Contenu du sommaire : Analyse institutionnelle et formation

L'université de Paris 8, centre expérimental à Vincennes, a été la première université française ouverte sans aucun préalable à des adultes en reprise d'études. Par ailleurs, le département de sciences de l'éducation, du fait de la spécificité de la discipline, amplifie cette caractéristique en accueillant majoritairement des professionnels en poste. L'article explore ce contexte qui constitue une dimension peu visible de la genèse sociale de l'analyse institutionnelle.

Le présent article aborde l'éducation permanente en santé au Brésil selon une démarche qui mobilise le cadre théorique et méthodologique de l'analyse institutionnelle française, en particulier la socio-clinique institutionnelle. Il présente la santé collective et le système de santé publique brésilien, puis aborde la politique nationale d'éducation permanente en santé, avant de proposer une réflexion sur les contradictions et les tensions qui apparaissent dans le processus d'institutionnalisation de l'EPS.

Le travail social et l'université sont deux institutions mises à mal dans un contexte de gestion qui les confronte dans leurs visées d'émancipation. Ce texte raconte les effets de l'analyse institutionnelle dans un parcours de professeure anthropologue critique en travail social. Il en décrit une appropriation qui ouvre sur la possibilité de s'inscrire dans l'institution de l'université et celle du travail social en y préservant une puissance d'agir et de transformer.

Cet article propose une réflexion sur l'influence de l'analyse institutionnelle, théorisée par René Lourau, dans la formation des psychologues à l'université mexicaine de Veracruz. Dans une perspective de genre, l'accent est mis sur l'importance de développer, chez les étudiant.e.s, des capacités d'analyse des dynamiques institutionnelles dans lesquelles ils.elles s'inscrivent, les théories du genre venant soutenir l'analyse. L'auteure montre comment une mobilisation étudiante pour dénoncer des cas de harcèlement et d'abus sexuels a pris la forme d'une assemblée générale et a initié plus largement des processus instituants de transformation sociale.

Cet article rend compte d'une recherche portant sur le processus d'institutionnalisation de l'accouchement par césarienne au Brésil et en France, en adoptant une démarche socio-clinique institutionnelle. L'éducation et la santé sont considérées comme des institutions qui déterminent les pratiques professionnelles materno-infan-tiles. Le taux très élevé de césarienne au Brésil interroge les logiques dominantes et les rapports de pouvoir dans le système de santé. Suite à ces constats, il s'agit d'envisager des modalités de formation initiale et continue susceptibles de transformer les pratiques par l'analyse des implications des professionnels dans une institutionnalisation morbide et aliénante.

Le cadre conceptuel de l'analyse institutionnelle et la démarche socio-clinique proposée par Gilles Monceau ont conduit l'auteure à se saisir des concepts d'institution et d'implication dans un usage socio-historiquement contextualisé. Elle décrit et analyse la manière d'être parents et d'être professionnels à partir des politiques de soutien et d'accompagnement à la parenta-lité et des interférences implicationnelles qu'elles génèrent.

L'objet de cet article est de montrer la pertinence du recours aux concepts de l'analyse institutionnelle dans la recherche collaborative en travail social, au travers de deux recherches-actions : la première dans une société de location de matériel médical concernant la collaboration sanitaire et sociale ; la seconde dans une commune rurale au sujet du soutien à la parentalité. Au travers des situations mises en œuvre sur le terrain, l'analyse de la commande et la demande puis l'élucidation des analyseurs contribuent à mettre l'organisation en analyse.

Mettant l'accent sur les déterminations historiques, sociales et institutionnelles, l'analyse institutionnelle arrive au Brésil dans les années 1970. Les auteures articulent les idées institutionnalistes de Lourau et Lapassade avec celles de Foucault, Deleuze et Guattari, afin de discuter leurs expériences de formation de psychologues, en particulier l'usage du journal de terrain lors des stages pratiques prévus dans le programme de formation. En s'appuyant sur ces auteurs, elles souhaitent repenser les vérités instituées dans le domaine psy et échapper aux naturalisations institutionnelles et aux dichotomies (théorie/pratique, sujet/objet, individu/social) présentes dans la formation et la pratique en psychologie.

Les dispositifs de socio-clinique institutionnelle analysés ici présentent la particularité de se faire avec des personnes en situation de handicap, élèves de classes spécialisées, stagiaires d'une formation théâtrale. Ils visent à permettre à tous de réfléchir collectivement à la question de l'inclusion et sont continuellement réinventés, en situation et à partir du collectif. Quels effets (individuels, collectifs, scientifiques) cette intervention socio-clinique institutionnelle spécifique produit-elle ?

L'article montre comment le cadre théorique de l'analyse institutionnelle et la démarche de la socio-clinique institutionnelle peuvent constituer des points d'appui pour former à et par la recherche des étudiants issus ou se préparant aux fonctions d'encadrement dans le secteur de l'intervention sociale. L'analyse des implications professionnelles et étudiantes de ces étudiants « hybrides », en tension permanente entre formation et activités professionnelles, constitue le fil conducteur de l'article.