Contenu du sommaire : Europe centrale et orientale 2002-2003

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1036-1037, juin-juillet-août 2003
Titre du numéro Europe centrale et orientale 2002-2003
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'ancrage dans l'Union européenne sur fond de tropisme américain . Avant-propos - p. 3 accès libre
  • Albanie 2002-2003. Toujours aussi fragile - Lhomel Édith p. 4-16 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Même si l'ouverture de négociations en vue de la conclusion d'un Accord de Stabilisation et d'Association entre l'Albanie et l'Union européenne en janvier 2003 constitue un progrès important vers un ancrage plus ferme de ce pays à l'Europe, la situation intérieure n'incite toujours pas à l'optimisme. Après une trêve qui n'aura duré que six mois, les deux frères ennemis de la scène politique (Fatos Nano, Premier ministre et leader du Parti socialiste albanais d'une part, Sali Berisha dirigeant du principal parti d'opposition le Parti démocratique d'autre part) fourbissent de nouveau leurs armes dans la perspective des élections locales de l'automne 2003 face à un électorat totalement désabusé. La corruption qui sévit jusque dans les hautes sphères de l'appareil d'Etat, l'ampleur des réseaux de prostitution et de drogue qui gangrènent une économie portée, à hauteur de plus d'un tiers de son PIB, par les transferts des travailleurs à l'étranger, sont parmi les symptômes les plus criants de la fragilité de ce pays. Au regard de la situation régionale troublée des années précédentes, Tirana peut cependant se féliciter d'une nette amélioration de ses relations avec plusieurs de ses voisins : normalisation avec la Serbie-Monténégro, relatif apaisement avec la Grèce, approfondissement des échanges avec la Croatie et la Macédoine dans le cadre de la Charte adriatique, placée sous le parrainage des Etats-Unis auxquels l'Albanie a apporté lors de la guerre en Irak, un soutien sans faille.
    Albania Still Just as Fragile While negotiations aimed at concluding a Stabilization and Association Accord between Albania and the European Union in January 2003 represent significant progress towards anchoring the country more firmly in Europe, the domestic situation does not encourage optimism. After a truce which only lasted six months, the two opponents in the political arena (Fatos Nano, Prime minister and leader of the Albanian Socialist Party and Sali Berisha, leader of the main opposition party, the Democratic Party) rattled sabres once more during the autumn 2003 local elections in an attempt to come to terms with a completely discouraged population. Some of the most flagrant symptoms of the country's fragility lie in the corruption which reaches to the higher government echelons, wide-ranging prostitution and drug networks which are rotting an economy in which over a third of the country's GDP comes from transfers from its emigrant workers. Considering the troubled regional situation of previous years, Tirana can, however, be proud of clearly improved relations with several of its neighbours : normalization with Serbia-Montenegro, a relative appeasement with Greece, more trade with Croatia and Macedonia within the context of the Adriatic Charter, under the auspices of the United States, to which Albania lent unwavering support during the Iraq War.
  • Bosnie-Herzégovine 2002-2003. Un pas en avant, deux pas en arrière - Vukadinovic Nebojsa p. 17-29 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Huit ans après les accords de Dayton, la situation n'est toujours pas stabilisée en Bosnie-Herzégovine : les partis nationalistes gardent les faveurs de l'électorat, même si les gouvernements se situant dans leur mouvance ne sont guère parvenus, jusqu'à présent, à améliorer le niveau de vie de la population. Les élections du 5 octobre 2002, visant à renouveler les présidences et les parlements dans la République de Bosnie-Herzégo- vine et dans ses deux entités (à l'exception de l'élection de la présidence de la Fédération de Bosnie- Herzégovine, qui a eu lieu le 27 janvier 2003), n'ont pas échappé à la règle. Les partis nationalistes les ont emportées, grâce notamment à une très grande abstention dans les rangs de ceux qui auraient dû voter pour les formations démocratiques. Les Bosniaques peinent, en effet, à envisager leur avenir : la communauté internationale prône l'instauration d'un Etat commun, tout en ayant accepté, avec les accords de Dayton, une division entre les différentes communautés et peu d'efforts ont été réalisés pour favoriser une réconciliation des peuples. De nombreuses zones restent peu sûres malgré la présence, jusque fin décembre 2002, d'une mission de l'Onu. Il est vrai que la domination des partis nationalistes est contrebalancée par la présence du Haut Représentant de la communauté internationale, qui dispose d'un droit de veto sur toutes les décisions importantes, mais les interventions de ce dernier sont parfois mal acceptées dans le pays. S'ajoute à ce tableau déjà sombre une conjoncture économique peu favorable et qui risque de se dégrader encore avec la réduction de l'aide internationale. Le seul espoir de sortir de l'impasse réside dans le développement de la coopération régionale, tout juste amorcée, qui ouvrira la voie à une intégration à l'Union européenne.
    Bosnia-Herzegovina One Step Forward, Two Steps Back
    Eight years after the Dayton accords, the situation is still unstable in Bosnia-Herzegovina : the nationalist parties remain in favor with the electorate, despite the fact that up to now these governments have hardly been able to improve the standard of living of the popu- lation. The October 5, 2002 elections aimed at renewing the presidencies and the parliaments in the two parts of the Republic of Bosnia-Herzegovina (with the exception of the president of the Bosnia-Herzegovina Federation which took place on January 27th, 2003), followed suit. The nationalist parties won out, due mainly to heavy abstention among those who would have voted for democratic parties. The Bosnians find it difficult to imagine their future : the international community is in favor of setting up a common State, while accepting, along the lines of the Dayton accords, a division between the different communities. Very little effort has been applied to encourage a reconciliation among the peoples involved. Numerous areas remain uncertain despite the presence of a UN mission up until the end of December 2002. It's true that the predomi- nance of nationalist parties is balanced by the presence of the international community's High Representative who has the right of veto on all important decisions but his interventions are often badly received within the country. An unfavorable economic situation may be added to this already dark picture which could continue to degenerate with reduced foreign aid. The only hope for emerging from this impasse lies in the development of regional cooperation just begun which would open the door to European integration.
  • Bulgarie 2002-2003. L'Europe se rapproche, alors que la prospérité s'éloigne - Ragaru Nadège p. 30-45 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Un grand espoir était né en Bulgarie avec la victoire aux élections législatives de 2001 du parti créé par l'ancien roi, Siméon de Saxe- Cobourg-Gotha, nommé dans la foulée Premier ministre. Celui-ci se faisait fort de redresser le pays en l'espace de 800 jours. Cette échéance arrivée, force est de constater que le pari a été perdu. Certes, des succès ont été remportés sur la voie de l'intégration euro-atlantique, puisque la Bulgarie a été invitée en novembre 2002 à rejoindre l'Otan et qu'elle fera partie de la deuxième vague de l'élargissement à l'Est de l'Union européenne (2007). Mais, parallèlement, la majorité parlementaire s'effritait, la popularité du Premier ministre s'effondrait et la population perdait ses illusions de voir les sacrifices consentis pour se conformer aux critères d'adhésion (le déficit budgétaire, en particulier, a été ramené à 0,7 % et le taux d'inflation à 5,8 %) déboucher sur une amélioration de son sort. Une croissance de plus de 4 % maintenue pour la cinquième année consécutive en dépit d'une conjoncture morose ne s'est pas non plus répercutée sur le niveau de vie. C'est ainsi que le revenu moyen stagne à 31 % de la moyenne européenne et que le taux de chômage demeure élevé (16 %, soit 3 % de plus que la moyenne des pays candidats à l'UE). Le pays demeure peu attractif pour les investisseurs étrangers, découragés par la lenteur des réformes structurelles, en particulier dans les secteurs des télécommunication, du tabac et de l'énergie. En outre, les ambitions affichées pour lutter contre la corruption ont été progressivement abandonnées et la vague d'assassinats d'hommes d'affaires liés à l'économie clandestine, même si elle ne touche pas le citoyen ordinaire, n'a fait qu'approfondir le climat d'incertitude.
    Bulgaria As the European Union Approaches, Prosperity is Further Off Hopes rose with the victory of the party created by the previous king, Simeon Saxe- Coburg-Gotha, who later became Prime minister, after the Bulgarian 2001 legislative elections. He undertook enormous efforts to restore the country in 800 days. As this deadline passed, it had to be admitted that this challenge had not been met. The road to Euro Atlantic integration proceeded with success, as in November 2002 Bulgaria was invited to join NATO and will be part of the second wave of enlargement from the East of the European Union (2007). Coincidentally, however, the parliamentary majority crumbled, the Prime minister's popularity collapsed and the population lost its illusions that the sacrifices accepted to meet membership criteria (the budget deficit, in particular, was brought down to 0.7 % and the rate of inflation to 5.8 %) would improve their situation. Growth, at over 4 % maintained for the fifth consecutive year despite a morose economic situation, has also had no repercussions on the standard of living. Thus, the average income stagnated to 31 % of the European average and the unemployment rate remained high (16 %, or 3 % higher than the average of the EU candidate countries). The country still holds little attraction for foreign investors, discouraged by the slow pace of structural reforms, in particular in the telecommunica- tions, tobacco and energy sectors. Moreover, stated ambitions to fight corruption were gradually abandoned and the wave of assassinations of businessmen linked to the underground economy which, while they did not touch the ordinary citizen, increased the climate of uncertainty.
  • Croatie 2002-2003. Résolument tournée vers l'Europe - Thomas Daniel p. 46-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Croatie a un objectif : adhérer à l'Union européenne. Elle a fait acte de candidature en février 2003 et espère bien devenir membre en 2007, en même temps que la Bulgarie et la Roumanie. Même si le pays a d'ores et déjà rempli certains critères politiques, économiques et sociaux définis dans le Processus de stabilisation et d'association (lois sur l'audiovisuel, sur les minorités, réforme du Code du travail, des systèmes de retraite et de santé, etc.), des obstacles de taille doivent encore être surmontés, comme la réintégration de ceux qui ont fui les manifestations de haine ethnique et, surtout, l'instauration d'une coopération étroite avec le Tribunal pénal inter- national pour l'ex-Yougoslavie. Comme l'ont illustré plusieurs affaires en 2002 et 2003, cette condition est particulièrement délicate à gérer par le gouvernement écartelé entre l'obligation de livrer au Tribunal les Croates inculpés et le nécessaire ménagement d'une population peu disposée à voir l'un des siens soumis à la justice internationale. Un moment ébranlée par la sortie de l'un des six partis la composant, la coalition gouverne- mentale, conduite par Ivica Racan, semble avoir désormais trouvé un certain rythme de croisière qui lui permet d'envisager sérieusement la tenue anticipée des élections législatives, initialement prévues pour février 2004. Elle peut, en effet, se targuer d'une amélioration réelle des relations avec les pays voisins, ainsi que d'une situation économique plutôt favorable. Avec une croissance de 5,2 % en 2002 et un taux d'inflation maîtrisé, la Croatie pourrait rivaliser avec la Slovénie, n'étaient un chômage qui oscille autour de 20 % depuis des années et un déficit courant important qui ne cesse de se creuser, en dépit des bons résultats du tourisme, dont le développement est cependant bridé par l'insuffisance des structures hôtelières. Enfin, le processus de privatisation se déroule plus lentement que prévu, en raison des irrégularités qui ont entaché certaines opérations, avec, notamment, pour conséquence des flux d'investissements étrangers relativement modestes.
    Croatia Resolutely in Favor of Europe Croatia has one objective : membership in the European Union. She submitted her candidacy in February 2003, hoping to become a member in 2007 along with Bulgaria and Rumania. While the country has already filled some of the political, economic and social criteria put forward by the Stabilization and Association Process (laws on television, on minorities, reforms of labor legislation, pensions and the health system), considerable obstacles remain to be over- come, such as the reintegration of those who fled manifest ethnic hatred and, most importantly, the establishment of close ties with the International Penal Tribunal for ex-Yugoslavia. As was demonstrated by several affairs in 2002 and 2003, this places the government in a particularly delicate position as it is caught between the obligation to give up suspected Croats to the Tribunal and the necessity of appeasing a population little inclined to see one of its own subjected to international justice. Temporarily shaken by the departure of one of its six components, the coalition government led by Ivica Racan seems to have finally come to grips with the situation which enables it to seriously anticipate early legislative elections, previously set for February 2004. Croatia is working towards improved relations with neighboring countries as well as towards a relatively improved economic situation. With growth at 5.2 % in 2002 and a controlled rate of inflation, Croatia could compete with Slovenia were it not for unemployment which has fluctuated at around 20 % for years as well as a substantial current deficit which continues to rise despite positive results from tourism, hampered, however, by a lack of hotels. Finally, the privatization process is taking place at a pace slower than expected due to irregularities in some operations, with, in particular, a relatively modest influx of foreign investments.
  • Estonie 2002-2003. Au seuil d'une nouvelle ère ? - Chalvin Antoine, Déplanque Juliette p. 61-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les élections municipales d'octobre 2002 ont préparé le terrain du scrutin législatif qui devait se tenir six mois plus tard, le 2 mars 2003. La grande surprise de la première consultation, confirmée lors de la seconde, fut la percée d'un nouveau parti, Res Publica, fondé en 2001 et qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Si, en mars 2003, le Parti du centre, l'une des deux composantes de la coalition alors au pouvoir, a réalisé le meilleur score, il s'est néanmoins retrouvé dans l'opposition, aucune formation n'ayant accepté de faire alliance avec lui. C'est donc autour de Res Publica, arrivé en deuxième position, que s'est constituée, avec les forces du Parti de la réforme et de l'Union populaire, une nouvelle coalition gouvernementale. Si son programme tente de concilier baisses d'impôts et politique sociale, il se garde cependant d'opérer un choix entre un Etat social à la scandinave et le modèle américain, ce qui peut parfois être source de problèmes. L'option en faveur d'une orientation sociale de l'économie n'a d'ailleurs rien d'irréaliste, la croissance demeurant soutenue (plus de 5 %) en dépit de l'atonie de la demande extérieure. Par ailleurs, la sage conduite de la politique économique a porté ses fruits : inflation sous contrôle, finances publiques en équilibre, baisse continue du chômage, achèvement des privatisations. Seule ombre au tableau, un déficit courant de plus en plus important (12,5 % en 2002), financé, en outre, par le recours à l'emprunt. C'est donc dans de bonnes conditions que l'Estonie aborde la dernière ligne droite avant son entrée dans l'UE, qui sera consacrée à la dotation du pays en structures aptes à gérer les fonds communautaires. L'opinion semble ne pas avoir d'états d'âme en ce qui concerne l'intégration à l'Otan (avec laquelle les négociations ont été closes en mars 2003), celle-ci paraissant à même de conforter la sécurité nationale et de permettre une amélioration des relations avec la Russie, processus qui, certes, progresse, mais avec lenteur.
    Estonia At the Threshold of a New Era ?
    The October 2002 municipal elections paved the way for the legislatives which took place six months later on 2 March 2003. The big surprise of the first was confirmed by the second : the breakthrough of a new party, the Res Publica, founded in 2001, which made the struggle against corruption its battlecry. While the Center Party, one of two members of the then ruling coalition, had the highest score in March 2003, it nevertheless found itself in the opposition as no other group accepted to form an alliance with it. A new government coalition was formed around the second-ranking Res Publica along with the Reform Party and the Popular Union. While its program endeavors to reconcile reduced taxes and social policy, it has still not decided between a Scandinavian-type welfare state or the American model, which has sometimes caused problems. Opting for a social orientation in the economy is not unrealistic as growth continues (over 5 %), despite sluggish foreign demand. A prudent political economy has borne fruit : public finances are balanced, unemployment continues to drop, and privatizations are coming to term. The only shadow is the continuously increasing current deficit (12.5 % in 2002), financed predominantly by loans. It is thus under favorable conditions that Estonia is taking the final step towards EU entry by providing the country with structures capable of managing community funds. Public opinion does not seem troubled by the NATO integration (negotia- tions ended in March 2003), as this seems to have strengthened national security and allowed for improved relations with Russia, a process which has undoubtedly made progress albeit slowly.
  • Hongrie 2002-2003. Bipolarisation politique et rééquilibrages économiques - Petrovic Liliane p. 75-92 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La nouvelle coalition gouvernementale de gauche, portée au pouvoir par le scrutin législatif d'avril 2002, a consolidé son assise en remportant, à une majorité confortable, les élections locales d'octobre. Par ailleurs, les accusations de collaboration avec les services secrets communistes pesant sur le Premier ministre, Peter Medgyessy, et sur certains membres des gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis 1990, n'ont finalement, après examen par deux commissions parlementaires, abouti à rien. La vie politique s'est organisée autour de quelques thèmes divisant la majorité et l'opposition, comme les amendements à la loi sur le statut des Hongrois citoyens de pays voisins adoptés en juin 2003 et qui n'ont ni apaisé la colère des autorités roumaines et slovaques, ni fait taire la désapprobation des institutions internationales, l'insuffisance des moyens consacrés à la défense au regard des normes de l'Otan, la faible participation au référendum sur l'adhésion à l'Union européenne du 12 avril 2003 – même si le «oui» l'a emporté – dont la gauche et la droite se sont rendues mutuellement responsables, ou encore la dégradation de la compétitivité des produits hongrois consécutive aux relèvements à répétition des salaires, essentiellement pour des raisons électorales et, dès lors, sans que soit prise en compte l'évolution de la productivité du travail. Cette situation a conduit le gouvernement et la Banque centrale à chercher une solution permettant de concilier désinflation et amélioration de la compétitivité : le forint a été dévalué de 2,26 % le 4 juin 2003 et les dépenses publiques ont été très sensiblement réduites afin de ramener le déficit budgétaire dans des limites plus acceptables (l'exécutif a ensuite amenuisé cette réduction). A cela s'ajoute l'état tout aussi préoccupant des comptes extérieurs, soit autant de facteurs qui contribuent à rendre vulnérable une croissance encore dynamique (3,3 % en 2002).
    Hungary Political Bipolarization and a Balanced Economy The new left-wing government coalition which came to power in the April 2002 legislative elections consolidated its hold by carrying a comfortable majority in the October local elections. Moreover, accusations of collaboration with the communist secret services which weighed heavily on the Prime Minister, Peter Medgyessy, and on some members of government who came to power after 1990, came to naught after enquiries by two parliamentary commissions. Political life centers on certain issues which divide the majority and the opposition, such as the June 2003 amendment to the law on the status of Hungarians who are citizens of neighboring countries which did not appease the anger of the Rumanian and Slovak authorities or silence the disapproval of international institutions, defense budget inadequacies in terms of NATO norms, weak participation in the April 12th, 2003 referendum on European Union membership, for which, although the “Yes” carried the vote, the left and the right took mutual responsibility, or the decline in the competitiveness of Hungarian products in the wake of repeated wage hikes, basically for electoral reasons without taking into account the evolution of labor productivity. This situation has led the government and the Central Bank to seek a solution capable of reconciling disinflation and improve competitiveness. The forint was devalued by 2.26 % on 4 June 2003 and public expenditures were substantially reduced in order to bring the budget deficit within more acceptable limits (the executive later raise reduced this). To this may be added the serious state of external trade and payments. These all contribute to rendering what is still dynamic growth (3.3 % in 2002) more vulnerable.
  • Lettonie 2002-2003. Un second souffle après l'ascension des sommets - Bayou Céline p. 93-106 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Alors que l'année 2002 a été celle de l'expectative, la plupart des réformes étant repoussées au lendemain d'échéances politiques essentielles, les premiers mois de 2003 ont vu se débloquer la plupart des initiatives politiques. La perspective des élections législatives du 5 octobre 2002 a en effet empêché les membres de la coalition au pouvoir de se lancer dans l'action, chacun préférant se préserver. Les résultats du scrutin ont été inattendus, assurant la victoire au jeune parti Nouvelle ère, dont le leader, E. Repse, a été nommé Premier ministre et a composé un gouvernement de coalition de centredroit rassemblant quatre partis, suite à un accord pour le moins fragile. L'élection présidentielle du 20 juin 2003, en revanche, a vu la réélection sans surprise de V. Vike-Freiberga, qui a ainsi entamé son second mandat. Entre temps, les sommets de Prague (21-22 novembre 2002) et Copenhague (13 décembre 2002) ont couronné les années de transition de la Lettonie, enfin invitée à rejoindre l'Alliance atlantique et l'Union européenne, en mai 2004. Du coup, le pays a pu prendre un second souffle, aidé par des résultats économiques plutôt satisfaisants (croissance du PIB de 4 % en 2002, exportations en hausse), malgré un déficit public important. Un bémol est toutefois à mettre au compte des privatisations toujours chaotiques, celle de Ventspils Nafta s'avérant particulièrement opaque. Le nouveau gouvernement s'est doté d'un ministre en charge des Affaires d'intégration, censé régler en particulier la question de la population russophone de Lettonie. Sa tâche est grande, alors que le gouvernement tente de réformer le système d'éducation, en généralisant l'enseignement dispensé en letton. Son projet a provoqué de vastes manifestations dans un pays où la situation sociale reste par ailleurs très contrastée, les régions à population russophone étant particulièrement touchées par le chômage.
    Latvia A Second Burst of Energy after Ascending the Heights 2002 was a year of inaction as most reforms were postponed until just after important political events, and most political initiatives only came on stream in the first months of 2003. The prospects of the October 5, 2002 legislative elections prevented members of the ruling coalition from acting, preferring to protect themselves. The election results were unexpected with the victory of the young New Era party, whose leader E. Repse, was named Prime minister, forming a fourparty center-right government following a rather fragile agreement. On the other hand, the reelection of V. Vike-Freiberga to a second term in the June 20, 2003 presidential elections came as no surprise. In the meanwhile, the Prague (21-22 November 2002) and Copenhagen (13 December 2002) summits rewarded Latvia's years of transition with an invitation to join the Atlantic Alliance and the European Union, in May 2004. The country was suddenly given a second burst of energy, aided by rather satisfactory economic results (GDP up 4 % in 2002, and a rise in exports), despite a substantial public deficit. The downside is that privatizations are still chaotic, that of Ventspils Nafta was particularly lacking transparency. The new government now has a minister for Integration aimed in particular at resolving the problem of Latvia's Russian-speaking population. This is a big job, as the government is endeavoring to reform the educational system by extending Latvian language education. This has provoked huge demonstrations in the country where the social situation remains highly diverse as the Russian-speaking regions are particularly hit by unemployment.
  • Lituanie 2002-2003. Relever le défi social - Bertrand Géraldine p. 107-120 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En 2002, la Lituanie a vu ses efforts couronnés par la confirmation de son admission, en 2004, dans l'Otan et dans l'UE. Si la préparation du référendum sur l'adhésion à l'UE a mobilisé l'ensemble des dirigeants du pays, toutes tendances confondues, ce ne fut pas en vain puisque le «oui» l'a emporté à une majorité écrasante, avec un taux de participation fort honorable. Par ailleurs, la Lituanie a su proposer une solution acceptable par Moscou à l'épineuse question de l'enclave de Kaliningrad, moyennant la ratification par la Douma du traité sur les frontières communes, qui dormait depuis 1997, tout en affichant des sentiments pro-atlantistes dans le cadre du groupe des Dix de Vilnius. L'élection inattendue à la magistrature suprême, en janvier 2003, de Rolandas Paksas, contre le Président sortant, V. Adamkus, n'a pas entraîné de changement d'équipe dans l'exécutif et, même si des controverses ont éclaté à la suite des élections municipales de décembre 2002, un certain modus vivendi s'est installé entre, d'une part, le chef de l'Etat, qui se dit à droite et dont le parti cherche à devenir une force de l'opposition, et d'autre part, un gouvernement de centre gauche. La politique économique, conduite par ce dernier, ne prête en effet guère à la critique : la croissance, forte et durable, s'observe dans tous les secteurs de l'économie, l'inflation est faible et le chômage en régression, les déficits du budget de l'Etat et de la balance des transactions courantes portent sur des montants peu importants, et qui plus est, en recul. Enfin, la Lituanie s'est vu décerner le statut d'économie de marché par les Etats-Unis en février 2003 (la même démarche a été faite par l'UE en 2001), ce qui devrait lui ouvrir de nouveaux marchés. Mais les réalisations du gouvernement sont moins probantes dans deux domaines : les privatisations qui ont pris un certain retard et, surtout, le niveau de vie de la population qui demeure globalement bas, la Berd allant jusqu'à estimer que 22,5 % des Lituaniens sont frappés par la pauvreté.
    Lithuania Meeting the Social Challenge In 2002, Lithuania's efforts were rewarded by its 2004 admission to NATO and the EU. Preparations for the EU membership referendum which occupied all of the country's leaders, were not in vain as there was a landslide for the “Yes”, with a very respectable turnout. Lithuania was able to find a solution acceptable to Moscow on the sensitive issue of Kaliningrad while continuing to maintain a pro-Atlantic stance within the Vilnius Group of Ten, as the Duma ratified the common border treaty which had been on hold since 1997. The unexpected January 2002 election of Rolandas Paksas to the presidency over the incumbent V. Adamkus, did not result in any changes in government, despite the controversies which broke out after the December 2002 municipal elections. A certain modus vivendi was reached between the head of State, who considers himself to be rightwing and whose party hopes to become an opposition force, on one hand, and the center-left government, on the other. Economic policy, led by the latter, merits little criticism : strong and lasting growth has been observed in all sectors of the economy, inflation is low and unemployment on the decline. State budget and current transaction deficits do not concern great sums and are falling. Lithuania also was named a market economy by the United States in February 2003 (as did the EU in 2001), which should open up new markets. Government success is less evident in two areas : privatizations have slowed down and, more importantly, the standard of living of the population remains generally low. The EBRD estimates that 22.5 % of Lithuanians live in poverty.
  • Macédoine 2002-2003. Entre semi-protectorat et espoirs d'intégration euro-atlantique - Ragaru Nadège, Slim Assen p. 121-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En sanctionnant, lors des élections législatives du 15 septembre 2002, le parti au pouvoir dont certains membres prônaient la politique du pire dans un pays qui, en 2001 encore, était au bord de la guerre civile, les Macédoniens ont montré qu'ils souhaitaient tourner une page. Et leur choix pour une coalition rassemblant Slaves et Albanais et déterminée, certes plus par nécessité que par conviction, à œuvrer pour un apaisement des relations intercommunautaires, témoigne de leur volonté de vivre en paix. Toutefois, le gouvernement porté au pouvoir par cette vague a vu son image très vite se ternir, car il a mis à l'écart un certain nombre de responsables liés au parti majoritaire précédent, a engagé une lutte contre la corruption qui ne ménage personne et, surtout, n'a pas su expliquer à la population le bienfondé des réformes prévues par les accords d'Ohrid d'août 2001. Celles-ci, qui portent sur la représentation des Albanais dans l'appareil d'Etat, l'usage des langues minoritaires et la décentralisation, sont vécues de manière très différente dans les deux communautés, comme une concession arrachée sous la pression internationale, côté slavophone, et une promesse d'amélioration de leur sort, côté albanophone. Enfin, les missions déployées par l'Otan, puis par l'UE, pour assurer la sécurité n'ont pas permis d'éviter les frictions entre Slaves de Macédoine et Albanais. Les uns et les autres se rejoignent cependant sur un point : l'intégration aux structures euro-atlantiques représente le seul moyen de mettre un terme au conflit intercommunautaire et de garantir la viabilité de l'Etat de Macédoine. Mais encore faudrait-il que la situation économique se redresse suffisamment pour contre-carrer les tendances au développement d'une société duale. Or, les perspectives sont pessimistes en raison de l'austérité budgétaire dictée par le FMI, de la mise en faillite programmée d'un grand nombre d'entreprises publiques et de l'aggravation du déficit commercial. Dès lors, le marché du travail demeure complètement déprimé avec un taux de chômage qui atteint 44 % des actifs.
    Macedonia Between Semi-Protectorate and Hopes of Euro-Atlantic Integration During the 15 September 2002 elections, the Macedonians, in a country which in 2001 was still close to civil war, manifested their desire for change by ousting the party in power, despite dire predictions from some of its members. Their choice of a coalition comprised of Slaves and Albanians, determined, more by necessity than conviction, to work for an appeasement in inter-community relations, bears witness to their desire to live in peace. The image of the government so brought to power was soon tarnished as it had excluded a certain number of officials from the preceding majority, had entered into a war on corruption which excludes no one, and, more importantly, was unable to justify the reasonableness of the reforms called for by the August 2001 Ohrid accords to the population. Those concerning Albanian representation in government, the use of minority languages and decentralization, are perceived very differently by the two communities. For the Slaves, they are a concession forced by international pressure, while for the Albanians they promise an improvement in their condition. Finally, the missions carried out first by NATO and then the EU to ensure security have not put an end to friction between Macedonian Slaves and Albanians. Both, however, agree on one point : integration into Euro-Atlantic organizations is the only way to end the intercommunity conflict and to guarantee the continuation of the Macedonian state. It is uncertain, however, whether the economic situation will improve to the extent that it will be able to counter the development of a dual society. The outlook is pessimistic in view of the budget austerity demanded by the IMF, the expected bankruptcy of a large number of public enterprises and the aggravation of the trade deficit. The labor market remains completely depressed with unemployment at 44 %.
  • Pologne 2002-2003. Vers des temps meilleurs ? - p. 139-154 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La vie politique polonaise n'a jamais été très paisible. Ce fut encore le cas récemment avec l'exclusion du Parti paysan de la coalition au pouvoir en mars 2003, l'opposition notoire entre le Premier ministre et le Président, la confiance accordée de justesse par la Diète, en juin, au gouvernement de Leszek Miller, après de nombreux remaniements ministériels provoqués par les profondes mésententes au sein même de l'équipe dirigeante sur les réformes à engager (finances publiques, audiovisuel, Code du travail, santé...). Le tout sur fond de scandale majeur avec «l'affaire Rywin», jetant le discrédit sur la classe politique et les médias et révélant des connivences douteuses entre les deux. Bien qu'impopulaire, ce gouvernement parvient néanmoins à se maintenir, en raison d'une opposition divisée, incapable de proposer une alternative crédible. L. Miller peut pourtant se targuer de succès, notamment lors du dernier round de négociations sur l'agriculture avec l'UE et la victoire du «oui» au référendum sur l'adhésion en juin 2003. Mais à cet égard, si la Pologne a réussi la reprise de l'acquis communautaire, l'incertitude demeure sur sa capacité administrative à gérer les fonds communautaires au niveau national comme régional. Après deux années d'atonie de l'activité et la perte de compétitivité des produits polonais, la croissance est repartie fin 2002, mais à un rythme relativement lent. La reprise s'effectue dans un contexte de chômage très élevé (la situation du marché du travail est une des principales faiblesses de l'économie polonaise) et de fortes tensions sur le budget, avec une consommation des ménages qui marque le pas, peu d'investissements de la part des entreprises et l'infléchissement des IDE. La grande réforme à venir sera celle des finances publiques qui s'annonce très impopulaire, avec la baisse attendue des prestations sociales. Enfin, le secteur bancaire, bien qu'en partie assaini, (un stock de créances douteuses subsiste), n'a pas encore montré sa capacité à financer la croissance et à collecter l'épargne.
    Poland To Better Days ? Polish political life has never been very peaceful. This was recently the case with the exclusion of the Peasants' Party from the ruling coalition in March 2003, flagrant opposition between the prime minister and the president, as well as the meager confidence accorded to Leszek Miller's government by the Diet in June, after numerous ministerial reshufflings in the wake of profound disagreements between coalition leaders on reforms to be undertaken (public finance, media, labor law, health, etc.). All of this rested on a major scandal, the “Rywin Affair”, which discredited the political class and the media by revealing dubious connivance between the two. Albeit unpopular, this government has, none the less, been able to remain in power, as the divided opposition is incapable of providing a credible alternative. L. Miller has proved himself capable of success, in particular during the last round of EU agricultural negotiations and with the victory of the “Yes” in the June 2003 membership referendum. While Poland succeeded bringing its legislation in line with the EU, it is still uncertain whether she will be capable of managing community funds on a national as well as regional level. After two years of lackluster activity and a decline in the competitiveness of Polish products, growth resumed at the end of 2002, but relatively slowly. This recovery is taking place within a context of very high unemployment (the labor market is one of the main weaknesses of the Polish economy), intense tension over the budget, sluggish domestic consumption, low company investments, as well as a turnaround in FDIs. Extensive reforms will be undertaken in pubic finances and promise to be very unpopular because of the predicted reduction in social services. While the banking sector has partially been revamped (a backlog of dubious debts remains), it has not yet proved its capacity to finance growth and to collect savings.
  • République tchèque 2002-2003. Solder le passé pour aller de l'avant - Blaha Jaroslav p. 155-172 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La victoire des sociaux-démocrates aux élections législatives de juin 2002 a été suivie de la formation d'un gouvernement de coalition avec les centristes, mené par Vladimir Spidla, et cela malgré des programmes peu convergents. Le CSSD se refuse toujours en effet à s'allier aux communistes, qui avaient pourtant obtenu de bons scores. Ces succès n'ont pas été réitérés lors des élections sénatoriales partielles de novembre, dont les grands gagnants ont été les candidats conservateurs (ODS) et indépendants. Avant que Vaclav Havel ne quitte définitivement la scène politique, il reçut une sorte de consécration internationale avec, fin 2002, l'organisation du sommet de l'Otan à Prague et la décision d'y accueillir de nouveaux membres. Depuis février 2003, c'est Vaclav Klaus qui le remplace à la tête de l'Etat et c'est ce dernier qui sera aux commandes, lorsqu'en mai 2004 la République tchèque entrera dans l'Union européenne (le «oui» l'a emporté au référendum de juin 2003). A l'occasion de la crise irakienne, des divergences sont apparues dans la classe politique, révélant un difficile positionnement à l'égard des Etats-Unis et des partenaires européens. Sur le plan régional, la République tchèque, qui préside en 2003 le groupe des quatre pays de Visegrad, entend œuvrer à l'harmonisation des positions dans la préparation à l'entrée dans l'espace Schengen et sur le projet de Constitution de l'UE. L'économie connaît une phase de décélération de la croissance, malgré une production industrielle en hausse, mais handicapée par l'appréciation de la couronne, avec de mauvais résultats du commerce extérieur, la baisse des revenus du tourisme consécutive aux inondations catastrophiques d'août 2003. Ces dernières ont engendré par ailleurs d'importants coûts pour le budget et ont eu des conséquences néfastes pour l'agriculture, dont la production était déjà en baisse. Mais les IDE sont toujours importants et la consommation des ménages en hausse. Des dossiers brûlants restent encore : celui des restitutions, de l'évaporation dans des paradis fiscaux des fonds d'investissement à la suite des privatisations douteuses des années 90, de la réduction du déficit budgétaire, de la réforme des finances publiques ou de la privatisation des derniers grands fleurons du pays.
    Czech Republic End the Past to Move Forward The social democratic victory in the June 2002 elections was followed by the formation of a coalition government with the centrists and led by Vladimir Spidla, despite diverging programs. The CSSD still refuses to ally itself with the communists who did obtain a good score. This success was not repeated in the November partial senatorial elections where the big winners were the conservative candidates (ODS) and the independents. Before Vaclav Havel left the political scene definitively, he was granted a certain international acceptance with the organization of the NATO summit in Prague at the end of 2002, and the decision to accept new members. Vaclav Klaus has replaced him at the head of State since February 2003 and will be in place in May 2004 when the Czech Republic enters into the European Union (the “Yes” on the June 2003 referendum). During the crisis in Iraq, differences appeared in the political arena which found it difficult to take a stance with regard to the United States and its European partners. On the regional level, the Czech Republic, which presides the Visegrad Group of Four in 2003, will be working to coordinate positions on the preparations for entry into Schengen area and on the EU Constitution project. The economy is undergoing a slowdown despite a rise in industrial output, handicapped by the appreciation of the crown, unfavorable results in foreign trade, a decline in tourism revenues in the wake of the catastrophic floods of August 2003. The latter put a substantial strain on the budget and had adverse effects on agriculture, where output was already declining. The FDIs are still important and domestic consumption is up. Sensitive issues remain : restitutions, evaporation of investment funds into tax paradises after the dubious privatizations of the 1990s, a reduction in the budget deficit, financial reform and the privatization of the last large successful companies.
  • Roumanie 2002-2003. Un parcours encourageant, mais parfois sinueux - Lhomel Édith p. 173-189 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Une consolidation macroéconomique encourageante, une situation politique bien en main, une adhésion à l'Otan désormais acquise, une perspective d'intégration à l'Union européenne d'ici à 2007 clairement réaffirmée par Bruxelles sont autant de preuves tangibles d'un engagement irréversible de la Roumanie vers des réformes radicales et une intégration pleine et entière aux structures euro-atlantiques. Certes, l'alignement sans nuance des autorités roumaines sur les Etats-Unis dans la croisade entreprise par ceux-ci contre le terrorisme international qui s'est concrétisé par un soutien très actif à l'administration Bush lors de la guerre en Irak (ouverture d'une base à Constanta, envoi de soldats roumains en Afghanistan, puis en Irak) a engendré, durant un temps, un certain malaise dans les relations avec plusieurs des Etats membres de l'UE, à commencer par la traditionnelle alliée qu'est la France. Mais les principales réserves de la Commission européenne comme, d'ailleurs, de l'administration américaine elle-même, à l'égard de l'évolution politique et économique de la Roumanie sont ailleurs. Elles portent sur l'ampleur de la corruption à tous les échelons administratifs et l'absence de fermeté à l'égard des entreprises publiques débitrices, ceci expliquant pour partie cela. Si l'on y ajoute l'inquiétante désorganisation du secteur agricole, la vacuité du discours politique développé par une élite peu soucieuse de l'intérêt public, la profonde pauvreté de larges couches de la population, il convient de nuancer un bilan jugé globalement positif. A cet égard, si l'entrée dans l'UE en 2007 représente un pari réaliste et mobilisateur, cette perspective ne doit pas laisser escamoter des problèmes plus profonds que les seuls chiffres ne révèlent pas.
    Romania A Promising but Winding Road Encouraging macro-economic consolidation, a well controlled political situation, acceptance to NATO membership, prospects for integrating into the European Union between now and 2007, clearly re-confirmed by Brussels, are tangible proof of Romania's irreversible engagement for radical reforms and full and complete integration into Euro-Atlantic organizations. Of course its unquestioning acceptance of the United States in its crusade against international terrorism took the form of very active support for the Bush administration during the Iraq war (opening a base in Constanta, sending Rumanian soldiers to Afghanistan and then to Iraq) which, at the time, resulted in a malaise on the part of several countries in the European Union, including her traditional ally, France. However, the European Union's real reservations, as well those of the American administration, with regard to Rumania's political and economic development, lie elsewhere. They concern the widespread corruption on all administrative levels and a lack of firmness with regard to indebted public enterprises, the former being partially the cause of the latter. If we add the disquieting disorganization within the agricultural sector, a vacuous political discourse developed by an élite little concerned with public interests, the extreme poverty of large parts of the population, it is necessary to nuance results considered to be generally positive. If EU entry in 2007 is a realistic and encouraging challenge, this prospect should not side-step the more profound problems not revealed by the statistics.
  • Serbie-et-Monténégro 2002-2003. Quo vadis ? - Heimerl Daniela p. 190-205 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En République de Serbie, l'année 2002 a été marquée par l'invalidation des trois tours du scrutin présidentiel faute de la participation d'au moins 50 % des électeurs. En mars 2003, l'assassinat du Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, à l'instigation des milieux du crime organisé, en collusion avec certains membres de l'armée et de la Sécurité d'Etat, a provoqué un véritable traumatisme avec, pour première conséquence, l'engagement d'une lutte sans merci contre les mafias et tous ceux qui leur sont liés. Toutefois, si le consensus s'est fait très vite sur le nom du successeur de Z. Djindjic, son bras droit au Parti démocratique, il n'est pas sûr que le nouvel homme fort de Serbie parvienne à faire taire les querelles partisanes, y compris dans son propre camp, et à réaliser les réformes nécessaires, dont l'amendement de la Constitution de la République. La République fédérale de Yougoslavie a, en effet, cessé d'exister le 4 février 2003 avec la création, activement soutenue par l'UE, de la Serbie-et-Monténégro, dont la présidence a été confiée par le nouveau Parlement commun à un Monténégrin, Svetozar Marovic. Mais quelle est la viabilité de ce nouvel Etat, dont les prérogatives sont réduites, sachant que les deux républiques sont autorisées à organiser un référendum sur l'indépendance dans les trois ans à venir ? Par ailleurs, la question du statut du Kosovo, toujours sous tutelle de l'Onu, ne progresse guère, de nombreux litiges entre la province et la capitale serbe n'étant toujours pas réglés. Enfin, la conjoncture économique ne laisse au gouvernement qu'une marge de manœuvre limitée pour à la fois satisfaire les exigences du FMI en matière de réformes structurelles et de réduction du déficit budgétaire et soutenir une croissance vacillante. En dépit de l'aide financière internationale, qui contribue chaque année à la formation de 6 à 8 % du PIB depuis 2000, la situation demeure précaire et les mécontents sont désormais plus nombreux que durant la présidence de S. Milosevic.
    Serbia and Montenegro Quo vadis ? In the Republic of Serbia, 2002 was marked by the invalidation of three attempts to elect a president due to a less than 50 % turnout. The March 2003 assassination of the Serbian Prime minister Zoran Djindjic at the instigation of organized crime and in collusion with certain members of the army and State Security was terribly traumatic and immediately resulted in a merciless war on the mafia and its relations. While a rapid agreement was made on Z. Djindjic's successor, his right arm in the Democratic Party, it is uncertain as to whether the new Serbian strongman will be able to silence partisan quarrels, including those within his own camp, and carry out the necessary reforms, such as the amendment of the Republic's Constitution. The Federal Republic of Yugoslavia ceased to exist on February 4th 2003 with the creation of Serbia and Montenegro with active EU support. The new common parliament named the Montenegrin Svetozar Marovic president. There are doubts as to the viability of this new State with reduced prerogatives, knowing that the two republics are allowed to organize a referendum on independence over the next three years. Moreover, the status of Kosovo which remains under UN protection, has made little progress, with numerous disagreements between the province and the Serbian capital remaining undecided. Finally the economic situation has left the government with a limited margin for maneuver to satisfy IMF requirements for structural reforms, reduce the budget deficit and to lend support to sluggish growth. Despite international financial aid, which has contributed annually to 6 % - 8 % of the GDP since 2002, the situation remains precarious and discontentment is higher than during the presidency of S. Milosevic.
  • Slovaquie 2002-2003. Naissance d'un tigre centreeuropéen ? - Blaha Jaroslav p. 206-219 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Arrivé à son terme, le gouvernement de Mikulas Dzurinda (1998-2002), formé par une coalition entre chrétiens-démocrates et partis du centre-gauche, n'avait pas à rougir de ses résultats, malgré une politique d'austérité sévère. Le pays était par ailleurs engagé sur la voie de l'intégration dans les structures euroatlantiques en 2004. Si les élections législatives de septembre 2002 (avec un faible taux de participation) ont vu le parti de V. Meciar arriver en tête, ce dernier, se retrouva isolé et sans alliés. M. Dzurinda fut alors de nouveau chargé de former un gouvernement, coalition de centre-droit et des partis de la minorité hongroise. Le danger du retour des populistes et des nationalistes était écarté. Elle s'est lancée dans des réformes d'inspiration ultralibérale, censées donner naissance à un «petit tigre» centre-européen. L'apparente homogénéité au sein de la coalition ne dura qu'un temps, car très vite des désaccords sont apparus et de vieilles antipathies entre chrétiens-démocrates et libéraux se sont réveillées. De rudes débats sur le rôle des services secrets, de la justice, sur la réforme de la santé et de l'enseignement ou bien sur le degré de coopération avec l'Eglise catholique et le Vatican ont fait parfois vaciller le gouvernement et ont révélé l'immaturité de certains partis politiques ou le danger de ceux qui ne sont au service que d'une personne. L'embellie économique que connaît le pays depuis 2001 semble se poursuivre. La localisation géographique du pays et la force de ses secteurs manufacturiers (automobile, filière bois), auxquels s'ajoute le développement des services vont sans doute y concourir. Désormais, les privatisations ayant été rendues moins opaques, la Slovaquie figure à une bonne place pour attirer les investissements étrangers en jouant sur le faible coût de la main-d'œuvre, sa qualification et sur la fiscalité favorable aux entreprises. Mais cette prospérité attendue pourra-t-elle bénéficier aux régions orientales du pays, frappées plus que les autres par le chômage ? La population semble résignée à se «serrer encore la ceinture» et trouve, pour l'instant, un palliatif à ses difficultés dans le travail au noir.
    Slovakia Birth of A Central European Tiger ? At end of term, the government of Mikulas Dzurinda (1998-2002) formed by a Christian-Democratic and Center-Left coalition, should not be embarrassed by its results, despite a heavy austerity program. The country was also on the path to integration with Euro-Atlantic organizations in 2004. If the September 2002 legislative elections (with a low turnout) saw the party of V. Meciar take the lead, it found himself isolated and without allies. M. Dzurinda was again called on to form a government coalition with the center-right and the Hungarian minority parties. The danger of a return of the nationalist parties was circumvented. The coalition entered into ultra-liberal inspired reforms aimed at creating a Central European “tiger”. The apparently homogeneity within the coalition only lasted a short time as disagreements appeared very rapidly and the old antipathy between the Christian-Democrats and the Liberals reappeared. Harsh debates on the role of the secret service, on justice, healthcare reforms and education, as well as the degree of cooperation with the Catholic Church and the Vatican, often caused rifts within the government and revealed the immaturity of some political parties, or the danger of those who serve the interests of just one person. The economic improvement which the country has enjoyed since 2001 continued. The country's geographic situation and the strength of its manufacturing sectors (automobile, wood products), as well as the development of services will undoubtedly contribute to this. Privatizations have now become more transparent, Slovakia is in a good position to attract foreign investors with its inexpensive, qualified workforce and favorable business taxation. It is uncertain, however, as to whether this prosperity will benefit the eastern part of the country where unemployment is heaviest. The population seems resigned to “tightening its belt” and is, at this point in time, finding relief in undeclared work.
  • Slovénie 2002-2003. La continuité - Petrovic Liliane p. 220-236 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le 1er décembre 2002, Milan Kucan, qui a tenu l'Etat slovène sur les fonts baptismaux voilà plus de dix ans, ne pouvant exercer un troisième mandat de Président, a été remplacé, sans surprise, par celui qui fut durant une décennie son Premier ministre, Janez Drnovsek. Cette nouvelle donne ne s'est traduite que par des changements mineurs dans la composition de l'équipe dirigeante et les priorités de politique intérieure et extérieure sont demeurées inchangées. Sur le plan interne et compte tenu de son adhésion prochaine à l'UE, la Slovénie doit régler, au plus vite et au mieux, le sort de ceux qui continuent de vivre sur son territoire depuis l'éclatement de la Yougoslavie sans être d'origine slovène et qu'elle a eu tendance, jusqu'à présent, à inciter à partir. Quant à sa politique extérieure, elle est désormais entièrement consacrée à la préparation de son intégration, en mai 2004, à l'Otan et à l'UE, une double perspective accueillie très favorablement par les électeurs (seule la Slovénie a organisé un référendum sur l'adhésion à l'Otan). Les relations avec la Croatie n'en restent pas moins une priorité, mais elles sont, selon les cas, promises ou non à une amélioration prochaine, la question de la délimitation des frontières maritimes étant, sans doute, la plus épineuse. Enfin, sur le plan économique, le ton est à l'optimisme : en dépit de la baisse de la demande en provenance de l'UE, la croissance a été de 3,2 % en 2002, tirée par l'investissement et les exportations vers les pays de l'ex-Yougoslavie, de l'ALECE et de la CEI. De plus, le budget de l'Etat, malgré la baisse des recettes de privatisation liée au ralentissement du processus, et la balance commerciale ont enregistré des déficits tout à fait tenables. Seule ombre au tableau, le taux d'inflation demeure incompressible (7,5 % en moyenne annuelle en 2002) et très supérieur à la moyenne européenne (2,1 %). Aussi le gouvernement et la Banque centrale ont-ils décidé de prendre toutes les mesures susceptibles de freiner la hausse des prix.
    Slovenia Continuity On December 1st 2002, Milan Kucan, who inaugurated the Slovene State, could not run for a third presidency and it came as no surprise that he was replaced by his Prime minister of the last decade, Janez Drnovsek. This new situation resulted in minor changes in the composition of government while foreign and domestic political priorities did not change. Domestically, in light of its upcoming EU membership, Slovenia must quickly and positively resolve the situation of those non-Slovenes who have continued to live in the country since the break up of Yugoslavia and who have, up until now, been encouraged to leave. Foreign policy has been entirely devoted to preparations for the May 2004 integration into NATO and the EU, developments which have been very favorably received by the electorate (only Slovenia organized a referendum on NATO membership). Relations with Croatia also remain a priority with more or less positive prospects in the near future, while the question of maritime boundaries is, perhaps the most difficult. The economy looks positive : despite a drop in EU demand, growth reached 3.2 % in 2002, due to investments and exports to countries of the ex-Yugoslavia, the CEFTA and the CIS. The State budget, despite the drop in income from privatizations due to a slowdown in the process, and the trade balance registered manageable deficits. The only dark spot is that the rate of inflation remains irreducible (7.5 % annually on the average), and much above the European average (2.1 %). The government and the Central Bank have decided to take all measures which might end price hikes.
  • Sélection bibliographique - p. 237-242 accès libre
  • Repères