder son affaire, mais surtout à accompagner le changement de propriétaire et à transmettre à l'acquéreur son savoir-faire ainsi que toutes les connaissances tacites inhérentes au bon fonctionnement de l'entreprise. Enfin, le repreneur doit également parvenir à gagner la confiance de ses nouveaux salariés et de son environnement (clients, fournisseurs...).Confidence and distrust in the transmission of craft industry companies Craft industry faces nowadays a serious problem of transmission. Buying a craftsman‘s firm is not an easy operation because of its characteristics : manual work, tacit skills, a leader focused culture, the weight of institutions... Our research, supported by 9 case studies, underlines the pivotal place of trust in the success of a craftsman's firm acquisition. It shows how trust must be first established between buyer and seller to allow transmission of knowhow, tacit skills..., and then between buyer and others stakeholders (employees, customers, suppliers...).
- Homogénéité, hétérogénéité de l'équipe dirigeante : Performance de l'entreprise et enracinement du dirigeant - Jules Roger Feudjo p. 115-128 Cette étude a pour objectif de comprendre le lien qui existe entre la configuration de l'équipe dirigeante, la performance de l'entreprise et l'enracinement du principal dirigeant. En définitive, elle montre que, lorsque les structures de contrôle sont efficaces et que le dirigeant a les compétences techniques et managériales requises, une forte hétérogénéité de l'équipe dirigeante constitue un facteur de récession marginale de la performance des entreprises. Elle montre également que l'homogénéité favorise la rotation du dirigeant à travers les consensus, notamment lorsque les intérêts légitimes ou opportunistes des membres de l'équipe en dépendent. Dans le même sens, l'hétérogénéité favorise l'enracinement, surtout lorsqu'en cas de coalition le dirigeant domine ou lorsqu'il est de la coalition dominante. Par ailleurs, l'enracinement comme source de domination opportuniste se relativise avec cette recherche qui prend le parti des auteurs militants en faveur d'une relation positive entre l'enracinement du dirigeant et la performance de l'entreprise.Homogeneity, Heterogeneity of the controlling team, performance of the enterprise and rooting of the leader. The purpose of this study is to understand the link which exists between the configuration of the top level management team, the performance of the firm and the entrenchment of the Chief Operating Officer (COO). Ultimately, it shows that, when the structures of control are efficient and the COO has the technical skills and manageriale necessary, the heterogeneity of the management team constitutes a marginal factor of recession of the performance of the companies. It also shows that the homogeneity in particular supports the rotation of the COO through consensus, when the legitimate or opportunist interests of members of the team depend on it. In the same direction, heterogeneity supports the entrenchment especially when COO dominates the coalitions or when he is dominant coalition. In addition, the entrenchment like source of opportunist domination is relativized with this research which takes side with militant authors in favour of a positive relation between the entrechment of COO and the firm performance.
- Ethique du métier et transmission des exploitations - Catherine Macombe p. 129-138 Certaines exploitations agricoles françaises se transmettent alors qu'elles sont de petite taille économique, tandis que d'autres, grandes et florissantes, disparaissent quand vient la fin de la carrière de l'exploitant. Ces constats sont contraires à la théorie qui prévaut habituellement et qui voudrait que la reprise des exploitations les mieux dotées en facteurs de production soit assurée. Comment expliquer ce paradoxe? Nous croyons que l'éthique du métier est un élément essentiel de la pérennité. Nous avons interrogé trente exploitants auvergnats, placés dans les situations les plus diverses possibles. Nous voulions déterminer s'ils avaient une éthique du métier et ce que leur exploitation représentait : un capital, un patrimoine ou un projet ? La recherche a livré le résultat suivant : à chaque fois qu'il porte une éthique du métier, l'exploitant considère son exploitation comme un projet bon à transmettre. Il la gère dans cette optique, quitte à rechercher activement une personne non apparentée pour lui succéder. A contrario, les exploitants qui ne portent pas d'éthique du métier se refusent à envisager une succession hors du cadre familial. Cette approche rompt avec les travaux qui examinent la transmission sous l'angle des dotations de l'entreprise, puisqu'elle place l'éthique du dirigeant au coeur de son projet de reprise. En cohérence avec les résultats sur la pérennité des petites entreprises, on peut affirmer que l'éthique du métier fournit au dirigeant un ensemble de règles. Ce sont des règles de décision assez souples pour s'adapter aux circonstances, mais assez solides et cohérentes pour préserver les valeurs essentielles qui fondent l'identité de l'entreprise. En suivant ces règles, le dirigeant « donne du sens », et se persuade en définitive de l'intérêt de préserver l'entreprise au-delà de la délicate période de la cessation-transmission. Mots clés : cessation-transmission, éthique, entreprise.Professional ethics and farms passing on Some French farms get transmitted, whereas they have a small economic size, while large and flourishing others vanish at the end of farmer's career. This statement of fact contradicts usual theory, which predicts preferably resumption for production factors well equipped farms. How could we explain this paradox ? We believe that professional ethics is an essential factor for permanence. We questioned thirty farmers from Auvergne (France), placed in the most various situations as possible. We wanted to know if they had professional ethics or not, and what do their farms represent : a capital, a patrimony or a project ? The research uncovered this outcome : in each case a farmer is bearing professional ethics, he thinks about his farm as a « good to pass on » project. Thus, he manages it from this viewpoint, and even if it means actively search for a non related successor. Otherwise, farmers who don't bear professional ethics are refusing to consider a non related successor. This approach breaks off with works which take a look at passing on from corporate grants point of view, because it places company director ethics in the heart of his passing on project. According to results about small firms permanence, we suggest that professional ethics is supplying company director with a set of rules. These decision-making rules are flexible enough to fit occasions, but strong and coherent enough to preserve cultural firm identity. Following these rules, company director « gives a sense », and eventually persuades oneself of interest to preserve statement beyond the cessation-passing on sensitive period.
- L'actualité de la gestion : Universités – Grandes Écoles – Entreprises – Institutions... - Philippe Naszályi p. 139-142
- Le partage équitable de la valeur ajoutée : Un facteur de bonne gouvernance pour l'entreprise - Jean-François Verne p. 143-150 L'équité relative au partage de la valeur ajoutée entre l'entreprise et ses partenaires est un facteur de bonne gouvernance de l'entreprise. Mais la répartition de la valeur ajoutée est plus ou moins équitable selon les modèles de négociation salariale correspondant aux divers modes de gouvernance. Dans le modèle de monopole syndical, correspondant au modèle de « stakeholder value », la répartition des gains de productivité ou du produit de la vente avantage les salariés. Par contre, le modèle de l'entreprise en monopsone, appartenant au système de « shareholder value », favorise les actionnaires au détriment des salariés et des consommateurs. C'est alors dans le modèle de négociation efficiente que la répartition est la plus équitable et efficace, en termes de gouvernance, étant donné que les gains de productivité ou le produit de la vente bénéficient à tous les partenaires de l'entreprise. Toutefois, les modèles qui paraissent inéquitables à court terme ne le sont pas forcément à long terme parce que les individus peuvent être à la fois consommateurs, salariés et actionnaires.The equitable division of the added value : an efficient corporate governance factor The equity which relates of value added distribution between the firm and its partners constitutes an efficiency corporate governance factor. But the distribution of the added value is more or less equitable according to models'of wage negotiation corresponding to the various modes of governorship. In the monopoly trade-union model, which corresponds to the stakeholder value model, the distribution of productivity gains or the sale product is seen to favor employees. On the other hand, the firm monopsone model, which pertains to the shareholder value system, favors employees and consumers. It is in the efficient negotiation model that the allocation is most equitable and effective, in terms of governorship, since the productivity gains or the product sale profits with all the partners from the firm. However, the models which appear inequitable in the shortterm are not inequitable in the long-term because the individuals can be at the same time consumers, employees and shareholders.
- La littérature sur l'intervention de conseil dans les organisations : Une revue critique - Yves-André Perez p. 151-158 Cet article a pour but de proposer une revue critique de la littérature consacrée à l'intervention de conseil dans les organisations. Tout d'abord, il décrit la genèse de cette littérature aux confins de la psychosociologie et des sciences de gestion. Ensuite, il analyse les concepts et les modèles théoriques proposés par cette littérature. Enfin, il se livre à une critique de ces modèles et propose de nouvelles pistes de réflexion en vue de les reformuler. Mots-clés : conseil, intervention de conseil, modèles théoriques, revue critique.The literature on the consulting process in organizations : critical review The purpose of this paper is to offer a critical review of the literature related to the consulting process in organizations. First of all, it describes the genesis of this literature at the borderline between psychosociology and management. Secondly, it analyzes the concepts and the theoretical models proposed by this literature. Lastly, it criticizes these models and suggests new ways of thinking in order to revise them.
- Extension du domaine de l'entrepreneur... et limites - Émile-Michel Hernandez p. 17-26