Contenu du sommaire : Plateformiser, un impératif ?
Revue | Questions de communication |
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Numéro | no 40, 2021 |
Titre du numéro | Plateformiser, un impératif ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier. Plateformiser, un impératif ?
- Les plateformes à l'épreuve des dynamiques de plateformisation - Jean-Édouard Bigot, Édouard Bouté, Cléo Collomb, Clément Mabi p. 9-22 Le présent dossier vise à renouveler l'analyse des plateformes en SIC, en mettant l'accent sur le processus de transformation en cours (qualifié de processus de plateformisation), plus que sur leurs conséquences. En se concentrant sur les phénomènes de médiation technologique et sur la matérialité du travail d'intermédiation, nous interrogeons la capacité des plateformes à influencer et à configurer des pratiques, et des formes d'autorité, à organiser l'action en imposant des contraintes, mais aussi l'existence de modes d'appropriation et de critiques de la part d'usagers, souvent « dominés » par ces plateformes. À partir des articles proposés dans ce dossier, nous montrons que ces logiques de plateformisation se manifestent de trois manières qui semblent s'imposer comme des dynamiques transversales aux différents terrains investigués : des logiques de rationalisation, de standardisation et de subjectivation des pratiques. Ainsi nous montrons que l'étude des dynamiques de plateformisation, permet de concilier l'analyse fine des normes et contraintes inscrites dans les technologies et la prise en compte des modes de résistances, et ouvre une voie originale pour poursuivre l'examen critique du développement des plateformes numériques.This paper seeks to identify invariants that emerge from the analysis of platforms in communication studies, focusing on the ongoing process of transformation (what we call platformization), rather than on their consequences. By focusing on the phenomena of technological mediation and on the materiality of intermediation work, we question the capacity of platforms to influence and configure practices, to configure forms of authority, to organize action by imposing constraints, but also the existence of modes of appropriation and criticism on the part of users, often “dominated” by these platforms. From the articles in this dossier, we show that these logics of platformization manifest themselves in three ways that seem to impose themselves as transversal dynamics to the different fields investigated: logics of rationalization, standardization and subjectivation of practices. Thus, we show that the study of the dynamics of platformization, which allows us to reconcile the fine analysis of the norms and constraints inscribed in the technologies and the consideration of the modes of resistance, opens an original way to pursue the critical examination of the development of digital platforms.
- La politique des « plateformes » - Tarlton Gillespie p. 23-46 Les fournisseurs de contenu en ligne tels que YouTube se positionnent soigneusement vis-à-vis des utilisateurs, des clients, des annonceurs et des décideurs politiques, en communiquant de manière stratégique à propos de ce sur quoi ils interviennent et n'interviennent pas, ainsi que sur la façon dont leur activité doit être comprise dans le paysage de l'information1. Un terme en particulier, celui de « plateforme », révèle les contours de ce travail discursif. Il a été mobilisé aussi bien dans les argumentaires marketing que pour faire appel à la dimension populaire de certains services – qu'il s'agisse de plateformes techniques, de scènes [platform] d'où l'on peut parler, ou encore, de tremplin [platform] vers des opportunités nouvelles. Les tensions qui peuvent apparaître, à partir du moment où l'on prétend servir tous ces différents groupes d'intérêt, sont soigneusement éludées. Le terme de « plateforme » convient aussi aux fournisseurs de contenu lorsqu'ils essaient d'intervenir dans les politiques de l'information afin de chercher à être protégés dans leur rôle de soutien à l'expression des utilisateurs, sans être pour autant tenus pour responsables des contenus qui circulent. Alors que ces fournisseurs deviennent les programmateurs du débat public, nous devons examiner les rôles qu'ils prétendent jouer ainsi que les termes à l'aune desquels ils espèrent être jugés.Online content providers such as You
Tube are carefully positioning themselves to users, clients, advertisers, and policymakers, making strategic claims as to what they do and do not do, and how their place in the information landscape should be understood. One term in particular, “platform,” reveals the contours of this discursive work. “Platform” has been deployed in both their populist appeals and their marketing pitches – sometimes as technical platforms, sometimes as platforms from which to speak, sometimes as platforms of opportunity. Whatever tensions exist in serving all of these constituencies are carefully elided. The term also fits their efforts to shape information policy, where they seek protection for facilitating user expression, yet also seek limited liability for what those users say. As these providers become the curators of public discourse, we must examine the roles they aim to play, and the terms with which they hope to be judged. - Plateforme, plateformiser, plateformisation : le péril des mots qui occultent ce qu'ils nomment - Vincent Bullich p. 47-70 Dans un premier temps, l'article vise à rendre compte de la prolifération récente du terme « plateforme », de ses dérivés « plateformiser » et « plateformisation », et de la prolifération concomitante des sens qu'on leur attribue, tant dans le langage usuel que dans la terminologie à prétention scientifique. Au-delà du constat de l'omniprésence et de la polysémie, nous mettons en évidence la dimension stratégique de l'emploi de ces termes par les acteurs industriels et les impensés charriés par sa reprise sans examen dans les travaux en SHS. Dans un second temps, l'article propose des éléments de définition en rapportant ces notions à une logique organisatrice de la communication médiatisée, c'est-à-dire à une manière de faire socialement construite, partagée et stabilisée, qui résulte des activités des acteurs tout autant qu'elle les configure. Ce faisant, « l'opérativité » des dispositifs médiatiques considérés sera érigée en critère de spécification premier. En définitive, ces propositions visent à résister aux écueils de « l'allant de soi » (tout effort définitionnel relevant du superflu) et à la tentation du nominalisme (ne serait « plateforme » que ce qui est désigné comme tel) en exposant une méthode de catégorisation des stratégies médiatiques, à même de prendre la mesure du processus de « plateformisation ».Initially, this article aims to account for the recent proliferation of the term “platform” and its derivatives “to platformise” and “platformisation”, and the concomitant proliferation of meanings attributed to them, both in everyday language than in terminology with scientific pretension. Beyond the observation of omnipresence and polysemy, we want to highlight the strategic dimension of the use of these terms by industrial players and the unthinkable conveyed by its unconsidered resumption in scientific studies. Then, the article intends to propose elements of definition by relating these notions to an organizing logic of mediated communication, that is to say to a socially constructed, relatively shared and stabilized way of doing things, which results from the activities of the actors just as much as it configures them. In doing so, the “operativity” of the media devices will be set up as a primary specification criterion. In the end, these proposals aim to resist the pitfalls of “the obvious” (any definitional effort falling under the superfluous) and the temptation of nominalism (would be “platform” only what is designated as such) by setting out a method of categorization of media strategies, able to take the measure of the process of “platformisation”.
- Réduire l'incertitude des algorithmes : Les effets sociaux du fonctionnement de la plateforme Admission Post-Bac sur l'offre d'orientation scolaire - Delphine Raccurt p. 71-90 La plateforme nationale Admission Post-Bac (APB), ouverte en 2009 pour traiter les vœux post-baccalauréat des lycéens, ne ressemble que très peu aux dispositifs imaginés jusqu'alors : APB ne gère ni l'orientation ni la sélection. Elle instaure un marché universitaire libre et encourage le libre choix dans la formulation des candidatures. Dans cette configuration ouverte, l'algorithme est choisi comme instrument de gouvernance des flux étudiants et de rationalisation de la gestion des candidatures. Rassurant a priori, le fonctionnement algorithmique de la plateforme APB rend incertains les résultats d'admission et encourage l'adoption de comportements stratégiques. L'article interroge la manière dont deux catégories de professionnels de l'orientation (les auteurs d'ouvrages spécialisés et les conseillers d'orientation-psychologues [COP] de l'Éducation nationale) se sont saisies de cette évolution pour porter leur attention professionnelle sur la réduction des incertitudes nées du fonctionnement opaque d'APB.The “Admission Post-Bac” (APB) national platform, opened in 2009 to process post-baccalaureate wishes, bears little resemblance to the options considered before: APB doesn't manage either bachelor guidance or selection. APB establishes a free university market and encourages free choice in the formulation of applications. Within this open configuration, the algorithm is chosen as an instrument for governing student flows and streamlining the management of applications. A priori reassuring, the APB algorithmic functioning generates uncertainty regarding admission results and encourages the adoption of strategic behaviors. The article investigate how two types of guidance professionals (specialized book authors and national education guidance counselors [COP]) have seized upon this evolution to focus their professional attention on reducing uncertainty coming from the APB opaque functioning.
- La gestion d'actifs comme industrie culturelle : Approche socioéconomique des plateformes d'investissement - Christophe Magis p. 91-118 Cet article s'intéresse aux « applications numériques de gestion d'actifs boursiers » (Anga ; e.g., Robinhood, Trading 212 ou eToro), qui ont connu un essor certain au courant de l'année 2020. Nous interrogeons les raisons de cet essor en proposant une exploration socioéconomique de ces services qui se déploie dans trois directions : 1) l'analyse de l'émergence des Anga dans la suite de la reprise économique et financière post-2008 avec la percée du syntagme « FinTech » et ses promesses de rapprochement de la finance de l'imaginaire « contre-culturel » des industries de la culture et de la communication ; 2) la modélisation socioéconomique de ces applications, entre logiques culturelles et logiques non culturelles ; 3) l'étude des usages des Anga qui s'intègrent à un espace ambigu entre pratiques économiques, sociales et culturelles. Ces trois axes nous permettent de tester l'hypothèse suivante : dans la suite des mutations des industries de la culture et de la communication, les Anga concourent à faire entrer le trading dans le champ des consommations et pratiques culturelles.This article focuses on digital applications for asset management – such as Robinhood, Trading 212 or eToro – which have experienced a certain boom during the year 2020. The reasons for this boom is here questioned in a three-dimensional socioeconomic analysis consisting of: 1) an examination of these platforms' emergence in the wake of the post-2008 economic and financial recovery, alongside the breakthrough of the "FinTech" discourse and its promises of bringing together finance with the "Counter-cultural" imagination of the culture and communication industries; 2) a socioeconomic modelling of these services, which entangle cultural and non-cultural logics; 3) a study of the uses of these platforms which fit into an ambiguous space between economic, social and cultural practices. This allows the testing of the following hypothesis: in the current mutations of the culture and communication industries, the digital applications for asset management have contributed to bringing stock trading into the field of cultural consumption and practices.
- L'élaboration par YouTube d'un modèle mondial de production de vidéos - Tristan Mattelart p. 119-140 Dans l'article, nous nous interrogeons sur la manière dont YouTube a forgé un modèle de production de vidéos à valeur universelle. Convoquant une approche relevant de l'économie politique de la communication, nous décrivons par le menu la façon dont YouTube s'est, tout à sa volonté de voir croître le nombre de ses usagers et les recettes publicitaires afférentes, efforcé de modeler, par un dispositif de formation élaboré, les pratiques de ses créateurs de contenu amateurs désireux de se professionnaliser, pour que celles-ci servent mieux ses intérêts. Nous appuyant sur un corpus de documents produits par la firme elle-même – principalement son Official Blog et son Creator Blog –, nous nous penchons sur la genèse de ce dispositif, entre 2007 et 2012, décrivons les conceptions très spécifiques de la production vidéo qu'il promeut, puis montrons comment il s'est déployé, dès 2008, à une échelle internationale. Ce faisant, nous remettons en question les thèses présentant, sans doute trop hâtivement, YouTube comme un agent de diversité culturelle.The paper investigates the ways in which You
Tube has developed a specific model of video production that has global ambitions. Using a political economy of communication approach, we analyze in detail how YouTube, eager to increase its user base and the advertising revenues associated with it, has tried to formalize, through an elaborated set of training tools, the practices of its content creators wanting to professionalize themselves, with the objective of making them more effective in serving its own interests. Based on a corpus of documents produced by YouTube itself — primarily the US editions of its “Official Blog” and “Creator Blog” —, we study how this complex set of training tools has been implemented by YouTube between 2007 and 2012, describe the specific features of the model of video production it promotes, before analyzing how it has been, from 2008 on, deployed at an international scale. By doing so, we call into question the theses presenting rather too hastily YouTube as an agent of cultural diversity. - Faire face aux plateformes : La communication numérique entre tactiques et dépendances - Camille Alloing, Samuel Cossette, Sara Germain p. 141-168 La communication numérique des organisations semble ne pouvoir faire l'économie du recours aux plateformes de médias sociaux. Leur usage est dévolu aux community managers (gestionnaires de communautés). Les activités de ces professionnels sont sous l'emprise des standards des plateformes qui prescrivent les pratiques pertinentes, autorisent les usages, évaluent leur performance et encadrent les relations avec les publics comme les contenus qui leur sont proposés. Par l'analyse de publications Facebook d'organisations françaises et québécoises, et d'entretiens avec des gestionnaires de communautés, nous décrivons les formes de cette standardisation, les dépendances qu'elle génère et les tactiques employées pour la contourner et l'instrumentaliser. La plateformisation de la communication est ainsi envisagée comme le résultat des résistances qu'elle provoque quand les pratiques visant à s'autonomiser des modèles des plateformes renforcent leur emprise.Social media platforms seems to be an essential part of firm's digital communication. Their use is assigned to community managers. These professional's activities are under the influence of platforms' standards, which specify the relevant practices, authorize the uses, evaluate their performance and regulate the relations with the public as well as the content proposed to them. Through the analysis of Facebook publications from French and Quebecois firms, and interviews with community managers, we describe the forms of this standardization, the dependence it generates and the tactics used to bypass and manipulate it. The platformization of communication is thus considered as the result of the resistance it provokes when practices aiming to empower themselves from the models of the platforms reinforce their power.
- La plateformisation culturelle entre plateformes commerciales et institutionnelles : Ambiguïtés et contradictions dans le secteur de la généalogie - Benjamin Barbier, Marta Severo p. 169-192 L'article s'intéresse au phénomène de plateformisation dans le secteur culturel en posant l'accent sur la récente diffusion de plateformes participatives dans ce domaine. En interrogeant la distinction entre plateformes commerciales et plateformes institutionnelles, notre objectif est d'approfondir les motivations du contributeur et son statut en tant que travailleur dans ces environnements numériques. Pour ce faire, nous considérons le domaine de la généalogie et plus particulièrement le cas des contributeurs de Geneanet. En s'appuyant sur un questionnaire et une série d'entretiens, l'article analyse le positionnement des contributeurs entre digital labor et travail gratuit.This article focuses on the phenomenon of platformization in the cultural sector, emphasizing the recent success of participatory platforms in this field. By exploring the distinction between commercial platforms and institutional platforms, our objective is to study the motivations of the contributor and their status as workers in these digital environments. To that end, we consider the field of genealogy and more particularly the case of the contributors of Geneanet. Through a survey and a series of interviews, we analyze the positioning of contributors between digital labor and free labor.
- « Disponible partout, tout le temps » : la promesse des plateformes à l'épreuve des temporalités : Approche transversale de trois études de cas - Mathilde Abel, Patrick Dieuaide, Arthur Jan, Samuel Zarka p. 193-212 « Disponible partout, tout le temps » : telle est probablement l'essence du message adressé ces dernières années par les plateformes à leurs usagers, qu'il s'agisse de livraison de repas, de transport de passagers ou de la diffusion de produits audiovisuels par abonnement, trois études de cas sur lesquelles l'article prend appui. Pouvant paraître démesurée, cette promesse interroge les conditions d'engagement et les moyens mobilisés par ces différents types de plateformes pour satisfaire clients et prestataires présents sur chacun des versants du marché. Pour discuter ce sujet, l'article utilise l'appareillage de la théorie des conventions, afin de mettre en évidence les épreuves de coordination de ces clients et prestataires, en particulier sous l'angle des temporalités. Sans prétendre à l'exhaustivité, cette grille de lecture permet de dresser une typologie des politiques d'intervention des plateformes et de souligner la fragilité des promesses annoncées.“Anywhere, all the time”: this is probably the essence of the message that platforms have been sending to their users in recent years, whether it be meal delivery, passenger transport or the broadcasting of audiovisual products on a subscription basis—three case studies on which this article is based. This promise may seem excessive, but it raises questions about the conditions of commitment and the resources mobilized by the various platforms studied to satisfy customers and service providers on each side of the market. To discuss this point, the article mobilizes the apparatus of convention theory, in order to highlight the coordination tests of these clients and providers, in particular from the point of view of temporalities. Without claiming to be exhaustive, this reading framework makes it possible to draw up a typology of the platforms' intervention policies and to underline the fragile and not very credible nature of the promises made.
- Les plateformes à l'épreuve des dynamiques de plateformisation - Jean-Édouard Bigot, Édouard Bouté, Cléo Collomb, Clément Mabi p. 9-22
Échanges
- Urgence de la recherche, recherche en urgence : Covid-19 et au-delà… - Lionel Obadia p. 213-232 L'article explore les multiples facettes de la notion d'urgence telle qu'elle s'est déployée dans différents champs de la science. Si la pandémie de Covid-19 a été un déclencheur de recherches en situation d'urgence, elle a aussi été caisse de résonance à des préoccupations exprimées par les communautés scientifiques à voir le rythme de la recherche s'accélérer de manière consécutive. Une réflexion sur l'impact de l'urgence dans la recherche demande toutefois que l'on examine parallèlement les différentes significations que le terme se voit attribuer dans différents champs scientifiques.This paper explores the multiple facets of the notion of emergency, as it surfaced in different scientific domains. The Covid-19 outbreak has obviously generated researches in a context of emergency, the pandemic has also echoed strong concerns expressed by scientific communities, relating to a consecutive and significant acceleration of the rhythm of research. However, a discussion on the impact of emergency on research calls for a parallel examination of the different meanings the term assumes in different scientific domains.
- Urgence de la recherche, recherche en urgence : Covid-19 et au-delà… - Lionel Obadia p. 213-232
Notes de recherche
- Le travail émotionnel numérique : faire de ses clics un moyen d'éviter les claques - Camille Alloing, Julien Pierre p. 233-256 Que ressent-on lorsque l'on passe ses journées face à un écran avec pour mission de faire sourire des publics connectés ? Et, si ressentis il y a, peut-on observer des pratiques spécifiques pour les gérer au mieux, voire en faire un levier de performance ? Cet article interroge le potentiel travail émotionnel des professionnels de la communication numérique, en particulier des gestionnaires de communautés ou community managers. Au travers de l'analyse d'un corpus de 22 entretiens, et de données en provenance de pages Facebook et de comptes Twitter d'organisations francophones, nous proposons de considérer ce travail comme un ensemble de pratiques et de tactiques visant à désaffecter les situations et interactions qui les touchent, mais aussi leurs publics comme les espaces numériques des organisations qu'ils représentent. Le travail émotionnel devient dès lors un travail de médiation documentaire, technique et épistémique.How does it feel to spend your days in front of a screen with the mission of making connected audiences smile? And, if there are feelings, can we observe specific practices to manage them better, or even make them a performance lever? This article questions the potential emotional work of digital communication professionals, in particular community managers. Through the analysis of a corpus of 22 interviews, and data from Facebook pages and Twitter accounts of French-speaking organizations, we propose to consider this work as a set of practices and tactics aiming at disaffecting the situations and interactions that affect them, but also their audiences as well as the digital spaces of the organizations they represent. Emotional work thus becomes a work of documentation, technical and epistemic mediation.
- Les vidéos d'information diffusées sur les réseaux sociaux numériques : dire la société via les métriques de consultation : Une étude de cas à partir des vidéos du média Brut - Aurélie Aubert p. 257-282 Alors que la dépendance aux Gafa s'accentue pour la plupart des médias dans le monde, de nouveaux acteurs médiatiques apparaissent, s'appuyant uniquement sur la force de diffusion des réseaux sociaux, en utilisant la vidéo qui permet à des formats courts de devenir viraux. Cette contribution rend compte des premiers résultats d'une recherche menée sur ces médias apparus au milieu des années 2010 dont Brut est en France le visage le plus connu, et plus particulièrement sur les contenus proposés dans ces vidéos. Nous proposons une réflexion sur ces objets médiatiques : celle du lien qui existe entre évolution des contenus et métriques de consultation. L'hypothèse principale est la suivante : les métriques de consultation se substituent, en partie, au travail de définition d'une ligne éditoriale. Mais on montrera aussi, à la lumière de l'analyse chronologique d'un corpus constitué de vidéos de Brut, qu'une ligne éditoriale spécifique se dégage, consistant à proposer une narration de certains problèmes de société via une incarnation à la première personne, qui vise à discuter de manière renouvelée de certaines problématiques dans l'espace public.While dependence on Gafa is increasing for a majority of media all over the world, new media players appear which are broadcast only via social networks, using video which allows short viral formats. This article is about first results of a wider research about these new kinds of media, working without website or any traditional support (Brut is the most familiar example in France). We are working about the link between the evolution of news contents, and consultation metrics. Our main hypothesis is that these metrics replace part of the work of an editorial line. But we'll also show thanks to a chronological analysis of a corpus of Brut's videos that a specific editorial line emerge, consisting to narrate in first person, certain kinds of society problems representative of current debates of the public sphere.
- La recherche-action face au risque climatique en montagne : Enquêtes et engagements autour d'un problème public - Mikaël Chambru, Jean-Philippe de Oliveira p. 283-302 À partir du cas d'un projet de recherche européen portant sur l'adaptation des territoires de montagne face au risque climatique, nous proposons d'analyser la dimension sociopolitique de ces enquêtes et de questionner les engagements des chercheurs autour du problème public du changement climatique. Il s'agit plus particulièrement d'interroger les enjeux épistémologiques et méthodologiques soulevés à propos des manières de produire des connaissances scientifiques en situation d'expertise commanditée par les institutions autour d'un problème public aux réalités dissemblables. Au-delà de sa finalité opérationnelle, l'enquête s'intéresse à la politisation de la question du changement climatique au prisme des publics ordinaires, en s'appuyant sur des enquêtes menées sur deux communes de montagne qui font face à des enjeux de résilience du fait que leur économie repose essentiellement sur l'attractivité de leur station de ski et la saisonnalité. En ce sens, cette contribution propose de discuter la place du chercheur dans ces projets de « recherche-action » auquel ce dernier participe, en tant que producteur d'une expertise scientifique, d'une activité de médiation entre sciences et décisions politiques.Based on the case of a European research project about the adaptation of mountain territories in a context of climate risk, in this article we propose to analyze socioeconomic issues and question the commitments of researchers around the public problem of climate change. In particular, it involves examining the epistemological and methodological issues raised about the ways in which scientific knowledge can be produced in a situation of expertise sponsored by institutions around a public problem with dissimilar realities. Beyond its operational purpose, the investigation focuses on the politicization of the issue of climate change through the prism of ordinary audiences, based on investigations of two municipalities whose economy is based primarily on the attractiveness of their ski resort and seasonality. In this sense, this article proposes to discuss the place of the researchers in “action research” projects with scientific expertise, as a mediation between science and political decisions.
- Gilets jaunes et colères noires : Violence, médias et émotions - Fabien Granjon p. 303-318 Le mouvement des Gilets jaunes a été largement présent sur les réseaux sociaux numériques. Cela a eu pour effet de faciliter la viralité de certains contenus au début du mouvement, puis, par la suite et dans la durée, celui des contenus accompagnant la dynamique protestataire. Le récit et la mise en scène des violences, ainsi que la mobilisation des émotions ont été partie intégrante des opérations médiatiques de disqualification du mouvement, mais ils ont aussi été des éléments de réarmement du mouvement lui-même. Dans le cadre de cet article, nous souhaitons apporter quelque éclairage sur les usages protestataires des médias numériques par les Gilets jaunes. Il s'agit de présenter les premiers résultats d'une enquête exploratoire attestant, d'une part, du déplacement des pratiques de consommation médiatique à mesure de l'évolution du mouvement et, d'autre part, de mettre en lumière la place de l'émotion dans la mobilisation, notamment relayée par un usage de plus en plus important des réseaux sociaux numériques.The yellow jackets protest has been present on digital social networks which facilitated the virality of some content at the start of the movement, then, subsequently and over time, of content accompanying the protest dynamic. The narrative and the staging of violence, as well as the mobilization of emotions, were an integral part of the media operations to disqualify the movement, but they were also elements of rearming the movement itself. In this paper, we would like to shed some light on the protesting uses of digital media by the yellow jackets. The aim is to present the first results of an exploratory survey attesting, on the one hand, the shift in media consumption practices as the movement evolves and, on the other hand, to highlight the role of emotions in the mobilization, in particular relayed by the increasing use of digital social networks.
- Analyser les cyberviolences au prisme du genre - Isabelle Hare, Aurélie Olivesi p. 319-336 En reprenant le constat de la plus grande fréquence et des nombreuses spécificités des cyberviolences (terme sous lequel nous recensons l'ensemble des violences perpétrées dans le cyberespace) quand elles s'exercent dans le cadre de rapports de genre, nous proposons non plus seulement d'appréhender ces violences comme une forme particulière des violences en ligne, mais aussi de les inscrire dans le continuum des violences et des discriminations liées au genre. Dès lors, la notion de vulnérabilité, définie ici comme une tension entre agentivité de genre et risque, nous paraît centrale pour percevoir les tensions liées au genre dans le cyberespace, entendu dans cette perspective à la fois comme un média, un espace public et un dispositif. Ainsi, selon nous, appréhender ces cyberviolences de genre comme la constitution et la perpétration d'un système de domination dans un espace normé et genré, permettrait-il de penser ce problème public dans sa complexité, et d'en faciliter la prise en charge, de manière plus efficace, et plus en phase avec le ressenti des victimes.By acknowledging the greater frequency and the numerous specificities of cyberviolence (a term under which we list all kind of violence perpetrated in cyberspace) when it is carried out within the framework of gender relations, this paper proposes not only to apprehend this violence as a particular form of online violence, but also to include it in the continuum of gender-related violences and discriminations. Therefore, the notion of vulnerability, defined here as a tension between gender agency and risk, would be central in the perception of gender-related tensions in cyberspace–understood in this perspective as a media, as a public space and as a communication device. Thus, understanding gender-based cyberviolence as constituting and perpetrating a system of domination in a normed and gendered public sphere could be used to consider this public problem in all its complexity, and to manage it more effectively, and in a way more consistent with the victims' feelings.
- Cessons de parler de revenge porn : ces images sont une forme de violence sexuelle - Amy Hasinoff p. 337-354 La pratique du revenge porn (porno revanchard) consiste à partager ou à publier des images sexuelles privées d'autrui sans sa permission. Malgré son nom, le « revenge porn » n'est ni réellement de la pornographie, ni motivé initialement par la revanche. Cet article décrit le contexte social et les implications du revenge porn, examine dans quelle mesure les lois américaines qui s'y appliquent sont incohérentes et inadaptées, et conclut en suggérant quelques solutions à la fois, sociales, légales et technologiques susceptibles d'aider à la résolution de ce problème. Puisque le revenge porn implique d'utiliser la sexualité comme un moyen pour blesser autrui, nous affirmons qu'il s'appréhende mieux si on le considère comme une violence sexuelle dans un nouveau format numérique.Revenge porn is the practice of sharing or posting another person's private sexual images without permission. Despite the name, “revenge porn” is not really pornography nor is it primarily motivated by revenge. This article describes the social context and implications of revenge porn, examines the inconsistent and inadequate laws that exist in the US, and concludes by suggesting some social, legal, and technological solutions that might help address this issue. Because revenge porn involves using sexuality as a tool for harm, this article argues that it is best understood as sexual violence in a new digital format.
- Une horizontalité disciplinée : Le cas d'un projet en santé communautaire - Alexia Jolivet p. 355-376 En prenant appui sur l'étude d'un programme en santé communautaire, nous souhaitons, dans cette contribution, appréhender une tension au cœur des jeux de territorialisation de la santé : celle de la rencontre d'une horizontalité et d'une verticalité. Par une approche communicationnelle, nous nous attelons à cerner les injonctions de postures qu'elle met en scène, notamment celle d'une résonance et d'une double responsabilisation. Nous serons ainsi conduites à identifier les points de tension organisationnels que des espaces qui diffèrent des formats traditionnels hiérarchiques sont susceptibles d'intensifier. Nous établirons ainsi les tenants d'une horizontalité que nous qualifierons de disciplinée, dont la potentielle créativité sociale est alors à interroger.Based on the study of a community health program, in this contribution we would like to apprehend a tension in the middle of the health's territorialization: the one between horizontality and verticality. Through a communicational approach, we will try to identify the injunctions of postures that it puts in the scene, in particular that of a resonance and a double responsibility. We will thus be led to identify the points of organizational tension that configurations that differ from traditional hierarchical formats are likely to intensify. We will thus establish the tenants of a horizontality that we will qualify as conditioned, whose potential social creativity is then to be questioned.
- Des communications mobiles à la robotique sociale, relations et émotions - James E. Katz, Kate K. Mays, Alain Schuster p. 377-394 Cet article analyse les changements structurels découlant de l'utilisation tout à la fois généralisée et tout au long de la vie des applications de la technologie des communications mobiles. Ces changements affectent tous les secteurs de la société, y compris la sphère domestique, qui a sans doute été la plus profondément touchée. Nous discutons des développements récents et délimitons les controverses concernant la portée appropriée des interactions entre la sphère privée et la sphère publique, de la collecte des données et des services interpersonnels. Nous examinons également les phénomènes psychologiques et sociologiques résultant de leur utilisation dans les interactions humaines et sociales. Enfin, nous explorons les implications à long terme de ces changements.This article analyzes the structural changes resulting from both widespread and persistent life-course usage of mobile communication technology and its various subsidiary applications. While all sectors of society are affected by such changes, they are perhaps most perceptible in the domestic sphere. Regarding this area, we analyze contemporary issues, and most specifically to questions of the (1) scope of private-public interactions, (2) collection of data and (3) delivery of interpersonal services. Additionally, we probe the psychological and sociological phenomena resulting from persistent use of mobile communication in social interactions. Finally, we consider the longer-term implications of these changes for human relationships.
- S'informer sur l'actualité en ligne : Les étudiants face à l'éclatement informationnel et au ciblage des plateformes médiatiques - Sandra Mellot, Anaïs Theviot p. 395-420 Pour attirer le jeune public, la presse quotidienne régionale a développé de nombreux supports, notamment en ligne. L'analyse du design des sites de Ouest France montre bien cet éclatement de l'information pour la personnaliser au maximum et contribue à enfermer l'internaute dans une plateforme, dédiée à son profil et à ses préférences. Dans la continuité de nos précédents travaux sur cet organe de presse locale, nous interrogeons ici la réception de ces dispositifs numériques par de jeunes étudiants, âgés de 20 à 25 ans, en situation de conversation autour de l'actualité. L'analyse des traces d'interaction sur l'Internet et de leurs dialogues montre la dimension sociale recherchée par les jeunes dans le traitement de l'information comme le poids de l'outil dans la perception de celle-ci.In order to attract young audiences, the regional daily press has developed online supports. The analysis of Ouest France's websites clearly shows this fragmentation of information to personalize it as much as possible and to confine the internet user into a platform, dedicated to his profile and preferences. In this article, we question the reception of these digital devices by young students, aged 20 to 25, in a conversation about current events. The analysis of their digital tracks and their dialogues show the social dimension sought by young people as well as the influence of the tool in the perception of the information.
- Le travail émotionnel numérique : faire de ses clics un moyen d'éviter les claques - Camille Alloing, Julien Pierre p. 233-256
En VO
- Présentation - François Allard-Huver p. 421-422
- Urine Trouble - Joshua Gunn p. 423-436 Dans cet essai, l'auteur suggère que le tournant mendiant du discours politique américain reflète une perversion structurelle. La perversion politique désigne un type de discours qui affirme et nie en même temps la réalité consensuelle, souvent dans le but de causer du tort à autrui. À cette fin, il soutient que la figure de l'ancien président américain Donald Trump est le symbole condensé d'une perversion structurelle plus large dans ce pays, qui prospère sur la rumeur, le spectacle et la méchanceté.In this essay, the author suggests that the mendacious turn in U.
S. political discourse reflects a structural perversion. Political perversion refers to a kind of discourse that both affirms and denies consensus reality at the same time, often in the service of causing harm to others. To this end, he argues that the figure of former U.S. President Donald Trump is the condensation symbol of a larger structural perversion in this country, which thrives on rumor, spectacle, and meanness.
Focus
- Sur De la rhétorique à la communication de Roger Bautier - David Douyère p. 437-454 Cet article propose une réflexion à partir de l'ouvrage De la Rhétorique à la communication de Roger Bautier. Il montre l'intérêt persistant de ce livre pour penser la communication, la rhétorique et la propagande dans l'espace public, en ce qu'il rassemble les questions de la place de l'image et de l'écrit, de l'argumentation scientifique, de la réception des médias, du social, du débat public, en interrogeant des approches théoriques des médias, de l'information et de la communication. Cette position « généraliste », analytique et théorique en sciences de l'information et de la communication, d'ancrage critique, liant communication et (désir de) pouvoir, permet de situer les objets dont s'empare cette discipline, à la fois dans leur profondeur historique et dans leurs dynamiques sociales.This article proposes a reflection based on Roger Bautier's De la Rhétorique à la communication. It shows the persistent interest of this book in thinking about communication, rhetoric and propaganda in the public space, in that it brings together the questions of the place of the image and the writing, of scientific argumentation, of the reception of the media, of the social, of the public debate, by questioning theoretical approaches to the media, information and communication. This “generalist”, analytical and theoretical position in information and communication sciences, with a critical anchoring, linking communication and (the desire for) power, allows us to situate the objects that this discipline takes up, both in their historical depth and in their social dynamics.
- Sur De la rhétorique à la communication de Roger Bautier - David Douyère p. 437-454
Notes de lecture
- Sur L'Âge du capitalisme de surveillance. Le combat pour un avenir humain face aux nouvelles frontières du pouvoir de Shoshana Zuboff - Fabien Granjon p. 455-472 La notion de « capitalisme de surveillance » (Foster et McChesney, 2014) a récemment donné lieu à des travaux particulièrement intéressants dont deux des principales caractéristiques tiennent à ce qu'ils reposent, d'une part, sur d'érudits travaux d'enquête et de documentation et, d'autre part, sur des approches transdisciplinaires qui, en l'espèce, tiennent pleinement leurs promesses heuristiques. Dans le cadre de ce Focus, nous porterons plus particulièrement notre attention sur le copieux ouvrage de Shoshana Zuboff (2020). Nous mettons en lumière quelques-uns des intérêts et des enjeux essentiels qu'il révèle et discutons certains d'entre eux en nous appuyant sur une littérature qui lui fait écho et lui rend bien souvent hommage.The notion of “surveillance capitalism” (Foster & Mc
Chesney, 2014) has recently given rise to particularly interesting works. These researches are based, on the one hand, on scholarly survey and documentation works, and, on the other hand, on transdisciplinary approaches which, in this case, fully keep their heuristic promises. In the context of this Focus, we will pay more attention to the Shoshana Zuboff's Book titled The Age of Surveillance Capitalism (2019). We address some of the key interests and issues revealed by the book and discuss some of them based on literature that echoes and often pays homage to it. - Isabelle Antonutti, Figures de bibliothécaires : Villeurbanne, Presses de l'Enssib, coll. Papiers, 2020, 310 pages - Ugo Roux p. 479-480
- Claire Bishop, Vers un musée radical. Réflexions pour une autre muséologie : Trad. de l'anglais (États-Unis) par M. Bourgatte, illustrations de D. Perjovschi, Paris, MKF Éd., 2021, 92 pages - Axel Gryspeerdt p. 481-484
- Comité d'histoire du ministère de la Culture, Du partage des chefs-d'œuvre à la garantie des droits culturels. Ruptures et continuité dans la politique culturelle française : Genouilleux, Éd. La Passe du vent, coll. Faire cité, 2021, 387 pages - Christian Ruby p. 484-489
- Christophe Cosker, Le Livre de jeunesse et Mayotte. Introduction et guide de lecture : Paris, Éd. L'Harmattan, 2021, 160 pages - Dominique Ranaivoson p. 489-490
- Christophe Cosker, Nassur Attoumani en images. Pour une poétique de l'image ironique : Saint-Denis (La Réunion), Presses universitaires indianocéaniques, 2020, 160 pages - Amine El Alami p. 490-493
- Christophe Cosker, Lecteurs de Nassur Attoumani. Enjeux d'une réception francophone dans l'océan Indien : Saint-Denis (La Réunion), Presses universitaires indianocéaniques, 2020, 159 pages - Dominique Ranaivoson p. 493-496
- Emmanuelle Fantin, Sébastien Fevry, Katharina Niemeyer (dirs), Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologies : Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. Information-Communication, 2021, 337 pages - Fabrice Thuriot p. 496-500
- Alexandre Gefen, L'Idée de la littérature. De l'art pour l'art aux écritures d'intervention : Paris, Corti, 2021, coll. Les Essais, 400 pages - Hassan Zokhtareh p. 500-505
- Richard Jacquemond et Frédéric Lagrange (dirs), Culture pop en Égypte. Entre mainstream commercial et contestation : Paris, Éd. Riveneuve, 2020, 458 pages - Thomas Richard p. 506-508
- Julien Lefort-Favreau, Le Luxe de l'indépendance. Réflexions sur le monde du livre : Montréal (Québec), Lux Éd., coll. Futur proche, 2021, 168 pages - Kevin Le Bruchec p. 508-510
- Vincent Martigny, Laurent Martin, Emmanuel Wallon (dirs), Les Années Lang. Une histoire des politiques culturelles (1981-1993) : Paris, Éd. La Documentation française, coll. Comité d'histoire du ministère de la Culture et de la Communication, 2021 - Christian Ruby p. 510-514
- Diana Mite Colceriu, Daniela Măriucuţa, Une archéologie des émotions de saint Augustin à William James (anthologie) : Bucarest, Éd. Universităţii din Bucureşti, 2019, 297 pages - Odile Riondet p. 514-519
- Marie Pruvost-Delaspre, Aux sources de l'animation japonaise. Le studio Tôei Dôga (1956-1972) : Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Cinéma, 2021, 342 pages - Thomas Richard p. 519-521
- Eva Sandri, Les Imaginaires numériques au musée ? Débats sur les injonctions à l'innovation : Paris, MKF Éd., coll. Les Essais numériques, 2020, 124 pages - Olivier Pulvar p. 522-526
- Pierre Schoentjes, Littérature et écologie. Le mur des abeilles : Paris, Corti, coll. Essais, 2020, 464 pages - Christophe Cosker p. 526-528
- Guillaume Soulez (dir.), « Le Cinéma éclaté. Formes et théorie » : Cinémas, 29/1, 2018, p. 222-224 - Gilles Delavaud p. 529-535
- Paul Vancassel, Une histoire des regards photographiques : Paris, Éd. L'Harmattan, coll. Esthétique, ouverture philosophique, 2021, 271 pages - Giuseppe Cavaleri p. 535-538
- Paul Vancassel, Penser les regards photographiques : Paris, Éd. L'Harmattan, coll. Ouverture philosophique. Série esthétique, 2021, 218 pages - Tavakkoli Amirpasha p. 538-541
- Ruth Amossy et Eithan Orkibi (dirs), Ethos collectif et identité sociales : Paris, Classiques Garnier, 2021, 217 pages - Axel Boursier p. 541-546
- Giuliano Bobba, Nicolas Hubé (dirs), Populism and the Politicization of the Covid-19 Crisis in Europe : Londres, Palgrave Macmillan, 2021, 144 pages - Nicolas Petel-Rochette p. 546-550
- Patricia Cotti, La Fabrique du terroriste solitaire, une investigation clinique : Paris, Enrick B. Éd., coll. Essais en sciences humaines et sociales, 2021, 382 pages - Gilles Ferragu p. 550-552
- Éric Dacheux, Tourya Guaaybess (dirs), Communiquer l'invisible : Nancy, Presses universitaires de Nancy – Éd. universitaires de Lorraine, coll. Visibilité, médiatisation, interculturalités, 2021, 254 pages - Claudia Farini p. 552-555
- Christine Détrez, Karine Bastide, Nos mères. Huguette, Christiane, et tant d'autres. Une histoire de l'émancipation féminine : Paris, Éd. La Découverte, coll. L'Envers des faits, 2020, 354 pages - Frédérique Brisset p. 555-559
- Sarah Gensburger et Gérôme Truc (dirs), Les Mémoriaux du 13 novembre : Paris, Éd. de l'EHESS, coll. Représentations, 2020, 283 pages - Paul Bernard-Nouraud p. 559-561
- Smaïn Laacher, La France et ses démons identitaires : Paris, Hermann, 2021, 192 pages - Maurice Blanc p. 561-566
- Christophe Le Digol, Virginie Hollard, Christophe Voilliot, Raphaël Barat (dirs), Histoires d'élections. Représentation et usages du vote de l'Antiquité à nos jours : Paris, CNRS Éd., 2018, 481 pages - María Elisa Alonso p. 566-568
- Thierry Lefebvre, L'Aventurier des radios libres. Jean Ducarroir (1950-2003) : Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 pages - Sébastien Poulain p. 568-572
- Matthieu Letourneux et Alain Vaillant (dirs), L'Empire du rire. xixe-xxie siècle : Paris, CNRS Éd., 2021, 1 000 pages - Jacques-Philippe Saint-Gérand p. 572-579
- Éric Maigret et Laurent Martin (dirs), Les Cultural Studies. Au-delà des politiques des identités : Lormont, Éd. Le Bord de l'eau, 2020, 305 pages - Dominique Ranaivoson p. 579-581
- Jean-Yves Mollier, Une histoire des libraires et de la librairie. De tous les commerces de textes et d'images, d'idées et de savoirs, de découvertes et d'imaginaires, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours : Paris, Imprimerie nationale Éd., 2021, 215 pages - Jean-François Tétu p. 581-585
- Guglielmo Scafirimuto, Français·e d'origine étrangère ? Les documentaires autobiographiques diasporiques en France : Paris, Éd. L'Harmattan, coll. « Champs visuels », 2021, 283 pages - Pascal Laborderie p. 585-587
- James C. Scott, L'Œil de l'État. Moderniser, uniformiser, détruire : Trad. de l'anglais par Olivier Ruchet, Paris, Éd. La Découverte, coll. Sciences humaines, 2021, 540 pages - Thomas Lerosier p. 587-590
- Éliane Viennot, L'Âge d'or de l'ordre masculin. La France, les femmes et le pouvoir 1804-1860 : Paris, CNRS Éd., 2020, 384 pages - Michael Palmer p. 590-593
- Florian Vörös, Désirer comme un homme. Enquête sur les fantasmes et les masculinités : Paris, Éd. La Découverte, coll. Sciences humaines, 2020, 168 pages - Monique Jucquois-Delpierre p. 594-596
- Annette Wieviorka, Mes années chinoises : Paris, Stock, coll. Puissances des femmes, 2021, 260 pages - Reynald Lahanque p. 596-601
- Rosa Cetro et Lorella Sini (dirs), Fake news rumeurs, intox… Stratégies et visées discursives de la désinformation : Paris, Éd. L'Harmattan, coll. Humanités numériques, 2021, 322 pages - Stéphane Dangel p. 601-604
- Emmanuelle Cronier et Benjamin Deruelle (dirs), Argumenter en guerre. Discours de guerre, sur la guerre et dans la guerre de l'Antiquité à nos jours : Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. War Studies, 2019, 420 pages - Yeny Serrano p. 604-608
- Solène Gaudin, Frédéric Pugniere-Saavedra (dirs), La Rénovation urbaine. Discours, argumentations et rhétoriques : Lille, Presses universitaires du Septentrion, coll. Philosophie et linguistique, 2020, 200 pages - Alexandre Lansmans p. 608-613
- Serge Proulx, La Participation numérique. Une injonction paradoxale : Préface de Josiane Jouët, Paris, Presses des Mines, coll. Sciences sociales, 2020, 185 pages - Victoria Laurent p. 613-618
- Ernest Renan, Michel Bréal, Antoine Meillet, Marcel Mauss (textes de), Langue française et identité nationale : Limoges, Éd. Lambert-Lucas, coll. Classiques des sciences du langage, 2021, 128 pages - Jacques-Philippe Saint-Gérand p. 618-622
- Gisèle Sapiro (dir.), Dictionnaire international Bourdieu : Paris, CNRS Éd., 2021, 1000 pages - Gilles Ferragu p. 622-624
- Mario Sei, Raconter pour signifier. Récits, construction de soi et émancipation : Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. Interlangues, 2018, 242 pages - Dorothée Catoen-Cooche p. 624-626
- Didier Tallagrand, Jean-Paul Thibaud et Nicolas Tixier (dirs), L'Usage des ambiances. Une épreuve sensible des situations : Paris, Hermann, coll. Les colloques Cerisy, 2021, 495 pages - Christian Ruby p. 626-629
- Pierre-Yves Testenoire, Les Anagrammes : Paris, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 2021, 128 pages - Gabriel Bergounioux p. 630-632
- Marie-Ève Therenty et Adeline Wrona (dirs), L'Écrivain comme marque : Paris, Sorbonne université presses, coll. Lettres françaises, 2020, 244 pages - Axel Gryspeerdt p. 632-635
- Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn (dirs), Le rôle de la ville dans la lutte contre les discriminations : Pessac, Maison des sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2020, 150 pages - Faïza Naït-Bouda p. 635-638
- Loïc Ballarini, The Independence of the News Media. Francophone Research on Media, Economics and Politics : Cham, Palgrave Macmillan, coll. Global Transformations in Media and Communication Research, 2020, 320 pages - Érik Neveu p. 638-642
- Sylvie Bauer, Claire Larsonneur, Hélène Machinal, Arnaud Regnauld (dirs),Subjectivités numériques et posthumain : Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Interférences, 2020, 293 pages - Stéphane Dangel p. 643-645
- Liat Berdugo, The Weaponized Camera in the Middle East. Videography, Aesthetics, and Politics in Israel and Palestine : Londres, I.B. Tauris/Bloomsbury, 2021, 272 pages - Thomas Richard p. 645-647
- Cécile Boëx et Agnès Devictor (dirs), Syrie, une nouvelle ère des images. De la révolte au conflit transnational : Paris, CNRS Éd., coll. CNRS Alpha, 2021, 300 pages - Thomas Richard p. 648-650
- Josette Brun (dir.), De l'exclusion à la solidarité. Regards intersectionnels sur les médias : Montréal, Éd. du Remue-ménage, 2020, 312 pages - Selena Tognacci p. 650-653
- Marie-Noëlle Doutreix, Wikipédia et l'actualité. Qualité de l'information et normes collaboratives d'un média en ligne : Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2020, 254 pages - Ingrid Mayeur p. 653-658
- Cédric Durand, Techno-féodalisme. Critique de l'économie numérique : Paris, Éd. Zones, 2021, 256 pages - Alain Mille p. 658-670
- Olivier Fournout, La Trumpisation du monde. Pourquoi le monde adore Trump, y compris ceux qui le détestent : Lormont, Éd. Le Bord de l'eau, coll. Documents, 2020, 172 pages - Alexandre Eyriès p. 670-673
- La Friche, EDUmédias, Petit manuel critique d'éducation aux médias. Pour une déconstruction des représentations médiatiques : Rennes, Éd. du Commun, 2021, 180 pages - Justine Benhamou p. 674-677
- Samuel Laurent, J'ai vu naître le monstre. Twitter va-t-il tuer la #démocratie ? : Paris, Éd. Les Arènes, 2021, 240 pages - Murielle El Hajj p. 677-683
- Alain Lempereur, Puissance de la médiation contre la guerre civile : Paris, Descartes & Cie, coll. Médiation, 2021, 134 pages - Halizata Sana p. 683-687
- Manola Antonioli, Guillaume Drevon, Luc Gwiazdzinski, Vincent Kaufmann et Luca Pattaroni, Manifeste pour une politique des rythmes : Lausanne, EPFL Press, 2020, 168 pages - Corentin Lahouste p. 687-690
- Audrey Alvès, Justine Simon (dirs), SIC, les sciences de l'information et de la communication en IUT : 35 fiches : Paris, Éd. Ellipses, 2020, 224 pages - Véronique Pillet-Anderlini p. 690-692
- Malek Bouyahia, Franck Freitas-Ékué, Karima Ramdani (dirs), Penser avec Stuart Hall : Paris, Éd. La Dispute, 2021, 245 pages - Jiyoung Kim p. 692-699
- Bertrand Labasse, La Valeur des informations. Ressorts et contraintes du marché des idées : Ottawa, Presses de l'université d'Ottawa, 2020, 420 pages - Hervé Tiffon p. 699-704
- Jérôme Meizoz, Faire l'auteur en régime néo-libéral. Rudiments de marketing littéraire : Genève, Éd. Slatkine, 2020, 254 pages - Clara Lévy p. 704-707
- Alain Perusset, Sémiotique des formes de vie. Monde de sens, manière d'être : Louvain-la-Neuve, De Boeck, coll. Culture & communication, 2020, 372 pages - Benjamin Lesson p. 707-713
- Claire Polo, Le Débat fertile. Explorer une controverse dans l'émotion : Grenoble, Université Grenoble Alpes Éd., 2020, 262 pages - Jean-Charles Chabanne p. 713-717
- Émilien Schultz et Matthias Bussonier, Python pour les SHS. Introduction à la programmation pour le traitement de données : Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Pratique de la statistique, 2021, 358 pages - Ugo Roux p. 717-719
- Emmanuelle Simon, Sophie Arborio, Arnaud Halloy, Fabienne Hejoaka (dirs), Les Savoirs expérientiels en santé. Fondements épistémologiques et enjeux identitaires : Nancy, Presses universitaires de Nancy – Éd. universitaires de Lorraine, 2020, 276 pages - Erwan Autès-Tréand p. 720-724
- Sur L'Âge du capitalisme de surveillance. Le combat pour un avenir humain face aux nouvelles frontières du pouvoir de Shoshana Zuboff - Fabien Granjon p. 455-472
Livres reçus
- Livres reçus - p. 725-742