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Revue Gestion 2000 Mir@bel
Numéro Volume 34, 2017/5
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • 80 ans d'Innovation en Gestion - Didier Chabaud, Pascal Corbel, Frank Janssen, Jean-Michel Sahut p. 51-61 accès libre
  • Point de vue : fragments pour servir une histoire de la technologie de gestion - Patrick Gilbert p. 63-82 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La gestion n'est pas seulement de l'ordre de la décision et de l'action, elle existe aussi au travers de techniques et des instruments par lesquels celles-ci sont mises en œuvre. Au fil du temps, la dimension instrumentale de la gestion est devenue plus prégnante dans un contexte général de rationalisation organisationnelle et d'informatisation croissante des processus de travail. Ce phénomène justifie le développement d'un corps de connaissance spécifique, la technologie de gestion, qui porte sur l'étude des techniques de gestion et de leurs outils. L'article fournit quelques repères marquants sur la genèse et la formation progressive d'une discipline en devenir.
    Management is not only about decision-making and action, but also about techniques and instruments through which they are implemented. Over time, the instrumental dimension of management has become more prominent in a general context of organizational rationalization and increasing computerization of work processes. This trend requires the development of a specific body of knowledge, management technology, which deals with the study of management techniques and their tools. The article provides some landmarks on the genesis and gradual formation of an emerging discipline.
  • The conditions to interdisciplinary dialogue : The coexistence of institutional logics as an example - Laurent Taskin, Nathalie Schiffino, Julien Raone, Céline Donis p. 83-113 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'interdisciplinarité est souvent présentée comme une caractéristique et une valeur clés de la recherche en sciences sociales, dont les sciences de gestion. Toutefois, dans un contexte de surspécialisation, les conditions d'un dialogue interdisciplinaire doivent être interrogées. Cet article offre une illustration de la manière dont des théories issues de la sociologie peuvent être articulées dans un dialogue fructueux permettant de mieux comprendre un enjeu majeur de la recherche en management (public) aujourd'hui : celui de la coexistence de logiques institutionnelles. Cet article mobilise et combine trois perspectives théoriques (politique, conventionnaliste et subjectiviste) pour expliquer les enjeux de pouvoir, les fondements éthiques et la matérialité à l'œuvre dans le pluralisme institutionnel. Ce faisant, cet article contribue à la mise en œuvre de dialogues fructueux entre les disciplines (gestion, science politique, sociologie) en proposant trois modalités d'enrichissement mutuel: le plus petit dénominateur commun, la relation de communication et l'inspiration.
    Interdisciplinarity is often singled out as a valuable characteristic of research in the social sciences in general, and in management notably. In a time of overspecialization, however, the conditions for dialogue among disciplines need to be re-explored. This article offers an illustration of how theories –which mainly originates from the sociology– can be articulated in a fruitful dialogue helping to better understand a central issue in today's (public) management research, i.e. how institutional logics may co-exist. This article mobilizes and combines three theoretical perspectives (political, conventionalist, subjectivist) in order to understand the role of power, ethical agency and materiality in the context of institutional pluralism. Further down the line, the article paves the way for a fruitful dialogue between disciplines (management, political science, sociology): it highlights three concrete avenues for interdisciplinary enrichment, i.e. the lowest common denominator, the relation of communication, and the inspiration.
  • Innovations in management: Implications from three key trends - Peter Lorange p. 115-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article discute de plusieurs innovations récentes en gestion, résultant de trois développements clés, à savoir les progrès récents dans les technologies liées aux communications, l'émergence de l'analyse de données volumineuses (big data) et les avancées récentes en finance comportementale, et plus généralement dans la science comportementale. Le paysage organisationnel évolue car les universités et les écoles de commerce utilisent désormais une nouvelle pédagogie, les cabinets de conseil se spécialisent de plus en plus, mais également des acteurs mondiaux de niche et de puissantes organisations de réseaux virtuels émergent.
    This article discusses several recent innovations in management, coming about as consequence of three key developments, namely recent advances in communications-related technology, the emergence of large data analysis (big data) as well as recent advances in behavioral finance, and more generally in behavioral science. The organizational landscape is changing because of this: universities and business schools are now making use of new pedagogy, consulting firms are increasingly becoming specialized, global niche players, and powerful virtual network organizations are emerging.
  • Point de vue : des registres de l'innovation en sciences des organisations aujourd'hui - Yvon Pesqueux p. 123-143 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Ce texte invite à la compréhension des registres de l'innovation (l'innovation comme discours, la volonté d'innovation, innovation et tradition, innovation et transgression, la substance évolutionniste de l'innovation, la tension « adoption – diffusion », les relations « innovation - apprentissage organisationnel et configurations organisationnelles apprenantes ») et au débat engagé en sciences des organisations. Pour ce qui est des auteurs, il sera question de la conception interactionniste de l'innovation de Kline & Rosenberg au regard d'une perspective incrémentale (1986), du « modèle de la traduction » (M. Akrich & M. Callon & B. Latour, 1988), de l'innovation démocratique (von Hippel, 1988), de l'innovation de rupture (Christensen, 1995), de l'innovation ouverte (Chesbrough, 2003), de l'ambidextrie organisationnelle, de l'innovation frugale, avant de conclure sur l'innovation comme Zeitgeist (esprit du temps).
    This text invites in the understanding of innovation issues (innovation as discourse, the will of innovation, innovation and tradition, innovation and transgression, the evolutionary sub-stance of innovation, the tension ‘adoption – diffusion', innovation & organizational learning) and in the debates in today's organization studies. With the authors, it will be question of the interactionist perspective of innovation (Kline and Rosenberg) regarding an incremental perspective (1986), of the ‘model of the translation' (Akrich, Callon and Latour, 1988), of the ‘democratic innovation' (von Hippel, 1988), of the disruptive innovation (Christensen, 1995), of the ‘open innovation' (Chesbrough, 2003), of the ‘organizational ambidextry', of the ‘frugal innovation', before ending on innovation as Zeitgeist (spirit of the times).
  • Point de vue : passer de la boite noire à l'innovation sociale : un défi et une responsabilité pour les écoles de management - Éric Cornuel, Pierre Kletz p. 145-153 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les écoles de management ont souvent été soupçonnées d'être « au service » des entreprises qui externaliseraient les coûts de formation de leurs futurs managers vers l'Etat ou vers les futurs salariés eux-mêmes tout en ayant une forte influence, tant sur les types que sur les contenus de formation.Cette critique, parfois justifiée, est cependant inhérente à la mission des écoles de management consistant à bâtir la carrière de leurs futurs diplômés ce qui les conduit à une proximité forte vis-à-vis des entreprises. Des écoles de management sont ainsi souvent conduites à un « grand écart » pour s'accommoder des attentes et des intérêts de leurs étudiants, des entreprises et de la Société toute entière.Cependant, une évolution historique s'est produite, consistant en la reconnaissance de ce que l'entreprise n'est pas uniquement un lieu à vocation économique où des agents sociaux se rencontrent, mais aussi une institution sociale légitime créant et diffusant des normes sociales et assumant progressivement une responsabilité sociale fondée sur un développement durable. Cette évolution crée un contexte plus favorable pour que les écoles de management s'investissent sur les questions sociales sans se mettre en opposition avec les entreprises. Toutefois, il serait illusoire de mésestimer les difficultés inhérentes de ce nouveau contexte qui obligera à repenser leurs stratégies pour mieux tenir compte de leur impact social.Les signes de cette évolution sont déjà visibles : à cet égard, le programme BSIS de l'EFMD, qui évalue l'impact des business schools sur leurs territoires est particulièrement intéressant et il est révélateur que ce soit l'EFMD, le « catalyseur des évolutions des écoles de management » qui l'ait pris en charge, symptôme de l'étendue de la prise de conscience des écoles de management.Au total, ce qui se joue pour les écoles de management est de passer d'une conception shumpeterienne de l'innovation, dans laquelle il s'agit de lancer sur le marché la mise en application d'une invention en quête d'une demande solvable tout en se gardant de porter une appréciation sur cette innovation, à une démarche relevant de l'innovation sociale dans laquelle l'intérêt de la société est le premier critère à prendre en compte dans la décision comme dans la mise en œuvre de projets.
    Business schools have often been suspected of being “at the service” of companies that outsource the training costs of their future managers to the State or to the future employees themselves, while maintaining a strong influence on both type of training and training content. This criticism, sometimes justified, is nevertheless inherent to the mission of business schools, which is to build the careers of their future graduates, so as to provide them with strong connections to businesses. Schools of management thus often have to struggle to accommodate the expectations and interests of their students, of businesses, and of society as a whole.However, a historical evolution has taken place, acknowledging that businesses are not exclusively economic places where social agents meet, but also legitimate social institutions that create and disseminate social norms and gradually assume social responsibility based on sustainable development. This evolution creates a more favorable context for business schools to engage in social issues without putting themselves in opposition to companies. However, it would be illusory to underestimate the inherent difficulties of this new context, which will require rethinking their strategies to better reflect their social impact.The signs of this evolution are already visible : in this respect, EFMD's BSIS program, which assesses the impact of business schools on their regions, is particularly interesting. It is also revealing that it is EFMD, “that has the feel of business schools”, that took responsibility for it—a symptom of the extent of awareness of business schools.All in all, what is taking place for business schools is a shift from a Schumpeterian view of innovation, in which a business brings to market the application of an invention in search of solvent demand, while refraining from allowing an appreciation of this innovation, to an approach stemming from social innovation in which the interests of society are the primary criteria taken into account in decision-making as well as in the implementation of projects.
  • Exploring the multidimensional facets of dynamic capabilities in territorialized networks of innovation : Empirical evidence from French clusters - Béatrice Meurier, Gilles Guieu p. 155-176 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La littérature sur les capacités dynamiques (CD) dans les contextes inter-organisationnels reste peu développée. Cette contribution cherche à répondre aux questions suivantes : quelles sont les principales CD dans les réseaux territorialisés d'organisations ? Les caractéristiques des clusters sont-elles propices au déploiement et au développement des CD ? Des propositions théoriques sont bâties et testées dans 8 études de cas de réseaux territorialisés du Sud-Est de la France. Les résultats suggèrent que la nature des CD est multidimensionnelle et multi-niveaux. En fait, les capacités sont à la fois encastrées dans des processus tels que des actions managériales, des routines organisationnelles, des best practices ou des moyens opérationnels ad hoc, et déterminées par des capacités d'anticipation développées par les entreprises. Le développement et le déploiement des CD sont influencés par les caractéristiques organisationnelles, structurelles et contextuelles des réseaux. Cinq CD spécifiques aux réseaux sont identifiées, à savoir des capacités de collaboration, d'innovation, de coopétition, relationnelle et de soutien.
    Literature lacks knowledge on dynamic capabilities in inter-organizational contexts. This paper tries to answer to the following questions: what are the main dynamic capabilities (DC) in territorialized networks of organizations? Are cluster characteristics propitious for the deployment and development of DC? Theoretical propositions are built and tested through 8 case studies of territorialized networks in the Southeast region of France. Results reveal the multidimensional and multi-level nature of dynamic capabilities. In fact, capabilities are (1) embedded in processes such as managerial actions, organizational routines, best practices and operational ad hoc means, and (2) determined by anticipation capabilities that firms develop, and (3) favored by organizational, structural and contextual network characteristics. Five specific capabilities can be enhanced or developed in these networks, namely: collaborative capability, innovation capability, coopetitive capability, relational capability and supportive capability.
  • Mieux comprendre les représentations des étudiants dans le domaine de l'entrepreneuriat pour mieux adapter les programmes d'éducation - Jean-Pierre Boissin, Véronique Favre-Bonté, Sandrine Fine-Falcy p. 177-201 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La pédagogie et le pré-accompagnement de l'entrepreneuriat doivent s'adapter en fonction des profils des étudiants. Pour aider les acteurs à bien orienter ces choix pédagogiques, la recherche a son rôle à jouer. Cet article reprend la segmentation d'un premier travail issu de la distinction de trois groupes d'étudiants avec des sous-modèles d'intention entrepreneuriale distincts. La population étudiante n'étant pas homogène, il convient de prescrire une éducation entrepreneuriale différenciée et de développer des programmes d'accompagnement-formation pour les étudiants proches de l'engagement entrepreneurial. Le statut national étudiant-entrepreneur constitue une avancée majeure pour faciliter cet engagement entrepreneurial.
    Pedagogy and pre-accompaniment of entrepreneurship must adapt according to students profiles. To provide a better understanding of the methodological choices, research is critical. This article resumes the segmentation of a first work resulting from the distinction of three groups of students with different sub-models of entrepreneurial intention. As the student population is not homogeneous, it is necessary to prescribe a differentiated entrepreneurial education and develop support-training programs for students close to entrepreneurial commitment. The national student-entrepreneur status is a major step to facilitate this entrepreneurial commitment.
  • Les structures d'accompagnement, des entreprises comme les autres : Contribution de la théorie des capacités dynamiques - Amandine Maus, Sylvie Sammut p. 203-226 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'environnement de l'accompagnement entrepreneurial connaît de profondes mutations. L'adaptation des structures d'accompagnement devient plus que nécessaire. Si leur évolution au cours du temps a été décrite par la littérature, leur capacité qui permet cette adaptation demeure inconnue. Pour pallier ce manque, notre étude qualitative démontre que certains acteurs de l'accompagnement développent des capacités dynamiques. Ces dernières sont fondées sur l'approche managériale lean management. La principale contribution de cet article est de souligner une démarche entrepreneuriale générée par ces capacités. Elle transforme les structures d'accompagnement en entreprises comme les autres à la recherche d'une plus grande productivité de leur accompagnement.
    The business support environment is undergoing profound changes. The adaptation of incubators is becoming more than necessary. While this adaptation has been described in the literature, their capabilities to do so remains unknown. To fill this gap, our qualitative study shows that some incubators are developing dynamic capabilities. These are based on the lean management managerial approach. The main contribution of this article is to highlight the entrepreneurial process generated by these capabilities. It transforms incubators into companies like others seeking greater productivity in their business support.
  • Le pouvoir dans l'entreprise copreneuriale : Implications théoriques et managériales - Gérard Hirigoyen, Amélie Villéger p. 227-248 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les copreneurs sont des couples dirigeant conjointement une entreprise. Cette reconnaissance officielle des femmes dans la gouvernance devrait leur conférer une visibilité accrue. Pourtant, la littérature académique relève unanimement qu'elles sont, le plus souvent, en retrait par rapport à leur conjoint. Cet article conceptuel se propose d'appréhender ce paradoxe en analysant l'organisation du pouvoir copreneurial. Il fait apparaître une distinction entre pouvoir formel et pouvoir informel, le second étant majoritairement détenu par les femmes mais n'étant pas nécessairement moins influent. Cette affectation sexuée diminue les coûts d'opposition entre conjoints ainsi que les coûts de non-conformité sociale. Elle favorise en outre la lisibilité de la structure entrepreneuriale, la satisfaction et le sentiment d'équité entre conjoints.
    Copreneurs are couples who jointly run a business. This formal recognition of women in governance should give them increased visibility. Yet the academic literature is unanimous that they are, in most cases, behind their spouses. This conceptual article proposes to apprehend this paradox by analyzing the organization of copreneurial power. It shows a distinction between formal and informal power, the latter being predominantly owned by women but not necessarily less influential. This gendered assignment reduces spousal opposition costs as well as social noncompliance costs. It also promotes the legibility of the entrepreneurial structure, satisfaction and the feeling of fairness between spouses.
  • Point de vue : quel paradigme pour la recherche en entrepreneuriat ? : Du paradigme de la décision au paradigme de l'agir entrepreneurial - Christophe Schmitt p. 249-256 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Étonnamment la recherche en gestion en général et la recherche en entrepreneuriat s'inscrit avant tout dans un paradigme, le paradigme de la décision. Or, ces derniers temps, des recherches voient le jour afin de mettre l'accent non plus sur la décision mais sur l'agir entrepreneurial, entendu comme un paradigme permettant de relier décision et action. Cet article, en revenant sur les limites du paradigme de la décision, présente les éléments de ce paradigme en émergence.
    Surprisingly, research in management in general and the one in entrepreneurship in particular claim to be part of a paradigm, especially the decision paradigm. However, recently, emerging researches seek to focus on entrepreneuring rather than on decision-making, because entrepreneuring could be understood as a paradigm linking decision and action. Shedding light on the limits of the paradigm of the decision, this article aims to present the elements of the new one to adopt.
  • Point de vue : la culture est-elle explicative des différences de dynamisme entrepreneurial : Les cas de la France et de l'Angleterre - Jean-Claude Pacitto, Philippe Jourdan p. 257-273 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Il n'est jamais facile de répondre à des questions complexes comme celles du pourquoi du différentiel de dynamisme entrepreneurial entre pays ou continents. Comme souvent les causes sont multiples et les phénomènes interactifs. Confrontés au besoin de comprendre et d'agir, les acteurs impliqués dans le développement entrepreneurial et notamment les pouvoirs publics ont besoin d'explications plus globales susceptibles de mobiliser les énergies et de simplifier la recherche des causes.On ne comprendra jamais le succès des explications culturalistes si on ne les resitue pas dans un contexte de demande de simplification causale des phénomènes étudiés. Ces explications ont eu tendance à devenir des théories séduisantes au sens de Boudon (1986) et ont perdu de leur validité scientifique.L'examen des trajectoires différenciées de la France et de l'Angleterre en matière entrepreneuriale nous permettra de mieux révéler l'influence du contexte politico-institutionnel sur le développement entrepreneurial et relativiser ainsi les explications de type « culturaliste » qui au final n'expliquent pas grand-chose.
    It is never easy to answer complex questions such as why the differential of entrepreneurial dynamism between countries or continents. As often the causes are multiple. Confronted with the need to understand and act, actors involved in entrepreneurial development and especially public authorities need more comprehensive explanations that can mobilize energies and simplify the search for causes.We will never understand the success of culturalist explanations if we do not place them in a context of demand for causal simplification of the phenomena studied. These explanations have tended to become seductive theories in the sense of Boudon (1986) and have lost their scientific validity.Examining the differentiated trajectories of France and England in terms of entrepreneurship will allow us to better reveal the influence of the politico-institutional context on entrepreneurial development and thus relativize the “culturalist” explanations that ultimately explain not much.
  • View point: Exploring innovation, De Novo & De Alio firms and their performance - Manoj Joshi p. 275-291 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Il existe un consensus croissant sur le fait que l'innovation émane de l'individu, c'est-à-dire de ses propres idées (Amabile, 1988, King, 1990). Schumpeter (1950) & Kanter (1983) relient cela à la génération, l'acceptation et la mise en œuvre de nouvelles idées, de nouveaux processus, produits ou services. L'essence de l'innovation réside dans l'unicité du pouvoir intellectuel ou de la capacité exprimée par la démocratisation de l'innovation (Hippel, 2005a) et sa construction en tant qu'innovation centrée sur l'utilisateur (Hippel, 2005b). Cette étude explore différents types d'innovations, de nature incrémentale ou radicale, montrant leurs effets sur les produits ou les processus, lesquels affectent directement la performance de l'entreprise. Typiquement, il existe deux types d'entreprises qui entrent dans une industrie, les nouvelles sont appelées De Novo, tandis que les De Alio se diversifient à partir d'une autre industrie. Les deux ont besoin d'innovations comme d'un vecteur d'intégration pour devenir performant. Cette étude sur l'innovation tente également de débattre de l'innovation et du mode d'entrée par ces deux types d'entreprises. En bref, la maximisation du profit devient la force motrice (Davis & North, 1970) de l'innovation institutionnelle qui conduit à la performance des entreprises. Cette étude dissèque une revue pertinente de la littérature, étalée de 1950 à 2015, examinant le besoin d'innovation et de performance de l'entreprise.
    There is a growing consensus that innovation emanates within the individual, i.e. from his or her own ideas (Amabile, 1988; King, 1990). Schumpeter (1950) & Kanter (1983) relate it to the generation, acceptance and implementation of new ideas, processes, products or services. The essence of innovation lies in its uniqueness of the intellectual power or capacity expressed from democratising innovation (Hippel, 2005a) and build it forward as user centred innovation (Hippel, 2005b). This study explores different types of innovations from lower to higher order, elucidating that these innovations are of incremental or radical nature, which may occur in product or processes, directly affecting firm performance. Typically there are two types of firms entering an industry, the new ones are termed as De Novo, while the De Alio are firms diversifying from other industry. Both need innovation as integration for firm performance. This study on innovation also attempts in debating innovation and entry mode by these two types of firms. In short, profit maximisation becomes the motivating force towards (Davis & North, 1970) institutional innovation leading to firm performance. This study dissects relevant review of literature, spread from 1950- 2015, examining the need for innovation and firm performance.
  • Innover pour rester fidèle à la tradition : Le marketing de l'écosystème monastique français - Sophie Morin-Delerm, Marie-Catherine Paquier p. 293-313 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cette recherche s'intéresse à la façon dont l'économie monastique française, fidèle aux traditions bénédictines et sujette à de fortes mutations internes et externes, parvient à développer une offre innovante de produits alimentaires et cosmétiques en phase avec les tendances actuelles de consommation. Pour cadrer ce questionnement sur les liens entre tradition et innovation, nous mobilisons la littérature sur les écosystèmes d'affaires, vus comme terrain propice à l'innovation par le biais de la Service Dominant Logic (SDL). La collecte de données en immersion longue auprès des monastères révèle un écosystème composé d'acteurs hétérogènes liés par une communauté de destin, et animés par une SDL renforcée par la prégnance du don et du service rendu. Dans ce contexte particulier, les résultats nous permettent d'envisager l'innovation comme étant au service de la fidélité aux traditions.
    This research focuses on how the French monastic economy, faithful to Benedictine traditions and subject to strong internal and external changes, manages to develop an innovative offer of food and cosmetic products in line with current consumer trends. To frame this questioning about the links between tradition and innovation, we use the literature on business ecosystems, seen as a fertile ground for innovation through the Service Dominant Logic (SDL). Collecting long-term data from monasteries reveals an ecosystem composed of heterogeneous actors linked by a community of destiny, and animated by a SDL reinforced by the importance of the gift and the service rendered. In this particular context, the results allow us to consider innovation as serving tradition fidelity.
  • Accroître la performance en innovation des PME grâce à la gestion des risques : Étude exploratoire sur des PME manufacturières - Josée St-Pierre, Jacques Bertrand, Sylvestre Uwizeyemungu p. 315-336 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Bien qu'elle soit associée à la survie et à la compétitivité des PME, l'innovation est une activité dont le succès n'est aucunement garanti. Le taux d'échec des activités d'innovation est d'ailleurs suffisamment important pour dissuader nombre d'entreprises de s'y investir de façon soutenue. L'incertitude qui lui est associée, puisque l'innovation est synonyme de risque, génère des sources d'échec multiples qui peuvent toutefois être gérées. Est-ce que des pratiques de gestion des risques implantées dans les PME peuvent influencer le taux de succès des activités d'innovation ? L'analyse des données recueillies auprès d'une centaine de PME manufacturières québécoises permet de le croire, dès lors que cette gestion est étendue à toutes les fonctions de l'organisation et qu'elle permet de gérer des éléments tangibles et intangibles dans l'entreprise. Cette recherche exploratoire permet de fournir différentes pistes d'intervention aux PME et aux organismes qui souhaitent accroître les taux d'innovation chez ces entreprises, sachant que les retombées positives sont bénéfiques pour l'entreprise mais aussi pour l'ensemble de la société.
    Even though innovation activities are associated with the survival and competitiveness of SMEs, their success is in no way guaranteed. In fact, the failure rate of innovation activities is sufficiently high to dissuade many firms from consistently investing in innovation endeavours. As innovation is synonymous with risk, the uncertainty associated with it generates multiple sources of failure. However, these sources of failure can be managed. Can risk management practices implemented in SMEs influence the success rate of innovation activities ? An analysis of the data collected from a hundred Quebec manufacturing SMEs suggests that risk management practices improve the success rate of innovation activities, provided that the risk management is extended to all the functions of the organization and takes into account tangible as well as intangible elements in the organization. This exploratory research provides different avenues of intervention for SMEs and SMEs supporting organizations aiming at increasing innovation rates in these firms, considering that SMEs innovation outcomes are beneficial not only for SMEs but also for the society as a whole.
  • Les nouveaux modèles de mobile Banking en Afrique : un défi pour le système bancaire traditionnel ? - Mathilde Fox, Nathalie Van Droogenbroeck p. 337-360 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La désintermédiation bancaire n'est pas un phénomène nouveau, mais sa forme semble évoluer d'une désintermédiation « produits » vers une désintermédiation « métiers ». L'émergence des « FinTech » en est en partie responsable. Dans ce contexte d'innovations financières en tout genre, cet article tente de d'expliquer l'immersion récente des opérateurs télécoms dans la sphère financière, et particulièrement en Afrique. Pour ce faire, il étudie le spectaculaire développement du mobile Banking et met en évidence les facteurs explicatifs de cette croissance. A partir de l'analyse des métiers traditionnels du retail Banking, et de la régulation des secteurs bancaires et télécom, nous cherchons à montrer si le système bancaire traditionnel est remis en cause par ces nouveaux acteurs. L'exploitation d'une vaste littérature empirique et des études du marché permettent de mettre en lumière les facteurs explicatifs et les différents enjeux de ce phénomène récent. Ainsi apparaît un nouvel agenda de recherche, car cet article montre à quel point les innovations technologiques et numériques en Afrique font de ce continent un véritable laboratoire de recherche, non seulement digital et financier mais aussi juridique et réglementaire. L'article met en lumière les spécificités du mobile banking en Afrique et montre à quel point la situation est différente de celle des pays développés.
    Banking disintermediation is not new but it seems to have recently evolved from “product” disintermediation to “business” disintermediation, partly under the influence of emerging “Fin-Tech”. In a global context of various financial innovations, the article deals with the recent incursion of telecom operators into the financial sphere, particularly in Africa, and presents explanatory factors for the spectacular development of mobile banking. Starting with the traditional retail banking business, and the regulation of telecoms and banks, it tries to determine whether the traditional banking system is challenged by the new actors. Issues related to this recent phenomenon are explained through a vast empirical literature and several market studies. A new research field opens, as technological and numerical innovations in Africa make further research indispensable not only on the digital and financial aspects, but also in legal and regulatory matters. The article highlights the characteristics of mobile banking in Africa, and shows how different the situation is in developed countries.
  • Inclure les publireportages aux outils de communication sur la responsabilité sociétale des entreprises - Catherine Janssen, Valérie Swaen p. 361-380 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La communication en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) suscite souvent le scepticisme des consommateurs, et il est donc essentiel pour les managers de trouver comment atténuer ce sentiment. Cette recherche compare les effets des publireportages (ou publicités télévisées de format prolongé) et des formes de publicité plus standards sur les attitudes des consommateurs dans le contexte de la communication sur la RSE. Cette recherche, qui s'appuie sur les réactions des consommateurs face à deux campagnes de communication RSE mises sur pied par deux marques de renom, indique que le recours à des publireportages pour communiquer au sujet de la RSE serait plus efficace que les publicités RSE standards. Des recommandations à l'intention des managers sont également formulées afin de communiquer plus efficacement sur la RSE avec les consommateurs.
    Corporate social responsibility (CSR) communication often triggers consumers' skepticism ; finding ways to reduce this skepticism is thus critical for managers. This research investigates the effects of an infomercial, or long-form television advertisement, compared with more traditional forms of advertising, on consumers' attitudes in a CSR communication context. Building on consumer responses to two CSR communication campaigns developed by two well-known brands, this research suggests that using infomercials to communicate about CSR could be a better choice than using standard CSR advertisements. It also offers recommendations to managers about how to communicate more effectively about CSR with consumers.
  • Paradoxes et changement organisationnel : les stratégies d'adaptation des cadres intermédiaires - Alain Vas, Nathalie Guilmot p. 381-410 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les environnements dynamiques poussent de plus en plus les organisations à répondre à des demandes concurrentes et imbriquées. Ce phénomène accentue les tensions dans l'organisation du travail quotidien des employés. Notre recherche vise à comprendre quelles sont les stratégies d'adaptation mises en place par les cadres intermédiaires pour faire face aux tensions paradoxales en contexte de changement. Il y a relativement peu de recherches dans la littérature portant sur les stratégies individuelles mobilisées par des acteurs organisationnels pour surmonter les paradoxes organisationnels. Notre recherche repose sur une étude de cas approfondie menée durant quatre ans et portant sur une transformation informatique dans une organisation internationale. Cette recherche qualitative a permis d'ouvrir la boîte noire de l'expérience paradoxale vécue par les cadres intermédiaires et leur manière d'y répondre. Nous avons obtenu trois principaux résultats. Premièrement, notre recherche explicite les paradoxes organisationnels dans une perspective empirique, en décortiquant les tensions vécues par les cadres intermédiaires durant un processus de changement organisationnel. Deuxièmement, nos résultats font émerger différentes stratégies d'adaptation mises en place par les cadres intermédiaires. Troisièmement, en reliant ces stratégies d'adaptation à chaque tension paradoxale rencontrée, nos résultats démontrent que les cadres intermédiaires utilisent d'abord des mécanismes d'ajustement discursif pour faire face aux paradoxes de type « appartenance » et « organisationnel ». Par contre, ils mobilisent plutôt des mécanismes de scission (splitting) des tensions paradoxales pour faire face au paradoxe de type « performance ». Ces résultats permettent d'aider les dirigeants à mieux comprendre les comportements des cadres intermédiaires en contexte de changement afin de mettre en place des dispositifs de soutien adaptés.
    This paper aims to address the interplay between paradoxes and middle managers' micro coping strategies. As it is increasingly common for organizations to have to simultaneously juggle with competing demands (Smith & Lewis, 2011), the juxtaposition of coexisting opposites has increased experiences of paradoxical tensions, challenging organizational actors in their daily work. Among these actors, middle managers are generally more prone to tensions (Wooldridge, Schmidt, & Floyd, 2008) as organizations have become flatter due to downsizing and re-engineering. As tension is considered to lead to burnout and stress, more recent work has recognized that it is not the existence of contradictions per se that is productive or destructive, but the way they are managed (Tracy, 2004). Despite accumulate insights into the management of organizational paradoxes (Jarzabkowski, Lê, & Van de Ven, 2013), relatively little is known about coping strategies at the intermediate level (Lüscher & Lewis, 2008). In response, this real-time analysis of an IT transformation programopens the black box of middle managers' responses to paradoxical tensions. First, this research details organizational paradoxes at the micro level, offering insights into specific tensions experienced by middle managers and their resulting challenges. Second, the study identifies coping strategies applied by middle managers, illustrating how organizational coping strategies cascade into micro-level responses. Third, by linking micro coping strategies to each paradoxical tension encountered by middle managers, results demonstrate how middle managers primarily employ discursive adjusting to cope with belonging and organizing paradoxes whereas they mainly rest on splitting strategies to deal with performing paradox.
  • Point de Vue : apport des sciences humaines et gouvernance humaniste, responsable et innovante des entreprises - Zahir Yanat p. 411-432 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La dimension humaine de et dans l'entreprise est clairement identifiée comme un élément clef de la construction d'avantages concurrentiels durables.Mais il faut bien admettre que :si les activités qui relèvent de la « bonne administration des choses » ont atteint un degré de sophistication élevéles préoccupations en matière de « gouvernement des personnes » sont loin d'avoir acquis la légitimité qu'elles méritent et d'occuper la place qui devrait leur revenir dans une culture de saine gestion.L'heureux maillage qui devrait exister entre ces 2 perspectives reste à inventer.La compréhension des êtres humains et des comportements passe par l'adoption d'une herméneutique, c'est-à-dire d'une épistémologie compréhensive capable de rendre compte du sens que les êtres humains donnent à leur vie dans les organisations.Notre contribution a pour objet d'examiner les conditions de rupture qui permettraient une relativisation de la norme et son enrichissement par des références aux sciences humaines.Elle vise à rendre compte des motifs de mobilisation de ces disciplines scientifiques et de leurs apports pour une gouvernance responsable, innovante et humaniste.
    The human extent of the enterprise and inside it is clearly viewed as a key of building sustainable competitive advantages.Yet one has to recognize that ;although the « good administration of things » has reached a high technical level,the concerns about the « government of persons » are far from acquiring their due recognition in an efficient management culture.A positive networking between these two elements is yet to come.The understanding of human beings and their behaviors implies to use an epistemology with a focus on the sense of human life in organizations.Our article tends to examine the conditions allowing norms to be put in perspective and enhanced with references to the human sciences.It tries to show how to mobilize these scientific fields to contribute to a responsible and innovative governance.
  • Point de vue : les nouveaux chantiers du management de la diversité : Quelques pistes de réflexion et de recherche - Maria Giuseppina Bruna, Nathalie Montargot, Jean-Marie Peretti p. 433-462 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Par un chassé-croisé d'apports théoriques transdisciplinaires et d'exemplifications issues du terrain, cet article prospectif esquisse deux chantiers de recherche sur le management de la diversité à investir dans les années futures. Le premier chantier a trait au dépassement du totémisme de la norme, un défi de civilisation et un enjeu stratégique pour les organisations souhaitant optimiser leur capital humain. La difficile intégration professionnelle des jeunes à faible capital scolaire initial, qui constituent pourtant des viviers de talents, en est l'illustration.Le second chantier concerne l'élargissement de la responsabilité des organisations et l'extension du périmètre effectif des démarches de diversité et d'inclusion. La question des salariés-aidants interpelle les capacités analytiques et prospectives des entreprises et déconstruit une conception réductionniste de l'homme-au-travail.
    Through a cross-fertilization between transdisciplinary theoretical contributions and empirical exemplifications, the present paper outlines two research projects on diversity management to investigate in future years. Overpassing the totem of the norm constitutes a civilization challenge as well as a strategic stake for firms engaged in the optimization of their human capital. To face social disaffiliation, the professional integration of young people with low initial school capital contributes to the recognition of the talents' diversity.The second challenge addresses the extension of corporate responsibility and the extension of the effective scope of diversity and inclusion policies. The issue of working caregivers questions the analytical and prospective capacities of the firms and deconstructs reductionist conceptions of man-and-women-at-work.