Contenu du sommaire : Ville, lien social, intervention sociale

Quelles sont les pratiques mises en œuvre par les intervenants chargés de favoriser la « cohésion sociale » dans les « quartiers en crise » ? En quoi ces pratiques sont-elles nouvelles ? L'analyse du cas des Pays-Bas, mis en regard avec les observations d'autres chercheurs dans quelques autres pays européens, fait apparaître l'émergence d'un corps de pratiques relativement homogène que l'on se propose de nommer l'intervention sociale de quartier. Cela dit, si ces pratiques paraissent nouvelles dans certains pays européens comme la France, elles le sont beaucoup moins dans d'autres pays.

Le but de cette contribution est de présenter les obstacles au processus d'inclusion sociale des jeunes provenant de quartiers défavorisés à partir de l'exemple d'un quartier de Lodz en Pologne. Les problèmes présentés font partie d'une reconstruction logique qui est le résultat d'une observation participante de trois ans de la part de l'auteur.Les raisons qui ont mené à l'observation de ce quartier n'ont pas été définies formellement. Elles étaient doubles :l'observation spontanée du chercheur : l'auteur était à la fois chercheur et habitant du quartier. Le fait d'être un pédagogue social l'a amené à s'intéresser à la manière dont les jeunes passaient leur temps.la fascination du chercheur pour les études qualitatives dans des cadres sociaux naturels.La perspective théorique qui a étayé l'orientation du chercheur est l'interactionnisme (Blumer, 1954). La méthode de la théorie fondée a organisé le cours et l'analyse de la recherche (Glaser, Straus, 1967).

La démocratisation des politiques publiques est sans doute l'enjeu de la gouvernabilité des villes. Peut-on ou veut-on faire participer les habitants des quartiers qualifiés de difficiles au gouvernement de la cité ? Un postulat oriente cette thèse : la démocratie ne se décrète pas dans l'action publique. Elle est d'abord une expérience sociale qui confronte les acteurs à leurs contradictions, entre stratégie, idéologie et subjectivité. Cet article montre que les acteurs locaux pris dans des logiques de systèmes locaux auxquels ils participent de manière plus ou moins volontaire, produisent une exclusion « politique » des habitants des quartiers d'exil ; cette exclusion se construit lors de rencontres durant lesquelles les échanges linguistiques renforcent de manière radicale les modalités d'exclusion des plus démunis.

Ce projet de recherche action est issu d'un séminaire de formation au travail social communautaire organisé par l'équipe enseignante de l'École Universitaire de Travail Social de Barcelone à la fin de l'année 2000. À l'issue de ce séminaire, la promotion, depuis l'université d'un projet de recherche action participante, comme stratégie et processus pour revisiter et repenser le travail social communautaire s'est imposée. Ce projet s'est concrétisé et a été porté par un groupe moteur composé de professeurs, de professionnels travaillant dans trois équipements d'intervention primaire dépendants de services sociaux et de citoyens résidant dans les trois territoires concernés. Ce projet a été l'occasion de repenser les pratiques professionnelles, les pratiques des citoyens et les pratiques du personnel académique par rapport à l'analyse communautaire.

La créativité sociale ne fait pas référence à la créativité individuelle qui, tout au long de l'histoire, a été principalement identifiée avec le génie ou avec les situations extraordinaires. Elle émerge et se construit plutôt à partir des pratiques de vie quotidienne des groupes et des réseaux sociaux. Cet article prétend montrer la relation entre la créativité sociale et les pratiques participatives et de travail communautaire. Cette relation est fondée sur un modèle d'analyse qui distingue trois axes significatifs, un axe vertical relatif à la personne, un axe horizontal relatif au collectif et un axe défini comme sociétal. La thèse proposée entend démontrer que, pour que les processus communautaires puissent non seulement émerger, se développer et être soutenus, il est stratégiquement nécessaire d'identifier, de renforcer et de dévoiler la créativité sociale selon chacun de ces trois axes qui se renforcent entre eux.Cette communication trouve son origine et ses fondements, d'une part dans le processus intellectuel, personnel et politique que j'ai pu éprouver dans ma trajectoire comme enseignante en travail social à l'Université de Barcelone, et d'autre part dans mon expérience de direction et de participation, depuis 2000, à un projet de recherche-action en travail social communautaire visant à contribuer depuis l'université, conjointement avec des professionnels et des citoyens, au renforcement et au déploiement des pratiques et des processus d'organisation communautaire. En troisième lieu, cette communication s'inspire d'une recherche que j'ai effectuée et présentée comme thèse doctorale à l'Université de Barcelone à la fin de l'année 2005. Cette recherche m'a permis de définir la créativité sociale comme objet d'étude et d'action, et cela depuis une position de chercheuse en compromis avec les processus et les sujets collectifs qui préconisent la transformation sociale.

Cet article définit ce que l'on appelle désormais la constitution de passerelles en tant que méthode de compensation des manques de communication et de compréhension entre différentes personnes, différents groupes, différentes organisations ou différentes institutions sociétales. L'article expose les expériences de la constitution de passerelles effectuée de manière professionnelle au sein des activités de la municipalité de Malmö, Suède, et indique les caractéristiques du travail réussi. Le plus important est d'établir de bonnes relations aux personnes des groupes cibles par une communication d'un niveau proche et personnel. Il s'avère que les facteurs de réussite relèvent de théories bien établies dans la psychologie sociale ou la science des communications.

Cet article présente les résultats d'une recherche sur les mesures de travail social de proximité destinées aux jeunes dans le canton de Vaud (Suisse). En se basant sur les entretiens semi-directifs réalisés avec les professionnel(le)s, il questionne le concept de proximité et met en évidence deux modèles de travail qui ne parviennent pas toujours à répondre aux besoins des jeunes ni à ceux des institutions mandantes.

Cette communication présente une partie des résultats d'une recherche menée à partir d'un positionnement socio-ethnographique. Durant deux ans, l'observation d'un service jeunesse d'une ville de banlieue Nord de Paris a permis de mettre en avant les processus qui se développent lors de la mise en place de la politique locale en direction de la jeunesse. Placés au cœur même des échanges entre la jeunesse et la municipalité, les animateurs ont un rôle important à jouer. En étant au plus près des publics, au sein des quartiers, à l'écoute des besoins, ils accompagnent le développement de projets qui vont permettre aux personnes de se retrouver au sein d'actions collectives.Aujourd'hui, nombreux sont les professionnels qui se retrouvent dans l'intervention sociale, de nouveaux métiers et de nouvelles formations brouillant encore le champ professionnel. L'animateur est-il encore en capacité d'impulser des projets « utopiques » en se basant sur les valeurs de l'éducation populaire, se positionnant comme un « militant de terrain », provocateur de réflexion, de mise en débat d'idées et de construction collective ?

La croissance des villes avec une nouvelle population immigrante représente un défi pour les assistantes sociales non seulement dans la gestion des ressources mais aussi dans la gestion d'un protocole d'intervention-prévention. Nous ne prétendons pas découvrir un protocole d'intervention universel, mais maintenir l'identité de l'intervention « classique » des assistantes sociales sur des relations et des territoires gravement détériorés, en transformant les aspects qui ont perdu leur utilité. Ainsi, l'intervention des assistantes sociales se doit de se faire plus généraliste et plus spécialisée.

Thème majeur des réponses de la Politique de la ville aux « problèmes des banlieues » en France, le thème de la participation repose sur une confusion entre un modèle politique de démocratie, un modèle d'intervention sociale pour favoriser les liens de proximité et une ambition philosophique de restaurer la cohésion de la société et de la nation. La pluralité des attentes éclaire « l'échec » de la participation ; elle invite aussi à réfléchir aux limites des interventions « de proximité », qui ne prendraient pas en compte les relations entre les groupes éloignés dans l'espace urbain, et dans la hiérarchie sociale.

Graeme Tiffany traite des recherches récentes sur le travail de proximité des jeunes. Tout en identifiant les caractéristiques d'une pratique correcte, il attire l'attention sur les tensions créées par la politique sociale. Les éléments bureaucratiques paraissent à la fois gêner la capacité des travailleurs à faciliter la construction de liens sociaux de voisinage et, dans certaines circonstances, augmente l'exclusion sociale des jeunes mêmes avec lesquels ces praticiens devaient travailler.

Les Varos d'Istanbul s'inscrivent dans un réseau de continuité urbain où l'enchaînement des espaces commerçants et des lieux de rencontre informels jouent un rôle fondamental pour la création permanente des liens, aussi bien entre le centre et la périphérie qu'entre les individus habitant dans un même secteur. En revanche, les quartiers sensibles de la région parisienne sont marqués par la rupture et par l'absence de lieux de contacts et de rencontres informels. Cela fait l'objet de multiples démarches institutionnelles volontaires visant à compenser la faiblesse provenant de l'absence ou de l'insuffisance des lieux de rencontre. L'article tente de comparer ces deux contextes socio-historiques différents.