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Revue | Annuaire français de droit international |
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Numéro | LX, 2017 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
État, condition et statut – Territoire
- La Cour constitutionnelle italienne et l'immunité juridictionnelle des États - Natalino Ronzitti p. 3-15 La Cour constitutionnelle italienne, par un arrêt historique, a déclaré que l'on ne pouvait pas donner exécution à l'arrêt de la C. I. J. condamnant l'Italie pour violation de la règle coutumière sur l'immunité de juridiction des États. Par conséquent la Cour constitutionnelle a annulé non seulement la loi qui avait été édictée pour conformer l'ordre juridique italien au jugement de la C. I. J., mais a également déclaré l'illégitimité constitutionnelle de la loi qui avait donné exécution à l'article 94 de la Charte des Nations Unies, dans la mesure où elle prescrit au juge italien de donner exécution à l'arrêt de la C. I. J. Allemagne c. Italie. L'arrêt de la Cour constitutionnelle soulève des problèmes pratiques qui surclassent la question théorique du dualisme et des rapports entre l'ordre juridique interne et l'ordre juridique international. La question est que l'Allemagne, forte de l'arrêt de la C. I. J., pourrait saisir à nouveau la Cour ou prendre d'autres mesures si les tribunaux italiens soumettaient l'Allemagne à leur compétence. On doit aussi se demander si l'arrêt italien peut contribuer à contenir l'interprétation conservatrice de la C. I. J. et à faire démarrer un développement plus conforme aux droits de l'homme, y compris le droit d'accès au juge, qui avait été inauguré par la jurisprudence Ferrini, mais que la C. I. J. a brusquement interrompu.The Italian Constitutional Court has delivered an historical judgment stating that it was not possible to implement the decision by the ICJ condemning Italy for the violation of customary rule on the immunity of States from jurisdiction. Consequently the Constitutional Court declared the unconstitutionality of both the law enacted for implementing the ICJ judgment into the Italian legal order and the law giving execution to Article 94 of the United Nations Charter in so far as it prescribes to give execution to the judgment Germany v. Italy to the Italian judge. The judgment of the Constitutional Court raises practical problems that go beyond the theoretical question of dualism and of the relations between the domestic and the international legal order. The main problem is whether Germany, being the winner before the ICJ, submits again a claim before the ICJ or takes other measures, if the Italian tribunals affirm their jurisdiction. It may also be queried whether the Italian judgment might contribute to limit the conservative interpretation given by the ICJ and to set in motion a development more in keeping with human rights, including the right of access to a judge, according to the case-law inaugurated by the Ferrini judgment, that the ICJ has abruptly interrupted.
- Responsabilité : O.N.U. et/ou État membre ? Deux décisions de la Cour suprême des Pays-Bas - Charlotte Beaucillon p. 17-43 Les deux décisions rendues le 6 septembre 2013 par la Cour suprême des Pays-Bas dans les affaires Nuhanović et Mustafić-Mujić déclarent l'État responsable des actes dommageables du bataillon militaire Dutchbat à Srebrenica après la chute de l'enclave protégée par l'O. N. U. aux mains des forces serbes : quatre personnes furent tuées la nuit du 13 juillet 1995 après avoir été contraintes par le commandement de Dutchbat à quitter le camp militaire où elles avaient trouvé refuge, alors même que le massacre de la population bosniaque avait commencé. Les enjeux juridiques auxquels la Cour suprême se trouve confrontée sont multiples, touchant tant à l'imputation des actes de Dutchbat qu'à l'appréciation de leur licéité. Retenant des solutions innovatrices en matière de responsabilité internationale et refusant de restreindre l'intensité de son contrôle juridictionnel contrairement aux appels à la déférence des Pays-Bas, la Cour suprême pose avec justesse les bases d'une réflexion renouvelée sur les conséquences de la responsabilité des organisations internationales et de leurs États membres en droit international.The two decisions of September 6th 2013 of the Supreme Court of the Netherlands in the Nuhanović and Mustafić-Mujić cases declare the responsibility of the State for the wrongful acts of the Dutchbat military battalion in Srebrenica after the fall of the UNprotected enclave into the hands of the Serbian forces : four persons were killed during the night of July 13th 1995 after having been ordered by the Duchbat command to leave the compound where they had taken shelter, although the Bosnian population massacre had begun. The stakes are high for the Supreme Court, and can be dealt with in terms of both attribution and wrongfulness considerations. Framing innovative solutions in the field of international responsibility and refusing to restrain its judicial control notwithstanding the deference calls from the Netherlands, the Dutch Supreme Court paves the way for a renewed reflexion on the consequences of the responsibility of international organisations and their member States in international law.
- L'affaire du tramway de Jérusalem devant les tribunaux français - Hélène de Pooter p. 45-70 L'AFPS et l'OLP ont ouvert une action en réparation du préjudice subi du fait de la participation de sociétés françaises à des contrats relatifs à la construction d'un tramway reliant Jérusalem-Ouest à Jérusalem-Est. Le tribunal de grande instance de Nanterre a rejeté la demande au motif que, si plusieurs des normes internationales humanitaires invoquées créaient un effet direct vertical, aucune ne produisait d'effet direct horizontal. Pour sa part, la cour d'appel de Versailles retient qu'aucune des normes conventionnelles invoquées ne confère de droit subjectif aux particuliers, conclusion qui mérite d'être nuancée. En revanche, on peut difficilement contester le fait que ces normes conventionnelles n'imposent aucune obligation directe à l'égard des sociétés et qu'aucune norme coutumière internationale ne s'imposait non plus à ces dernières. La cour d'appel ajoute qu'il ne résulte de l'adhésion des entreprises au Pacte Mondial et de leur adoption de codes d'éthique aucune obligation de respecter le droit international des droits de l'homme et le droit humanitaire, mais ce point n'est pas abordé dans l'article. Le pourvoi formé devant la Cour de cassation fut déclaré non admis et la requête déposée auprès de la CEDH déclarée irrecevable. L'instance ouverte parallèlement par l'AFPS devant les tribunaux administratifs à l'encontre de l'État français en raison de son soutien au projet fut close par une décision du Conseil d'État rejetant le pourvoi de la requérante. La motivation de la Haute juridiction est laconique et apporte peu de lumière sur la question de la portée de l'obligation de «faire respecter » la IVe convention de Genève (article premier). Paradoxalement, le grand absent dans cette affaire est l'État d'Israël. Si la construction d'un tramway peut relever des obligations de la puissance occupante au titre de l'article 43 du règlement de La Haye de 1907, le contexte prévalant depuis 1967 conduit néanmoins à questionner sa conformité au droit de l'occupation.AFPS and PLO asked the French courts for reparation for the injury suffered through the participation of French companies in the construction of a tramway linking West Jerusalem with East Jerusalem. The Nanterre tribunal of First Instance judged that several of the international humanitarian norms invoked by the plaintiffs had a vertical direct effect but that none of them produced a horizontal effect. The Versailles Court of Appeal finds that no subjective right could be drawn from the humanitarian norms invoked by the plaintiffs, but this is disputable. However, one cannot but concur with the Court which concludes that no international norm, whether conventional or customary, imposes obligations on the companies in this specific context. Eventually, the Court of Appeal finds that the adherence of the companies to the Global Compact and their adoption of codes of ethics did not result in any obligation to respect international human rights law nor international humanitarian law. This latter aspect of the decision is not touched upon in this commentary. The Court of Cassation decided that the appeal in cassation was inadmissible. The ECHR declared the AFPS's application inadmissible as well. At the same time, AFPS sought reparation from the French State, which allegedly supported the project. The French Council of State decided that article 1 of the Fourth Geneva Convention, imposing on all States parties an obligation to “ ensure respect” for the Convention, could not be invoked. The Council's motivation is unclear and does not shed light on the scope of this article. Paradoxically, the State of Israel is the most notable absentee in this affair. The construction of a tramway seems to fall into the scope of article 43 of the Hague Regulations of 1907. However, the broader context of unlawful colonisation of the Palestinian territories leads us to question the legality of this measure.
- DAECH, un « État » islamique ? - Anne-Laure Vaurs-Chaumette p. 71-89 Le 29 juin 2014, Abou Bakr Al-Baghdadi proclame le Califat sur le territoire contrôlé par Daech et invite tous les musulmans à rejoindre ce nouvel «État islamique ». Le phénomène Daech est l'occasion de revenir sur la définition de l'État. L'étude de l'«État islamique » tend à montrer les limites de la définition matérielle de l'État et du principe de l'effectivité et incite à envisager un critère additionnel, celui de la licéité de l'existence de l'État.On 29 June 2014, Abu Bakr Al-Baghdadi announced the establishment of a Caliphate in the territory controlled by Daesh, and invited all Muslims to join the new “Islamic state.” The Daesh phenomenon is an opportunity to revisit the definition of the state. The study of the “ Islamic state” tends to show the limits of the material definition of the state and of the principle of effectiveness and encourages to consider an additional criterion, that of the legality of the existence of the State.
- L'arrêt de la Cour internationale de Justice du 27 janvier 2014 dans l'affaire du Différend maritime (Pérou c. Chili) - Kiara Neri p. 91-108 Le 31 mars 2014, la Cour internationale de Justice rend son arrêt dans le différend qui oppose, d'une part, l'Australie et la Nouvelle-Zélande en tant qu'État intervenant et, d'autre part, le Japon. Les premières mettent en cause la licéité des permis spéciaux de chasse délivrés sur le fondement de la deuxième phase du «programme de recherche scientifique sur les baleines dans l'Antarctique au titre d'un permis spécial » (JARPA II) au regard de la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine de 1946. Pour sa part, le Japon se réclame du pouvoir discrétionnaire offert par le premier paragraphe de l'article VIII de cette convention relatif à la recherche scientifique. Les conceptions opposées présentées à la Cour reflètent les tensions juridico-politiques qui divisent la Commission baleinière internationale (CBI) et son comité scientifique. La lecture des motifs de l'arrêt enseigne que la Cour a toutefois entendu, autant que faire se peut, ne pas donner aux États parties au différend des arguments qui dépasseraient la stricte question qui lui est soumise. Par douze voix contre quatre, la Cour estime que le Japon a manqué à ses obligations relatives à la chasse commerciale. Elle estime que le caractère non raisonnable de JARPA II le fait tomber dans le champ d'application des divers moratoires applicables à la chasse commerciale. Un autre aspect important de l'arrêt réside dans la valeur que la Cour accorde aux actes, obligatoires ou non, de la CBI.On 31 March 2014, the International Court of Justice delivered its judgment on the dispute between Australia (with New Zealand as the intervening State) and Japan. In light of the 1946 International Convention for the Regulation of Whaling, Australia and New Zealand called into question the lawfulness of the Special Permits granted under the second phase of the “ Scientific Research Program on Whales under the Special Permit in the Antarctic” (JARPA II). Japan, on the other hand, invoked the discretion offered by the first paragraph of Article VIII of the Convention relating to scientific research. These opposing views of the object and purpose of the Convention reflect the legal and political tensions that divide the International Whaling Commission (IWC) and its scientific committee. However, the judgment demonstrates that the Court determined not to intervene in matters beyond the specific dispute submitted to it. By twelve votes to four, the Court considered that Japan had failed to fulfill its obligations relating to commercial whaling. It ruled to oversee the exercise of discretionary powers by Japan and thus considered that the unreasonable nature of JARPA II prevents it from being characterized as scientific whaling. Instead, JARPA II was deemed to fall within the scope of the various moratoria applicable to commercial whaling. In its judgment, the Court blurs the line between a legal assessment of the whaling program and a scientific assessment. It considers that the unreasonableness character of JARPA II makes it fall into the scope of the various moratoria applicable to commercial whaling. Another important aspect of the judgment lies in the value the Court grants to the Acts (mandatory or not) of the IWC, and the role they can play in the modification and interpretation of the Convention, as well as the obligation of Member States to take them into account. Ultimately, the Court chose to refer to the Law of Treaties, rather than Environmental Law, to call upon States to rationalize their behavior within the IWC.
- La contribution au droit international de l'affaire de délimitation maritime Bangladesh/Inde dans la baie du Bengale - Virginie J. M. Tassin p. 109-132 L'affaire d'arbitrage relatif à la délimitation de la frontière maritime entre le Bangladesh et l'Inde offre une contribution originale au droit international. La délimitation réalisée par le Tribunal arbitral suit une application classique de la méthode de l'équidistance et des circonstances pertinentes. Le Tribunal analyse cependant très finement la valeur à attribuer aux cartes anciennes et se confronte à la question épineuse de l'effet à attribuer au changement climatique lors du tracé d'une frontière. Il contribue ainsi grandement à l'avenir du droit de la délimitation en ancrant très fortement l'exercice de délimitation dans un espace-temps bien défini : le moment présent du jugement. Cette affaire est par ailleurs la deuxième affaire de délimitation maritime traitant de la délimitation du plateau continental étendu. En reprenant les principes dégagés par le Tribunal international du droit de la mer en l'affaire Bangladesh/ Myanmar et en affirmant sa compétence vis-à-vis du plateau continental étendu, la jurisprudence de ce Tribunal arbitral renforce la mise en oeuvre du régime juridique du plateau continental et prône une articulation harmonieuse du travail de la Commission des Limites du Plateau Continental et des cours et tribunaux internationaux.The arbitration case concerning the delimitation of the maritime boundary between Bangladesh and India provides an original contribution to international law. The delimitation made by the Arbitral Tribunal is a classic application of the method of equidistance and relevant circumstances. However, the Tribunal analyses finely the value to be attributed to ancient maps and confronts itself to the thorny issue of the effect to be attributed to climate change when drawing a border. It contributes greatly to the future of the law of delimitation anchoring strongly the delimitation exercise in a well-defined time frame : the moment of the judgment. This case is also the second maritime delimitation case dealing with the delimitation of the outer continental shelf. By using the principles established by the International Tribunal for the Law of the Sea in the Bangladesh/ Myanmar case and by affirming its jurisdiction vis-à-vis the extended continental shelf, the jurisprudence of this Arbitral Tribunal strengthens the implementation of the legal regime continental shelf and advocates a harmonious joint work of the Commission on the Limits of the Continental Shelf and of International Courts and Tribunals.
- La Cour constitutionnelle italienne et l'immunité juridictionnelle des États - Natalino Ronzitti p. 3-15
Questions militaires et stratégiques
- Les interventions militaires récentes en territoire étranger : vers une remise en cause du jus contra bellum ? - Olivier Corten, Agatha Verdebout p. 135-169 Depuis le tournant du millénaire s'est installé au sein de la doctrine un discours sur la désuétude du régime d'interdiction du recours à la force institué par la Charte des Nations Unies et la nécessité concomitante de sa refonte afin de mieux répondre aux défis contemporains. Récemment encore, on a insisté sur la menace existentielle que les événements en Libye, en Syrie, en Irak, au Mali, dans la bande de Gaza ou en Ukraine faisaient peser sur le système actuel de sécurité collective. En analysant les discours mobilisés dans le cadre de ces divers précédents, l'objet du présent article est de nuancer ces craintes et critiques. D'un point de vue juridique, on constatera en effet que les argumentaires des États intervenants sont restés assez classiques, puisqu'ils se sont fondés essentiellement sur la légitime défense, l'autorisation du Conseil de sécurité ou encore le consentement de l'État où l'opération se déroule. Si certaines interprétations extensives de ces fondements ont parfois été proposées, celles-ci ne semblent guère avoir convaincu la communauté internationale des États dans son ensemble. Plus fondamentalement, on remarque que les articles pertinents de la Charte ne sont jamais frontalement mis en cause. Dans cette perspective, on peut considérer que les interventions récentes ont finalement confirmé plus qu'infirmé le jus contra bellum.Since the turn of the millennium, a narrative on the obsolescence of the UN Charter regime on the prohibition of the use of force and the concomitant necessity to reform the system in order to better apprehend the modern challenges has taken root in scholarship. Lately, the existential threat posed by events in Libya, Syria, Iraq, Mali, Gaza or in Ukraine on the contemporary system of collective security has been emphasized. This article aims to analyse the discourses advanced by States in these different precedents in an effort to nuance these doctrinal criticisms and fears. From a legal point of view we will in fact demonstrate that the argumentation deployed by the intervening States remained fairly classical as it was generally based on self-defence, the authorization of the Security Council or the consent of the State where the operations took place. While extensive interpretations of these legal grounds have sometimes been defended, these do not seem to have mustered the support of the international community of States as a whole. More fundamentally, the pertinence of the articles of the Charter has never frontally been questioned. In this perspective, it may be considered that the recent practice of intervention has confirmed rather than weakened the jus contra bellum.
- L'opération Bordure protectrice menée par Israël dans la bande de Gaza (8 juillet − 26 août 2014) - Laurent Trigeaud p. 171-194 L'opération Bordure protectrice, conduite par Israël dans la Bande de Gaza du 8 juillet au 26 août 2014, fut l'une des plus dures qu'ait menées Israël, depuis la Guerre des Six-Jours en 1967, dans ce territoire contrôlé par le Hamas. Favorisés par un climat géopolitique particulièrement précaire, où la défiance régnait non seulement entre Palestiniens et Israéliens, mais aussi entre Palestiniens eux-mêmes, les tirs de roquettes revendiqués par le Hamas dans la nuit du 7 et 8 juillet depuis Gaza décidèrent Israël à réagir d'abord par les airs, puis par la terre. Au terme de l'opération, le nombre de civils tués et les dégâts matériels n'auront jamais atteint un niveau aussi dramatique, Hamas et Armée de Défense d'Israël se partageant les violations graves du droit des conflits armés. La violence du conflit rendit d'ailleurs impuissantes les médiations étrangères, hormis la médiation de l'Égypte qui parvint à réunir les deux belligérants et à obtenir d'eux la cessation des hostilités, après plus de quarante-cinq jours de combats meurtriers pour les civils. Ce cessez-le-feu appelait cependant d'autres négociations, toutes aussi sensibles, sur la reconstruction et le statut général de Gaza, dont le blocus qui l'enfermait depuis 2007 : autant de points qui viendraient, à coup sûr, ajouter en difficulté aux négociations générales de paix entre Israël et la Palestine.The “ protective Border” operation, conducted by Israel in the Gaza Strip from July 8th to August 26th, 2014, was one of the hardest ever led by Israel since the Six-Day War back in 1967 in the territory controlled by Hamas. Favoured by particularly precarious geopolitical climate where mistrust reigned not only between Palestinians and Israelis, but also between the Palestinians themselves, rocket attacks claimed by Hamas on the night of July 7th and 8th from Gaza decided Israel to react first by air then by land. After the operation, the number of killed civilians and damage to property has never reached such a dramatic level, Hamas and Israel Defense Force sharing serious violations of the law of armed conflict. The violence of the conflict made moreover powerless the foreign mediations, except the mediation of Egypt which managed to gather both belligerent parties and get them to cease hostilities, after more than forty-five days of bloody fighting for civilians. The cease-fire, however, called for further negotiations, equally sensitive, about reconstruction and the general status of Gaza, including the blockade that was isolating the territory since 2007 : so many points which would, undoubtedly, add in difficulty to the general peace negotiations between Israel and Palestine.
- Le traité sur le commerce des armes classiques : entre accord de maîtrise des armements et instrument à dimension humanitaire - Abdelwahab Biad p. 195-215 Le traité sur le commerce des armes classiques entré en vigueur en décembre 2014 vise à inciter les États à contrôler les transferts d'armes en vue d'empêcher les détournements et trafics illicites notamment vers les acteurs non étatiques (criminalité transnationale et terrorisme) et prévenir la violation du droit international, en particulier du droit humanitaire. Il est le fruit d'un compromis entre le respect de la souveraineté de l'État et son droit inaliénable à la légitime défense dans le cadre de la Charte des Nations Unies d'une part, et d'autre part l'impératif d'inscrire les transferts d'armes dans le cadre du droit international applicable. En dépit de ses limites – il réglemente le commerce en ignorant la production d'armes qui l'alimente et le contrôle qu'il met en place repose essentiellement sur la bonne foi des États en l'absence de mécanisme international de vérification – ce traité constitue une avancée dans un domaine n'ayant jusqu'ici pas fait l'objet d'une codification internationale. Toutefois, un des défis majeurs pour l'effectivité du traité et sa crédibilité réside dans la participation d'États «clés » , les principaux importateurs et exportateurs d'armes.The idea behind the Arms Trade Treaty which entered into force on 24 December 2014 was to establish global standards for conventional arms transfers in order to prevent diversion and arms trafficking by non-state actors (transnational criminality and terrorism) with greater respect for international law obligations, in particular international humanitarian law. The Treaty is the result of a compromise based on respect for state sovereignty in pursuit of its legitimate right to self-defence under the UN Charter on the one hand and on the other hand, urgent need to implement international law standards in arms transfers. Despite some shortcomings – focusing on trade and ignoring arms production that feeds it and with a verification system based only on state good faith – the ATT is a major step forward regulating the international trade in conventional arms. However, the ATT impact and effectiveness will only be realized when major arms producing and importing states, join and implement the Treaty.
- Les interventions militaires récentes en territoire étranger : vers une remise en cause du jus contra bellum ? - Olivier Corten, Agatha Verdebout p. 135-169
Contentieux international général
- Une clarification partielle : l'arrêt sur la demande en interprétation de l'arrêt du 15 juin 1962 en l'affaire du Temple de Preah Vihear - Baptiste Michel Marie Tranchant p. 219-240 Dans un contexte de vives tensions entre le Cambodge et la Thaïlande, la Cour internationale de Justice est amenée à interpréter l'arrêt rendu le 15 juin 1962 en l'affaire du Temple de Préah Vihéar. La Cour précise la portée géographique du dispositif de celui-ci, en identifiant quels sont les «environs du temple » desquels la Thaïlande était tenue de retirer ses forces armées ou de police. En revanche, la C. I. J. évite de clarifier la portée juridique des constats par lesquels l'arrêt de 1962 s'est prononcé sur l'emplacement de la frontière dans la région du temple, alors même que les Parties s'opposaient sur l'étendue de l'autorité de chose jugée qui pouvait leur être reconnue.In 2013, when political tensions between Cambodia and Thailand were at their highest, the International Court of Justice interpreted the June 15th 1962 judgment issued for the case concerning the Temple of Preah Vihear. By determining the “ vicinity of the Temple,” where Thai army and police could not legally station, the Court emphasized the geographical area where the dispositive part of the 1962 judgment should be enforced. However, the ICJ did not specify the legal scope of the observations regarding the exact border lines between the two countries on which the 1962 decision was based, although the res judicata authority of these observations had been a point of contention between the Parties.
- Le coût de la justice internationale : enquête sur les aspects financiers du contentieux interétatique - Alina Miron p. 241-277 En dépit de l'intérêt pratique évident du sujet, il n'existe guère d'études portant sur le coût de la justice interétatique. Le présent article entend combler cette lacune. Bien que l'information soit d'un accès difficile, certaines archives parlementaires, ainsi que des articles de presse, complétés par des conversations privées, permettent d'en fournir une idée d'ensemble, ainsi qu'une ventilation par catégorie de dépenses. On constate ainsi une grande disparité entre les frais engagés par certains États dans les procédures judiciaires et arbitrales récentes, qu'aucune considération objective ne justifie. En effet, ni le choix du forum – arbitral ou judiciaire – ni la complexité de l'affaire, ni sa durée n'ont d'impact significatif sur le coût final. Au contraire, les États ont la maîtrise du budget d'une affaire, qui peut rester dans une fourchette raisonnable, à condition que le dossier soit géré avec professionnalisme.Despite its obvious practical interest, there is virtually no study concerning the costs of inter-State proceedings. The present article is intended to fill this gap. The information is difficult to access ; still, parliamentary archives, press articles and private conversations offer reliable data about the overall costs of some cases, as well as a breakdown by categories of costs and expenses. One may notice great disparity in the overall figures of some recent judicial and arbitral proceedings and no objective consideration can account for. Indeed, this does not seem due either to the choice of forum, or to the complexity of the case, or to the length of proceedings. On the contrary, States themselves are masters of the budget of a case, which may remain within a reasonable fork, provided that the case is managed with professionalism.
- Une clarification partielle : l'arrêt sur la demande en interprétation de l'arrêt du 15 juin 1962 en l'affaire du Temple de Preah Vihear - Baptiste Michel Marie Tranchant p. 219-240
O.N.U. et organisations internationales
- Année des Nations Unies (25 décembre 2013-24 décembre 2014) Problèmes juridiques - Paul Tavernier p. 281-294
- Travaux de la Commission du droit international (soixante-sixième session) et de la sixième commission (soixante-neuvième session) - Anne-Thida Norodom, Philippe Lagrange p. 295-340
- Activité et jurisprudence des tribunaux administratifs des Nations Unies (années 2012-2013) - Pierre Bodeau-Livinec, Anne-Marie Thévenot-Werner p. 341-374
- Jurisprudence du Tribunal administratif de l'Organisation internationale du Travail - David Ruzié p. 375-398
Condition des personnes, droit international des droits de l'homme et droit humanitaire
- Cour européenne des droits de l'homme et droit international général (2014) - David Szymczak, Sébastien Touzé p. 401-427
- Le prix de la vie humaine en droit international : la réparation des dommages en cas de pertes de vies humaines dans le droit de la responsabilité internationale - Daniel Müller p. 429-465 L'obligation de réparer le préjudice causé par un fait internationalement illicite est solidement ancrée dans le droit de la responsabilité internationale. Mais peut-on réparer l'irréparable, à savoir la perte d'une vie humaine en raison d'une violation des obligations internationales attribuable à un État ? Il est logiquement impossible d'indemniser la vie perdue en tant que telle en raison de la caractéristique et des conséquences de ce préjudice fatal. Pour cette raison, la vie ne peut pas avoir de «prix » intrinsèque. Néanmoins, la pratique jurisprudentielle et arbitrale a consacré des solutions permettant d'offrir une compensation à certains proches du défunt, voire à l'État de nationalité de ce dernier, pour leurs dommages respectifs.It is well established in the law of State responsibility that a State is obliged to make full reparation for the injury caused by its internationally wrongful act. But is it also possible to provide reparation for the irreparable – a loss of human life caused by the violation of an international obligation attributable to a State ? Logically, compensation for lost life per se is impossible because of the peculiarities and the consequences of a fatal act. Therefore, life cannot have an inherent “ price”. Nonetheless, judicial and arbitral practice have developed solutions offering compensation to surviving relatives, or to the deceased's State of nationality, for their respective damages.
Espaces et communications, ressources et environnement
- L'arrêt du 31 mars 2014 de la Cour internationale de Justice dans l'affaire de la Chasse à la baleine dans l'Antarctique (Australie c. Japon ; Nouvelle-Zélande (intervenant)) - Alexis Marie p. 469-497
- T.I.D.M., Affaire du « Virginia G » (Panama/Guinée-Bissau) arrêt du 14 avril 2014 - Anne-Catherine Fortas p. 499-518 L'arrêt rendu le 14 avril 2014 dans l'affaire du Virginia G a donné l'occasion au T. I. D. M. d'affirmer pour la première fois que l'activité de soutage relève des droits souverains que l'État côtier peut exercer dans la ZEE. En plus de cette clarification attendue, le tribunal de Hambourg propose une conception fragmentée de certaines règles du droit de la mer à propos de questions qui ne présentent pas de spécificités par rapport au droit international général. Il en est ainsi de certaines exceptions d'irrecevabilité relatives à la nationalité des navires et à l'épuisement des recours internes. En retenant la théorie du «navire constituant une unité » , le tribunal empêche l'exercice de la protection diplomatique dont la disparition n'est pourtant pas prévue par les règles en vigueur. Au stade du fond, le tribunal reconnaît notamment la responsabilité de l'État côtier au titre de l'article 73 de la Convention en exerçant un contrôle poussé du droit interne et accorde de lourdes réparations à l'État du pavillon, alors qu'il y a des doutes raisonnables quant à la faute du propriétaire et à l'existence du lien de causalité. En définitive, l'arrêt met à jour un intense pouvoir juridictionnel du juge du droit de la mer qu'il étend à toutes les phases du procès.The judgment of April 14 2014 in the Virginia G case gave the opportunity to ITLOS to rule for the first time that the bunkering activity is part of the sovereign rights that the coastal State may exercise in the EEZ. In addition to this expected clarification, the Hamburg court offers a fragmented conception of certain rules of the Law of the Sea on issues which are covered by general international law. This is notably the case of inadmissibility objections relating to the nationality of ships and exhaustion of domestic remedies. By retaining the theory of “ ship constituting a unit”, the court prevents the exercise of diplomatic protection, even though its disappearance is not provided by the rules in force. On the merits, the court recognizes, in particular, the coastal State is responsible under Article 73 of the Convention by exercising large control over domestic law and provides extensive reparations to the flag State, while there is reasonable doubt as to the fault of the owner and the causal link. Ultimately, the judgment reveals an intense imperium from the law of the sea judge that stretches out to all stages of the trial.
- Le fleuve Indus et ses usages : l'arbitrage relatif aux eaux du fleuve Kishenganga - Mara Tignino p. 519-542 L'arbitrage relatif aux eaux du fleuve Kishenganga entre l'Inde et le Pakistan a commencé en mai 2010 à l'initiative du Pakistan. Entre 2011 et 2013, un tribunal arbitral, établi conformément au traité sur les eaux de l'Indus de 1960, a rendu quatre décisions, à savoir l'ordonnance en indication de mesures conservatoires du 23 septembre 2011, la sentence partielle du 18 février 2013, la décision du 20 décembre 2013 sur la demande en clarification ou interprétation de l'Inde datée du 20 mai 2013 et la sentence finale du 20 décembre 2013. Ces décisions portent sur un ouvrage hydroélectrique, projeté par l'Inde sur le fleuve Kishenganga qui fait partie du bassin du fleuve Indus. L'affaire Kishenganga est le premier cas dans lequel un tribunal arbitral a été constitué pour régler un différend relatif à l'application et à l'interprétation du traité de 1960. Ce traité est un exemple emblématique de coopération sur un cours d'eau international : il a continué à être appliqué malgré les hostilités dans la région du Cachemire et les trois guerres survenues entre l'Inde et le Pakistan depuis son adoption. D'un point de vue environnemental, la reconnaissance du principe relatif à la protection du débit environnemental minimum dans un cours d'eau est l'aspect le plus significatif des sentences de 2013. L'Inde peut détourner les eaux du fleuve Kishenganga à des fins de production d'énergie hydroélectrique mais elle doit le faire en assurant un débit minimum pour assurer la protection des ressources en eau.The arbitration on the Kishenganga Indus Waters between India and Pakistan was initiated in May 2010 by Pakistan. Between 2011 and 2013, an arbitral Tribunal established in accordance with the Indus Waters Treaty of 1960 issued four decisions, namely the Order on the Interim Measures of 23 September 2011, the Partial Award of 18 February 2013, the Decision of 20 December 2013 on India's Request for Clarification or Interpretation dated 20 May 2013, and the Final Award of 20 December 2013. These decisions relate to a hydroelectric project planned by India on the Kishenganga river, which is part of the Indus river basin. The Kishenganga decisions are the first in which an arbitral Tribunal was established to resolve a dispute concerning the application and interpretation of the 1960 Treaty. This Treaty is an emblematic example of cooperation on an international watercourse : it has continued to be applied despite the hostilities in the Kashmir region and the three wars fought between India and Pakistan since its adoption. From an environmental perspective, the recognition of the principle of the minimum environmental flow of a river is the most significant aspect of the 2013 Awards. India has the right to divert the waters of the Kishenganga River for the production of hydroelectric energy, but it must do so while ensuring a minimum flow to protect water resources.
Droit international économique
- Arbitrage transnational et droit international général (2014) - Patrick Jacob, Franck Latty, Arnaud de Nanteuil p. 545-617
- Les rapports des groupes spéciaux et de l'organe d'appel de l'OMC (2014) - Sabrina Robert-Cuendet, Saïda El Boudouhi p. 619-642
- Les réformes du Fonds monétaire international : adaptation, dépassement, marginalisation ? - Geneviève Bastid Burdeau p. 643-652 Depuis le 2ème amendement, entré en vigueur en 1978, qui a refondé les bases du système monétaire international, le FMI, confronté aux critiques croissantes sur l'inadaptation de ses structures à l'évolution de ses États membres, aux aléas de ses activités au tournant du millénaire puis à la nécessité d'une mobilisation d'une ampleur sans précédent de ses moyens face à la crise financière, a cherché à évoluer afin de conserver son rôle financier prééminent. Usant très largement des possibilités d'adaptation et d'interprétation offertes par ses Statuts, le Fonds a été néanmoins contraint de recourir également à des amendements formels. Le blocage des amendements récents les plus importants du fait de l'opposition du sénat américain, alors que l'augmentation du capital du Fonds est liée à leur entrée en vigueur, ne risque-t-il pas de compromettre à terme le rôle de l'institution et d'encourager le développement d'institutions régionales rivales ?Since the Second Amendment in force in 1978, which established the new basis of the international system, the IMF, facing increasing critics against the maladjustment of its structures to the evolution of its membership, its declining activities at the turn of the century, followed by an unprecedented use of its resources due to the financial crisis, tried to preserve its prominent financial role. Relying extensively on the possibilities of adaptation and of interprétation under its Statutes, the Fund was nevertheless obliged to resort to formal amendments. As a consequence of the opposition of the United States senate, is there a risk that the blocking of the most important recent amendments, which entry into force is linked with the enlargement of the Fund's capital, results in jeopardizing the institution and encouraging competing regional institutions ?
Coopération internationale : nouveaux secteurs, formes nouvelles
- Les partenariats public-privé dans le domaine de la santé : réflexions sur un nouveau mode d'exercice de l'autorité publique internationale - Marie-Clotilde Runavot p. 655-684 L'incapacité des acteurs publics et privés, seuls, à réguler les questions de santé devenues globales a suscité un emballement institutionnel d'une ampleur sans précédent ni équivalent. Sans que l'État et l'organisation intergouvernementale (particulièrement l'OMS) en soient évincés, ce sont spécialement les partenariats public-privé qui paraissent manifester un nouveau mode d'exercice de l'autorité publique internationale. Il s'agit plus exactement d'un nouvel agencement de l'exercice partagé de l'autorité publique basé sur l'institutionnalisation graduée des «forces vives » du secteur de la santé mondiale. Ni modèle ni simple effet de mode, ces partenariats reposent sur une hybridation de leur structure comme de leurs activités qui met à mal les principes et concepts sur lesquels le droit des organisations internationales s'est forgé. Leur composition et leurs moyens d'action brouillant la frontière public/ privé autant que celle entre les ordres juridiques nationaux et internationaux, ces partenariats reflètent finalement une institutionnalisation des relations globales plus qu'internationales.The inability of public and private actors, to on their own regulate health issues that have turned global, has generated institutional upheaval of unprecedented scale or equivalent. Without ousting the state and intergovernmental organizations (particularly the WHO), it is public-private partnerships that seem to demonstrate a new exercise of international public authority. These partnerships are more accurately seen as a new arrangement of the shared exercise of public authority based on the gradual institutionalization of the “ living forces” of the global healthcare field. Without being a model or a fad, these partnerships are based on a hybridization of their structure as well as of their activities which undermines the principles and concepts upon which the law of international organizations was forged. Finally, since their composition and means of action blur the line between the public and the private as much as that between the national and international legal orders, these partnerships reflect an institutionalization of global more than of international relations.
- Ebola : le droit international au soutien de la lutte contre une épidémie transfrontière - Maryline Grange p. 685-706 Le lien entre l'épidémie d'Ebola et le droit international n'est pas d'évidence. Il va de soi que la réponse à l'épidémie que connaît l'Afrique de l'Ouest depuis 2014 est essentiellement médicale. Néanmoins l'étude de cette crise sanitaire internationalisée révèle que le droit international offre un cadre juridique efficace à la lutte entreprise par les acteurs intéressés à travers divers instruments mobilisés. Cette crise est inédite à plusieurs égards et laisse entrevoir l'ampleur des possibles dès lors qu'une volonté d'agir est partagée par les différents intervenants (États, organisations internationales, organisations non-gouvernementales, entreprises). À travers l'étude de cette épidémie d'Ebola, des enseignements sur le rôle de chacun de ces acteurs et les moyens d'intervenir ensemble peuvent être retirés. Il en ressort une architecture de ce qui pourrait constituer un développement d'un réel système sanitaire international fondé sur le droit.The link between Ebola disease and international law is not obvious. The answer to the actual crisis in West Africa is at first a medical answer. However international law has a strong role to play in such international sanitary crisis in order to provide a strong legal structure for the fight against Ebola. This very specific crisis may prefigure solutions for other sanitary crisis if, and only if, different actors (States, international organizations, non-state organizations, enterprises) have the common will to address the issue together. This study aims to better understand the role of each actor and their interplays. It could be the starting point for a real international sanitary system based on the rule of law.
- La convention du Conseil de l'Europe sur la manipulation de compétitions sportives : prélude à un régime global de lutte contre un nouveau fléau des relations transnationales - Sabrina Robert-Cuendet, Ioannis Prezas p. 707-730 La Convention du Conseil de l'Europe sur la manipulation de compétitions sportives (2014) est le premier instrument international juridiquement contraignant visant à combattre la manipulation des compétitions sportives qui constitue aujourd'hui un fléau d'envergure transnationale, de l'ampleur de laquelle les différentes parties prenantes (les gouvernements, les organisations sportives nationales et internationales et les opérateurs de jeux et paris) n'ont toutefois pris que très récemment la mesure. Même si cet instrument peut ne pas satisfaire toutes les attentes de ceux qui réclament la mise en place d'une véritable politique transnationale, son importance ne doit pas être sous-estimée : elle marque la première étape de nombreux développements à venir dans ce domaine. La Convention contribue ainsi au renforcement de la lutte globale contre la manipulation des compétitions sportives de deux manières. D'une part, elle vise à la rationalisation de la coopération entre les différentes parties prenantes en permettant une meilleure coordination de leurs compétences normatives et opérationnelles. D'autre part, elle met en place un cadre normatif substantiel, bien que flexible, qui doit permettre la répression effective des différentes infractions liées à la manipulation des compétitions sportives, notamment en précisant les modalités d'articulation entre les sanctions pénales et administratives pouvant être adoptées par les États et les sanctions disciplinaires relevant de la compétence des organisations sportives. Finalement, aussi bien du point de vue de la coopération multipartite que de celui de la répression des cas de manipulation des compétitions sportives, la mise en oeuvre effective de la convention comporte de nombreux défis que la présente étude entend mettre en lumière.The Council of Europe Convention on the Manipulation of Sports Competitions (2014) is the first international legally binding instrument in the field of combating match-fixing, a transnational scourge of which the different stakeholders (governments, national and international sports organizations, and betting operators) have not become fully aware until quite recently. Even if this instrument does not entirely meet the expectations of those advocating the establishment of a genuine transnational policy, its importance should not be underestimated, since it undoubtedly constitutes only the prelude to the forthcoming developments in this area. Indeed, the convention contributes to the strengthening of the global fight against match-fixing in a twofold manner. First, it promotes the rationalization of the cooperation between the different stakeholders by enhancing their operational and normative ties. Second, it establishes a substantive, albeit flexible, legal framework intended to achieve the effective repression of the various offences relating to the manipulation of sports competitions, by providing for criminal and administrative sanctions to be taken by States in addition to the disciplinary sanctions imposed by the competent sports organizations. Still, at both the multipartite cooperation and the repression of match-fixing levels, the application of the convention in practice may raise numerous challenges as the present study tends to demonstrate.
- Le droit international et Internet après l'« affaire Snowden » : La recherche de nouveaux équilibres - Anne-Thida Norodom p. 731-753 Les révélations d'Edward Snowden, ancien employé d'un sous-traitant de la NSA, sur les programmes de surveillance et d'interception des données menés par les États-Unis, ont modifié en plusieurs aspects le droit international de l'Internet, dont deux en particulier ont été traités dans cet article. L'affaire Snowden a révélé la difficulté du droit à répondre aux spécificités technologiques du Big Data. La protection juridique des données personnelles ne paraît pas toujours adaptée face au volume, à la vitesse de circulation et à l'hétérogénéité des données. Si le droit international des droits de l'homme s'est adapté à ce nouveau contexte, il est toutefois apparu nécessaire d'élaborer un droit propre au numérique, mou pour l'essentiel, développant des principes spécifiques d'exactitude de la donnée, de finalité du traitement et de sécurité. Les arbitrages entre les intérêts en présence ont évolué, passant d'un équilibre à trouver entre sécurité nationale et droits fondamentaux, à droits fondamentaux et spécificités numériques pour aujourd'hui voir dans les instruments juridiques l'inclusion d'une logique commerciale et horizontale prenant en compte les intérêts des acteurs privés du Net en sus de ceux des États et de leurs ressortissants. Mais l'évolution des instruments juridiques n'est pas suffisante et c'est le modèle de gouvernance tout entier qui devrait être repensé. Le déséquilibre existant au sein des institutions de la gouvernance de l'Internet au profit des États-Unis voudrait être remis en cause par certains États et institutions internationales. Les propositions déjà anciennes de gouvernance multipartite et multilatérale restent difficiles à mettre en oeuvre. L'affaire Snowden a montré d'une part que la segmentation matérielle et institutionnelle de la gouvernance devait laisser place à une gouvernance intégrée, d'autre part qu'aux risques de «balkanisation du Net » devait succéder une logique distribuée et de réseau. Il n'est pourtant pas certain que les réflexions provoquées par cette affaire conduisent à un encadrement juridique plus adapté et équilibré des activités de l'Internet.Edward Snowden, a former employee of a subcontractor of the NSA, revealed the US monitoring and data interception programs. This case has changed International Internet Law in many aspects, including two in particular, which are discussed in this article. The Snowden affair has underlined the difficulty encountered by Law in responding to technological specificities of the Big Data. The legal protection of personal data does not always seem adapted to the volume, velocity and heterogeneity of data. While International Human Rights Law has adapted to this new context, a proper Digital Law has been deemed necessary. This essentially soft law has developed specific principles of data accuracy, purpose specification and security safeguards. The trade-offs between competing interests have evolved from the confrontation between national security and fundamental rights, to the opposition between fundamental rights and digital specificities, to the inclusion in legal instruments today of a commercial and horizontal logic in order to take into account the interests of private Net-actors in addition to those of States and their nationals. But the development of legal instruments is not sufficient and it is the whole governance model that should be redesigned. The imbalance inside Internet governance institutions for the benefit of the United States is challenged by some States and international institutions. Earlier proposals of multi-stakeholders and multilateral governance models are difficult to implement. The Snowden case has showed, firstly, that the material and institutional segmentation of governance should make way for integrated governance. Secondly, it demonstrated that against the risk of “ Net Balkanization” a distribution-based and networked logic should be developed. It is however still uncertain whether the reflections triggered by this case will lead to a more appropriate and balanced legal framework for Internet activities.
- Le Programme des nouveaux noms de domaine génériques de haut niveau de l'ICANN : témoin de l'affirmation d'un droit administratif global ? - Patrick Jacob p. 755-784 À compter de début 2012, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a mis en oeuvre un Programme des nouveaux noms de domaine génériques de haut niveau de grande ampleur puisqu'il doit aboutir à la création de plusieurs milliers de noms de domaine de ce type (gTLD, type <. com>). Cette ouverture n'est pas sans risque et l'ICANN a développé une procédure complexe, faite de contrôles politiques et juridiques, censée permettre de sauvegarder les intérêts des tiers. Par-delà son efficacité, cette procédure est révélatrice de l'exercice par cette institution de droit privé californien d'un pouvoir normatif transnational. Tout en présentant des liens avec le droit des États-Unis mais aussi avec le droit international public, ce phénomène normatif peut être perçu comme une manifestation d'un droit administratif global.Since the beginning of 2012, the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) has launched a far-reaching New Generic Top-Level Domain Program, which will lead to the creation of thousands of new generic top-level domains (gTLD, such as <. com>). This Program presents many risks and ICANN has developed a complex implementation process to address stakeholders' concerns. Beyond its efficiency, this process reveals the transnational normative power held by this private Californian corporation. While linked to US domestic law and to public international law, this normative power can be perceived as an expression of a global administrative law.
- Les partenariats public-privé dans le domaine de la santé : réflexions sur un nouveau mode d'exercice de l'autorité publique internationale - Marie-Clotilde Runavot p. 655-684
Questions intéressant spécialement la France
- La réforme du dispositif français d'accueil et d'examen des demandes de protection - Julian Fernandez p. 787-816 Un «Waterloo moral » . La politique française relative à l'asile mérite-t-elle pareille dénonciation ? Si plusieurs instruments internationaux régulent l'accueil et l'examen des demandes de protection, l'essentiel dépend encore des pratiques internes. Et le régime français souffre. Confronté à l'augmentation des migrations contraintes, il présente nombre de défaillances (inégalités, lenteurs, coûts) et ne répond plus aux exigences européennes. Si la nouvelle loi asile adoptée en juillet 2015 entend réformer le dispositif national, ses orientations et conséquences demeurent encore incertaines, équivoques.A “ Waterloo moral”. Does the French policy regarding asylum deserve such condemnation ? Even if several international instruments deal with the registering and the examining of applications for international protection, the main part of asylum policy still depends on internal practices. And obviously, the French system suffers. Facing the increase of forced migration, it shows many failures (unequal treatments, processing delays, treatment costs) and no longer meets the European requirements. The new Asylum Act adopted in July 2015 intends to reform that national system, yet its guidelines and consequences remain uncertain and ambiguous.
- Pratique française du droit international - Frédérique Coulée p. 817-866
- Jurisprudence française relative au droit international (année 2013) - Nicolas Maziau, Julien Cazala, Alexis Marie, Laurent Trigeaud p. 867-891
- Les conventions internationales conclues par la France et publiées au Journal officiel de la République française en 2014 - p. 893-908
- La réforme du dispositif français d'accueil et d'examen des demandes de protection - Julian Fernandez p. 787-816
Note de lecture
Bibliographie critique
Ouvrages généraux
- James Crawford, Chance, order, change : the course of international law. General course on public international law, 2014 James Crawford, Hasard, ordre et changement : le cours du droit international, 2015 - Arnaud de Nanteuil p. 914
- Luigi Condorelli, L'optimisme de la raison, Paris, 2014, (IREDIES Paris 1, coll. «Doctrine(s) » ) - Marine They p. 915-916
- Alain Pellet, Le droit international entre souveraineté et communauté, 2014, (IREDIES Paris 1, coll. «Doctrine(s) » ) - Charlotte Servant-Le Priol p. 916-917
- Denis Alland, Manuel de droit international public, (Coll. Droit fondamental / Manuels) 2014 - Pierre-Michel Eisemann p. 917
- Benedetto Conforti and Angelo Labella, An introduction to international law, 2012 - Pierre-Michel Eisemann p. 917-918
- Institut des Hautes Études Internationales, Grandes pages du droit international, vol. 1 : les sujets, 2015 - Lucie Delabie p. 918
- Abdulqawi A. Yusuf, Pan-africanism and international law, 2014 - Arnaud de Nanteuil p. 919
États
- Jean-Louis Atangana Amougou (dir.), Le Cameroun et le droit international. Colloque des cinquantenaires de l'indépendance et de la réunification du Cameroun, Ngaoundéré, 2-3 mai 2013, 2015 - Pierre-Michel Eisemann p. 920
- Stephen Allen, The Chagos islanders and international law, 2014 - Charlotte Collin p. 920-921
- Catherine Maia et Robert Kolb, Le statut international de la province angolaise du Cabinda à la lumière du droit international public, 2015 - Pierre-Michel Eisemann p. 921-922
- Romualdo Bermejo García, La vuelta de Crimea a la madre-patria. Algunas reflexiones a la luz del derecho internacional, 2015 - Géraldine Giraudeau p. 922-923
Organisations internationales et non- gouvernementales
- Robert Kolb (dir.), Commentaire sur le Pacte de la Société des Nations, 2015 (Coll. «Organisation internationale et relations internationales » , vol. 77) - Pierre-Michel Eisemann p. 923-924
- Sufyan Droubi, Resisting United Nations Security Council resolutions, 2014 (Routledge research in international law) - Francisca Aguayo Armijo p. 924-925
- Claudie Barrat, Status of NGOs in international humanitarian law, 2014 (Graduate institute of international and development studies, vol. 14) - Edoardo Stoppioni p. 925-926
Union européenne
- Marise Cremona and Anne Thies (eds), The European Court of Justice and external relations law. Constitutional challenges, 2014 (Modern studies in European law) - Charlotte Beaucillon p. 927-928
- Denys Simon (dir.), Actualité des relations entre l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies : coopération, tensions, subsidiarité ?, 2014 (IREDIES Paris 1, Coll. «Perspectives internationales » , n° 34) - Sarah Cassella p. 928-929
Sources
- Marie Fogdestam Agius, Interaction and delimitation of international legal orders, 2015 (Queen Mary studies in international law, vol. 16) - Edoardo Stoppioni p. 929-930
- Société Française pour le Droit International, Journée d'études de Nanterre. Actualité des réserves aux traités, 2014 - Sarah Cassella p. 930-931
- Robert Kolb, L'article 103 de la Charte des Nations Unies, 2014 - Arnaud de Nanteuil p. 931-932
- Noora Arajärvi, The changing nature of customary international law. Methods of interpreting the concept of custom in international criminal tribunals, 2014 (Routledge research in international law) - Charlotte Collin p. 932-933
Espaces
- Institut du Droit Économique de la Mer (INDEMER), Droit international de la mer et droit de l'Union européenne. Cohabitation, confrontation, coopération ? Colloque international, 2014 - Marine They p. 933-934
- Efthymios D. Papastavridis et Kimberley N. Trapp (dir.), La criminalité en mer / Crimes at sea, 2014 (Académie de droit international de La Haye) - Pierre-Michel Eisemann p. 934-935
- Rachael Lorna Johnstone, Offshore oil and gas development in the Arctic under international law. Risk and responsibility, 2015 (Queen Mary studies in international law, vol. 14) - Hélène de Pooter p. 935-936
- Ben Saul and Tim Stephens (eds), Antarctica in international law, 2014 - Hélène de Pooter p. 937
- Philippe Achilleas et Willy Mikalef (dir.), Pratiques juridiques dans l'industrie aéronautique et spatiale, 2014 (Coll. de l'IDEST, n° 1) - Marine They p. 937-939
Droits de l'homme – Droit humanitaire
- Aurélie Schahmaneche, La motivation des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme, 2014 (Publications de l'Institut international des droits de l'homme, n° 22) - Romain Le Boeuf p. 939
- Athanasia Petropoulou, Liberté et sécurité : les mesures antiterroristes et la Cour européenne des droits de l'homme, 2014 (Publications de la Fondation Marangopoulos pour les droits de l'homme, série n° 19) - Lucie Delabie p. 939-940
- Bertrand G. Ramcharan (ed.), International law and fact-finding in the field of human rights, Revised and edited reprint, 2014 (Nijhoff Classics in International Law, vol. 2) - Saïda El Boudouhi p. 941
- Diane Roman (dir.), La convention pour l'élimination des discriminations à l'égard des femmes, 2014 - Katrien Daelman p. 941-943
- Carlos Fernández de Casadevante Romani (dir.), Nuevos desarrollos en el derecho internacional de los derechos humanos : los derechos de las víctimas, 2014 - Francisca Aguayo Armijo p. 943-944
- Carlos Fernández de Casadevante Romani et Virginia Mayordomo Rodrigo (dir.), Código de normas internacionales relativas a las víctimas, 2011 - Francisca Aguayo Armijo p. 944-945
- Cesáreo Gutiérrez Espada et Maria José Cervell Hortal, Nacimiento, auge y decadencia de la responsabilidad de proteger, 2014 - Géraldine Giraudeau p. 945-946
- Florian François Höpfner, L'évolution de la notion de réfugié, 2014 - Charlotte Collin p. 946
- Lieneke Slingenberg, The reception of asylum seekers under international law. Between sovereignty and equality, 2014 (Studies in international law) - Hélène de Pooter p. 946-948
- Marcelle Reneman, EU asylum procedures and the right to an effective remedy, 2014 (Modern studies in European law) - Hélène de Pooter p. 948
- Catherine-Amélie Chassin (dir.), Les migrations contraintes. Actes du colloque de Caen, 2014 - Charlotte Collin p. 949
- Michael Bothe, Karl Josef Partsch and Waldemar A. Solf, New rules for victims of armed conflicts. Commentary on the two 1977 Protocols Additional to the Geneva Conventions of 1949, 2013 - Edoardo Stoppioni p. 949-950
Droit international pénal
- Raphaëlle Nollez-Goldbach et Julie Saada (dir.), La justice pénale internationale face aux crimes de masse. Approches critiques, 2014 - Edoardo Stoppioni p. 950-951
- Emmanuel Guematcha, Les commissions vérité et les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, 2014 (Publications de l'Institut international des droits de l'homme, n° 23) - Charlotte Servant-Le Priol p. 951-952
- Ramona Pedretti, Immunity of heads of State and State officials for international crimes, 2015 (Developments in international law, vol. 69) - Alexandre Hermet p. 952-954
Droit international économique
- Andrea Hamann, Le contentieux de la mise en conformité dans le règlement des différends de l'O. M. C., 2014 (Études de droit international, vol. 7) - Geneviève Bastid Burdeau p. 954-955
- Arnaud de Nanteuil, Droit international de l'investissement, 2014 - Sabrina Robert-Cuendet p. 956
- trinh Hai Yen, The interpretation of investment treaties, 2014 (International litigation in practice, vol. 7) - Sabrina Robert-Cuendet p. 956-957
- Edoardo Stoppioni, La réparation dans le contentieux international de l'investissement. Contribution à l'étude de la restitutio in integrum, 2014 (IREDIES Paris 1, Coll. «Perspectives internationales » , n° 35) - Anne-Marie Thévenot-Werner p. 957
Environnement
- Malgosia Fitzmaurice, Sandrine Maljean-Dubois and Stefania Negri (eds), Environmental protection and sustainable development from Rio to Rio+ 20 / Protection de l'environnement et développement durable de Rio à Rio+ 20, 2015 (Queen Mary studies in international law, vol. 15) - Charlotte Beaucillon p. 958-959
- Federico Lenzerini and Ana Filipa Vrdoljak (eds), International law for common goods. Normative perspectives on human rights, culture and nature, 2014 (Studies in international law) - Charlotte Collin p. 959-960
- Mariarosa Cutillo, Fabián Novak e Tullio Scovazzi (a cura di), La responsabilità sociale d'impresa in tema di diritti umani e protezione dell'ambiente : il caso del Perù, 2014 (Università degli studi di Milano-Bicocca, Scuola di giurisprudenza, vol. 95) - Marine They p. 960-961
Responsabilité international
- Dan Sarooshi (dir.), Mesures de réparation et responsabilité à raison des actes des organisations internationales / Remedies and responsibility for actions of international organizations, 2014 (Académie de droit international de La Haye) - Pierre-Michel Eisemann p. 961-962
- Lisa Clarke, Public-private partnership and responsibility under international law. A global health perspective, 2014 (Routledge research in international law) - Sarah Cassella p. 962-963
Règlement pacifique des différends - Contentieux international
- Karel Wellens, Negotiations in the case-law of the International Court of Justice. A functional analysis, Farnham (Surrey), 2014 - Pierre-Michel Eisemann p. 963-964
- Giorgio Gaja and Jenny Grote Stoutenburg (eds), Enhancing the rule of law through the International Court of Justice, 2014 (Developments in international law, vol. 68) - Charlotte Collin p. 964-965
- Dominik Zimmermann, The independence of international courts. The adherence of the international judiciary to a fundamental value of the administration of justice, 2014 (Successful dispute resolution, vol. 1) - Anne-Marie Thévenot-Werner p. 965
- Chiara Giorgetti (ed.), Litigating international investment disputes. A practitioner's guide, 2014 - Saïda El Boudouhi p. 966
Recours à la force – Maintien de la paix – Sécurité
- Karine Bannelier et Cyrille Pison (dir.), Le recours à la force autorisé par le Conseil de sécurité. Droit et responsabilité, 2014 - Gary Smadja p. 966-968
- Gary Wilson, The United Nations and collective security, 2014 (Routledge research in international law) - Francisca Aguayo Armijo p. 968-969
- Svetlana Zašova, Le cadre juridique de l'action des casques bleus, 2014 (Coll. «Guerre et paix » , vol. 3) - Charlotte Beaucillon p. 969-970
- Loïc Simonet, Le traité sur le commerce des armes, 2015 - Charlotte Collin p. 970
Divers
- Florian Couveinhes-Matsumoto, L'effectivité en droit international, 2014 (Coll. «Jus gentium ») - Yann Kerbrat p. 970-971
- Eyal Benvenisti, The law of global governance, 2014 - Arnaud de Nanteuil p. 972-973
- Anne Peters et al. (dir.), Les acteurs à l'ère du constitutionnalisme global / Actors in the age of global constitutionalism, 2014 (Coll. de l'UMR de droit comparé de Paris, vol. 35) - Francisca Aguayo Armijo p. 973
- Hélène de Pooter, Le droit international face aux pandémies : vers un système de sécurité sanitaire collective ?, 2015 - Geneviève Bastid Burdeau p. 974-975
- Société Française pour le Droit International, Colloque de Rouen. Internet et le droit international, 2014 - Sarah Cassella p. 975-977
- Lilian Richieri Hanania (ed.), Cultural diversity in international law. The effectiveness of the UNESCO Convention on the protection and promotion of the diversity of cultural expressions, 2014 (Routledge research in international law) - Marine They p. 977-978
- Tullio Scovazzi (a cura di), La restituzione dei beni culturali rimossi con particolare riguardo alla pratica italiana, 2014 (Università degli studi di Milano-Bicocca, Scuola di giurisprudenza, vol. 96) - Marine They p. 978-979
- Anna Maria Smolinska (dir.), Maria Boutros, Frédérique lozanorios, Mariana Lunca, Droit international des relations diplomatiques et consulaires, 2015 (Cahiers de droit international) - Pierre-Michel Eisemann p. 979
Mélanges
- Karine Bannelier-Christakis et al. (dir.), Les 70 ans des Nations Unies : quel rôle dans le monde actuel ? Journée d'études en l'honneur du professeur Yves Daudet, 2014 - Katrien Daelman p. 980-981
- En hommage au professeur Jean-François Flauss. L'homme et le droit, 2014 - Edoardo Stoppioni p. 981-982
- Marise Cremona et al. (eds), Reflections on the constitutionalisation of international economic law. Liber amicorum for Ernst-Ulrich Petersmann, 2014 - Sarah Cassella p. 982-983
- Liber amicorum en l'honneur de Serge Sur. «Cependant, j'ai besoin d'écrire… », 2014 - Géraldine Giraudeau p. 983-984
- Pierre d'Argent, Béatrice Bonafé et Jean Combacau (dir.), Les limites du droit international. Essais en l'honneur de Joe Verhoeven / The limits of international law. Essays in honour of Joe Verhoeven, 2015 - Charlotte Collin p. 984-985
Annuaires – Recueils – Pérodiques
- African yearbook of international law / Annuaire africain de droit international, vol. 19 (2011-2012), 2014 - Francisca Aguayo Armijo p. 986
- Annuaire de l'Institut de droit international, vol. 75 – Session de Tokyo, 2013, 2015 - Pierre-Michel Eisemann p. 986-987
- Annuaire du droit de la mer, tome XVIII (2013), 2014 - Pierre-Michel Eisemann p. 987
- Annuaire français de relations internationales, vol. XV (2014), 2014 - Pierre-Michel Eisemann p. 987-988
- Anuario español de derecho internacional, vol. 30 (2014) - Géraldine Giraudeau p. 988
- L'Observateur des Nations Unies, vol. 34 (2013-1) : La nature - Charlotte Collin p. 988-990
- Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye - Arnaud de Nanteuil p. 990-993
- Ouvrages reçus - p. 993-994
- Liste des thèses soutenues en 2014 - p. 994-1003